Comité français pour le développement durable du tourisme

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Comité français pour le développement durable du tourisme
Comité français pour le développement durable du tourisme
DOCUMENT TECHNIQUE
« REALITES DE L’IMPACT ET DES COUTS
DU DEVELOPPEMENT DURABLE
POUR LES ENTREPRISES TOURISTIQUES »
Application à l’hébergement :
hôtellerie et autres hébergements touristiques
MAI 2008
Consultable sur : www.veilleinfotourisme.fr
Les hébergements constituent une part importante de l’offre touristique, comme le
transport, ils sont particulièrement perméables à la problématique du développement durable,
notamment au regard de la maîtrise des modes de production et de consommation
En outre, les produits : forfaits, séjours,... qui intègrent une part environnementale rencontrent
un intérêt soutenu chez les touristes.
Quelle que soit sa taille, l’entreprise a un rôle essentiel, dans le développement de sa stratégie
et dans les aspects économiques qui en découlent. Les critères techniques, commerciaux ou
financiers semblent les premiers concernés, mais ils doivent être rapprochés des conditions
d’application d’un véritable développement durable du tourisme.
Pour définir ces choix stratégiques, elle est confrontée à différents questionnements, parmi
lesquelles :
Faut-il s’investir sur l’ensemble des critères du développement durable du tourisme ?
Y-a-t-il un impact, positif ou négatif dans la mise en place d’actions de développement
durable ? Quelles en sont les conséquences ?
Peut-on attendre un retour sur investissement, et à quelle échéance ?
Faut-il créer un nouveau modèle de gestion intégrant les aspects commerciaux, techniques,
financiers, mais aussi liés au personnel ?
Comment répondre à l’attente de la clientèle ?
Ces questions qui ne remettent pas en cause la volonté des chefs d’entreprise de s’investir
dans le développement durable, traduisent leur interrogation face à l’inconnue de nouveaux
paramètres.
C’est dans ce contexte que mandat a été donné au comité français du développement durable
du tourisme par la présidence de la Task Force « consommation et production durables ».
Le travail confié porte sur :
La réalité de l’impact et des coûts des critères de développement durable dans les entreprises
touristiques.
Toutefois, les délais de mise en place d’une telle démarche, sa complexité et l’hétérogénéité
des situations, imposent, dans un premier temps, de restreindre le champ d’investigation et
les modes opératoires retenus, pour obtenir des premières perspectives exploitables.
Un nombre important des grandes entreprises du secteur hôtelier a pris en compte et
commencé à mettre en ?uvre le développement durable du tourisme dans leur stratégie
d’entreprise, depuis quelques années.
Pour celles-ci, deux raisons majeures sont à l’origine de la démarche :
- d’une part, une prise de conscience environnementale et éthique dans le cadre de leur
responsabilité locale ainsi qu’une motivation d’ordre personnel;
- d’autre part, la mise en place d’une réglementation sociale des entreprises,
encouragés par un encadrement législatif et réglementaire visant à promouvoir le
développement durable.
Ces initiatives exemplaires incitent les autres professionnels à s’investir dans des démarches
de même nature.
Toutefois les stratégies d’hôtels indépendants, peu concernés par ce dispositif administratif
R.S.E., ne bénéficient pas d’une politique de communication de groupes ; elles n’en sont pas
moins innovantes pour certaines.
Par ailleurs, on constate une volonté des structures fédératives ou professionnelles qui
touchent à la fois l’hôtellerie et les autres structures d’hébergement collectifs ou individuels.
Le présent document propose de :
- dresser une première approche de l’intensité du développement durable du
tourisme dans les hôtels et les autres structures d’hébergement;
- synthétiser des tendances grâce aux témoignages recueillis;
- formuler des propositions dans une dimension reproductible et adaptable à toutes
les tailles d’entreprises et à tous leurs lieux d'implantation.
Des grands groupes, hôtel indépendants, centres de vacances, l' hôtellerie de plein air, ou
leurs représentants professionnels, ont apporté des éléments sur les conditions
d’intégration du développement durable du tourisme, notamment en terme d’avancées
dans le cadre de leur politique stratégique. Ils ont exprimé leurs objectifs, et commenté
leurs craintes :
La problématique reconnue, l’approche retenue conduit à analyser trois points :
- Premier point, l’intégration « opérationnelle » des critères de développement durable se
fait d’abord au niveau économique avant d’investir les champs environnemental et social.
Cette tendance « minimaliste » est souvent évoquée pour expliquer que des politiques
d’investissements continues ( sécurité ou mise aux normes), en France notamment, ont
souvent baissé la profitabilité et limité la marge de man?uvre des entreprises face aux
défis de l’environnement.
Après un démarrage remarqué sur les facteurs économiques du développement durable du
tourisme, la tendance semble s’inverser, mais pour une intégration complète et réussie des
autres facteurs, des dispositifs d’accompagnement son souhaitables.
- Deuxième point évoqué : les effets indirects. Les entreprises constatent une croissance
continue des réglementations et des procédures, une augmentation des conditions
contractuelles avec les différents secteurs qui composent le paysage de l’entreprise : les
assurances, les banquiers, les fournisseurs, ...
Tous souhaitent maîtriser une possible augmentation des charges et des conséquences sur
les prix des prestations, ceci est d’autant plus vrai pour les groupes et les hôtels
indépendants.
Ces effets indirects sont peu analysés et peuvent peser sur la viabilité de l’entreprise, une
nouvelle approche financière s’impose avec des critères d’intervention spécifiques et
adaptés.
- Troisième point évoqué : la montée en puissance des aspects du développement durable
du tourisme.
Pour tous les hébergements, il y a risque d’une surenchère. Les évolutions des
comportements peuvent en être la cause. L’« urbanisation » des hébergements de plein air
pour répondre à une demande soutenue d’habitations légères de loisirs ou de mobil-homes
peut avoir des conséquences encore plus fortes sur l’environnement.
Les besoins de référents se font sentir pour une meilleure lisibilité. L’émergence de labels
ou de marques a permis de créer des positions sur le marché touristique. Cette situation
mérite une adaptation plus en phase avec les conditions générales ou spécifiques que l’on
rencontre au niveau des régions touristiques mondiales.
Au delà de ces trois points, s’impose le constat que l’intégration complète des critères de
développement durable dans l’exploitation d’une entreprise touristique leur apporte un
bénéfice supplémentaire, au travers de :
- l'adaptation des produits et des services à la demande de la clientèle;
- la création d’une attractivité de l’entreprise;
- la construction d’une image de l’entreprise en interne et externe;
- l'adéquation de l’entreprise au marché de la transmission.
La problématique posée et la méthodologie conduisent à effectuer des auditions
d’organismes, professionnels et chefs d’entreprise.
Pour mieux comprendre l’ensemble de ces phénomènes, et écouter les réflexions des
professionnels, une sélection d’entreprises appartenant à différentes classes de tailles de
l’hôtellerie et d’autres hébergements touristiques a été entendue.
L’échantillon, qui a été établi, se fonde sur des entreprises qui ont entamé de façon
manifeste leur stratégie. Les responsables ont témoigné de leurs expériences lors d’un
« séminaire » réalisé par le comité français pour le développement durable du tourisme, le
jeudi 17 Avril 2008 avec les entreprises suivantes : Accor, Club Méditerranée, Cap
France, la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air et le cas de Huttopia, Hôtel à
capitaux familiaux Lecoq-Gadby implantée à Rennes et, les représentants d’institutions
nationales de l’hôtellerie et des autres hébergements .
Plusieurs organismes professionnels ont apporté leur témoignage, soit de façon générale :
Ordre national des experts-comptables, François tourisme Consultants au titre de la
manifestation Ecorismo, Agence AFNOR, soit de manière ciblée par rapport à leur
domaine : Assemblée Française des Chambres de Commerce et d’Industrie,, Union des
Métiers et de l’industrie de l’Hôtellerie, Union Nationale des Activités Touristiques,
Fédération Nationale de l’Hôtellerie de Pleine Air lors de deux rencontres les mercredis 13
mars et 17 avril 2008.
Complémentairement, des documents issus de la base de données(1) créée pour la
circonstance ont mis en exergue que certaines entreprises choisissent des approches
différentes en fonction de leur positionnement sur leur marché.
Si le développement durable est considéré comme un élément stratégique de l’entreprise,
certains domaines sont plus mis en avant que d’autres : marketing, communication, bien
être du personnel et de la clientèle…
- le marketing prend, dès à présent, une place à part, quand il devient un outil de
positionnement de l’entreprise sur le créneau du développement durable. Il peut se
développer de manière globale sur l’ensemble des actions menées par l’entreprise ou de
façon factuelle sur des opérations qui traduisent les objectifs de la société.
Le cas le plus fréquent est la création de nouveaux produits qui intègrent des facteurs
environnementaux et qui valorisent la position de l’entreprise.
