Quatre en ligne - Savoie Mont Blanc

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Quatre en ligne - Savoie Mont Blanc
Destination hivernale
Les Alpes françaises
Texte et photos : Rutger van den Hoofdakker
Quatre en ligne
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En hiver, on peut camper en de nombreux endroits dans les Alpes françaises. C’est ce qu’on appelle le caravaneige.
Mais soyez vigilant, car il n’est pas toujours possible de vous installer dans les campings avec votre caravane ou votre
motorhome. Parfois, on ne vous proposera que des maisonnettes de vacances. Depuis le camping, tout l’univers des
sports d’hiver s’ouvre à vous. En dehors du ski et du snowboard, il existe quantité d’autres sports d’hiver comme le
biathlon, la randonnée en raquettes, le ski cross-country, l’escalade des cascades de glace ou le parapente à skis.
Depuis la Suisse, nous abordons les Alpes en direction de Châtel.
Il faut à chaque fois se réhabituer à rouler sur ces routes de montagne sinueuses. La féerie du paysage augmente à chaque virage.
Nous sommes le 20 février 2013 et la neige est abondamment
tombée. Châtel, tout petit village qui semble situé au bout du
monde, ne connaît pas de vie nocturne et apparemment pas
d’après-ski non plus, mais le camping, lui, offre tout le confort.
Il constitue un point de chute idéal si vous avez décidé de skier,
de pratiquer le snowboard et bien d’autres activités hivernales
comme la randonnée en raquettes. Le camping présente des
facilités bien agréables : piscine chauffée, sauna et centre de
remise en forme. Nous découvrons les pistes de ski de Châtel et
visitons la fromagerie d’Abondance. Nous traversons les étables
où 150 vaches produisent le lait qui forme la base d’un fromage
savoureux. La Vallée d’Abondance, ponctuée de petits villages où
le temps est suspendu, semble sortie d’un conte de fées.
Autres sports d’hiver
Au bout de deux nuits, nous reprenons la route vers Peissey
Vallandry au cœur de la zone de ski Paradiski. Nous passons la nuit
au camping L’Eden à Landry. Nous prenons la remontée mécanique et bénéficions d’une vue fabuleuse sur le Mont Blanc. Nous
en profitons pour visiter deux grottes de glace. Le temps nous
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manque pour vraiment profiter de toutes ces splendeurs. Au camping au pied des montagnes, la température descend à 10 degrés
sous zéro. Mais il fait bien chaud au bar et nous apprécions une
petite bière. Dans le village, point de boutiques ni de bars. Autant
de bonnes raisons de se coucher tôt. Demain est un autre jour.
Notre voyage est placé sous le signe de la découverte de
quatre régions de sports d’hiver et de plaisirs d’hiver alternatifs.
Aujourd’hui nous allons nous initier au biathlon : c’est un mélange
de ski de fond et de tir. Ce n’est pas facile d’atteindre une cible
située à 50 mètres avec un fusil quand il faut pour cela se coucher
dans la neige. Le ski de fond avec un fusil dans le dos, ce n’est
pas commode non plus, d’autant que le rythme est élevé, qu’il
faut s’allonger prestement, charger le fusil et faire feu cinq fois.
Le ski nous rend hors d’haleine, alors qu’au tir, il faut justement
retenir sa respiration pour assurer l’immobilité de l’arme. C’est du
sport. Si on rate la cible, il faut refaire un tour. Nous reprenons
notre souffle au Chabot / Fer à Cheval où nous optons pour un
canard à la ratatouille. La suite est nettement plus détendue : une
promenade en traîneau tiré par un cheval nous offre le spectacle
de la vallée et des sommets des Alpes.
La troisième zone de ski de notre voyage se nomme Les Deux
Alpes. Nous passons par la ville olympique de Grenoble pour y
arriver. Le paysage est sublime mais nous dépensons beaucoup
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© Pascal Boulgakow - OT Les 2 Alpes
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1 Le camping Les Lanchettes à Peisey-Nancroix.
2 Ne manquez pas une promenade en traîneau tiré par des chiens à L’Alpe
d’Huez.
