dossiers - Chambre Régionale d`Agriculture d`Aquitaine

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Dossiers d’information de la Chambre régionale d’agriculture d’Aquitaine
NUMÉRO 38
DÉCEMBRE 2014
Dordogne • Gironde • Landes • Lot-et-Garonne • Pyrénées-Atlantiques
Innover, s'adapter
et préparer
Sommaire
l'agriculture de demain
En juin 2014, les Chambres d'agriculture
d'Aquitaine ont organisé, en Aquitaine, l'opération nationale Innov'Action.
Ainsi ce sont 20 agriculteurs et lycées agricoles qui se sont mobilisés pour accueillir plus
de 500 professionnels sur leurs exploitations
et leur montrer les solutions innovantes qu'ils
ont mises en œuvre dans différents domaines :
l'agroécologie, l'élevage, l'énergie ou encore
dans le cadre du Plan National Ecophyto.
Cette action d'envergure traduit la volonté des
Chambres d'agriculture de valoriser toutes les
initiatives qui sont construites par, pour et avec
les agriculteurs, sur le terrain, quelle que soit
la filière de production.
A ce titre, dans le cadre du Plan Régional
de Développement Agricole (PRDA), les
Chambres d'agriculture ont mis en place un
système de repérage de l'innovation qui devrait largement contribuer à enrichir le réseau
des fermes Innov'Action lors de l'édition 2015.
A cela s'ajoute l'initiative prise par la Chambre
régionale d'agriculture de constituer le Réseau
régional de l'Innovation en partenariat avec
le Conseil régional d'Aquitaine et en associant au sein du Comité de pilotage l'INRA,
l'IRSTEA, la DRAAF Aquitaine, Agri SudOuest Innovation, Aquitaine Développement
Innovation, Bordeaux Sciences Agro et la
Technopole AGRINOVE.
Il nous paraît essentiel de mettre en réseau
les acteurs de l'innovation, de la recherche, de
l'expérimentation, du développement en décloisonnant tant les secteurs que les métiers.
Ainsi, dans le cadre du Réseau régional de
l'Innovation, nous pourrons favoriser efficacement l'orientation, le transfert et la diffusion au
plus grand nombre et accompagner au plus
près de leurs besoins les porteurs de projets.
L'opération Innov'Action illustre ainsi les
objectifs ciblés par le Réseau Régional de
l'Innovation et constitue une vitrine des travaux
engagés.
2014 restera donc une date importante pour
notre réseau des Chambres d'agriculture dans
sa volonté de gagner durablement le droit et
les moyens d'innover, de s'adapter et préparer
ainsi un avenir porteur pour notre agriculture.
Dominique Graciet,
Président de la Chambre
régionale d'agriculture d'Aquitaine
Innov'Action 2014. L'Aquitaine remporte le
pari de la 1ère édition !........................ p.2
Témoignage de Jean-Luc Cottavoz,
céréalier .............................................. p.3
6 journées Innov'Action avec Ecophyto.
Fiches témoignage ..................... p.4 à 15
Agro-écologie et innovation. La réponse
aux nouveaux défis de l'agriculture.
Fiches témoignage ................... p.16 à 23
Innover pour assurer l'autonomie des
élevages aquitains.
Fiches témoignage ................... p.24 à 36
Economie d'énergie et production
d'énergies renouvelables.
Fiches témoignage ................... p.37 à 45
Lancement du Réseau Régional de
l'Innovation en agriculture. 3 Questions
à Hubert de Rochambeau ............... p. 46
Fondation pour une Agriculture Durable
en Aquitaine. Repérer l'innovation sur
le terrain ........................................... p. 47
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Innov'Action 2014
L'Aquitaine remporte
le pari de la 1ère édition !
L'opération Innov'Action s'est déroulée du 20 mai
au 20 juin 2014 dans les 5 départements d'Aquitaine, de même que dans 10 autres régions
participantes en France. En effet, Innov'Action
est un label porté par le Réseau des Chambres
d'agriculture au niveau national.
33.3
24.2
Les principaux objectifs de cette initiative sont :
• identifier des journées portes-ouvertes dédiées
à l’innovation autour de la double performance et de l’agro-écologie, toutes filières
confondues,
• favoriser le transfert des innovations en
donnant la parole à l’agriculteur innovant.
Périgueux
DORDOGNE
Bordeaux
GIRONDE
En Aquitaine, ce sont 13 portes-ouvertes chez
des agriculteurs et 7 événements dans des
33.1
lycées agricoles ou sur des exploitations
témoins qui ont été organisés. Cette offre a
33.4
permis de présenter une bonne couverture
des thématiques et des filières régionales,
avec des journées sur le thème :
• de la réduction des intrants (outils
40.5
d'aide et de ciblage, agriculture
de précision, gestion de la dérive de produits phytos, irrigation
au goutte-à-goutte, rotation des
40.4
LANDES
Mont-de-Marsa
cultures et diversification des
n
assolements),
• de l'élevage (autonomie four40.3
40.1
ragère et protéique, pâturage
40.2
dynamique, automatisation,
transformation…),
• des économies d'énergie
64.3
(valorisation des ressources
64.1
64.5
64.6
disponibles sur le territoire),
P
Y
R
EN
N
EE
Pa
64.4
S• de la biodiversité.
ATLANTIQUu
64.7
ES
Les retours des différentes
journées, qui ont réuni au
total plus de 500 personnes,
indiquent que les agriculteurs
étaient très satisfaits d'avoir
ainsi eu l'occasion d'échanger entre-eux.
64.2
Pour parvenir à ce résultat, les équipes
des Chambres d'agriculture d'Aquitaine se sont
fortement mobilisées sur le 1er semestre, que ce soit
pour assurer la communication autour de l'événement, mais aussi
accompagner les agriculteurs et les lycées dans la préparation des
journées (approfondissement technique, soutien logistique...).
Fortes des enseignements de cette 1ère édition, les Chambres
d'agriculture se préparent d'ores et déjà l'opération en 2015.
24.1
33.2
47.2
47.1
LOT-ET-GARO
NN
E
Agen
20 fermes
en Aquitaine
Portes ouvertes
Évènements associés
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Témoignage
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Dates Innov'Action 2015
du 7 au 21 juin 2015
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6 journées Innov'Action
avec Ecophyto
Véritable vitrine pour le Plan Ecophyto, l'opération Innov'Action a
permis de mettre en lumière les exploitations engagées dans ce plan
et les solutions innovantes mises en œuvres dans le cadre d'une
meilleure gestion de l'utilisation des produits phytosanitaires.
Pour relever le défi du plan Ecophyto, il est essentiel de sensibiliser les agriculteurs
et de communiquer largement sur les actions du plan en région, ainsi que sur les
systèmes de cultures économes et les leviers identifiés dans les différentes filières.
C’est dans ce contexte que 6 journées Innov’Action ont été organisées en Aquitaine en 2014 sur la thématique commune de la réduction d’utilisation des produits
phytosanitaires, dont 4 dans des exploitations membres des réseaux DEPHY.
Ces journées ont concerné différentes filières et départements :
•
la filière viticole, avec 2 exploitations en Gironde (dont une exploitation
membre de l’EPLEFPA) membres des 2 réseaux DEPHY, animées par la
CDA33
•
la filière fraise, avec une exploitation dans le Lot-et-Garonne membre du
réseau DEPHY, animée par la CA24
•
la filière grandes cultures, et particulièrement le maïs, avec 3 exploitations en
Gironde, dans les Landes (membre du réseau DEPHY animées par la CA40)
et dans les Pyrénées-Atlantiques.
Le maïs et la vigne, filières emblématiques en Aquitaine.
S'inscrivant dans une stratégie européenne globale et mesure phare du Grenelle
de l'Environnement, le Plan Ecophyto est décliné dans chaque région française.
L'objectif de ce plan est de réduire et d’améliorer l’utilisation des produits phytosanitaires, tout en continuant à assurer un niveau de production élevé tant en
quantité qu’en qualité. Ce défi suppose de mobiliser un grand nombre d’acteurs
de l’agriculture et de la gestion des espaces non agricoles autour de ce projet.
En Aquitaine, les objectifs du plan Ecophyto pour le volet agricole reposent sur
l’adoption, par les agriculteurs, de nouvelles pratiques et de nouvelles stratégies
d’intervention dans deux filières emblématiques : le maïs et la vigne. Ces orientations sont en lien avec les quantités de produits phytopharmaceutiques vendus
(les cultures pérennes sont soumises à une pression sanitaire plus forte et sont
de fait plus consommatrices en produits phytopharmaceutiques) et les pics de
pollution constatés dans les eaux (en particulier herbicides) ou dans l’air.
Il s’agit donc d’accompagner le plus grand nombre vers :
•
•
La limitation des stratégies d’herbicides de pré-levée et le développement
des techniques de désherbage mécanique ou des traitements localisés,
pour la culture de maïs.
L’amélioration de la qualité de la pulvérisation pour la vigne et plus généralement pour les cultures pérennes, pour réduire les risques de dérive et
contribuer à la réduction des quantités de produits utilisés.
Dans le cadre des axes 2 et 8 du plan Ecophyto, des journées techniques sont
régulièrement organisées au sein des 10 réseaux DEPHY d’Aquitaine, dont 6
animés par les Chambres d’agriculture, ainsi que dans des exploitations pilotes
sur cette thématique hors de ces réseaux.
Sommaire
Fiches témoignage
33.1 / Réduction des intrants
phytosanitaires
Château La Tour Blanche à Bommes (Gironde)
33.2 / Production viticole
respectueuse de l'environnement
Château de Lugagnac à Pellegrue (Gironde)
33.3 / Désherbage du maïs en post
levée et en réduction de doses
Jean-Luc Cottavoz à Saint-Ciers sur Gironde
(Gironde)
40.5 / Désherber autrement
Maxime, Guillaume et Monique Dufréchou
à Sabres (Landes)
47.2 / La fraise sur jardins suspendus
Marie-Clarisse et Patrick Jouy
à Sainte-Livrade sur Lot (Lot-et-Garonne)
64.7 / Protection des cultures.
Itinairaires techniques à bas niveau
d'intrants phytosanitaires
Christian Debèze et Gilles Espagnol,
Arvalis à Sendets (Pyrénées-Atlantiques)
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Le tém lteurs
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o
n
in
33.1
reduction des intrants
phytosanitaires
Château La tour Blanche
- Exploitation membre de l’EPLEFPA de Bordeaux-Gironde, premier établissement
de formation agricole et viticole français
- 1er cru classé en appellation Sauternes, à Bommes sur 37 ha
- Membre du réseau DEPHY Ouest porté par la Chambre d’agriculture de la Gironde
l’exploitation
Le Château La Tour Blanche est une exploitation
importante pour le vignoble bordelais à plusieurs titres.
Exploitation d’un établissement public de formation,
elle assume au quotidien ses missions pédagogiques
auprès des étudiants. Pour rester innovante, elle met en
œuvre de nombreux essais pour améliorer sans cesse
ses pratiques. Elle constitue une véritable plateforme
pour la mise en œuvre d’expérimentations et un lieu
privilégié de démonstrations, réalisées en lien étroit
avec les acteurs du territoire.
L’exploitation est en lutte raisonnée depuis plusieurs
années, basée notamment sur des observations
parcellaires régulières et des modulations de doses en
saison.
Elle se doit d’être à la pointe des technologies et
de son impact environnemental tout en ayant les
préoccupations d’une exploitation viticole standard
tant sur le plan économique que social dans le Bordelais.
Statut : Exploitation d’un établissement public de formation
Grand cru classé
Main d’œuvre : 12 UMO
Commercialisation : 80 % primeurs négoce
15 % particuliers
5 % revendeurs et négoce
ENCEPAGEMENT 2013
Muscadelle 14,2 %
Sémillon 12,8 %
Sauvignon blanc 12 %
Appellations Produits et ventes
Sauternes
600 hl
dont 450 hl en Sauternes
Bordeaux rouge
80 000 bouteilles
Divers : IFT 2013 8,8
les innovations
• En partie désherbage optimisé et travail du sol dans l’interrang
› Maîtrise des intrants phytosanitaires.
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Optimisation
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Optidose
du désherbage
Le WeedSeeker® utilise les dernières technologies optiques et
électroniques de détection des végétaux. Il les différencie du
sol grâce aux propriétés optiques de la chlorophylle.
De ce fait, la pulvérisation ne s’effectue pas lorsqu’il n’y a pas
de végétal sous la buse. Lorsqu’un de ces derniers est détecté,
le WeedSeeker® pulvérise grâce à son système autonome
embarqué.
Le weedseker® détecte ainsi la couleur verte et ouvre la buse,
si nécessaire. La quantité de désherbant chimique est alors
réduite d’un tiers.

Le concept OPTIDOSE est initié et développé par l’IFV : il
consiste à proposer des stratégies économes en pesticides
permettant de conserver à un niveau de protection satisfaisant
les objectifs de production. Le raisonnement des doses proposé
résulte des connaissances acquises en termes d’évaluation des
risques phytosanitaires, de diagnostic de la performance du
réglage des pulvérisateurs, d’appréciation de la biomasse et
des conditions de dépôt des produits de traitements.
Les règles de décision énoncées dans le cadre du projet
OPTIDOSE proposent une adaptation de la dose de produit
phytosanitaire (mildiou, oïdium) en fonction de la surface
de végétal à protéger, de la pression parasitaire et du stade
phénologique.

Source : IFV - Crédit photo : IFV-Guittard
Retrouvez les témoignages Innov’Action sur :
http://www.innovaction-agriculture.fr/aquitaine
Flashez ce QrCode avec votre smartphone
pour accéder au site
Réalisation : Chambres d’agriculture d’Aquitaine - Création graphique : www.welko.fr - Edition : avril 2013
Source : CA 33 - Crédit photo CA33-Pasdois
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33.2
U n e p ro d u c t i o n v i t i c o l e
respectueuse de
l ’ e n v i ro n n e m e n t
Château DE LUGAGNAC
Le Château de Lugagnac, situé à Pellegrue en appellation Bordeaux, comprend un vignoble
de 70 ha. Adhérant au réseau Ferme DEPHY Ecophyto, il s’inscrit dans la réduction des
traitements depuis 2011, en testant une stratégie innovante «Mildium». En 2013, le nouveau
propriétaire poursuit les efforts en convertissant le vignoble vers l’Agriculture Biologique.
l’exploitation
La propriété couvre 180 ha, dont 70 en appellation
Bordeaux supérieur et Bordeaux blanc. En 2011, le
Château a rejoint le réseau DEPHY avec à ses côtés
David Perrier, conseiller de l’ADAR de Monségur,
qui assure le suivi des différentes parcelles de
l’exploitation.
Nous avons mis à disposition une parcelle de 4 ha,
sur laquelle David Perrier a testé la méthode Mildium
élaborée par l’INRA. Nous menons avec David un
véritable travail d’équipe qui s’appuie sur l’échange et
la concertation, pour décider ensemble des pratiques
les moins à risque. Nous avons pu ainsi réduire le
nombre de traitements, sans jamais douter que la vigne
était correctement et efficacement traitée. Moins de
traitements, cela signifie moins de frais et un impact
environnemental moindre. C’est important quand une
exploitation est HVE 3. Aujourd’hui nous développons
notre démarche au-delà, avec une conversion en bio.