- L’innovation devenir ainsi un lien permanent entre prestations et développement
durable et déboucher sur des progrès dans la politique environnementale de l’entreprise et
l’augmentation des gains de compétitivité. L’innovation devient un facteur permanent de
l’entreprise touristique, phénomène nouveau. elle doit pouvoir toucher les grandes
entreprises et les P.M.E. hôtelières
Elle doit se matérialiser par un renouvellement plus important des produits touristiques de
développement durable, améliorer la productivité et répondre à une demande de plus en
plus diverse de la clientèle, toujours à la recherche de nouveautés : salles de détente, de
repos, de remise en forme, chambres « silence », jardins botaniques, etc…
En fait, cette nécessité qui touche l’exploitation de l’entreprise trouve son origine, de
façon parallèle, avec la mondialisation du tourisme. Elle renvoie à la notion de marché et
de clientèles.
- les normes et les labels. Au-delà des domaines de l’innovation et du marketing, les
normes et les labels présentent de l’intérêt pour qualifier et maîtriser le développement
durable du tourisme.
Cette nécessité pour une meilleure lisibilité des entreprises et de leurs activités est en
pleine réflexion. Les premières mesures d’ordre volontaire ou réglementaire peuvent
apporter une confusion chez les professionnels et les touristes.
Cette phase paraît être conforme au démarrage que l’on constate dans d’autres activités
avec l’émergence de différentes initiatives. Ce constat n’a pas que des inconvénients pour
« faire passer le message » mais, doit entraîner des clarifications.
L’éco-label européen remplit ce rôle, gérée et délivrée en France par AFNOR certification,
reconnu organisme compétent par la commission européenne. Il s’agit de la certification
écologique officielle européenne.
A performances d’usage égales, l’éco-label européen distingue les produits dont l’impact
sur l’environnement est réduit.
Pour obtenir l’éco-label européen, le produit doit répondre à des critère s écologiques et
d’aptitude à l’usage.
Ces critères résultent de négociations entre représentants européens d’industriels , des
associations de consommateurs et de protection de l’environnement, de distributeurs et des
pouvoirs publics. Les labels sont de véritablement instruments avec des effets sur le
marché, au même titre que l’innovation ou le marketing, Ils ont tous un impact sur les
coûts du développement durable.
Au vu de l’ensemble de ces témoignages, la contribution comporte trois parties :
- situation au travers d’expériences et de constats;
- réalité de l’impact des critères de développement durable du tourisme;
- quelles orientations pour le secteur de l’hôtellerie et les autres hébergements?
PARTIE UN : Approche de la situation actuelle
Les premiers constats
Les volontés environnementales des grands groupes hôteliers
L’émergence des petites entreprises d’hébergement
La position originale des autres hébergements
La prise de conscience des chefs d’entreprises
PARTIE DEUX : réalité de l’impact des critères de développement durable du tourisme
Sur le plan environnemental
Sur le plan économique
Sur le plan social et sociétal
PARTIE TROIS : quelles orientations pour le secteur de l’hôtellerie et les autres hébergements
Promouvoir les initiatives
Susciter des soutiens à tous les niveaux
Rechercher des pistes financières
Échanger les expériences
Faciliter l’information et adapter les formations
Conclusion
Annexes :
Fiches de cas
Liste des membres Comité français pour le développement durable du
Tourisme
Données bibliographiques (1)
PARTIE UN : Approche de la situation actuelle
Les responsables des équipements touristiques français ont intégré de façon conceptuelle
la question du développement durable du tourisme.
Cette évolution s’est fondée, d’une part sur une volonté d’apporter une contribution au
développement durable, et d’autre part, sur une prise de conscience des clientèles
concernées par l’avenir de la planète.
Aujourd’hui, certaines entreprises conviennent qu’il y a un intérêt à réaliser des actions de
développement durable du tourisme, et constatent que la contrainte des critères peut se
révéler demain un avantage.
LES PREMIERS CONSTATS
Pour de nombreuses entreprises, le démarrage de la prise de conscience du développement
durable a été la publication de la loi NRE en France, et surtout le souhait des investisseurs
de connaître les conséquences du développement durable sur la rentabilité des entreprises.
Le club développement durable du Conseil Supérieur des Experts Comptables considère
que le défaut de prise en compte du développement durable dans l’entreprise fait peser sur
celle-ci un double risque sur sa perennité et sur les conditions de la transmission. Il y a
nécessité de sensibiliser les entreprises par tous les moyens et les informer sur l’ensemble
des risques qu’elles encourent, y compris en termes de pénalités financières en cas de nonrespect de la réglementation liée à la protection de l’environnement : les sites et les sols
pollués par exemple.
Au-delà de ces aspects, il est essentiel de se pencher sur la responsabilité sociale des
entreprises en distinguant les secteurs d’activité et en définissant des indicateurs. L’ordre
national des experts-comptables travaille sur des documents explicatifs pour différents
secteurs. Ces documents serviront aux responsables d’entreprises, mais aussi à leurs
partenaires.
Ainsi, les grands groupes hôteliers connaissent l’existence chez les grands investisseurs :
banques, dans les fonds de pension, notamment, de spécialistes de l’analyse des
investissements socialement responsable et qui s’intéresse au secteur touristique au même
titre que les secteurs économiques traditionnels et qui souhaitent disposer d’èléments
d’analyse.
L’une des orientations les plus probables devrait être la sous ou sur-pondération de
critères de développement durable pour fournir des éléments probants à la décision
stratégique d’acquisition de parts, d’achats d’actions, ou de participation à des
programmes.
En France, depuis le 1er janvier 2007, le CODEVI a été remplacé par le livret de
développement durable. Il est affecté aux prêts aux P.M.E. et aux particuliers, pour
financer des travaux d’économies d’énergie ou l’installation d’équipements utilisant les
énergies renouvelables dans des logements anciens.
Au 1er janvier 2008, les banques doivent avoir engagé au moins 2% de la collecte des prêts
(5% en 2009 et 10% en 2010) et mettre en place des prêts spécifiques à l’amélioration de
la performance énergétique.
Cette première orientation permet de répondre à certains hébergements touristiques privés
ou sous forme d’entreprises. Les établissements bancaires ont créé des dispositifs dans ce
sens : banques Populaires avec Prévair, banque postale avec Pactys environnement et
Caisse d’épargne avec Ecureuil Crédit développement
Toutefois, seules quelques banques ont une approche à la fois globale et spécifique, audelà de fonds particuliers, le Crédit coopératif, la Caisse d’épargne. Ces établissements ont
mis en place des crédits permettant de couvrir des investissements soit matériels soit
immobilier, d’une durée allant de 5 ans à 15 ans. L’obtention de ces prêts s’établit de plus
en plus sur une obligation de répondre à des critères de développement durable. Les
projets immobiliers ou matériels sont concernés.
Les professionnels chargés de soutenir les entreprises ayant un projet de développement
sont peu investis dans l’intégration de facteur de développement durable et ont tendance à
ne pas suggérer des investissements trop lourds.
Il peut exister une « auto-censure » entre les entreprises prestataires chargées de suivre le
dossier et l’entreprise cliente.
Dans le domaine technique, Le faible nombre d’entreprises prestataires spécialisées dans
ce domaine est une difficulté supplémentaire pour les porteurs de projet qui souhaitent
s’investir dans un plan de développement durable.
Il s’agit souvent d’entreprises techniques généralistes qui souhaitent se porter sur le
marché du développement durable avec des capacités limitées d’actions. Cette situation a
pour cause une insuffisance de main d’oeuvre spécialisée sur le marché et des sorties
insuffisantes au niveau des formations.
S’il est conjoncturel, il vient tout de même compléter le phénomène du secteur financier
décrit plus haut et peu avoir des conséquences sur les décisionnaires publics.
Dans ces conditions, ce sont plutôt les grands groupes qui maîtrisent ces faiblesses que des
entreprises en création ou en développement, et poursuivent leurs projets.
Ces projets se fondent générallement sur quatre valeurs mises en évidence dans le rapport
Brundtland :
«profit » car sans rentabilité, il n’y a pas de développement possible
« people», car ce sont les hommes et les femmes qui font vivre l’entreprise
« planet » car la préservation de l’environnement est une priorité pour
l’entreprise responsable
« partners » parce que c’est la création de valeur pour tous les partenaires qui
assurera le succés à long terme.
Ces quatre valeurs fondent la réussite de leur politique stratégique.
La préservation voire l’augmentation de leurs profits aura pour conséquence une plus
grande innovation, compétitivité et développement de l’entreprise. Le groupe SCANDIC
affiche cette certitude et communique de façon systématique sur cette position. Après une
période de mise en place de leur programme de développement durable et des exercices
déficitaires (9ans), le groupe récolte aujourd’hui les effets d’une politique ambitieuse et
les résultats d’exploitation redeviennent positifs. Une structure d’hébergement écolabellisée (cygne blanc) enregistre une économie de 900.000 dollars US sur son
investissement. La chaîne hôtelière Hilton a réduit de 11% sa consommation d’énergie en
Europe et l’ensemble de la marque estime les coûts évités à un montant total de 9 millions
de dollars US .