3 Saut en parachute à skis à L’Alpe d’Huez. On se prépare à l’atterrissage.
4 Promenade en raquette
5 On peut pratiquer le biathlon à Peisey-Nancroix.
d’énergie à piloter la voiture. Nous reprenons des forces au restaurant L’Alisier aux Deux Alpes. Nous vous le recommandons
chaudement pour le déjeuner ou le dîner. La cuisine traditionnelle
et moderne se combinent dans une ambiance chaleureuse. Vous
dégusterez des produits de saison originaires des montagnes et
des spécialités locales telles que la fondue savoyarde, la raclette
et la tartiflette. Vous trouverez parfois des fruits de mer ou des
moules et frites au menu, mais c’est le genre de mets que nous
préférons déguster au bord de la mer.
Repus et contents, nous louons des chaussures de ski et les skis
nécessaires à quelque chose de très aventureux : un saut en parachute d’une durée d’une dizaine de minutes. Moi, je vous avoue
que je me dégonfle quand j’apprends qu’à cause de la météo,
nous devons d’abord descendre par une piste réservée aux skieurs
expérimentés. Ma compagne ne se laisse pas effaroucher pour
autant. Je descends en téléski et puis je la vois tournoyer dans le
ciel avec le moniteur grâce à l’ascendance thermique et se poser
sur ses skis avec Venosc en arrière-plan.
La raclette
En fin d’après-midi nous descendons en téléski vers Venosc situé
à une altitude de 1000 mètres. Les rues piétonnières très pittoresques sont bordées de jolies boutiques. Les artistes inspirés par
leur environnement vendent de beaux objets en bois sculpté, des
peintures, poupées, bijoux, ceintures et bien d’autres jolies créations. Ils ne font pas mystère de leur passion pour leur artisanat et
bavardent volontiers avec les visiteurs. Le choix de produits de la
gastronomie locale est abondant. Nous reviendrons plus tard pour
quelques emplettes. Nous dînons au restaurant La Bombance situé
près de l’église. On dirait un café des sports. Un écran montre un
match de foot tandis que des habitués jouent au billard. Après un
vin chaud, nous descendons l’escalier pour rejoindre la salle de
restaurant proprement dite où nous avons le choix entre les pizzas, la cuisine traditionnelle et les spécialités des montagnes. La
raclette nous remet d’aplomb après une journée si bien remplie.
La balade en raquettes
Le lendemain, ma compagne Betti découvre les joies du ski alpin
aux Deux Alpes. Skieuse avertie, elle se fait une joie de s’élancer
sur les pistes noires. On peut prendre le téléski vers le glacier de
Girose, à une altitude de 3600 mètres. Le Girose est le plus grand
glacier skiable d’Europe. Oisans se situe au pied du parc national
des Ecrins. Je ne suis pas très à l’aise à skis et c’est pourquoi
j’opte pour une balade à raquettes avec un guide. Après un petit
trajet en téléski nous fixons les raquettes à nos chaussures de
montagne. Au bout de quelques minutes de marche, on se croirait
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Les Alpes françaises
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© Bruno Longo - OT Les 2 Alpesr
© Bruno Longo - OT Les 2 Alpesr
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6 7 8 9/10 11 dans un autre monde. Au loin on peut encore apercevoir l’effervescence à la station de téléski, mais devant nous, c’est le silence
qui domine. Le silence me fait du bien. Nous marchons dans la
neige fraîche et je me sens loin de tout. La nature s’impose. Nous
surplombons les montagnes, traversons des ruisseaux invisibles.
« Savez-vous qu’on trouve ici des grenouilles en hibernation ? »
me lance mon guide. Il me montre des traces de gibier. Marcher
avec des raquettes, c’est plutôt dur, mais la vue est magique et
le bruit de mes pas dans la poudreuse est une musique enchanteresse. Revenu à L’Alpe d’Huez, je profite d’un moment de détente
sur la terrasse du restaurant L’Altiport. Betti vient me rejoindre un
peu plus tard. La température est suffisamment clémente pour
déjeuner dehors avec vue sur les hélicoptères de sauvetage posés
sur un terrain d’aviation de dimensions modestes. Ils ne doivent
heureusement pas décoller. La sécurité reste un facteur important
dans le monde du ski.
Une promenade en traîneau tiré par des chiens
Nous découvrons plusieurs facettes des Alpes françaises en hiver.
