Contribution à l`étude des interfaces métal
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Contribution à l`étude des interfaces métal
N° ORDRE ANNEE : 1994 THESE présentée devant L'ECOLE CENTRALE DE LYON ECOLE DOCTORALE : Matériaux pour obtenir le titre de DOCTEUR S p é c i a l i t é : Sciences des Matériaux et des Surfaces par M. Roland CHARNAY CONTRIBUTION A L'ETUDE DES INTERFACES METAL-CERAMIQUE POUR DES ALLIAGES SEMI-PRECIEUX TYPE Pd-Ag, Pd-Au. Soutenance prévue le 2 décembre 1994 devant la d'Examen Commission Jury MM. : G. BERANGER UTC Compiègne J. BRUGIRARD Faculté Dentaire Lyon I J.J. COUNIOUX Université Claude Bernard Lyon I P. GUIRALDENQ Ecole Centrale de Lyon X. HEBERARD Société Durand Girard J . M. MEYER Ecole de Médecine Dentaire Genève J. RIEU Ecole des Mines de Saint-Etienne D. TREHEUX Ecole Centrale de Lyon ECOLE CENTRALE DE LYON Directeur : Directeur Adjoint : Directeur des Etudes L I S T E DES P E R S O N N E S THESES A L'E.C.L. E. PASCAUD L. VINCENT J . ROZINOER HABILITEES A ENCADRER DES (Arrêté du 30.03.1982 Article 21 et Arrêté du 23.11.1988) Acoustique G. D. M.A. M. P. M. COMTE-BELLOT JUVE GALLAND ROGER BLANC-BENON SUNYACH Professeur Professeur Maître de Conférences Maître de Conférences Chargé de Recherche CNRS Professeur IUT Lyon I BLANCHET LE HELLEY HELLOUIN VIKTOROVITCH HOLLINGER GENDRY KRAWCZYK TARDY Professeur Professeur Maître de Conférences Directeur de Recherche CNRS Directeur de Recherche CNRS Chargé de Recherche CNRS Chargé de Recherche CNRS Chargé de Recherche CNRS Electronique R. M. Y. P. G. M. S. J. Electrotechnique P. A. A. G. L. AURIOL NICOLAS BEROUAL ROJAT NICOLAS Professeur Professeur Maître de Conférences Maître de Conférences Chargé de Recherche CNRS Machines thermiques P. M. J.C. ARQUES BRUN CHAMPOUSSIN Professeur Professeur Professeur Matériaux-Mécanique Physique P. D. B. L. J. J. S. D. GUIRALDENQ TREHEUX VANNES VINCENT BLANC-BENON BRUGIRARD NGUYEN DU FAYEULLE JUVE Professeur Professeur Professeur Professeur Professeur Lyon 1 Professeur Lyon 1 Maître de Conférences Chargé de Recherche CNRS Ingénieur d'études ques informatique systèmes B. DAVID M. MARION J.F. MAITRE M.A. MOUSSAOUI G. THOMAS F. MUSY ROZINOER J. Professeur Professeur Professeur Professeur Professeur Maître de Conférences Maître de Conférences des fluides J. E. D. F. J. J. B. J.N. M. H. M. M. R. C. J.P. D. P. D. MATHIEU ALCARAZ JEANDEL LEBOEUF SCOTT BATAILLE GAY GENCE LANCE BEN HADID BUFFAT HAMADICHE MOREL CAMBON BERTOGLIO ESCUDIE FERRAND HENRY Professeur Emérite Professeur Professeur Professeur Professeur Professeur Lyon 1 Professeur Lyon 1 Professeur Lyon 1 Professeur Lyon 1 Maître de Conférences Lyon 1 Maître de Conférences Lyon 1 Maître de Conférences Lyon 1 Professeur INSA Directeur de Recherche CNRS Chargé de Recherche CNRS Chargé de Recherche CNRS Chargé de Recherche CNRS Chargé de Recherche CNRS des solides B. L. F. C. CAMBOU JEZEQUEL SIDOROFF SURRY Professeur Professeur Professeur Professeur ENISE Physicochimie des interfaces P. J. c. J.R. L. Y. G. N. E. CLECHET JOSEPH MARTELET MARTIN PORTE ROBACH STREMSDOERFER JAFFREZIC SOUTEYRAND Professeur Professeur Professeur Professeur Professeur Maître de Conférences Maître de Conférences Directeur de Recherche CNRS Chargée de Recherche CNRS PICHAT HERRMANN HOANG-VAN Directeur de Recherche CNRS Directeur de Recherche CNRS Directeur de Recherche CNRS Photocatalyse P. J.M. C. Technologie des surfaces J.M. J. J.M. T. P. J.L J.C. J. J. GEORGES SABOT MARTIN MATH 1A KAPSA LOUBET LE BOSSE LOPEZ ROUSSEAU Professeur Professeur Professeur Directeur de Recherche CNRS Directeur de Recherche CNRS Chargé de Recherche CNRS Maître de Conférences INSA Maître de Conférences UCB Professeur ENISE A mon épouse A mes enfants REMERCIEMENTS Ce travail a été réalisé grâce au soutien financier du Ministère de la Recherche et de la Technologie et du Pôle Rhône-Alpes GBM-CNRS. J'exprime toute ma reconnaissance à M. le Professeur P. GUIRALDENQ pour son soutien scientifique et sa participation active durant ces quatre années de travail. Mes remerciements s'adressent également à M. le Professeur J. BRUGIRARD pour son dévouement dans le cadre de cette étude. J'exprime tous mes remerciements à Messieurs les Professeurs G. BERANGER, JJ. COUNIOUX et J. RIEU ainsi qu'à tous les membres du jury qui ont accepté de s'intéresser à ce travail et de le juger. Je remercie la Direction de l'Ecole Centrale de Lyon ainsi que tous les Professeurs et Chercheurs du Laboratoire MMP pour le soutien matériel que j'ai reçu. Je tiens enfin à remercier Messieurs les Directeurs de la Société Durand Girard et Monsieur X. HEBERARD, Ingénieur dans cette Société, pour leur collaboration très active sur le plan industriel. SOMMAIRE INTRODUCTION GENERALE P CHAPITRE I - ALLIAGES PRECIEUX (BASE OR) ET SEMIPRECIEUX : RAPPELS BIBLIOGRAPHIQUES p 1.1. - INTRODUCTION p 1.2. - ETUDE STRUCTURALE DES ALLIAGES SEMI-PRECIEUX p 1.2.1. - Sections isothermes ternaires se rattachant aux alliages semi-précieux. 1.2.2. - Mécanismes de durcissement structural rencontrés dans les alliages précieux et semi-précieux I.2.3- Mécanismes de précipitation discontinue p p p 1.3. - TENUE EN CORROSION ET BIOCOMPATIBILITE DES ALLIAGES SEMI-PRECIEUX p 1.4. - LES MECANISMES D'OXYDATION A HAUTE TEMPERATURE DE CES ALLIAGES 1.4.1. - Mécanismes d'oxydation intervenant dans les alliages précieux à base d'or 1.4.2. - L'oxydation des alliages semi-précieux à base palladium et d'argent 1.5 - p p p L'ETAT DES CONNAISSANCES SUR LES MECANISMES DE LA LIAISON METAL-CERAMIQUE DENTAIRE p 1.5.1. - Liaison mécanique 1.5.2. - Physicochimie des interfaces métal-céramique p p I.6. - LES CONTRAINTES RESIDUELLES LIEES A L ' E L A B O R A T I O N DU BILAME METAL-CERAMIQUE p 1.7. - ETUDE DE LA CARACTERISATION MECANIQUE DE LA LIAISON METAL-CERAMIQUE 1.8. - CONCLUSION CHAPITRE II - p. 34 p. 38 MATERIAUX ETUDIES ET METHODES EXPERIMENTALES CHOISIES 11.1 - MATERIAUX ETUDIES p.40 p. 41 1.1.1 - Les alliages 1.2- Elaboration des alliages p. 42 p. 42 1.3- Traitements thermiques p. 43 1.1.4- Traitements d'oxydation p. 43 1.1.5- Choix de la céramique dentaire p. 43 1.6 - Rappels sur les propriétés physiques des céramiques dentaires 11.2 - METHODES EXPERIMENTALES 11.2.1 - Réalisation des couples métal-céramique p. 45 p. 47 p. 47 11.2.2 - Détermination des contraintes résiduelles dans les bilames métal-céramique p. 49 11.2.3- Caractérisation micromécanique des interfaces métal-céramique les plus fragiles 11.2.4- Caractérisation physique et structurale p. 49 p. 53 CHAPITRE III - TRANSFORMATIONS STRUCTURALES PAR TRAITEMENTS THERMIQUES III.1 - ETUDE DE LA FAMILLE Pd-Ag p. 55 p. 56 Il 1.1.1 - Comportement dynamique par dilatométrie différentielle Il 1.1.2 - Evolution de la dureté en fonction de la p. 56 température de revenu III.1.3- Caractérisations structurales p. 58 p. 59 III.1.3.1) Etude des alliages 1 et 2 (60 % Pd 30 % A g , 55 % Pd - 35 % Ag) p. 59 III. 1.3.2) Etude de l'alliage 3 (45 % Pd - 45 % Ag) p. 59 111.1.3.3) Etude de l'alliage 4 (30 % Pd - 60 % Ag) p. 67 111.1.3.4) Etude de l'alliage industriel DG 73 p. 70 111.2 - ETUDE DE LA FAMILLE P d - A u 111.2.1 - Evolution thermodilatométrique différentielle p. 72 p. 72 111.2.2 - Evolution de la dureté en fonction de la température de revenu Hl.2.3- Caractérisations structurales p. 74 p. 75 111.2.3.1) Cas des alliages 5 et 6 (60 % Pd 30 % Au, 45 % Pd - 45 % Au) p. 75 111.2.3.2) Cas de l'alliage 7 (30 % Pd - 60 % Au) p. 75 111.3 - CONCLUSION p. 77 CHAPITRE I V - LES DIFFERENTS MECANISMES D'OXYDATION A CHAUD DES ALLIAGES Pd-Ag et Pd-Au p. 80 IV. 1 - CARACTERISATION PHYSICOCHIMIQUE DES COUCHES OXYDEES ET DE LEURS MORPHOLOGIES P- 81 IV. 1.1 - Microstructures p- 81 p- 84 p- 91 IV. 1.2 - Identification des oxydes IV. 1.3- Caractérisation des surfaces oxydées IV. 1.4- Evolution des épaisseurs d'oxydes en fonction IV. 1.4.1) par oxydation interne p- 96 p- 96 IV. 1.4.2) par oxydation externe p. 99 du temps à 980° C I V . 2 - EVOLUTION DES ENERGIES D'ACTIVATION EN FONCTION DE LA COMPOSITION DANS LE CAS DE L'OXYDATION INTERNE I V . 3 - CONCLUSION p. 100 p. 104 CHAPITRE V - ETUDE DES MECANISMES REACTIONNELS AUX INTERFACES METAL-CERAMIQUE EN RELATION AVEC LA PREOXYDATION p. 106 V . 1 - CARACTERISATION PHYSICOCHIMIQUE DE LA CERAMIQUE APRES UN CYCLE DE CUISSON PROLONGE ( 9 8 0 ° C 2 4 HEURES) p. 107 V . 2 - COMPORTEMENT DES COUPLES DE DIFFUSION ALLIAGES OXYDES-CERAMIQUE p. 109 V.2.1 - Cas des alliages à oxydation interne (alliages 1, 2, 5, 6, 7 et DG 73) p. 109 V.2.2 - Cas de l'alliage 3 à oxydation mixte p. 111 V.2.3 - Cas de l'alliage 4 à oxydation mixte p. 122 V . 3 - ANALYSE DU COMPORTEMENT DE COUPLES DE DIFFUSION SIMPLIFIES METAUX NOBLES - CERAMIQUE ET OXYDES MASSIFS - CERAMIQUE V . 4 - CONCLUSION p. 132 p. 142 CHAPITRE VI - CARACTERISATION MICROMECANIQUE ET STRUCTURALE DE LA LIAISON METAL-CERAMIQUE p. 144 V I . 1 - DETERMINATION DU MODULE D'YOUNG ET DES COEFFICIENTS DE CONTRACTION DES ALLIAGES ET DE LA CERAMIQUE UTILISEE p. 146 VI. 1. - Evolution de la compatibilité dilatométrique au refroidissement (entre les alliages et la céramique) VI. 1.2 - Evolution du module d'Young des différents alliages (non oxydés et oxydés) p. 146 p. 152 V I . 2 - ANALYSE DES CONTRAINTES RESIDUELLES DANS LE BILAME PAR LE MODELE D'ASAOKA p. 154 Vl.2.1 - A la surface de la céramique VI.2.2- A l'interface métal-céramique (côté céramique) p. 154 p. 156 V I . 3 - DETERMINATION DES CONTRAINTES RESIDUELLES DANS LE BILAME METAL-CERAMIQUE PAR LA METHODE DE LA FLECHE P. 158 V I . 4 - COMPORTEMENT MECANIQUE DE LA LIAISON METALCERAMIQUE PAR L'ESSAI DE FLEXION 4 POINTS Vl.4.1 - Détermination de la contrainte d'amorçage à la surface de la céramique VI.4.2- Evolution des énergies de dégradation de la céramique Vl.4.3- Détermination de l'énergie libérée lors de la fissuration (Gsteady state) VI.4.4- Vitesse moyenne de propagation à l'interface métal-céramique la plus fragile P. 159 P. 159 P. 163 P. 166 P. 168 V I . 5 - CARACTERISATION PHYSICO-CHIMIQUE DE L'INTERFACE DE RUPTURE P. 171 VI.5.1 - Observation de l'interface de rupture au MEB P. 171 Vl.5.1.1) Cas de l'alliage 1 P. 171 VI.5.1.2) Cas des alliages 2, 6 et 7 P. 172 Vl.5.1.3) Cas de l'alliage 3 P. 174 VI.5.1.4) Cas de l'alliage 4 P. 177 VI.5.1.5) Cas de l'alliage DG 73 P. 179 VI.5.2- Microanalyses de l'interface de rupture P. 180 V I . 6 - CONCLUSION P. 185 CONCLUSION GENERALE p. 187 ANNEXES p. p. p. P. ANNEXE A ANNEXE B ANNEXE C BIBLIOGRAPHIE BIBLIOGRAPHIE CHAPITRE I BIBLIOGRAPHIE CHAPITRE II BIBLIOGRAPHIE CHAPITRE III BIBLIOGRAPHIE CHAPITRE IV BIBLIOGRAPHIE CHAPITRE V BIBLIOGRAPHIE CHAPITRE V I BIBLIOGRAPHIE ANNEXES 190 191 194 196 P. 202 p. 203 p. 212 p. 215 p.217 p. 220 p. 222 -1- INTRODUCTION GENERALE -2- Notre travail s'inscrit dans le cadre d'une longue tradition de recherche de notre Laboratoire dans le domaine des liaisons métal-céramique, en particulier pour les applications biomédicales dentaires. L'évolution importante et les progrès réalisés d'une manière générale pour les alliages précieux base or jusqu'aux alliages non précieux, type nickel-chrome ou cobalt-chrome, soulèvent encore le problème délicat de la connaissance des facteurs importants et des mécanismes élémentaires qui contribuent au succès final, ou à l'échec, d'une prothèse céramisée. On sait d'une manière intuitive que ce sont les réactions interfaciales qui permettent d'atteindre les meilleures propriétés micromécaniques de tels ensembles composites (rupture ou non rupture aux interfaces métalcéramiques), mais un vaste domaine de caractérisation expérimentale du paramètre restait encore à exploiter pour en définir l'importance relative au niveau de la préparation. Ceci est particulièrement vrai pour les alliages semi-précieux base palladium, pour lesquels, paradoxalement, beaucoup de travaux ont déjà été faits, mais sans véritablement aborder le problème de la liaison métal-céramique et en particulier par comparaison à d'autres alliages plus classiques, à base d'or. Ainsi, notre recherche s'est progressivement tournée, avec l'appui du Ministère de la Recherche et de l'Industrie, et du Pôle CNRS-GBM de la Région Rhône-Alpes, vers la comparaison de deux familles d'alliages bien précis : les palladium-argent et les palladium-or. Profitant des connaissances acquises quant au rôle favorable joué par les éléments mineurs oxydables vis-à-vis de la qualité de la liaison métal-céramique dentaire (tels que Cu et Sn), notre objectif fut, par une analyse systématique des propriétés structurales au moyen de méthodes expérimentales complémentaires, de parvenir à mieux expliquer et à comprendre sur quoi repose exactement la qualité de tels multimatériaux, dont la difficulté première repose sur l'extrême précision -3- métrologique des pièces finies, paramètre que nous avons souhaité conserver en travaillant dès le départ à la même échelle. Le plan de notre étude répond à une approche complémentaire des différentes propriétés recherchées : 1 - Dans une première partie, nous serons conduits à analyser la bibliographie concernant particulièrement les alliages précieux base or, et semi-précieux base palladium-argent (chapitre I), puis le choix des matériaux et des méthodes (chapitre II). 2 - Le chapitre III correspond à une analyse traditionnelle des caractéristiques structurales volumiques des deux familles d'alliages Pd-Ag (+ Cu.Sn) et Pd-Au (+ Cu,Sn), en particulier de leur évolution avec la température, dans les domaines recouvrant les cycles de céramisation. 3 - Le chapitre IV sera consacré au problème essentiel de l'oxydation à chaud de ces deux familles d'alliages, en particulier là encore sur le plan morphologique et sur la nature des oxydes préférentiellement formés, qui conditionnent les réaction interfaciales. 4 - Les mécanismes reactionnels aux interfaces, décrits dans le chapitre V, constitueront le point clé des phénomènes que nous recherchions à élucider. 5 - Enfin, le dernier chapitre, chapitre VI, aura pour but par des essais de flexion 4 points, de mettre en évidence les différents comportements mécaniques de ces liaisons pour les deux familles d'alliages étudiés, tout en recherchant la nature physico-chimique des interfaces fragiles, qui contribuent à une perte prévisible de durabilité. -4- CHAPITRE I ALLIAGES PRECIEUX (BASE OR) ET SEMI-PRECIEUX RAPPELS BIBLIOGRAPHIQUES -5- 1.1. - INTRODUCTION Comme nous l'avons dit dans l'introduction générale, les alliages semiprécieux destinés aux liaisons céramo-métalliques doivent posséder des propriétés physico-chimiques s'adressant à la fois au caractère structural intrinsèque des alliages et à la liaison métal-céramique. A ce titre, nous développerons dans ce chapitre les travaux qui font le point à ce jour sur les différents mécanismes, rencontrés lors des transformations structurales (lors des traitements thermiques), ou au contraire au niveau des surfaces dans les premiers stades de l'oxydation. Nous aborderons également les mécanismes très complexes qui interviennent dans la liaison métal-porcelaine et qui peuvent engendrer, en particulier, des contraintes résiduelles. Notons qu'en pratique, dans tous les systèmes métal-céramique le but est de garantir la résistance mécanique de la liaison : à cet effet nous nous pencherons sur les différentes méthodes utilisées et plus particulièrement sur l'essai de flexion 4 points que nous utiliserons ensuite d'une manière très détaillée dans notre travail. 1.2.-ETUDE STRUCTURALE DES ALLIAGES SEMI- PRECIEUX 1.2.1. - Sections isothermes ternaires se rattachant aux alliages semi-précieux (Pd-Ag-Cu, Au-Pd-Cu, Au-Ag-Cu) Rappelons que les principaux mécanismes de transformation structurale dans les domaines de températures permettant d'améliorer le durcissement, et qui se situent au niveau des traitements de revenu ,sont pour les alliages précieux (base or) et semi précieux (base Pd, Ag, Au) du type désordre-ordre. Ces transformations peuvent donner lieu soit à une mise en ordre progressive de la phase AuCu I, créant ainsi un durcissement par des distorsions du réseau cristallin initial, comme le suggérait, il y a longtemps déjà HARKER [1], soit à la précipitation de la phase ordonnée Pd-Cu comme le montrent différentes sections -6- isothermes du diagramme Ag-Pd-Cu (figure 1) d'une part et du diagramme Au-Pd-Cu (figure 2) d'autre part. poids Pd Pd % poids Section isotherme à 600°C Section isotherme à 400° C Figure 1 : D'après H. HERO et al. [2], (1982) Cu Section isotherme à 550°C Au 20 40 60 WT. % Pd Pd 7 Cu Section isotherme à 350°C 40 Au 60 WT. % Pd Figure 2 : D'après W.B. PEARSON ET AL. [3] Il faut également signaler la présence des surstructures AuCul, AuCuIl et AuCu3, que l'on retrouve au niveau des différentes sections isothermes du diagramme Au-Ag-Cu (figure 3). Notons que celles-ci ont été déterminées récemment par une approche thermodynamique par K. YASUDA et al [4]. Ce système ne sera pas étudié dans le cadre de notre travail. AuCu II +- a. Section isotherme à 300°C AuCuI Cu 20/ / Cu3Au a / 40 / i / AuCu AuCu II 60 80 Au in at.% + a 2 -8- Ag Section isotherme à 360° C Cu 20 I \ Cu.Ag 40 Aucït i 60 CuiAu + Œi *«Cu 11 80 Au at%AlJ Figure 3 : Sections isothermes du diagramme Au-Ag-Cu Remarquons que ce diagramme comporte une zone de démixtion particulièrement complexe liée à la réaction d'eutexie Ag-Cu. Notons également que ces différentes sections isothermes correspondent, d'une manière générale, au domaine de températures utilisées industriellement pour la réalisation des traitements thermiques sur les alliages semi-précieux. 