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 La méthode Roosevelt Par Anthony Guyon A propos de Arnaud Blin, Comment Roosevelt fit entre les Etats-­‐Unis dans la guerre, André Versaille, 2011. ĂŶƐů͛ŽƵǀƌĂŐĞƉƌŽƉŽƐĠ͕ƌŶĂƵĚůŝŶĞŶƚĞŶĚƌĞǀĞŶŝƌƐƵƌůĞĐŚĞŵŝŶĞŵĞŶƚƉĂƌůĞƋƵĞůFranklin Delano Roosevelt a amené ƐŽŶ ƉĂLJƐ ă Ɛ͛ĞŶŐĂŐĞƌ ĚĂŶƐ ůĂ ^ĞĐŽŶĚĞ 'ƵĞƌƌĞ ŵŽŶĚŝĂůĞ͘ DĂŝƐ ƚƌğƐ
ƌĂƉŝĚĞŵĞŶƚ͕ůĞůĞĐƚĞƵƌĐŽŵƉƌĞŶĚƋƵ͛ŝůĂƉůƵƚƀƚƐŽƵƐůĞƐLJĞƵdžƵŶůŝǀƌĞŽƐĐŝůůĂŶƚĞŶƚƌĞƵŶĞĂŶĂůLJƐĞĚĞ
la diplomatie rooseveltienne et une biographie. La problématique générale repose sur un constat : comment cet homme qui ne voulait que la paix a-­‐t-­‐ŝůĠƚĠŽďůŝŐĠĚĞƐ͛ĞŶŐĂŐĞƌĚĂŶƐĐĞĐŽŶĨůŝƚ ? Le ƋƵĞƐƚŝŽŶŶĞŵĞŶƚ Ŷ͛ĞƐƚ ƉĂƐ ŶĞƵĨ͘ WŽƵƌ ƌŶĂƵĚ ůŝŶ͕ ůĞ président américain a compris assez tôt la nature des régimes totalitaires et le ĨĂŝƚƋƵ͛ƵŶĞŐƵĞƌƌĞĐŽŶƚƌĞĐĞƐĚĞƌŶŝĞƌƐƐĞƌĂŝƚŝŶĠǀŝƚĂďůĞ͘DĂŝƐ
ƚĞŶĂŶƚ ĐŽŵƉƚĞ ĚĞ ů͛ŚŽƐƚŝůŝƚĠ ĚĞ ů͛ŽƉŝŶŝŽŶ ƉƵďůŝƋƵĞ ă Ɛ͛ĞŶŐĂŐĞƌ ĚĂŶƐ ƵŶ ĐŽŶĨůŝƚ͕ ŝů Ĩŝƚ ƉƌĞƵǀĞ ĚĞ
pédagogie et de finesse pour amener progressivement son peuple à accepter cette perspective. >͛ĂƵƚĞƵƌƌĂƉƉĞůůĞĂǀĞĐũƵƐƚĞƐƐĞů͛ŝŶĨůƵĞnce de maîtres à penser tels Theodore Roosevelt, Andrew :ĂĐŬƐŽŶ Ğƚ tŽŽĚƌŽǁ tŝůƐŽŶ͕ ĚĞ ĐŽŶƐĞŝůůĞƌƐ ĐŽŵŵĞ >ŽƵŝƐ ,ŽǁĞ ŽƵ ,ĂƌƌLJ ,ŽƉŬŝŶƐ͕ Ě͛ƵŶ Ăŵŝ
(Churchill) et de sa femme Eleanor. >͛ŽƵǀƌĂŐĞƐ͛ĂĚƌĞƐƐĞăƵŶůĂƌŐĞƉƵďůŝĐĞƚpourrait constituer une première lecture sur Franklin Delano Roosevelt. Il contient aussi quelques bons passages comme ů͛ĂŶĂůLJƐĞ ĚƵ ĚŝƐĐŽƵƌƐ ĚƵ ϴ ĚĠĐĞŵďƌĞ ϭϵϰϭ Ğƚ ĐĞůƵŝ ƐƵƌ ůĂƋuarantaine. Pourtant͕ŝů Ɛ͛ĠůŽŝŐŶĞ ƚƌŽƉ
ƐŽƵǀĞŶƚĚĞƐŽŶƐƵũĞƚŝŶŝƚŝĂů͕Ŷ͛ĂŵğŶĞƉĂƐĚ͛ĠůĠŵĞŶƚƐĚĞƌĠĨůĞdžŝŽŶƉĂƌƚŝĐƵůŝğƌĞŵĞŶƚŶŽǀĂƚĞƵƌƐ͕Ŷŝ
de sources permettant une nouvelle approche. Nous laisserons de côté les anecdotes de la vie quotidienne du président pour nous concentrer sur la diplomatie rooseveltienne, sa démarche pour amener le peuple à accepter la ŐƵĞƌƌĞĂǀĂŶƚĚĞƌĞǀĞŶŝƌƐƵƌůĞƐůĂĐƵŶĞƐĚĞů͛ŽƵǀƌĂŐĞ͘ I -­‐ Une diplomatie synthèse des courants de la politique étrangère américaine. ƉƌğƐ ġƚƌĞ ƌĞǀĞŶƵ ƐƵƌ ůĞ ŵŽŵĞŶƚ Ɛ͛ĠĐŽƵůĂŶƚ ĞŶƚƌĞ ů͛ĂƚƚĂƋƵĞ ĚĞ WĞĂƌů ,ĂƌďŽƌ Ğƚ ůĂ
