Laurens Devos, la jeunesse dorée

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Laurens Devos, la jeunesse dorée
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MARDI 13 SEPTEMBRE 2016
TENNIS – US OPEN 2016
Stan Wawrinka, la passe de trois
Le Suisse de 31 ans a décroché son troisième titre du Grand Chelem en autant de finales disputées
l a refait le coup ! Un an
après son titre décroché à
Roland-Garros, Stan Wawrinka a encore fait chuter
le numéro 1 mondial Novak
Djokovic en finale d’un tournoi
du Grand Chelem. Le même
scénario pour un même bonheur
pour le Suisse, qui a désormais
tout gagné, ou presque.
I
Il est l’homme des grand rendezvous, celui qui se surpasse lorsque
le trophée, la gloire et le prestige
sont au bout de l’effort. Longtemps tapi dans l’ombre d’un « Big
Four » qu’il se refuse à intégrer,
malgré un palmarès qui s’étoffe
un peu plus chaque année, Stan
Wawrinka pourrait s’inscrire dans
la légende du tennis à petites
doses. Trois finales de Grand Chelem, trois titres : c’est ça, l’efficacité suisse.
Le chiffre
44
En mois, l’attente moyenne pour
décrocher le 4e titre du Grand
Chelem différent. Djokovic et
Federer ont dû patienter durant
quatre ans et demi, Agassi pendant quatre ans et quatre mois et
Nadal durant un an et demi. Si
Wawrinka suit cette moyenne, il
s’imposera à Wimbledon en…
2020. Il aura alors 35 ans !
Dimanche soir, dans un stade Arthur Ashe plus impressionnant
que jamais, il a brisé une nouvelle
fois l’élan de Novak Djokovic.
Comme l’an dernier, à Paris, lorsqu’il avait reporté de douze mois
le Grand Chelem en carrière du
Serbe. Diminué par une ampoule
à l’orteil et un bras gauche endolori depuis le début du tournoi, le
numéro 1 mondial n’a pu que
s’incliner devant le nouveau
« King of New York ». En quatre
sets (6-7, 6-4, 7-5, 6-3 en 3h55),
après avoir remporté le premier,
comme à Paris. Curieux et douloureux clin d’œil de l’histoire…
Après avoir dominé le premier set,
Djokovic n’a pu que constater la
supériorité de son adversaire, dans
un match de très haut niveau.
« Stanimal » a fait le jeu, il a fait
courir « Nole », en manque de repères et de solutions. Surtout, le
Suisse a fait très mal avec son revers, ce coup à la précision d’orfèvre que tous ses rivaux ne
peuvent que lui envier. « Je savais
«3»
comme…
que ce serait une bataille très dure
contre Novak. Je m’étais préparé à
souffrir. Et physiquement comme
mentalement, c’était très dur »,
soufflait le Suisse face à des dizaines de journalistes, l’œil rivé
sur ce trophée qu’il avait soulevé,
quelques instants plus tôt, devant
les 24.000 spectateurs de l’immense stade new-yorkais. « J’ai essayé de rester accroché à lui, d’être
dur avec moi-même mais sans jamais rien lui montrer. Il n’y a pas de
secret : si on veut battre le N.1, il
faut accepter de souffrir. »
COMME LENDL, BECKER, EDBERG
Wawrinka, qui aurait pu quitter
le tournoi dès le 3e tour et son
duel épique face à Daniel Evans (il
a sauvé une balle de match) a,
donc, enrichi sa collection d’un
nouveau titre. Un des plus beaux,
lui qui n’a qu’un Masters 1000 à
son palmarès (Monte-Carlo 2014)
mais désormais, trois titres du
Grand Chelem. C’est tout le paradoxe d’un joueur pas comme les
autres. Trois : un chiffre magique
(voir ci-contre) pour le Suisse de 31
ans, plus vieux vainqueur de l’US
Open depuis… Ken Rosewall en
1970. Comme l’Australien, mais
