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Une occasion inespérée de tisser des liens de solidarité La Conférence internationale Workers Out 2006 marque une nouvelle étape dans la lu�e mondiale pour la reconnaissance des droits des gais et des lesbiennes. Au Canada et au Québec, le débat pour le respect des droits des gais et lesbiennes a évolué de façon fulgurante puisqu’à peine quarante années se sont écoulées entre la décriminalisation de l’homosexualité et l’adoption à la Chambre des communes de la loi sur le mariage civil établissant la pleine citoyenneté des conjointes et conjoints de même sexe. L’ouverture d’esprit dont a fait preuve notre société a grandement favorisé ce�e évolution. Le Canada est parmi les premiers pays au monde à légiférer en faveur de l’égalité des droits de ses citoyennes et citoyens homosexuels. Toutefois, les préjugés persistent ici comme ailleurs. La conjoncture mondiale commande une grande vigilance. On observe dans plusieurs pays que les valeurs traditionnelles et conservatrices gagnent du terrain. Quelques groupes religieux tentent d’augmenter leur influence auprès des pouvoirs publics tandis que pour certaines sociétés, l’intégrisme religieux est devenu un adversaire implacable. Dans un tel contexte, la Conférence Workers Out de Montréal est l’occasion de tisser des liens de solidarité internationaux et de se mobiliser à l’échelle mondiale pour la protection des droits des gais et des lesbiennes. En tant que porte-parole régional de la CSN, le Conseil central du Montréal métropolitain (CSN) a toujours œuvré aux côtés des personnes victimes d’homophobie. Le comité des gais et lesbiennes du CCMM-CSN a contribué à former des coalitions pour augmenter leur rapport de force et a soutenu maintes revendications pour l’a�einte de leur pleine égalité. Aujourd’hui, bon nombre de gais et de lesbiennes ont choisi de militer pour convaincre leurs camarades ainsi que leurs concitoyennes et concitoyens d’abolir une fois pour toutes la discrimination faite à leur endroit. À l’issue de la Conférence Workers Out, le Conseil central du Montréal métropolitain (CSN) est convaincu que la lu�e pour l’épanouissement des personnes discriminées sur la base de l’orientation sexuelle sera bien engagée. Il incite donc ses syndicats affiliés à poser un geste de solidarité en appliquant les recommandations de la Déclaration de Montréal dans leurs milieux de travail afin que soient respectés les droits et libertés des travailleurs gais ou lesbiennes. Des pas de géant vers une pleine citoyenneté Historique des droits des gais et des lesbiennes au Canada et au Québec • Au début du XIXe siècle au Canada, les relations homosexuelles étaient passibles de la prison à vie ou de la peine de mort. Avec la création de la Confédération canadienne, la peine passe à 14 ans de prison. En 1967, alors que le monde est en pleine ébullition et en faveur de la libéralisation des mœurs, le bill omnibus proposé par le ministre fédéral de la Justice de l’époque, Pierre-Ellio� Trudeau, suscite un véritable débat de société. Alors que l’homosexualité est encore considérée comme une maladie mentale, ce�e réforme du Code criminel canadien, adoptée en 1969, décriminalise les relations homosexuelles. • En 1973, l’Association psychiatrique, qui réunit les professionnels de la santé et des services sociaux d’Amérique du Nord, efface l’homosexualité de la liste des maladies mentales. L’Organisation mondiale de la santé en fera de même, mais quinze ans plus tard, soit en 1992. • Le Québec devient en 1977 la première juridiction en Amérique du Nord à interdire la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle en incluant ce�e disposition dans la Charte des droits et libertés du Québec. Après de longs débats, le gouvernement canadien consent à amender la Loi canadienne sur les droits de la personne en 1996 afin d’y introduire un interdit de discrimination fondée sur l’orientation sexuelle. • En 1998, le Conseil central du Montréal métropolitain (CSN) participe à la fondation de la Coalition pour la reconnaissance des conjoints et conjointes de même sexe. Par suite des pressions de ce�e coalition, le Québec deviendra le premier État au monde à consentir aux conjointes et conjoints de même sexe