Typologie : exploitation viticole
Directeur d’exploitation : François Thomas Bon
Main d’œuvre : 8 UTH
Densité de plantation : de 6 500 à 7 500 pieds/ha
Enjeux : maintien de la certification HVE 3 et conversion à
l’agriculture biologique
ENCEPAGEMENT 2013
Les cépages rouges
- Merlot N 65 %
- Cabernet Sauvignon 22 %
- Carménère 8 %
- Malbec 4 %
- Petit Verdot 1 %
Appellations
Bordeaux supérieur
Bordeaux blanc
Les cépages blancs
- Sauvignon gris 50 %
- Sauvignon blanc 40 %
- Sémillon 8 %
- Muscadelle 2 %
Produits et ventes
- 3 000 hl/an
- 100 % des vins sont
exportés
Accompagnements :
ADAR de Monségur, Chambre d’Agriculture de la Gironde,
Ferme DEPHY Ecophyto, SME, CIVB
les innovations
• Mildium
› Optimiser le nombre de traitements contre le mildiou
et l’oïdium.
• Système de Management Environnemental
› Réduire l’impact environnemental tout en rendant
l’exploitation plus performante.
• Abandon des herbicides
› Entretenir le sol par un travail mécanique des interrangs et des cavaillons.
› Supprimer rapidement les pampres grâce à l’emploi
d’épampreuses mécaniques.
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ABANDON DES HERBICIDES
En choisissant de convertir le vignoble en agriculture
biologique, le Château de Lugagnac a abandonné les herbicides.
Les sols sont entretenus en combinant l’enherbement total ou
partiel des inter-rangs et le travail mécanique des cavaillons.
Sur les parcelles les plus vigoureuses, les inter-rangs sont tous
enherbés naturellement. Sur les parcelles moins vigoureuses,
l’enherbement naturel est laissé un inter-rang sur deux. Il est
alterné avec un travail mécanique (utilisation de disques, de
griffes ou encore de herses rotatives). Sous le rang, le sol est
entretenu mécaniquement à l’aide de 4 outils interceps :
- un intersol de FERRAND,
- un intercep de BRAUN,
- un intercep et un discomatic de BOISSELET.
Le Château a également investi dans une tondeuse intercep de
Boisselet, dans les cas où l'intervention par travail mécanique ne
serait pas possible (conditions météo-rologiques, salissement
excessif, etc).
Pour l’épamprage, le Château de Lugagnac a opté
pour une intervention mécanisée. Il s’est muni de trois
types d’épampreuses mécaniques des marques TORDABLE,
GREGOIRE et VBC. L’objectif est de pouvoir intervenir
rapidement.

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Système de Management
Environnemental (SME)
du vin de Bordeaux
Déjà engagé dans la certification environnementale (HVE 2),
le Château de Lugagnac a rejoint en 2012 un des groupes SME
du département. A l’initiative du CIVB, cet outil de gestion vise
à réduire l’impact environnemental d’une exploitation viticole
tout en améliorant ses performances globales. A partir d’une
étude d’impact de son implantation et de ses activités (analyse
environnementale), le Château de Lugagnac s’est fixé des
objectifs adaptés pour réduire progressivement et durablement
son emprise environnementale. Grâce à cette démarche, il a pu :
- mettre en place un système de tri des déchets,
- installer des compteurs à chaque sortie d’eau pour évaluer la
consommation et à terme faire des économies,
- stocker les eaux de pluie dans le bassin des effluents, pour
pouvoir les réutiliser pour arroser les jeunes plants.
La démarche du SME est collective. Aussi, en rejoignant un groupe
d’exploitations accompagnées par un animateur, le Château de
Lugagnac a pu, à travers des formations, des échanges ou encore
la consultation d’une plateforme réglementaire, devenir membre
de la première association pour le Système de Management
Environnemental du Vin de Bordeaux certifiée ISO 14001.
Selon François Thomas Bon, le SME a plusieurs intérêts : le
respect des normes environnementales grâce à une veille
réglementaire adaptée à l’exploitation, la sécurité des employés
car le château est reparti vers une démarche HACCP. Enfin,
c’est un très bon outil de management en interne. 
MILDIUM : Optimiser le nombre de traitements
1
4 ha. Avec des rendements et un état sanitaire satisfaisants,
cette stratégie a permis de réduire considérablement le nombre de traitements par rapport à la stratégie classique de
l’exploitation. «Alors que nous pensions être au minimum avec
notre démarche de lutte raisonnée, nous avons pu constater
qu’il existe encore une marge de manœuvre. Et cela même
en 2012, année de forte pression maladie. Des progrès
étaient donc faisables, tout en maintenant les objectifs de
production.» François Thomas Bon

Les étapes
du POD Mildium®
2
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3
Réalisation : Chambres d’agriculture d’Aquitaine - Création graphique : www.welko.fr - Edition : avril 2013
Mildium est un outil d’aide à la décision qui permet de limiter
au plus juste les traitements contre le mildiou et l’oïdium.
Il prend en compte la météo, le stade de développement de la
vigne et nécessite l’observation précise des vignes. Méthode
développée par l’INRA de Bordeaux (Laurent Delière), elle est
transférée auprès de Fermes de références des réseaux DEPHY
Ecophyto à l’échelle de l’îlot. Avec un protocole de suivi simplifié
par rapport à la phase expérimentale, Mildium a été mis en place
en 2012 et en 2013 au Château de Lugagnac sur un îlot de
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33.3
D é SHERBAGE DU MA Ï S
EN POST LEV é E ET
EN R é DUCTION DE DOSES
SCEA COTTAVOZ
L’exploitation de Jean-Luc Cottavoz se situe dans le Blayais à Braud-et-Saint-Louis.
Essentiellement tourné vers la culture de maïs, l’assolement s’est diversifié au cours
des trois dernières années avec la production de blé et de tournesol semences.
l’exploitation
Depuis plusieurs années, les enjeux qualitatifs et
quantitatifs en matière de gestion de l’eau font partie de mes préoccupations. Dans notre contexte de sol
argileux humifère, ayant une tendance à se dessécher
rapidement en surface, j’ai fait le choix de n’utiliser
aucune matière active de pré-levée pour désherber
mes maïs. Ce choix technique nous impose d’être
très rigoureux avec les conditions d’applications car
nous utilisons des produits de post levée sensibles à
l’hygrométrie. Les fenêtres d’intervention sont restreintes, ce qui nous impose d’être équipés en conséquence pour intervenir avec un gros débit de chantier.
Aujourd’hui, j’interviens généralement deux fois, à
50 l/ha de bouillie, uniquement quand l’hygrométrie
est supérieure à 70% (souvent le matin de 6h à 8h).
Au final mon IFT varie selon mes parcelles de 1 à 1,6.
Mais cette technique demande des investissements
en matériel non négligeable, un suivi des parcelles
au plus juste pour intervenir sur des adventices aux
stades cotylédonaires et une disponibilité de tous
les instants.
Statut : SCEA
Main d’œuvre : 3 personnes à temps plein
ASSOLEMENT 2013
- 150 ha de blé
- 60 ha de tournesol
- 420 ha de maïs
Récolte
- 105 qx/ha de maïs
- 80 qx/ha en blé
Divers :
Exploitation irriguée par rampe frontale et enrouleur
Gestion du risque de prix par ventes échelonnées
les innovations
• Désherbage des maïs en post levée à dose réduite
› Réduction de l’impact des produits phytosanitaires.
• Pilotage de l’irrigation par sondes tensiométriques
› Gestion quantitative de l’eau : apport d’eau adapté
aux besoins de la plante quand la tension de l’eau
dans le sol augmente.
• Gestion durable des sols
› Travail sans labour et en limitant le tassement :
favoriser la vie biologique des sols et respecter
la structure.
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Désherbage des maïs
Pilotage de l’irrigation
réduite
tensiométrique
en Post levée à dose
Piloter son désherbage à vue nécessite avant tout une
observation précise des adventices. Les interventions doivent
absolument être réalisées avant trois feuilles pour les
graminées et dès le stade cotylédonnaire ou avant une paire
de vraies feuilles pour les dicotylédones. A ce stade, les jeunes
adventices sont très sensibles ce qui permet de diviser de trois
à cinq les doses d’herbicides utilisées.
Parallèlement, pour gagner en autonomie d’intervention,
seulement 50 l/ha de bouillie sont utilisés. Mais à ce volume
par hectare, l’hygrométrie conditionne grandement la réussite
du traitement : en dessous de 60 % les gouttelettes de bouillie
se dessèchent trop vite et le produit n’a pas le temps d’agir. 
Pulvérisation
bas
volume à dose
réduite
d’herbicides
par sonde
Au-delà du classique bilan hydrique, Jean-Luc Cottavoz a investi
dans des tensiomètres avec télétransmission pour suivre en
temps réel l’humidité du sol. Positionnés sur deux parcelles
représentatives de l’exploitation, les capteurs permettent de
déclencher l’irrigation en fonction des besoins et d’ajuster au
mieux les tours d’eau.

Système de
telétransmission
GPRS
avec lecture
en temps réel
Respecter la
Des sols trop tassés sont souvent à l’origine de pertes de
potentiel dans les cultures. Dans nos zones de bordure
d’estuaire où le gel n’est que rarement fort, la restructuration
naturelle du sol est limitée. Il est donc primordial de limiter les
tassements lors des préparations des sols et des récoltes. Pour
cela, Jean-Luc Cottavoz a fait le choix de travailler son sol et de
faire ses récoltes avec des engins équipés de chenilles.

1
L’utilisation
de chenilles
permet de
respecter
la structure
du sol
2
Retrouvez les témoignages Innov’Action sur :
http://www.innovaction-agriculture.fr/aquitaine
Flashez ce QrCode avec votre smartphone
pour accéder au site
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Réalisation : Chambres d’agriculture d’Aquitaine - Création graphique : www.welko.fr - Edition : avril 2013
structure du sol
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Le tém
s
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d’agric
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innov
40.5
Désherber autrement
Guillaume, Maxime et Monique Dufréchou
Sur son exploitation à Sabres, la famille Dufréchou élève des poulets et cultive des
céréales et des légumes de plein champ. Membres du réseau Farre et du réseau
Dephy Ecophyto, ces agriculteurs sont engagés dans la réduction de l’utilisation
des produits phytosanitaires depuis de nombreuses années.
Depuis la création de l’exploitation en 1985, nous
pratiquons le binage. Notre père, avait souscrit une
OLAE* sur la réduction des produits phytosanitaires. Il
pratiquait un désherbage chimique localisé sur le rang
au semis, associé à un binage avec une bineuse à dents ;
cela avec plus ou moins de succès selon les conditions
climatiques de l’année.
Maintenant, nous cherchons davantage d’efficacité et
d’économie de produits de traitements.
Nous avons vu fonctionner une bineuse à doigts
Kress lors d’une journée technique de démonstration
de matériel en agriculture biologique organisée par la
Chambre d’agriculture.
Ce matériel de binage répond à nos attentes pour lutter
contre les adventices. Il correspond à notre objectif
de pratiquer au maximum le désherbage mécanique
quand les conditions météos le permettent et donc ne
pas employer d’anti germinatifs. De plus, le système
des doigts Kress nous permet de passer au plus près du
maïs sans le recouvrir comme cela arrive parfois avec
la bineuse. Un autre avantage de ce matériel est de
pouvoir apporter l’engrais de fond au stade 3 feuilles.
l’exploitation
Earl la Haouture - Earl de Matibon
3 UTH et 1 salarié
ASSOLEMENT 2013
80 ha maïs grain
25 ha maïs semence
35 ha maïs doux
30 ha haricots verts et
petits pois
Productions animales :
75 000 poulets des Landes
élevés en liberté/an et
3 750 chapons/an
Divers :
› Ferme du réseau DEPHY Ecophyto des Landes et du réseau
FARRE
OLAE* : Opération Locale Agriculture Environnement
(« anciennes MAE »)
les innovations
• Utilisation d’une bineuse à doigts Kress sur maïs soit un
désherbage mécanique dans l’inter rang (bineuse) et au plus
près de la plante (avec les doigts Kress).
• Utilisation de produits phytosanitaires, uniquement
en post levée du maïs et sur le rang.
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Bineuse à doigts Kress
Cet équipement pour bineuse travaille sur le rang. Le principe
repose sur deux roues étoilées en plastique semi-rigide qui
travaillent à un angle de 45° de chaque côté du rang.
Cet outil est adapté à tous les types de sol et plus
particulièrement aux sols sableux.
Utilisé sur des adventices jeunes, cet outil offre une très
bonne efficacité sur dicotylédones et graminées annuelles.
En pratique :
« Chez nous, le premier passage de la bineuse (8 rangs) à
doigts Kress est effectué au stade 3 feuilles avec l’apport
d’engrais de fond, à une vitesse de 7 à 8 kms /heure.
En fonction de la levée des adventices et des conditions
météo, un deuxième binage est effectué à une vitesse plus
rapide soit à 10-12 km/h. Il faut savoir que le binage est
possible jusqu’au stade 5-6 feuilles.
Il est souhaitable d’intervenir sur une terre sèche ainsi le
soleil grille naturellement les herbes arrachées.
L’utilisation de ce type de bineuse nécessite de la précision
et de l’attention dans le conduite du matériel d’où l’intérêt
d’être équipé d’un GPS.»
L’investissement dans une bineuse à doigts Kress peut
bénéficier d’une aide financière dans le cadre de l’AREAPVE* à hauteur de 40% avec un plafond d’investissement
éligible de 30 000 €.
*AREA-PVE : Plan Végétal pour une Agriculture Respectueuse de l’Environnement en Aquitaine financé par l’Europe, l’Etat, la Région Aquitaine et l’Agence
de l’Eau Adour Garonne.
non utilisation de produits
La stratégie de désherbage la plus fréquente dans le SudOuest consiste à traiter avec des produits de prélevée
(type chloroacétamide) au semis du maïs puis à réaliser un
rattrapage en fonction de la flore adventice présente sur la
parcelle.
1
La particularité sur l’exploitation de la famille Dufréchou
est la non utilisation de ces produits de prélevée et
l’application d’une stratégie de désherbage uniquement
en post levée (avec un ou deux passages). De plus, selon
le développement des adventices et les conditions météos,
l’application est faite sur le rang.
Ainsi cette double innovation (binage avec doigt Kress
et désherbage sur le rang) permet de réduire l’Indice de
Fréquence de Traitements (ITF). L’IFT est le mode de calcul
utilisé pour mesurer la quantité de produits phytosanitaires
employés pour une culture. Pour le maïs, il s’agit de la
proportion de la dose homologuée d’herbicides, pondérée
par la surface traitée.
IFT sur l’exploitation en 2010 : 1.02
IFT en 2012 avec la bineuse à doigts Kress : 0.53
IFT de référence régional maïs : 1.78
Avec l’utilisation de la bineuse à doigts Kress, le désherbage
chimique de rattrapage est retardé au maximum.
2
Contact :
Vincent Mancini
conseiller d’entreprise
Chambre d’agriculture des Landes
Tél 05 58 85 45 10
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de traitement en pré levée
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47.2
La fraise sur
jardins suspendus
Marie-Clarisse et Patrick Jouy
La famille JOUY est spécialisée dans la production de fraises labellisées sur le site
de Barianis à Sainte-Livrade sur Lot.
Précurseuse dans le mode de conduite en jardins suspendus, l’exploitation est
maintenant pérennisée avec l’installation des enfants tout en nourrissant des projets innovants en cours.
l’exploitation
Installé en 1986, en cultures maraîchères, je me suis
orienté petit à petit vers la production de fraises en
jardins suspendus dès 1995. La première motivation
de ce changement concernait la main-d’œuvre et les
conditions de travail. En effet, il devenait de plus en
plus difficile de fidéliser et même recruter des salariés
pour les récoltes à même le sol, d’où une nécessité
d’évoluer dans les modes de production.
