Un don pour une bourse d`études

LUNDI 30 JUIN 2014 LE NOUVELLISTE
VALAIS 7
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SOLIDARITE Des orphelins rwandais reçoivent des fonds de la part d’une association valaisanne, Grandir à Butare.
Un don pour une bourse d’études
RAPHAËL BORNET
Tous les anniversaires ne sont
pas heureux. Cette année marque les 20 ans du génocide au
Rwanda. L’horreur des massacres perpétrés dans ce petit pays
d’Afrique centrale a poussé des
Valaisans à agir.
Depuis 1999, l’association
Grandir à Butare aide des orphelins à accéder à la formation secondaire en leur octroyant des
bourses d’études. Les 143 membres donateurs tenaient leur assemblée générale il y a quelques
jours, l’occasion de déplorer
l’absence de nouveaux visages.
Malgré son succès fonctionnel,
Grandir à Butare cherche encore à se faire connaître dans les
frontières de son propre canton.
«Nous avons du mal à créer le
buzz», déplore Gérard Rossier,
président du groupe, «nous cher- En plein travail, une des couturières qui a terminé sa formation cette année, grâce aux bourses d’études
chons toujours de nouveaux mem- de l’association. DR
bres». Vingt ans après la guerre
ethnique entre Hutus et Tutsis, il
reste encore fort à faire dans ce nécessaires. Ils sont ensuite des membres traversent parfois transmission de compétences
pays densément peuplé. Grandir confiés aux partenaires locaux la Méditerranée à titre privé. dans ce pays:«Il y a peu de bonnes
à Butare lance donc un appel aux qui vont attribuer les bourses Gérard Rossier s’est souvent ren- écoles professionnelles et de systèbonnes volontés valaisannes.
aux candidats. L’association agit du au Pays des mille collines. mes d’apprentissage.»
L’activité principale du groupe donc officiellement dans les li- Maître hôtelier de formation, il
Les deux leitmotivs de l’assoconsiste à la récolte des fonds mites de notre canton, bien que insiste sur l’importance de la ciation se retrouvent dans la
bouche de son président: la confiance et la traçabilité des dons.
«Nous avons une grande con-
Nous
«
cherchons
toujours
de nouveaux
membres.»
GÉRARD ROSSIER
PRÉSIDENT DU
GROUPE GRANDIR
À BUTARE
fiance dans nos partenaires rwandais. Nous savons que 90% des
fonds se retrouvent entre les mains
des Africains. On sait ce que
cet argent devient. On peut voir
leurs résultats scolaires, voir qu’ils
ont obtenu leur certificat.» Gérard
Rossier refuse d’être un
«musungu», expression locale
qui désigne un Occidental qui
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donne de l’argent. Il vise un développement durable du tissu
socioéconomique
rwandais.
«Là-bas, quand on dit qu’on veut
les aider, ils comprennent souvent
qu’on va simplement leur donner
de l’argent. Je leur dis que je suis un
«musungu» qui ne donne pas. Ça
étonne toujours un peu!»
Gérard Rossier est d’ailleurs
à la tête d’un second groupe,
Rwanda ensemble, qui soutient
des activités locales rentables. Le
prochain projet qui verra le jour:
apprendre aux Rwandais à fabriquer une lampe solaire à moindres frais. Une démarche qui
peut paraître anecdotique pour
un Européen mais qui ne l’est
pas dans un pays où 80% de
la population n’a pas d’accès à
l’électricité.
Les Valaisans exportent donc
un petit modèle suisse de formation toujours en respectant la
volonté du peuple rwandais:
«Ce sont des gens travailleurs et
fidèles. Le Rwanda, c’est une
petite Suisse d’Afrique centrale.»
Cette année, deux boursières
ont terminé leur formation de
couturière et trois nouveaux
orphelins entrent en étude secondaire.