les mêmes droits et les mêmes responsabilités qu’aux conjoints de sexe différent vivant en union de fait. • En 2002, la Loi instituant l’union civile et établissant de nouvelles règles de filiation est adoptée au Québec. En plus de conférer aux conjointes et conjoints, de même sexe ou de sexe différent, les mêmes droits et obligations que le mariage, elle reconnaît les enfants et les parents de familles homoparentales. • Enfin, en juillet 2005, le Parlement canadien adopte, après plusieurs années de tergiversations, la Loi concernant certaines conditions de fond du mariage civil qui établit le droit à la pleine citoyenneté aux conjointes et conjoints de même sexe qui désirent révéler publiquement leur union. Charte canadienne des droits et libertés Article 15 « La loi ne fait acception de personne et s’applique également à tous, et tous ont droit à la même protection et au même bénéfice de la loi, indépendamment de toute discrimination, notamment des discriminations fondées sur la race, l’origine nationale ou ethnique, la couleur, la religion, le sexe, l’âge ou les déficiences mentales ou physiques.» Charte des droits et libertés de la personne du Québec Article 10 Manon Perron Trésorière CCMM-CSN Responsable du comité gais et lesbiennes « Toute personne a droit à la reconnaissance et à l’exercice, en pleine égalité, des droits et libertés de la personne, sans distinction, exclusion ou préférence fondée sur la race, la couleur, le sexe, la grossesse, l’orientation sexuelle, l’état civil, l’âge sauf dans le mesure prévue par la loi, la religion, les convictions politiques, la langue, l’origine ethnique ou nationale, la condition sociale, le handicap ou l’utilisation d’un moyen pour pallier ce handicap.» Conférence internationale Workers Out Du 26 au 29 juillet 2006 à Montréal Débattre et échanger sur les droits humains des LGBT Faire valoir les droits des LGBT à travers le monde Les origines de la Conférence Workers Out Tout a commencé en 1998 à Amsterdam quand des syndicalistes de 30 pays se sont rassemblés pour tenir une conférence sur les syndicats, l’homosexualité et le travail, juste avant les Jeux gais. En 2002, c’est au tour de Sydney en Australie. Pour la première fois, la conférence s’intitule officiellement Workers Out. Les représentantes et représentants syndicaux du Québec se sont engagés à tenir une nouvelle édition de Workers Out à Montréal en 2006. Qu’est-ce que la Conférence Workers Out ? La Conférence Workers Out a lieu à Montréal, du 26 au 29 juillet 2006, juste avant les Premiers Outgames mondiaux. Elle est incluse dans la grande conférence internationale Le Droit à la différence qui réunit plus de 2 000 déléguées et délégués du monde entier venus discuter des droits des lesbiennes, gais, bisexuels et transgenres (LGBT). L’édition montréalaise de Workers Out regroupe près de 500 personnes. Elle est organisée et financée principalement par les grandes organisations syndicales du Québec (CSN, CSQ, FTQ). C’est l’occasion de dévoiler les résultats d’une grande recherche de Line Chamberland, sociologue et professeure-associée à l’Institut de recherches et d’études féministes de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), sur l’homosexualité et le milieu de travail : une première au Québec ! En plus des communications présentées dans le cadre de la Conférence Workers Out, les représentantes et représentants de la CSN y présentent les outils d’intervention qu’ils ont développés et font le point sur leur participation au sein de la Coalition pour le mariage civil des couples de même sexe. Principaux thèmes des ateliers Les ateliers de Workers Out portent sur des thèmes allant du rôle des syndicats comme agents de transformation sociale à l’alliance entre les syndicats et les organismes internationaux dans la promotion des droits des LGBT en passant par l’homophobie, la transphobie, les lesbiennes, les transgenres, l’éducation et les jeunes travailleurs. Naissance de la Fierté gaie Adoption d’un plan d’action syndical mondial droits et libertés pour tous les gais et lesbiennes du monde et est soumis à l’Organisation des Nations Unies pour adoption, dans le but qu’un secrétariat international en surveille l’application. La Conférence Workers Out 2006 propose un plan