Ces expériences doivent être communiquées et démultipliées dans les années à venir. Elles
peuvent servir de témoignages à l’intégration des données de développement durable du
tourisme dans l’exploitation des structures d’hébergements. Elles doivent déboucher sur
des solutions « gagnant-gagnant » où exploitant et client doivent trouver leur intérêt,
exploitant et salarié, leur avantage, et exploitant et nature, un respect mutuel.
Des groupes hôteliers ont mis en place où projètent des dispositifs où chaque décision
apporte un double avantage. Dans le cas de la formation, des salariés bénéficient de
méthodes de travail améliorées, une plus grande responsabilité et contact avec la clientèle,
et développent des conditions d’exploitation plus favorables.
Des P.M.E., de façon moins fréquente, s’orientent aussi vers des solutions collectives en
liaison avec les collectivités territoriales et les organismes spécialisées tel que
l’ADEME(2) La région Aquitaine a soutenu des démarches dans l’hôtellerie familiale : le
relais du Périgord noir à Sinoac (24) en en est un exemple. La région Franche-Comté
avec l’hôtel Granvelle à Besançon (25) où avec une part annuelle de solaire de 18% , 1, 7
tonne de CO2 sont évitée par an.
D’autres régions prennent le relais telle que la Provence Alpes Côte d’Azur où la C.R.C.I.
a mis au point un logiciel dénommé : Eco-risk qui paraît une première approche favorable
pour envisager des démarches de développement durable globale.
L’AFNOR, Association Française de Normalisation travaille dans un objectif de
clarification. Pour les normes, des documents normatifs internationaux permettent de
fournir des recommandations en matière de communication et de management
environnementaux, comme ceux d’ISO 14000, leur diffusion permet une meilleure
appréciation par les chefs d’entreprise.
Pour le développement durable, le référentiel SD 21000 fournit un document détaillé pour
aider les entreprises à établir un diagnostic, hiérarchiser les enjeux et réaliser des priorités
d’action au travers d’un panel d’actions.
Deux opérations significatives ont été réalisées en Languedoc-Roussillon et en Aquitaine
qui ont permis de passer du stade de la réflexion à celui d’une approche méthodologique
plus concrète.
Les premiers résultats sur des hôtels indépendants permettent de comprendre que certains
n’ont pu faire aboutir les démarches de certification ou d’adhésion à l’eco-label pour une
mobilisation insuffisante des financements.
Dans tous les cas, le secteur d’activité le plus actif sur le développement durable est celui
de la construction qui s’avère fondamental dans l’approche de l’hôtellerie toutes
catégories confondues.
Dans un avenir très proche, la future norme ISO 26000, devrait répondre d’une part à une
meilleure lisibilité des normes et des labellisations, et surtout définir des lignes directrices
relatives à la responsabilité sociétale.
LA VOLONTE ENVIRONNEMENTALE DES GRANDS GROUPES HÔTELIERS
La plupart des grands groupes hôteliers ont rapidement compris la nécessité de s’investir
dans une politique de développement durable.
Les plus concernés sont les groupes hôteliers présents au niveau international, et qui
comprennent l’impact de leur implantation dans les pays développés ou en cours de
développement. Cette responsabilité Nord-Sud confirme qu’aujourd’hui le secteur hôtelier
international ne peut se concevoir sans l’intégration d’un critère développement durable
dans leur stratégie. On assiste à des approches différentes en fonction des pays et des
régions du monde où se trouvent implantés leur hébergement, toutefois, la stratégie
mondiale affichée traduise des préoccupations environnementales générales.
La recherche se situe, dans la plupart des cas, dans un souci d’économie, elle est
rapidement suivie par une prise de conscience et l’émergence d’une diversité de solutions
comme la mise en place de nouvelles sources énergétiques, qui entraîne des choix
d’investissement, qui peuvent s’avérer risquer à moyen et long terme si elle n’est pas
envisagée en relation étroite avec les acteurs locaux. Cette hypothèse entraîne une prise de
risque dont on a conscience le décideur et peut ralentir sa stratégie de développement
durable du tourisme.
Rapidement, ces acteurs du tourisme s’aperçoivent de la corrélation importante entre le
succès d’une politique de développement durable et la satisfaction du touriste et donc sa
fidélisation.
Il comprend qu’il existe un lien entre un comportement touristique qui intègre les facteurs
environnementaux et les conditions modernes d’exploitation d’un établissement hôtelier.
Aujourd’hui, les grands groupes n’hésitent pas à convaincre leur clientèle par un aspect
pédagogique des réalités du développement durable du tourisme. Ils participent, par
exemple à des opérations de reboisement en associant cette action à des aspects
d’économie d’énergies. Cette orientation s’accompagne d’une forte communication
auprès de la clientèle.
Les capacités de réaction technique et financière des grands groupes expliquent pour une
bonne part leur position en pointe par rapport aux hôtels familiaux.
L’EMERGENCE DES PETITES ENTREPRISES HOTELIERES
Malgré les difficultés de la petite hôtellerie française, dite familiale ; leur implantation
dans un espace touristique local permet de comprendre pourquoi certaines entreprises, soit
à titre de démarche personnelle, soir soutenue par des organismes professionnels
régionaux voient les principes de développement durable du tourisme être corrélés de
façon étroite avec leur culture et leur histoire. On assiste à une véritable personnalisation
des projets.
Ces exemples encore insuffisants démontrent que l’on peut envisager une démarche
complète et immédiate comprenant des facteurs économiques, environnementaux et
sociaux. Pour ces cas, la mise en place réelle d’un programme de développement durable
a été une source d’amélioration de leur compétitivité en les obligeant à investir et à se
développer par le biais de l’innovation. Cette réponse leur permettant de se différencier de
la concurrence.
L’exemple de la région Aquitaine est significatif en ma matière. Le projet dénommé a été
conçu avec l’ADEME et a permis d’identifier une dizaine de projets en cours de
labellisation en relation avec les territoires concernés.
Toutefois, la plupart des hôtels note un insuffisance des dispositifs financiers et d’un
soutien marketing aptes à les faire connaître de manière plus réelle.. Si, internet est une
voie empruntée par tous ; la nécessité de dé-doubler leur communication semble
importante
Il apparaît assez clairement que la tendance ira en s’amplifiant car le développement
durable devient directement ou indirectement un outil de compétitivité.
LA POSITION ORIGINALE DES AUTRES HEBERGEMENTS
La clientèle et ses comportements de consommation entraînent des actions différentes de
développement durable du tourisme. C’est le cas de l’hôtellerie de plein air et des
hébergements chez l’habitant.
Si, la composante nature importante dans les campings a modifié les règles de gestion des
espaces concernés dans le bon sens, dans les hébergements particuliers ont assiste, à
l’émergence à la fois d’une prise de conscience des propriétaires, mais aussi de la clientèle
qui choisisse l’hébergement en fonction de la qualité des équipements.
Cette tendance permet de comprendre l’évolution rapide de chartes en France ou dans
certains pays sur des produits d’hébergement chez l’habitant. On constate l’établissement
d’un dialogue sur ces sujets entre le client et le propriétaire, où se mêle conseils sur des
investissements les plus rentables et sur les conditions d’exploitations.
L’hôtellerie de plein air fait l’objet d’un accompagnement structuré de la part des
instances professionnelles. Des programmes de soutien ont permis de maîtriser
notamment sur les côtes littorales l’évolution de campings localisés prés de sites naturels
ou dans la périphérie de stations touristiques.
Enfin les villages de vacances abordent le développement durable du tourisme dans le
cadre d’une restructuration de leur politique commerciale. Cap France a imaginé des
produits touristiques qui s’inscrivent dans une optique de qualité de vie et de bien-être qui
affiche une volonté de proposer une approche globale de l’environnement.
Certains pensent que ces politiques de développement durable du tourisme peuvent avoir,
si elles sont bien pratiquées, une influence sur les choix des destinations par les touristes et
relancer des pays très concurrencés.
L’exemple d’Huttopia avec ses kit petit-déjeuner s’inscrit dans cette logique.
LA PRISE DE CONSCIENCE DES CHEFS D’ENTREPRISE
Les premiers cas réels d’hébergement avec des critères de développement durable,
semblent s’appuyer plus sur une volonté déterminée des chefs d’entreprise que par
l’établissement de plan stratégique élaboré. Les cas réussis notamment dans le secteur des
PME, PMI témoignent de cette tendance,
Les Orangeraies et l’impulsion de la directrice marketing : B. Gautier
Le Coq-basq et la directrice : V. Bregeon
L’Hôtellerie Marcon et la famille A.Marcon
Dans ces conditions, la formation paraît un des moyens plus prometteurs pour accélérer la
diffusion du concept de développement durable du tourisme auprès des dirigeants.
