Accueillir une personne en situation de handicap dans le Vercors

Transcription

Accueillir une personne en situation de handicap dans le Vercors
ACCUEILLIR UNE PERSONNE EN SITUATION DE
HANDICAP
DANS LE VERCORS
Compte-rendu de la conférence du 22 septembre 2005
Compte rendu de la conférence du 22 septembre 2005
« Accueillir une personne en situation de handicap
dans le Vercors »
SOMMAIRE
La loi, le tourisme, et les personnes handicapées en Isère
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M. GOUTTENOIRE, président de l’ODPHI, Office départemental des personnes handicapées de l’Isère.
Les personnes handicapées en vacances
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Patrick DELMOTTE
Précision sur la nouvelle loi
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M. Gouttenoire
Conclusion de M. DELMOTTE
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Le label national « tourisme et handicap »
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Stéphane ORSINI, Mission d’ingénierie touristique Rhône-Alpes
Le tourisme adapté au sein du département
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Sandrine TISSOT, Comité départemental du tourisme de l’Isère
Le « territoire de tourisme adapté »
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Mlle ORSINI
Exemple d’un gîte adapté au sein du Vercors : Bois Barbu
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Catherine Perres.
Le projet « Spacio guide », expérimentation sur Villard de Lans
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M. DE BORGNIOL
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L’Office Départementale des Personnes Handicapées de
l’Isère (ODPHI)
M. GOUTTENOIRE
Président de l’ODPHI
I Présentation de l’association.
Je suis très content que l’on soit réuni sur la commune de Villard-de-Lans pour cette
conférence. Nous allons parler du tourisme adapté, du loisir adapté et de la culture adaptée à
l’ensemble des personnes handicapées ou en situation de handicap.
L’ODPHI est une association qui a plus de 22 ans. Elle a été créée, lors de l’année européenne
des personnes handicapées en 1982, par l’APF (Association des paralysés de France) qui a
progressivement ouvert le champ à un certain nombre d’autres handicaps. Aujourd’hui,
l’ODPHI, c’est 64 associations, tous âges et tous handicaps confondus. Elle rassemble les
handicaps physique, intellectuel, psychique et sensoriel.
Il n’y a pas de handicap péjoratif ou de handicap plus noble qu’un autre. Je crois que le
handicap et toutes les personnes en situation de handicap se trouvent dans des situations
singulières.
La loi du 11 février 2005 a favorisé une immense ouverture dans la reconnaissance des
personnes handicapées. Elle leur apporte surtout ce qu’on appelle « les solutions de droit »,
c’est-à-dire de pouvoir vivre les situations de la vie quotidienne, comme tout le monde,
aussi bien dans le sport, le loisir, qu’à l’école.
II L’ODPHI et la loi .
L’ ODPHI est l’une des chevilles ouvrières du département axée sur la réflexion, en amont,
des plans et schémas départementaux. La loi 02 janvier 2002 a aujourd’hui posé les choses en
schémas départementaux quinquénaux. C’est à l’ensemble des associations qui s’occupent du
handicap sur le département d’apporter des solutions, novatrices ou non, mais adaptées aux
personnes. Avec le Conseil général, nous élaborons le schéma actuel, qui devra être transmis
au Comité régional des organisations sanitaires et sociales dans la dernière semaine de
novembre. Les schémas sont en cours de rédaction, et un schéma départemental devrait être
opérationnel à partir de janvier, au plus tard en mars, en fonction de la commission
plénaire.
Dans ce schéma, une part sera consacrée, pour les enfants comme pour les adultes, au
tourisme et aux loisirs adaptés. Il faut savoir que nous ne sommes pas totalement
opérationnels dans le tourisme, le loisir ou la culture adaptée, et l’ODPHI, en accord avec
le Conseil général, propose notamment de lancer dans les jours qui viennent, soit début
octobre, une immense réflexion départementale pour tenter de coordonner l’ensemble des
initiatives existantes.
III Les groupes de réflexions.