aussi Sampras, Becker, Edberg,
Wilander, Connors ou Lendl, il dé-
Les lèvres sur son trophée, la tête dans les étoiles : le bonheur selon Wawrinka. © AFP
tient, à présent, trois des quatre
titres majeurs, auxquels on peut
ajouter la Coupe Davis et l’or
olympique en double. Mais,
contrairement à ses illustres prédécesseurs, il peut encore compléter sa collection. « L’année pro-
chaine, je ne compte pas me concentrer sur Wimbledon sous prétexte
que c’est le seul titre majeur qu’il
me manque (NDLR : il n’y a jamais
dépassé les quarts). Vous savez, je
n’avais jamais rêvé de gagner en
Grand Chelem avant l’Australian
Open (NDLR : son premier titre
majeur, en 2014) parce que ça me
paraissait trop loin. »
Ce qui paraît est loin, désormais,
c’est le temps où Wawrinka était
un « simple » bon joueur, habitué
à quitter les grands rendez-vous
quand la bagarre entre les cadors
ne faisait que débuter. A 31 ans, il
a atteint sa pleine maturité. Il suffit de disséquer son palmarès pour
en retirer la preuve : sur ses
quinze titres, il en a décroché…
dix (les plus prestigieux…) depuis
janvier 2014. Dont, donc, ces trois
titres majeurs. Sur cette période, il
est le seul, avec Djokovic, à en
avoir décroché plus d’un.
Des chiffres qui suffisent à soulever une interrogation : le « Big
Four » ne serait-il pas devenu un
« Big Five », « Stanimal » s’invitant
à la table aussi prestigieuse qu’exclusive des grands ? Après tout, il
compte autant de titres du Grand
Chelem qu’Andy Murray… « Il mérite d’en faire partie », pointe Djokovic ». « Je suis très loin du « Big
Four » ! », réfute son bourreau newyorkais. « Juste voir la somme de
tournois qu’ils ont gagnés, la période sur laquelle ils l’ont fait. J’ai
gagné trois grands tournois, mais
eux, ils sont là tout le temps. » Mais
ils ont, de plus en plus souvent, le
« p’tit Suisse » dans les pattes... DAMIEN PONCELET
JEUX PARALYMPIQUES DE RIO DE JANEIRO
LAST MINUTE
Laurens Devos, la jeunesse dorée
Sébastien Close
ENVOYÉ SPÉCIAL
À RIO DE JANEIRO
Faciès de premier communiant,
aussi épais qu’une raquette de
« ping », Laurens Devos avait,
alors que résonnait la toute première Brabançonne de ces Jeux,
presque l’air du gamin qui vient
congratuler son champion de
papa sur le podium, ce dimanche, dans la nuit brésilienne. Oui mais voilà, cette fois,
le gamin, il est doré et le papa,
ému dans les tribunes. A seize
ans et vingt-huit jours, l’Anversois a claqué le titre avec une aisance déconcertante, ne concédant aucun set sur tout le tournoi. Et surtout, devenant le plus
jeune champion paralympique
de la discipline, ramenant la
deuxième médaille carioca à la
Belgique après l’argent de Marieke Vervoort. « Je suis super
content », explique le blondinet
néophyte paralympique. « Ici,
tous mes adversaires étaient plus
âgés que moi mais ça ne m’a pas
> Le classement de Stan
Wawrinka, le meilleur de
sa carrière qu’il occupe
depuis trois semaines. Il
avait déjà atteint cette
place en 2014 après son
sacre à l’Australian Open.
> Le nombre de titres du
Grand Chelem de Stan
Wawrinka en… trois
ans : Australian Open
2014, Roland Garros
2015 et US Open 2016.
Avant Wimbledon 2017 ?
> Le nombre de finales
de Grand Chelem qu’il a
disputées. Soit un taux
de réussite de… 100 % !
> Le nombre de victoires
face à un numéro 1
mondial (pour dix-huit
défaites). Ces trois succès,
il les a tous décrochés
lors de ses trois finales
majeures.