Tous conviennent que la réussite passe par une formation importante et continue des
personnels. Tous sont concernés de l’accueil, aux services dans les chambres, etc…
Plusieurs niveaux sont à retenir : la formation par le responsable de l’établissement qui
précise la politique de l’établissement dés l’embauche de la personne, des formations
individuelles, des formations en relation avec les entreprises de formation. Tous
conviennent que la formation doit être permanente.
Ces responsables ne séparent pas la formation de leur projet. Il y a dans leur démarche de
créer un établissement incluant des critères de développement durable du tourisme, une
vision globale.
Certes, elle est accompagnée d’une approche financière qui n’est pas toujours très aisée, et
les dépassements dans les investissements sont courants. Les négociations avec les
organismes financières peuvent être, quelquefois laborieuses. Comme dans tous projet, un
hébergement reconnu aura plus de facilité qu’un autre.
On assiste presque à la négociation entre un créateur et un banquier, alors que les critères
présentés devraient au contraire aidé à une mise en place plus rapide compte tenu du
caractère anticipateur du développement durable que le créateur propose.
Les seconds chefs d’entreprises sont ceux qui sont sensibilisés par des initiatives
collectives
En premier lieu, l’ADEME qui promeut et soutient financièrement les projets portés par
des entrepreneurs.
L’organisme est assisté au niveau local par les collectivités territoriales et permet de
diffuser largement les aides financières qui ont été sélectionnées pour telle ou telle
opération.
On assiste, aussi, à des opérations de sensibilisation par le biais de kit informatique apte à
apporter une information pratique, immédiatement opérationnel,, c’est le cas de Chambre
de Commerce et d’Industrie en Provence Côte d’azur notamment qui dispose d’un logiciel
permettant aux hôtels d’approcher, de juger, et de valider des actions ponctuelles qui
peuvent s’avérer demain porteuses d’une démarche globale.
Au-delà d’une sensibilisation de la part d’organismes consulaires, certains responsables,
en particulier dans le cadre d’un démarrage ou d’une reprise d’entreprise sont sensibles à
introduire les facteurs de développement durable du tourisme dés le démarrage de
l’activité.
Souvent, cette prise de conscience est consécutive à l’obtention de prêts dans des
organismes financiers orientés vers le développement durable : caisse d’épargne, crédit
coopératif….. Cette sensibilité permet d’envisager des formations spécialisées souvent
incluses dans les formations, de la création d’une entreprise, liées aux problèmes
techniques, commerciaux ou financiers.
Cette tendance se retrouve dans les hébergements de plein air et les gîtes ou la demande
d’information sur le développement durable du tourisme est très forte.
PARTIE DEUX : REALITE DE L’IMPACT ET DES COÛTS
SUR LE PLAN ECONOMIQUE
La majeure partie des entreprises touristiques exprime le fait qu’elles ont des difficultés à
valoriser précisément le gain produit par une meilleure maîtrise des risques associés au
respect des règles de développement durable. Toutes admettent qu’il existe bien un
élément de compétitivité. Celui-ci s’inscrit au-delà du constat de rentabilité « primaire »
lié à la mise en oeuvre de la seule éco-responsabilité, de la vigilance dans la gestion des
différents flux où le gain écologique et le gain économique vont de paire ;
Des évènements climatiques, météorologiques ou politiques peuvent avoir des
conséquences directes et indirectes et aboutir à des impacts et des coûts préjudiciables au
bon fonctionnement de l’entreprise
La réflexion sur le développement durable du tourisme oriente immédiatement l’entreprise
vers l’économie dans les domaines d e prestations avec à la clé l’économie des
consommations d’énergie, la gestion des déchets, le traitement des eaux, les ratios de
productivité des prestations hôtelières.
On note ainsi que les organismes consulaires n’hésitent pas à soutenir leurs entreprises par
des actions d’accompagnement tel que le logiciel Eco-risk destiné à une approche
pragmatique.
Si les entreprises sont intéressées, elles débutent par des investissements limités, sans réel
démarche globale au sein de leur entreprise.
Les plans de soutiens financiers par des structures ad-hoc agissent bien comme des
révélateurs de prise de conscience, mais souvent la démarche s’arrête à un investissement
ponctuel dont les ressources publiques auront permis la mise en place.
L’ADEME réalise dans ces conditions, un soutien opportun.
On discerne, dans ces conditions, deux tendances pour les entreprises de s’investir dans le
développement durable du tourisme :
- -soit, des investissements lourds, après la mise en place d’un diagnostic obligatoire ou
des études de faisabilité. Cette démarche entraîne dans la plupart des cas des interventions
publiques, mais aussi des différences entre la réalité de l’exploitation et les résultats
prévisionnels annoncés.
Sans être préoccupante, cette tendance est préoccupante, et peut-être un ralentissement à la
« systématisation » de l’information auprès de la clientèle, qui est un des aspects
importants du développement durable du tourisme.
- -soit, des investissements légers qui traduisent de façon plus directe et rapide les
préoccupations des chefs d’entreprises concernées et qui leur permettent une sorte de
position d’attente. Cette situation touche majoritairement l’hôtellerie individuelle. Elles
touchent des équipements comme : les ampoules, les régulateurs de débit, etc…
Enfin, un constat général ; la trop faible présence de fournisseurs spécialisés de ces
matériels sur le marché et de conseillers dans les domaines économiques de
développement durable du tourisme.
Cette dernière particularité est un des constats les plus préoccupants et peut-être à l’origine
d’une diffusion insuffisante des techniques.
Le soutien à la création ou au développement d’entreprises techniques permettraient
d’accélérer la diffusion des critères de développement durable.
Actions
Energie
Energie
Investissement Impacts
commentaires
Lourds :
Positifs mais plus ou moins Effet positif confirmé avec
chauffage,
importants :
soutien d’organismes publics
production d’eau - selon la nouveauté du
chaude
matériel
- selon la localisation
Retour sur amortissement
variable
Légers : ampoules, Retour sur investissement Effet positif sur clientèle
spots
rapide
Investissement avec impact
lourd pour les groupes
Eau
Lourds : système Retour sur investissement Gain immédiat avec obligation
de régulation, de moyen
de contrôle
contrôle de qualité Important pour les pays du
sud
Eau
Légers :
régulateurs
débit, etc…
Déchets
Lourds
Déchets
Positif à court terme
Gain
immédiat
de Investissement
important sensibilisation clientèle
pour les groupes, retour sur
amortissement modifié
avec
Difficulté
d’un Effet positif avec soutien
investissement en parfait d’organismes publics
accord avec les autorités
publiques
Retour
difficile
sur
investissement
Légers :
Positif
et
retour
sur Difficulté d’être relayé par les
programme de tri amortissement rapide avec systèmes publics de ramassage
sélectif
programme de formation
interne pour les salariés et la
clientèle
SUR LE PLAN ENVIRONNEMENTAL
Les grands groupes, après un démarrage axé sur les conditions économiques du
développement durable, entament des stratégies beaucoup globales : Pierre et vacances, club
méditerranée, ACCOR, pour ne citer que les plus importants.
Incontestablement, les hôtelleries indépendantes se positionnent dans des démarches globales,
grâce à la volonté des dirigeants, mais cette tendance est pour l’instant minoritaire. Les
responsables interrogés répondent de façon générale qu’ils sont favorables au développement
durable du tourisme, mais sont plus préoccupés par l’évolution du tourisme, les
investissements à renouveler en liaison ou non avec la réglementation et enfin par leur
situation financière.
Pour des raisons complètement opposées, les hébergements de plein air sont rentrés de façon
plus systématique dans une démarche de développement durable. La raison qui revient le plus
souvent est la présence de la nature dans les campings comme critère de qualité. La Fédération
nationale de l’hôtellerie de plein air a accompagné toute initiative qui permettait de valoriser
cet atout et a soutenu les initiatives collectives ou individuelles.
Quelques expériences sont tentées pour accélérer cette prise en compte. Le projet EuroDisney
et Pierre et vacances qui est encore en l’état d’études : village nature devrait traduire de façon
concrète une approche globale reprenant les contraintes des opérateurs et les souhaits des
touristes.
Actions
Investissements
Politique d’achats exploitation
Impacts
Commentaires
Achat de produits locaux
Fournir des renseignements sur
Rechercher des produits de les produits achetés à la clientèle
saison
Protection
de Achats de plantes Éliminer les produits réalisés Sur -Coût
l’environnement Achats de produits à base d’éléments non Amortissement à moyen terme
naturels
reproductibles
Sélectionner des produits
recyclables
Traitement paysager
Sensibilisation
Matériels
de Inciter à la consommation de Amortissement rapide
présentation
produits locaux par des
initiatives
durables :
présentation en vrac des
produits alimentaires
Produits
Espaces
de Voir si les fournisseurs ont Effet positif sur les fournisseurs
touristiques
stockage
des
pratiques locaux
environnementales
Dialogue
économique
Participation
financière
Construire
communs
des
projet
s Effet positif sur le territoire
Dans les pays du nord ou du sud
SUR LE PLAN SOCIAL
La situation est très contrastée.