Une des missions de l’ODPHI est de mettre en place un groupe de travail, et d’apporter au
Conseil général les outils nécessaires. Aujourd’hui, le tourisme adapté n’est pas
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véritablement pris en charge par le Département, c’est plutôt le rôle de la Région. Le Conseil
général, en la personne de Juliette Peres, en charge de la santé et de la sécurité, avec qui nous
avons des contacts réguliers, est très concernée par les initiatives dans ces domaines :
tourisme, culture et loisirs.
Si vous êtes intéressés par la population des personnes handicapées, vous pouvez rejoindre la
réflexion de l’ODPHI par le biais de vos associations. Ces groupes sont très ouverts,
composés d’élus, d’administrateurs d’associations, de professionnels, de bénévoles
d’associations et, bien évidemment par le fait, de personnes en situation de handicap. Elles
participent à plus de 60 % à l’ensemble de nos débats.
HANDICAP INFO 38
Patrick DELMOTTE
Handicap Info 38 est le service départemental d’information sur le handicap. Notre position
est de répondre à toutes les questions, relatives au handicap, quels que soient le type de
handicap, l’âge de la personne et sa préoccupation. Nous existons depuis 2001. Je vais vous
livrer les observations sur la question du tourisme et des loisirs que j’ai pu faire en cinq ans.
I La place du tourisme, des vacances.
La première remarque qui me vient à l’esprit, est que le loisir, le tourisme et les vacances ne
sont pas des questions anecdotiques. Dans les questions que nous traitons, elles reviennent
de manière importante. Les personnes handicapées, enfants ou adultes, ont ce besoin, comme
tout le monde. Dans notre société, nous sommes tous persuadés de l’importance des vacances
et des loisirs.
Au nombre des priorités, on trouve bien sûr l’emploi et le logement, les vacances sont la
préoccupation suivante. Pour répondre au mieux aux questions nous avons réalisé un
inventaire de tout ce qui existe en Isère, en Rhône-Alpes et en France. Dans un deuxième
temps, nous avons publié un guide - j’en ai apporté quelques exemplaires -, où sont
répertoriés toutes les possibilités en termes de loisirs et d’hôtels.
Toujours pour répondre à notre public, nous avons organisé un salon, démarche reconnue
puisqu’elle compte quatre éditions. Au fur et à mesure des manifestations, nous avons totalisé
de plus en plus d’exposants et de visiteurs. La prochaine édition, vendredi soir 3 février et
samedi 4 février 2006, gagne en importance : plus d’exposants et une durée prolongée (deux
jours). Nous voulons véritablement donner une dimension régionale à ce salon afin que
l’éventail des propositions soit plus grand. On proposera donc des vacances, des loisirs, du
matériel, etc.
Deuxième point : 40 % des français ne partent pas en vacances, essentiellement pour des
raisons financières. Parallèlement, 40 % de la population, selon un sondage de l’INSEE,
estiment souffrir d’une déficience. Même si une déficience n’est pas un handicap, cela
signifie que 40 % de la population a des problèmes, moteur, de vision, d’audition, de
compréhension, etc. Je ne dis pas que les deux chiffres se recoupent mais, pour les
professionnels du tourisme, il est important de prendre en compte cet élément.
Si vous êtes professionnels, il ne faut pas avoir le réflexe de la charité ou de la
compassion. Cela représente un budget réel. Plus concrètement, il faut répondre à la demande
existante : c’est un marché qui ne peut pas être considéré de seconde zone. On entend trop
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souvent : « accueillir des personnes handicapées, c’est très bien, les enfants aussi, peut-être
hors saison, quand il n’y a plus trop de monde, si on n’a pas rempli l’hôtel, les centres de
vacances, ce serait intéressant. »
Si on part de ce point de vue, ça ne marchera pas. Il faut avoir une démarche qui considère
que c’est une population comme les autres.
Pourquoi s’intéresser à cette population ? Parce qu’une étude, peut-être mes collègues en
reparleront-ils, montre que c’est une clientèle intéressante, avec un réel pouvoir financier.