déclaration de guerre, Arnaud Blin remonte aux origines de Roosevelt pour comprendre le socle ĚĞƐĂƉŽůŝƚŝƋƵĞĠƚƌĂŶŐğƌĞ͘^ŝƐŽŶƉĂƐƐĂŐĞă,ĂƌǀĂƌĚŽƵƐĞƐŽƌŝŐŝŶĞƐĨĂŵŝůŝĂůĞƐŶ͛ĠĐůĂŝƌĞŶƚŐƵğƌĞůĞ
thème général, il est souligné que le président est parvenu à réaliser la synthèse des trois courants diplomatiques se succédant aux États-­‐Unis depuis la doctrine Monroe de 1823 ͗ů͛ŝƐŽůĂƚŝŽŶŶŝƐŵĞ͕ůĞ
réalisme interventionniste se manifestant avec TheŽĚŽƌĞ ZŽŽƐĞǀĞůƚ Ğƚ ů͛ŝĚĠĂůŝƐŵĞ
interventionniste prenant son essor avec Wilson. /ůƐ͛ŝŶƐƉŝƌĞĠŐĂůĞŵĞŶƚĚĞƐĚŽĐƚƌŝŶĞƐŐĠŽƉŽůŝƚŝƋƵĞƐ
ĚĞů͛ĞŶƚƌĞ-­‐deux-­‐guerres comme celle de Nicolas Spykman pour qui les États-­‐Unis doivent jouer le ƌƀůĞĚ͛ĂƌďŝƚƌĞĞŶƚƌĞůĞƐŐƌĂŶĚƐĂĐƚĞƵƌƐŐĠŽƉŽůŝƚŝƋƵĞƐŵŽŶĚŝĂƵdž͘ Il découvre les affaires internationales en rejoignant en 1913 le ministère à la Marine où il seconde Josephus Daniels. Il est alors confronté aux idéaux du président Wilson pour lequel ů͛ŚŝƐƚŽŝƌĞ ĂǀĂŶĐĞ ĐŽŶĨůŝƚ ĂƉƌğƐ ĐŽŶĨůŝƚ ǀĞƌƐ ůĂ ƉĂŝdž ƉĞƌƉĠƚƵĞůůĞ ĞŶƚƌĞ ůĞƐ ƌĠƉƵďůŝƋƵĞƐ͘ >͛ĂƵƚĞƵƌ
ĞdžƉůŝƋƵĞƋƵĞ ZŽŽƐĞǀĞůƚƐ͛ĞƐƚ ĐĞƌƚĞƐ ŝŶƐƉŝƌĠ ĚƵƉƌĠƐŝĚĞŶƚĚĠŵŽĐƌĂƚĞ ƉŽƵƌ ůĂƚŚĠŽƌŝĞŵĂŝƐ ĚĂŶƐ ůĂ
pratique il avait davantage de points communs avec son cousin Theodore. On regrettera ici que ce point ne soit pas plus approfondi. D͛ĂƉƌğƐƌŶĂƵĚůŝŶ, Roosevelt, tout comme Wilson, vénère la démocratie et la paix, mais pour le premier la démocratie est encore au-­‐ĚĞƐƐƵƐ͕Đ͛ĞƐƚăĞůůĞƋƵ͛ŝů
faut donner la priorité même si cela implique de lui sacrifier la paix. Il se sentirait en fait plus ĐŽŵŵĞů͛ŚĠƌŝƚŝĞƌĚ͛ŶĚƌĞǁ:ĂĐŬƐŽŶ͘>͛ĂƵƚĞƵƌƌĞƉƌĞŶĚƵŶĞĂůůŽĐƵƚŝŽŶƌĂĚŝŽƉŚŽŶŝƋƵĞ de Roosevelt dans laquelle est cité Jackson mais la date précise et la source du document ne sont pas données. De plus, Wilson voit la guerre comme une faillite de la politique alors que pour Roosevelt, Ɛ͛ŝŶƐƉŝƌĂŶƚ ici de Clemenceau, elle est plus la continuité de celle-­‐Đŝ͘ >͛ĂƵƚĞƵƌ ƚĞŶĂŝƚ ŝĐŝ ƵŶĞ ďĞůůĞ