> Le nombre de breaks
concédés face à Novak
Djokovic,
dimanche
(pour dix-sept balles de
break sauvées). C’est sans
doute sur ce plan que
s’est jouée la finale : Wawrinka a, lui, converti six
de ses dix balles de
break.
> Le montant, en dollars
(3,1 pour être précis)
qu’il a empoché pour
son sacre new-yorkais,
comme Angelique Kerber
chez les femmes. C’est le
plus gros chèque jamais
octroyé à un joueur de
tennis dans un tournoi. -
posé problème. J’avais pourtant
très mal dormi la nuit avant ma finale mais j’ai su retrouver mon
jeu. J’avais perdu ma dernière
confrontation contre Gerben Last
(NDLR : son adversaire en finale,
de… quatorze ans son aîné),
mais ici, tout s’est parfaitement
déroulé. J’éprouve un sentiment
irréel, quelque chose que je
n’avais encore jamais connu
avant. Et puis, c’est la première
fois qu’il y a autant de monde et
de bruit pour moi. C’est fantastique… »
« DEVENIR PRO ET VALIDE »
A le voir manier la palette avec
une aisance déconcertante et
une maîtrise technique absolue,
difficile de déceler la moindre esquisse d’un handicap chez le
bonhomme. Il souffre pourtant
de paralysie cérébrale depuis sa
naissance, qui le rend hémiplégique. Légère, certes, mais cela
engendre une perte de mobilité
de son flanc droit. L’entraînement, la passion et la volonté
ont atténué la chose même si, à
la rupture physique, il peine à
maintenir son bras. « La médaille,
je ne préférais pas y penser. Sinon,
ça allait me donner trop de pression », poursuit le lauréat paralympique TT9, sans se départir
de sa quiétude. « Mon rêve, c’est
devenir joueur professionnel chez
les valides. C’est possible si je progresse encore, que je m’entraîne
Florian
Van Acker
aussi en or
CYCLISME
MOVISTAR DANS LE PELOTON JUSQU’EN 2019
L’équipe espagnole Movistar sera présente
dans le peloton jusqu’en 2019 après la
prolongation de son partenariat avec le
géant espagnol des télécoms Telefonica
lundi, au lendemain du Tour d’Espagne
remporté par le Colombien Nairo Quintana qui a également prolongé son contrat
jusqu’en 2019.
TENNIS
TOKYO (WTA - 250.000 $)
1er tour: Alison Riske (USA) bat Nao Hibino
(Jap) 6-2, 6-4 ; Louisa Chirico (USA) bat
Kateryna Bondarenko (Ukr/N.8) 6-4, 7-5 ;
Zhang Shuai (Chn/N.6) bat Eri Hozumi
(Jap) 7-6 (7/4), 1-6, 6-3 ; Jana Cepelova
(Svq) bat Madison Brengle (USA/N.5) 6-1,
6-4 ; Kurumi Nara (Jap) bat Tamira Paszek
(Aut) 6-2, 6-2 ; Varvara Lepchenko (USA)
bat Risa Ozaki (Jap) 6-0, 6-2 ; Christina
McHale (USA/N.7) bat Kateryna Kozlova
(Ukr) 6-4, 3-6, 7-6 (7/5).
QUÉBEC (WTA - 250.000 $)
Numéro 1 mondial. © Belga
A 16 ans, il n’a fait qu’une bouchée de ses adversaires. © Belga
encore plus. Le tennis de table,
c’est ma passion, j’aimerais en
faire ma vie. J’y crois, en tout cas. »
Choyé comme un pro, à Louvain, par le sport-études de la
communauté flamande, le
joueur s’entraîne intensivement
et évolue avec des joueurs valides. Et, à l’occasion, leur dame
correctement le pion dans les
compétitions dites classiques.
« C’est normal, pour moi, de jouer
contre eux. Et surtout de les
battre », reprend-t-il posément.