Pour leurs vacances, ils ont un budget quotidien estimé entre 300 et 600 euros. Ils viennent
souvent en famille, donc à plusieurs, et pour des prestations complètes. De plus, ils sont
fidèles et captifs. Captifs, dans le sens ou la plupart des gens choisissent leur lieu de vacances
en premier. A contrario, lorsqu’une personne handicapée nous demande, « où est-ce que je
peux aller ? », nous l’informons en premier sur ce qui est accessible, ce qui est adapté à son
handicap, avant de choisir la destination.
Heureusement, l’intégration se poursuit, les lieux adaptés sont en augmentation, les choses
sont en évolution. Avec le label, ce public devient de moins en moins captif, on remarque une
augmentation du nombre de territoires où le lieu de vie est adapté.
Je crois qu’actuellement, on totalise une cinquantaine de labels en Rhône-Alpes avec autant
de demandes d’agréments ; pour la France, on arrive à un millier de sites labelisés. Si vous
vous lancez dans le tourisme adapté, sachez qu’il y aura de la concurrence.
Pour nous, centre d’information, ce label est une bonne chose. Il répond à une demande
importante et, grâce à un cahier des charges, contribue à la fiabilité de l’information.
Plus intéressant encore, c’est la notion de territoire adapté. Toujours pour les mêmes
raisons, un label est attribué à un secteur donné, par exemple un gîte doté d’un label. Une fois
dans le gîte, sans rien autour adapté à vous, vous ne passerez sans doute pas des vacances très
agréables. Savoir que le territoire est adapté, c’est savoir, que dans un rayon déterminé,
vous aurez des propositions d’hébergement mais aussi des activités, de facilités de
circulation pour passer de bonnes vacances.
II Prendre en compte tous les handicaps.
La question de l’accessibilité, purement technique, se développe mais, au-delà, l’aspect
humain, qui est primordial, est négligé. Il est important de s’engager personnellement, d’être
motivé et de mobiliser son personnel. C’est une démarche qui doit impliquer tout le monde.
En plus d’un investissement matériel, c’est de formation et de sensibilisation dont il faut
s’occuper.
Quelques initiatives ont été recensées : non loin d’ici, les MFR (Maison familiales rurales à
Vignieux) dispensent une formation aux professionnels du tourisme désireux de recevoir des
personnes handicapées. D’autres formations moins conséquentes existent, comme des options
ou des modules de sensibilisation.
Dernière remarque, n’oublions jamais que le handicap est pluriel et polymorphe. Pour
s’adapter, rendre accessible, les rampes et les trottoirs bateaux, seuls, ne suffisent pas. Ils sont
utiles face au handicap moteur, avec leur côté dynamique et battant, les handicapés comptent,
à juste titre, qu’on réponde à leurs exigences. Mais aux autres types de handicap s’imposent
d’autres méthodes. Lorsque vous recevrez une personne présentant une déficience
intellectuelle, elle ne comptera pas sur des révisions matérielles importantes, mais sur l’aspect
humain d’accompagnement et une réelle prise en compte de son type de déficience. Même
chose pour la déficience psychique. De toutes façons, quel que soit le handicap, ce qu’on va
vous demander, ce n’est pas de la compassion mais une prise en charge, et la
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reconnaissance de cette différence. Ce qui compte avant tout, c’est une bonne information,
une bonne communication. La fiabilité de l’information pour les familles ou pour une
personne est primordiale. On sait tous, en tant que professionnels, que communiquer sur des
mensonges ne fonctionne pas.
ODPHI
M. GOUTTENOIRE
Importance de la loi.
Je souhaiterais intervenir sur ces problèmes d’adaptabilité des locaux ou des lieux, publics ou
privés. La loi du 11 février 2005 va exiger impérativement, à dix ans au plus, que
l’ensemble des bâtiments publics, ou ouverts au public, soient adaptés et accessibles à tous.
Ceux d’entre vous, quel que soit votre niveau d’accueil, que vous soyez privés (hôteliers,
restaurateurs, commerçants) ou issus d’une collectivité locale, vous avez intérêt à agir en
amont de cette loi.
D’ici au 31 décembre, sur les 80 décrets à venir, deux sont sortis. Ils vont être soumis au
Comité national consultatif des personnes handicapées. A ce jour, ils ne nous sont pas encore
parvenus. Néanmoins, dans le domaine du tourisme adapté et de l’accessibilité, nous
connaissons les conditions d’un bon accueil du public.