Les questions d’ergonomie ou de satisfaction au travail sont peu abordées et peu d’études ou
d’outils sont disponibles sur le marché. Le Salon Ecorismo tente de faire avancer les choses
dans ce domaine. Il existe toutefois de la part des syndicats hôteliers, un véritable intérêt qui
s’est traduit par la parution d’un guide sur l’ergonomie dans l’hôtellerie.
Un constat commence à se profiler : il y a un bénéfice immédiat des démarches mises en place
dans les entreprises au niveau des ressources humaines et de l’accueil du client. Cette réussite
est la conséquence souvent des chefs d’entreprise qui ont le souci de la préservation de la
planète. François tourisme consultants le constate dans ses interventions.
C’est bien le pilier social et notamment au travers de la formation et la sensibilisation du
personnel que les progrès sont les plus importants. L’ADEME considère que le travail sur les
questions environnementales eest en outre fédérateur pour les professionnels et les entreprises.
Dans tous les cas, la solution la plus efficace, pour instituer des pratiques environnementales,
passe par la mise en place d’un système de gestion environnemental. C’est la préconisation
affichée par l’association « Tours opérators initiative « qui regroupe des grandes chaînes
hôtelières internationales. Leur objectif avec le soutien du PNUE a été de réaliser un guide des
bonnes pratiques qui s’appliquent à beaucoup des situations dans le monde de l’hébergement
touristique.
Le développement durable du tourisme doit valoriser les employés. C’est un facteur de
cohésion qui a des atouts potentiels importants au niveau du rapport à la clientèle et au niveau
de la culture d’entreprises. les grands groupes sont les plus concernés et vont jusqu’ à intégrer
les facteurs de développement durable dans les parcours professionnels.
Les hôtels indépendants ressentent la nécessité de s’inscrire dans cette orientation, mais leur
dimension limite, hormis quelques cas, leur implication. Dans la majorité des cas, l’adhésion
s’établit autour du dirigeant qui porte, de façon personnelle, la volonté de s’investir dans une
politique de développement durable du tourisme.
Pour les hôtelleries de plein air, la présence et la gestion d’espaces verts et un souci
traditionnel des responsables et des employés pour l’environnement ont permis d’intégrer
facilement les critères de développement durable dans les formations dispensées. C’est le
cas, ausssi, des villages de vacances, dans le cadre de structures associatives et de réseau
fédératif où les phénomènes d’échanges d’expériences et de rapprochement ont joué
favorablement. L’expérience de Cap France avec Ethic étapes est significative.
En fait, la formation paraît la voie la plus exploitée pour faire passer une sensibilisation au
développement durable du tourisme, les coûts sont rarement évoqués, et s’intègrent de façon
efficace dans les programmes de formation développés par les entreprises. On note toutefois
l’émergence de formations spécifiques sur les matières utilisées en hébergement : nzture du
linge, produits chimiques,…., en restauration : produits de saison, variation des menus… et
leurs impacts.
Tableau page suivante
Actions
Information
Investissements
documentation
impacts
Commentaires
Positif à court terme
Mobiliser le personnel et la
Dialogue de qualité entre clientèle de façon plus forte
prestataire et client valorise la
politique qualité service
de Positif à moyen terme
Mobiliser le personnel permanent
S’intègre dans le système de Sensibiliser les saisonniers
gestion environnemental
Formation
cycles
formation
Animation
contribution
Innovation
Incitations
Positif à court terme
financières pour Investissement moyen
des
idées
environnementales
Positif à moyen terme
Investissement faible
Retour sur image rapide
Inciter le personnel à se mobiliser
pour
des
actions
de
développement durable locale
Maîtriser la mise en place rapide
des suggestions des personnels
Retour sur amortissement rapiie
La réalité de l’impact et des coûts dans l’hébergement touristique inclus dans les témoignages
recueillis les préoccupations environnementales liées à la restauration. Les deux semblent
donc liées et permettent de mieux comprendre les objectifs globaux de développement durable
de beaucoup d’entreprises. Cet aspect qui peut paraître séparable dans les pays du Nord prend
une dimension unique dans les pays du sud.
PARTIE TROIS : QUELLES PERSPECTIVES ?
La situation est donc très contrastée. Les grands groupes hôteliers ont commencé à intégrer les
volets du développement durable de façon systématique et par étapes. Certains sont en train de
passer à une approche globale qui traduit une véritable prise de conscience. Dans cette
catégorie, les premiers effets en terme de compétitivité de leur entreprise se sont déjà fait
sentir et consolident leur position à l’international. Les accords entre grands groupes hôteliers
et organismes nationaux, en particulier, avec les pays du Sud ; démontrent d’une part, le souci
d’un dialogue enrichissant, et d’autre part, l’émergence d’un nouveau modèle économique
viable. Les impacts positifs à court terme en sont les premiers témoignages.
Pour les P.M.E., des positions marquées dans le bon sens, mais insuffisants en terme de
représentation d’un mouvement général traduisent un accompagnement à améliorer des
institutions locales touristiques au niveau technique ou financier.
Dans la prochaine décennie, la dimension internationale du tourisme va s’appuyer fortement
sur le développement durable et va se faire de plus en plus présente. Se posera alors le
problème du respect des conditions environnementales suivant les pays touristiques et leur
état d’avancement économique. La mise en place de règles universelles n’est pas encore pour
demain et invite à travailler le domaine de l’information et de la formation.
PROMOUVOIR LES INITIATIVES
Les Organismes publics mandatés pour travailler sur le développement durable se sont portés
volontairement sur le secteur de l’hôtellerie. Elles bénéficient d’un relais d’information en
s’appuyant sur les chambres de commerce et d’industrie et les collectivités territoriales.
Les labels ou les marques qui sont créés pour la circonstance sur un concept ou sur un guide
des bonnes pratiques peuvent quelquefois être une source d e confusion pour la lisibilité du
développement durable du tourisme.
Mais cette situation peut être expliquée par le démarrage des critères de développement
durable du tourisme, elle peut même servir de vecteur favorable pour accélérer les prises de
consciences, quitte à envisager une politique plus lisible dans une deuxième phase.
Le projet villages nature envisagé entre Euro Disney et Pierre et Vacances paraît intéressant à
suivre. Il s’agit d’un concept unique et innovant où se mêle une idée d’éco-tourisme, de
dimension européenne, et fondée sur une harmonie entre l’homme et la nature, avec des
thèmes tels que l’eau, la terre, la forêt et les activités qui s’y rattachent. Un plan d’action
durable a été concrétisé en relation avec WWF et Bio-régional 5ONG) qui doit s’appliquer à
l’aménagement, à la construction, et à l’exploitation du projet.
Il devrait s’appliquer à une première phase du projet d’un superficie de 183 Ha pour un
lancement prévue en 2010 .
Cette expérience devrait toucher l’ensemble des critères de développement durable du
tourisme et à ce titre devrait être suivi.
SUSCITER DES SOUTIENS A TOUS LES NIVEAUX
Deux niveaux peuvent être définis : Un niveau politique avec le soutien d’organismes
nationaux ou territoriaux et un niveau professionnel avec l’intervention des réseaux
d’entreprises ou d’organismes financiers.
Le développement durable du tourisme ne peut véritablement décoller sans un soutien public.
Il peut prendre différentes formes. En France, ADEME et les régions permettent une diffusion
rapide de l’information et le soutien financier de façon souvent cumulé à des opérations.
L’existence d’étude préalable permet de fiabiliser le projet.
Toutefois, certaines opérations ne se feraient sans l’aide financière proposée. Certains
hôteliers constatent que ce soutien de la collectivité ou de l’Etat leur permet de sauter une
marche dans l’adaptation de leurs équipements. En fait, deux difficultés existent en parallèle :
d’une part, une insuffisance d’offre de prestataires ou de producteurs qui peuvent expliquer
des tarifs relativement élevés, et d’autre part des montants d’investissements qui paraissent
trop importants, notamment, pour les hôtels dits à capitaux familiaux.
Cette tendance explique les opérations menées par les organismes consulaires qui débouchent
sur des investissements partiels orientés majoritairement vers des économies d’énergie.
Les grands groupes de leur côté semblent interrogatifs sur les effets d’échelle des mesures
prises. Le changement de robinetterie à l’ensemble des hôtels du groupe, par exemple.
Une des solutions consiste vraisemblablement a abordé les problèmes posés par une stratégie
de développement durable du tourisme en amont au moment de l’élaboration du projet : des
groupes hôteliers ou de résidences de vacances s’y investissent toujours avec le souci de
rechercher des prestataires compétents dans le domaine du durable.
