art habité - Cabanes en Lorraine

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art habité - Cabanes en Lorraine
INSOLITE
ART HABITÉ
L’association meusienne Vent des forêts plante des œuvres d’Art
et des Maisons Sylvestres. Des refuges au creux d’une nature
préservée où voyageurs audacieux et esthètes pourront s’arrêter
le temps d’une nuit.
© Vent des Forêts
E
n Meuse, le vent ne fait pas que
souffler : il sème de drôles d’idées
dans la tête de ses habitants. En
1996, l’une d’entre elles germe
dans les esprits de l’artiste François Davin et Michel Coyen, Maire de
Lahaymeix. Ils créent le «Vent des Forêts», un laboratoire d’expérimentation
artistique et humaine. L’aventure rassemble six villages autour d’un espace
où art et nature s’entremêlent. En dixsept ans, les œuvres ont poussé tels des
champignons : quatre-vingt-dix d’entre
elles sont aujourd’hui visibles par le public. Cette année l’organisation pousse
l’expérience plus loin avec les Maisons
Sylvestres, des cocons de 20 m2 imaginés
par la designeuse Matali Crasset.
Après une balade à travers 5000 hectares,
il est désormais possible de s’arrêter la
nuit dans ces refuges et d’écouter respirer
la nature. Les deux premiers abris, le Nichoir et la Noisette, ont été inaugurés le 11
mai dernier en présence du ministre de la
Culture, Aurélie Filippetti. La Chrysalide
et le Champignon, les deux prochaines
cabanes, seront ouvertes à la location en
2014. Chaque modèle est conçu séparément pour proposer aux hôtes d’un jour
une expérience de vie différente. Les Maisons Sylvestres font corps avec leur environnement et permettent d’observer, de
laisser filer le temps, de prendre le pouls
de la faune et la flore…
Pour Pascal Yonet, directeur artistique
du Vent des Forêts, les Maisons Sylvestres
sont en accord avec le principe fondateur
de l’association : « déplacer les lignes entre
Art et Nature, balade et observation». Dans
leur conception, les structures de Matali
Crasset correspondent aussi au désir de
mettre en valeur un territoire et ses différents acteurs, artisans et entrepreneurs.
De cette collaboration se dégage un peu
de magie. Chaque visiteur est amené à
admirer les beautés combinées de la nature et de l’esprit humain. Au Vent des
Forêts, le dépaysement se cueille sur les
P. Creusat
branches des arbres.
http://leventdesforets.org
UNE NUIT AVEC LES LOUPS
Les bourlingueurs de bibliothèque, nourris à Jack London,
peuvent être satisfaits. Le parc Sainte-Croix (57) répond à l’Appel de la Forêt
et réalise un de leur rêve : dormir avec les loups.
http://parcsaintecroix.com
© DR
Q
ui a peur du grand méchant loup ? Certainement pas le parc Sainte-Croix en Moselle. Depuis 2010, la réserve animalière prolonge les visites diurnes par une nuit avec les loups. Au
total, onze logements sont disséminés dans 120 hectares. Mais seulement deux logements
offrent aux visiteurs un véritable face à face avec les canidés : la Tanière des Loups, située
près de l’enclos des loups gris d’Europe, et la Cabane du Trappeur sur celui des loups blancs
d’Alaska. Avec l’arrivée d’une meute de leurs congénères Timberwolf, espèce réintroduite dans la
réserve de Yellowstone aux États-Unis, deux autres maisons sont en préparation : la Yellowstone
Lodge et la Jack London Lodge. Pas de bobinette à tirer, de chaperon rouge à sauver, après une nuit
à leur contact, les aventuriers nocturnes auront changé leur perception sur ces animaux. Le rêve
d’enfant a toutefois un prix, peu cher, à payer : la patience et le respect. Et la récompense vaut tous
les Croc Blanc du monde. Au bout de la nuit, le charme a opéré et les visiteurs repartent avec un
sentiment d’harmonie. Selon Clément Leroux, responsable de la communication de Sainte-Croix, il
pourrait également y avoir quelques surprises pour l’année prochaine. Des louveteaux Timberwolf
pour faire s’écarquiller les yeux des enfants et émerveiller les parents. Alors au diable les comptines,
promenons-nous dans les bois pendant que le loup est encore là.
TÊTE EN L'AIR
© DR
M
arc Obstetar n’a pas d’araignée au plafond, juste des
cabanes dans les arbres. Fou d’escalade et moniteur
d’accrobranche, il est habitué à voir la vie d’en haut.
En 2012, quittant la région lilloise pour le village
d’Ancy-sur-Moselle, il décide de reprendre un projet
de chambres d’hôtes perchées. Les Cabanes en Lorraine sont nées.
L’accouchement se fait dans la douleur. Avec deux amis grimpeursbricoleurs, Marc Obstetar réalise le gros œuvre en plein hiver, le
froid sur les épaules et le verglas pour compagnon. Mais tout est
bien qui finit bien : Pomottes et Tirouelle sont en location depuis
avril et leurs trois petites sœurs arriveront bientôt. En plus d’une
vue unique sur la campagne mosellane, le créateur des lieux propose des activités à ses locataires : randonnées, cueillette de baies
sauvages… et l’expérimentation de toilettes sèches cent pour cent
écologiques. Et puis, pour une fois, mettre le pied au plancher et
avoir la tête dans les nuages n’est pas interdit. Autant en profiter.
http://www.cabanes-lorraine.com
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L'ESTRADE ÉCO&SOCIÉTÉ ÉTÉ 2013

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