Ce que disait Patrick est très important. Aujourd’hui, c’est le domaine du handicap physique
qui prédomine. Avec la loi du 11 février, il va falloir désormais rendre les lieux accessibles
à tous les types de handicap.
Cela veut dire que l’on va aller plus loin que les simples trottoirs bateaux : poser des
pictogrammes pour les personnes handicapées intellectuelles, installer un certain nombre
d’appareillages locaux, de boucles magnétiques pour les personnes handicapées sensorielles
sourdes ou malentendantes, des repérages musicaux pour les personnes non voyantes ou malvoyantes...
Effectivement, cela implique une transformation. Sur le plateau de Villard-de-Lans, on a
connu dans le passé la fermeture de centre de vacances hors normes. Ne soyons pas obligés
d’en fermer d’autres pour cause d’inaccessibilité.
M. DELMOTTE
En conclusion, je vais juste rappeler que nous sommes un centre d’information et de
documentation. Si vous voulez plus de renseignements, nous sommes ouverts au public tous
les jours. Nous disposons d’un fond documentaire, que nous partageons avec nos collègues du
comité départemental et du comité régional. Nous pouvons vous aider dans vos recherches sur
la réglementation. Nous sommes à votre disposition pour le moindre conseil. N’hésitez pasr à
nous téléphoner, à consulter notre site web ou notre salle de documentation.
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MITRA
Mission d’ingénierie touristique rhône-alpes
Mlle Stéphane ORSINI
Je me présente, Stéphane Orsini. Je suis responsable de la mission tourisme adapté au sein du
Comité régional touristique (CRT) Rhône-Alpes. Le CRT a en charge la promotion du
développement du tourisme sur la région Rhône-Alpes. Au sein du CRT, on trouve deux
directions opérationelles :
- la direction de la promotion, en charge de tout ce qui est promotion de la région
Rhône-Alpes en France et à l’étranger ;
- la mission d’ingénierie touristique qui est une direction complètement attribuée au
CRT Rhône-Alpes, en charge du développement du tourisme et donc du tourisme
adapté.
La mission de tourisme adapté existe en Rhône-Alpes depuis 1999. La Région compte deux
partenaires : le CRT et le service tourisme.
Attention donc aux confusions entre le service tourisme, le Conseil régional et le CRT, chargé
davantage de la promotion-communication.
Je vais vous présenter les deux actions que le CRT Rhônes-Alpes a mis en place :
- la mise en œuvre du label national ;
- le concept de territoire de tourisme adapté, que M. Delmotte a mentionné tout à
l’heure.
I Le label pour les personnes handicapées.
Sur le logo bleu du label « tourisme et handicap », on peut voir quatre pictogrammes qui
identifient les quatre types de déficiences. Le fauteuil, relativement connu, représente la
déficience motrice ; deux visages superposés, la déficience mentale ; une oreille barrée, la
déficience auditive ; et un œil, la déficience visuelle.
La spécificité de ce label national, mis en place depuis 2001, est qu’il concerne les 4 types
de déficiences. Jusqu’à maintenant il y avait une prédominance dans la préoccupation pour la
déficience motrice. Peu à peu, on commence à s’intéresser aussi aux trois autres types de
déficience.
Le label peut être obtenu pour une, deux, trois ou quatre déficiences en fonction de la
spécificité du site, et de la volonté des personnes à accueillir tel type de handicap.
Pourquoi le ministère public a-t-il mis en place le label tourisme et handicap ?
Tout d’abord pour répondre à un besoin d’informations fiables des personnes handicapées.
Un site est souvent annoncé accessible, alors qu’une constatation inverse est effectuée par la
personne handicapée dès son arrivée. Le label est donc à la fois une preuve de l’engagement
concret des professionnels dans l’accueil de ce type de public et une source d’information
fiable et homogène sur l’accessibilité des sites touristiques. Il est basé sur un référentiel
national afin d’avoir une homogénéité à la fois sur la région Rhône-Alpes mais aussi sur tout
le territoire français. La personne handicapée allant sur un site labelisé trouvera la même
fiabilité d’information qu’elle aille en Rhône-Alpes ou ailleurs. C’est également une
garantie, non d’une autonomie totale puisque cela va dépendre de la personne, mais d’une
optimisation de l’autonomie sur les lieux de loisirs et de vacances.