1.2.2 - Mécanismes de durcissement structural rencontrés dans les alliages précieux et semiprécieux Depuis les travaux très anciens (1916) de KURNAKOV et al. [5] sur des alliages binaires Au-Cu, les recherches se sont étendues à d'autres systèmes plus complexes et plus particulièrement aux alliages Au-AgPd-Cu. -9- K. YASUDA et al. [6] (1978) ont pu mettre en évidence, lors de revenus à 300°C, les surstructures AuCul et AuCull accompagnées de parois d'antiphase périodiques, et d'un durcissement dans un alliage 43 % Au - 14 % Ag - 43 % Cu (% at) préalablement homogénéisé à 800° C et trempé. Une structure lamellaire constituée d'une phase cd riche en cuivre (CFC) et d'une phase (X2 riche en argent (CFC) apparaît après maintien isotherme à 450° Ç. Selon ces auteurs, cette décomposition se produit par des mécanismes de précipitation discontinue sans provoquer de durcissement. Enfin, après des revenus entre 350°C et 400°C, la surstructure AuCull et la structure lamellaire apparaissent simultanément tout en provoquant un durcissement de l'alliage. Y. KANZAWA et al. [7] (1975) ont aussi décelé la présence de la phase ordonnée AuCul dans un alliage 53 % Au - 36 % Cu - 11 % Ag (% at) homogénéisé à 750° C trempé puis maintenu à 300° C. K. HISATSUNE et al. [8] (1982) ont particulièrement étudié un alliage de composition 30 % Au- 29 % Ag - 22 % Pd - 18 % Cu - 1% Zn (% pds) homogénéisé à 850° C trempé. Selon les températures de maintien isotherme choisies, les auteurs ont pu mettre en évidence différents mécanismes de décomposition de la solution solide initiale a . Ainsi, dans l'intervalle 300° à 650° C, ils ont noté l'existence de réaction de démixtion faisant apparaître des surstructures AuCul', AuCul et CuPd - à 300° C et 400° C a — > AuCul (dans la matrice) + AuCul + oc1 + CuPd (aux joints de grains) - à 500° C a — > AuCul' + a ' (dans la matrice) + cc1 + AuCul + CuPd (aux joints de grains) - à 650° C a —>oc1 (sol sol désordonnée CFC) + a 2 (sol sol CFC désordonnée) + CuPd (phase ordonnée). -10- T. TAHI et al. [9] (1991) ont caractérisé un alliage industriel de composition pondérale 68 % Au - 15 % Cu - 6 % Ag - 5 % Pt - 3 % Pd 3 % Zn après homogénéisation à 800° C, trempe, suivie d'un maintien isotherme entre 200 et 500° C. Les auteurs ont pu suivre différents modes de décomposition de la solution solide sursaturée initiale en fonction du temps de maintien suivant le shéma ci-dessous : a — > AuCul' + cc2 — > AuCul + a2 (sol sol CFC désordonnée) Cette décomposition s'accompagne d'un durcissement progressif au fur et à mesure qu'apparaît la surstructure métastable AuCul'. L'état d'équilibre AuCul + oc2 provoque une diminution de la dureté. Ces mécanismes ont été également décelés lors d'une étude antérieure, réalisée dans notre laboratoire, sur une famille d'alliages semi-précieux (Au-Pd-Ag-Cu)[10](1984). K. UDOH et al.[11] (1986) on décelé la présence de la phase ordonnée Au 3 Cu dans un alliage 55 % Au - 32 % Cu - 8 % Pd - 5 % Ag (% at) après une homogénéisation à 700° C, trempe, suivie d'un revenu entre 300 et 400° C. Selon la température du maintien isotherme, les auteurs ont pu mettre en évidence différents stades de décomposition isotherme de la matrice initiale a. 1- à 400° C a —>Au 3 Cu —>Au 3 Cu + a" (sol sol désordonnée). 2 - à 300° C a —>Au 3 Cu —>Au 3 Cu + AuCul —>Au 3 Cu + Au Cul + a ' (solution solide désordonnée). Dans le cas de la réaction à 400° C le durcissement est attribué aux domaines d'antiphase de la phase Au 3 Cu décrits par P. COULOMB [12] sur des alliages AuCu 3 . Par contre, dans le cas de maintien isotherme à 300° C, les auteurs attribuent le durcissement à la précipitation à la fois de la phase AuCul et de la surstructure Au 3 Cu. De plus, il est noté que le palladium élève la température d'apparition de la structure ordonnée Au 3 Cu dans le système Au-Ag-Cu. -11 - Signalons également que K. YASUDA et al. [14] (1986) ont aussi mis en évidence, par microscopie à haute résolution, une mise en ordre de la structure A113CU avec la création de parois d'antiphases, dans un alliage de composition atomique 32 % Au - 8 % Cu - 5 % Pd - 55 % Ag après une homogénéisation à 700° C, trempe, suivie d'une décomposition isotherme à 400° C .Ces auteurs signalent, après revenu à 300° C, la présence de la surstructure AU3CU associée à la phase ordonnée AuCul, créant ainsi des zones à fortes déformations élastiques favorables au durcissement. Ceci a été particulièrement étudié par J. J. LABARGE et al. [13] sur des alliages à 75 % Au - 15 % Ag (Cu + Pt + Pd + Zn) 10 à 15 % (% pds). L'effet durcissant des structures AuCul et AuCull a été également décelé par K. HISATSUNE et al. [15] (1990), sur un alliage industriel complexe de composition 55 % Au - 20 % Ag - 17 % Cu- 3 % Pd - 1 % Pt - 4 % Zn (% pds), après une mise en solution à 700° C suivie d'une trempe et d'un revenu dans un domaine de températures compris entre 300° C et 500° C. Les auteurs ont rencontré différents mécanismes de décomposition de la solution solide sursaturée initiale selon la température de revenu : a - A 500° C cette décomposition se traduit par une précipitation hétérogène avec une morphologie lamellaire appelée "précipitation discontinue", au niveau des joints de grains dans un premier temps, puis à l'intérieur des grains dans un deuxième temps suivant les réactions : 1° aux joints de grains sol sol initiale a 0 CFC — > a-|(sol sol CFC) + cc2(so1 sol CFC) + AuCul 2° à l'intérieur des grains sol sol initiale cx0 CFC —>AuCul' + a 0 ' (sol sol CFC)—>a 1 (sol sol CFC) + a 2 (sol sol CFC) + AuCul. b A 300 et 400° C ils notent aussi une précipitation discontinue prédominante aux joints de grains et une structure fine aciculaire à l'intérieur des grains suivant différents mécanismes : -12- 1° aux joints de grains sol sol initiale cc0 CFC — > oc-j(sol sol CFC) + a 2 (sol sol CFC) + AuCul. 2° à l'intérieur des grains sol sol initiale a 0 CFC — > A u C u l ' + oc0' (sol sol CFC) — > AuCull'+ AuCul* —>oti(sol sol CFC) + a 2 (sol sol CFC) + AuCul. A 400° C la croissance des précipités se fait essentiellement aux joints de grains, alors qu'à 500° C la précipitation a lieu majoritairement à l'intérieur des grains. Ceci est à relier au contrôle de la croissance aux joints, par un phénomène de diffusion intergranulaire à 400° C, alors qu'à 500° C, la précipitation est gouvernée par une diffusion en volume. Notons également que la surstructure complexe AuCulI a été mise en évidence par microscopie électronique par K. YASUDA et al. [16] (1990) sur un alliage de composition 48 % Au - 48 % Cu - 4 % Ag (% at) après homogénéisation à 800° C, trempe, suivie d'un maintien isotherme à 370° C. Sur un plan plus fondamental, T. SHIRAISHI et al. [17] (1984) ont établi une relation entre les mécanismes de mise en ordre et le nombre d'électrons de conduction par atome (e/a) pour une famille d'alliages ternaires Au-Pd-Cu dont les compositions variaient entre 0 à 76 % Au - 0 à 55 % Pd - 24 à 45 % Cu (% pds) après homogénéisation à 700° C trempe associée à un revenu à 300° C : ainsi, si e/a < 0,87 la mise en ordre se réalise sur de courtes distances à l'intérieur des grains, suivi de l'apparition de surstructures sur de longues distances comme PdCu et AuCul aux joints de grains. Par contre si e/a > 0,87 la précipitation des phases ordonnées se produit uniquement à grande distance à l'intérieur des grains. Signalons encore les travaux de M. OHTA et al. [18] (1979) sur un alliage de composition 52 % Ag - 25 % Pd - 13 % Cu - 10 % Au (% pds) après homogénéisation à 920° C, trempe, suivie d'une décomposition -13- anisotherme par revenu de la température ambiante à 550° C. Ces auteurs ont pu ainsi détecter différents stades d'évolution : - Entre 200 et 300° C, la solution solide initiale se décompose en entraînant l'apparition de zones GP (phase (3"). - Par contre, pour des températures plus élevées (300 à 400° C) la matrice évolue par précipitation discontinue aux joints de grains, de la phase ordonnée PdCu avec une solution solide 0C2 riche en argent. Notons que cette surstructure PdCu associée à une phase riche en argent et à une phase riche en cuivre ont été également rencontrées par H. HERO et al. [19] (1982), dans un alliage industriel de composition 5 % Au - 25 % Pd - 55 % Ag - 15 % Cu (%pds), après une homogénéisation à 900° C, trempe, puis un revenu à 425° C. Enfin nous devons mentionner les travaux de M. OHTA et al. [20] (1980), sur une famille d'alliages Ag, Pd, Cu, Au, de composition (45 à 54 % Ag - 25 à 30 % Pd - 9 à 13 % Cu - 5 à 20 % Au) (% pds) assez proche de celles que nous avons choisi dans le cadre de notre étude. Après une mise en solution à 920° C, suivie d'une trempe puis d'une décomposition anisotherme entre 100 et 550° C, les auteurs ont remarqué différents mécanismes de précipitation de la surstructure CuPd. Pour des températures inférieures à 400° C, celle-ci apparaît sous forme continue à l'intérieur des grains, tout en provoquant un durcissement. Ce durcissement dépend de la teneur en cuivre. Par contre pour des températures supérieures à 400° C, cette précipitation se produit sous la forme discontinue. Pour plus de clarté, nous avons reporté dans le tableau 1, l'ensemble de ces résultats relativement récents. Nous constatons que beaucoup d'études ont été réalisées sur des alliages de compositions très diversifiées et fixées d'une manière assez aléatoire autour du système quaternaire (Au, Ag, Pd, Cu). -14- Compositions pondérales des Transformations structurales rencontrées à basses alliages étudiés températures 300° C 400° C K. YASUDA[6] 1978 AuCul 66%Au-12%Ag-22%Cu + AuCull K. KANZAWA [7] 1975 500° C AuCull + a) + ot2 (sol sol désordonnée) 600° C 700°C «1 + a désordonnée a2 a désordonnée AuCul 75%Au-9%Ag-16%Cu M. OHTA [20] 1980 a désordonnée CuPd 5 à 20 % Au-54 % Ag25 à 30 % Pd-9 à 13 % Cu M. OHTA [18] 1979 10 % Au-52 % Ag-25 % Pd-13% Cu Formation de PdCu+ cc2 (sol désordonnée) zones GP a désordonnée (phase (3") K. YASUDA[14] 1986 47 % Au-45 % Ag-4 % Pd- AuCul + a désordonnée Au3Cu AU3CU 4 % Cu AU3CU K. UDOH [11] 1986 Au3Cu 76 % Au-4 % Ag-6 % Pd- +AuCul + a ' 14%Cu (sol sol désor- +a sol sol désordonnée a désordonnée donnée) K. HISATSUNE [8] 1982 AuCuP (dans la matrice) + 30 % Au-29 % Ag-22 %Pd-18 % Cu- AuCul + <X|+ CuPd (aux 1 % Zn (% poids) joints de grains) AuCul' + a ' (dans la matrice) «1+AuCul + CuPd (aux joints de qrains) K. HISATSUNE [15] 1990 55 % Au- tt|(sol sol désordonnée) + 20%Ag-17%Cu-3%Pd- 0(2(sol sol désordonnée) + 1 % Pt-4 % Zn AuCul a i + 0C2 + CuPd a désordonnée T.TANI[9]1991 68 % Au-6 % Ag- 5 % Pt- AuCul + 0C2 (sol sol 3%Pd-15%Cu-3%Zn désordonnée) a désordonnée Tableau 1 : Récapitulatif des travaux antérieurs concernant les transformations structurales rencontrées dans les alliages précieux et semi-précieux. -15- Outre cette dispersion importante de compositions, on remarque qu'aucune étude n'a été réalisée concernant l'influence de l'étain sur les transformations structurales dans les alliages semi-précieux. Or, le rôle de cet élément est particulièrement important pour améliorer la liaison métal-céramique comme nous le verrons plus loin. C'est pourquoi, il nous a paru essentiel dans notre approche d'étudier deux familles d'alliages quaternaires (Pd, Ag, Cu, Sn) et (Au, Pd, Cu, Sn), prenant en compte à la fois, un élément durcissant à faible teneur (comme le cuivre) et un ajout mineur d'étain pour favoriser la liaison métal-porcelaine. Pour ne pas trop s'écarter des applications, les compositions choisies seront par ailleurs assez proches de celle utilisées industriellement. 1.2.3 - Mécanismes de précipitation discontinue Comme nous venons de le voir, la décomposition d'une solution solide sursaturée accompagnée d'une précipitation discontinue est fréquemment rencontrée, lors des transformations structurales des alliages précieux et semi-précieux classiques. Il est donc important de la détailler car nous la retrouverons dans notre travail, sachant que la précipitation discontinue se caractérise par une croissance lamellaire typique. Celle-ci peut intervenir dans deux cas : 1 - lors de la réaction eutectoïde dans des conditions proches de l'équilibre, 2 - ou par contraire, lors de la précipitation d'une solution solide p au sein d'une phase a sursaturée. On observe alors que la croissance en duplex des phases a et p se réalise sous la forme de lamelles alternées que l'on appelle aussi cellules. A ce titre, plusieurs relations ont été établies pour déterminer la cinétique d'évolution lamellaire. Selon ZENER [22] la vitesse de croissance de ces lamelles est régie par la diffusion en volume et obéit à une relation : ,. V = C 0 -C e x2D — C0 I -16- D: le coefficient de diffusion en volume du soluté Co : la concentration initiale en soluté dans la solution sursaturée Ce : la concentration à l'équilibre du soluté I: la distance interlamellaire solide Par contre, TURNBULL [21] a rattaché l'intervalle lamellaire à la fois à des mécanismes de diffusion aux joints de grains et à l'énergie libre qui gouverne la précipitation, puis calculé la vitesse de croissance de ces lamelles. ,, C -C ^ D B V= 0 ex Ce I2 où : X : l'épaisseur aux joints de grain DB : le coefficient de diffusion aux joints de grains (Boundaries) du soluté De nombreuses études ont porté sur ces mécanismes de décomposition dans une large gamme d'alliages binaires. Récemment D. HAMANA et al. [22] (1985) ont pu mettre en évidence une transformation discontinue sur un alliage de composition pondérale Cu - 15 % In à partir d'un état de sursaturation obtenu après trempe suivi d'un revenu à 400° C. D'après ces auteurs, les lamelles tendent à grossir dans un premier temps puis à se fragmenter dans un deuxième temps pour donner naissance à des bâtonnets prenant différentes orientations. Ces bâtonnets se globularisent pour des temps de décomposition très longs. Ces auteurs observent alors une structure typique d'une précipitation continue avec cependant une zone appauvrie autour des joints de grains comme nous avons pu également le constater sur certains de nos alliages. Notons que ces auteurs [23] ont pu décelé dans ce même alliage (Cu-ln) une précipitation continue à 400° C mais amorcée à partir de zones GP lors d'un revenu à basse température (150° C). -17- Une précipitation cellulaire associée à une précipitation continue ont été observées aussi par R.A. FOURNELLE et al. [24] (1972) dans un alliage de composition atomique Cu -9,5 % In après une mise en solution trempe suivie d'un traitement de vieillissement à 425°C. D'après l'auteur, une précipitation générale tend à stopper la précipitation cellulaire par un appauvrissement à l'intérieur des grains en soluté. Cet effet est prédominant dans le domaine des hautes températures de vieillissement où la croissance de la précipitation générale est favorisée par une diffusion en volume, alors que la précipitation cellulaire est favorisée à basses températures. Il a été noté par ailleurs que la présence de zones sans précipités au voisinage des joints de grains empêche la coexistence d'une précipitation générale et d'un développement de précipitation cellulaire dans cet alliage. J. D. LIVINGSTON et al. [25] (1974) ont étudié des alliages eutectoïdes de compositions pondérales In - 30 % Ni, Co - 12 % Si, Cu - 31 % In : pour différents traitements thermiques, ces auteurs ont observé un grossissement des lamelles au niveau des joints de grains, caractéristique d'un mécanisme diffusionnel identique à la précipitation discontinue, les joints de grains ainsi créés entre les grains d'origine et ceux comportant une structure à lamelles plus épaisses se déplacent perpendiculairement aux lamelles grossières. Ce déplacement est régi par une équation simplifiée de la forme : Db-S x Ô2CB — T = V-AC ax 2 Db : Ô: coefficient de diffusion aux joints de grains épaisseur du joint de grains x: Ac : distance à partir du joint différence de concentration de part et d'autre du joint V: vitesse de déplacement du joint de grains -18- Ce phénomène de grossissement des lamelles a été également mis en évidence par GUPTA et al. [26] (1990) dans un alliage de composition atomique Ni - 8 % In. Après un traitement isotherme, les auteurs ont noté une décomposition des cellules initiales (cellules primaires) en de nouvelles cellules (cellules secondaires) pour des temps de maintien très longs. Selon ces auteurs ces mécanismes de précipitation discontinue seraient liés à une diffusion de l'indium aux joints de grains. Le tableau 2 résume les différents travaux concernant les mécanismes de précipitation discontinue ou continue dans des alliages binaires. -19- Composition des Traitements thermiques Transformations alliages Cu-15%ln (% poids ) [22] Mise en solution à 630° C trempé + revenu à 400° C pendant 35 heures Morphologie lamellaire (phase ô+ solution solide riche en cuivre) dans un premier temps puis celle-ci se décompose dans un deuxième temps en microstructure globulaire Précipitation discontinue aux joints de grains (phase ô + solution solide riche en cuivre) Cu-15%ln (% poids ) [23] Mise en solution à 630° C trempé + revenu à 400° C 5 heures Mise en solution à 630° C trempé + revenus à 150° C 300 heures + 250° C 25 heures + 400° C 1 heure Cu-9,5 % In (%at) [24] Mise en solution à 650° C trempe + revenu à 425° C 50 minutes Ni-8 % In (% at ) [26] Mise en solution à 800° C trempé + maintiens isothermes entre 437 et 650° C jusqu'à 4 mois. ln-30 % Ni (% pds) (composition eutectoïde)[25] Etat brut de coulée avec une morphologie eutectoïde + maintien isotherme à 650° C 6 jours Co-12%Si(%pds) (composition eutectoïde) [25] Etat brut de coulée avec une morphologie eutectoïde + maintien isotherme à 1000° C -15 jours Cu-31 % In (% pds) (composition eutectoïde) [25] Précipitation continue transgranulaire (phase 5) Précipitation cellulaire (phase ô + solution solide riche en cuivre) aux joints de grains accompagnée d'une précipitation continue (phase Ô) à l'intérieur des grains. Précipitation discontinue d