Nous n’ignorons pas qu’il y a bien d’autres choses que le ski sur
piste. Après le repas, nous avons réservé une promenade en
traîneau tiré par des chiens. Les balades avec les chiens de traîneau
sont une activité assez intense pour le ‘musher’ posté au bout du
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A Nancroix, à vous la balade romantique en traîneau tiré par un cheval.
Le ski en famille.
Ambiance à la station de ski.
Nous apprenons à affronter une cascade de glace à Villard-de-Lans.
Le soir il fait froid à Venosc, mais quelle ambiance !
traîneau. A plusieurs reprises, juché à l’arrière d’un traîneau, j’ai
pu expérimenter la puissance des huskies en les incitant à plus
de vitesse. Les chiens progressent comme ils le peuvent dans la
neige épaisse et le musher participe en poussant d’une jambe.
Cette fois, la sortie est plutôt relax et nous nous installons à deux
sur le traîneau. Les chiens ne demandent qu’à courir. Ils débordent
d’énergie et leur nature les pousse à se déchaîner. Tandis que
nous enfonçons nos bonnets sur nos oreilles, ils s’amusent dans la
neige. Le signal du départ est donné. Nous entamons la poursuite
d’autres chiens de traîneau dans un décor de rêve composé de
montagnes enneigées et de traîneaux. Oh, l’un des participants
devant nous fait une chute et tombe dans la neige. En montée, le
rythme diminue. Après la balade, les chiens sont fatigués et nous,
très satisfaits. Nous aurions bien aimé guider les chiens debout sur
le traîneau. Peut-être une prochaine fois.
Cascades de glace dans le Vercors
En fin d’après-midi nous nous déplaçons vers le Vercors. Le soleil
a disparu depuis longtemps quand nous arrivons à Méaudre. Une
surprise hivernale nous y attend : un massage, un jacuzzi et un
sauna ! Une douche rapide, puis sortir dans le froid et ensuite se
plonger dans un bain chaud. Sentir la neige tomber sur la peau est
une expérience magique. Et après, nous profitons d’un délicieux
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massage. Le repas à la mode finlandaise est très particulier :
on se réchauffe une petite casserole de fromage et on grille la
viande sur le feu. C’est très bon et, bien sûr, le vin ne fait pas
défaut. La température extérieure est descendue à moins 10.
Heureusement, nous sommes bien au chaud pour la nuit.
C’est beau le Vercors. Nous apercevons des huskies et leurs
guides dans un décor de rêve. Nous visitons la zone où évoluent
les traîneaux, le stade de hockey sur glace et l’immense piscine
couverte chauffée. Nous sommes impressionnés par la vaste zone
où circulent les traîneaux et où différentes descentes sont possibles. Les enfants et les adultes toujours jeunes viennent là pour
la poussée d’adrénaline. Nous déjeunons au restaurant Pizzeria
de l’Altitude. C’est un self-service. Nous attendons notre pizza que
nous allons déguster à l’une des grandes tables. A 2000 mètres
d’altitude, il fait bon se prélasser au soleil.
L’escalade des cascades de glace
Nous avons testé beaucoup de sports d’hiver ces derniers jours
mais l’escalade des cascades de glace manquait à notre palma-
rès. Sur le parking de Lans-en-Vercors nous enfilons l’équipement
spécial apporté par notre guide. Les chaussures sont un peu
serrées mais c’est ce qu’il faut, paraît-il. L’adrénaline commence
déjà à monter lorsque nous fixons les ferrures sous les chaussures
près du mur de glace haut de dizaines de mètres. On nous remet
deux haches pour la glace. Nous sommes maintenus dans un
harnais fixé à une corde. La sécurité prime. C’est bien différent
de l’alpinisme. Il faut se chercher un bloc de glace qui supportera
vos haches et les ficher dedans d’une certaine manière. Même
chose pour les pieds. Les ferrures sont fixées à la pointe de vos
chaussures et il s’agit de les enfoncer dans la glace selon un angle
particulier. Le guide nous montre la voie à suivre et nous indique
si notre manière de procéder convient. A la première tentative, il
nous explique que nous sommes trop penchés en arrière, ce qui
provoque une surcharge des jambes et des bras. Mais nous faisons
des progrès et nous arrivons de plus en plus haut. On peut dire
que cette expérience clôture en beauté notre voyage d’aventures
dans les régions de sports d’hiver. Au bout d’une heure nous
redescendons, fiers d’avoir pu grimper si haut.