Aujourd’hui avec mes enfants qui prennent le relais,
toute notre production de fraises labellisées (Ciflorette
en grande partie) est conduite en jardins suspendus
sur un substrat local en écorces de pin des Landes.
La qualité du produit fini sous label est une
reconnaissance des efforts accomplis tant sur le volet
des conditions de travail que sur la gestion des intrants
et notamment la pratique de la protection biologique
intégrée à l’aide d’auxiliaires.
Famille JOUY (4 EARL)
5.3 ha de serres fraises
jardins suspendus
2 ha de pépinières de
plants (Trayplants)
40 saisonniers
20 salariés permanents
soit 26 Equivalents temps
pleins
200 à 250 tonnes de fraises commercialisées via 2
organisations de producteurs et sur les marchés.
les innovations
• Améliorer les conditions de travail
› Le système des dalles réglables en hauteur améliore
sensiblement les conditions de travail des salariés.
• Économiser le foncier.
› Toujours par le système de dalles, cela permet
d’économiser de l’emprise de foncier en densifiant la
culture par unité de surface.
• Utiliser la Protection biologique intégrée
› Depuis 2008, l’utilisation d’auxiliaires pour lutter
contre les maladies et ravageurs est systématique et se
substitue majoritairement aux produits phytosanitaires
classiques.
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Améliorer les
Economie de
conditions
foncier
de travail
Procédé quasiment unique en Europe avec seulement
3 utilisateurs de ce système de « dalles réglables » les
travaux sur la fraiseraie sont considérablement moins
pénibles qu’ auparavant.
Que ce soit pour la plantation, l’entretien ou la récolte tout
est réalisé à hauteur d’homme.
C’est un atout indéniable pour les personnels mais aussi
pour l’employeur qui parvient à fidéliser ses équipes de
travailleurs permanents et saisonniers indispensables pour
cette culture à haute valeur ajoutée.
Au final c’est la qualité du produit commercialisé qui est
recherchée et qui permet la rentabilité de l’exploitation.
Dalles réglables
en hauteur
Protection biologique
intégrée
1
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Sujet de plus en plus crucial pour l’agriculture, la préservation
du foncier et son économie sont illustrés par ces dalles
réglables.
Cet ingénieux système permet de cultiver l’équivalent de
15 plants au m² contre 10 en système classique. C’est à la
fois une économie d’emprise au sol des serres mais aussi
d’investissement sur la structure lourde.
Tous ces éléments conduisent à gagner en compétitivité
et donc à pérenniser de façon durable l’exploitation.
L’installation récente et progressive des enfants est la
preuve de la viabilité durable (économique, sociale et
environnementale) quand l’innovation est au rendez-vous
dans les filières.
Augmentation
de la densité de
plants à l’hectare
Introduction
d’auxiliaires
Initiée en 2008, pour des aspects liés à la présence des
salariés dans les serres sur les récoltes alors même qu’il est
aussi nécessaire de protéger les plantes, l’introduction de
la protection biologique intégrée permet de concilier ces
différents chantiers concomitants.
Même si les débuts ont été difficiles (méconnaissance des
interactions réelles ravageurs-auxiliaires), on peut dire
aujourd’hui que cette voie est satisfaisante malgré un coût
supérieur à l’emploi unique de produits phytosanitaires.
D’ailleurs l’exploitation est engagée dans un réseau DEPHY
de fermes du plan Ecophyto.
Avec le recul de 6 ans sur cette pratique, une diminution
notoire aux recours de produits phytosanitaires est
constatée tout en préservant la qualité des fraises produites
et le bien-être des salariés dans les serres.
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64.7
protection des cultures
itinéraires techniques a BAS NIVEAU
D'intrants phytosanitaires
L’objectif de la plateforme d’essai d’un hectare, développée par Arvalis à Sendets,
est d’évaluer des stratégies innovantes permettant de protéger efficacement le
maïs tout en réduisant l’utilisation des phytosanitaires : rotation des cultures et
désherbage localisé sont expérimentés.
les essais
Comment réduire l’utilisation des phytosanitaires ?
Quels sont les résultats et l’impact sur la culture ? Cette
question, tout maïsiculteur se la pose. L’essai mis en
place par Arvalis depuis trois ans à Castets permet
d’apporter quelques réponses sur la faisabilité ou non
de cette réduction et sur les avantages/inconvénients
qu’elle génère.
L’introduction de blé ou de soja, le désherbage en dose
réduite ou localisée sur le rang et la suppression des
insecticides sont testés depuis 3 ans sur cette parcelle.
Ces itinéraires innovants font l’objet d’un suivi complet
de la flore et des ravageurs aériens (pyrale, sésamie...)
ou du sol (taupins, scutigérelles...). L’impact sur le
rendement et la rentabilité économique sont évalués.
Christian Debèze et Gilles Espagnol - Arvalis
Le dispositif présente 3 répétitions de 8 microparcelles permettant de comparer une conduite
conventionnelle du maïs en monoculture avec des
itinéraires innovants.
les innovations
L’essai se focalise sur la réduction des herbicides et
des insecticides associée à la rotation des cultures.
Deux systèmes innovants sont mis en place :
>> Système 1 : Insecticide normal. un antigraminée et
antidicotyledone en pré-levée, complété par binage.
Anti liseron en rattrapage si nécessaire et binage
complémentaire en fonction du salissement.
>> Système 2 : 0 insecticides. un antigraminée en
désherbinage et binage.
Rotation des cultures :
>> maïs seul
>> rotation maïs / soja sur trois ans : les deux systèmes
sont expérimentés
>> rotation maïs / blé sur trois ans : système 1
uniquement
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Agro-écologie et innovation
La réponse aux nouveaux
défis de l'agriculture
Aujourd'hui, plus que jamais, l'agriculture doit faire face à de nouveaux défis
et en particulier celui de produire mieux tant en quantité qu'en qualité, tout en
portant une plus grande attention à la santé publique et à l'environnement.
Dans le cadre du Programme Régional de Développement Agricole et Rural
(programmation 2014-2020) et pour répondre aux attentes des exploitants agricoles, de la société et des orientations de la Loi d’Avenir pour l’Agriculture, les
Chambres d’Agriculture ont défini comme axe stratégique principal du contrat
d’objectifs 2014-2020 : « Accompagner les agricultures et innover, pour conjuguer performance économique et performance environnementale dans tous les
territoires, en impliquant les agriculteurs et en mobilisant tous les moyens du
développement ».
Cependant, si l'innovation existe bel et bien en ce domaine - nous l'avons constaté
notamment à travers l'opération Innov'Action 2014 en Aquitaine - le changement
peut rencontrer des résistances, telles que des freins sociologiques renvoyant les
pionniers à un risque d’isolement, peur du changement, envie ou nécessité d’en
voir les effets immédiatement… D'où l'importance de provoquer discussions et
échanges entre les agriculteurs. Ainsi dans le cadre des journées Innov'Action 2014,
4 journées portes-ouvertes ont particulièrement abordé :
• Le 5 juin à Verteillac (24), le thème du pilotage par GPS (tracteur, épandeur
d'engrais, pulvérisateur) et des cultures nouvelles (haricot vert, pomme de
terre, maïs doux...).
• Le 19 juin à Saint Cricq Villeneuve (40), le maïs irrigué au goutte-à-goutte.
• Le 5 juin à Maslacq (64), les résultats d'essais relatifs à la culture du blé,
l'intérêt dans le cadre d'un assolement diversifié et la rotation des cultures.
• Le 11 juin à Araux (64), l'intérêt agronomique du colza associé dans le cadre
d'un assolement diversifié.
Assurer la transition vers l'agro-écologie
L'agro-écologie, comme l'innovation, se retrouvent au centre de toutes les
attentions, que ce soit de la part des professionnels ou des pouvoirs publics.
L'émergence de solutions nouvelles doit permettre de rendre nos systèmes
agricoles plus durables et résistants aux aléas. L'agro-écologie, caractérisée
par la recherche de diversification, d’autonomie et de complémentarité entre
productions, apparaît naturellement comme un bon référentiel. C'est ainsi que
dès 2013, le ministère de l'Agriculture a lancé le Projet Agro-Ecologique pour la
France (www.produisons-autrement.fr), qui s'articule autour de 3 axes :
1 – Connaître et capitaliser : « Regrouper, structurer et compléter les expériences
et les connaissances en matière d’agro-écologie ».
2 – Diffuser et former : « Organiser et amplifier les capacités de diffusion, en
s’appuyant sur la diversité des acteurs dans le domaine de la formation et de
l’accompagnement technique ».
3 – Inciter : « Inciter individuellement et collectivement les agriculteurs à se convertir
à de nouvelles pratiques et à les maintenir dans la durée ».
Plus récemment, la DRAAF Aquitaine a travaillé sur un projet d'actions pour la
mise en œuvre d'un Plan aquitain d'Agro-Ecologie. Dans le cadre d'une démarche
visant à assurer la transition du plan Ecophyto vers le Plan Agro-Ecologie, l'objectif
est de disposer de données consolidées démontrant, par l'exemple, la faisabilité
et l'intérêt de la démarche agro-écologique et d'aider aux choix pour parvenir à
assurer une transition vers l’agro-écologie dans les meilleures conditions.
Sommaire
Fiches témoignage
40.4 / Maïs irrigué au goutte
à goutte
Bruno Cabé à Saint Cricq Villeneuve (Landes)
24.2 / Guidage par GPS
et cultures nouvelles
Sébastien Maigne à Verteillac (Dordogne)
64.3 / Diversification.
Choisir sa céréale à paille
Essais mis en place par Euralis à Castétis
(Pyrénées-Atlantiques)
64.6 / Colza associé
J.-M. Couturejuzon à Araux
(Pyrénées-Atlantiques)
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40.4
Maïs irrigué
au goutte à goutte
Bruno Cabé
Agriculteur sur la commune Saint Cricq Villeneuve, Bruno Cabé irrigue une parcelle de maïs avec un système de goutte-à-goutte enterré dans le cadre d’un essai
d’irrigation conduit par la Chambre d’agriculture des Landes.
J’ai plusieurs systèmes d’irrigation pour mes productions
végétales : pivot, enrouleur, couverture intégrale. J’ai même
déjà testé une couverture intégrale enterrée, mais la formule n’était pas fiable.
Mon exploitation est située sur les bassins versants du
Midou et du Ludon réalimentés, considérés comme déficitaires en eau durant la période estivale. Le quota d’eau
attribué est de 1 600 m3 par hectare ce qui ne répond pas
aux besoins d’irrigation du maïs dans cette zone en année
normale. Il faut donc gérer l’irrigation au plus juste.
En 2012, j’ai été intéressé par cet essai de maïs irrigué par
goutte-en-goutte enterré car c’est à priori un système qui
permet d’économiser de l’eau, ce qui est très important
pour mon exploitation.
De plus, je pratique depuis 6 ans le semis direct, particulièrement adapté à ce type d’installation enterrée. Les
résultats obtenus les deux premières années sont très
encourageants. Toutefois en 2013, l’été sec n’a pas permis
à l’azote de se diffuser aux racines par le goutte-à-goutte,
comparé à la parcelle sous pivot. En 2014, l’installation
d’une pompe doseuse permettra de réaliser la fertigation
azotée pour répondre à cette problématique en valorisant
au mieux l’azote apporté.
Avec le temps, il restera à voir la pérennité du matériel
prévue pour 20 ans.
l’exploitation
Gaec des Mondines
Main d’œuvre : 2 associés
ASSOLEMENT 2013
SAU : 210 ha
150 ha maïs
23 ha soja
8 ha orge
9,5 ha maïs pop corn
10 ha prairie
10 ha jachère
Productions animales :
21 000 pintades
5 000 poulets fermiers
Divers :
› irrigation de l’ensemble des productions végétales
› Bruno Cabé est président de l’Association Syndicale Autorisée Saint Cricq Villeneuve (structure collective d’irrigation
regroupant 9 irrigants pour 196 ha irrigués) et vice-président
de l’AGIL (Association de Gestion de l’Irrigation Landaise)
les innovations
• Irrigation par un système de goutte-à-goutte
enterré d’une parcelle de maïs de 1,3 ha en
comparaison à une parcelle attenante de 8,8 ha
irriguée par pivot.
Cet essai mis en place en 2012 par la Chambre
d’agriculture des Landes est unique en Aquitaine.
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Irrigation du maïs avec un système
de goutte-à-goutte enterré
Le suivi depuis 2012 de cet essai montre une économie
d’eau moyenne de 24% comparé à une irrigation sous pivot
et une économie d’énergie de l’ordre de 16% par rapport à
un pivot et 50% par rapport à un enrouleur. Ces résultats
similaires les deux premières années de l’essai devront être
confirmés par un suivi durant au moins 5 années.
L’installation de ce type de goutte-à-goutte enterré avec de la
gaine spéciale grandes cultures nécessite impérativement pour
l’agriculteur d’appliquer des techniques culturales simplifiées.
A noter que le coût d’ une installation de goutte-à-goutte
enterré est de l’ordre de 3 500 à 4 000 €/ha.
chantier
d’installation
Tranchée du réseau
d’alimentation
(polyéthylène souple
diamètre 50)
Enfouissement
des gaines à 33 cm
de profondeur
soit 10 km de
gaines/ha
Vanne air
Compteur
Gaine
goutte-à-goutte
reliée au réseau
d’alimentation
2
Cet essai est mis en place dans le cadre de l’appui
technique aux irrigants d’Aquitaine.
Contact :
Julien Rabe
conseiller gestion de l’eau
Chambre d’agriculture des Landes
Tél 05 58 85 45 30
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Electrovanne
de régulation
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Le tém lteurs
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24.2
GUIDAGE PAR GPS
et CULTURES NOUVELLES
Sébastien MAIGNE
L’exploitation agricole est située à Verteillac. Elle produit des céréales et des
cultures légumières sur 120 hectares. Le chef d’exploitation a également développé
une activité d’entrepreneur de travaux agricoles avec tous types d’interventions, de
la préparation à la récolte (EURL Sebma). Sébastien MAIGNE est installé depuis 2008
dans le cadre de la DJA.
l’exploitation
Quand je me suis installé, j’ai cherché à développer une valeur
ajoutée supplémentaire sur l’exploitation qui n’avait pas de
possibilité de s’agrandir. C’est comme ça que j’ai développé
mon activité d’entrepreneur. Depuis l’année dernière, je me
suis intéressé à la culture de légumes. Pour sécuriser la vente,
je suis sous contrat dès la mise en production et je bénéficie
d’une caisse de péréquation du groupement auquel j’adhère.
Les légumes représentent un bon précédent à céréales et ils
demandent une irrigation décalée par rapport au maïs.
Pour le guidage par GPS, l’idée était de s’équiper en
matériel performant, gagner en confort de travail et en
productivité. Grâce au guidage GPS, on améliore l’impact sur
l’environnement en évitant les doublons d’application de
produits.
Statut : EARL Maigne
Main d’oeuvre : 1, 5 UTH
Un salarié à mi-temps depuis 2014
ASSOLEMENT 2014
- Maïs irrigué : 30 ha
- Haricot : 16 ha
- Maïs sec : 10 ha
- Pomme de terre : 15 ha
- Maïs doux : 6 ha
- Blé (semence) : 33 ha
- Colza : 10 ha
Système d’irrigation : une partie sur le réseau Dronne et une autre
partie sur forage avec une réserve, arrosage par enrouleur équipé
d’une carte SIM, système d’alerte par SMS pour les défaillances.
Fertilisation : échange paille/ fumier jusqu’en 2012. Actuellement,
fertilisation essentiellement minérale et utilisation de ses pailles.