idée : la dialectique démocratie/paix dans le paradigme rooseveltien, il se répète sur ce point à la page 97 mais malheureusement ne pousse pas plus loin la réflexion préférant se perdre dans les ĞdžĠĐƵƚŝĨƐĨƌĂŶĕĂŝƐĞƚĂŵĠƌŝĐĂŝŶĚ͛ĂƵũŽƵƌĚ͛ŚƵŝĂŝŶƐŝƋƵĞƐƵƌů͛ĂĨĨĂŝƌĞtŝŬŝůĞĂŬƐ ƋƵŝŶ͛ĂƉƉŽƌƚĞĂƵĐƵŶ
élément de réflexion au thème central. Soulignons que la démocratie rechigne à Ɛ͛ĞŶŐĂŐĞƌ ĚĂŶƐ ůĂ ŐƵĞƌƌĞ ŵĂŝƐ ƋƵĂŶĚ ĞůůĞ ůĞ ĨĂŝƚ
ĞůůĞƐ͛LJŝŵƉůŝƋƵĞĚĞůĂĨĂĕŽŶůĂƉůƵƐƚŽƚĂůĞ͘ZŽŽƐĞǀĞůƚŝŶĐĂƌŶĞĐĞƉĂƌĂĚŽdžĞƉƵŝƐƋƵĞůĂĚémocratie ƐĞŵďůĞăůĂďĂƐĞŶĞƉĂƐġƚƌĞĐŽŶĕƵĞƉŽƵƌůĂŐƵĞƌƌĞ͕ƉŽƵƌƚĂŶƚĨŽƌĐĞĞƐƚĚĞĐŽŶƐƚĂƚĞƌƋƵ͛ƵŶĞĨŽŝƐ
impliquée͕Đ͛est un engagement radical qui ne se termine que dans Berlin et Tokyo en cendres. Ce point aurait vraiment mérité une analyse plus approfondie. Le lecteur appréciera le passage intitulé : « ů͛ĂŶĂůLJƐĞ ĚĞ dŽĐƋƵĞǀŝůůĞ » (pp. 122-­‐128). ^͛ŝŶƐƉŝƌĂŶƚĚĞƐ ĂŶŶĠĞƐ Jackson, il cherche à comprendre la dialectique entretenue par le peuple américain avec la guerre. Il montre que les peuples démocratiques ont du mal à la fois à commencer une guerre maiƐĂƵƐƐŝăůĂƚĞƌŵŝŶĞƌ͛͘ĂƉƌğƐcette analyse, le talent de Roosevelt est Ě͛ĂǀŽŝƌĐŽŶǀĂŝŶĐƵůĞƐŝŶĚƵƐƚƌŝĞůƐăƚƌĂŶƐĨĠƌĞƌůĞƵƌƐĂǀŽŝƌ-­‐ĨĂŝƌĞǀĞƌƐů͛ŝŶĚƵƐƚƌŝĞĚĞŐƵĞƌƌĞ͘ ^ŝ ůĂ ĐŽŵƉĂƌĂŝƐŽŶ ĂǀĞĐ tŝůƐŽŶ Ɛ͛ĂǀğƌĞ ƉĞƌƚŝŶĞŶƚĞ͕ ĐĞůůĞ ĂǀĞĐ :ĂĐŬƐŽŶ ƉůƵƐ ŽƵ ŵŽŝŶƐ ƵƚŝůĞ
pour la problématique générale, le lecteur comprendra difficilement la comparaison avec Reagan, Ɛŝ ĐĞ Ŷ͛ĞƐƚ ƋƵĞ ů͛ƵŶ ĐŽŵŵĞ ů͛ĂƵƚƌĞ ŽŶƚ ƵŶĞ ǀŝƐŝŽŶ ŵĂŶŝĐŚĠĞŶŶĞ ĚƵ ŵŽŶĚĞ͕ ŝĚĠĞ Ě͛ĂŝůůĞƵƌƐ
contestable pour Roosevelt. De cette comparaison, Arnaud Blin conclut que ce sont les deux seuls présidents du XXème qui auraient pu paraphraser le Roi-­‐Soleil avec cette fameuse maxime : « ů͛ŵĠƌŝƋƵĞĐ͛ĞƐƚŵŽŝ ! ͩƌĞĨ͕ŽŶŶĞĐŽŵƉƌĞŶĚŝĐŝŽƶǀĞƵƚĞŶǀĞŶŝƌů͛ĂƵƚĞƵƌ͘ &ƌĂŶŬůŝŶ ĞůĂŶŽ ZŽŽƐĞǀĞůƚ ĞƐƚ ĚŽŶĐ ů͛ŝŶĐĂƌŶĂƚŝŽŶ ŵġŵĞ du rapport ambigu que la démocratie entretient avec la guerre. Si le régime ĚĠŵŽĐƌĂƚŝƋƵĞŶ͛ĞƐƚpas conçu pour mener une guerre, seuls la vision des dirigeants et leur pragmatisme permettent de faire comprendre