e s phases a et 0 sous la forme de cellules primaires dans un premier temps. L'épaisseur des lamelles croit pour des temps de maintien très longs en formant des cellules secondaires. Grossissement des lamelles initiales In Ni - ln3NÎ2, Co-Co2Si, Cu-Cugloj, au niveau des joints de grains Etat brut de coulée avec une morphologie eutectoïde + maintien isotherme à 420° C 10 jours Tableau 2 : Différents modes de précipitation dans des alliages binaires Au vu des résultats présentés dans le tableau 2, nous constatons que tous les systèmes étudiés ont des compositions très proches de compositions eutectoïdes, montrant l'effet et la raison d'une telle tranformation à l'état solide sur la morphologie des précipitations discontinues. Notons toutefois que ces travaux antérieurs ont été limités -20- à des alliages binaires, éloignés des alliages complexes industriels. En fait, des alliages quaternaires plus complexes que ceux que nous venons de voir peuvent également présenter ce type de mécanisme de décomposition suivant les compositions et les températures choisies comme nous le verrons plus loin. 1.3. - TENUE EN CORROSION ET B I O C O M P A T I B I L I T E DES ALLIAGES SEMI-PRECIEUX Le comportement vis à vis de la corrosion des alliages semi-précieux, tels qu'on les utilise en milieu salivaire dépend bien évidemment à la fois des transformations structurales liées aux traitements thermiques et à la composition générale. A ce titre, J. BRUGIRARD et al. [27] ont montré le rôle spécifique de chaque élément présent, pour des milieux salivaires aujourd'hui normalisés. Bien évidemment, l'or et le platine ne se corrodent pas, ils sont dans un état d'immunité. - l'argent est dans un état de pseudo-immunité , sauf si la solution est aérée. - le palladium et le cuivre se passivent mais le courant de passivation reste élevé dans la gamme des potentiels correspondants. - le zinc et le cadmium sont très corrodables. - les alliages très riches en éléments nobles (Au, Pt, Pd, Ag) et contenant peu de cuivre ont un comportement proche de celui de l'or. - l'addition d'éléments corrodables (cuivre, zinc, cadmium) entraîne un effet néfaste sur la résistance à la dissolution des alliages d'or. A la suite d'essais en salive artificielle sur des alliages Ag, Cu, Pd, Au, NIEMI et al. [28] ont montré que le cuivre et l'argent se dissolvent considérablement. Ils ont pu noter un enrichissement superficiel en palladium sur des alliages riches en palladium et en cuivre. Dans la cadre d'une précédente étude [29] réalisée au laboratoire sur une famille d'alliages semi-précieux (30 % pds Au, 20 à 40 % pds Pd, 20 à 40 % pds Ag, 10 % pds Cu) nous avons pu montrer que la précipitation simultanée de phases riches en argent et en cuivre au cours d'un revenu -21- à 500° provoque un comportement électrochimique et biocompatible très défavorable. Par des essais de ternissement dans une solution à 2 % Na 2 S, NIEMI et al. [30] ont également constaté une attaque préférentielle d'une phase riche en argent dans un alliage de composition pondérale 56 % Ag - 25 % Pd - 14 % Cu - 5 % Au, à l'état brut de coulée. Dans un alliage de composition pondérale 54 % Au - 4 % Pd - 31 % Ag -10 % Cu - 1 % In à l'état brut de coulée, HERO et al. [31] ont pu déceler une ségrégation importante de l'argent et du palladium dans les dendrites et un enrichissement en or et en cuivre dans les espaces interdentritiques. Les essais de ternissement (solution à 2 % de Na2S) après différents traitements thermiques sur l'état brut de coulée [32] [33] ont montré : - une attaque préférentielle du cuivre, - une sulfuration importante de l'argent. Ceci montre le caractère défavorable des ségrégations à l'état brut de coulée sur le comportement en corrosion de ces alliages. Selon SUONINEN et al. [34] un ajout de palladium ralentit considérablement la vitesse de ternissement des alliages (Au, Ag, Cu) en réduisant la formation superficielle du sulfure (Ag, Cu)2S. Nous pouvons également citer les récents travaux de WATAHA et al. [35] (1991), concernant la biocompatibilité dans un milieu de culture de DULBECCO modifié, sur une famille d'alliages industriels de composition pondérale 2 à 52 % Au - 11 à 63 % Ag - 10 à 32 % Cu - 4 à 23 % Pd - 2 à 28 % (In + Cd + Ni + Pt) à l'état brut de coulée et qui ont pu ainsi montrer que : - L'or, l'indium et la palladium ne sont pas dissous dans le milieu de culture. - Par contre l'argent, le cadmium, le cuivre, le gallium, le nickel et enfin le zinc sont dissous. Outre cet aspect lié à la corrosion, nous pouvons noter que l'auteur n'apporte aucune précision sur le caractère biocompatible ou non des différents éléments dissous. Pour terminer, mentionnons les travaux réalisés par LAIR [36] (1994) à la Faculté d'Odontologie Lyon I sur une famille d'alliages semi-précieux (Ag, Pd, Cu, Sn) qui complètent notre travail. -22- 1.4.-LES MECANISMES D'OXYDATION A HAUTE TEMPERATURE DE CES ALLIAGES Comme nous le verrons plus loin, l'oxydation des alliages dentaires destinés aux liaisons céramo-métalliques joue un rôle important vis à vis de l'adhérence de la céramique sur le métal, ainsi que sur le comportement mécanique de l'interface porcelaine-métal. Sur un plan général, la cinétique d'oxydation des alliages binaires a été largement étudiée d'un point de vue analytique par WAGNER [43] [44], RAPP [37], RHIN ES et al. [38] et MAAK [39]. Notre but est ici de recentrer le sujet sur les alliages précieux et semi-précieux, de manière à mieux saisir les mécanismes intervenant dans des systèmes quaternaires, proches de ceux utilisés pour les prothèses dentaires. 1.4.1. - Mécanismes d ' o x y d a t i o n intervenant dans les alliages précieux à base d'or Rappelons que le mode d'oxydation fréquemment rencontré dans ces alliages correspond aux processus d'oxydation interne. D'après MEIJERING [48] et WAGNER [43] trois conditions sont nécessaires pour qu'un alliage AB homogène puisse s'oxyder par voie interne : 1) l'oxygène doit avoir une solubilité appréciable dans l'alliage, 2) l'oxygène doit diffuser plus rapidement dans l'alliage AB que le soluté B, 3) l'affinité de l'élément B vis à vis de l'oxygène doit être plus grande que celle du solvant A. A noter que les alliages binaires riches en or ne satisfont pas la première et la deuxième condition, la diffusion en volume de l'oxygène n'est pas possible. Selon WAGNER [44], la morphologie du processus d'oxydation interne est dans ce cas contrôlée par des mécanismes intergranulaire associée à une oxydation hétérogène. de diffusion -23- Sur un alliage de base or, type 6 % Pt, 6 % Pd et 1 % Ag, OHNO et al. [40] [41] [42] [45] [46] [47] se sont intéressés à l'influence d'éléments d'addition facilement oxydables tels que l'étain, le fer et l'indium. Les résultats résumés dans le tableau 3 montrent que seul l'indium ne subit pas d'oxydation externe dans les plages de concentration considérées. Eléments oxydables et teneurs respectives Mécanismes d'oxydation rencontrés sur les alliages à l'état brut de coulée après une oxydation à l'air d'une heure à 1000° C Fer 1,5 à 0,6% externe en sous couche Fe2Û3 Fe2Û3 + Sn02 préférentiellement aux Etain 0 à 0,9 % joints de grains Fer 0,6% à 0,15% Etain 0,9 à 1,35% Fer 0 à 0,15% Fe2Û3 précipitation uniforme de Fe3Û4 + SnÛ2 en bandes Sn02 sans oxyde sans oxyde Fe2Û3 + ln2Û3 Etain 1,5 à 1,35% Fer 0 à 1,35% Indium 1,50 à 0,15% préférentiellement aux joints de grains Fer 1,5% Indium 0 % Fe2Û3 sans oxyde Indium 1,5 à 1,2% Etain 0 à 0,3 % sans oxyde ln203 Indium 1,2 à 0,3% sans oxyde ln2Û3 + Fe2Û3 aux joints Etain 0,3 à 1,2% de grains et à l'intérieur des grains Indium 0 à 0,3 % Sn02 sans oxyde Etain 1,5 à 1,2% Tableau 3 : Influence de l'étain, indium et fer sur les mécanismes d'oxydation d'un alliage de base 85 % Au - 6 % Pt - 6 % Pd et 1 % Ag -24- De plus les auteurs ont remarqué que ia cinétique d'oxydation des alliages contenant du fer et de l'indium est plus importante que celle des alliages contenant soit du fer et de l'étain, soit de l'étain et de l'indium. Ceci montre bien l'effet chimique de la composition sur la diffusion de l'oxygène dans ce type d'alliage. Notons que les études ont été réalisées sur des matrices à l'état brut de coulée donc hétérogènes d'un point de vue chimique, ce qui facilite une oxydation également hétérogène. C'est pourquoi, dans le cadre de notre travail nous nous attacherons à étudier les mécanismes d'oxydation sur des alliages correctement homogénéisés. 1.4.2. - L'oxydation des alliages semi-précieux à b a s e de palladium et d'argent. Contrairement au cas précédent à base d'or, la limite de solubilité de l'oxygène dans les alliages semi-précieux (Pd-Ag) peut être importante. De ce fait la possibilité de diffusion en volume de l'oxygène va se concrétiser par des mécanismes d'oxydation interne largement décrits par MEIJERING [48], RAPP [37] et MAAK [39]. A ce titre, nous pouvons noter les travaux de VERMA et al. [49] (1991) sur des alliages ternaires de composition pondérale 90 à 92 % Ag - 6 % Sn - 2 à 4 % In préalablement homogénéisés et oxydés entre 550 et 750° C soit à l'air (PO2 = 0,21 atm) soit sous une pression élevée d'oxygène (6 atm). Ce travail montre que : - les cinétiques d'oxydation interne obéissent globalement à une loi classique e 2 = kt, - l'oxyde d'indium précipite en premier lieu et sert ensuite de site de germination à la formation de Sno2. Ceci est à relier à l'enthalpie libre de formation de ln2Û3 plus faible que pour Sn02, - une augmentation de la pression d'oxygène provoque une augmentation de la vitesse d'oxydation associée à la plus grande solubilité de l'oxygène dans l'argent avec la pression, - une augmentation de la teneur en indium provoque une diminution de la cinétique d'oxydation grâce à la formation d'oxydes denses au niveau de front de diffusion, qui retardent ainsi le processus -25- d'oxydation et provoquent une augmentation de d'activation. l'énergie THOMAS [50], dès 1951, s'était intéressé à d'autres alliages, type PdCu, oxydés sous une pression d'oxygène de 1 atmosphère, dont nous avons résumé l'essentiel dans le tableau 4 : % atomique en Pd 5,19 à 37,50 températures d'oxydation 850-925- oxydes formés dans la zone d'oxydation oxydes formés dans la zone d'oxydation interne externe CU2O 1000° C 51,45 CuO externe CU2O sous jacent 1000° C CU2O dito 925° et 850° C CU2O CuO seul 69,92 850-9251000° C CuO CuO + PdO 86,50 850-9251000° C PdO PdO 95,14 850-925- / film de PdO 1000° C Tableau 4 : Natures et morphologies d'oxydes pour différents alliages Pd-Cu -THOMAS [50] En mesurant l'épaisseur des couches oxydés, l'auteur avait pu montrer sur un plan cinétique que : - L'épaisseur de la couche externe diminue avec une augmentation de la teneur en palladium pour un temps d'oxydation donné. Ce dernier point est à relier à une diffusion plus difficile du cuivre lorsque la teneur en palladium augmente. Le volume des oxydes internes augmente avec la température, et ils sont de plus grande taille au voisinage de l'interface couche d'oxydation interne-alliage de base. Cette précipitation tend à se localiser au niveau des joints de grains, et ceci d'une manière d'autant plus accentuée que le pourcentage de -26- palladium augmente. Nous retrouvons ici l'effet défavorable de cet élément sur la diffusion en volume de l'oxygène au profit d'une diffusion intergranulaire. D'un point de vue quantitatif une augmentation de la teneur en palladium provoque une diminution de la constante d'oxydation externe. Par contre, la constante d'oxydation interne passe par un maximum qui se situe à 50 % Pd à 1000° C - 15 à 20 % Pd à 925° C et enfin 5 % Pd à 850° C. Ce maximum se situe dans le domaine de concentration où se forme l'oxyde CU2O à l'échelle interne et externe. Selon l'auteur, la constante d'oxydation externe est gouvernée par la diffusion du métal de base à travers la couche d'oxydation interne. La constante d'oxydation interne serait par contre largement liée à la diffusion de l'oxygène à l'interface couche d'oxydation interne-alliage de base. MACKERT - RINGLE et al. [51] [52] se sont également intéressés à l'évolution structurale d'un alliage brut de coulée, de composition 54 % Pd - 38 % Ag - 7 % Sn - 1 % In très proche de l'une de celle que nous étudierons plus loin. L'oxydation de cet alliage après différents cycles thermiques entre 750 et 1010° C sous une pression partielle d'oxygène de 0,02 atmosphère montre que : - cet alliage subit une oxydation interne sous forme de SnÛ2 et ln2Û3 en particulier au niveau des joints de grains, - les particules de SnÛ2 sont d'autant plus grosses que l'on s'éloigne de la surface, - la précipitation d'oxyde interne SnC-2 entraîne la création de contraintes superficielles liées à une augmentation de volume, et la remontée en surface de nodules riches en argent et en palladium. Au total, nous constatons que assez peu d'études ont été conduites pour une compréhension complète des mécanismes d'oxydation dans les alliages précieux et semi-précieux compte tenu des compositions choisies, soit trop complexes, soit au contraire trop simples et apparemment d'une manière assez empirique. C'est pourquoi, nous -27- nous attacherons à mieux cerner le rôle des éléments oxydables spécifiques (Cu et Sn) sur le comportement d'alliages Pd-Ag et Au-Pd recouvrant les deux systèmes de base. 1.5- L'ETAT DES CONNAISSANCES MECANISMES DE LA LIAISON DENTAIRE SUR LES METAL-CERAMIQUE Il est maintenant largement admis que la liaison métal-céramique dépend d'un grand nombre de paramètres qui peuvent être, soit de nature physique (coefficient de dilatation, mouillabilité, état de surface), soit de nature chimique (composition, réaction à l'interface). Pour pouvoir assurer une bonne qualité de la liaison métal-porcelaine, il est indispensable de bien maîtriser ces différents facteurs. Dans ce paragraphe, nous reprenons quelques notions générales tout en nous limitant au problème des alliages semi-précieux. 1.5.1. - Liaison mécanique Des études antérieures réalisées au laboratoire sur des alliages nonprécieux Co-Cr et Ni-Cr par B. SOEGIJONO [54] et R. BENMOUFFOK [55] ont mis en évidence le rôle particulièrement favorable des irrégularités de surface obtenues par sablage sur la résistance de la liaison métal-céramique. Selon RICHMOND et al. [56] (1953) la liaison mécanique résulterait d'une pénétration de la porcelaine dans les infractuosités du substrat lors de la cuisson et se trouverait ainsi emprisonnée lors du refroidissement. Il s'ensuit que peu à peu s'est généralisé l'opération de sablage des surfaces avant la céramisation. Toutefois, les aspérités interfaciales ne sont pas seules responsables de la qualité de la liaison métal-porcelaine, et il faut aussi s'intéresser aux réactions chimiques interfaciales. -28- 1.5.2. - Physicochimie des interfaces métal-céramique Des réactions interfaciales entre le métal et la céramique peuvent donner lieu soit à des échanges atomiques à travers l'interface, sans formation de nouvelles phases comme dans le cas du système argentalumine [57], ou au contraire conduire à la formation d'oxydes mixtes tels que CuAIC-2 ou MAI2O4 dans des couples CU-AI2O3 et Ni-Al203 étudiés au laboratoire par COURBIERE [58] et LOURDIN [59]. D'une manière générale, les mécanismes d'échange à l'interface métalcéramique peuvent être liés à des réactions prévisibles par la thermodynamique : c'est ainsi que ECONOMOS et al. [60] ont noté que les réactions interfaciales entre différents métaux (Be, Mo, Nb, Ni, Si, Ti, Zr) et des oxydes simples (AI2O3 , BeO, MgO, ThÛ2 et TiÛ2) correspondent bien aux prévisions thermodynamiques de réductions possibles. De plus, les auteurs ont relevé différents comportements entre les métaux et oxydes avec soit : - la formation d'une nouvelle phase à l'interface oxyde-métal (BeAI2O3 ), - une pénétration le long des joints de grains de l'oxyde et modification des grains d'oxyde par suite de cette diffusion (Be-Zr02), - une adhésion sans altération physique de l'interface ni formation d'une nouvelle phase (Ni-BeO). Depuis, les importants travaux de KING et al. [61] en 1959 portant sur les mécanismes physico-chimiques concernant l'adhérence de l'émail sur le fer, les recherches se sont étendues plus récemment à d'autres systèmes plus complexes. Selon MEYER [62], la liaison chimique entre une céramique dentaire et un alliage non-précieux serait liée à un échange sélectif dans la zone interfaciale, entre les ions alcalins de la porcelaine, et les cations de charge la plus élevée contenus dans la couche d'oxydes formée à la surface des alliages. Cette sélectivité se ferait d'abord en fonction de la charge électrostatique, et ensuite si deux cations de même charge se trouvent en compétition, la réaction favorise -29- l'échange des cations de numéro atomique le plus élevé. Selon ANUSAVICE et al. [63] l'adhésion entre la porcelaine et des alliages précieux serait due à la continuité de la structure électronique, de part et d'autre des interfaces métal-oxyde métallique et oxydes métalliquecéramique par le biais de liaisons métalliques, ioniques ou covalentes. De plus, la formation à l'interface d'un complexe Sn-Si-0 serait possible lorsque la concentration en étain atteint un niveau suffisant. Dans le cadre de précédentes études réalisées au laboratoire sur une première famille d'alliages semi-précieux (Au, Pd, Ag, Cu, Sn), A. DJARRI et al. [64] et A. KARAALI et al. [65] avaient pu mettre en évidence une diffusion très importante du cuivre et plus modeste de l'étain dans la porcelaine sans toutefois noter la présence de phase intermédiaire à l'interface métal-céramique en l'absence de préoxydation. PAYANT et al. [66] ont mis en évidence une accumulation de l'étain et de l'indium au niveau de l'interface métal-porcelaine, mais également une diffusion monotone de l'argent dans la porcelaine avec un coefficient de diffusion en volume important (6,9 x10 -7 cm 2 s - 1 à 900° C) [67]. Ils ont pu noter dans une moindre mesure une diffusion du palladium également. Là encore, sur le plan bibliographique, les résultats donnés par la littérature apparaissent fragmentaires et incomplets pour les alliages semiprécieux. I.6.