ici - Ciné Télé Revue

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ici - Ciné Télé Revue
- C'était votre vocation?
_ DepuIs tOUJours, Je voulait: etre comedienne, Et SI Je ne l'al pas étc plus tot. ce sont,
en fait, mes parents qUI m'ont d'abord Intelli-
gemment découragée, pUIS traumatisée en
m'enlevant tout espoir de réussir dans cette
branche,
- Vous avez travaillé?
_ J'al été secrétaire bilingue, puis j'al voulu
entrer dans un cours, mais pour cela, il me fal-
lait du temps. Je SUIS devenue visiteuse médicale, ce qur me permettait, vers quatre heures
de l'après-midi, de me rendre au cours Simon,
MES PROFESSEURS?
LES GRANDS COMEDIENS
- Le Conservatoire?
_ [\Jan. Je SUIS restée deux ans chez Simon, qui a senti tres vite que favals un emploI Immédiat. En plus, il m'a fait comprendre
que l'enseignement que m'apporterait le Con
servatoire ne me serait pas d'une grande utiIrté car Je n'avais nullement l'rntention d'entrer
a la Comédie-Francaise. Ma grande chance ce
fut d'apprendre ce métier avec des acteurs
prestigieux, d'abord Jean-Pierre Cassel. Pierre
Brasseur, Paul t\1eunsse, c'est-a-dlre les partenaires que j'ai eus au' théâtre. J'ai eu ainsi
les meilleurs professeurs
- Vous êtes entree par !a grande porte,
sans vegeter des années, comme tant d'autres?
- OUI, Je SUIS sortie de chez Simon avec
le priX Marcel ,li.chard, en Juin 68, et en octobre,
tout-i=1-fatt par hasard, Je succédais à Mariene
Jobert dans" Black Comedy " PUIS, fai rem-
placé Elisabeth Wiener dans" Tchao " avec
Pierre Brasseur, au Samt-Georges. Et c'est fa
que Paul Meurlsse est venu me débaucher
pour créer" au théâtre Antoine" Un Sale
Egoiste ,que nous jouons depuIs un an,
- Et qui est le grand triomphe parisien.
- Oui, bourré tous tes soirs. Des recettes
"
- -,--
"'"
{\/iar/on Game à la TV
-- ----....-.
dans" Le Voyage de rv1' BerrJchon " - elle est au centre - avec
fantastiques. On se demande quand ça s'arrêtera
Jacques Martin (travesti, a droite)
NON, JE NE SUIS PAS
UNE NOUVELLE MARLENE
- On dit que vous êtes la nouvelle MarMariene Jobert était la révélation 1970,
Marion Game est la révélation 1971. Elles
ont d'ailleurs en commun une intelligence,
un dynamisme, une spontanéité qui autorisent le parallele, Elles sont jolies sans
être provocantes, désirables sans être
sexy, Elles font rarement étalage de leurs
chàrmes et de leur nudité, Elles sont comédiennes, pas vedettes,
Marion il 28 ans, a été mariée et est !a
maman d'une fillette de huit ans. Depuis
plus d'un an, elle est la compagne fidéle
de Jacques Martin,
Je lui ai d'abord demandé, dans son
appartement de Neuilly si son nom se
pronol'çait il l'anglaise comme" jeu ",
ERREUR DE DEBUTER TROP TOT
avancer les choses. En fait, Je suis dans le
métier depuis trois ans. Mais on peut f3lre
du théâtre pendant quarante ans, s'il n'y a
[1EIS le cinema à côté, on reste pratiquement
Iliconnu
_ Vous avez commencé assez tard?
_ Effectivement, mais Je Ile \e regrette pas
car je pense que quand on commence Jeune,
on n'est pas armé pour le métier, on n'a pas
la maturité voulue et l'on peut se décourager
très vtte. fal voulu débuter à une époque Oll je
pensais Dosspder un certain bagage,
- Lequel?
_ D'abord, {avais vécu, ce qui est très
important quand vous entrez dans un cours,
Si vous avez de la maturité, on peut décelel
vos possibilités et vous orienter beaucoup plus
vite vers vos tendances artistiques, A 18 ans,
on n'est pas fml, on ne salt pas soi-même qui
on est. A 28, (es choses vont très vite et on ne
perd pas son temps,
-- C'est mon ventable nom, et on le pro-
nonce donc comme" gamme>
- Que pensez-vous de votre aventure?