Groupement de producteurs et structure de commercialisation :
UNIPROLEDI, et un opérateur commercial espagnol pour la pomme
de terre.
les innovations
• Agriculture de précision : guidage par GPS
› Impact sur la triple performance économique, technique et environnementale.
• Cultures nouvelles
› Diversification avec des productions légumières en région céréalière.
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AGRICULTURE DE PRÉCISION /
guidage par GPS
Objectifs :
- Optimiser l’épandage d’engrais et les traitements
phytosanitaires.
- Réaliser des économies d’intrants.
- Limiter l’impact sur l’environnement.
- Améliorer le confort de travail.
Principe :
Système de guidage embarqué permettant la commande de
la direction du tracteur, ainsi que la gestion des ouvertures
et des fermetures automatiques des tronçons.
Technologies existantes :
On utilise les signaux GSM (américain) et GLONAFF (russe)
avec 3 niveaux de précision différents :
- SF1 (signal basique) avec précisions à 10 – 20 cm
- SF2 : 5 – 15 cm
-Rtk : 2 à 5 cm
Utilisation : 2 ans d’antériorité
CULTURES NOUVELLES
Haricot
Début en 2013 : 14 ha
Maïs doux : 6 ha
1ère année en 2014
Pomme de terre : 15 ha
1ère année en 2014
Avantages :
- Marge brute prometteuse.
- Remplir l’obligation de diversité d’assolement exigée dans
la nouvelle PAC avec introduction de ces cultures légumières.
Alternatives intéressantes au maïs sur des parcelles ne
pouvant pas porter des céréales à paille.
Limites :
Nécessité de disposer de l’irrigation.
Matériel spécifique pour le semis et la récolte.
Solution : recours à la CUMA du groupement.
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64.3
diversification
choisir sa céréale à paille
L’objectif de l’essai conduit par Euralis en partenariat avec Arvalis est d’identifier
les variétés de blé adaptées à la région, au regard des conditions pédo-climatiques
locales afin de permettre aux agriculteurs de choisir les variétés sur la base de
références locales. Les essais mis en place par Euralis sont situés à Castétis.
Les contextes économiques et réglementaires,
notamment avec la nouvelle politique agricole
commune, vont faire évoluer les assolements et
favoriser la diversification des cultures. Si le maïs
reste un atout majeur pour les exploitations du
département, d’autres cultures comme les céréales à
paille présentent des avantages.
Les essais sur les variétés de blé sont majoritairement
conduits en dehors de notre région. Notre climat est
humide. Nous avons besoin de références locales. C’est
pourquoi, en partenariat avec Arvalis, nous avons mis
en place cet essai sur les variétés de blé tendre afin
d’évaluer, dans les conditions pédo-climatiques locales,
le potentiel de chacune d’entre-elles. Nous voulons
ainsi positionner les céréales selon les secteurs et
proposer aux agriculteurs des préconisations fiables.
A côté de l’essai, nous avons réalisé une vitrine
variétale sur l’orge, triticale et seigle afin de compléter
nos références.
Pascal Lalanne, responsable agronomie. Euralis
les essais
Sur cette plateforme d’essais développée par Euralis et
Arvalis, vous trouverez :
35 variétés de blé tendre d’hiver
5 variétés d’orge d’hiver
4 variétés de triticale
1 variété de seigle hybride
La résistance aux maladies des variétés est
particulièrement évaluée puisque le dispositif présente
4 répétitions : trois traitées et une non traitée.
Outre ces essais variétés, figurent aussi un témoin non
traité, un essai de traitement de semence et un essai de
starter sur céréales à paille.
Impact sur la triple performance
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64.6
colza associé
Jean-Marc COuturejuzon
Semer du colza associé à un mélange de légumineuses : c’est l’expérience que
mène Jean-Marc Couturejuzon, installé à Araux, depuis cet automne. Couverture du
sol et apport d’azote ont motivé son choix.
Rotations et cultures intercalaires, techniques
culturales simplifiées, autonomie alimentaire... J’ai
réfléchi à un système très global qui doit me permettre
de produire un maximum de cultures de vente telles
que maïs, blé, colza, orge, luzerne et de valoriser le
reste via les bovins viande.
Mes objectifs ? Maîtriser les techniques de semis
direct, et rechercher l’optimum sur des sols à faibles
potentiels de production. J’ai depuis 2012 supprimé le
labour qui, selon moi, destructure le sol. Avant le semis
de maïs par exemple, j’utilise une bêche roulante. Ou
alors, je sème directement dans le couvert de méteil et
d'applique dans la foulée du glyphosate à dose réduite
pour détruire la végétation en place.
Avec la suppression du labour, la rotation des cultures
et leur diversification sont indispensables.
A l’automne dernier, j’ai tenté un semis de colza associé
à un mélange de légumineuses. Le principe est de
couvrir le sol sans trop concurrencer les jeunes colza.
Les légumineuses gèlent en hiver et, au printemps,
fournissent de l’azote à la culture.
les innovations
Implantation de colza associée à des légumineuses
>> éviter le salissement,
>> éviter un désherbage,
>> fertiliser le sol.
l’exploitation
ASSOLEMENT 2013/2014
55 ha maïs grain
8 ha maïs doux
13,5 ha blé
11 ha orge
11 ha colza + 3 ha colza
associé
Cheptel 2013
24 mères dont
18 Blondes d’Aquitaine
6 Aubrac
4 ha luzerne
5,5 ha féverole
2 ha avoine
23,5 ha prairies temporaires
Cultures
Sols à faible potentiel
de production
Sans labour depuis 2012
Semis direct sous couvert
Jean-Marc Couturejuzon adhère
à l’agroréseau de la Chambre
d’agriculture des PyréénesAtlantiques
agritaine
dossiers
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colza
associé
Le sol a été préparé avec un décompacteur Agrisem de 3 m
puis deux passages de la bêche roulante (5m).
Le semis du colza a été réalisé en septembre 2013 avec un
semoir Unidrill de 3m.
Le semis a été réalisé à 3 kg /ha de colza PRW29 et
25 kg de plantes compagnes composées d’un mélange
de légumineuses : 25% de vesce, 25% de gesse, 25% de
fenugrec, 25% de lentilles.
Végétation au
20 novembre
2013
Les légumineuses, en se développant à l’automne, couvrent
le sol et le colza est préservé des mauvaises herbes. On
économise un désherbage.
Avec l’hiver doux de cette année 2014, la vesce est restée
en place. Mais cela ne pose pas de problème. Le tri sera
effectué à la récolte. Et cela nous donne la possibilité de
récupérer la semence.
Les légumineuses sont détruites pendant l’hiver et
restituent de l’azote, ce qui génère une économie de
fertilisation : on considère que les légumineuses apportent
30 U d’azote.
Végétation
au 21 mars
2014
1
2
Retrouvez les témoignages Innov’Action sur :
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3
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Végétation
au 13 février
2014
agritaine
dossiers
NUMERO 38
DÉCEMBRE 2014
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Innover pour assurer l'autonomie
des élevages aquitains
L'évolution du contexte économique (explosion des prix du carburant,
des engrais, des concentrés...) et des exigences environnementales
et sociétales (qualité de l'eau, confort animal, qualité des produits)
conduisent à repenser les systèmes d'exploitation d'élevage aquitains.
Dans un contexte régional, où le maïs est au centre du système fourrager, les
éleveurs sont devenus dépendants d'approvisionnements en foin et en sources
protéiques (tourteaux...) de plus en plus coûteux. Ainsi, reconquérir l'autonomie
protéique et fourragère apparaît comme un enjeu fort pour la pérennité des
exploitations agricoles d'Aquitaine.
Pour répondre à cette problématique, plusieurs solutions ont été abordées dans
le cadre des portes-ouvertes Innov'Action :
• Implantation de fourrages riches en protéines faciles à implanter et à récolter afin de diminuer le recours systématique aux aliments correcteurs du
commerce qui rééquilibrent la ration en protéines mais pèsent sur le coût
de production. Cette thématique a été notamment abordée lors de la porteouverte organisée au lycée agricole de Bazas (exemple du méteil), ainsi
que lors des visites de l'exploitation de Christine et Christian BIDEGARAY à
Bidarray (exemple de la luzerne) et de la ferme du lycée des métiers de la
montagne d'Oloron (exemple de l'association luzerne-dactyle).
• Augmentation de l'herbe dans l'assolement et dans les rations en substitution du maïs et mise en place du pâturage tournant. Cette thématique a été
abordée lors de la visite de l'exploitation de Jean-Pierre PLANTE à Port de
Lanne où les terres à faible potentiel en maïs ont été converties en prairies
et gérées par le pâturage tournant.
• Implanter des idéotypes prairiaux locaux adaptés aux milieux et aux pratiques
afin d'assurer la pérennité des prairies. Cette thématique a été abordée lors
de la visite de la ferme du lycée des métiers de la montagne d'Oloron où
des espèces emblématiques de la zone montagne sont travaillées dans le
but d'entretenir une flore complexe dans les prairies.
L'augmentation du coût de l'alimentation amène également à innover pour ajuster
les apports aux besoins réels des animaux. Pour répondre à cette problématique,
l'automatisation de l'alimentation a été traitée dans le cadre de deux portes-ouvertes Innov'Action :
• Installation d'un distributeur automatique de concentrés en salle de traite
avec lecture électronique pour ajuster les apports de concentrés aux besoins
réels des brebis pour la production de lait.
• Installation d'automates de distribution d'aliments pour la phase croissance
et finition de canards prêts à gaver.
Favoriser les projets communs innovants
Pour poursuivre les échanges engagés sur ces sujets lors des journées Innov'Action 2014, les Chambres d'agriculture d'Aquitaine et la Région Aquitaine ont
organisé un séminaire sur l'autonomie fourragère des exploitations agricoles, le
17 novembre 2014, à Bordeaux Sciences Agro. La journée a réuni près de 50 participants : professionnels, conseillers des Chambres d'agriculture, coopératives,
lycées agricoles, instituts... Dans le cadre d'ateliers, les participants ont travaillé
à préfigurer des projets collectifs innovants sur les enjeux suivants :
- entretien des prairies et optimisation des récoltes,
- pâturage (notamment méthodes de pâturages tournants),
- comment favoriser le développement des légumineuses en Aquitaine ?
- comment développer l'utilisation des cultures dérobées dans les élevages
aquitains ?
Les actes du colloque seront prochainement diffusés dans l'objectif de favoriser
l'émergence de projets communs innovants répondants aux besoins des exploitations agricoles d'Aquitaine.
Une seconde journée sur l'autonomie protéique des exploitations agricoles est
prévue début 2015.
Sommaire
Fiches témoignage
33.4 / A la recherche de l'autonomie
protéique
Lycée agricole Terres de Gascogne de Bazas
(Gironde)
40.2 / Conduite d'un pâturage
dynamique
Jean-Pierre Planté à Port de Lanne (Landes)
40.3 / Nouvelle génération de
bâtiments pour canards
prêt à gaver
Christophe Clavé à Eyres Moncube (Landes)
64.1 / Automatiser la distribution des
concentrés
Christine et Christian Bidegaray, Gaec Ihusu,
Maison Intzaittipia à Bidarray
(Pyrénées-Atlantiques)
64.2 / Créateur de biodiversité
Ferme du Lycée des métiers de la montagne
d'Oloron à Oloron-Sainte-Marie
(Pyrénées-Atlantiques)
64.5 / Transformation agro-alimentaire
Halle technologique du Lycée agricole
de Montardon (Pyrénées-Atlantiques)
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dossiers
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3
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Le tém lteurs
u
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33.4
à l a r e c h e rc h e d e
l ’ au t o n o m i e p ro t é i q u e
EPLEFPA DE BAZAS
Exploitation en élevage bovins viande / volailles située en sud-Gironde à Bazas.
Marc Bassery, vous êtes responsable de l’exploitation
du Lycée Agricole de Bazas, pourquoi toutes ces expérimentations sur les fourrages riches en protéines ?
Tout simplement parce que nous avons un troupeau de race
bazadaise que nous devons alimenter essentiellement avec
des fourrages stockés. Etant situés en zone péri-urbaine de
Bazas, nous disposons de bien peu de surfaces pâturables
disponibles. Nous alimentons le troupeau avec du foin et
des céréales ensilées ou aplaties. Malheureusement, les
foins de prairies permanentes sont d’une manière générale
assez pauvres en matières protéiques et les céréales très
pauvres ! Le recours systématique aux aliments correcteurs
du commerce est certes un moyen efficace et pratique pour
rééquilibrer les rations mais notre coût de production en
prend un sacré coup !
C’est pourquoi, en liaison avec l’Institut de l’Elevage et la
Chambre d’agriculture, nous avons tenté d’implanter des
fourrages plus riches en protéines tout en restant suffisamment productifs et résistants à la sécheresse estivale.
Le méteil a été une réussite puisqu’il est assez facile à
implanter, bénéficie des apports pluvieux de l’hiver et est
récolté avant l’été. Sa valeur alimentaire est relativement
intéressante. Nous avons tenté la luzerne : les résultats
étaient plutôt bons mais sa récolte est délicate et elle
n’aime pas du tout l’excès d’eau.
En revanche, des mélanges à base de Ray-Grass italien ou
hybride associés à des légumineuses genre trèfles nous paraissent assez prometteurs... Les premiers résultats seront
connus à l’automne 2014 et des essais d’introduction dans
des rations d’engraissement débuteront aussi à l’automne.
les innovations
• Plus d’autonomie protéique
• Une réussite : le méteil
• La luzerne : une culture délicate en zone humide
• Des mélanges aux résultats prometteurs
l’exploitation
Typologie : Lycée Agricole
Responsable de l’exploitation : Marc Bassery
Main d’œuvre : 2,5 UTH
SURFACE AGRICOLE UTILE
- Triticale : 10 ha (majoritairement auto-consommé)
- Maïs grain : 10 ha (prévu pour la vente)
- Sorgho fourrager : 7 ha (ensilage)
- Prairies temporaires : 15 ha (riches en légumineuses)
- Prairies permanentes : 97 ha
Troupeau bovins viande
Volailles
60 mères bazadaises en
production de vaches
de boucherie, bœufs,
broutards et reproducteurs
Environ 26 000 poulets,
pintades, chapons par an
2 bâtiments
agritaine
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Une réussite : le méteil
Plus d’autonomie
protéique
En élevage bovin, le déficit protéique est récurent dans les
zones d’élevage où la production herbagère est soumise aux
aléas climatiques (déficit hydrique d’été). Généralement, celuici est compensé par l’achat d’aliments concentrés riches en
protéines (à base de soja majoritairement) : solution facile et
efficace mais qui impacte sérieusement les coûts de production.
A titre expérimental et en liaison avec l’Institut de l’Elevage, la
Chambre d’agriculture de la Gironde tente depuis bientôt une
dizaine d’années d’introduire des cultures fourragères riches en
protéines faciles à implanter et faciles à récolter.

Champ de
luzerne
Le méteil, mélange à base de céréales d’hiver, de vesce et de
pois fourragers, offre l’avantage de produire de la végétation
en hiver (hors période de sécheresse) pour une récolte de
printemps. C’est une culture économe en intrants qui ne
nécessite pas ou peu d’apport d’azote et qui ne nécessite pas
de traitements phytosanitaires.
Le méteil a l’avantage de libérer la terre pour un semis de maïs
précoce ou bien de sorgho tout en laissant un sol bien structuré
grâce à la variété et à la densité des systèmes racinaires
implantés.
La valeur alimentaire de ce fourrage dépend de la proportion
de protéagineux dans le mélange récolté mais permet
généralement de couvrir les besoins d’une vache en gestation
par exemple, c’est donc un aliment équilibré et facile d’utilisation.