à leur ƉĞƵƉůĞ ƋƵĞ ů͛ĞŶŐĂŐĞŵĞŶƚ ĚĂŶƐ ůĂ ŐƵĞƌƌĞ ĞƐƚ ůĂ ƐĞƵůĞ ĂůƚĞƌŶĂƚŝǀĞ ƉŽƵƌ ƐĂƵǀĞŐĂƌĚĞƌ ůe régime. Incontestablement le président américain a mené cette étape de façon progressive et pédagogique avec son peuple. II -­‐ Une entrée progressive dans le conflit. >͛ĂƵƚĞƵƌŵŽŶƚƌĞde façon persuasive comment le président américain a compris assez tôt que le conflit serait inévitable et la manière dont il a pu amener progressivement son peuple à passer Ě͛ƵŶƌĞůĂƚŝĨ ŝƐŽůĂƚŝŽŶŶŝƐŵĞăů͛ĂĐĐĞƉƚĂƚŝŽŶĚƵĐŽŶĨůŝƚ͘>ĞƚĂůĞŶƚĚĞZŽŽƐĞǀĞůƚƌĠƐŝĚĞĚĂŶƐůĞ
ĨĂŝƚƋƵ͛ŝůƐŽŝƚƉĂƌǀĞŶƵăŶĞƉĂƐƐ͛ĂƚƚŝƌĞƌů͛ŚŽƐƚŝůŝƚĠĚĞů͛ŽƉŝŶŝŽŶƉƵďůŝƋƵĞ͘ĂŶƐůĞƐĂŶŶĠĞƐϭϵϯϬ͕ŝůƐĞ
concentre sur les chantiers intérieurs, sa politique étrangère demeure alors relativement floue. Si en public, il se présente comme favorable à ce que les États-­‐Unis ne s͛ĞŶŐĂŐĞŶƚƉĂƐƐƵƌůĂƐĐğŶĞ
ŝŶƚĞƌŶĂƚŝŽŶĂůĞ͕ ŝů ƐĞ ŵŽŶƚƌĞ ƉůƵƐ ƐĐĞƉƚŝƋƵĞ ĞŶ ƉƌŝǀĠ͕ ƉŽƵƌ ƉƌŽƵǀĞƌ ĐĞůĂ ů͛ĂƵƚĞƵƌ Ɛ͛ĂƉƉƵŝĞ ƐƵƌƵŶĞ
citation faite à un proche, on ignore qui elle est et de quand date le document (p.114). En parallèle, Roosevelt obtient du Congrès un important budget naval. Il est réélu en 1936 et reprend donc la tête du bureau ovale pour son second mandat. >Ă ŐƵĞƌƌĞ ĐŝǀŝůĞ ĞƐƉĂŐŶŽůĞ Ğƚ ů͛ŚŽƐƚŝůŝƚĠ ĐƌŽŝƐƐĂŶƚĞ ĚƵ ƌĠŐŝŵĞ ŶĂnjŝ ĞŶ ƵƌŽƉĞ ĂŵğŶĞŶƚ
ZŽŽƐĞǀĞůƚ ă ĐŽŵƉƌĞŶĚƌĞ ů͛ŝƐƐƵĞ ŝŶĠǀŝƚĂďůĞ ĚĞ ĐĞƚƚĞ ƉĠƌŝŽĚĞ͘ /ů ƐĞŵďůĞ ƋƵ͛ŝů Ăŝƚ ůƵ Ăƌů ^ĐŚŵŝƚƚ Ğƚ
ĐŽŵƉƌŝƐů͛ŝŵƉŽƌƚĂŶĐĞĚƵĐŽŵďĂƚĂĠƌŝĞŶĚĂŶƐůĞƐŶŽƵǀĞĂƵdžĐŽnflits, il est évident pour le président ƋƵĞů͛ƚůĂŶƚŝƋƵĞƐĞƌĂůĞƚŚĠąƚƌĞƉƌŝŶĐŝƉĂůĚĞůĂŐƵĞƌƌĞăǀĞŶŝƌ͘DĂŝƐůĞƐƚĂƚƐ-­‐Unis face aux régimes totalitaires optent pour le non-­‐engagement, les actes de neutralité de 1935, 1936, 1937 et 1939 ƚĠŵŽŝŐŶĂŶƚ ĚĞ ůĂ ŵĞŶƚĂůŝƚĠ ĂŵĠƌŝĐĂŝŶĞ͘ Ŷ ĂƵĐƵŶ ĐĂƐ ZŽŽƐĞǀĞůƚ ŶĞ Ɛ͛ŽƉƉŽƐĞ ă ĐĞƐ ĂĐƚĞƐ ŵĂŝƐ ŝů
tente de faire comprendre à son peuple que les États-­‐Unis ne pourront échapper indéfiniment à leurs responsabilités tout en ne se mettant pas en conflit avec les isolationnistes emmenés par Charles Lindbergh. Le discours de la quarantaine en octobre 1937 témoigne du fil sur lequel ŵĂƌĐŚĞ ůĞ ƉƌĠƐŝĚĞŶƚ͘ ͛ĞƐƚ ŝŶĐŽŶƚĞƐƚĂďůĞŵĞŶƚ ŝĐŝ ƋƵĞ ů͛ĂƵƚĞƵƌ ƐŝŐŶĞ ƐĞƐ ƉĂŐĞƐ ůĞƐ ƉůƵƐ