Totalement inconnue il y a un an, aujourd'hl.!i
(;omédienne montant en flèche. Trois films, trois
pièces: vous ëtes celle dont on parle.
- Attendez d'abord que je touche du bois!
- Si superstitieuse que ça?
- Comme toute comedienne qUI se resoectc
- Vous rendez-vous compte que vous avez
fait une ascension vertigineuse?
- je ne sais pas Attention! Je pense
en tout ca.:; que c'est le cinéma qUI a f3it
@
Iene Jobert?
- OU!, ça me poursuit. mais Je ne VOIS pas
très bien pourquoi, DIsons qu'il y a une similitude de gersonnalité, deux petites bonnes fem-
mes, même gabarit. même nature, méme tempérament Mais ca s'arrête là, pa(ce que, physiquement, nous SOmmes tout a fait différentes.
On me compare peut-être à Marlène. mais moi
]e voudrais faire une carrière à la Girardot.
- Et vous êtes bien partie pour la faire, car,
au cinema, cela a été aussi vite pour vous?
- Oui, (en suis à mon troisième. flir en cmq
mOIs. C'est le " Sale Egoiste " qui a été le
trempHn. J'ai pu faire" La Liberté en croupe ",
de Ivlolmaro. et le dernier film de Michel Audiard.
- Qui a, encore une fois, change de titre!
- OUI, il a été iongtemps " Le Paumé ",
mais pour Michel, comme vous le savez, i! faut
des titres-fleuves, Et c'est" Le Cri du Cormoran le soir au-dessus des Jonques ", Quant au
troisième film, je suiS en train de le tourner,
FORTEMENT DECOURAGEE AU DEBUT
- Quelle est votre origine?
c.est " L'Albatros ", de Jean-Pierre Mocky.
Voyez, Je suis dans les oiseaux jusqu'au cou!
Un ràle fabuleux dont j'attends beaucoup
- j\Jée au Maroc, de parents basques. J'<:IÎ
vecu toute mon adolescence a Blarntz
- VOl!S avez fait de solides études?
- Après mon bac de philo, Je SUIS venue
triomphalement vOir mes parents mais n'a
impressionne personne lorsque fai a
JE SUIS TERRIBLEMENT PUDIQUE
- Vous y tournez des scenes assez délî
cates ?
- OUI, il Y aura la scène de la frn, que je
mon père, !e plus serieusement du monde, que
ne peux pas dévoi(er, 3vec Jean-Pierre précisé-
le voulais être actrice,
ment, qUI est l'hamme-orchestre du film, puis-
- Il n'était pas d'accord?
- Pas du tout 1
que, comme da:ls " Solo ", il produit, met en
scene, Joue, monte, distribue. Il fait tout!
t
- Audiard a 'dû vous faire jouer des scenes
quelque peu dévêtues? Il adore ça !
- OUI, 11 Y 8 eu des scenes fJssez 08ee.3,
d'emploI Hernarquez que le metler de come-
LA JALOUSIE: UN AFFREUX DEFAUT
- Et vous vous 'Voyez rarement?
dienne est. au dep.Jrt, un metler im[Judlque
ME MARIER? POURQUOI?
mais tres dràles,
- Vous êtes nue?
Parlons de votre vie prïvée.
- De dos, TI"e8 suggestif 1
Oh, que c'est difficile, la vie privee 1
- Et dans" L'Albatros,,?
- OUI, c'est un metier affreux, Il est aopelé
COllstéllllil.ent 8 droite et à gauche pc-!u c des
gal<Js et mOI je SUIS clouée a Paris par le théâtre
- Jalouse?
Pour l'instant, elle est représentee par
-- L8, c'est pire O'abdrd, une scène de
viol et. dans de nombreuses scenes, Je SUIS
pratiquement nue
- Et cela vous gene?
- Beaucoup J'al horreur de ca! Je SUIS
ternblement pudique, En fait, Ii faut plonger, sur-
tout ne pas y penser.
-- Il faut dire \:lue to.utes les comédiennes y
passent et il n'y a que le premier pas qui coûte.