Les rendements sont assez fluctuants mais varient de 5 à
10 T de MS/ha.

Champ
de
méteil
La luzerne : une culture
délicate en zone humide
L’implantation de luzerne fut également tentée avec succès
malgré des terres assez acides (environ PH 5 à 5,5). Cette
légumineuse qui bénéficie d’une excellente réputation,
nécessite des besoins en eau assez importants ce qui la
« freine » de manière significative en période estivale. A Bazas,
ce sont 3 voire 4 coupes maxi qui peuvent raisonnablement être
attendues pour des rendements avoisinant les 8 T de MS/ha.
Malheureusement, l’hiver 2013/2014 excessivement pluvieux
a montré les limites de la résistance de la luzerne à l’excès
d’eau puisqu’une bonne partie des pieds a tout bonnement
disparu. C’est donc un handicap majeur dans les zones à sols
hydromorphes. En revanche, l’introduction de luzerne en foin ou
en enrubanné dans la ration des vaches allaitantes a démontré
une excellente appétence tout en réalisant une sérieuse
économie d’aliments complémentaires achetés.

1
Des mélanges aux
résultats
prometteurs
Durant l’automne 2013, des
semis de mélanges fourragers
(graminées et légumineuses
telles que trèfle incarnat,
trèfle violet, trèfle blanc...) ont
été implantés avec succès et
devraient «tenir» 2 à 3 ans.
Les rendements de la première
récolte sont encourageants
tant en quantité qu’en qualité.

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3
Réalisation : Chambres d’agriculture d’Aquitaine
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40.2
Conduite d’un
pâturage dynamique
Jean-Pierre Planté
Eleveur de vaches Blonde d’Aquitaine à Port de Lanne, Jean-Pierre Planté
pratique le pâturage tournant au rythme de 2 à 3 jours par parcelle.
l’exploitation
Depuis 2013, j’ai mis en place le pâturage tournant sur
mon exploitation. Au fil des ans, j’ai converti en prairie,
des terres à faible potentiel en maïs. Je valorise au mieux
ces prairies avec des récoltes précoces et/ou du pâturage
dynamique avec 5 à 8 parcelles par lot d’animaux.
Depuis maintenant deux campagnes, mon parcellaire
a été découpé. Je fais des lots de 15 à 20 animaux
auxquels j’affecte 20 à 25 ares par UGB au printemps et
je double cette superficie par UGB en été.
Chaque lot tourne tous les 2 à 3 jours sur une parcelle.
Je constate qu’avec ce pâturage dynamique, les animaux
sont plus calmes. L’herbe a pris plus de place dans mon
assolement et par conséquent dans mes rations, en
substitution du maïs. La santé de mes animaux semble
s’en ressentir.
Earl Planté
1.5 UTH
ASSOLEMENT 2013
49 ha prairies
22 ha maïs
Productions animales :
50 vaches de race Blonde
d’Aquitaine
15 génisses par an
Auparavant, je fonctionnais avec du pâturage libre non
maîtrisé. J’observais beaucoup plus de gaspillage et
l’herbe était moins appétante au fur et à mesure de la
saison.
Le rendement de mes prairies s’est amélioré.
les innovations
• Pâturage tournant tous les 2 à 3 jours par
parcelle
• Clôtures avec câbles tendus et piquets tous
les 20 m
• Récolte précoce de l’herbe pour l’ensilage
agritaine
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Pâturage
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Clôtures
tournant
câbles tendus
Le pâturage tournant est bien adapté à la gestion de l’herbe
au printemps. Il permet d’exploiter l’herbe au bon stade,
d’éviter le gaspillage, tout en favorisant la pousse.
La rotation se déroule à un rythme rapide de 2 ou 3 jours
par parcelle.
L’entrée sur la pâture s’effectue à une hauteur de 10 à
12 cm et le sortie de pâture à 5 cm (quand l’herbe arrive à
hauteur du talon de la botte).
Ainsi le retour sur la même parcelle a lieu entre 21 et
24 jours.
Dans la rotation au printemps, si on dépasse 15 cm de
hauteur d’herbe, les parcelles doivent être réservées pour
la fauche.
Ce type de clôture facile à mettre en œuvre permet
d’espacer les piquets tous les 20 à 25 m. Les ressorts
procurent une bonne élasticité des câbles et ainsi en cas de
franchissement les fils se remettent en place sans dégâts.
Les piquets d’angle doivent être particulièrement robustes
car ils supportent toute la tension des câbles soit 200 kg.
Les piquets intermédiaires sont de format plus réduit.
Il est nécessaire de bien positionner les points d’eau afin de
desservir toutes les parcelles du paddock.
Un repère
simple :
1 cm d’herbe
=
100 kg MS / ha
Cartographie (réalisée par la Chambre d'agriculture) du
découpage de la prairie en 8 parcelles chez JP Planté
Récolte précoce
La qualité de l’herbe évolue tout au long du cycle de la pousse.
Au fur et à mesure que l’herbe vieillit, la proportion de tiges et
de feuilles moins digestes s’accroît au détriment de la valeur
alimentaire tant sur le plan de l’énergie que des protéines.
Le rendement en énergie et en protéine est maximal au
stade début épiaison. A partir de ce stade, la perte de valeur
s’accélère pour tomber, pour une graminée, à 50% à la
floraison.
1
2
Selon les espèces et selon les années, le début d’épiaison
est atteint entre le 15 avril et le 10 mai pour la plupart des
graminées présentes sur le département des Landes.
La récolte des prairies en ensilage fin avril-début mai, au
lieu d’une récolte en foin en
juin, permet à l’éleveur d’économiser l’équivalent d’une tonne
de tourteaux de soja par hectare.
Contact :
Didier Lahitte
conseiller bovins viande
Chambre d’agriculture des Landes
Tél 05 58 85 45 25
3
A cette période, les fenêtres
météo étant limitées, la récolte
par ensilage est à privilégier
pour son intérêt très fort sur la
teneur en protéine.
Retrouvez les témoignages Innov’Action sur :
www.innovaction-agriculture.fr/aquitaine.html
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Réalisation Chambre d’agriculture : CA des Landes - © CA des Landes et Tarn - Création graphique : www.welko.fr - Edition : avril 2014
de l’herbe
agritaine
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3
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oignag
Le tém
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ulteur
d’agric
ants !
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40.3
Nouvelle génération de
bâtiments pour canards
prêtS à gaver
cHRISTOPHE cLAVÉ
Agriculteur sur la commune de Eyres Moncube, Christophe Clavé produit, depuis
2013, 28 000 canards prêts à gaver par an en moyenne avec un système de
bâtiments automatisés.
l’exploitation
En 2012, j’ai pris la décision d’arrêter la production de
bovins lait. J’ai voulu conserver sur mon exploitation un
élevage afin de valoriser mes prairies. Je me suis orienté
vers l’élevage de palmipèdes gras sous Identification
Géographique Protégée Sud-Ouest.
Pour cela, j’ai opté pour un système basé sur une
canetonière automatisée pour le démarrage des
animaux et un bâtiment de croissance avec automate
d’alimentation pour les phases de croissance et finition.
C’est en visitant les installations d’un autre éleveur
déjà équipé d’un automate de distribution d’aliment
piloté par informatique que j’ai pu apprécier la facilité
d’entretien et de prise en main du matériel. J’ai validé
ainsi ma décision pour ce système qui convenait
totalement à mes attentes notamment au plan de
l’organisation du travail. Moins gourmand en maind’œuvre, il me permet de conduire seul, ce nouvel
atelier.
De plus, j’ai bénéficié, pour financer ces investissements,
des aides de l’Europe, de l’Etat, du Conseil Régional
d’Aquitaine et du Conseil Général des Landes, dans le
cadre des programmes AREA-PMBE et PPE *.
* AREA- PMBE : Plan de Modernisation des Bâtiments d’Elevage
pour une Agriculture Respectueuse de l’Environnement en Aquitaine
AREA- PPE : Plan de Performance Energétique
Earl Chantalaoude
Main d’œuvre : 1 UTH avec appel à de la main d’œuvre
occasionnelle pour l’attrapage des animaux
ASSOLEMENT 2013
35 ha maïs grain
5 ha parcours
Productions animales :
6 à 7 bandes de 4 500 canards
prêts à gaver produits par an
Installation :
› phase de démarrage des animaux dans une canetonière
de 487 m², avec un accès à un pré-parcours quand les
conditions climatiques le permettent
› puis transfert des animaux vers un bâtiment de 603 m²
équipé d’un automate de distribution d’aliment ; accès à un
parcours extérieur de 1,5 ha minimum par lot
les innovations
• Automatisation complète des deux bâtiments de
démarrage et de croissance au niveau de l’abreuvement,
de l’alimentation et de l’ambiance.
• Gestion totale de l’alimentation à l’intérieur.
• Automate de distribution de l’aliment pour
la phase croissance et finition des animaux.
agritaine
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NUMERO 38
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Automatisation
complète de l’élevage
L’automatisation concerne les deux bâtiments (démarrage
et croissance) qui gèrent l’alimentation, l’abreuvement et
l’ambiance à l’intérieur des installations et donc le bien-être
des animaux.
Cette automatisation complète de l’élevage engendre
également un gain de main-d’œuvre intéressant et permet
donc à l’agriculteur de pouvoir conduire seul son atelier de
canards prêt à gaver de 4 500 animaux par bande.
PAGE 30
Alimentation totalement
à l’intérieur
Cette gestion intérieure de l’alimentation permet d’une part
de ne pas avoir de circulation des tracteurs sur les parcours
et ainsi d’éviter la création de zones de bourbier. De plus,
la pression en azote et phosphore sur les parcours est
réduite par rapport à un parcours classique compte tenu que
les temps de présence des animaux à l’intérieur sont plus
importants.
Bâtiment de
Bâtiment
croissance des
pour le démarrage
animaux
des animaux
Automate de
Le recours à un automate de distribution d’aliment permet
un meilleur suivi de la consommation alimentaire et du gain
de poids de l’aliment consommé.
Avec cet appareil, les rations journalières distribuées aux
animaux peuvent être programmées. De plus, on constate
une diminution du gaspillage des animaux conduisant à un
gain alimentaire et économique.
Auges
d’alimentation
1
2
Contact :
Nathalie Castetbon
conseillère Palmipèdes
Chambre d’agriculture des Landes
Tél 05 58 85 45 25
3
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distribution de l’aliment
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Le tém lteurs
u
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innov
64.1
automatiser la distribution
des concentrés
Christine et Christian Bidegaray
Située sur la commune de Bidarray, cette exploitation est typique des côteaux du
Pays Basque avec ses ateliers ovins lait (400 brebis de race Manex tête rousse en
AOP Ossau-Iraty) et bovins viande (27 vaches de race Blonde d’Aquitaine) sur une
SAU hors parcours de 53 ha. Cet élevage sélectionneur ovins lait mixte livreur non
transhumant fait partie du socle national de fermes de référence.
Lorsque je me suis installé en 1995, l’exploitation
détenait déjà 2 troupeaux ovins lait et bovins viande.
Pour financer les investissements nécessaires à la
modernisation de l’outil de production, je me suis
engagé dans la voie de l’amélioration génétique des
brebis pour augmenter la productivité laitière et
l’efficacité de mon atelier principal. Je me suis engagé
en contrôle simplifié en 2000 puis en contrôle officiel
en 2009. L’apport de génétique et la mise en place
d’une conduite en lots des brebis m’ont permis de
doubler les volumes de lait produits. Pour améliorer
l’autonomie protéique de l’atelier, j’avais dès 1996
implanté 2 ha de luzerne, surface que j’ai décidé de
doubler en 2010.
Les volumes de lait chutaient de façon importante
après la 1re pesée de lait. Cette chute montre que les
meilleures brebis étaient sous alimentées alors que
les brebis les moins bonnes engraissaient car trop
nourries. Dans un premier temps, nous avons fait des
lots d’animaux en bergerie puis rapidement nous nous
sommes orientés vers la valorisation de l’identification
électronique en salle de traite avec la mise en place d’un
distributeur automatique de concentrés permettant de
distribuer l’aliment à chaque brebis en fonction de ses
réels besoins de production.
l’exploitation
Statut : GAEC familial
Main d’oeuvre : 1,65 Umo exploitants
ASSOLEMENT 2013
43,80 ha de prairies
permanentes
4 ha de luzerne
1 ha de prairie temporaire
Cheptel 2013
330 brebis et 70
antenaises
27 vaches allaitantes
4,3 ha de maïs grain
46 ha de landes et parcours
privés
Production :
102 000 litres de lait
vendus dans le respect du
cahier des charges de l’AOP
Ossau-Iraty
Exploitation engagée dans la démarche AOP Ossau-Iraty
les innovations
Le distributeur automatique de concentré en salle
de traite : adapter les apports à l’hétérogénéité du
troupeau
>> Ajuster les apports de concentré aux capacités de
production et donc aux besoins réels des brebis.
>> Améliorer la productivité laitière globale du
troupeau.
>> Maîtriser l’état corporel des brebis pour de
meilleurs résultats à la reproduction.
Implantation de luzerne : réduire la dépendance aux
protéines achetées
>> Accroître l’autonomie protéique de l’exploitation et
réduire ainsi la dépendance aux achats extérieurs.
agritaine
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distributeur automatique
implanter de
Dans notre recherche d’amélioration des résultats nous
avons commencé par faire des lots en bergerie (laitières
/ moins laitières).
Suite à des problèmes de santé en 2010 nous nous
sommes équipés en 2011 d’un chevrier pour automatiser
la distribution de concentrés en bergerie sur les tapis
d’alimentation. Cette installation nous a permis de gérer
2 lots de brebis.
L’objectif de la luzerne est surtout de diminuer la
dépendance vis-à-vis des achats extérieurs et améliorer
ainsi l’autonomie fourragère de l’exploitation.
de concentrés
Pour affiner le travail nous avons équipé la salle de traite
d’une stalle neuve avec lecture électronique. Ce matériel
permet de lier la distribution des aliments à la productivité
laitière. Grâce au DAC, le distributeur automatique de
concentrés, on a la possibilité de passer de 2 rations en
bergerie à 7 autres rations en salle de traite. Concrètement,
fin avril, certaines brebis sont à 0 g de maïs et d’autres à
550 g en fonction de leurs besoins calculés.
Avec 30 brebis de moins à la traite par rapport à la
campagne précédente, le litrage cumulé à même date
est identique. L’objectif est également de mieux
complémenter les brebis dont la note d’état corporel le
nécessite et d’obtenir à terme de meilleurs résultats en
reproduction. Toutefois, nous n’avons pas encore assez de
recul sur ce point.
la luzerne
Quand une prairie temporaire produit 10 t de matière sèche
par an, une parcelle de luzerne me permet d’en récolter
régulièrement 12 à 13 t sur les bonnes années et d’atteindre
jusqu’à 5 coupes et 15 t de matière sèche.
Luzerne : jusqu’à
15 t de matière
sèche
Le DAC
1
permet de lier la
distribution d’aliment à
la production laitère
2
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3
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le chevrier
facilite la
distribution
des concentrés
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innov
64.2
CREATEUR DE BIODIVERSITE Ferme du lycée des métiers
de la Montagne d’Oloron
L’exploitation du lycée des métiers de la montagne est située aux portes d’Oloron,
en bordure du gave d’Aspe. Elle produit du fromage de brebis « Ossau Iraty »
fermier au lait cru à partir du lait de son troupeau de brebis basco-béarnaises. Elle
possède un atelier complémentaire de vaches béarnaises dont les produits sont
commercialisés localement. Les troupeaux transhument en altitude.