Sur le chemin du retour en route vers Genève nous arrivons à la
conclusion que chacune des quatre zones de ski vaut le déplacement. Suivez donc vos envies : l’animation ou le calme, les défis
ou le repos, et optez pour le sport d’hiver qui vous tente le plus.
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Destination hivernale
Les Alpes françaises
Infos campings
Il existe de grandes différences entre les campings : ils
peuvent être grands et luxueux ou simples mais bien équipés.
Cette remarque vaut aussi pour les zones de ski. Dans les Alpes
françaises vous trouverez près de 40 endroits où vous pourrez
pratiquer le camping hivernal. Ni Atout France ni moi-même
ne connaissons un site internet qui indique de façon conviviale quels sont les campings ouverts ou fermés. Mais vous
pouvez faire des recherches sur internet en utilisant le site
officiel de la Fédération française de camping : www.ffcc.fr
ou via www.camping.com/camping-caravaneige-france.htm.
www.camping-les-eymes.com.
Camping L’Oursière
Ce camping trois étoiles à Villard-de-Lans est ouvert en saison
hivernale de la mi-décembre à la fin du mois de mars et de la
mi-mai à la fin du mois de septembre.
www.camping-oursière.fr.
Camping L’Oustalet
Ce camping se trouve à Châtel dans le nord de la Haute-Savoie.
La frontière suisse n’est pas bien loin. Vous découvrirez dans
le village un musée de la frontière qui apporte son éclairage
à l’histoire. Le camping est situé à environ 1200 mètres d’altitude et est accessible toute l’année. La saison des sports
d’hiver débute vers le 15 décembre d’après le propriétaire et
dure jusque fin avril. On fait appel à un bulldozer pour dégager
les emplacements. Si vous séjournez longuement, la neige est
uniquement déblayée si c’est vraiment nécessaire. Le skibus
gratuit s’arrête près du camping. A l’accueil on vous donnera
très aimablement des renseignements sur la région et on vous
fournira des skipass. La grande piscine chauffée (28°C) vous
attend si vous avez la sensation de n’avoir pas encore bougé
suffisamment. Le camping dispose d’un restaurant.
www.oustalet.com.
Camping L’Eden
En montagne, à Nancroix. Il y fait plus froid mais vous êtes
plus près des zones de ski au camping Les Lanchettes dont
le propriétaire est le même que celui de l’Eden. Ce camping
est situé dans une vallée tranquille près du Parc national La
Vanoise. En skibus, il vous faudra environ 10 minutes depuis
ce camping confortable pour atteindre la zone de ski Paradiski.
www.camping-eden-savoie.com/.
Camping à Bourg d’Oisans
Trois campings accessibles en hiver vous attendent au pied de
L’Alpe d’Huez. Le camping ‘A la Rencontre du Soleil’ n’accueille
pas les motorhomes ni les caravanes, mais propose de confortables maisons de vacances.
www.alarencontredusoleil.com – www.camping-piscine.com –
www.lacascadesarenne.com.
Campings dans le Vercors
Le choix des campings dans le Vercors est également bien vaste.
Camping Les Eymes
Ce camping trois étoiles est situé près du village de Méaudre
et propose 30 emplacements pour les caravanes et les motor‑
homes. Serait-ce le plus petit camping du Vercors ?
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Infos générales
Distances
Selon le GPS, le chemin le plus court de Bruxelles à Châtel
est de 720 km. L’itinéraire conseillé compte près de 800 kilomètres et passe par le Luxembourg, Strasbourg, Bâle, Berne et
Genève. De Châtel à Peissey, il faut compter environ 180 km.
Le détour par Thonon-les-Bains est plus rapide que les routes
de montagne. Si vous choisissez de passer par les montagnes,
prenez tout votre temps.
Sites internet Voici quelques sites pratiques pour planifier votre voyage dans
les Alpes françaises :
www.savoiemontblanc.com - www.chatel.com
www.peisey-villandry.com - www.portesdusoleil.com
www.paradiski.com
Site internet général Atout France: www.franceguide.com.
A Méaudre nous prenons un repas
dans une cabane finlandaise près
d’un sauna scandinave.

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