convaincantes. Il mène une analyse de ce discours des pages 143 à 148. Le président choisit Chicago, bastion des isolationnistes. Il commence par rassurer son peuple en expliquant ƋƵ͛ĂƵĐƵŶĞŝŶƚĞƌǀĞŶƚŝŽŶŶĞƐĞĨĞƌĂĚĂŶƐƵn avenir proche. Mais il souligne que de nombreux pays européens ne respectent pas le pacte Briand-­‐Kellogg, certains États déclenchent des guerres sans ŵġŵĞ ůĞƐ ĚĠĐůĂƌĞƌ͕ Ɛ͛ĞŶ ƉƌĞŶŶĞŶƚ ĂƵdž ĨĞŵŵĞƐ Ğƚ aux enfants, bafouent le principe de souveraineté nationale. Certes, il fera tout pour éviter la guerre, mais celle-­‐ci se répand telle une épidémie, une action multilatérale serait adaptée face aux régimes ne respectant pas les principes fondamentaux des ƌĞůĂƚŝŽŶƐ ŝŶƚĞƌŶĂƚŝŽŶĂůĞƐ͘ ͛ƵŶĞ ƉĂƌƚ͕ le président ne convainc ni les isolationnistes ni les interventionnistes, car ŝů Ɛ͛ĂǀğƌĞ ŝŶĐĂƉĂďůĞ Ě͛ĞdžƉůŝƋƵĞƌ ƐĂ ŶŽƚŝŽŶ ĚĞ
ƋƵĂƌĂŶƚĂŝŶĞ͘ ͛ĂƵƚƌĞ ƉĂƌƚ ĞŶ ƵƌŽƉĞ͕ ŝů ŶĞ ĚŝƐƉŽƐĞ Ě͛ĂƵĐƵŶ ĂůůŝĠ ĨĂǀŽƌĂďůĞ ă ƵŶĞ ĐŽŶĨĠƌĞŶĐĞ
internationale. Au moment des accords de Munich, Roosevelt exprime son soulagement mais en parallèle il gonfle le budget militaire et établit un plan pour fabriquer des avions au Canada. Petit à petit, il donne à son pays un potentiel militaire pour affronter une guerre ƋƵ͛ŝůƐĞŶƚdésormais inévitable. Quand la guerre commence, le peuple souhaite encore rester hors du conflit mais il est pris de sympathie pour les peuples franco-­‐britanniques. Preuve de ce revirement progressif de ů͛ŽƉŝŶŝŽŶ ƉƵďůŝƋƵĞ : la perte de terrain des isolationnistes et de Lindbergh dans la bataille de ů͛ŽƉŝŶŝŽŶ͘ ͛ĞƐƚ ă ĐĞ ŵŽŵĞŶƚ ƋƵĞ ZŽŽƐĞǀĞůƚ se rapproche de Churchill alors Premier Lord de ů͛ŵŝƌĂƵƚĠ͘ /ů ƉĂƌǀŝĞŶƚ ă ŵĞƚƚƌĞ ĞŶ ƉůĂĐĞ ůĞ Ɖƌġƚ-­‐bail par lequel les Anglais devront rendre le matériel prêté à la fin du conflit. Arnaud Blin monƚƌĞ ă ƋƵĞů ƉŽŝŶƚ ZŽŽƐĞǀĞůƚ Ɛ͛ĞƐƚ ĐŽŶĐĞŶƚƌĠ ƐƵƌ ů͛ƵƌŽƉĞ Ğƚ Ă ĐŽŵƉƌŝƐ ůĂ