La ferme a été créée en 1994 et je suis arrivée en
2006. L’atelier de brebis laitières a été mis en place
en 1994, et la fabrication fromagère a démarré en
1997. Nous avons alors adhéré à la coopérative
d’Accous, mais nous avons pris en 2014 la décision
d’être plus autonome et de développer notre capacité
commerciale, en particulier à travers le Réseau national
des Produits de Lycées Agricoles.
Nous avons démarré un atelier d’élevage des vaches
béarnaises en 2008, en rejoignant l’Association de
Sauvegarde de la Race Bovine Béarnaise.
L’exploitation s’inscrit pleinement dans l’agro-écologie,
c’est-à-dire concilier compétitivité et respect de
l’environnement. Nos troupeaux transhument en vallée
d’Aspe. Nous avons encore des choix à effectuer pour
optimiser l’utilisation des parcours, la taille du troupeau,
sans compromettre le revenu de l’exploitation. Nous
cherchons aussi à redémarrer la traite en estive.
Mathilde Poivre, responsable de la ferme
les innovations
Sélection, évaluation des types prairiaux locaux : valoriser la
biodiversité prairiale de la zone montagne
>> mieux gérer les prairies permanentes avec des idéotypes
prairiaux locaux, réellement adaptés à nos milieux et nos
pratiques,
>> menforcer la place des légumineuses pour réduire les besoins
de fertilisation,
>> conserver et restaurer la biodiversité des exploitations de
montagne.
l’exploitation
Statut : ferme du lycée agricole.
L’exploitation doit dégager un revenu suffisant pour
rémunérer ses salariés, tout en répondant aux besoins
pédagogiques (accueil de classes, de stagiaires), et se
développer en cohérence avec les filières locales.
Main d’oeuvre : 1 chef d’exploitation + 3.2 UTH salarié
(2 bergers +1 fromager)
ASSOLEMENT 2013
Prairies permanentes : 10.5 ha
Prairies temporaires : 24.2 ha
Luzerne/Dactyle : 3.4 ha
Cheptel 2013
Brebis basco-béarnaises :
450 adultes + 100 agnelles
(renouvellement)
Vaches béarnaises : 4 adultes
+ 5 jeunes
Fromages fermiers : 12 t
lait : 27 000 l en laiterie
Maïs grain : 5,4 ha
Estives : 163 ha (mi juin à
mi septembre)
Récoltes
Foins : 60 T
Regains : 50 T
Luzerne : 25 T
Maïs grain : 45 T maxi
Fromage de brebis sous AOP Ossau Iraty
Agneaux de lait sous IGP Agneau de lait des Pyrénées
Certification environnementale : AREA 2, HVE 3
Vente directe de produits de la ferme : fromage, miel,
noisettes
Vente de veaux et agneaux en circuit court
Un atelier de vaches béarnaises : créer de la génétique animale
adaptée au terroir et à forte valeur économique
>> une race rustique adaptée aux zones de montagne herbagères.
>> un potentiel commercial pour une viande de qualité.
>> une valeur patrimoniale.
Culture d’associations luzerne-dactyle : réduire la dépendance
aux protéines achetées
>> optimiser la culture d’une plante peu adaptée au conditions
climatiques,
>> accroître l’autonomie protéique et réduire les achats de fourrages.
agritaine
dossiers
NUMERO 38
DÉCEMBRE 2014
VALORISER DES IDEOTYPES
PRAIRIAUX « LOCAUX »
L’exploitation est aujourd’hui constituée de prairies
permanentes, de prairies temporaires et nous louons l’estive
d’AUHA en vallée d’Aspe.
Nous constatons que les prairies se dégradent rapidement,
que les légumineuses ne tiennent pas bien…
Dès 2011, nous avons rejoint un groupe d’éleveurs motivés
pour caractériser les types locaux, pour mieux gérer les
prairies permanentes en entretenant une flore complexe.
Il était naturel que nous mettions à disposition un bout de
parcelle pour mettre en observation les divers types issus
des vallées béarnaises et basques… Ce qui a été fait en 2012
et 2013.
Nous travaillons 4 espèces emblématiques pour la zone montagne : dactyles, trèfles violets, trèfles blancs et lotiers…
Mais nous nous intéressons à d’autres espèces, patrimoniales ou aromatiques,
les pollinisatrices aussi.
Quelques producteurs
ont récupéré de la
semence en 2013, en
mélange, ou en pur,
et nous avons semé
cet automne quelques
échantillons.
Nous sommes avant
tout des éleveurs, il
nous faut apprendre
à devenir aussi des
cultivateurs, à gérer
des graines, des semences...
Nous essaierons de monter en puissance cet automne, et
récolter cet été des quantités plus conséquentes de graines.
PAGE 34
UN ATELIER DE VACHES
BEARNAISES
L’atelier a été crée en 2008, avec aujourd’hui 9 vaches et
génisses. C’est peu, mais la principale difficulté, c’est de
créer de nouveaux reproducteurs.
Nous avons rejoint l’Association de Sauvegarde de la Race
Bovine Béarnaise.
L’association regroupe aujourd’hui 64 éleveurs, pour un peu
plus de 224 femelles (168 vaches). Au total, 26 femelles
nées et conservées dans le noyau de sélection.
Nous vendons quelques veaux : leur viande est aujourd’hui
plébiscitée, grâce en particulier à Tony Dourau, un jeune
boucher sur le carreau du marché d'Oloron.
Nous pressentons un gros potentiel commercial, mais nous
ne sommes pas en mesure de produire.
Aujourd’hui, tous les veaux sont valorisés à plus de 950
euros, pour des animaux de 6 mois à 135 kg de carcasse.
C’est un animal rustique, on ne traite pas tous les ans.
L’alimentation est basée sur du foin, de l’herbe et un peu de
maïs. Les mères sont suffisamment laitières pour nourrir leur
veau.
Nous obtenons de bons résultats d’IA, dès la première
insémination. Après vélage, les retours en chaleur sont
précoces (40 jours après vélage).
Qu’est ce qu’il nous manque pour se développer ? Des
animaux. Donc nous cherchons avant tout à accroître la taille
de la population, mais ce n’est pas facile.
Un animal
rustique,
mais dont la
population est
insuffisante
ASSOCIATIONs
LUZERNE-DACTYLE
9 t/ha de
rendement +
pâture d’automne
1
2
3
Retrouvez les témoignages Innov’Action sur :
http://www.innovaction-agriculture.fr/aquitaine.html
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Réalisation : Chambres d’agriculture d’Aquitaine - Création graphique : www.welko.fr - Édition : 2014
Nous avons installé nos premières associations luzernedactyle en 2009. Sur 2 parcelles soit 1,9 ha. Elles ont
aujourd’hui 5 ans ! Nous avons utilisés les variétés Diane puis
Dorine disponibles localement. En inoculant nous même, puis
avec des lots déjà inoculés.
Les sols sont des terres de bordure de gaves, caillouteuses
et très filtrantes.
Pour la fertilisation : en général 5 t /ha de compost, et selon
les années de la chaux, et un peu de potasse. Nous utilisions
aussi un activateur biologique (bio3G).
En général, je vise 4 coupes, avec des proportions différentes
entre la graminée et la légumineuse selon la saison. Malgré
les caprices météorologiques, nous récoltons 3 fois en foin
pour 1 coupe enrubannée. Le rendement atteint 9 t/ha en
année normale, avec la pâture d’automne.
A l’automne, nous faisons pâturer les brebis : pas question de
laisser les animaux seuls, il faut surveiller pour ne pas avoir
de « gonflement », et limiter à 2 heures de pâture. Nous
n’avons jamais eu d’accident.
Les foins sont utilisés surtout pour les agnelles, ou en
préparation à l’agnelage, ou en fin de lactation.
Nous allons faire un nouveau semis ce printemps.
Nous avons aussi mené un essai important en 2013
en comparant foin de graminée et foin de luzerne
en début de lactation, avec des résultats spectaculaires.
agritaine
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DÉCEMBRE 2014
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Le tém lteurs
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innov
64.5
transformation
agro-alimentaire
halle technologique de
montardon
La Halle technologique de Montardon accompagne des porteurs de projets dans la
mise en oeuvre de process innovants de transformation et dans la mise au point de
produits fermiers.
La Halle technologique de Montardon se situe dans
l’enceinte du lycée agricole de Montardon. Conçue au
départ comme un atelier pédagogique agroalimentaire,
le lycée a développé autour de cet atelier un véritable
outil professionnel. Il permet au lycée de vendre ses
productions et de proposer des prestations.
Depuis 2013, la Halle est agréée atelier collectif avec
des producteurs qui viennent transformer ou faire
transformer par les apprenants.
En plus d‘être outil pédagogique, la Halle est devenue
un outil « commercial », au service des agriculteurs
désirant transformer leur production. Le principe est
simple : l’agriculteur ou l’artisan vient avec un produit
brut et repart avec un produit commercialisable.
la halle
Elle appartient à l'Établissement public local des PyrénéesAtlantiques qui regroupe les lycées agricoles de Montardon,
Orthez et Oloron, les exploitations agricoles de ces 3 lycées,
le Centre de Formation des Apprentis et un Centre de
Formation Professionnel et de Promotion Agricole.
les produits transformés
• Les fruits : jus, compote,
confiture…
• Les légumes : piperade,
velouté, pâté végétal…
• Les produits laitiers :
yaourt, fromage, confiture
de lait
• Viandes : découpe toutes
viandes, mises sous vide
• Plats cuisinés
La Halle est scindée en trois salles de préparation,
chaude (plats cuisinés), froide (viande) et une autre
destinée à la transformation des produits laitiers et
ses dérivés.
Pascal Lopez, responsable de la halle
Les équipements sont conformes aux normes européennes
pour tous les types de vente de vos produits (directe,
restauration collective,…)
les innovations
L’outil technologique proposé par la Halle de Montardon
permet d’accompagner des initiatives locales de
diversification et de mise au point de produits fermiers
transformés et commercialisés en circuits courts.
Les innovations concernent le transfert de savoirfaire technologique concernant les techniques de
transformation, chaque porteur de projet apprend un
nouveau métier lié à la transformation d’un produit fini.
La conception de nouveaux produits se fait sur la base de
tests : fabrication, conditionnement, test auprès de panels
de consommateurs.
agritaine
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NUMERO 38
DÉCEMBRE 2014
process de
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concevoir de
fabrication
nouveaux produits
Transformer un produit fermier ne s’improvise pas, c’est en
s’entraînant sur des outils de type industriel que l’agriculteur
pourra apprendre les différents process de transformation
avant de décider d’investir dans son propre matériel.
Au-delà du transfert de process et de compétence, l’agriculteur pourra s’essayer au métier de transformateur de
matières premières en produits agroalimentaire.
Pour réussir son entreprise en circuits courts le porteur
de projet devra élaborer et mettre en oeuvre un stratégie
commerciale qui prenne en compte sa gamme de produits
et son positionnement par rapport à l’offre existante.
L’innovation passe souvent par la mise au point de nouveaux
produits afin de se différencier de la concurrence.
Réussir sa stratégie commerciale, c’est prendre en compte
la demande de sa clientèle. La Halle technologique
permet de tester les produits élaborés auprès d’un panel
de consommateurs et de le modifier ou le repositionner
commercialement.
salle
réfrigérée
Pasteurisateur
à lait
Tester les
produits pour
les adapter à la
demande
Du matériel
performant
2
Parage
et découpe
de viande
Retrouvez les témoignages Innov’Action sur :
http://www.innovaction-agriculture.fr/aquitaine.html
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pour accéder au site
3
Réalisation : Chambres d’agriculture d’Aquitaine - Création graphique : www.welko.fr - Édition : 2014
1
Salle réfrigérée de préparation froide et légumerie
>> Parage et découpe de viande
>> Préparation de fruits et légumes
>> Assemblage et désassemblage de denrées
Salle réfrigérée de préparation lait fromage et jus de fruits
>> Tank à lait réfrigéré pour assurer la conservation
>> Pasteurisateur à lait, baratte pour fabrication de beurres
>> Ecrémeuse pour fabrication de lait demi-écrémé
>> Évaporateur concentrateur sous vide pour réaliser des
produits concentrés (lait concentré,…), cave d’affinage
>> Pressoir hydraulique, presse filtre à plaques
>> Pasteurisateur tubulaire pour jus de fruits
>> Doseuse – operculeuse
Salle de préparation chaude
>> Tous types de cuisson (four, marmite basculante double
cuve)
>> Cellule de refroidissement rapide
>> Capsuleuse sous jet de vapeur, sertisseuse
>> Pasteurisation (four,…), appertisation (autoclave vertical)
Salle réfrigérée de conditionnement
>> Barquetteuse sous vide avec possibilité de réinjection
de gaz
>> Cloches sous vide
Salle de contrôle
>> Appareils de mesure et de contrôle (étuve, pH mètre,…)
>> Analyse sensorielle (paillasse de dégustation)
agritaine
dossiers
NUMERO 38
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Economies d'énergie
et production d'énergies
renouvelables
L'énergie est un facteur déterminant pour la compétitivité des exploitations agricoles. Les solutions énergétiques mises en œuvre doivent
associer sobriété, efficacité et s'intégrer dans une réflexion globale,
à l'échelle de l'exploitation et du territoire.
A l'occasion de l'opération Innov'Action 2014, c'est une démarche globale qui a
été présentée chez Monsieur Dubreuil, le 1er juin à Bourran (47). Cet agriculteur
a travaillé à la fois sur l'efficience énergétique (baisse de la consommation des
énergies fossiles), la diminution d'intrants - que ce soit les engrais, de part les
localisation, l'eau ou les phytosanitaires - et la biodiversité dans les sols.
Les économies d'énergie de ce type doivent être accompagnées, autant que
possible, de la valorisation des ressources locales dans le but de favoriser les
énergies renouvelables.
Illustration en a également été faite au travers de 3 autres exemples intéressants, toujours dans le cadre d'Innov'Action :
• Le 16 juin à Mimbaste (40) avec la présentation d'une chaudière à biomasse
fonctionnant à base de rafles de maïs produites sur l'exploitation et le 11 juin à
Saubole (64), avec la présentation d'une chaudière biomasse alimentée avec
des granulés et permettant de la production d'eau chaude pour la préparation
de l'aliment des veaux de boucheries.
Pour aller plus loin, dans un contexte de hausse du prix des énergies fossiles
destinées au chauffage, les Chambres d'agriculture souhaitent étudier et/ou créer
des filières de production de biomasses dites « non alimentaires » (chanvre,
sorgho énergétique...). Bien entendu, ces filières devront répondre aux critères
du développement durable, en ne pénalisant pas les productions alimentaires,
tout en assurant un bénéfice aux exploitants et un bénéfice environnemental.
• Le 3 juin, à la CUMA de Marcillac Saint-Quentin (24), avec un événement visant
à valoriser des solutions autour du thème de la méthanisation agricole, par et
pour les agriculteurs. Ce dispositif utilise la biomasse disponible localement
(fumier, lisier, déchets de culture et déchets de l'industrie locale) et propose en
même temps une nouvelle approche agronomique permettant de réduire les
achats d'engrais.
L'énergie au cœur de toutes les préoccupations
Il est vrai que, depuis 2011, l'intérêt porté à la méthanisation s'est accru, suite
aux nouvelles dispositions réglementaires plus attractives pour le monde agricole
(hausse du tarif de rachat, assouplissement des démarches). Les Chambres
d'agriculture se sont rapidement positionnées comme des interlocuteurs privilégiés pour un appui technique et administratif. Notamment en se portant relais
locaux du plan régional METHAQTION. Le Plan Energie Méthanisation Autonomie
Azote (EMAA), lancé par les ministères en charge de l'Écologie et de l'Agriculture
ouvre la voie au développement de nouvelles unités.