Frangin cadet de Robin, champion de Belgique chez les valides
qui a loupé de peu sa qualification pour les Jeux olympiques,
Laurens Devos affiche en tout
cas une maturité impressionnante malgré un âge pourtant
propice à tous les excès. « Je dois
reconnaître que c’est plus facile
dans le sport paralympique que
chez les valides », pose le numéro
deux mondial dans sa catégorie,
comme pour tempérer la portée
de son exploit.
En tout cas, le gamin de Malle
n’a peur de rien. Un talent certain, la fougue de la jeunesse fait
le reste… « Jean-Michel Saive ?
Oui, je le connais mais n’ai jamais
joué contre lui. Si je rêve de le
faire ? Non pas spécialement. C’est
juste un joueur. Un ancien très
bon joueur mais un joueur quand
même… » -
Hier soir, le tennis de
table a offert une
deuxième médaille d’or
à la Belgique dans ces
Jeux paralympiques. En
finale du simple messieurs en catégorie C11
(handicap intellectuel),
Florian Van Acker (19
ans), numéro 1 mondial,
a battu en finale l’Australien Samuel Von Eimen, 6e mondial en cinq
sets (11-8, 16-18, 11-13,
11-5 et 11-8).
Van Acker décroche ainsi le Graal, après avoir
déjà obtenu une médaille de bronze aux
Mondiaux 2014 et été sacré champion d’Europe
2015. -
1er tour: Alla Kudryavtseva (RUS) bat Verónica Cepede (PAR) 7-5, 6-4 ; Samantha
Crawford (USA/N.8) bat Ysaline Bonaventure (BEL) 7-6 (7/5), 6-7 (4/7), 6-4 ; Julia
Boserup (USA) bat Amra Sadikovic (SUI)
6-1, 6-3.
CLASSEMENT ATP AU 12 SEPTEMBRE
1.(1) Novak Djokovic (Ser) 14040 points ;
2.(2) Andy Murray (G-B) 9485 ; 3.(3) Stan
Wawrinka (Sui) 6260 ; 4.(5) Rafael Nadal
(Esp) 4940 ; 5.(7) Kei Nishikori (Jap)
4875 ; 6.(6) Milos Raonic (Can) 4760 ;
7.(4) Roger Federer (Sui) 3745 ; 8.(12)
Gael Monfils (Fra) 3545 ; 9.(8) Tomas Berdych (Tch) 3390 ; 10.(10) Dominic Thiem
(Aut) 3295 ;...
Les Belges : 14.(14) David Goffin (Bel)
2845 ; 103.(106) Steve Darcis (Bel) 587 ;
139.(138) Arthur De Greef (Bel) 431 ;
157.(152) Kimmer Coppejans (Bel) 364 ;
190.(219) Joris De Loore (Bel) 298 ;
231.(181) Ruben Bemelmans (Bel) 227 ;...
CLASSEMENT WTA AU 12 SEPTEMBRE
1. (2) Angelique Kerber (All) 8730 points ;
2. (1) Serena Williams (USA) 7050 ; 3. (3)
Garbine Muguruza (Esp) 5830 ; 4. (4)
Agnieszka Radwanska (Pol) 5815 ; 5. (5)
Simona Halep (Rou) 4801 ; 6.(11) Karolina
Pliskova (Tch) 4425 ; 7. (6) Venus Williams
(USA) 3815 ; 8.(12) Carla Suarez Navarro
(Esp) 3330 ; 9. (9) Madison Keys (USA)
3286 ; 10.(10) Svetlana Kuznetsova (Rus)
3250 ;...
Les Belges : 39.(38) Yanina Wickmayer
(BEL) 1408 ; 58.(56) Kirsten Flipkens (BEL)
1000 ; 112.(112) Alison Van Uytvanck (BEL)
566 ; 131.(137) Elise Mertens (BEL) 448 ;
175.(162) Ysaline Bonaventure (BEL)
319 ;...
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