- C'est possible, mais je SUIS contre les
,Jles dons ce metler, c'est d'un fragilIté! Si
- OUI, mais Je ne Si:.ÎIS pas du tout si on va
on Il'l] pas une grande largesse d'esprit, IrlUtl!9
se marier, C'est un met 1er tellemt:nt accaparant
de continuer.
pour une aventure comme je [11arI8ge. Félisant
le même métier que mOI, Jacc:ues est peu dis-
sucees aupres des femmes, qu'il ait une faibles-
ponible pour le mariage. Ce qUI est Important.
c'est \e comp<:lg'-wnnDge, l'amour, la complici-
se passagere?
- Je vaiS vous dire la vente" SI Je ne le
sais pas, Je m'en flch'.-; eperdument Le tout est
qUI est la construction de quelque chose, En
de ne pas SaVOII"
fait, notre construction est parallèle méJlS professlonnelle
- 'Un beau corps, ce n'est jamais désagréa-
- Hélas 1 IC le voudrais bien mais nous
clvons chacun une actl\/Itè c!ébordrJnte et sepaI-ce, Cependant, JC ne clcsespcre pélS d'êlmen81
Jacques a faire du théJtre, d'aut<.Jnt plus qu'il se
(end parfaitement cOlnpte qu'avec l'OlympkJ, Il
- fv10ulé d8ns un pull-over, je tmuve çJ
Apl'ès, c'est bouche. Il dOit bifui qucl' et fall"e
de vOir deux glandes mammaires?
théàtre et Clncma. Il êI d'ailleurs cOlîlmence JU
que ca plaît aussi aux metteurs en scène.
- Et à la méJ]orite des hommes
-- Pour vous, qui avez eu une éducation tres
:nontrent et elles ont I"aison de le faire, [viais
des filles comme mOI, ce n'est pas du tout
notre affaire, On ,est la pour exprimer des sen-
timents, non pour étaler notre Dlastlque,
- Combien y a-t-il de ::omediennes qui, jus-
f)étlses. C'est pour cela qu'avec Jacques, JE'
pUIS cela lUI permettrait de travéliller avec mo!.
SUIS extrèmement !Iberale, fessale de lUI fiche
la paix au m2lXtmum, parce qu'il est Important
ce que nous souhé!ltons,
IJour son equlilbre qu'un homme s'<.1ppartlcnne
"Jous, les femmes, nous avons besoin élU con
COMMENT J'AI CONNU
JACQUES MART!N
LA FEMME
DEPEND VRAIMENT DE L'HOMME
-- Par le plus grand des hasards, Un de vos
conf(È:res nous a présentes l'un il l'autre Il
m'avait telèphone pour faire un reportage photos. Il fallait autour de Jacques, un esalm cie
jolies filles et fy étfllS allée un peu comme un
chien qu'on fou9tte, Il faut dire que notre preIlliere rencontre avec Jflcqucs ::1 eté plutôt un
nes nues, et on est surpris de le5 voir ainsi {liJ
foudre. Au contraire, on s'est heurtés. PUIS, il
bou de quinze ans de carriêre. .le prends, par
est venu me vOir oU theâtre Oll Je jOUfllS
fille et. tout d'un coup, elle a chélnge
tl'(llre, cl'apP2lrte,llr a un homme"
- Comment vous êtes-vous connus? )
affrontement, ca n'a [Jos du tout été le coup de
- C'est exact, elle representalt lé! pure Jeune
)Ircmcnt -, cela lUI ôte l'envie de mal
Et s'il en profite, ma foi, ce n'est pas
:Jreml!nes amours. D'abord, il en a tres envie et
qu'à 35 ou 40 ans, n'ont jamais ourné des scè
exemple, Romy Schneider.