d’action syndical afin que la solidarité internationale perme�e aux personnes LGBT de s’organiser et d’obtenir des droits dans leur pays : création de réseaux internationaux de travailleuses et travailleurs LGBT, diffusion de guides et d’outils, assistance technique aux organismes qui en ont besoin, aide à la création de comités de défense des droits des LGBT et suivi de ces mesures pour en faire rapport à la conférence de Copenhague en 2009. Pourquoi une conférence internationale sur les droits des LGBT ? La Déclaration de Montréal à l’ONU Nous avons un rôle primordial à jouer en nous engageant à notre niveau, dans notre milieu, auprès de nos instances syndicales pour faire tomber les préjugés et rendre le monde plus accueillant envers la diversité sexuelle. À l’issue de la conférence Le Droit à la différence, les déléguées et délégués d’origines et de cultures diverses adoptent la Déclaration de Montréal. Ce texte établit les Workers Out est un forum international syndical essentiellement conçu pour aider nos camarades du monde entier à obtenir des droits et à les maintenir. Rien n’est jamais acquis. Celles et ceux qui ont des droits doivent tout faire pour aider les autres à en bénéficier. C’est dans cet esprit d’entraide et de solidarité que se tient ce�e importante conférence internationale. Saviez-vous que ? 82 pays considèrent encore aujourd’hui l’homosexualité comme un délit. En Iran, une personne trouvée coupable d’homosexualité peut être exécutée publiquement. En Afghanistan, en Arabie saoudite, en Mauritanie, au Soudan, en Tchétchénie et au Yémen, les personnes homosexuelles sont passibles de la peine de mort. Dans plusieurs pays africains, l’homosexualité est passible d’une peine d’emprisonnement de 10 ans et plus. Certains chefs d’État prétendent que l’homosexualité n’existe pas dans leur pays. En Chine, malgré une certaine ouverture dans les grandes villes, l’homosexualité reste très souvent un tabou. De 1940 à 1960, années de grande agitation provoquée par la Deuxième guerre mondiale, l’homosexualité fait l’objet d’une répression sans précédent aux États-Unis. En 1969, le maire de New-York cible tout particulièrement les personnes homosexuelles. Dans la nuit du 27 au 28 juin, il lance un raid contre un bar de travestis, le Stonewall Inn. Les jours d’émeutes violentes qui s’ensuivirent dans les rues de Greenwich Village sont une étape-clé de l’émancipation des gais et lesbiennes. Source d’une révolution internationale, le Stonewall Day est célébré chaque année à travers le monde le 28 juin sous le nom de Gay Pride ou Fierté gaie. L’homophobie, un oiseau pas si rare que cela… Qu’est-ce que l’homophobie ? Selon la définition de la Fondation Émergence, l’homophobie est une a�itude négative ou un sentiment négatif, un malaise ou une aversion envers les personnes homosexuelles ou envers l’homosexualité en général. Elle repose sur des préjugés individuels, sociétaux ou systémiques. C’est aussi le rejet des personnes considérées comme homosexuelles et de ce qui leur est associé, notamment le non-conformisme de genre. L’homophobie est une a�itude réelle d’hostilité ou d’exclusion envers les personnes homosexuelles, hommes et femmes, et elle se répercute à tous les niveaux. Comme pour toutes les a�itudes fondées sur les préjugés ou la haine, comme le sexisme ou la misogynie, le racisme et l’antisémitisme, l’homophobie ne repose sur aucun fondement sérieux et provient de l’impossibilité de se représenter la différence, ce�e différence étant perçue comme une menace pour des individus et, par extension, pour la société en général. Pour un milieu de travail sans homophobie Manifestations de l’homophobie La CSN, un acteur majeur L’homophobie en milieu de travail peut prendre toutes sortes de formes allant de l’intolérance à l’hostilité. La plupart du temps, elle se manifeste par un vocabulaire ou des expressions allant de la plaisanterie à l’injure : blagues humoristiques ou insultantes sur « les fifs ou les tape�es» dans les couloirs ou les cafétérias, réflexions déplacées sur une ou un collègue à cause de son allure physique associée à une présumée homosexualité, commentaires blessants sur les conjointes ou conjoints des collègues homosexuels, remarques répétées ou agressives sur