-LES CONTRAINTES RESIDUELLES LIEES L'ELABORATION DU BILAME METAL-CERAMIQUE A La différence des coefficients de dilatation entre le dépôt céramique et le substrat peut créer des contraintes résiduelles importantes dans le bilame. Il est donc important de vérifier que la compatibilité dilatométrique du métal vis à vis de la céramique soit particulièrement bien adaptée de manière à générer au refroidissement, dans la céramique, des contraintes de compression favorables à une meilleures tenue en service. Selon FAIRHURST et al. [68] : 1) cette compatibilité dépend étroitement de la température de transition vitreuse de la porcelaine, -30- 2) les alliages or-palladium ont une mauvaise compatibilité vis à vis des céramiques dentaires. En effet, ce type d'alliages possède un coefficient de contraction trop élevé. Nous reviendrons sur ce point dans le cadre de notre étude, 3) plusieurs cycles de cuisson appliqués sur une porcelaine peuvent modifier son comportement dilatométrique. A partir du modèle de calcul de contraintes dans un bilame G = K f T1 Aoc dT établi initialement par TIMOSHENKO [69], BERTOLOTTI [70] propose une méthode de calcul par incrémentation des contraintes à l'interface dans le cas du refroidissement d'un bilame métal-porcelaine par l'équation suivante en supposant que la constante géométrique K soit égale à l'unité avec un module de Young du métal de 20 000 daN/mm 2 à température ambiante 1,675 xio 1 2 Atjr o (QV e,.! ) = io O(9l,0l.1): ÎÏ; La(0 l+1 ,8, ) + ( a M (e^e,.! ) -<x P (e,,0 M )) >< Ep(e contrainte à l'interface apparaissant température Qx et la température Q Àtj entre la { : temps de refroidissement entre ces deux températures rj j : viscosité de la porcelaine à la température 0 t O(0l+1,6l) : contrainte à l'interface température 6l+i apparaissant et la température 0 entre la -31- a M ( Qx, 0 t . i ) : coefficient de dilatation moyen du métal entre Qx et a p ( 0 t , Qx. i ) : coefficient de dilatation moyen de la porcelaine entre et et ©t-i Ep : module de Young de la porcelaine à la température ambiante (8000 daN/mm2) 0j - 6 M : Ecart de température considéré au refroidissement. Selon l'auteur, ces contraintes apparaissent à une température d'environ 675° C, passe par un maximum à 400° C puis décroissent jusqu'à atteindre une valeur quasi nulle à la température ambiante. Cet état de contraintes dépend de la viscosité de la porcelaine au-dessus de la température de transition vitreuse mais également de la vitesse de refroidissement. Cette méthode de calcul, à notre avis trop simple, mérite plusieurs remarques : - elle ne permet pas de déterminer le niveau de contraintes à la surface de la céramique - la variation du module de Young de la porcelaine et de l'alliage en fonction de la température n'est pas prise en compte. Toujours à partir du modèle bimétallique de TIMOSHENKO [69], ASOAKA et al. [71] [72] [73] [74] ont proposé une modélisation par incrémentation permettant une meilleure approche de la répartition de contraintes résiduelles apparaissant lors du refroidissement dans un bilame métal-porcelaine en considérant : -32- 1) que les contraintes apparaissent à la température de ramollissement dilatométrique Td tel qu'elle se trouve définie figure 4 I.O 1.4 1.2 T d 1.0 - / i- c g \n c ro Q. X 0.8 ( " 1| 0.6 0.4 / 0.2 A n ' / . . 100 300 i 500 700 i 900 Température, T °C Figure 4 : courbe dilatométrique d'une porcelaine avec : - une vitesse de refroidissement de 60° C/mm - Tg : température de transition vitreuse - Td : température de ramollissement dilatométrique 2) la vitesse de refroidissement du bilame, 3) la variation de la viscosité de la porcelaine en fonction de la température suivant la relation tl = r|0 exp [^ — J 4) l'évolution du coefficient de dilatation vrai et du module de Young de la céramique et de l'alliage en fonction de la température 5) que la déformation e de la porcelaine à un instant t est la somme de la déformation thermique e t = A a A T e t de la déformation viscoélastique selon le modèle de VOIGT £y = "[r M _ex P ~| -33- Aoc : différence des coefficients de contraction entre l'alliage et la porcelaine AT : intervalle de température E : module de Young de la porcelaine à la température considérée At: intervalle de temps La figure 5 ci-dessous matérialise la répartition de contraintes dans une porcelaine dentaire au contact d'un alliage Ni-Cr. 50 nterface û_ in Cû *-• 00 Surface -30 0100 300 500 700 900 Température, T °C Figure 5 : Evolution des contraintes dans une porcelaine en fonction de la température pour une vitesse de refroidissement de 60° C/mm épaisseur porcelaine : 1 mm épaisseur métal : 0,5 mm -34- Au vu de ces résultats nous pouvons remarquer : - que la surface de la porcelaine est soumise à des contraintes favorables de compression - des contraintes plus importantes de traction cette fois au niveau de l'interface coté porcelaine, ce qui est particulièrement défavorable d'un point de vue tenue en service car celles-ci peuvent provoquer une décohésion de la porcelaine suite à une première fissuration depuis la surface. D'autres travaux ont été également consacrés un calcul des contraintes résiduelles dans le cas d'un bilame métal-céramique. Dans l'hypothèse d'un comportement purement élastique et à partir d'un modèle à N couches IANCU [75] (1990) a calculé la répartition des contraintes dans un couple ZrC-2-acier. Par contre, WITTMER et al. [76] (1982) proposent une analyse purement plastique pour tenter de déterminer la répartition de contraintes dans un bilame cuivre-alumine. Tous ces travaux montrent l'extrême complexité quant à la détermination des contraintes résiduelles dans un bilame. Nous reprendrons ce problème pour les alliages semi-précieux sur une base purement expérimentale et dilatométrique. I.7. - ETUDE DE LA CARACTERISATION MECANIQUE DE LA LIAISON METAL-CERAMIQUE Caractériser de telles liaisons revient finalement à rechercher des méthodes permettant d'apprécier l'adhérence interfaciale. Dans ce but, de nombreux tests sont utilisés aujourd'hui pour évaluer la résistance mécanique des interfaces métal-céramique et ceci sous diverses sollicitations. Toutefois, les résultats obtenus sont fortement influencés par l'épaisseur de la céramique et du substrat et par le type d'essai utilisé. Ainsi J. RIEU et al. [77] ont montré que la contrainte à rupture d'une couche d'alumine déposée par plasma sur un alliage de titane TA6V pouvait varier de 7 à 36 MPa selon que l'on réalise un essai d'arrachement ou au contraire un essai de torsion. Ceci montre -35- l'influence particulièrement importante de l'orientation des contraintes appliquée par rapport à la zone la plus fragile. C'est pourquoi une comparaison entre les résultats obtenus dans le cadre de différentes recherches reste souvent délicate, voire impossible. De plus, il faut souligner que ces essais ne permettent pas toujours de caractériser l'interface métal-céramique d'une manière intrinsèque, lorsque celle-ci résiste aux efforts. En effet, dans ce cas, la rupture peut se produire dans la céramique ou dans le métal comme ont pu le constater P. LOURDIN [59], D. TREHEUX [78] et COURBIERE [58] sur des couples Ni-Al 2 0 3 et CU-AI2O3. Pour pallier ce problème, une approche par la mécanique de la rupture a été développée ces dernières années pour quantifier l'énergie de rupture Gss (G steady state) des interfaces métal-céramique par le biais d'un essai de flexion 4 points, et ceci dans une zone à moment constant. Citons les importants travaux récents (1989-1990) de CHARALAMBIDES, EVANS et al. [79] [80] [81] [82] [83] dans ce domaine. A partir d'un bilame métal céramique soumis en flexion 4 points comme représenté en figure 7, et en supposant que le bimatériau est exempt de contrainte résiduelle liée à l'élaboration, les auteurs montrent que l'énergie de rupture au moment de l'amorçage répond dans ce cas à la relation suivante : Gss = M2(1-Vo) 2E, M x >CJ Figure 7 : essai de flexion 4 points sur un bilame pré-entaillé. -36- où M=— 2b (moment par unité de largeur ) P = la charge appliquée I = longueur entre un appui externe et un appui interne vi et v 2 = coefficients de Poisson des matériaux 1 et 2 Ei et E2 : modules de Young correspondants E2(1-v?) E1 ( 1 - v l ) moment d'inertie du composite métal-céramique _ h] x h! X h! h 2 (hï +h 2 ) 2 l c = ^ + * 7 2 " + 4 ( hA + X h 2 ) moment d'inertie du substrat métallique Par contre lorsque les contraintes résiduelles sont d'origine thermodilatométrique et présentes dans le bilame, l'énergie de rupture interfaciale répond cette fois à une expression de la forme Gtss = G r +G | p + GP. G r , GP représentent les contributions énergétiques liées respectivement aux contraintes résiduelles globales dans la céramique, et à la somme des contraintes de traction dans le substrat au moment de l'amorçage de la fissure par l'essai de flexion 4 points. -37- ? R 2 2 -Ï [(^-^ ) (Ï) ] X 2E< RP Ulp"lJ (1-v*)MRMp El le NR =h 1 O h?rxô(1+Ô)-|^R |R M n = -^ 2 |_ 1+X5 JU h2 R _ E1 ( a2 - a-! ) AT 1 -v, 0C2 et a-i = coefficients de contraction des matériaux 2 et 1 AT = écart entre la température finale de refroidissement et la température de liaison à chaud t/P-^a" P O : contrainte de traction dans le substrat au moment de l'amorçage liée à la charge P. -38- Signalons aussi les travaux de CLYNE [84] [85] (1993) pour un essai de flexion 3 points qui relient la longueur de fissuration à l'interface et l'énergie de rupture associée Gj = - — [-^- - TT- 1 ( a 2 - 2 L a + L 2 ) : OU \ 2-c ^s * P : charge appliquée b: largeur de l'échantillon préalablement entaillée du coté de la céramique L : longueur entre un appui inférieur et l'appui extérieur a : longueur de la fissure à l'interface £c = Ec * lc £ s = Es * l s I.8. - CONCLUSION Cette analyse bibliographique nous a permis de repréciser dans un premier temps les principales propriétés structurales des alliages semiprécieux qui se caractérisent par des évolutions typiques où apparaissent à la fois des transformations de mise en ordre et des transformations par précipitation discontinue. Dans un deuxième temps, l'étude des phénomènes d'oxydation superficielle de ces alliages a mis en évidence le rôle très important et fréquent de l'oxydation interne. En revanche et pour aller au terme des applications, ces mêmes alliages ne sont que fragmentairement décrits dès qu'il s'agit des liaisons métal-céramiques, en particulier pour des applications dentaires au niveau des propriétés des interfaces et de la qualité de ces interfaces sur le plan mécanique. C'est pour ces différentes raisons qu'il nous a paru utile, sur la base d'alliages bien définis, suffisamment simples par leur analyse chimique de base et suffisamment alliés pour se rapprocher des conditions d'élaboration pratiques d'étudier deux grandes familles (Pd-Ag) et (Au-Pd). -39- De plus, compte tenu d'un manque d'informations concernant l'influence des oxydes formés sur la liaison métal-céramique tant d'un point de vue structural que mécanique, il nous a semblé intéressant d'établir un lien entre la physico-chimie des interfaces métal-céramique et leur comportement mécanique par un essai de flexion 4 points en nous appuyant sur les modèles de calculs précédemment décrits. -40- CHAPITRE II MATERIAUX ETUDIES ET METHODES EXPERIMENTALES -41- 11.1. - LES MATERIAUX Comme nous l'avons dit précédemment, un nombre important de travaux ont été publiés ces dernières années sur les alliages semi-précieux complexes avec des compositions choisies souvent de manière très diversifiée. Rappelons également que lors d'une précédente étude réalisée au Laboratoire par A. KARAALI [1] sur des alliages expérimentaux quaternaires Au-Pd-Ag-Cu (tableau 1), cet auteur avait montré le rôle important des éléments oxydables, pris séparément, tels que le cuivre, l'étain et, dans une moindre mesure, de l'indium sur les mécanismes d'oxydation et de diffusion dans la céramique. Eléments de base Alliages Eléments secondaires % Au % Pd %Ag %Cu A 30 20 40 10 B 30 35 30 C 30 35 30 % Sn %ln 5 5 Tableau 1 (% poids) Nous avons prolongé ce travail par l'étude d'une famille d'alliages quaternaires (Pd, Ag, Cu, Sn) en prenant en compte simultanément cette fois le cuivre et l'étain dans un domaine de compositions assez proches d'un alliage industriel DG 73, pris comme référence. D'autre part, pour élargir le sujet et le compléter, nous avons également analysé une deuxième famille d'alliages s'appuyant sur le système (AuPd-Cu-Sn) afin de comprendre les rôles complémentaires de l'or par rapport à celui de l'argent dans les alliages semi-précieux. Dans ce chapitre, nous présentons l'ensemble des alliages utilisés, leurs conditions de mise en oeuvre (traitements thermiques, oxydation) ainsi que la céramique choisie. Dans une deuxième partie, nous décrivons les techniques associées à la caracterisation et aux propriétés qui sont au coeur de ce travail, et qui se rattachent à une meilleure connaissance des interfaces métal-céramique (couples de diffusion, caracterisation micromécanique interfaciale et chimie interfaciale. -42- 11.1.1. - Les alliages Les alliages étudiés ont été élaborés par la Société DURAND GIRARD sous la forme de lingotins de 300 g dont l'analyse chimique (composition de la charge à la coulée) est donnée dans le tableau II. Pd Ag Cu Sn 1 60 30 5 5 2 55 35 5 5 3 45 45 5 5 4 30 60 5 5 Repère Au 5 30 60 5 5 6 45 45 5 5 7 DG73 60 30 5 5 référence 60 27 3 In Ru 7 3 Tableau 2 : Compositions (% poids) des alliages élaborés pour l'étude 11.1.2. - Elaboration des alliages Les différents alliages choisis ont été préparés à partir de matières premières soigneusement sélectionnées : Au 99,99 % - Pd, Ag, Sn, In, Ru 99,9 % - Cu OFHC 99,96 %. L'élaboration de ces alliages a été réalisée dans un four à induction LEYBOLD, type ISO 1, sous un vide initial de 1,3 x 10 -2 Pa, puis sous une pression d'argon U de 8 x 104 Pa. La fusion de ces alliages a été effectuée à 1300-1350° C dans un creuset à base de silice et d'alumine, puis complétée par une coulée à 1250-1300° C par basculement dans des lingotières en graphite de manière à obtenir des plaques de 300 g et d'épaisseur 5 mm environ. Celles-ci ont été laminées à froid jusqu'à 0,5 mm, après un recuit de recristallisation intermédiaire à 750° C pendant 20 minutes (pour l'épaisseur de 3 mm). Il a été aussi préparé par tréfilage des barreaux cylindriques (diamètre 4 mm, longueur 50 mm) pour la dilatométrie différentielle qui nous sera utile plus loin pour comprendre les -43- mécanismes de décomposition des solutions solides et analyser les contraintes résiduelles aux interfaces métal-céramique. 11.1.3. - Traitements thermiques Tous les échantillons ont subi, après laminage ou étirage final, un recuit d'homogénéisation à 980° C pendant 24 heures dans des ampoules scellées sous vide suivi d'une trempe à l'eau de manière à s'affranchir des problèmes d'hétérogénéités chimiques et structurales que nous avons évoqué dans le cadre de la bibliographie. Rappelons que nous pourrons ainsi mieux préciser le rôle de la composition sur les transformations structurales et sur les mécanismes d'oxydation. Associés à la dilatométrie différentielle, des traitements thermiques complémentaires de revenus seront réalisés pour des temps très longs (1 semaine) de façon à préciser les différents types de transformation. 11.1.4. - Traitements d'oxydation A partir d'un état structural homogène, nous avons pu suivre les aspects cinétiques et morphologiques de l'oxydation de ces alliages. Ceci a été réalisé sur des plaquettes aux dimensions 10 x 10 x 3 mm, préalablement polies à l'alumine, dans un intervalle de température compris entre 920 et 980° C (domaine de céramisation), pendant des temps allant de 7 minutes à 18 heures. A noter que cette zone a été choisie aussi de manière à éviter des mécanismes de précipitation qui existent à plus basses températures comme nous le verrons plus loin. 11.1.5. - Choix de la céramique dentaire Rappelons que les céramiques dentaires ont été mises au point et développées pour des raisons essentiellement esthétiques. Ce sont essentiellement des porcelaines comprenant : -44- - des oxydes de base (SiC>2, AI2O3) destinés à l'obtention d'une matrice vitreuse favorable à la liaison métal-céramique ou partiellement cristallisée après cuisson, - enfin, des opacifiants (Ti0 2 , Zr0 2 , Sn0 2 ) agissant sur l'indice de réfraction tout en conférant la teinte désirée dans la couche d'opaque. Le tableau 3 donne quelques compositions des poudres de porcelaine utilisées en pratique. COMPOSÉ Si02 Al,0-, CaO K20 Na,0 Ti02 ZrO, Sn02 Rb 2 0 BaO ZnO UO, B ? 