La justice, cette comédie humaine

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La justice, cette comédie humaine
26 mars 2013
La justice,
cette comédie humaine
SCÈNES
LESBRÈVES
Will Smith
D
jango Unchain
no au cinéma,
pour le rôle fin
vient de révéler pourq
pas le personnage prin
personnage (joué par
que ça soit moi qui tue
chise mais, ironie du s
« Tribuna(a)l » au Théâtre national
ARTS
Tilda Swinton expos
en chair et en os au M
On croise sur scène des êtres cabossés que la prison a enfoncés un peu plus, des petits délinquants à la rue auxquels des multinationales
réclament des compensations insensées. © CISSI OLSON
Reconstituer une salle
d’audience du palais de
justice.
Faire entrer l’accusé.
Le théâtre s’essaie au
documentaire, avec
moins de succès que le
petit ou le grand écran.
CRITIQUE
e prime abord, l’illusion
est parfaite. L’équipe de
Tribuna(a)l est allée
jusqu’à construire des bancs à
l’identique de ceux qui garnissent les salles d’audience pour
nous plonger en immersion dans
ce qui pourrait être une matinée
ordinaire au palais de justice de
Bruxelles. A l’arrière-plan, une
estrade avec ses micros, ses pupitres, le tout bien gardé par un
figurant en uniforme de police.
Soudain, on faire taire l’assemblée pour lui ordonner de se lever à l’entrée du président du tribunal et nous voilà, sur nos
pieds, tandis que prennent place
les magistrats. La reconstitution
est impeccable, depuis la robe
des avocats jusqu’au va-et-vient
des accusés (une quinzaine de figurants plus vrais que nature).
C’est à du théâtre documentaire que nous invitent Jos Verbist et Raven Rüell, qui ont as-
D
sisté, pendant des mois, à des dizaines de procès à travers le pays,
et en déversent quelques réminiscences, scènes d’une justice
ordinaire, en correctionnelle,
avec ses faits de drogue, violence
conjugale, et autres délits quotidiens. Scènes ordinaires mais
qui suintent, dans une non-théâtralité assumée, tout ce que le
fonctionnement judiciaire recèle
de failles, de racisme larvé, d’inégalité des chances selon que
l’on a les moyens de se payer un
bon avocat ou pas, selon que l’on
a un profil avantageux (blanc,
bourgeois) ou pas (maghrébin,
chômeur).
Comme dans un vrai tribunal,
procureurs outrés ou distraits.
On croise des femmes violentées
qui se rétractent au moment de
témoigner, des êtres cabossés
que la prison a enfoncés un peu
plus, des petits délinquants à la
rue auxquels des multinationales
réclament des compensations
insensées. On assiste à des procès éternellement reportés pour
cause de dossiers incomplets.
Bref, on y observe le tableau
d’une justice à la fois inhumaine
dans son impartialité et humaine dans les faiblesses de ses
exécutants.
Curieux registre de théâtre
réalité qui colle au plus près de
son sujet mais du coup, manque
Jos Verbist et Raven Rüell ont assisté, pendant des mois,
à des dizaines de procès à travers le pays, et en déversent
quelques réminiscences, scènes d’une justice ordinaire,
en correctionnelle, avec ses délits quotidiens
les procès se succèdent en flamand ou en français (surtitré
dans les deux sens) et les affaires
s’enchaînent selon un protocole
insensible à cet empilement de
tragédies humaines. On voit s’y
succéder des rois de la plaidoirie
et des avocats, commis d’office,
visiblement peu au fait du dossier à défendre, des juges utopistes et d’autres, condescendants et donneurs de leçons, des
de rythme et de relief. L’expérience de la reconstitution subjective est intéressante mais n’atteint pas la même force que ce
que l’écran, petit ou grand, offre
dans des reportages et documentaires en la matière. ■
CATHERINE MAKEREEL
Jusqu’au 30 mars au Théâtre national,
Bruxelles. Du 17 avril au 4 mai au Theater Antigone, Courtrai.
VARIATION
Bruno Coppens
reprend Impro justicia
Pour rester sur le thème de
la justice, la fine équipe de
Bruno Coppens reprend Impro justicia, son spectacle
créé en 2006, repris l’an
passé à Wolubilis et qui part
cette fois en tournée, avec
une escale au Palais de
Justice de Bruxelles, ce jeudi
28, à l’initiative du Jeune
barreau. « Utiliser le langage
de la justice pour fêter la
langue, c’est l’idée née à Nivelles, alors Ville des mots,
explique le virtuose du
verbe. 11 artistes sur scène
mêlant vrais et faux avocats
s’affrontent dans 4 procès
lancés à Madame la langue.
Au public, muni de sifflets et
de mirlitons, de plébisciter la
plaidoirie la plus délirante, la
saillie la plus percutante sur
l’actualité ou le langage
judiciaire, le tout avec les
bruitages d’Alain Debaisieux
et le trait de Kroll. « Au menu
des plaidoiries, le Roi, par
exemple : s’il est asexué politiquement, peut-il se reproduire ?
X. F.
Info : brunocoppens.com
L'actrice oscarisée a r
performance surprise
end au Museum of M
de New York. Dans l
Marina Abramovic et
d'endurance - sept h
jour, six jours sur sep
trois mois, 750.000
ont défilé en 2011 a
pour la regarder dans
Tilda Swinton s’est ex
dormie dans un écrin
durant une journée, à
files d'attente de la
Un matelas, un ore
cruche d'eau. L'actrice
chemise a posé ses
côté de son corps rec
en position fœtale. Ce
pourrait se répéter u
douzaine de fois, de fa
tendue, en changeant
ment de la cage, jusqu
l'année 2013.
CINÉMA
Gérard Lanvin porte
pour usurpation d'id
L’acteur français dém
adressé une missive co
çois Hollande et les m
gouvernement. « Sur
17
C’est le 17 juin que l
vel album « Kveikur
joue désormais à tro
début de la tournée
PIERR
Accompagné par se

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