D’une manière générale, les questions relatives au coût de l’énergie sont une
préoccupation importante chez les agriculteurs. C'est d'ailleurs pour cela que
le thème choisi par la Fondation pour une Agriculture Durable en Aquitaine en
2014 pour son appel à candidature destiné aux agriculteurs innovants - Cap sur
l'Agriculture Durable - était celui de la transition énergétique. En effet, ce thème
permet de confronter 2 enjeux majeurs : le changement climatique et la raréfaction
inévitables des ressources énergétiques.
A ce titre, il est important d'évoquer l'engouement général pour le solaire photovoltaïque, en dépit de la baisse des tarifs de rachat de l'électricité produite et qui se
traduit par une implication forte des Chambres d'agriculture. Face à la disparition
programmée des tarifs réglementés de l'électricité, le principe d'autoconsommation de l'électricité produite n'est plus à écarter et une approche économique
devra être faite afin de conseiller au mieux les agriculteurs.
Sommaire
Fiches témoignage
24.1 / Méthanisation et valorisation
agronomique
Coop CUMA de Saint-Quentin (Dordogne)
40.1 / Des rafles pour sécher le
maïs
Joël et Eric Lafargue à Mimbaste (Landes)
47.1 / Strip-till et bandes vertes
Christian Dubreuil à Bourran (Lot-et-Garonne)
64.4 / Energie renouvelable au service
de l'agriculture
Christian Tharan à Saubole
(Pyrénées-Atlantiques)
agritaine
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NUMERO 38
DÉCEMBRE 2014
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Le tém lteurs
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innov
24.1
MÉTHANISATION ET
VALORISATION AGRONOMIQUE
COoP CUMA de ST-QUENTIN
Trois élevages du Sarladais, situés dans l’ancienne zone vulnérable et dans un
secteur touristique, ont souhaité développer une solution pour maîtriser leurs
effluents d’élevage et maintenir l’activité de veaux de boucherie. La méthanisation
ouvre également des pistes agronomiques intéressantes pour valoriser les effluents
d’élevage.
L’idée de départ était d’anticiper sur des nuisances
olfactives de nos exploitations d’élevage, situées
en zone touristique. Nous nous sommes lancés en
janvier 2009. Des voyage d’études en Allemagne, en
Suisse et l’obtention d’aides publiques (PPE et Feder)
à hauteur de 40% ont fini par nous convaincre. Nous
avons également monté un dossier auprès de l’État. Le
méthaniseur a été construit en octobre 2010.
La chaleur produite est récupérée pour chauffer l’eau
utilisée pour la préparation du lait de nos veaux de
boucherie, et pour le chauffage de nos habitations.
Le digestat, sans odeur et aux valeurs agronomiques
intéressantes, est aussi récupéré pour l’épandre sur
nos cultures. La vente d’électricité permettra d’amortir
l’investissement.
C’est un projet passionnant qui requiert un fort
investissement et une grande technicité. Avant de se
lancer dans l’aventure, il faut être conscient que cela
demande beaucoup de temps en amont pour le suivi
administratif, technique et financier. Gilles Trémouille, président de la Cuma
lES exploitationS
3 exploitations d’élevage : 5 UTH
• SCEA DU BARRY BAS
• SCEA DU MAS BAS
• EARL DE LA PLAINE
ASSOLEMENT 2013
Productions animales
Productions végétales
Présence d’élevages hors
sol.
1200 Veaux de boucherie
50 Vaches laitières
40 Vaches allaitantes
Tabac
Maïs, Céréales, Prairies
Dimensionnement de l’installation de méthanisation :
Puissance nominale de 160 Kwh avec projet de passer à 250 Kwh
Investissement de 1 562 000 € HT avec un retour sur
investissement prévu sur 15 ans.
les innovations
• Production d’énergie et complément de revenu
Valorisation de la biomasse disponible localement : fumier,
lisier, déchets de culture et déchets de l’industrie locale
(graisse).
• Nouvelle approche agronomique
Mise en place de couverts végétaux, Cultures
Intermédiaires à Valorisation Energétique (CIVE), réduction
des achats d’engrais
• Ancrage territorial et changement de l’image de
l’agriculture
agritaine
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NUMERO 38
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Production d’ERNERGIE
NOUVELLE APPROCHE
Méthanisation agricole par et pour des agriculteurs : conservation de la valeur ajoutée financière pour de l’investissement. Développement d’une nouvelle activité économique
permettant de maintenir les exploitations agricoles sur le
territoire.
Valorisation du digestat issu de la méthanisation
1. Matière organique désodorisée et hygiénisée. 2. Réduction des achats d’engrais grâce à l’utilisation du digestat (part d’azote minérale plus importante dans le digestat que dans les fumiers)
3. Perspectives à Marcillac St-Quentin : séchage de digestat
pour réduction des volumes et faciliter les épandages.
ET COMPLEMENT DE REVENU
Activité économique avant tout indirectement rémunératrice avec des effets induits comme la réduction d’achat
d’engrais, ou les économies de chauffage : récupération de
la chaleur produite pour chauffer l’eau de préparation du lait
des veaux de boucherie et les habitations des agriculteurs.
Utilisation de la biomasse disponible localement : fumier,
lisier, déchets de cultures et traitement des déchets de l’industrie locale (graisse, poussières de céréales...) : limitation
du transport pour le retraitement des produits industriels.
Economie d’environ 20 000 euros de gaz et de fioul par an
réalisée par la valorisation de la chaleur sur les 3 exploitations.
AGRONOMIQUE
Conservation des couverts végétaux mis en place sous la
zone vulnérable (CIVE : cultures intermédiaires à valorisation énergétiques) car levée du frein financier d’achat de
semence compensé par deux avantages :
- possibilité de leur valorisation directe dans le méthaniseur,
- impact agronomique positif sur la structure des sols et
amélioration des performances environnementales des
exploitations.
Investissement total :
1 562 000
euros
Ancrage territorial et
CHANGEMENT DE L’IMAGE
DE L’AGRICULTURE
Partenariat et service avec les acteurs du territoire : élimination de déchets de type graisses, déchets verts...
Création d’activités économiques pour les artisans locaux
pour la construction et l’entretien : électricien, etc...
Image d’une agriculture innovante avec un rôle actif dans le
développement des énergies renouvelables et la réduction
des émissions de gaz à effet de serre (L’effet de serre du
méthane est 21 fois plus puissant que celui du CO2 (source
ADEME).
Epandage d’un produit sans odeurs, ou avec très peu
d’odeur.
La Dordogne est le seul département d’Aquitaine à compter 5 méthaniseurs en fonctionnement.
La Chambre d’agriculture et le bureau d’études en méthanisation d’ASSELDOR accompagnent les agriculteurs tout
au long de la construction de leur projet : volet technique,
volet financier en levant des fonds publics, administratifs
pour le montage des dossiers et l’obtention des autorisations nécessaires pour l’exploitation des méthaniseurs.
Le pôle environnement et territoire dipose d’un retour sur
expérience sur des projets menés en Dordogne, en France
ou en Europe. Enfin, la pertinence et la qualité de la démarche d’ASSELDOR et de la Chambre d’agriculture ont
été reconnues par l’Etat qui les a retenu pour la conduite
d’un projet CASDAR (Compte d’affectation spécial pour le
développement agricole et rural) : Méth@+.com. L’objectif
est de capitaliser les expériences de méthanisation agricole périgourdines et de les développer en partenariat
avec des structures de recherche d’Aquitaine pour pouvoir
les transférer sur d’autres territoires.
Retrouvez les témoignages Innov’Action sur :
www.innovaction-agriculture.fr/aquitaine.html
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Réalisation : Chambres d’agriculture Dordogne - Création graphique : www.welko.fr - Mai 2014
DORDOGNE : un département pilote
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Le tém
s
r
ulteu
d’agric
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innov
40.1
Des rafles
pour sécher le maïs
JOËL et ERIC LAFARGUE
Installés à Mimbaste, les frères Lafargue produisent du maïs grain dont ils
ramassent les rafles afin de les valoriser pour le séchage de la récolte en
remplacement de l’énergie fossile.
l’exploitation
SCA de Hourie
Depuis 1981, nous séchons notre maïs et nous avons
progressivement augmenté cette activité en séchant
aussi le maïs d’autres agriculteurs.
Il faut savoir que nous avons toujours vu, à la maison,
nos parents et grands parents utiliser les rafles de maïs
pour allumer la cheminée. La flambée du prix de l’énergie fossile nous a incité à utiliser cette ressource locale
et gratuite. D’autant plus que lors d’un voyage d’études
en Espagne nous avons vu que les coques d’amandes
(ressource locale pour les espagnols) étaient employées comme combustible.
Passionnés de machinisme, nous avons cherché à
mettre au point un récupérateur de rafles de maïs et
à adapter notre chaudière pour l’utilisation de cette
biomasse en remplacement du gaz. Après plusieurs années d’adaptation, notre système est aujourd’hui fiable
et depuis 2006, nous ne consommons plus de gaz.
Main d’œuvre : 2 associés exploitant et 1 salarié
ASSOLEMENT 2013
247 ha de maïs grain
non irrigué
Récolte moyenne annuelle :
100 qx/ha
9 ha de gel
Installations :
› Séchoir d’une capacité de 300 tonnes de maïs séchées par jour
› 10 000 tonnes séchées par an
les innovations
• Création d’un récupérateur de rafles de maïs tracté derrière une moissonneuse batteuse
• Mise au point d’une chaudière biomasse aux rafles de maïs
agritaine
dossiers
NUMERO 38
DÉCEMBRE 2014
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Récupérateur
de rafles
La remorque récupère les rafles derrière la moissonneuse
batteuse. Elle est autonome en énergie grâce à son groupe
électrogène embarqué.
Sur la base de 100 qx de rendement grain sec, la production
de rafles par ha est de 2 tonnes.
Cette quantité d’énergie produite sur 1 ha permet de sécher
entre 2 et 3 ha de maïs selon son humidité à la récolte.
Après leur récolte, les rafles sont stockées durant une année
sous un hangar ouvert pour un séchage naturel avant leur
utilisation dans la chaudière.
Ce récupérateur de rafles est aujourd’hui breveté et disponible sur le marché.
bâtiment
stockage
rafles
Chaudière biomasse
Cette chaudière présente une puissance de 2 à 4 Mégawat.
Elle se compose d’une trémie de réception des rafles de
40 m3, d’un foyer réfractaire, d’un générateur et d’un caisson
filtrant.
Sur la base de 10 000 tonnes de maïs séchées par an, 160
tonnes de gaz peuvent être économisées avec cette chaudière.
Dans ce cas, le retour sur investissement du système global
(récupérateur de rafles + bâtiment de stockage + chaudière)
est de 4 ans.
1
2
Contact :
Raphaël Martial
conseiller d’entreprise
Chambre d’agriculture des Landes
Tél 05 58 85 45 10
3
Retrouvez les témoignages Innov’Action sur :
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Réalisation Chambre d’agriculture : CA des Landes - w CA des Landes et Lafargue Bioénergie - Création graphique : www.welko.fr - Edition : avril 2014
aux rafles de maïs
agritaine
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DÉCEMBRE 2014
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Le tém lteurs
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innov
47.1
Strip-till et bandes vertes
Christian Dubreuil
Christian Dubreuil exploite 109 ha en grandes cultures en vallée du Lot et pays
de Serres. Depuis cinq ans, les pratiques culturales sont différentes et le labour
traditionnel est abandonné au profit du labour en bandes ou strip-till et bandes
vertes entre les cultures.
l’exploitation
A la suite d’aléas économiques sur la culture du melon
en 2009 (l’exploitation en produisait 200 tonnes), un
virage technique a été entrepris pour sauver l’exploitation.
C’est en prenant connaissance de pratiques nouvelles
outre-Atlantique que nous avons décidé d’importer des
éléments de travail du sol répondant au concept du
Strip-till alors qu’en Europe seuls deux outils de cette
conception étaient présents.
Le principe général est de ne travailler que les bandes
de terre sur la ligne de semis, soit 5% du volume de sol
en comparaison des techniques conventionnelles.
15 ha de blé , 9 ha de soja
(1ère année ) , 82 ha de maïs
Assolement 2013
106 ha emblavés : 77 ha
maïs ; 24 ha blé ; 5 ha triticale
Rendement 2013
74 qx /ha en blé ; 42 qx en
triticale et 106 qx/ha en maïs
(52% des sols se situant en
coteaux limités en eau) .
Commercialisation des 1 011 tonnes sur deux structures de
proximité.
Avec cinq ans de recul et quatre récoltes nous essayons
petit à petit « d’acclimater » ce type de matériels à nos
latitudes.
les innovations
• Efficience énergétique
Une baisse de la consommation des énergies fossiles
28€/ha sur l’ensemble de l’exploitation déplacements
compris (exploitation scindée en deux blocs distants de
17 kms).
• Diminution d’intrants, que ce soient les engrais de
part les localisations, l’eau ou les phytosanitaires le
système tend à l’économie.
• Biodiversité dans les sols
Population des vers de terre en augmentation
agritaine
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DÉCEMBRE 2014
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Efficience
Diminution
énergetique
des intrants
Le travail partiel de la couche arable avec le strip-till conduit
à une moindre consommation de fuel divisé par 6 à 10 en
comparaison d’un travail conventionnel du sol.
C’est l’un des enjeux de cette technique de travail sur des
bandes de pouvoir amener les fertilisants en localisé sur
la bande semée uniquement. C’est une source d’économie
directe car l’efficience des apports est meilleure de par la
répartition spatiale au plus près des plantes.
Outre les dépenses énergétiques sur les travaux lourds nous
retrouvons d’autres économies dans le système puisque
nous travaillons les sols plus tôt avec des semis précoces
et au final des coûts de séchage moindres pour le maïs par
exemple. Au total le bilan carbone est amélioré, et moins de
méthane est produit.
C’est en raisonnant sur l’ensemble du système que nous
serons plus performants mais déjà nos premières années
nous confortent dans nos choix.
La bande
travaillée
correspond à
celle du semis
De même, nous accompagnons nos cultures principales par
de l’implantation de couverts végétaux entre les bandes
semées en post récolte. Cette technique permet de mobiliser des éléments fertilisants en hiver pour les rendre disponibles à la culture semée au printemps, tout en réduisant la
sensibilité des sols à l’érosion.
Concernant l’utilisation des produits phytosanitaires sur
notre système nous n’avons ni augmenté ni diminué ce
poste. Pour autant, un nouvel équilibre se créé dans les les
sols et nous avons espoir de réduire leur utilisation.
Fertilisation
localisée sur le
rang de semis
Biodiversité dans
les sols
1
Couverts
végétaux en
inter-culture
Le maintien en surface de la totalité des résidus végétaux
est une aubaine pour toute la biodiversité des plus petits
organismes (vers de terre, carabes, mycorhizes…) au plus
gros (vertébrés... ).
Tout est une affaire d’équilibre et bien entendu nous devons parfois réguler des populations de ravageurs ou d’adventices préjudiciables à nos cultures par les méthodes les
plus respectueuses de l’environnement.
2
Dans ces systèmes nouveaux, l’observation et l’adaptation
de nos moyens d’interventions est source d’innovations afin
d’être durables.
Retrouvez les témoignages Innov’Action sur :
www.innovaction-agriculture.fr/aquitaine.html
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3
Réalisation : Chambres d’agriculture d’Aquitaine - Création graphique : www.welko.fr - Edition : avril 2013
Le non retournement systématique de la couche arable et
un maintien au maximum d’une couverture des sols favorisent grandement le développement de la biodiversité.
