Le Bill of Rights des Etats-Unis d`Amérique
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Le Bill of Rights des Etats-Unis d`Amérique
Gocdemir B., Hilleret G., Juan M., Morice J. Le Bill of Rights des Etats-Unis d’Amérique Définition : Au Royaume-Uni (et dans les colonies anglaises) ainsi qu’aux Etats-unis, on appelle « Bill » un projet de loi voire par extension la loi elle-même. Le terme“ Bill of rights” (déclaration des Droits) dans la constitution américaine désigne les dix premiers amendements adoptés en 1789. Chronologie 1776 ( 4 juillet) : les treize colonies anglaises proclament leur indépendance. 1781 : Les articles de la confédération rédigés en 1777 instituent une « ligue d’amitié » entre les Etats qui conservent leur souveraineté. L’exécutif fédéral est inexistant et le législatif ne dispose pas de moyen de coercition. 1783 (3 septembre) : traité de Versailles reconnaissant l’indépendance des Etats-Unis d’Amérique. 1787 : La convention constitutionnelle se réunit à Philadelphie sous la présidence de George Washington en vue d’établir un véritable gouvernement central. Ces conventionnels passeront à la postérité sous le nom de « Pères Fondateurs ». La constitution ainsi rédigée est toujours en vigueur (c’est la plus ancienne du monde). 1788 (21 juin) : la constitution est adoptée par une majorité de neuf Etats. La Virginie (25 juin 1788), l’Etat de New York (26 juillet 1788), la Caroline du nord (1789) et Rhode Island (1790) l’adoptent à leur tour après négociation. 1789 (26 septembre) : adoption par le Congrès des douze amendements constituant la Déclaration des Droits, rédigés par Madison 1791 (15 décembre) : ratification par neuf Etats de dix des douze amendements. Pour des raisons de principe, le Massachusetts, le Connecticut et la Géorgie ne le ratifieront qu’en 1939. La déclaration des Droits fait désormais partie de la constitution. Partis en présence Le projet de Constitution de 1787 soulève des débats passionnés, comme le montre la lenteur et l’hésitation des Etats pour la ratifier (cf. supra). L’opinion publique est – grosso modo – divisée entre fédéralistes et antifédéralistes. Qui sontils ? Que veulentils ? Antifédéralistes Certains pionniers de la révolution et héros de la guerre d’indépendance (tel Jefferson) et des paysans endettés. Maintien des prérogatives des Etats et garanties sur les libertés car ils craignent la « tyrannie d’un gouvernement central » qui prendrait la relève du joug anglais. Fédéralistes Banquiers, entrepreneurs, artisans, commerçants, fermiers. Leaders : Hamilton et Madison. Réformes constitutionnelles fondant un Etat fédéral plus fort. Suite aux craintes des antifédéralistes, trois membres de la convention, de la Virginie et du Massachusetts, s’abstiennent lors du vote de la constitution afin de protester contre l’absence de déclaration des Droits. Par la suite, cinq Etats tardent à ratifier cette constitution (cf. supra) ; ils arrachent donc la promesse d’une déclaration des Droits. Madison (James) : juriste, un des pères fondateurs de la république américaine, il prend part à la rédaction de la Constitution et de la Déclaration des Droits. Délégué à la convention de Philadelphie et partisan d’un gouvernement fédéral fort, il lutte pour l’adoption de la Constitution en Virginie. Il est élu président en 1808, réélu en 1812 et achève son deuxième mandat en 1816. Gocdemir B., Hilleret G., Juan M., Morice J. Analyse du texte de la déclaration des Droits : Articles 1, 2 et 3 Libertés et droits individuels 4, 5, 6, 7 et 8 Garanties contre l’arbitraire de la justice 9 et 10 Relations entre l’état fédéral, les Etats et le peuple. Contenu 1 : garantit les libertés religieuses, de parole, de presse, de réunion, de pétition. 2 : reconnaît aux citoyens le droit de détenir et porter des armes 3 : interdit le cantonnement arbitraire des soldats chez l’habitant en temps de paix 4 : interdiction des perquisitions abusives 5-6-7 : droits des accusés 8 : interdit les cautions et amendes excessives, les « châtiments cruels » Commentaire L’article un n’empêchera pas le Congrès d’adopter en 1789 les lois sur les étrangers et la révolte (Alien and sedition acts) qui limitent notamment la liberté de la presse, ce qui est manifestement anticonstitutionnel. L’article trois est devenu caduc. L’article deux est d’une brûlante actualité (cf. infra). On retrouve ici les garanties instaurées par l’Habeas Corpus anglais. Réponse aux craintes de l’arbitraire judiciaire. 9 : les droits des citoyens ne se restreignent pas à ceux énoncés précédemment (caractère non limitatif de la Déclaration) 10 : les pouvoirs de l’Etat fédéral sont limités à ceux inscrits dans la constitution. Chaque Etat garde ses prérogatives. Cette déclaration connaît des limites : sans véritable unité de construction, elle ne vise pas l’exhaustivité. Le gouvernement central ne prétend pas prescrire tous les droits dont jouissent ses citoyens (ce qui engage implicitement à respecter tous les droits légitimes). Dans un état fédéral, la répartition des compétences se fait soit en définissant les pouvoirs des différents Etats, soit de l’entité fédérale, comme c’est le cas ici. Postérité : Ce texte, qui n’a pas été sans fournir une inspiration pour la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, est resté et reste comme un texte fondamental pour les Etats-Unis d’Amérique : s’ils ont été complétés, les amendements initiaux n’ont toutefois pas été modifiés depuis lors. Toutefois, le texte n’a pas la portée universelle et l’unité de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, d’où son moindre écho au niveau international. Mais cette déclaration des droits a accompagné l’évolution des Etats-Unis avec l’apport de dixsept autres amendements. Les plus connus portent notamment sur l’abolition de l’esclavage (amendement XIII du 18 décembre 1865), le droit de vote pour toutes les communautés (amendement XV du 30 mars 1870) et les femmes (amendement XIX du 26 août 1920), la prohibition de l’alcool (amendement XVIII du 29 janvier 1919) abrogée par l’amendement XXI en 1933, la limitation à deux mandats présidentiels pour un citoyen suite à la longue présidence de Roosevelt (amendement XXII du 27 février 1951). En 1982, l’Equal Rights Amendement (amendement XXVII), qui aurait accordé l’égalité totale aux femmes, n’a pas été ratifié par suffisamment d’Etats.