RECHERCHER DES PISTES FINANCIERES
La reconnaissance du développement durable passe par une reconnaissance confirmée du
tourisme. Pour cela, l’ensemble des opérateurs concernés par ce secteur doit créer des
conditions d’accessibilité pour tous les acteurs à cette nouvelle dimension d’exploitation.
En particulier, le domaine bancaire. Il existe très peu d’organismes financiers présents sur le
marché touristique. Quelques établissements se spécialisent dans des programmes de prêts
pour le développement durable, mais très peu proposent des prêts spécialisés pour
l’hébergement sous quelque forme que ce soit.
Une des possibilités pourrait être une société de caution mutuelle permettant aux
établissements hôteliers qui souhaitent s’investir dans un projet global de développement
durable du tourisme de bénéficier d’interventions financières adaptées : fonds propres, prêt à
l’immobilier, prêt aux matériels.
La sociétè de caution permettant d’accompagner la prise de risque de l’établissement
financier, mais de servir aussi de centre de compétences et d’expériences pour des
professionnels intéressés par la démarche.
Il en est de même pour les assurances où les investissements à réaliser pour se conformer à
des cahiers des charges techniques et/ou à des guides de bonnes pratiques permettraient de renégocier des cotisations d’assurances.
Pour les pays du sud, les hébergements semblent être une source de revenu et d’emploi pour
les populations. La demande de la clientèle pour de tels pays s’appuie :
d’une part sur des hébergements haut de gamme et renvoie à la responsabilité durable
des grands groupes,
d’autre part sur un hébergement plus local pour des séjours de découverte dans les
pays touristiques en voie de développement. Pour ces infrastructures d’hébergement, les
micro-crédits représentent un champ à explorer.
Dans tous les cas, il y a une nécessité à intégrer le développement durable dans les critères
bancaires. Cette orientation doit d’établir sur des clignotants capables de focaliser l’attention
des experts et des professionnels sur les retours sur investissement.
Les plans prévisionnels de financement et d’exploitation devront tenir compte de ces données
pour affiner et crédibiliser les opérations financières qui seront menées dans l’avenir.
ECHANGER LES EXPERIENCES
La fonction réseau paraît très importante pour valoriser les expériences réalisées. Tout projet
doit contenir un part importante de reproductibilité
Il paraît évident aux vues des premières réalisations que les retours sur investissements sont
plus longs que prévus.
Les facteurs techniques sont : une mise au point difficile, des travaux complémentaires non
prévus, les facteurs humains sont : une constance par les salariés dans l’action de
développement durable du tourisme , un comportement compréhensible des touristes dans leur
consommation durable, et qui changer suivant les pays.
Les facteurs environnementaux : un respect des espaces et surtout un nouvelle manière de
vivre les équipements touristiques avec la création d’un dialogue permanent entre client et
prestataire.
Ces facteurs doivent pouvoir être analysés et affinés ; par le jeu d’échange d’expériences entre
professionnels, mais aussi entre pays avec la création d’une banque de données de cas
comprenant un descriptif technique et des hommes-ressources prêts à s’engager dans un
conseil direct ou à distance.
FACILITER L’INFORMATION ET ADAPTER LES FORMATIONS
Les formations initiales ou continues liées à l’enseignement du tourisme doivent pouvoir
proposer des options sur le développement durable du tourisme et au minimum compter un
quota d’heures obligatoires sur le développement durable du tourisme.
Ces formations doivent s’adresser aux employés, techniciens destinés à travailler dans ces
hébergements, mais aussi aux entreprises intermédiaires qui travaillent de façon étroite avec
les hôtels, les hébergements de plein air ou les gîtes.
Elles concernent tous les partenaires susceptibles de s’investir dans ce domaine : banques,
chambres de commerce et d’industrie, chambres des métiers,…
Les formations internes doivent être soutenues, des organismes professionnels ou liées au
développement durable du tourisme peuvent être des vecteurs d’information et même
s’impliquer dans ces opérations.
Si les programmes techniques ou commerciaux sont les plus intéressantes à développer, les
programmes financiers semblent les plus prioritaires. En effet, les outils pour mesurer
l’impact et les coûts semblent relativement peu nombreux. Les différents critères mis en place
dans le cadre de système de gestion environnementale demandent un constance et une qualité
soutenues pour en tirer des conséquences dans l’exploitation d’un hébergement touristique.
Cette nécessité passe par une formation professionnelle.
CONCLUSION
Au vu des témoignages, un développement durable du tourisme réussi repose sur un projet
d’entreprise où toutes les parties concernées en tirent des avantages : responsables, salariés,
clients, voisins, etc…Il ne peut être partiel, mais global et partagé.
Pourtant certains acteurs prennent une place plus importante que d’autres, non pas en termes
de hiérarchie, mais par leur position sur l’ensemble des processus décisionnels de
l’entreprises. les plus significatifs sont les touristes qui souhaitent des hébergements à la
hauteur de leur attente environnementale ; les banquiers, les sous-traitants par les liens qui les
unissent, mais aussi les actionnaires, à l’autre bout de la chaîne qui ne perçoivent le
développement durable que dans une position de rentabilité.
L’hébergement témoigne que c’est plus la remise en cause des pratiques qui paraît important
que la seule démarche marketing.
Les efforts réalisés par les grands groupes se heurtent à la dimension du réseau et au nombre
d’hôtels. Au niveau des hébergements détenus par des indépendants, la difficulté réside dans
la difficulté de convaincre les banquiers.
En effet, ces derniers proposent des solutions, pour l’instant, trop stéréotypées. Des mesures
collectives filière-réseau bancaire permettraient d’accélérer un processus de soutien qui
s’avère indispensables
Car il n’y a pas que des gros investissements qui, à la lumière de critères d’analyse financière
classique, sont difficilement finançables. Un constat, les petits investissements apparaissent
comme une orientation nécessaire avec des résultats significatifs. Leur succès dépend de la
prise de conscience des propriétaires, de la clientèle et de…soutien financier public
L’exemple d’un groupe scandinave d’hébergement démontre qu’une stratégie ciblée peut
avoir des retours favorables sur la fréquentation de la clientèle. Elle renvoie aux notions
d’innovation et de marketing qui ont été abordés. Cet exemple qui peut paraître comme une
exception, traduit cet aspect d’anticipation qui peut permettre une adaptation réussie de
l’établissement aux critères de développement durable du tourisme.
Dans les hébergements de plein air, le phénomène est encore plus fort. Il est du, en partie, à
une proximité de la nature et de l’interpénétration des hébergements et des paysages qui a
impulsé des initiatives professionnelles, mais aussi grâce à des actions volontaristes telles que
celles menées par des associations gestionnaires d’hôtellerie de plein-air.
Ces structures prouvent que la formation des salariés est un outil important de la réussite du
développement durable du tourisme. Est-ce le cas pour l’ensemble de cette filière ? il faut être
réservé, surtout quand on aborde la question de plan de formation précis et pérenne. Les
programmes de formation restent assez peu perméables à des modules sur le développement
durable du tourisme.
L’activité saisonnière n’incite pas de façon générale l’entrepreneur à s’investir dans des
opérations de formation qu’il laisse, en général, à l’initiative personnelle.
Mais l’ensemble des dispositifs, si innovants soient-ils, ne peuvent que réussir sans une
adhésion complète des responsables. C’est le cas dans les hôtels indépendants quand un
responsable décide de sauter le pas et qui l’aborde le développement durable du tourisme de
façon globale.
La majorité des autres ont simplement une attitude de gestionnaire avisée des charges de
l’entreprise. Le développement des actions de sensibilisation et d’information paraissent dans
ces cas-là indispensables, les efforts des structures nationales publiques sont à souligner et qui
sont relayés au niveau local par les organismes consulaires.
A l’autre bout de la chaîne, les grands groupes qui valorisent de façon plus systématique. Ils
ont une vision avec une démarche cohérente sur les objectifs et les investissements à réaliser.
Leur communication et leur savoir faire bénéficient d’une meilleure valorisation que les cas
isolés.
L’échange de savoir-faire en la matière, paraît donc déterminant ainsi que la valorisation des
expériences.
Dernière différenciation entre les grands groupes et les hôtels indépendants, le délai entre le
décideur et l’utilisateur.
La chaîne de commandement est réduite à sa plus simple expression dans un hébergement de
petite taille et les actions prévues sont rapidement exécutées. Dans les grands groupes, au-delà
de charte de bonnes conduites ou des documents de sensibilisation, on peut noter des
décalages dans l’exécution entre le niveau central et les établissements. Toutefois, des
exceptions montrent un souci pour ces catégories de s’adapter à ces inconvénients.
Un club de vacances de renommée internationale dans un village au Sénégal répond à ces
préoccupations. Des initiatives locales ont permis de résoudre des problèmes de traitement des
déchets avec un impact en terme d’emploi.
Le développement durable du tourisme est indissociable de l’innovation. Il engendre des
nouvelles manières de gérer, l’application de nouvelles techniques, l’utilisation de nouveaux
matériaux.
Il est intimement lié à des nouveaux comportements.