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II Le label pour les professionnels du tourisme.
Le label « tourisme et handicap » est la reconnaissance des efforts effectués dans
l’accessibilité des structures. Il contribue à valoriser l’offre et la communication d’un site
touristique. C’est également l’apparition d’une nouvelle clientèle avec un pouvoir d’achat
non négligeable. Enfin, ce label est un gage de qualité pour tous.
Ces petits critères qui au départ sont pensés pour la population handicapée, au final, rendent
service à beaucoup plus de personnes.
Par exemple, une rampe peut faciliter l’accès lorsque l’on a une poussette ou des béquilles.
Une signalétique claire, souvent en associant le texte à l’image, est un procédé utile à la
clientèle étrangère.
Le label « tourisme et handicap », au départ conçu pour les hébergements, a évolué au fur et
à mesure des demandes des professionnels.
Il peut être maintenant attribué :
- aux hébergements (hôtels, village de vacances, gîte, résidence, aux restaurants),
- aux sites touristiques (musées, monuments, châteaux),
- aux sites de loisirs (parcs, centre de loisirs, piscine),
- de manière plus récente, aux offices de tourisme et syndicats d’initiatives,
- aux chemins de promenades et aux plages. (valider par le ministère de tourisme en
septembre 2005)
III Processus de labelisation
Une fois la volonté de s’engager dans une démarche de labelisation, le professionnel soit
s’adresse à la mission d’ingénierie touristique, soit au comité départemental (en l’occurrence à
Sandrine Tissot du CDT de l’Isère).
Il peut également visiter notre site internet, crt-mitra.com, qui reprend toutes les informations
sur les labels : pour qui ? pourquoi ? comment ?
Sur ce site, il est possible de télécharger la demande de label qui est en fait le point de départ.
A partir du moment où vous avez rempli et envoyé cette demande, au comité régional ou au
comité départemental du tourisme, la démarche de labelisation débute.
Ensuite, si le site respecte les principaux critères, il reçoit un binôme d’évaluateurs. Comme
son nom l’indique c’est un label « tourisme et handicap » qui évalue à la fois le côté
accessibilité et aussi le côté accueil, produit touristique.
Le binôme est composé d’un spécialiste du handicap (de manière générale en Rhône-Alpes on
travaille avec un architecte spécialisé en accessibilité, des ergothérapeutes, ou très
prochainement des bénévoles d’associations de personnes handicapées) et d’une personne
spécialiste du tourisme qui aura l’œil sur l’accueil touristique.
Une fois le site audité, le binôme d’évaluateurs présente un dossier en commission régionale.
Elle emmettra un avis favorable ou défavorable pour chacune des déficiences. Ensuite le site
sera présenté en commission nationale avec des professionnels qui attribueront le label. Il est
accordé pour un, deux, trois, ou quatre déficiences et attribué pour cinq ans.
Une fois le label délivré, le professionnel s’engage :
- à être répertorié au niveau national des sites labelisés,
- à utiliser le logo du label dans ses documents de promotion et de communication
- il devient ambassadeur du tourisme adapté.
Une plaque lui est alors proposée. Elle n’est pas obligatoire mais peut participer à la
communication sur l’accessibilté de son site.
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IV Le label dans la région et le département.
Toutes les régions sauf deux sont engagées dans cette démarche de labelisation en France. Il y
a presque 1200 sites labelisés. En Rhône-Alpes, près de 170 demandes de label sont arrivées,
140 ont été expertisées. Un premier tri est effectué lorsque l’on constate que l’accueil de
personnes handicapées est impossible.
Il y a 50 sites labelisés, sachant qu’en commission d’automne, 33 nouveaux sites vont être
présentés. On espère atteindre les 100 sites labelisé pour le premier trimestre 2006.