0-, co2 et H 20 BIODENT CERAMCO V.M.K. BIODENT OPAQUE OPAQUE OPAQUE DENTIN CERAMCO DENTIN BG 2 60 131 BD 27 T 69 52.0 % 13.55 55.0 % 11.65 52.4 % 15.15 — — — 11.05 5.28 3.01 3,22 6,4 0.09 1,09 9.6 4.75 9.9 6,58 2.59 5,16 4.9 0.08 — 0,16 15.0 0.04 — — 0.26 — — — — — 4,31 3,54 3,24 56.9 % 11.80 0.61 10,0 5,42 0,61 1.46 — 0,10 3,52 62.2 % 13,40 0.98 11.3 5,37 — 0.34 0.5 0.06 V.M.K. DENTIN 142 56.8 % 16,30 2,01 10,25 8,63 0,27 1,22 — 0.10 — — — — — 0.67 9,58 5.85 3,75 — — Tableau 3 : Analyse chimique de quelques porcelaines dentaires [2] Pour cette étude, notre choix s'est porté sur une céramique opaque VITA (VMK 68) destinée à assurer la liaison avec le substrat métallique et déjà bien caractérisée au Laboratoire dans plusieurs travaux antérieurs [1] [3]. Sa composition figure dans le tableau 4. Si0 2 Al 2 0 3 Ti0 2 50% 16% 13% K20 Na20 Sn0 2 CaO Zr02 B 2 0 3 Fe 2 0 3 7% 1,5% 1,5% 9% 1 traces traces Tableau 4 : Composition (% poids) de la céramique VITA VMK68 Nous rappelons ici quelques propriétés essentielles et singulières de ce type de céramique. -45- 11.1.6- Rappels sur les propriétés céramiques dentaires physiques des Comme nous l'avons indiqué au chapitre I, la réalisation de la liaison métal-céramique peut s'accompagner de contraintes résiduelles, en particulier au niveau de l'interface métal-porcelaine. Cet état de contrainte dépend étroitement de la variation du coefficient de contraction (au refroidissement) et du module de Young de la céramique au cours du cycle de cuisson, mais également de la température de transition vitreuse. Or, une augmentation de la vitesse de chauffage provoque une élévation de la température de transition vitreuse de l'ordre de 40° C comme l'a montré TWIGGS et al. (Tableau 5 [4]). Néanmoins, on peut s'attendre à ce que cet hystérésis se reproduise au cours du refroidissement. Opaque Tg(°C)* at heating rates porcelain 50°C/min 500°C/min Biobond Ceramco Ceramco II Crystar Excelco Jelenko Neydium Vita WIH-Cmm 644 630 624 654 629 693 694 656 685 682 676 672 688 674 730 731 684 714 Tableau 5 : Variation de la température de transition vitreuse en fonction de la vitesse de chauffage [4] Les vitesses de chauffe et surtout de refroidissement constituent donc des paramètres très importants et il y a lieu d'en tenir compte. Il faut également souligner que la température de transition dépend étroitement de la composition comme le montre le tableau 5. De plus, les coefficients de contraction et de dilatation subissent des variations très importantes en fonction de la température surtout dans le domaine -46- 400 à 600° C (12 à 24 x 10"6 C0"1) comme l'a montré au début FAIRHURST [5], puis notre Laboratoire sur ces mêmes porcelaines. r30 Conlroclion Expansion 28 26 24 -22 -20 -18 0 IOO 200 300 400 500 600 Figure 1 : Evolution du coefficient de dilatation et de contraction en fonction de la température [5] 700 DEGREES CENTIGRAOE Or, les alliages odontologiques ont des coefficients de contraction généralement plus petits (12,5 à 17 x 10 -6 °C"1) que celui de la céramique, ce qui provoque globalement des contraintes de traction dans la céramique au cours du refroidissement. Ceci est un facteur défavorable vis à vis de la résistance à la propagation des fissures dans la porcelaine. Notons également que le coefficient de contraction dépend certes de la composition mais également de la quantité de leucite K 2 0 - AI2O3 - 4Si02 qui cristallise au cours du cycle de cuisson [6] [7]. A noter que KASE et al. [8] ont montré sur une porcelaine proche de celle étudiée ici, que le module de Young ne subit pas de variation brutale en fonction de la température (figure 2). De plus, le module de la céramique est beaucoup plus faible que celui des alliages dentaires qui est de l'ordre de 100 à 200 GPa. -47- 100 200. 300 400 500 600 Temp(°Cl Figure 2 : Variation du module de Young en fonction de la température sur une porcelaine VITA [8] II.2. - LES METHODES EXPERIMENTALES 11.2.1. - Réalisation du couple métal-céramique Rappelons que, dans le chapitre I, nous avons constaté un manque d'informations concernant l'incidence d'une préoxydation sur la liaison métal-céramique, tant d'un point de vue nature des oxydes que de leurs morphologies. C'est pourquoi l'étude complète d'une oxydation préalable, nécessaire pour comprendre les propriétés structurales et micromécaniques des interfaces métal-céramique a été entreprise. Pour cela, nous avons réalisé des couples de diffusion préparés de la manière suivante : -48- Après polissage à l'alumine de barrettes métalliques (50 x 5 x 0,5) une oxydation à l'air fixée à 980° C pendant des temps variables et volontairement exagérés (quelques minutes à 18 heures) a été réalisée, suivie du même dépôt de la céramique opaque VITA par slurry coating à partir d'une barbotine. Cette dernière préparation est effectuée suivant une méthode très précise utilisée par les prothésistes dentaires, consistant en des vibrations successives pour compacifier la céramique et ainsi éliminer au maximum les porosités qui sont, rappelons le, des sources de dispersions importantes au niveau des caractéristiques mécaniques. Par ailleurs, notons que l'épaisseur du dépôt céramique après cuisson est équivalent à celui du substrat métallique (0,5 mm) et correspond aux conditions de fabrication des prothèses dentaires. Les traitements thermiques de frittage, après des essais préalables, ont conduit à deux cycles de cuisson différents suivant les types d'alliages qui permettent d'éviter toute fissuration de la céramique au cours de la cuisson - pour les alliages Pd-Ag : enfournement à 200° C, montée en température à 60° C/mn jusqu'à 940° C sous vide primaire sans maintien, puis refroidissement à 15° C/mn- par contre, en ce qui concerne les alliages Au-Pd, il nous a fallu modifier la vitesse de montée en température (80° C/mn jusqu'à 940° C), les autres paramètres restant identiques. Notons que ces deux cycles différents sont à rattacher au problème de la compatibilité dilatométrique différente des alliages Pd-Ag et Au-Pd vis à vis de la céramique comme nous le verrons plus loin.De plus, comme nous l'avons vu dans le chapitre I, la cuisson de la céramique peut provoquer des mécanismes d'échanges atomiques à l'interface métalporcelaine décrits par MEYER [9], ANUSAVICE et al. [10]. Il nous a donc paru intéressant de relier dans le cadre de notre travail, la diffusion interfaciale intervenant entre les différents oxydes formés au cours de la préoxydation et la porcelaine à une caractérisation micromécanique de l'interface la plus fragile d'une part et à l'aspect physico-chimique d'autre part. -49- 11.2.2. - Détermination des contraintes résiduelles dans les bilames métal-céramique Comme nous l'avons dit précédemment, la différence des coefficients de contraction entre le substrat métallique et la céramique induit des contraintes résiduelles dans le bilame lors du refroidissement. Ce point nous a amenés à considérer deux démarches complémentaires : - l'une s'appuyant sur la dilatométrie différentielle en prenant des cycles thermiques identiques aux cycles de cuisson précédemment décrits, - l'autre s'intéressant plus particulièrement au comportement micromécanique du bilame. De plus, pour mieux appréhender le niveau de ces contraintes résiduelles, surtout au niveau de la surface de la céramique et ceci en fonction des temps d'oxydation, nous avons adopté deux approches de calculs différentes : - L'une basée sur le modèle de comportement élastique d'un bilame de S. TIMOSHENKO et al. [11] qui permet, à partir du calcul du rayon de courbure, d'établir un état de contraintes dans une section droite du bilame. Ce modèle est décrit en annexe A. - L'autre établie à partir d'une modélisation viscoélastique par incrémentation proposée par ASAOKA et al. [12] [13] [14] et développée en annexe B. H-2.3. - Caractérisation micromécanique des interfaces métal-céramique les plus fragiles Rappelons que la plupart des travaux antérieurs, tels que ceux réalisés au Laboratoire sur des alliages non précieux par R. BENMOUFFOK [15] et B. SOEGIJONO [16] ont rapidement conclu -50- que des essais classiques d'arrachement ne permettaient pas de caractériser avec précision la zone interfaciale la plus fragile, cet essai produisant en général des ruptures de type mixte se situant à la fois dans la céramique et à l'interface. En revanche, l'essai de flexion, en particulier en flexion 4 points se trouve bien adapté pour caractériser les modes de dégradation des zones interfaciales les plus fragiles. C'est pour cela que nous avons utilisé un dispositif d'essai (figure 3) adapté aux dimensions de nos éprouvettes, permettant de soumettre la surface de la céramique à des contraintes de tension tout en conservant une mise en charge restant dans le domaine élastique du substrat métallique. 10 mm 20 mm céramique métal 10 mm 3: T Force Figure 3 : Dispositif de flexion 4 points La distance entre appuis intérieurs correspondant à la zone où le bilame présente une moment constant, est de 20 mm. Ce dispositif mis en place sur une machine de traction ADAMEL DY25 est couplé à un capteur de force (type ISA 50 daN) de sensibilité bien adaptée à des éprouvettes de faible épaisseur (épaisseur totale : 1 mm). Par ailleurs, notons que, pour obtenir la plus grande sensibilité et amplifier les évolutions, les essais sont effectués à faible vitesse (0,1 mm/mn) jusqu'à une flèche maximum de 2 mm permettant ainsi de rester dans le domaine élastique. Ce point a été vérifié pour des essais préliminaires sur des substrats métalliques sans dépôt céramique. Cet essai a été particulièrement efficace car il nous a permis de mettre en évidence l'évolution de plusieurs paramètres -51- caractérisant le bilame métal-céramique en fonction du temps d'oxydation de l'alliage et de la flèche imposée (figures 4 et 5). Cette caracterisation micromécanique permet, sur une même eprouvette, de suivre le comportement du bilame d'abord au niveau de la surface de la céramique puis jusqu'à l'interface métal-céramique. EFFORT F I FLECHE Figure 4 : Evolution de l'effort en fonction de la flèche imposée dans le cas d'une dégradation progressive du bilame mais sans fissuration à l'interface EFFORT F 1 EFFORT F 2 FLECHE Figure 5 : Evolution de l'effort en fonction de la flèche imposée montrant la ruine du bilame avec fissuration singulière à l'interface -52- En effet, on peut ainsi accéder à : 1 - L'effort F1 correspondant à l'amorçage de la première fissure à la surface de la céramique lié aux propriétés intrinsèques de cette surface. La valeur de la contrainte associée à cet effort F1 est déterminée par le modèle de flexion d'une poutre composite bicouche [17] décrit en annexe C. 2 - L'effort F2 correspondant à l'amorçage de la fissuration interfaciale. 3- L'énergie de déformation élastique du bilame nécessaire à l'amorçage de la première fissure (en J/mm3) représentée par W1. 4- L'énergie incluant la relaxation des contraintes et la déformation élastique de l'alliage (en J/mm3) représentée par W2. 5 - L'énergie correspondant à la dégradation de la céramique au cours de l'essai et à la déformation élastique de l'alliage avec ou sans fissuration à l'interface (en J/mm3) (aire W3). 6 - L'énergie totale mise en oeuvre W4 = W1 + W3 (en J/mm 3 ). Les énergies W1, W2, W3 sont déterminées par planimètrie. De plus, à partir de l'enregistrement effort-déplacement et lorsque la fissuration est interfaciale, on pourra calculer la vitesse moyenne de fissuration. Ce sont les paramètres temps d'oxydation et bien sûr la nature de l'alliage qui vont permettre de préciser les différents comportements micromécaniques et, par suite, les domaines précis de fragilité. Il faudra aussi tenir compte de la présence d'un taux de porosité relativement faible en volume (5 %) mais plus important au niveau de l'interface (5 à 15 %), et que nous avons cherché à maintenir constant dans toutes nos préparations. Par ailleurs, nous compléterons l'analyse micromécanique vue précédemment par une approche faisant appel à la mécanique de la rupture, au niveau de l'interface métal-céramique à partir de l'effort F2 établie par -53- CHARALAMBIDES, EVANS et al. [18], [19], [20], [21], [22] et décrite au paragraphe I.7 du chapitre précédent. 11.2.4. - Caracterisation physique et structurale Nous nous limiterons ici à citer les différentes techniques de caracterisation physique et structurale qui ont été indispensables et qui sont aujourd'hui bien classiques : - Mesure des modules de Young de nos alliages par la méthode de la lame vibrante (appareil TEOLLNER 7404 - Laboratoire MMP). - Observation topographique des surfaces par microscopie électronique à balayage (microscope Cambridge Stereoscan 120 Laboratoire MMP). - Identification structurale par diffraction X classique (Diffractomètre CGR Sigma 2060 - Laboratoire MMP). - Caracterisation par microscopie électronique par transmission et microanalyse locale (STEM) en collaboration avec le Laboratoire de Microscopie Electronique du Département GEMPPM de l'INSA de Lyon (Professeur ESNOUF). - Microanalyse ponctuelle à la sonde électronique de Castaing en relation avec le Centre de Microscopie Electronique Appliquée à la Biologie et à la Géologie - UCB Lyon I (Mme PERRAT). - Analyse ESCA en collaboration avec le Centre ESCA de l'Université Lyon I (Professeur TRAN). - La spectrographie par décharge luminescente (SDL) implantée au Centre de Recherche IRSID à Unieux et auquel notre Département de l'E.C.L. est associé. -54- Ces différentes techniques nous ont permis, d'une part de mieux comprendre les mécanismes reactionnels intervenant au niveau des interfaces métal-céramique au cours de la cuisson et, d'autre part d'établir une relation directe entre le comportement micromécanique du bilame et la physico-chimie des interfaces à caractère fragile. -55- CHAPITRE III TRANSFORMATIONS STRUCTURALES PAR TRAITEMENTS THERMIQUES -56- Comme nous l'avons évoqué dans le chapitre bibliographique, les alliages précieux base or [1] [2] [3] et semi-précieux du type Ag-Pd-AuCu [4] [5] [6] sont particulièrement sensibles aux transformations désordre-ordre lors de traitements thermiques s'accompagnant d'un durcissement. A ce titre, rappelons que ces mécanismes de transformations peuvent donner naissance soit à des surstructures AuCul, AuCull par cisaillement et diffusion sur de courtes distances dans le domaine des basses températures (300 à 400° C), ou au contraire à une précipitation lamellaire discontinue des structures ordonnées PdCu, PdCu3 dans un domaine de températures plus élevées (500 à 600° C). Dans ce dernier cas, il s'agit de mécanismes de diffusion à grande distance. Nous verrons dans la suite de notre travail que les alliages choisis sont également sensibles à ces mécanismes de transformations pour des températures de revenu inférieures à 700° C, mais présentant toutefois des transformations continues dans un domaine de températures plus élevées (800° C) similaires à celles étudiées par D. HAMANA [7] [8] dans des alliages Cu-15,6 % In. Afin de mieux cerner ces domaines de températures susceptibles d'engendrer des transformations structurales, il nous a paru important de suivre dans un premier temps leurs comportements dilatométriques, en partant d'un état sursaturé et ceci avec une vitesse de chauffage très faible (10° C/h). III.1 - ETUDE DE LA FAMILLE Pd-Ag III.1.1 - Comportement différentielle dynamique par dilatométrie La figure 1 montre des anomalies thermodilatométriques importantes au chauffage et très variables suivant les compositions. -571 40 x 10 -1 30x10 -6 2 0 x 1 0 -6 alliage 1 60%Pd 30%Ag 10x10 alliage 2 55%Pd 35%Ag alliage 3 45%Pci 45%Ag alliage 4 30%Pd 60%Ag alliage DG 73 0 200 400 600 800 1000 température en °C Figure 1 : Evolutions thermodilatométriques au chauffage des alliages Pd-Ag Au vu des résultats, nous pouvons dire que : - Les alliages 1 (60 % Pd - 30 % Ag), 2 (55 % Pd - 35 % Ag) et DG 73 ont un comportement quasi identique et monotone avec la température. - Par contre, l'alliage 3 (45 % Pd - 45 % Ag) possède des anomalies dilatométriques très accentuées entre 300 et 800° C qui sont à relier à différents processus de précipitations comme nous le verrons plus loin. Or, il est nécessaire de noter que cet intervalle particulier de températures est important pour la suite de l'étude en ce qui concerne la céramisation. Toutefois les vitesses de chauffage et de refroidissement utilisées en pratique lors de la cuisson de la céramique sont beaucoup plus importantes, comme nous le verrons -58- plus loin. De ce fait, les anomalies thermodilatométriques précédentes peuvent dans ce cas disparaître. - Enfin, la courbe de l'alliage 4 (30 % Pd - 60 % Ag) met en évidence un comportement très singulier avec une diminution importante du coefficient de dilatation vrai liée à un fluage important. Ceci est à correler avec la précipitation intergranulaire du composé PdSn2 à bas point de fusion, comme nous le verrons ultérieurement. III.1.2- Evolution de la d u r e t é en f o n c t i o n de la température de revenu Rappelons que les alliages dentaires doivent répondre à des normes très strictes concernant la dureté et qu'à ce titre, il est nécessaire de confirmer cette caractéristique dès qu'il s'agit d ' a p p l i c a t i o n s odontologiques. Le tableau 1 montre l'évolution de la dureté HV 0,5 des différents alliages suivant la température et pour des temps de maintien choisis volontairement très longs (24 et 208 heures) de manière à accentuer les mécanismes de décomposition et de transformation. Etat homogénéisé trempé Temps de Revenu à 400° C Revenu à 600° C Revenu à 720° C Revenu à 830° C 24 h 208 h 24 h 208 h 24 h 208 h 24 h 208 h 140 ± 5 140± 8 140 ± 5 150 ± 5 145 ± 5 140 ± 5 145 ± 5 145±8 140 ± 5 150±5 155 ± 5 150±8 150 ± 5 140± 5 140±5 140± 5 140±8 145 ± 5 170±5 300*10 330 ± 5 250±15 210±10 2 0 0 * 1 0 210±5 1 7 0 ±10 160 ± 5 225±1° 265 ± 5 255 ± 5 170 ± 5 150 ± 5 150±5 140 ± 5 140± 5 130 ± 5 •170+10 226±5 190 ± 1 ° 320 ± 5 320 ± 5 250 ± 5 260±5 170 ± 5 180 ± 5 revenu Alliage 1 60%Pd-30%Ag Alliage 2 55%Pd-35%Ag Alliage 3 45%Pd-45%Ag Alliage 4 30%Pd-60%Ag Alliage DG73 Tableau 1 : Evolution de la dureté en fonction de la température de revenu -59- Ces résultats permettent de remarquer que seuls les alliages 1 et 2 ne durcissent pas. Au contraire, les autres alliages présentent des évolutions de dureté variables suivant leur composition et la température de revenu. Pour les alliages 3 et DG 73, la dureté augmente par revenu respectivement à 400 et 600° C alors que l'alliage 4 n'a qu'un faible durcissement à 400° C. Un revenu entre 700 et 800° C n'a plus d'effet significatif sur ces trois alliages. Ces différents comportements sont à relier aux mécanismes de décomposition, comme nous allons le voir maintenant. Enfin, remarquons qu'une diminution de la teneur en palladium tend à augmenter la dureté de ces alliages à l'état homogénéisé trempé (évolution de 140 à 225 HV 0,5). Il 1.1.3 - Caractérisations microstructurales Il 1.1.3.1) 1Etude alliages et 2 (60 % Pd - 30 % Ag, des alliages 1 et 55 % Pd - 352 % (60 Ag) % Pd - 30 % Ag, Des examens par métallographie et -par diffraction X ne montrent aucun 55 % Pd 35 % changement structural de Ag) la matrice, initialement désordonnée CFC Il 1.1.3.1) Etude des (avec présence de macles thermiques) et ceci quel que soit le temps de maintien et la température choisis. Ces deux premiers alliages constituent donc une référence simple pour l'ensemble de l'étude, confirmant ainsi l'évolution monotone de leurs coefficients de dilatation jusqu'à 1000° C. ///. 