L’ensemble de la flore implantée et de la faune est au maximum préservée en l’état et leur travail profite à l’ensemble
de l’écosystème.
agritaine
dossiers
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DÉCEMBRE 2014
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3
e
oignag
Le tém lteurs
u
d’agric
ants !
innov
64.4
Énergie renouvelable au
service de l’agriculture
Christian THARAN
L’exploitation est située en Béarn. Les exploitants se sont spécialisés dans
l’élevage de veaux de boucherie. En 2013, ils ont investi dans une chaudière
biomasse pour la production d’eau chaude pour la préparation de l’aliment des
veaux de boucherie.
Je suis devenu agriculteur en 1985 avec un petit atelier de porc plein air. J’étais alors pluri-actif. En 1987,
j’ai arrêté les porcs et démarré un atelier de veaux de
boucherie sur les conseils d’un technicien. En 1988, j’ai
auto-construit un tunnel de 130 places tout en conservant les 30 places existantes et en 1990, un second
tunnel pour arriver au final à 400 places de veaux de
boucherie. Entre temps, la salle de préparation a été
réinstallée. En 1998, nous sommes redescendus à 332
places et passés en parcs collectifs en 2004-2005.
Jusqu’en 2013, nous étions en alimentation manuelle.
Depuis, nous avons installé un silo de stockage d’aliment et la préparation est semi-automatique. Nous
essayons toujours de nous adapter à l’environnement
et aux contraintes économiques.
Aussi en 2013, face à la hausse du coût de l’énergie,
nous avons investi dans une chaudière biomasse pour
la production d’eau chaude servant à la préparation
de l’alimentation des veaux de boucherie. Objectifs :
diminuer nos charges et faire un geste pour l’environnement. Après un an de fonctionnement, nous sommes
très satisfaits.
l’exploitation
Statut : Exploitation individuelle
L’augmentation progressive du nombre de places de
veaux de boucherie a permis l’installation de l'épouse de
l’exploitant.
Main actuelle d’oeuvre : 2 UTH
ASSOLEMENT 2013
L’exploitation ne possède pas de surface agricole, hormis les
parcelles des bâtiments.
L’épandage des lisiers est réalisé chez des tiers.
Cheptel 2013
332 places veaux de
boucherie soit 660 veaux
produits par an.
Besoin quotidien en eau
chaude : 2 000 l maximum
Données techniques :
9 590 l de fioul par an
Température de consigne
pour l’eau chaude : 80 C°
Consommation d’énergie
par veaux produit avant
projet : 145 eqkWh
les innovations
Installation d’une chaudière biomasse
>> Remplacer la chaudière existante âgée de plus de 15
ans et peu performante.
>> Diminuer les charges liées à la préparation de
l’alimentation.
>> Utiliser une énergie renouvelable.
Approvisionnement de la chaudière
en combustible sécurisé
>> Installation d’un stockage tampon de 72 h d’autonomie.
>> Pas de rupture d’alimentation.
>> Sécurisation de la production d’eau chaude.
Auto-construction du silo de stockage
>> Diminuer l’investissement
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chaudière biomasse
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Sécuriser l’appro
à granulés
du combustible
Ayant appris par la Chambre d’agriculture qu’un programme d’aide à l’investissement (Plan de Performance
Énergétique) existait pour soutenir
les projets des exploitants, Christian
Tharan s’est intéressé au changement
de sa chaudière existante. Celle-ci
était vieillissante et la question de
son changement se posait d’autant
plus que le prix du fioul augmente
régulièrement. Nous avons alors fait
réaliser un état des lieux (diagnostic énergie) de notre installation, par
le technicien énergie de la Chambre
d’agriculture qui nous a également
fait des propositions sur les différentes possibilités existantes pour
remplacer la chaudière fioul : pompe à
chaleur, solaire thermique, chaudière
biomasse.
Nous avons ensuite contacté la société All Sun pour un devis
pompe à chaleur. Mais après une étude sérieuse de notre
situation, la société nous a finalement proposé l’installation
d’une chaudière biomasse.
Le problème avec les chaudières biomasse vient très souvent de l’approvisionnement en combustible de la chaudière.
La vis sans fin se bloque parce que le granulé ou la plaquette
n’est pas de qualité suffisante ou à cause d’un problème
mécanique.
La conséquence est que l’éleveur se retrouve sans production d’eau chaude et à la merci des délais d’intervention du
réparateur. Une situation impossible à accepter pour une
activité professionnelle.
Pour remédier à ce problème, notre installateur a tout simplement positionné entre la vis sans fin et la chaudière un
petit bac tampon. C’est lui qui au final alimente la chaudière.
Si la vis sans fin fait défaut, nous gardons une autonomie
de fonctionnement de la chaudière de 72 h environ. Nous
pouvons même alimenter manuellement ce bac tampon
si besoin. Ce dispositif, nous a vraiment rassuré et permis
d’envisager l’installation d’une chaudière
biomasse en toute sérénité. C’est vraiment un plus par rapport aux installations classiques.
Un bac tampon
pour sécuriser
l’approvisionnement
en combustible
Cela nous a paru très intéressant dans la mesure ou nous
substituons 100% de l’énergie nécessaire : pas besoin d’appoint électrique ou autre.
Avec les aides du plan de performance énergétique, le retour
sur investissement est correct et en fonctionnement nous
diminuons par deux notre facture énergétique !
économie
annuelle :
4 900 euros HT de
charge d’énergie
24,9 tonnes de CO2
Bilan technico-
>> Consommation de 18 tonnes de granulés par an.
>> Retour sur investissement de 3,5 ans.
1
>> Économie annuelle de 4 900 € HT de charge d’énergie.
>> Émission de CO2 évité : 24,9 tonnes par an.
2
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Réalisation
: Chambres
d’agriculture
d’Aquitaine
- Création
graphique
: www.welko.fr
- Édition
: 2014
Réalisation
: Chambres
d’agriculture
d’Aquitaine
- Création
graphique
: www.welko.fr
- Édition
: 2014
economique
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DÉCEMBRE 2014
Lancement du
Réseau
Régional de
l'Innovation
en
agriculture
Les Chambres d'agriculture d'Aquitaine, en
partenariat avec la Région Aquitaine, lancent
le Réseau Régional de l'Innovation en agriculture. Ce réseau a pour ambition de coordonner les différents maillons de la chaîne
de l'innovation en Aquitaine, au service des
exploitations agricoles.
Les actions du Réseau Régional de l'Innovation en agriculture sont orientées par un comité de pilotage composé de :
Chambre régionale d'agriculture d'Aquitaine, Région Aquitaine, DRAAF Aquitaine, INRA, IRSTEA, Bordeaux Sciences
Agro, Agri Sud-Ouest Innovation, Cluster Machinisme et
Aquitaine Développement Innovation.
Les objectifs de ce réseau sont notamment de :
• mettre en œuvre une méthode de repérage de l'innovation dans les exploitations agricoles,
• contribuer au transfert et à la diffusion de l'innovation
au plus grand nombre,
• mettre en réseau les acteurs de la recherche, de l'expérimentation, du développement en décloisonnant les
secteurs et les métiers pour faire émerger des projets
multiacteurs,
• faire l'inventaire des besoins d'innovation des exploitations agricoles,
• accompagner les porteurs de projets.
Dans le cadre de ce réseau, plusieurs séminaires sont
prévus dans les mois à venir pour travailler à l'émergence
de projets innovants. Un premier rendez-vous a eu lieu le
17 novembre dernier à Bordeaux Sciences Agro autour de
la thématique de l'autonomie fourragère des exploitations
agricoles. Il devrait être rapidement suivi d'autres séminaires
de travail sur l'agriculture de précision et l'autonomie protéique des exploitations.
Prochains séminaires :
Janvier 2015 : Agriculture de précision
Mars 2015 : Autonomie protéique des
exploitations
Pour plus d'informations contactez la
Chambre régionale d'agriculture d'Aquitaine.
PAGE 46
3 Questions à
Hubert de Rochambeau
Président de l'Institut National de recherche Agronomique
(INRA), membre du Comité de Pilotage du Réseau
Régional de l'Innovation.
Que pensez-vous de la création du Réseau Régional de
l'Innovation ?
Hubert de Rochambeau : « L'innovation en agriculture est un sujet
extrêmement complexe et intéressant de nombreux acteurs de
terrain, mais également en amont du terrain. C'est pour cette
raison que la création d'un Réseau Régional de l'Innovation est
sans doute la réponse la mieux adaptée au traitement de cette
problématique notamment pour que toutes les parties prenantes
puissent échanger et avancer ensemble. Si l'idée est excellente,
elle demandera cependant une grande implication de toutes les
structures concernées. Cette vision partenariale, nous l'avons
souvent abordée au sein de l'INRA par exemple au travers de
nos travaux avec les pôles de compétitivité, mais aussi via les
Groupements d'Intérêt Scientifique (GIS), les Unités Mixtes Technologiques (UMT) et Réseaux Mixtes Technologiques (RMT) ».
L'INRA et les Chambres d'agriculture travaillent-elles traditionnellement ensemble ?
Hubert de Rochambau : « L'INRA est un institut national qui a
réparti ses forces sur l'ensemble du territoire français. Ainsi, nous
avons une longue habitude de collaboration et de proximité avec
les Chambres d'agriculture. En Aquitaine, au sein du Palmipôle
d'Artiguères (Landes), nous travaillons étroitement dans le cadre
d'un GIS avec l'Institut Technique de l'AVIculture (ITAVI) et le Centre
d'Etudes des Palmipèdes du Sud-Ouest (CEPSO), qui n'est autre
qu'une émanation des Chambres d'agriculture d'Aquitaine et MidiPyrénées. De même, la Station de Biologie du Fruit et Pathologie,
qui est hébergée sur notre site de Villenave-d'Ornon, permet de
mener des travaux sur la génétique et problèmes pathologiques
d'un certain nombre d'espèces en continuum avec le CIREF
spécialisé dans les fraises et fruits rouges, et le centre d'expérimentation fruits et légumes INVENIO ».
Qu'est ce que le Réseau Régional de l'Innovation peut apporter
à l'agriculture régionale ?
Hubert de Rochambau : « Sans doute beaucoup de choses ! Mais
avec la Loi d'Avenir Agricole, l'enjeu premier est l'agroécologie,
largement défendue par le Ministre de l'agriculture. Auparavant, on
faisait de l'agriculture avec, au fil des années, une intensification
des pratiques et la nécessité d'avoir des rendements élevés afin de
nourrir les populations. Aujourd'hui, on doit faire de l'agroécologie,
c'est-à-dire réduire les intrants, en maintenant les rendements
afin d'être à même de nourrir nos concitoyens et le tout dans un
contexte de changement climatique. En résumé, il faut partir de
l'écosystème de l'exploitation agricole et y appliquer les techniques
d'agronomie et d'écologie les mieux adaptées.
Sur le terrain, nous constatons que certains agriculteurs se sont
déjà engagés. Je pense notamment à l'agriculture biologique
ou encore au plan Ecophyto. Outre un travail de veille de ces
innovations, il y a aussi nécessité de vérifier leur pertinence et
leur efficacité afin de pouvoir les diffuser auprès d'un maximum
d'agriculteurs. Cette mission du Réseau régional de l'Innovation
est en totale adéquation avec la vision de l'INRA. En effet, à l'heure
actuelle, nous réfléchissons à une organisation spécifique en
termes d'innovation. Il s'agit de trouver le dispositif le plus efficient
pour répondre aux sollicitations et demandes d'informations
d'acteurs aussi divers que les Chambres d'agriculture, les Instituts
Techniques, les agriculteurs et même le grand public. Ces volets
transfert et communication de l'innovation sont au centre de nos
réflexions ».
agritaine
dossiers
NUMERO 38
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Repérer l'innovation
sur le terrain
Depuis 2009, la Fondation pour une Agriculture Durable en Aquitaine contribue au repérage
et à la diffusion d'innovations durables en Aquitaine.
A travers son appel à candidature
« Cap sur l'Agriculture Durable »,
la Fondation pour une Agriculture
Durable en Aquitaine récompense les agriculteurs qui, par
leurs initiatives et leurs pratiques
innovantes, concourent au développement d'une agriculture durable dans les 5 départements de
la région. Ce faisant, la Fondation
souhaite détecter, promouvoir et
encourager, des techniques et
des pratiques améliorant réellement, et de façon efficace, la
« durabilité » de l’agriculture en
Aquitaine.
Sont plus particulièrement prises
en compte les réalisations :
• qui présentent un caractère
innovant,
• qui sont faciles à reproduire,
• pour lesquelles les agriculteurs sont prêts à conduire
(ou ont déjà conduit) des
actions de sensibilisation
auprès de leurs collègues ou
du public,
• qui sont équilibrées dans
leur durabilité, tant sous
l’angle économique, que
sous l’angle social et environnemental.
La Fondation par qui, pour qui ?
Créée en 2009, sous égide de la
Fondation de France, par SAFER
Aquitaine Atlantique, Maïsadour,
Euralis, Crédit Agricole Aquitaine, Bayer Cropscience et EDF
(donateur), la Fondation pour une
Agriculture Durable en Aquitaine
bénéficie de l'animation réalisée
par la Chambre régionale d’agriculture et de l'appui technique
des Chambres départementales.
Le Comité exécutif est actuellement présidé par Francis MASSE,
viticulteur et Président de la
SAFER Aquitaine Atlantique.
Son objectif est d'encourager et
de soutenir des initiatives d’intérêt
général concourant au développement d’une agriculture durable
en Aquitaine par l'attribution de
prix/bourses dédiées :
• aux agriculteurs : « Cap
sur l’agriculture durable »
- 41 lauréats à ce jour,
• aux étudiants : « Demain dans
l’agriculture » - 38 lauréats.
Le Comité exécutif de la Fondation s'est réuni le 15 décembre
2014, afin de finaliser le programme d'action de l'année 2015,
qui est axé sur une meilleure
valorisation des réalisations des
lauréats (mise en place d'indicateurs de suivi, communication), la
promotion de l'échange d'expérience et du parrainage entre
agriculteurs et étudiants et une
ouverture accrue aux partenaires
ainsi qu'au grand public (forum
d'échange sur le site Internet de
la Fondation).
A noter d'ores et déjà dans vos
agendas : la remise des prix
des appels à candidature à
destination des agriculteurs et
des étudiants aura lieu au Salon de l'Agriculture Aquitaine à
Bordeaux (8 au 17 mai 2015), qui
aura pour thème : l'innovation en
agriculture.
Fondation pour une Agriculture
Durable en Aquitaine
Maison de l’Agriculture et
de la Forêt Aquitaine
6 parvis des Chartrons
33075 BORDEAUX CEDEX
tél. 05 10 77 58 32
Contacts :
Bruno MILLET, Délégué général
Catherine GONNOT, Animatrice
http://agridurableaquitaine.com/
agritaine
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agritaine
dossiers
Directeur de la publication : Dominique Graciet
• Coordination et rédaction : Elisabeth Uminski,
Bérengère Gouhier et Catherine Gonnot
• Conception : Chambre d’agriculture d’Aquitaine
Chambre régionale d'agriculture d'Aquitaine
Cité mondiale ‑ 6, parvis des Chartrons
CS 91251 - 33075 Bordeaux cedex
Tél. : 05 56 01 33 33 • Fax : 05 57 85 40 40
E-mail : [email protected]
Site : www.aquitainagri.fr
Imprimé selon les recommandations ADEME
Dépôt légal 4er trimestre 2014 • ISSN 1778-7416