Tous les départements ne sont pas partis à la même vitesse, les trois départements qui ont le
plus de sites labelisés pour le moment sont l’Isère, la Loire et le Rhône.
En terme de répartition par type de structure, on compte :
- 66 % pour les hébergements,
- 18 % pour les sites culturels,
- 6% pour les prestataires de loisirs.
Comité départementale de l’Isère
Sandrine TISSOT
Le comité départemental du tourisme s’occupe du développement et de la promotion du
tourisme en Isère. C’est un organisme financé par le Conseil général.
Sur la partie tourisme adapté nous sommes un relais d’information, en étroite collaboration
avec la MITRA et Handicap Info38. Nous essayons d’être partenaire sur la mise en place de la
politique nationale, la politique de label et la politique régionale.
Sur la partie iséroise, nous avons eu 48 demandes de labels. 42 sites ont été expertisés, 9 sites
sont labelisés. Ils sont composés de : 6 hébergements (2 gîtes, 2 hôtels et 2 hébergements
collectifs), et 3 sites touristiques.
Le département se trouve dans les moyennes à la fois nationale et régionale. Il faut savoir
qu’un certain nombre de sites isérois passeront en commission d’ici la fin de l’année,
essentiellement des sites positionnés sur des territoires qui ont choisi une politique axée sur le
« territoire de tourisme adapté ».
Le plus important, comme la rappelé Patrick Delmotte, est d’aller au-delà d’un simple site
labelisé. C’est tout un travail de mise en réseau des acteurs du tourisme, axe fort de notre
politique au niveau départemental.
Mlle ORSINI
L’attrait vers un produit accessible est renforcé par le fait que sur un même territoire il y ai
d’autres produits accessibles.
Si une personne vient en vacances et trouve juste un hébergement accessible, elle risque
d’écourter son séjour ou même de ne pas venir. Alors que si elle trouve à sa disposition un
hébergement et différents types d’activités, elle va pouvoir rester deux, voir trois jours. En
terme économique, c’est plus intéressant à la fois pour la personne handicapée, car elle peut
vivre pleinement un séjour de vacances, mais aussi pour le territoire qui la reçoit.
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« Territoire de tourisme adapté ».
C’est un concept issu de la réflexion de la région Rhône-Alpes sur une meilleure accessibilité.
Il existe depuis 2001, et a fait son chemin dans d’autres régions.
C’est un projet global de mise en accessibilité d’un territoire afin de permettre aux
personnes handicapées de vivre pleinement une journée ou un séjour de vacances.
L’objectif est de proposer un territoire qui présente des prestations touristiques diverses, des
hébergements, des activités, mais aussi des services du quotidien. Le fait de pouvoir aller à la
poste, dans une pharmacie, dans des magasins de souvenirs, est important lorsque l’on est en
vacances.
C’est un territoire qui présente des prestations touristiques, complètées par des services du
quotidien adaptés et tous reliés entre eux. C’est à dire de pouvoir aller de la poste à la
pharmacie sans trouver d’énormes obstacles sur son chemin.
Le principe de construction d’un « territoire de tourisme adapté » est que chaque site
touristique majeur labelisable soit considéré comme le centre névralgique du pôle
d’accessibilité. Dans une poche d’accessibilité on trouve au minimum un site touristique
accessible et labelisé (un hébergement, un office du tourisme,ou un musée), avec autour des
éléments essentiels (places de parkings, points d’informations sur les sites adaptés, sanitaires
adaptés, une cabine téléphonique). On part du principe que la distance maximale qui doit être
parcouru par une personne handicapée est 200 mètres.
Pour parler d’un « territoire de tourisme adapté », on trouvera plusieures poches, deux, trois,
quatre en fonction de la spécificité du territoire. Celles-ci devront être reliées. Dans le cas
d’un territoire urbain, comme Grenoble par exemple, on va travailler sur l’accesssibilité de ses
cheminements. Dans le cas d’un territoire rural on part du principe qu’une personne valide ou
handicapée vient avec son propre véhicule ou accompagnée. Dans ce cas le travail sur
l’accessibilité des cheminements est différent. En revanche sur ce même territoire, on doit
également trouver les éléments du quotidien : un distributeur de billets, une pharmacie…,
enfin toutes les prestations qu’une personne peut attendre en vacances. Le concept de
territoire dépasse la labelisation d’un seul site pour arriver à l’accessibilité globale du
territoire en question.