1.3.2) Etude de l'alliage 3 (45 % Pd - 45 % Ag) 3- Après maintien isotherme de longue durée à 400° C (208 heures) La micrographie (figure 2) montre une décomposition de la solution solide initiale sursaturée CFC après trempe par un mécanisme de -60- germination croissance à partir des joints de grains en provoquant un durcissement important de l'alliage. G = 500 Figure 2 : Alliage 3 (45 % Pd - 45 % Ag) après revenu à 400° C pendant 208 heures Des microanalyses X au niveau des joints de grains ont mis en évidence une ségrégation importante du cuivre et de l'étain (44 % Pd - 29,3 % Ag - 13,6 % Cu - 13 % Sn - % poids). Toutefois, des examens cristallographiques très locaux en microscopie électronique par transmission, n'ont pas permis d'identifier formellement la nature de cette phase compte tenu d'une déformation importante du réseau cristallin dans cette zone de précipitation. Notons que ce type de morphologie a déjà été rencontrée lors d'une étude antérieure [6] mais dans des alliages Au-Pd-Ag-Cu. -61- b- Après maintien isotherme de longue durée à 600° C (> 200 heures) G = 500 Figure 3 : Alliage 3 (45 % Pd - 45 % Ag) après revenu à 600° C pendant 24 heures 0 G = 500 Figure 4 : Alliage 3 (45 % Pd - 45 % Ag) après maintien à 600° C pendant 208 heures -62- Dans ce domaine de température (600° C), nous mettons en évidence (figures 3 et 4), cette fois, plusieurs mécanismes de transformations : - un cisaillement de la matrice en début de transformation (4 heures) lié à l'apparition de la phase Pd-Sn ; - puis, dans un deuxième temps, une précipitation lamellaire très fine du composé Pd2SnCu. discontinue Au total, la décomposition de la solution solide initiale sursaturée suit une évolution du type : sol sol initiale sursaturée PdSn + Pd2SnCu + sol sol CFC morphologie morphologie aiguillée lamellaire résiduelle A ce titre, il faut noter que ces mécanismes rappellent : - au niveau du cisaillement de la matrice, les transformations de mise en ordre du type AuCul rencontrées dans les alliages précieux et semi-précieux [3] [6] [9] par diffusion en volume sur de courtes distances (de l'étain et du palladium dans notre cas) ; - des précipitations lamellaires discontinues régies cette fois par une diffusion à partir des joints de grains comme le propose TURNBULL [10] (de l'étain, du cuivre et du palladium dans notre cas). Or, il est intéressant de souligner que des mesures de diffusion (par la technique des radiotraceurs) [11] dans l'argent à 800° C montrent une mobilité atomique plus grande en volume de l'étain par rapport au cuivre et au palladium. -63- D S n = 2,83x10-9 cm2 r 1 DCu = 5,76x10- 10 cm 2 s- 1 Dp d = 3,13x10- 11 cm 2 s- 1 D A g = 4 ) 77x10- 1 0 cm 2 r 1 Ainsi, on peut penser que, quand la solution solide s'enrichit en argent, la formation de phases riches en étain se trouve activée d'autant mieux dans ce domaine de température. De plus, d'un point de vue thermodynamique, l'énergie libre de PdSn (AG = - 6670 cal/g.atome) étant plus faible à 780° C que celle de Pd2Sn (AG = - 5780 cal/g.atome) [12] conforte également cette première précipitation de PdSn au détriment de Pd2SnCu. c - Après maintien isotherme de longue durée à 720° C (> 200 heures) Nous retrouvons ici des mécanismes de précipitation lamellaire (figure 5) à partir des joints de grains, mais plus accentuée que dans le cas précédent. G = 1500 Figure 5 : Alliage 3 (45 % Pd - 45 % Ag) après maintien à 720° C pendant 208 heures .64- Des examens par diffraction X et en particulier par microdiffraction électronique par transmission, ont permis de voir que les lamelles les plus épaisses sont constituées du précipité Pd3Sn (figures 6 et 7) alors que le composé Pd2SnCu précipite sous une forme très fine. tf <& ÀJ" M / • '•„./ J' • / : • ,.'£;, P^ :•**• "•?' J . -/' .<"•' i f.''' : ,-,v G = 5000 *<< ;/ ,<yj Figure 6 : Alliage 3 (45 % Pd - 45 % Ag) après maintien à 720° C pendant 208 heures - précipité PdsSn en transmission -65- 111 di = 2,25Â (111) d2 = l,42 (220) (13=1,18 (311) J " \ i n Q00 0 [110] 220 Figure 7 : Cliché de microdiffraction électronique de PcgSn D'un point de vue global, la solution solide initiale se modifie suivant un mécanisme de précipitation discontinue donnant : sol.sol initiale sursaturée CFC - >> Pd2SnCu + Pd3Sn + sol.sol résiduelle CFC Outre ce changement de phases par rapport au cas précédent où il apparaissait PdSn, notons qu'une élévation de la température de revenu provoque un grossissement des lamelles lié à une diffusion en volume, principalement de l'étain et du palladium. L'énergie libre de Pd2Sn (AG = - 5870 cal/g.atome) est ici sensiblement équivalente à celle de Pd3Sn (AG = - 5300 cal/g.atome) à 780° C [12]. d - Après maintien isotherme de longue durée à 830° C (> 200 heures) A cette température, des essais réalisés sur des temps de maintien courts (20 mn) ont permis très vite de mettre en évidence une précipitation uniforme tant au niveau matriciel qu'aux joints de grains, caractéristique d'une décomposition continue. 66- G = 500 Figure 8 : Alliage 3 (45 % Pd - 45 % Ag) après maintien à 830° C pendant 208 heures G = 50000 Figure 9 : Alliage 3 (45 % Pd - 45 % Ag) après maintien à 830° C pendant 208 heures -précipité Po^Sn observé en transmission -67- Ces résultats (figure 8) montrent bien l'effet prédominant de la diffusion en volume de l'étain qui conduit cette fois, rappelons-le, à une précipitation continue, contrairement aux cas précédents, tout en faisant apparaître des zones sans précipités au voisinage des joints de grains comme l'avait constaté HAMANA [8] dans des alliages Cu-ln. Les mécanismes de décomposition continue peuvent se résumer ainsi : sol.sol initiale sursaturée — CFC Pd3Sn (en volume) + Pd^nCu (aux joints de grains) + matrice de sol.sol résiduelle CFC III.1.3.3 - Etude de l'alliage 4 (30 % Pd - 60 % Ag) Contrairement à l'alliage 3 précédent, l'alliage 4 présente, après homogénéisation et trempe, une structure polyphasée (figure 10) constituée de nodules blancs de composition atomique 56 % Pd 12 % Ag - 12 % Cu - 20 % Sn, voisine du composé Pd 3 Sn, et d'une matrice sombre formée de PdSn associé à une solution solide résiduelle CFC. La composition atomique globale de cette matrice 23 % Pd - 65 % Ag - 9 % Cu - 3 % Sn, montre un enrichissement important en argent de celle-ci. -,::& L~ V" / % - --: G = 500 s 4 ! Figure 10 ; Alliage 4 (30 % Pd - 60 % Ag) homogénéisé à 980° C trempé -68- Nous noterons la présence du composé PdSn2 à bas point de fusion (600° C) responsable d'une déformation par fluage au cours de l'essai dilatométrique, comme nous l'avons signalé plus haut. Notons aussi que cette microstructure n'évolue pas après revenu à 400° C pour des temps longs supérieurs à 200 heures. Par contre, des maintiens isothermes à 600 - 720° C et 830° C provoquent d e s modifications structurales importantes comme l'indiquent les figures 11 et 12. G = 500 Figure 11 : Alliage 4 (30 % Pd - 60 % Ag) après revenu 600° C pendant 208 heures -69- • ' • ' - . V Figure 12 : Alliage 4 (30 % Pd - 60 % Ag) après revenu à 830° C pendant 208 heures Sur un plan chimique et structural, des examens métallographiques (figures 10, 11, 12) et de diffraction X montrent que les phases Pd3Sn et PdSn2 localisées respectivement sous la forme de nodules et aux joints de grains restent stables quelles que soient les températures de revenu. Au contraire, la matrice PdSn + sol.sol.CFC aiguillée très fine de départ évolue progressivement vers une morphologie lamellaire discontinue dans l'intervalle 600 à 720° C, puis vers une précipitation très fine en volume pour une température plus élevée (830° C), comme nous l'avons vu dans le cas de l'alliage 3. Soulignons que la nature des phases de départ, PdSn associée à une solution solide résiduelle CFC, n'évolue pas avec la température de revenu contrairement au cas précédent. Par ailleurs, ceci confirme le fait que la courbe dilatométrique correspondante ne montre pas de changements brutaux. Ces différents résultats montrent que, dans ce cas, la diffusion en volume de l'étain et du palladium gouverne de nouveau la nature des phases et leurs morphologies suivant les températures de revenu choisies. -JO- UI.1.3.4- Etude de l'alliage DG 73 (60 % Pd 27 % Ag - 3 % Sn - 7 % In - 3 % Ru) Dans cet alliage, bien que complexe, nous retrouvons les mécanismes structuraux précédemment décrits : - A 400° C, la matrice initiale sursaturée CFC ne subit pas de transformation décelable. G = 500 Figure 13 : Alliage DG 73 après maintien à 600° C pendant 208 heures - A 600° C (figure 13), notons l'apparition d'une structure aiguillée constituée de PdSn et d'une solution solide résiduelle CFC par des mécanismes qui rappellent la formation par diffusion à courtes distances de la surstructure AuCul. 71 G = 500 Figure 14 : Alliage DG 73 après maintien à 720° C pendant 208 heures - A 720° C, la phase PdSn, ainsi que la solution solide CFC, précipite suivant une morphologie classique lamellaire (figure 14). Figure 15 : Alliage DG 73 après maintien à 830° C pendant 208 heures -72- - Enfin, à 830° C, nous assistons à une précipitation continue de PdSn en volume et aux joints de grains dans une matrice CFC (figure 15), comme dans les cas précédents. Notons que l'indium, bien qu'ayant un coefficient de diffusion en volume dans l'argent D|n = 2,26 x 1Cr9 à 800° C [11] voisin de celui de l'étain, ne joue aucun rôle sur les transformations structurales au cours des revenus. Par contre, nous verrons dans le prochain chapitre que l'indium a un effet important sur le processus d'oxydation de cet alliage. III.2 - ETUDE DE LA FAMILLE PALLADIUM-OR III.2.1 - Evolution thermodilatométrique différentielle Comme dans le cas des alliages Pd-Ag, nous retrouvons ici des comportements dilatométriques au chauffage différents suivant les compositions (figure 16), mais plus atténués. -73- (X vrai en Q0"' 25 x 10 -D 20 15x10 _ 1 0 x 10 -6 5x10 s alliage 5 60%PcJ 30%Au a alliage 6 45%Pd 45%Au a alliacé 7 30%Pd 60%Au 0 200 400 600 800 1000 température en °C Figure 16 : Evolutions thermodilatométriques au chauffage des alliages Pd-Au Ces différents résultats montrent que : Les alliages 5 (60 % Pd - 30 % Au) et 6 (45 % Pd - 45 % Au) ont un comportement sensiblement identique et monotone avec la température, comme pour les alliages Pd-Ag 1 et 2. -74- - Par contre, l'alliage 7 (30 % Pd - 60 % Au) montre des anomalies thermodilatométriques à partir de 850° C correspondant à un début de redissolution au chauffage des précipités qui apparaissent dans le domaine des plus basses températures comme nous le verrons plus loin. - Les variations des coefficients de dilatation sont, d'une manière générale, moins importantes dans ces alliages que dans le cas des alliages Pd-Ag. III.2.2 - E v o l u t i o n de la dureté en fonction de la température de revenu Le tableau 2 montre l'évolution de la dureté HV 0,5 des différents alliages en fonction de la température de revenu pour un temps de maintien très long (208 heures). Etat Revenu Revenu Revenu Alliage 5 60%Pd-30%Au 145 ± 5 140 ± 5 140±5 135±5 140±5 Alliage 6 135 ± 5 140±5 130±5 135±5 135±5 335±5 270±10 310±10 250±5 175±5 Revenu homogénéisé à 400° C à 600° C à 720° C à 830° C trempé 45%Pd-45%Au Alliage 7 30%Pd-60%Au Tableau 2 : Evolution de la dureté en fonction de la température de revenu Comme dans le cas des alliages 1 (60 % Pd - 30 % Ag) et 2 (55 % Pd 35 % Ag), les alliages 5 et 6 ne durcissent pas au cours du revenu. Par contre, l'alliage 7 se distingue par un niveau de dureté plus élevé (335 HV) à l'état homogénéisé trempé et après revenu : ceci est à relier à des mécanismes de précipitation que nous allons décrire. -75- III.2.3 - Caractérisations structurales 111.2.3.1) Cas des alliages 5 et 6 (60 % Pd - 30 % Au, 45 % Pd - 45 % Au Des examens micrographiques par des analyses en 111.2.3.1)complétés Cas diffraction X ne révèlent aucun changement structural de la matrice des alliages 5 et 6 (60(présence % Pd - 30de macles thermiques) quelle initialement désordonnée CFC % Au, que soit la température de revenu. L'analogie est donc totale entre ces 45 % Pd - 45 % deux alliages Pd-Au et les alliages 1 et 2 de la famille Pd-Ag. Au 111.2.3.2) Cas de l'alliage 7 (30 % Pd - 60 % Au) Comme nous l'avons déjà dit, cet alliage présente des points singuliers par rapport aux alliages précédents. En effet, nous avons mis en évidence, par diffraction X à l'état homogénéisé trempé, la présence d'une matrice CFC et d'une phase de composition proche du composé Pd2SnCu. Notons que cette phase indiscernable par microscopie optique est probablement responsable du durcissement élevé après homogénéisation trempe. Par ailleurs, un revenu à 400° C ne provoque pas d'évolution structurale notable. Par contre, des maintiens isothermes entre 600 et 830° C pendant un temps très long (208 heures) provoque une coalescence aux joints de grains et dans la matrice de cette phase du type Pd2SnCu et ceci d'une manière d'autant plus accentuée que la température est élevée, en entraînant un adoucissement de l'alliage pour un revenu élevé (830° C). Ce type de précipitation continue est visible par microscopie électronique à balayage (figure 17). -76- fr i. v s * * '« " * •*- • • ; . v • • • ' * t \ l \ * . * \ \S* % -s ** •' * - G = 2000 V * # * -,* ? , « • * 1 » n 1 \ -• % •» >*- i \ •' i' * * « t • v « . ?>' Figure 17 : Alliage 7 (30 % Pd - 60 % Au) après revenu à 830° C pendant 208 heures Ceci montre que ce type de précipitation, associé à de nouveaux équilibres dans le diagramme de phases, est essentiellement gouverné par une diffusion en volume de l'étain et ceci d'une manière plus accentuée que dans le cas des alliages Pd-Ag. Nous retrouvons, à ce niveau, l'effet bénéfique de l'or. Ceci a, par ailleurs, été confirmé par des mesures de coefficients de diffusion en volume (Dsn dans l'argent à 950° C = 2,68 x 10~8 cm 2 /s ; D s n dans l'or à 950° C = 3,44x10- 8 crr)2/s) [11] [13] -77- III.3 - CONCLUSION En conclusion, plusieurs remarques s'imposent lorsque l'on compare les deux familles d'alliages Pd-Ag et Pd-Au. En ce qui concerne les alliages Pd-Ag, nous pouvons résumer ces résultats par le schéma suivant : Température 400° C 600° C de revenu 720° C 830° C domaine de zone de précipi- précipitation tation continue discontinue Alliage 1 60%Pd - 30%Ag Structure CFC. Aucune modification structurale n'intervient quelle que soit la température de revenu Alliage 2 55% Pd - 35% Ag Précipitation inter- Composé PdSn Pd 3 Sn Pd3Sn granulaire d'une sous forme aiguil- + Pd2SnCu (en volume) Alliage 3 phase enrichie en lée + Pd 2 SnCu + sol.sol CFC + Pd2SnCu (aux 45% Pd - 45% Ag cuivre et en étain + sol.sol.CFC joints de grains) avec une morpho- + sol.sol.CFC logie lamellaire Pas de modifica- Pd3Sn et PdSn2 restent stables tion de la structure Alliage 4 initiale Pd 3 Sn 30% Pd - 60% Ag + PdSn2 + PdSn PdSn + sol.sol.CFC sous la forme lamellaire PdSn en volume + sol.sol.CFC + sol.sol.CFC Aucune modificaAlliage DG 73 PdSn sous forme tion de la structure aiguillée dans une CFC de départ matrice CFC PdSn + PdSn en volume sol.sol.CFC et aux joints de sous la forme grains discontinue + sol.sol.CFC -78- 1 - Dans les deux cas, la composition, ainsi que la température de revenu, surtout à partir de 600° C, gouvernent la morphologie et la nature des phases apparaissant après un maintien isotherme très long. Le domaine de température 400 à 600° C est favorable à des mécanismes de diffusion sur de courtes distances, par contre, à 720° C, la précipitation discontinue devient prépondérante à partir des joints de grains par germination et croissance. Enfin, à 830° C, nous assistons à une précipitation continue des différentes phases par diffusion rapide en volume, probablement stimulée par une diminution de l'énergie interne du système, comme le propose HAMANA [8]. 