nature intrinsèque des régimes totalitaires. DĂŝƐ ĐŽŶƚƌĞ ƚŽƵƚĞ ĂƚƚĞŶƚĞ͕ ů͛ĂƚƚĂƋƵĞ ǀŝĞŶƚ ĚĂŶƐ ůĞ
Pacifique. >Ğ ůŝǀƌĞ Ɛ͛ŽƵǀƌĞ ƐƵƌ ůĂ ƌĠĐĞƉƚŝŽŶ ĚĞ ů͛ĂƚƚĂƋƵĞ ĚĞ WĞĂƌů ,ĂƌďŽƌ ƉĂƌ ŚƵƌĐŚŝůů, puis ZŽŽƐĞǀĞůƚ͘ >͛ĂƵƚĞƵƌ ƉĂƌ ůĞ ďŝĂŝƐ ĚĞ ƋƵĞůƋƵĞƐ ĂŶĞĐĚŽƚĞƐ ŵĞƚ ůĞ ůĞĐƚĞƵƌ ĚĂŶƐ ů͛ĂŵďŝĂŶĐĞ ĚĞ
ů͛ĠǀğŶĞŵĞŶƚ͕ ŶŽƵƐ ĨĂŝƚ ǀŝǀƌĞ ů͛angoisse du président américain et le soulagement du Premier ministre du Royaume-­‐Uni. Arnaud Blin souligne avec justesse la duplicŝƚĠ ĚĞ ů͛ĂŵďĂƐƐĂĚĞƵƌ
japonais aux États-­‐hŶŝƐĞƚďĂůĂŝĞů͛hypothèse selon laquelle le pƌĠƐŝĚĞŶƚƐĂǀĂŝƚƋƵĞů͛ĂƚƚĂƋƵĞĂƵƌĂŝƚ
ůŝĞƵ͘>͛ĂŶĂůLJƐĞĚƵĚŝƐĐŽƵƌƐĚĞǀĂŶƚůĞŽŶŐƌğƐůĞϴĚĠĐĞŵďƌĞ;ƉƉ͘ϰϮ-­‐48) montre que la déclaration répond à tous les critères de la guerre juste : les voies diplomatiques ont échoué et elle est un acte purement défensif. La large acceptation de cette déclaration par le Congrès et la Chambre (une seule voix contre) est le fruit des efforts déployés par Roosevelt depuis 1936 pour montrer au ƉĞƵƉůĞ ůĂ ŵŝƐƐŝŽŶ ƋƵŝ ů͛ĂƚƚĞŶĚĂŝƚ ĚĂŶƐ ĚĞƐ ƌĞůĂƚŝŽŶƐ ŝŶƚĞƌŶĂƚŝŽŶĂůĞƐ ƚƌŽƵďůĠĞƐ et discréditer les ŝƐŽůĂƚŝŽŶŶŝƐƚĞƐ ĂƵƉƌğƐ ĚĞ ů͛ŽƉŝŶŝŽŶ ƉƵďůŝƋƵĞ͘ >Ğ ůĞĐƚĞƵƌ ĂƉƉƌĠĐŝĞƌĂ ƉĂƌƚŝĐƵůŝğƌĞŵĞŶƚ ĐĞƚƚĞ
ĚĠŵĂƌĐŚĞ ƉĂƌ ůĂƋƵĞůůĞ ů͛ĂƵƚĞƵƌ ƉĂƌƚ ĚĞ ů͛ĠǀğŶĞŵĞŶƚ ƉŽƵƌ ƌĞǀĞŶŝƌ ĞŶ ĂŵŽŶƚ ĂĨŝŶ Ě͛ĞŶ ĞdžƉůŝƋƵĞƌ
ƚŽƵƚĞůĂƚĞŶĞƵƌ͘DĂŝƐĚ͛ƵŶƉŽŝŶƚĚĞǀƵĞŚŝƐƚŽƌŝƋƵĞ ĞƚƐƵƌů͛ĞŶƐĞŵďůĞĚĞů͛ŽƵǀƌĂŐĞ͕ů͛ĂƵƚĞƵƌĂƵƌĂŝƚ
dû utiliser les sources avec davantage de rigueur. III. La question des sources. L͛ŽƵǀƌĂŐĞ ĐŽŵƉŽƌƚĞ ĚĞ ŶŽŵďƌĞƵƐes lacunes. Nous trouvons plusieurs répétitions, il est ainsi ŵĞŶƚŝŽŶŶĠăƋƵĂƚƌĞƌĞƉƌŝƐĞƐƋƵĞĐĞŶ͛ĞƐƚƋƵĞůĂ^ĞĐŽŶĚĞ'ƵĞƌƌĞŵŽŶĚŝĂůĞƋƵŝƉĞƌŵĞƚƚƌĂĂƵdž
États-­‐Unis de sortir définitivement de la crise de 1929. Quelques exagérations pourront également surprendre le lecteur : « Staline file le parfait amour avec Hitler » (p.165) au moment du pacte germano-­‐soviétique ou encore que Roosevelt après sa réélection en 1940 revient à Washington le couteau entre les dents. Nous trouverons également de très nombreux hors-­‐sujets : Wikileaks, la ƉƌĠƐŝĚĞŶĐĞKďĂŵĂ͕ƵƐŚ͕͙ĞƚĚ͛ĂƵƚƌĞƐĠůĠŵĞŶƚƐƋƵŝŶ͛ĠĐůĂŝƌĞŶƚŐƵğƌĞůĂƉƌŽďůĠŵĂƚŝƋƵĞŐĠŶĠƌĂůĞ͘ Mais la grande faiblesse de cet ouvrage demeure son rapport aux sources. ŶĞĨĨĞƚ͕Ɛŝů͛ŽŶ