Cinq pistes peuvent permettre d’affiner ces évolutions : promotion des initiatives, soutien
public ou privé, recherche de financement, échange d’expériences, information et formation.
(voir contribution Costa-Rica en annexe).
Mais le développement durable du tourisme doit pouvoir compter pour sa réussite sur des
règles claires qui sont attendues pour les financements avec des spécificités liées à
l’hébergement touristique.
Pour parfaire cette première approche, il serait donc souhaitable d’envisager une étude plus
complète sur la réalité de programmes de développement durable dans le secteur de
l’hôtellerie et des autres hébergements pour définir des critères suffisamment objectifs.
Doit – on faire une approche par niveau ?:
Niveau lisibilité qui renvoie à des instruments liés au marché : labels
Niveau technicité qui renvoie à des indicateurs de performances directes : économie des flux
Niveau responsabilité qui renvoie à des indices globaux : type RSE
Niveau innovation sur le fonctionnement et l’investissement : financement
Cela répondrait à un besoin de références à la fois pour les professionnels du secteur, mais
aussi les banquiers, les assureurs et les directions publiques conscients de vouloir
accompagner avec succès cette filière.
(1)- Base de données disponible sur le site Veille Info Tourisme
(2) L’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME) est un
établissement public sous la tutelle conjointe des ministères de l’écologie et du
Développement durable, de l’Industrie et de la Recherche. Elle participe à la mise en ?uvre
des politiques publiques dans les domaines de l’environnement, de l’énergie et du
développement durable. L’Agence met ses capacités d’expertise et de conseil à disposition des
entreprises, des collectivités locales, des pouvoirs publics, et du grand public, et les aide à
financer des projets dans cinq domaines (la gestion des déchets, la préservation des sols,
l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables, la qualité de l’air, et la lutte contre le
bruit) et à progresser dans leurs démarches de développement durable.
CAS DES ENTREPRISES AUDITEES
ACCOR
Le groupe Accor a mis en place un programme de développement durable depuis 2005 : Earth
Guest avec huit priorités (*)
Chaque année, durant une journée baptisée : Earth Guest Day, Accor mobilise les hôteliers
pour les sensibiliser aux attentes de la clientèle, les coûts d’exploitation et leurs impacts. Une
démarche régionale permet à cette politique sur l’ensemble du groupe de tenir compte des
aspects particuliers des différents continents.
Des objectifs ont été fixés à l’horizon 2010.
Des actions sont menées sur les flux internes générés par les équipements et les efforts sur
l’environnement.
EAU.
L’installation des régulateurs de débit sur les robinets permet d’optimiser les dépenses, sans
réduire la satisfaction du client..
Les objectifs fixés sont de : -10% par chambre à l’horizon 2010.
Observations :
Cet objectif se heurte à la généralisation de ce système dans l’ensemble des
hébergements dans le monde et à un problème financier et technique
ENERGIE
L’installation systématique d’ampoules et de spots basse consommation paraît positif
Les objectifs fixés sont de : - 10% par chambre à l’horizon 2010
Le soutien d’organismes publics tels que : ADEME permet d’envisager des investissements
plus complets et opérationnels : le cas de la production d’eau chaude solaire sanitaire et sa
reproductibilité dans d’autres pays
Observations :
Retour sur investissement de 6 mois à 1 an sur le petit matériel : ampoules, spots, etc…
Trop peu d’entreprises spécialisées dans le secteur
La durée d’amortissement des matériels lourds est plutôt entre 13 et 14 ans que 10 ans
DECHETS
Les efforts sur les petits matériels, en amont, se révèlent positifs
Les objectifs fixés sont : -10% avec l’ADEME
Observation :
Les efforts de tri sélectif réalisés par les équipements hôteliers ne sont pas démultipliés
par les systèmes publics de ramassage en aval.
Le groupe ACCOR affine sa démarche sur une formation adaptée des personnels, une
adaptation aux conditions locales, une intégration des comportements présents et futurs des
clientèles par rapport au développement durable du tourisme.
CLUB MEDITERRANEE
Le club méditerranée a créé depuis 3 ans, une direction du développement durable. Compte
tenu de la spécificité de son activité et de ses implantations, le club a réalisé une démarche
s’appuyant sur les enjeux de l’entreprise, sur des objectifs arrêtés après des études à la fois sur
les villages de vacances, leur cycle de vie et les comportements des clientèles. Il a reçu un
appui de l’ADEME. Un outil d’auto-diagnostic permet de s’inscrire dans la stratégie de
contrôle du club tout en intégrant les spécificités de la localisation ;
Des axes prioritaires ont été définies (*)
Un cas paraît significatif des adaptations du club aux critères de développement durable du
tourisme : le club de Cap Skirring, Casamance, Sénégal
DECHETS
Le recyclage des déchets en liaison avec une entreprise locale d’origine belge , a permis non
seulement de résoudre le problème des ordures ménagères générées par l’activité duc lub, de
consolider la sélection en amont par un code de bonnes conduites, mais aussi de créer un
ensemble de services, créateur de richesse et d’emploiau niveau local. Ce réseau a permis de
proposer au club des échanges dans le domaine de l’agriculture, de prestations de services,…
Cette situation traduit un impact collectif en total accord avec la démarche retenue de
développement durable du tourisme. Elle s’inscrit dans un travail du club sur une politique de
« reporting » grâce à un outil de pilotage centralisé des villages qui inclut de façon
permanente lces critères de développement durable.
Observation :
Effet de levier favorable sur le traitement des déchets pour soutenir un projet local
ODIT France
Grâce à la parution fin 2007 d’un guide dénommé : éco-gestion et éco-construction dans
l’hôtellerie, Odit France a confirmé le rôle de premier plan que peuvent jouer les hôteliers
dans l’amélioration et la protection du cadre de vie. Cette responsabilité est d’autant plus
opportune qu’elle doit être accompagné d’une adaptation rapide aux vues d’une prise de
conscience rapide de l’environnement par les clientèles touristiques.
Ce guide réalisé en partenariat avec l’ensemble de la profession, des représentants
professionnels, des groupes hôteliers internationaux et les chambres consulaires propose une
démarche progressive pour une meilleure gestion environnementale.
Son côté pédagogique permet de proposer une méthode de travail avec réflexion et action ;
Parmi les cas proposés, certains sont suffisamment explicites et servent de référence dans les
impacts du développement durable dans le tourisme.
EAU
Hôtel Tresoms à Annecy comprenant 50 chambres. Mise en place de réducteurs d’eaux
pour un coût total de 700 €, amortissment au bout de six mois et un gain de 500 m3 par
an d’eau
ENERGIE
Intervention de l’ADEME e t des régions concernées
Languedoc-roussillon
Formule 1 à Perpignan qui comprend 96 chambres. Installation de panneaux solaires de
72 m2 pour un coît de 50.000 €, un soutien financier de 20.000 € de l’ADEME.
Le gain est de 47.000 kw/h soit une économie de 2500 €
Rhône-Alpes
Alsace
Hôtel Fischutte à comprend 18 chambres et 3 pavillons. Mise en place d’un chaudiére
avec chauffage au bois coût : 183.000 € . subvention 30% ADEME et 30% Région.
Amortissement prévu 10 ans compte tenu de problèmes annexes de gestion de la
chaudière.
DECHETS
Résidence Saint Victor à Fontvieille dans les Bouches du Rhône , 15 chambres qui a mis en
place un tri sélectif avec composteur dont le coût a été de 50€ , et qui a entrainé une baisse de
90 % des déchets démontrant le caractère volontariste de la démarche. En paralléle, un
chauffage solaire a été installé pour un coût de 20.000€ dont 50% a été prise en charge sous
forme de subvention par l’ADEME et la Région. La durée d’amortissement est prévue pour 5
ans.
CAP France
L’objectif principal a été la mise en place du label chouette nature au sein du réseau Cap
France. Initier au sein de villages de vacances volontaires une démarche de développement
durable impliquant le personnels autant que les vacanciers
En officialisant en 2004 tout le travail porté par la fédération sur le développement durable,
Cap France décide de mettre en place des procédures plus respectueuses de l’environnement et
de proposer un tourisme plus proche de la nature et des hommes par l’initiation du label
chouette nature. Ce label s’applique à des structures de 50 à 300 lits proposant des prestations
en pensions complétes, des activités et des animations. L’établissement d’un référentiel
permet d’évaluer de manière objective la conformité des établissements avec les engagements
pris pour un tourisme durable (plus de 100 critères répartis sur 10 axes d’engagements°
Les principes qui dictent la stratégie interne :
. formation du personnel : encadrement des employés en liaison avec Ethic étapes
. sensibilisation des clientèles : activités,
. approche économique des dépenses : politique d’achats, des déplacements,
Depuis 2000, un guide des bonne s pratiques est venu compléter le dispositif.
La majorité des implantations sont en milieu rural et développe des partenariats avec les
associations locales.