SI paradoxal QU2 cela pUisse paraitre, c'est la
Ilbertc_ Dans IZ1 1Ï1eSUre ou Ii se sent libre -
dans le music-hall, Il faut qu'il retourne à ses
- OUI et (estime que ca n'ajoute rien a une
r)len faites, C'est leur Z1rme essentielle, Elles se
- Absolument! Je crois méme que ce dont
l'homn1e <J le plus besoin auprès d'une femme,
theMre, pUisqu'ii et<:Jlt comecllen avant cI'etre
re?
leur Iludlté parce qu'elles sont très belles, très
de se " dépayser ". .
tellement -SI, au comralre, il se ::;ent
brime, Il Qu'une hâte, celle de faire des
bourgeoise, cela doit être plus diffcile enco-
comedienne, Cel-talnes filles peuvent exploitel
:-lent que l'homme a besoin, de temps a autre,
est arrive au sommet de sc1 carr Icre de vZ];ïétés
!)eaUCOUD plus excitant. Vous trouvez ç,J beau
- Si elles se tiennent b:en, oui! Il faut crOire
- Il y a des femmes qui sont indulgentes
aux petites faiblesses masculines, qui (:ompren-
-- Et vous ne travaillez jamais ensemble?
ble a regarder.
- Admettriez-vous, comme il a beaucoup de
té de deux êtres, mé1is pas forcement le mariage,
scènes de nu. Je ne trouve pas que ce SOit
A LA MAJORITE DES HOMMES
Absolurnent. Il le fzwt. parce que 125 cou-
- Vous êtes fiances?
très joli, Je SUIS pour l'erotlsme de suggestion
CE QUI PLAIT
Pas du tout!
Vous avez pleine cO;1fiance en lUI?
Jacques Martin?'
- Et Je l'espere pour tOUJOUl'S 1
- Et vous êtes naturellement fidèle?
- Totalement. C'est un amour exclusif
Quand on a, comme mOI, un sentiment de securIte Zlbsolue <.1upres d'un homme, on se seilt
entlereme:lt a 5<:1 merCI, Et c'est celé1 que nous
clemandons. Les femmes ont besoin de SeCUrite,
Its hommes cie liberté, Mais tout cela demande
énormément cI'effol'ts, surtout pour les couples
de comédiens,
" Tchao » et Il J été beaucoup plus gentIL Il
- D'autant plus que nous sommes a une
m'a f<:1lt de tels compliments que (al été con-
epoque où les mreurs sont beau'coup plus li-
qUise, Celél fait 18 mOIS que Çll dure,
bres, les femmes plus évoluées et où l'égalité
des sexes devient une chose positive.
- Je Ile crois pas que les femmes trouvent
leur- compte cians cette question de l'ég2l1lte
Telle apparaitra fi:anon Game sous les traits de Mirabelle dans" Le Cri des cormorans au-riess1I5
des Jonques» (ex-« Le Paume ,,)
sexuelle, La temme ne sera j<Jmals l'égale de
l'homme que SUI" le plan de la realisatlon. AutrefoIs, k:s femmes etalent habItuées a l'Idée
CAFE
DU
CHATEAU
que c'ét<:lIent les hommes qUI les falsZ1lent VIvre, ce qUI est (losurde. Pourquoi donner cette
seule responsabdlte El l'homme? Une femme
J
peut trlis bien gagner sa vie toute seule et on
le VOit de plus en plus, Par contre, dans le d0-1
Il1alne sentimental, elle sera tOUjours dommee
(Jélr l'homme, Elle est faite pour être dèpendante
d'lIrt hornme.
L'AMOUR ET LE METIER
- Et maigre cela, le mariage pout' vous,
nOIl ?
,
t'
Il
- Je ne VOIS [JZlS du tout ce qu'il POUIT2Ilt
m'CIfJfJOrter C'est une Institution barbZlre, dé-
modée, qUI ne correspond 8 rien,
- Même en cas d'enfants?
_ Li!, je l-éflèchlrZlls, iv1als il n'en est pllS
question pour l'instant. Ce serait une erreur
profonde de ma part, p<.1rce que Je SUIS actuelle'
ment disponible à du;. choses capitules,
l'alîlour et le meller Qu'est-ce qu'un ellfzwt
vlendrmt f<:ure la-dedans? Ce serait un acte
cie mOilstreux egolsme, Nous sommes fi une
époClue heureuse oll les choses sont racliitees
pour les femmes. Profltor.s-en,
- Vous prenez la pilule?
_ DepuIs des 1nnee::; Et ÇZ1 me r'eUSSlt plel'
t1pl1H"nl 1
@

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