excepte les Mémoires de Churchill Ğƚů͛ŽƵvrage de Tocqueville͕ů͛ĂƵƚĞƵƌŶĞĐŝƚĞĂƵĐƵŶĞƐŽƵƌĐĞ͘ŝĞŶ
souvent, il apporte des citations sans ne jamais donner la source͘ ƚŝƚƌĞ͕ Ě͛ĞdžĞŵƉůĞ͕ ƉƌĞŶŽŶƐ ůĂ
ƉĂŐĞ ϭϭϬ͕ ƌŶĂƵĚ ůŝŶ ĐŝƚĞ ůĂ ƌĠĂĐƚŝŽŶ Ě͛ƵŶ ƐĠŶĂƚĞƵƌ ĚƵ EĞǀĂĚĂ ĂƵƉƌğƐ ĚĞ ZŽŽƐĞǀĞůƚ ƐƵƌ ůĞ
caractère profondément flou de sa politique étrangère : « « WĞƌƐŽŶŶĞŶĞƐĂŝƚĂƵũŽƵƌĚ͛ŚƵŝĐĞƋƵ͛ĞƐƚ
la politique étrangère de notre gouvernement ͕ͩ Ɛ͛ŝŶƐƵƌŐĞ-­‐t-­‐il en privé auprès de Roosevelt. « Allons-­‐ŶŽƵƐ ƉĂƌƚŝĐŝƉĞƌ ĂƵdž ĂĨĨĂŝƌĞƐ ĚĞ ů͛ƵƌŽƉĞ ŽƵ ƌĞƐƚĞƌ ĞŶ ĚĞŚŽƌƐ ? Allons-­‐nous appliquer les traités ou allons-­‐ŶŽƵƐ ůĞƐ ĂďĂŶĚŽŶŶĞƌ͙ » » Incontestablement la citation est bonne et illustre ƉĂƌĨĂŝƚĞŵĞŶƚůĞƉƌŽƉŽƐĚĞů͛ĂƵƚĞƵƌ͕ŵĂŝƐĚĞĐĞƚƚĞĐŝƚĂƚŝŽŶůĞůĞĐƚĞƵƌŝŐŶŽƌĞůĂƐŽƵƌĐĞ͕ůĞĐŽŶƚĞdžƚĞĞƚ
ůĂ ĚĂƚĞ͘ EŽƵƐ ƚƌŽƵǀŽŶƐ ƉƌğƐ Ě͛ƵŶĞ quarantaine de citations sans la source. Or, Đ͛ĞƐƚ ŝĐŝ ůĂ ďĂƐĞ
même de tout travail à prétention historique. Incontestablement, les deux meilleurs passages de ů͛ŽƵǀƌĂŐĞƐŽŶƚůĞƐĐŽŵŵĞŶƚĂŝƌĞƐĚĞƐĚŝƐĐŽƵƌƐĚĞůĂƋƵĂƌĂŶƚĂŝŶĞĞƚĚĞůĂĚĠĐůĂƌĂƚŝŽŶĂƵŽŶŐƌğƐůe lendemain de Pearl Harbor. Quelques historiens sont cités comme Edward Hallett Carr ou Alistair ,ŽƌŶĞŵĂŝƐŝůŵĂŶƋƵĞĚĞƐƐŽƵƌĐĞƐăů͛ĠƚĂƚďƌƵƚ͘ĐĞƚŝƚƌĞ͕ů͛ƵƚŝůŝƐĂƚŝŽŶĚĞů͛ƵĐŚƌŽŶŝĞĚĞWŚŝůŝƉZŽƚŚ
ƉŽƵƌ ĂƉƉƌŽĨŽŶĚŝƌ ů͛ĂŶĂůLJƐĞ ĂƉƉĂƌĂŠƚ ĐŽŵŵĞ ŵĂůĂĚƌŽŝƚĞ͘ YƵĂŶĚ ů͛ĂƵƚĞƵƌ ĚŽŶŶĞ ůĞ ŶŽŵďƌĞ ĚĞ
ŶĂǀŝƌĞƐ ĂŶĠĂŶƚŝƐ ƉĂƌ ů͛ĂƚƚĂƋƵĞ͕ ŝů ŶŽƵƐ ŵĂŶƋƵĞ ƵŶĞ ƐŽƵƌĐĞ ƉĞƌŵĞƚƚĂŶƚĚ͛ĂĨĨŝƌŵĞƌ ĐĞůĂ͘ Ŷ ĂƵĐƵŶ
ĐĂƐ͕ĐĞƋƵ͛ĠĐƌŝƚƌŶĂƵĚůŝŶĞƐƚĨĂƵdž͘>ĞůĞĐƚĞƵƌƉŽƵƌƌĂĂŝƐĠŵĞŶƚůĞǀĠƌŝĨŝĞƌƉƵŝƐƋƵĞĚĞŶŽŵďƌĞƵdž
ouvrages existent déjà sur le ƚŚğŵĞŵĂŝƐŶŽƵƐĂƵƌŝŽŶƐĂŝŵĠƐĂǀŽŝƌĚ͛ŽƶǀŝĞŶŶĞŶƚů͛ĞŶƐĞŵďůĞĚĞƐ
ŝŶĨŽƌŵĂƚŝŽŶƐĚŽŶŶĠĞƐƉĂƌů͛ĂƵƚĞƵƌ͘ Conclusion >Ğ ďŝůĂŶ ĚĞ ů͛ŽƵǀƌĂŐĞ Ě͛ƌŶĂƵĚ ůŝŶ Ɛ͛ĂǀğƌĞ ŵŝƚŝŐĠ͘ /ů ƉĞƌŵĞƚƚƌĂ ĂƵ ůĞĐƚĞƵƌ ĚĞ ŵŝĞƵdž