Apports environnementaux liés au projet : toutes les décisions et pratiques des relais chouette
nature sont intégrées dans un cadre environnemental (gestion environnementale, politique
d’achats, protection de l’environnement naturel). Sensibilisation des publics accueillis dans
les realis afin d’éveiller la conscience des touristes lorsqu’ils consomment du « tourisme » :
activités de proximité pique-nique zéro déchet, éveil et initiation au développement durable…
Apports sociaux liés au projet : maintien d’emploi dans les zones rurales et épanouissement
des personnels. Il s’‘agit à chaque fois d’un vrai projet d’entreprise où chacun à un rôle à
jouer.
Apports économiques liès au projet : partenariats actifs avec les producteurs et artisans locaux
qui se retrouvent dans une politique d’achats. Utilisation d’énergies renouvelables
systématiquement privilégiée lors des travaux de renovations.
DECHETS
Création d’un pique nique zéro déchet
Objectifs : suppression des produits individuels conditionnés et proposition de produits frais
et de saison
Coût : investissement dans l’achat des kits pique-nique : 20€ piéce
Retour sur investissement au bout de la 3éme année
Maîtrise des matières premières sur les petits déjeuners
SOCIAL
Mise en place de cycles de formation pour les employés d’entretien, les cuisiniers et les
personnels de ménage et la formation au système de management environnemental
Observation
La main d’?uvre saisonnière doit être aussi sensibilisée, compte tenu du temps entre
l’embauche et le démarrage de l’activité.
La difficulté de tout quantifier
Engagé dans une démarche de certification ISO 14001
Hôtel Le Coq Gadby à Rennes
La gérante Madame Bregeon, a pris la succession de la direction de cet hôtel présent dans la
famille depuis quatre générations. (11 chambres)
Elle a décidé avec son mari de jouer la carte du développement durable du tourisme.
Il s’agit d’une extension de 950 m2 tout en bois avec des règles très strictes par rapport à
l’environnement.
L’ossature du bâtiment comprend 14 suites est en pin sylvestre d’Autriche. Tout a été conçu
selon les normes HQE (Haute qualité environnementale). L’isolation est réalisée en laine de
roche. Les eaux de pluie sont récupérées dans un bassin de 18 m3 et sont recyclées dans les
chasses d’eau. Les capteurs solaires et photovoltaïques qui sont installées en façade sud,
fournissent 60% des besoins en eau chaude et en chauffage de la nouvelle partie de
l’établissement, complémentairement, des lampes à basse consommation électrique ont été
installées.
L’hôtel devrait inaugurer sa nouvelle formule en juillet 2008. une démarche eco-label a été
entreprise.
Madame Bregeon considère que le développement durable introduit dans son établissement
depuis 5 ans, est une des conditions de survie de l’entreprise.
Pourtant, plusieurs niveaux de difficultés ont du être aplanis :
- l’animosité du voisinage sur la qualité de la construction, les matériaux employés et les
espaces utilisés,
- l’interrogation des services techniques sur le projet dans le cadre de la demande du permis de
construire,
- les réticences des banques sur la faisabilité du projet en dehors des critères classiques de
viabilité.
Mme Bregeon estime que l’investissement est majoré de 30% par rapport à une
réalisation classique.
Il lui apparaît nécessaire de s’interroger sur la création d’un process reposant sur la
démonstration de l’intelligence des projets, sur l’évaluation des perSpectives de retour sur
investissement en intégrant les économies générées.
CONTRIBUTION COMPLEMENTAIRE
Cité de la Culture et du Tourisme Durable
www.cctd.eu
Labellisée Pôle d’excellence Rurale et sélectionnée parmi les bonnes pratiques françaises en matière
de développement d’un tourisme durable1, la Cité de la Culture et du Tourisme Durable (implantée à
Château Laval à 04800 Gréoux les Bains, France) est une plateforme pluridisciplinaire et
multifonctionnelle qui a pour objet la concrétisation de ce mode de développement touristique
durable et la valorisation des patrimoines et des cultures. Elle s’articule autour de trois pôles
étroitement liés :
Le Pôle de connaissance et d’expertise : formation, observation, veille, ressources, recherche et
développement, coopération et ingénierie.
Le Pole Séminaire et Congrès, valorisant les technologies et la communication (Visio
conférence, réseaux numérisés...).
Le Pôle patrimoines et cultures, interface aux dimensions multiples : politique culturelle locale
et activités de la Cité de la Culture et du Tourisme Durable, mise en tourisme durable du
patrimoine, valorisation croisée des cultures en faveur du co-développement.
Dans le cadre d’un partenariat public-privé, elle mobilise des moyens « informationnels »,
performants à partir des dernières générations des TIC
Elle entend proposer à tous les acteurs du tourisme, de la culture et du patrimoine et des secteurs liés,
aux niveaux local, national et international des moyens et des partenariats concrets pour construire
une économie du tourisme et de la culture durables.
Croisant les dimensions économiques, environnementales et sociétales, en matière de développement
durable du tourisme, et notamment de management environnemental, elle développe plusieurs outils
performants en faveur des opérateurs notamment des entreprises de l’hébergement touristiques.
1. Process EQUALTO.
Equalto est un procédé d’évaluation et de notation de projet de développement touristique
durable. Sa mise en œuvre, fondée sur un référentiel original et unique, peut déboucher sur une
certification. Par sa conception évolutive, il est au service de l’ensemble des décideurs concernés par
le projet envisagé.
Ce procédé propose aux porteurs de projet, à leurs conseils et décideurs un cadre de références et un
outil commun permettant, dès l’amont du projet touristique durable, d’en évaluer l’impact. Construit à
partir d’une part des critères fondamentaux du développement durable et d’autre part des documents
stratégiques élaborés par le décideur (agenda 21, charte, schéma, labels…) il garantit une adéquation
opérationnelle entre le projet, le contexte dans lequel il s’inscrit et les règles relatives aux conditions
de mise en œuvre du développement durable dans le secteur du tourisme.
Aux porteurs de projet et à leurs conseils, il propose un accompagnement méthodologique et
facilite l’accès aux financements ciblés,
Aux collectivités territoriales et plus largement aux autorités publiques, il apporte un outil
opérationnel leur permettant de maîtriser totalement leur politique territoriale de
développement durable en s’assurant facilement que les projets retenus sont en accord avec
leurs engagements politiques en faveur de leur territoire,
Aux financeurs, il favorise le travail d’évaluation et leur permet de s’assurer que les projets
qu’ils financent sont conformes tant à leur propre engagement stratégique en matière de
1
Cf plaquette Odit France : « Tourisme et développement durable, l’expérience française »
développement durable qu’en adéquation avec les politiques publiques développées sur les
territoires.
2. La plate forme de e.learning.
2.1. Un outil performant de formation à distance
La Cité de la Culture et du Tourisme Durable met en place une plate forme d’e.learning de dernière
génération qui permettra de diffuser des formations spécialisées sur le tourisme durable et la
valorisation des cultures et des patrimoines à l’échelle internationale.
2.2. Eco Labellisation des équipements touristiques et e.learning.
Le process de formation par e.learning de la Cité de la Culture et du Tourisme Durable vise à faciliter
les démarches d’Eco labellisation en proposant aux équipements touristiques de former leur personnel
à distance. Cette innovation répond à un des freins connus de cette démarche qui est la mobilisation
de tout le personnel dans un temps donné en vue de leur formation.
Grace au programme de la Cité de la Culture et du Tourisme Durable les établissements pourront
offrir à leur personnel la possibilité de se former en ligne dans des temps non contraints.
Ce programme vise également à transférer ces outils à destination de structures d’hébergement
touristique dans des pays qui, jusqu’à présent, ont été moins concernés par les démarches de
promotion et de sensibilisation de l’éco-label européen (partenaires roumains et slovaques) ou qui
accusent un certain retard dans l’éco-labellisation de leurs structures (partenaires espagnols, portugais
et grecs).
3. ERA-NET ERNEST, la recherche appliquée.
ERNEST est le « réseau européen de recherches » du développement touristique durable. L’objectif
est de coordonner au niveau européen les programmes de recherche régionaux et nationaux, de
favoriser les collaborations et l’exploitation communes des innovations.
La recherche et l'innovation sont des éléments essentiels pour favoriser le tourisme durable,
l’économie du tourisme étant transversale elle implique plusieurs domaines de recherche, comme le
transport (nouveaux moyens de transport collectif, sûreté, congestion de combat), l'énergie
(consommation, nouvelles ressources, gestion…) l'environnement (valorisation, impacts,
préservation…) l’agroalimentaire (gastronomie, sécurité.. ), les sciences socio-économiques et les
sciences humaines (qualité de vie, identité locale… ) la santé (impact sur le système de santé, risques :
épidémie, prévention) et bien d’autres.
La Cité de la Culture et du Tourisme Durable est l’interlocuteur pour la France de ce réseau de
recherche.
Contact : [email protected]