2 - Au niveau du durcissement structural, nous noterons que le domaine 400 à 600° C est le plus propice ; les températures plus élevées (720 et 830° C n'ont pas d'effet marqué. Au niveau des alliages Pd-Au, nous pouvons résumer également les résultats structuraux dans le tableau ci-joint : Etat Revenu Revenu Revenu Revenu homogénéisé à 400° C à 600° C à 720° C à 830° C Alliage 5 Structure CFC 60%Pd - 30%Au Alliage 6 Aucune modification structurale n'intervient quelle que gué soit la température de revenu 45%Pd-45%Au Matrice CFC + Matrice CFC + Matrice CFC + Matrice CFC + Alliage 7 60% Pd - 30%Au phase du type Pd 2 SnCu Pas de modifi- début de globularisa- coalescence cation notable coalescence tion marquée très marquée de Pd 2 SnCu de Pd 2 SnCu de Po^SnCu -79- En comparant ces deux familles d'alliages, nous remarquons que : - Pour des teneurs importantes en palladium (60 à 55 % pour les alliages Pd-Ag et 60 à 45 % dans le cas des alliages Pd-Au), la matrice initiale CFC ne se décompose pas quelle que soit la température de revenu. Ces alliages restent dans un domaine de solution solide monophasée. - Par contre, quand le pourcentage d'argent est augmenté (60 %), ce dernier tend à activer la mobilité atomique de l'étain sur de courtes distances dans le domaine 400 à 600° C ou sur de longues distances pour des températures plus élevées (720 à 830° C) qui s'accompagne de précipitations bien identifiées, stables. - Pour une concentration en or équivalente (60 %), la diffusion préférentielle de l'étain se réalise sur de longues distances dans un domaine de température plus étendu (600 à 830° C). - L'or et l'argent tendent à stabiliser les composés palladium-étain dans le domaine des températures élevées (1000° C). - D'une manière générale, le cuivre ne participe pas aux transformations structurales au cours du revenu et reste en solution solide dans la matrice CFC. Or, nous verrons dans le prochain chapitre que cet élément mineur joue, au contraire, un rôle très actif lors de l'oxydation de ces alliages. - Enfin, sur un plan électrochimique, une étude complémentaire réalisée par C. GATELIER [14] sur les mêmes alliages Pd-Ag, bien qu'à l'état brut de coulée, avait permis de montrer l'influence favorable du palladium sur la résistance à la corrosion et au temissement (dans une solution de salive artificielle normalisée type J. BRUGIRARD). Leur comportement serait certainement à revoir, en particulier dans les cas où ils deviennent polyphasés par revenu thermique. -80- CHAPITRE IV LES DIFFERENTS MECANISMES D'OXYDATION A CHAUD DES ALLIAGES Pd-Ag et Pd-Au -81- Sur un plan général, comme nous l'avons vu au chapitre I, les mécanismes d'oxydation des alliages précieux et semi-précieux ont été étudiés soit sur des alliages binaires par WAGNER [1] [2], RAPP [3], RHINES et al. [4], LACOMBE [5] et THOMAS [6], soit au contraire sur des alliages complexes et hétérogènes par OHNO et al. [7] [8] [9] [10] [11]. Il nous a donc paru important de recentrer le sujet, non seulement sur les alliages de notre étude pour préciser le rôle joué de façon intrinsèque par les différents éléments sur l'aspect cinétique et morphologique de l'oxydation mais aussi pour, ultérieurement, mieux aborder le problème de la liaison métal-céramique et le comportement mécanique des interfaces métal-porcelaine. IV.1 - C A R A C T E R I S A T I O N PHYSICOCH IMIQU E DES COUCHES OXYDEES ET DE LEURS MORPHOLOGIES IV.1.1 - Microstructures Des traitements d'oxydation réalisés à l'air entre 920° C et 980° C, sur des échantillons avec une taille de grains initiale identique (grosseur 4 suivant NFA 04102), pendant des temps variant de quelques minutes à 18 heures, ont permis de mettre en évidence suivant les compositions, trois processus d'oxydation principaux : 1 - Par oxydation interne avec formation de Sn02 uniformément répartie dans le volume (figure 1) et rencontrée dans le cas des alliages Pd-Ag 1-2 (60 et 55 % Pd - 30 et 35 % Ag). -82- .:• •• • • . . . . - . ' • ' ' • • ' • • • . '• . . •/ -v. , i r- '•'•^ •v , . . , • . . . . • > „ • * , >-V v ->'. •",'<• U-i'r: .»*.•••'•..1 .:'.• V"\; "/•:; •.-..•••i.v-. ,,,",.• ï-V-V'Wv '"'v "."• . -ÎS,;;.-.;;.:-...-.:/;'.-^^'';' 1 '!.: •sY^-.r-;;.--;. •^^'-••w.'-- , • G = 200 Figure 1 : alliage 1 (60 % Pd, 30 % Ag) oxydé 18 heures à 980° C 2 - Par oxydation interne toujours de l'étain (Sn0 2 )mais cette fois en volume et aussi aux joints de grains (figure 2) pour les alliages 5-6-7 (30 à 60 % Au - 60 à 30 % Pd) et l'alliage industriel DG 73 (60 % Pd - 27 % Ag - 3 % Sn - 7 % In - 3 % Ru) fi|jÉ|&;•..*^.;*ï<<J..;.' / ^ w ^ " ^ . -v'ijfej/i }' W •• •'-. G =200 /- Figure 2 : alliage 6 (45 % Au - 45 % Pd) oxydé à 18 heures à 980° C -83- Soit enfin par oxydation interne de l'étain (Sn02)associée à une oxydation externe du cuivre (CuO) (figure 3). Cette dernière s'amorce à l'aplomb des joints de grains pour des temps courts de maintien en température et recouvre ensuite toute la surface pour des temps longs : cas des alliages d'argent 3 et 4. Oxydation Vexterne CuO ;. SnOj G = 500 Figure 3 : alliage 3 (45 % Pd - 45 % Ag) oxydé 10 heures à 980° C -84» ^Structure CFC +Sn02 a G = 500 Structure initiale polyphasée Pd3Sn+PdSn+PdSn2 + sol.sol CFC Figure 4 : alliage 4 (30 % Pd - 60 % Ag) oxydé 1 heure à 980° C La figure 3 (alliage 3) illustre un cas classique d'oxydation mixte. Par contre, il faut souligner que, pour l'alliage 4, ce processus d'oxydation interne et externe s'accompagne d'une déstabilisation complète de la matrice polyphasée (figure 4) par diffusion essentiellement en volume du cuivre et de l'étain provoquant ainsi un enrichissement en argent et en palladium de la nouvelle matrice. La couche interne ainsi formée est composée d'oxyde d'étain SnOg dans une matrice CFC. IV.1.2 - Identification des oxydes Celle-ci a été réalisée dans un premier temps par diffraction X et puis par microanalyse électronique après oxydation à 920° et 980° C pendant 18 heures. Le tableau 1 donne les différents types d'oxydes présents dans les couches superficielles. -85- Nature des oxydes Oxydation interne en Alliages volume et aux joints Couche externe de grains 1 - 60 % Pd - 30 % Ag Sn02 2 - 55 % Pd - 35 % Ag Sn02 3 - 45 % Pd - 45 % Ag Sn02 CuO 4 - 30 % Pd - 60 % Ag Sn02 CuO 5 - 60 % Pd - 30 % Au Sn02 6 - 45 % Pd - 45 % Au Sn02 7 - 30 % Pd - 60 % Au Sn02 DG73 ln 2 0 3 Tableau 1 De plus, des analyses SDL ont permis de mettre en évidence, pour un temps d'oxydation relativement court (20 minutes), une ségrégation vers la surface : -86- - du cuivre, plus particulièrement pour les alliages 3 et 4 (figure 5), 'i 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 0.00 32.31 64.62 96.92 129.23 161.54 193.85 226.15 258.46 290.77 323.08 3S5.38 387.69 420.00 TEMPS (secondes) Figure 5 : alliage 3 (45 % Pd - 45 % Ag) oxydé à 980° C pendant 20 mn -87- - de l'étain dans tous les cas. A ce titre, la figure 6 montre l'évolution de cet élément en fonction de la profondeur dans l'alliage 3, cH 1 I I 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 0.00 32.31 64.62 96.92 129.23 161.54 193.QS 22B.15 258.46 290.77 323.08 35S.3B 3B7.69 420.00 TEMPS (secondes) Figure 6 : alliage 3 (45 % Pd - 45 % Ag oxydé à 980° C pendant 20 mn -88- - de l'or et du palladium dans l'alliage 7 (60 % Au - 30 % Pd) (figure 7) et dans une moindre mesure dans les alliages 5 et 6. VG AS AG SN 0 S AU m LU cr MO <c h- m 5e <fo- w" LU H Jl£ Afi — 0.00 i 1 32.31 : AR r 64.62 96.92 129.23 AR .Afi. 1 r - —i 1 161.54 193.05 226.15 258.46 TEMPS (secondes) r —i 290.77 r 323.08 355.38 387.69 Figure 7 : alliage 7 (60 % Au - 30 % Pd) oxydé à 980° C pendant 20 mn 420.00 -89- oi r 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 r——i 1 1 1 1 1 1 1 1 1 0.00 32.31 64.62 96.93 129.23 161.54 193.85 236.13 238.46 290.77 323.08 353.38 387.69 420.00 TEMPS (secondes) Figure 8 : alliage 7 (60 % Au - 30 % Pd) oxydé à 980° C pendant 20 mn - de l'argent dans l'alliage DG 73. Notons également que le profil de concentration de l'oxygène évolue très nettement dans la zone ségrégée. -90- A ce titre, des analyses ESCA, données dans le tableau 2, mettent en évidence l'évolution physicochimique au voisinage de la surface (1700 A maxi) dans les cas les plus typiques. Nature des phases Alliages oxydés à la surface à une profondeur à une profondeur de 150 A de 1700 A 18 heures à 980° C 1 - 60% Pd - 30% Ag PdO-SnOa-CuO PdO-Pd-Sn02-Cu-Ag Pd-SnÛ2-Cu-Ag 2 - 55% Pd - 35% Ag PdO-Sn02-CuO-Ag Pd-Sn02-Cu-Ag Pd-Sn02-Cu-Ag Non caractérisé 3 - 45% Pd - 45% Ag 4 - 30% Pd - 60% Ag CuO-Sn02-Ag CuO-Sn02-Ag-Pd CuO-Sn02-Ag-Pd 5 - 60% Pd - 30% Au PdO-Pd-CuO-Sn02- PdO-Pd-Cu-Sn02-Au Pd-Cu-Sn02-Au Au 6 - 45% Pd - 45% Au Non caractérisés 7 - 30% Pd - 60% Au DG73 PdO-Pd-SnC>2-Ag- Pd-Sn02-Ag-lri203 Pd-Sn02-Ag-ln2C>3 ln203 Tableau 2 Les résultats obtenus montrent en outre la présence d'oxyde de palladium PdO sur une très faible profondeur (150 A) dans les alliages 1 - 2 - 5 - DG 73. Selon BAYER et al. [13], cet oxyde se décompose à l'air au-dessus de 820° C. De ce fait, sa formation n'est donc possible dans notre cas qu'au cours du refroidissement après le traitement isotherme. Ces résultats montrent bien que le processus d'oxydation ainsi que la nature des oxydes sont très sensibles aux effets de surface associés à la composition des alliages. De plus, soulignons que ces résultats mettent en évidence une oxydation préférentielle en volume de l'étain par rapport au cuivre dans le cas des alliages Pd-Au et Pd-Ag riches en palladium. Ceci est à rattacher à l'enthalpie libre de formation de SnÛ2 (AG = -311 kJ/mole à 1000° C°, beaucoup plus faible que celle de CuO (AG = -41 kJ/moleà 1000° C). -91- Par contre, une augmentation de la teneur en argent favorise l'oxydation à la fois de rétain et du cuivre dans des zones proches de la surface tout en bloquant l'oxydation du palladium. Pour l'alliage DG 73, les résultats montrent une oxydation simultanée de l'étain et de l'indium. Nous reviendrons sur ce point ultérieurement, néanmoins ces résultats confirment les travaux de J.R. MACKERT et al. [12] qui ont mis en évidence la présence d'oxydes internes d'étain SnC>2 et d'indium In203 dans un alliage à 54 % Pd - 38 % Ag - 7 % Sn - 1 % In (% poids) proche de notre étude, après oxydation entre 750° et 1010° C. De même, H. OHNO et ai. [7], [8], [9], [10], [11] ont révélé des mécanismes d'oxydation internes et externes conduisant à la présence de Sn02, ln2C>3, Fe2C>3, dans des alliages industriels complexes base or après une oxydation à l'air à 1000° C. IV.1.3 - Caractérisation des surfaces oxydées Les différents faciès observés montrent que l'oxydation peut engendrer : - Soit un faible taux de porosités superficielles (cas de l'alliage 1) ou, au contraire un grand nombre de porosités accompagnées par la formation de pustules et d'une fissuration de la couche oxydée comme dans le cas de l'alliage 5 (figures 9 et 10). Ce dernier mécanisme lié à la création de contraintes thermomécaniques de compression (16) au cours de l'oxydation rappelle l'oxydation du fer à l'air au-dessus de 700° C (14) et celle de l'alliage Fe-Cr-AI (15) à 1000° C. Notons que cette morphologie peut être un facteur intéressant pour améliorer la qualité des liaisons céramo-métallique£,en favorisant ici la rétention de la céramique au moment de la cuisson. -92- G=140 Figure 9 : alliage 5 (60 % Pd - 30 % Au- oxydé 18 heures à 980° C ••^'••sïPz '• • ^ •'•:•• "m Ï-3-V i; ;&-. Coupe transversale y - \h\ •Vtijv.-•:•••• •<•• ï'fp'-.•>*''• •'•• '•• ,' ;••/,'« , G = 200 •* Figure 10 : alliage 5 (60 % Pd - 30 % Au) oxydé 10 heures à 980° C -93- - Soit une décohésion intergranulaire dans le cas des alliages 2 - 6 et 7 (figure 11) pour des temps longs montrant ainsi l'effet de contraintes de compression sur la migration des joints de grains par fluage-diffusion (12) (16). G = 200 Figure 11 : alliage 2 (55 % Pd - 35 % Ag) oxydé 10 heures à 980° C - Enfin, la création d'une pellicule d'oxyde de cuivre (CuO) s'amorçant à partir des joints de grains comme nous l'avons dit précédemment (alliages 3 et 4, figure 12). -94- Figure 12 : alliage 3 oxydé 4 heures à 980° C - La formation, en surface, de nodules riches en palladium et argent (alliage 3, figure 12) avec des oxydes d'indium sous-jacents pour l'alliage DG 73 avec des temps longs (figure 13). -95- 2,91KX 20KU WD'IGMM S-00000 P'09002 *3ffe" " i * * 'S.* * G = 2000 ? **4; -" J Nodules riches - i — en argent et palladium IHL Figure 13 : alliage DG73 oxydé 18 heures à 980° C Comme dans le cas des travaux de MACKERT et al. [12], la formation de ces nodules est à relier à une augmentation de volume de la couche oxydée par la précipitation en volume et aux joints de grains de SnC>2 et de In203, en quantité plus importante que dans le cas des alliages 1 et 2 (figure 14) provoquant ainsi une compression et une extrusion vers la surface de la matrice enrichie en palladium-argent. G = 500 Nodules riches en argent et palladium Figure 14 : alliage DG 73 oxydé 10 heures à 980° C -96- IV.1.4 - Evolution des épaisseurs d'oxydes en fonction du temps à 980° C IV. 1.4.1) Par oxydation interne Au vu des figures 15 et 16, nous pouvons noter un comportement parabolique classique de diffusion tant au niveau des alliages Pd-Ag qu'au niveau des alliages Pd-Au. L'évolution de l'alliage DG 73 est présentée à titre comparatif dans les deux cas. épaisseur o,05 en cm 0,04 - 0,03 Q alliage 1 60% Pd 30% Ag 1 o alliage 2 55% Pd 35% Ag alliage 3 45% Pd 45% Ag * alliage 4 30% Pd a alliage DG73 • 0,02 - i 0,01 0 , 0 0 -» 0 20000 40000 60000 80000 temps ®n #®e Figure 15 : Evolution de l'épaisseur oxydée en fonction du temps pour les alliages Pd-Ag à 980° C 60% Ag -97- é p a i s s e u r 0,02 en cm 0,01 a • alliage 5 60%Pd alliage 6 45%Pd 30%Au 45%Au i alliage 7 30%Pd 60%Au « alliage DG 73 0,00 -i 20000 40000 60000 80000 temps «n a«e Figure 16 : Evolution de l'épaisseur oxydée en fonction du temps pour les alliages Pd-Au à 980° C -98- Nous avons pu vérifier par ailleurs que la relation (épaisseur)2 = f(t) obéit dans tous les cas à une relation linéaire et ainsi calculer les différentes constantes d'oxydation Ki propres à chaque alliage (tableau 3). Alliages Constante Ki à 980° C (en cm2/s) 1 - 60 % Pd - 30 % Ag 5,2x10- 9 2 - 55 % Pd - 35 % Ag 4,4x10-9 3 - 45 % Pd - 45 % Ag 3,4x10-9 4 - 30 % Pd - 60 % Ag 31 x 10-9 DG 73 (alliage industriel avec addition d'indium) 0,83x10-9 5 - 60 % Pd - 30 % Au 4,1x10-9 6 - 45 % Pd - 45 % Au 0,23x10-9 7 - 30 % Pd - 60 % Au 0,14x10-9 Tableau 3 : Constante d'oxydation Ki Ainsi, on voit que : - Pour les alliages Pd-Ag, une augmentation de la teneur en palladium de 45 à 60 % provoque une augmentation des cinétiques d'oxydation de l'étain. Toutefois, signalons que, pour l'alliage 4 (30 % Pd - 60 % Ag), la cinétique d'oxydation est la plus rapide et qu'elle s'accompagne, rappelons-le, d'une décomposition complète de la matrice initialement polyphasée. - Pour les alliages (Pd-Au), une addition croissante en palladium augmente toujours la cinétique d'oxydation quelle que soit sa concentration entre 60 et 30 %. Celle-ci est toutefois plus lente que pour les alliages Pd-Ag. Nous retrouvons ici l'effet favorable de l'or vis-à-vis de l'oxydation. - L'alliage DG 73, pris comme référence, a un meilleur comportement vis-à-vis de l'oxydation que les autres alliages Pd-Ag : ceci est à relier à l'oxydation préférentielle de l'indium par rapport à l'étain. -99- Notons que, d'un point de vue thermodynamique, l'enthalpie libre de ln 2 0 3 (AG = - 508 kJ/mole à 1000° C) est plus faible que celle de Sn0 2 (AG = -311 kJ/mole à 1000° C) et donc favorable à ce niveau. Comme dans le cas des travaux de OHNO et al. [10] sur des alliages base or, nous pouvons attribuer aussi cette oxydation préférentielle de l'indium au fait que le ratio atomique oxygène/métal est plus faible dans l'oxyde d'indium Ir^Os que dans le cas de SnO^. IV. 1.4.2) Par oxydation externe Comme nous l'avons vu précédemment, seuls les alliages 3 (45 % Pd 45 % Ag) et 4 (30 % Pd - 60 % Ag), subissent une oxydation mixte (interne et externe). A ce titre, il nous apparu intéressant de déterminer aussi les régimes de croissance externe de CuO (figure 17) et les constantes d'oxydation associées (tableau 4). épaisseur en cm 0 , 0 0 2 -r- --^"3 * alliage 3 45%Pd 45%Ag a alliage 4 30%Pd 60%Ag 0,001 - 0,000 20000 40000 60000 Figure 17 : Croissance de la couche externe CuO 80000 -100- Comme pour les cas précédents, nous retrouvons un comportement parabolique. Alliages 3 - 45 % Pd - 45 % Ag 4 - 30 % Pd - 60 % Ag Constante d'oxydation externe Ke en cm2/s 2,1x10-12 3,5 x10" 11 Tableau 4 : Constantes d'oxydation externe Ke pour les alliages 3 et 4 Ces résultats montrent, une nouvelle fois, que le palladium ralentit la cinétique de croissance externe CuO. Ce résultat confirme les travaux de THOMAS [6] sur des alliages binaires Pd-Cu avec des résultats tout-à-fait comparables (10 -11 à 10 -12 c m V ) . Dans notre cas, notons que le palladium bloque le cuivre pour des concentrations au moins égales à 55 %. I V . 2 - E V O L U T I O N DES E N E RPar GIES D'ACTIVATION EN IV. 1.4.2) oxydation FONCTION DE LA COMPOSITION DANS LE CAS DE externe L'OXYDATION INTERNE A ce titre, les figures 18 et 19 illustrent respectivement l'effet de la composition sur les constantes d'oxydation pour les familles d'alliages Pd-Ag et Pd-Au. -101 » InK -20 H B alliage 1 60%Pd 30%Ag * alliage 2 55%Pd 35%Ag * •» s alliage 3 45%Pd 45%Ag alliage 4 30%Pd 60%Ag alliage DG 73 -22 i 1/T en 0 K _ 1 X 104 Figure 18 : Evolution de LnK en fonction de 1/T dans le cas des alliages Pd-Ag a alliage 5 60%Pd • alliage 6 45%Pd 45%Au m alliage 7 30%Pd 60%Au -25 7,9 8,00 8,10 8,20 8,30 8,40 1/T en °K ^ X I O 4 Figure 19 : Evolution de LnK en fonction de 1/T dans le cas des alliages Pd-Au 30%Au -102- Au niveau des alliages expérimentaux Pd-Ag et Pd-Au, nous retrouvons les effets du palladium décrits précédemment sur la cinétique d'oxydation interne de l'étain. Comme nous l'avons déjà observé dans le cas de l'alliage DG 73 à 980° C, l'indium a un comportement plus favorable vis-à-vis de l'oxydation par rapport à l'étain. 