comprendre la diplomatie rooseveltienne et de disposer de quelques anecdotes sur le président ƋƵŝƐŝĞůůĞƐŶ͛ĠĐůĂŝƌĞŶƚƉĂƐůĞƉƌŽƉŽƐŐĠŶĠƌĂůƉƌġƚĞŶƚĂƵŵŽŝŶƐà sourire. Deux forces se dégagent de cet ouvrage particulier : -­‐ les analyses du discours devant le Congrès du 8 décembre 1941 et de celui de la quarantaine apparaissent comme des modèles du commentaire de documents historiques et appuient pleinement la réflexion générale. Elles nous permettent de comprendre le contexte national et international, puis le talent du président américain pour isoler ses opposants et convaincre son peuple, -­‐la mise en avant de la « méthode Roosevelt » par laquelle le président a réussi contre vents et marées à convaincre un peuple hostile à toute intervention hors du continent. Sa philosophie, synthèse des différents courants américains, Ɛ͛est imposée entre 1936 et 1941. ĞƌƚĞƐ͕ ƋƵĞůƋƵĞƐ ƉĂƐƐĂŐĞƐ ƚŽƵƌŶĞŶƚ ă ů͛ĂƉŽůŽŐŝĞ ;ƐĞůŽŶ ƌŶĂƵĚ ůŝŶ͕ ZŽŽƐĞǀĞůƚ ĂƵƌĂŝƚ ůĞƐ
ƋƵĂůŝƚĠƐŵĂũĞƵƌĞƐĚĞ^ƚĂůŝŶĞ͕ŚƵƌĐŚŝůůĞƚĚĞ'ĂƵůůĞͿŵĂŝƐŐůŽďĂůĞŵĞŶƚů͛ĂƵƚĞƵƌŐĂƌĚĞƵŶĞƌĞůĂƚŝǀĞ
objectivité avec soŶƐƵũĞƚ͘>ĞƉƌŝŶĐŝƉĂůƉƌŽďůğŵĞĚĞŵĞƵƌĞůĞŵĂŶƋƵĞĚĞƌŝŐƵĞƵƌĚĂŶƐů͛ƵƚŝůŝƐĂƚŝŽŶ
des sources. Aranud Blin en a peut-­‐être utilisé ŵĂŝƐŝůŶ͛ĞŶƌĠǀğůĞŵġŵĞƉĂƐůĂŵŽŝƚŝĠĂƵůĞĐƚĞƵƌ͘
Kƌ͕ ůĂ ƉƵďůŝĐĂƚŝŽŶ Ě͛ŽƵǀƌĂŐĞƐ ă ƉƌĠƚĞŶƚŝŽŶ ŚŝƐƚŽƌŝƋƵĞ ƋƵŝ ŶĞ ĐŝƚĞŶƚ ƉĂƐ ůĂ ŵŽŝndre source et le ƐĐĂŶĚĂůĞ ĚƵ ĐŽŵŵĞŶƚĂŝƌĞ ĚĞ ĚŽĐƵŵĞŶƚ ĞŶ ŚŝƐƚŽŝƌĞ ŵĠĚŝĠǀĂůĞ ă ů͛ŐƌĠŐĂƚŝŽŶ ĞdžƚĞƌŶĞ de cette session montrent à quel point les historiens doivent garder la source au centre de leur travail. Au-­‐ĚĞůă ĚĞ ĐĞƐ ůĂĐƵŶĞƐ͕ ů͛ŽƵǀƌĂŐĞ ƉĞƌŵĞƚƚƌĂ ĂƵ ůĞĐteur de mieux appréhender la complexité de la personnalité de Roosevelt et de réfléchir au rapport particulier que la démocratie entretient avec la guerre. Anthony Guyon est enseignant et doctorant au sein du groupe CRISES de Montpellier. Il prépare une ƚŚğƐĞƐƵƌůĞƐƚŝƌĂŝůůĞƵƌƐƐĠŶĠŐĂůĂŝƐĞŶ&ƌĂŶĐĞĚƵƌĂŶƚů͛ĞŶƚƌĞ-­‐deux-­‐guerres. Ξ>ĞůŽŐĚĞů͛,ŝƐƚŽŝƌĞʹ http://www.passion-­‐histoire.net ʹ Juillet 2011 

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