leur orientation sexuelle. La Confédération des syndicats nationaux (CSN) compte 300 000 membres regroupés dans plus de 2 100 syndicats répartis dans toutes les sphères d’activité et dans toutes les régions du Québec. Le Conseil central du Montréal métropolitain (CCMMCSN) est le porte-parole régional de la CSN. Lutter contre l’homophobie, une responsabilité collective Nous devons nous opposer aux a�itudes et aux actes homophobes. Il ne faut pas se taire lorsque nous sommes témoins de gestes qui ont pour effet d’abaisser les personnes homosexuelles. Nous devons exiger que cessent ces comportements, car les préjugés et la discrimination sont inacceptables dans une société ouverte et démocratique. Comme organisations syndicales majeures au Québec, la CSN et le CCMM-CSN ont été de toutes les lu�es pour la pleine reconnaissance des droits des gais et lesbiennes. Eu égard au chemin parcouru et à celui qu’il nous reste à faire, la CSN et le CCMMCSN continueront d’agir pour faire valoir les droits des gais et lesbiennes et pour éliminer toute forme de discrimination exercée à leur endroit. Dans ce�e perspective, un outil de sensibilisation a été produit par la CSN à l’intention des syndicats. Intitulé Ni plus, ni moins, comme tout le monde, ce document est conçu pour contrer les préjugés et les manifestations homophobes. Le comité des gais et lesbiennes du CCMM-CSN, quant à lui, met à la disposition des syndicats une session de formation et de sensibilisation afin qu’ils soient proactifs dans la lu�e con- Proposition syndicale contre l’homophobie Compte tenu que l’homophobie est un fléau encore trop répandu dans notre société et que le milieu de travail n’échappe pas à ce�e réalité, la CSN et le CCMM-CSN incitent leurs syndicats affiliés à adopter la proposition suivante : Il est proposé que L’exécutif (ou le conseil syndical) du Syndicat ______________________recommande de prendre tous les moyens nécessaires afin de parvenir à enrayer l’homophobie dans les milieux de travail. À ce�e fin, il proposera des activités de sensibilisation à ses membres et refusera de passer sous silence les actes homophobes dont il pourrait être témoin. Adhérez au Réseau des alliés de la CSN À l’instar de ce qui existe dans les milieux de la santé et de l’éducation, la CSN met progressivement en place le Réseau des alliés. Les personnes et les syndicats sensibilisés aux réalités vécues par les gais et lesbiennes en milieu de travail se sont regroupés afin d’offrir à leurs membres un milieu sans homophobie où les gais et lesbiennes seront accueillis sans être jugés. Les syndicats qui veulent faire partie du réseau s’engagent à tenir une activité de sensibilisation et à porter fièrement le logo du Réseau des alliés. Pour plus d’informations, consultez le site de la CSN www.csn.qc.ca Journée nationale de lutte contre l’homophobie Lancée au Québec il y a quatre ans, la Journée nationale de lutte contre l’homophobie se déroule chaque année, le 17 mai, pour commémorer le retrait en 1992 de l’homosexualité de la liste des maladies mentales établie par l’Organisation mondiale de la santé. Elle a pour objectif de faire la lutte contre l’homophobie. Cette journée est un moment privilégié pour faire le bilan des efforts consentis au cours de l’année pour dissiper l’homophobie en milieu de travail. La CSN et le CCMM-CSN invitent leurs syndicats affiliés à profiter de cette journée de sensibilisation pour intégrer dans leurs priorités la lutte contre l’homophobie, au même titre que toute autre forme de discrimination au travail. Références utiles Confédération des syndicats nationaux (CSN) : www.csn.qc.ca Conseil central du Montréal métropolitain (CSN) : www.ccmm-csn.qc.ca Fondation Émergence : www.emergence.qc.ca Journée nationale de lu�e contre l’homophobie : www.homophobie.org Gai Écoute : www.gai-ecoute.qc.ca Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse 1 800 361-6477 / www.cdpdj.qc.ca Commission canadienne des droits de la personne 1 888 214-1090 / www.chrc-ccdp.ca Commission des normes du travail 1 800 265-1414 / www.cnt.gouv.qc.ca Une ou un salarié syndiqué doit s’adresser à l’organisation syndicale qui la ou le représente. 1601, avenue De Lorimier Montréal (Québec) H2K 4M5 (514) 598-2021 www.ccmm-csn.qc.ca