Par exemple en Rhône-Alpes, le premier contrat signé en 2003 est Grenoble. Il est signé entre
le territoire et le conseil régional et dure trois ans.
Pour l’instant deux contrats sont adoptés, et en cours de signature (Chambery et Thonnons les
bains). Ces trois premiers territoires sont urbains.
On a ensuite travaillé sur des territoires ruraux, le concept y est un peu modifié. En Isère, il y
a le Pays Voironnais, qui englobe Voiron, le lac de Paladru, Charavines et le Trièves. Il y a
deux autres territoires en cours de préparation.
Pour élaborer un « territoire de tourisme adapté » une partie d’audit est réalisé par
l’ingénierie touristique. On détermine le site avec tous les services cités plus haut afin de le
rendre accessible et de proposer un produit de qualité.
Le territoire généralement porté par une commune ou une communauté de communes, peut
ensuite contractualiser avec le conseil régional. Il obtient une aide financière pour sa mise
en accessibilité.
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Gîte de BOIS BARBU
Catherine Perres
Exemple d’un gîte labélisé dans le Vercors, témoignage.
Nous avons décidé d’adapter notre gîte à Bois Barbu dès sa construction. Nous avons ouvert
le gîte en 2003 et obtenu le label en juillet 2004. L’accessibilité a été pensée en premier pour
les personnes en fauteuil roulant. Ces différentes adaptations demandent le plus
d’investissements.
On a supprimé les marches pour rendre le rez-de-chaussée accessible. Il y a deux rampes, des
salles de bains toutes accessibles et aussi des barres d’appui. Les barres d’appui sont trop
souvent oubliéesmalgré leur importance dans l’accessibilité. Nombre de personnes ont
témoigné de leurs difficultés rencontrées dans certains locaux. L’exemple d’une douche
effectivement au sol sans fauteuil ni barres d’appui est souvent inutilisable pour une
personnes handicapée motrice.
20% de personnes accueillies dans notre gîte étaient handicapés.J’ai eu comme retour
qu’ils arrivent à trouver des activités pendant une semaine (ex : le musée de l’eau dans la
Drôme). Cette période terminée, ils n’ont plus d’autres lieux ou activités à leur disposition. Il
y a donc un effort à faire.
Il me semble qu’une personne non-déficiente ne rencontre pas les personnes handicapées. Elle
ne les connaît qu’à travers les médias. Lorsque l’on ne rencontre pas cette population et sa
problématique particulière on se ferme à ces personnes. Il suffit parfois de simples adaptations
pour pouvoir les rencontrer et leur offrir des activités.
Projet « SPACIO GUIDE »
M. DE BORGNIOL
Je vais vous exposer ce projet, de recherche et de développement des systèmes d’information.
Je souhaite remercier la commune de Villard de Lans qui accueille cette expérimentation ainsi
que la région et le département.
Ils vont nous permettre de mettre au point un prototype de système d’information en temps
réel. Il servira aux personnes handicapées de se localiser et de recevoir l’information et les
images pour passer d’un lieu à un autre (aller d’un hébergement vers un batiment
administratif ou un commerce…).
Cette initiative c’est rendu possible par un certain nombre d’expériences et d’observations. Ce
projet spacio guide est également du à la tenacité de certaines personnes.
La montagne est un lieu important pour des personnes aveugles ou mal-voyantes. Nous allons
expérimenter et faire une enquète sur Villard-de-Lans afin de connaître la nature des besoins
des personnes handicapées lorsqu’elles se rendent dans un magasin ou pratiquent un loisir.
Il est important d’avoir un cheminement alliant la sécurisation à une plus grande autonomie.
Ce projet devrait premettre d’éviter les obstacles et donner des conseils de déplacements, tout
cela sur téléphone mobile. Nous allons recueillir les informations nécessaires pour janvier
2006.
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