500 o E -5 400 - c 0 Q Alliages Pd • Alliages Pd 300 200 % Palladium Figure 20 : Influence de la teneur en palladium sur l'énergie d'activation en régime d'oxydation interne. Au vu des résultats (figure 20), nous constatons qu'une diminution de la teneur en palladium provoque une augmentation de l'énergie d'activation tant au niveau des alliages expérimentaux Pd-Ag qu'au niveau des alliages Pd-Au. Remarquons que cet effet est particulièrement marqué dans le cas de l'alliage 4 (30 % Pd - 60 % Ag) et dans une moindre mesure, dans le cas de l'alliage 7 (30 % Pd - 60 % Au). -103- Enfin, notons que l'oxydation interne de l'alliage DG 73 s'accompagne d'une énergie d'activation faible (135 kJ/mole) comparée aux alliages expérimentaux Pd-Ag. Etant donné que les énergies d'activation liées à la diffusion de l'étain dans l'or ou bien dans l'argent sont sensiblement équivalentes (142 kJ/mole dans le cas de l'or - 163 kJ/mole pour l'argent) [17] [18] avec des coefficients de diffusion à 950° C également assez voisins (Dsn dans l'argent = 2,68 x 1Cr8 cm2/s, Dsn dans l'or = 3,44 x 1Cr8 cm2/s) [17] [18], nous pensons que ces différents phénomènes d'oxydation doivent être associés à des évolutions structurales distinctes accompagnant la diffusion : - Dans le cas de l'alliage 4 (30 % Pd - 60 % Ag), la diffusion de l'oxygène concerne une matrice initialement polyphasée, s'accompagnant d'interfaces multiples au niveau du front d'oxydation avec création d'une pellicule d'oxydation externe. Par contre, pour des concentrations en palladium plus élevées (45 à 60 %), la diffusion de l'oxygène s'effectue dans une matrice initialement monophasée : elle s'accompagne alors d'une énergie plus basse. - Dans le cas de l'alliage 7 (30 % Pd - 60 % Au), notons que l'effet de l'or se traduit par une réduction importante de la limite de solubilité de l'oxygène. Comme le souligne WAGNER [1], ceci se matérialise par une oxydation hétérogène et plus difficile. La figure 21 montre, dans ce cas d'alliage (alliage 7), une morphologie d'oxyde SnC-2 aiguillée avec des zones oxydées ségrégées aux joints de grains. -104» Figure 21 : alliage 7 (30 % Pd - 60 % Au) oxydé 18 heures à 980° C Nous pensons que cette ségrégation intergranulaire, qui rappelle les mécanismes d'oxydation rencontrés par IGARASHI et al. [19] sur des alliages Ag-ln-Sn, contribue fortement à une augmentation de l'énergie d'activation. IV.3 - CONCLUSION Les résultats concernant l'oxydation entre 920 et 980° C des deux familles d'alliages (Pd-Ag) et (Pd-Au) mettent en évidence plusieurs mécanismes d'oxydation distincts, suivant les compositions : 1 - Soit une oxydation interne (SnÛ2) en volume pour les alliages (60 à 55 % Pd - 30 à 35 % Ag) ou en volume et aux joints de grains comme pour les alliages (Pd-Au). -105- 2 - Soit une oxydation mixte composée d'une couche interne SnC>2 et d'une pellicule externe CuO pour des alliages à plus fortes teneurs en argent (45 à 60 % Ag) et (45 à 30 % Pd). Globalement, les cinétiques d'oxydation interne et mixte obéissent à des lois paraboliques. 3 - La formation de fissures dans la couche oxydée pour l'alliage 5 (60 % Pd - 30 % Au), ou une décohésion intergranulaire dans l'alliage 2 (55 % Pd - 35 % Ag) sous l'effet des contraintes internes. 4 - L'or, en réduisant la solubilité de l'oxygène, joue un rôle protecteur vis-à-vis de l'oxydation, contrairement à l'argent. Mais ces deux éléments à forte teneur (60 %) tendent à augmenter l'énergie d'activation de l'oxydation interne. 5 - Le palladium augmente la cinétique d'oxydation interne entre 60 et 45 % mais, par contre, provoque une diminution de la constante d'oxydation externe entre 45 et 30 %. -106- CHAPITRE V ETUDE DES MECANISMES REACTIONNELS AUX INTERFACES METAL-CERAMIQUE EN RELATION AVEC LA PREOXYDATION - 107- Comme nous l'avons évoqué dans le chapitre I, de nombreuses études (1, 2, 3, 4, 5) ont démontré qu'une oxydation préalable influençait considérablement les mécanismes physicochimiques au niveau de l'interface métal-porcelaine ainsi que la liaison mécanique. Or, le chapitre précédent a montré que les différents alliages étudiés étaient particulièrement sensibles au mode d'oxydation (interne, externe) et que la nature des oxydes formés peut être modifiée (CuO, Sn0 2 , ln 2 03). Dans la suite de notre recherche, il était donc important d'analyser globalement les réactions régissant la diffusion aux interfaces entre les différents alliages oxydés et la céramique, et de tenter de comprendre, sur des couples de diffusion élémentaires oxyde massif - céramique et métal-céramique, l'évolution spécifique de ces mécanismes. Pour mieux en apprécier les effets, nous avons choisi ici un cycle thermique volontairement beaucoup plus long (24 heures) que les cycles industriels ce qui nous a conduits, dans un premier temps, à suivre l'évolution structurale intrinsèque de la céramique utilisée. V.1 - CARACTERISATION PHYSICOCHIMIQUE DE LA CERAMIQUE APRES UN CYCLE DE CUISSON PROLONGE (980° C - 24 HEURES) Rappelons qu'une étude antérieure réalisée au Laboratoire [6] a permis de montrer que la céramique utilisée (opaque VITA - VMK 68) est constituée pour des cycles de cuisson courts (980° C pendant 5 minutes, et même déjà à l'état de réception) : - de leucite tétragonale KAl SÎ206, - d'opacifiants Sn0 2 , Ti0 2 , CaO, Zr0 2 , - et d'une matrice amorphe Cependant, après un cycle de cuisson de longue durée (24 heures à 940° C) nous avons pu mettre en évidence, par diffraction X et par microanalyse, outre la présence de leucite tétragonale et d'opacifiants (Sn0 2 , Ti0 2 , CaO, Zr0 2 ), une cristallisation complète de la matrice initialement amorphe (obtenue après dix minutes de maintien), tout en -108- entraînant la précipitation de silicates complexes (Nepheline (Na.K) AlSi0 4 et Sanidine (Na,K) AlSiaOe) particulièrement intéressants au niveau diffusionnel, comme nous le verrons plus loin. Ces résultats confirment les travaux de BARREIRO et al. [7] et de MACKERT et al. [8] sur des céramiques de composition proche de celle de notre étude. Nous notons (figure 1) que ces silicates sont particulièrement stables sur un plan thermodynamique et à caractère réducteur vis-à-vis des oxydes présents dans les alliages étudiés (PdO, CuO, SnC^, In203) [9] -4000 700 800 900 1000 Température en °C Figure 1 : Variations de l'énergie libre des différents oxydes et silicates [9] 1100 + Pt» A OJD * Sn02 • «• a CaO • In203 Ti02 Rutile Zr02 H (Na,K)AISi04 Nephelitu 0 KAISi206 Leucite • (Na,K)AISi308 Sanidin - 109 - V . 2 - ETUDE DES COUPLES DE DIFFUSION ALLIAGES OXYDES - CERAMIQUE Ces couples de diffusion ont été réalisés à partir d'alliages oxydés pendant un temps choisi volontairement très long (18 heures à 980° C), de manière à accentuer l'épaisseur des couches d'oxydes et, ainsi favoriser l'observation des phénomènes reactionneis au niveau de l'interface métal-céramique. Des microanalyses électroniques sur coupes polies ont mis en évidence plusieurs mécanismes interfaciaux suivant qu'il s'agit d'alliages présentant une oxydation interne ou, au contraire, d'alliages à oxydation mixte (externe et interne). V.2.1 - Cas des alliages à oxydation interne (alliages 1, 2, 5, 6, 7 et DG 73) / - En ce qui concerne les alliages palladium-argent 1 (60 % Pd - 30 % Aa) et 2 (55 % Pd - 35 % Agi nous n'avons pas détecté, par analyse d'images X, d'interdiffusion ou de réactivité particulière du cuivre et de l'étain vers le volume de la céramique . Ceci peut être rattaché à : - la faible quantité et à la fine dispersion des oxydes SnÛ2 ainsi qu'à la très fine couche de CuO (épaisseur inférieure à 50 A confirmée par ESCA) présents à la surface des alliages -110- Figure 2 : Surface externe de l'alliage 1 (60 % Pd - 30 % Ag) oxydé 18 heures à 980° C avant déposition de la céramique - à la cinétique de diffusion probablement plus réduite dans le cas du couple Sn0 2 -céramique que dans le cas du coupe CuOcéramique, comme nous le verrons plus loin, - à la faible mobilité atomique de l'argent et au palladium dans la céramique à partir d'un alliage Pd-Ag [10] et particulièrement quand la solution solide est influencée par la présence d'un élément à point de fusion élevé (TfPd = 1550° C) - au transfert atomique du cuivre et de l'étain probablement difficile à partir de la solution solide vers la céramique. 2~ Pour les alliages palladium-or, nous n'avons pas relevé, comme précédemment, de diffusion sur de longues distances du cuivre et de l'étain (appréciée par les images X). -111 - Rappelons que les mécanismes d'oxydation de ces alliages se traduisent par un enrichissement superficiel en or et, dans une moindre mesure en palladium comme nous l'avons dit dans le chapitre précédent. Compte tenu du très faible coefficient de diffusion de l'or (DAU = 3,8 x 10 -10 cm2/s) [10] et du palladium, nous pouvons considérer que cette ségrégation superficielle joue le rôle de barrière pour la diffusion de l'étain et du cuivre vers la céramique en évitant le contact SnÛ2 ou CuO-céramique. 3- En ce qui concerne l'alliage DG 73. nous retrouvons les mécanismes rencontrés dans les alliages Au-Pd mais cette fois il faut tenir compte de la présence d'une zone superficielle enrichie en palladium-argent avec des oxydes d'indium ln2C>3 sous-jacents. V . 2 . 2 - Cas de l'alliage 3 (45 % Pd - 45 % Ag) à oxydation mixte Rappelons que cet alliage présente, après oxydation, une morphologie constituée d'une pellicule externe CuO (épaisseur : 5 microns) et d'une couche d'oxydation interne de Sn0 2 . La figure 3 montre en coupe la répartition par image X des différents éléments au voisinage de l'interface métal-céramique. -112- Sadinine + Nepheline ilôts de leucit e -"> \ i Sn0 2 (de la céramique)! côté céramique > * \ \ Interface métal céramique en microscopie à balayage G = 2000 côté métal interface de référence Palladium Figure 3 : Alliage 3 (45 % Pd - 45 % Ag) oxydé préalablement 18 heures à 980° C avec un dépôt céramique traité à 940° C - 24 heures -113- Argent Oxygène Figure 3 (suite) -114- Cuivre diffusion du cuivre dans Sadinine + Nepheline) interface Etain Interface Figure 3 (suite) -115- Aluminium Silicium Figure 3 (suite) -116- Sodium Calcium Figure 3 (suite) -117- Potassium Zirconium » i V i -iv*J*L* Figure 3 (suite) -118- Figure 3 (suite) Ces résultats montrent que : - La céramique, très hétérogène, est constituée d'ilôts de leucite tetragonale riches en potassium dans une matrice au contraire enrichie en sodium et constituée de sanidine et de népheline. Remarquons également la présence de nodules SnC>2 intrinsèques à la céramique, tant au niveau de l'interface que dans des zones plus éloignées. A ce titre, rappelons que, selon ANUSAVICE et al. [12], l'oxyde SnÛ2 provoquerait une continuité électronique de part et d'autre de l'interface métal-céramique et pourrait contribuer à la formation à l'interface d'un complexe (Sn-Si-O) lorsque la concentration en étain devient suffisante. -119- - L'oxyde de cuivre CuO, présent initialement à la surface de l'alliage avant céramisation, a été réduit par les silicates sodiques (Sanidine, Nepheline). En effet, la figure 3 montre bien que le cuivre diffuse, sur de grandes distances uniquement, dans la matrice céramique et non pas dans la leucite. Ceci est sans doute à relier à la limite de solubilité probablement très faible de CuO dans la leucite. - Réparti de façon hétérogène, l'oxyde de titane Ti02 arrive à réduire Sn02 lorsqu'ils sont en contact au niveau de leurs interfaces pour former un complexe (Ti-Sn)x Oy. - Nous retrouvons la présence de nodules riches en argent et palladium liés initialement à l'oxydation de cet alliage, comme vu dans le chapitre précédent, mais cette fois au voisinage de l'interface côté céramique. En effet, la dissolution totale de CuO et partielle des oxydes Sn0 2 sous-jacents entraîne un isolement de ces nodules (Pd-Ag) côté céramique avec un enrichissement en palladium et argent côté métal, comme l'indique la figure 4. - 120- atomlque -IQO • Palladium • Argent B Cuivre « Etain e Oxygène -150 coté métal cot é céramique Profondeur en microns Figure 4 : Profil de concentration des éléments d'alliage et de l'oxygène dans la matrice côté métal et côté céramique dans le cas de l'alliage 3 oxydé 18 heures Notons également l'allure similaire du profil de concentration de l'étain et de l'oxygène dans l'alliage qui confirme la plus forte affinité de l'étain par rapport au cuivre vis-à-vis de l'oxygène. - 121 - % atomique 100 80 "~"-®$-. .,_^_ | % l If 60 s n i I t l I 1| * Aluminium m » Silicium « Potassium o Titane s Oxygène t i 40 - 20- coté céramique Profondeur en microns Figure 5 : Profil de concentration des principaux éléments de la céramique dans la matrice côté métal et côté céramique dans le cas de l'alliage 3 oxydé D'après la figure 5, nous confirmons qu'aucun cation de la céramique (majeur ou mineur) ne parvient à diffuser dans l'alliage et qu'ils ont tous un profil de concentration sensiblement monotone dans la céramique, contrairement au cas de l'alliage 4 (V.2.3). -122 - En revanche, ces analyses ponctuelles d'oxygène ont permis de mettre en évidence un profil résultant de plusieurs évolutions du système : préoxydation suivie de la céramisation qui s'accompagne d'une dissolution de CuO préalablement formé et d'une redistribution de l'oxygène associée à la déstabilisation de la matrice initiale. V.2.3 - Cas de l'alliage 4 (30 % A g - 60 % Pd) à oxydation mixte Comme dans le cas précédent, cet alliage présente, après oxydation, une morphologie mixte constituée d'une pellicule externe CuO plus épaisse que précédemment (épaisseur 15 microns), et d'une couche d'oxydation interne de Sn02- -123- r '*.-' Interface métalcéramique en microscopie à balayage Côté céramique CuO G = 1000 Interface de référence Côté alliage Image X palladium Figure 6 : Alliage 4 (30 % Pd - 60 % Ag) oxydé 18 heures à 980° C + ceramisation à 940° C - 24 heures -124- Image X argent Image X silicium Figure 6 (suite) -125- *'::---31 Image X aluminium Image X oxygène Figure 6 (suite) -126- Image X étain oxydation interne Sn0 2 diffusion de Cu dans la céramique Interface Image X cuivre Figure 6 (suite) -127- Image X sodium Image X calcium Figure 6 (suite) -128- ' ^ • ^ '•4 Image X potassium Image X zirconium Figure 6 (suite) -129- Image X titane Figure 6 (suite) -130- Les résultats présentés dans la figure 6 montrent que nous retrouvons, comme dans le cas précédent, une morphologie hétérogène de la céramique constituée essentiellement, rappelons-le, d'ilôts de leucite dans une matrice de sanidine et de nepheline, avec une diffusion importante de cuivre sur une longue distance (500 microns). L'interprétation des mécanismes correspondants nous semble être la même que pour l'alliage 3. % atomique • Palladium A Cuivre • Argent O Etain • •100 0 coté métal 100 coté 200 céramique Profondeur en microns Figure 7 : Profil de concentration des principaux éléments de l'alliage 4 et de l'oxygène dans la matrice côté métal et côté céramique Oxygène 131 atomique 80 - 60 - 40 - 20 - 100 -1 00 coté coté métal o Sodium • Aluminium A Silicium « Potassium • Calcium D Titane • Oxygène 200 céramique Profondeur en microns Figure 8 : Profils de concentration des principaux éléments de la céramique dans la matrice côté métal et côté céramique dans l'alliage 4 oxydé Outre cette diffusion importante du cuivre, les figures 6, 7 et 8 montrent : - Des teneurs importantes en cuivre (64 % atomique) et en oxygène (36 % atomique) à l'interface métal-céramique qui correspondent à de l'oxyde CuO nous dissous totalement. Des gradients de concentrations également importants en cuivre, étain, calcium, titane et oxygène, provoqués par des mécanismes d'oxydo-réduction précédemment décrits et conduisant à la formation d'un oxyde complexe de composition atomique - 132 - 32 % Cu - 13 % Sn - 7 % Ca - 21 % Ti - 27 % 0 2 , Pétain provenant, dans ce cas, certainement de mécanismes de diffusion interne à la céramique. - Un appauvrissement en silicium, potassium, aluminium et sodium, au voisinage du composé complexe Cu-Sn-Ca-Ti-O. A tout ceci, doit être associé le fait qu'il existait initialement à l'interface une couche de CuO d'épaisseur plus importante (15 microns). Dans ce cas, les mécanismes d'oxydo-réduction conduisent très probablement, dans un premier temps, à une saturation en cuivre importante dans la matrice (sanidine et nepheline), puis à la précipitation de cet oxyde mixte (Cu-Sn-Ti-Ca)x Oy, correspondant à de multiples échanges atomiques complexes. V . 3 - ANALYSE DU C O M P O R T E M E N T DE COUPLES DE DIFFUSION SIMPLIFIES METAUX NOBLES CERAMIQUE ET OXYDES MASSIFS - CERAMIQUE En raison des mécanismes multiples de diffusion que nous venons de décrire et mis en jeu lors de la cuisson de la céramique sur les différents alliages oxydés, il nous a paru intéressant d'analyser les processus réactionnels intervenant cette fois dans des couples de diffusion plus simples à partir des métaux nobles de base de ces alliages (Au, Ag, Pd) de pureté 99,9 % et d'oxydes (CuO - Sn0 2 - ln 2 03) frittes massifs de pureté 99,9 %. Le cycle thermique a été réalisé dans les mêmes conditions que précédemment (cuisson à 940° C pendant 24 heures). a - Ainsi, l'étude relative aux couples argent, palladium (oxydés ou non oxydés), or-céramique, n'a pas permis de mettre en évidence des mécanismes de diffusion particuliers à l'échelle de la microsonde électronique. Ceci est à relier à la faible mobilité atomique de l'argent et du palladium à partir d'un alliage Pd-Ag et de l'or dans la céramique, comme l'avaient noté MOYA et al. [10] [11]. -133- b- Par contre, dans le cas du couple CuO-céramique, nous avons détecté les mêmes réactions que dans le cas de l'alliage 4 oxydé en présence d'une couche épaisse de CuO et dont nous avons décrit les effets, prouvant la reproductibilité des résultats (figure 9). -Ç - ** * -V. .• • • Interface CuOcéramique en microscopie à balayage G = 1200 CuO céramique interface mage X Silicium Image X Aluminium Figure 9 : Couple CuO-céramique -134- Image X Oxygène Image X Etain r, -.,i Image X Cuivre Figure 9 (suite) -135- Image X Sodium Image X Calcium Image X Potassium Figure 9 (suite) -136- Image X Zirconium Image X Titane AhAl..*_/k Figure 9 (suite) - -J -137- c- L'étude du couple SnC>2-céramique met aussi en évidence des mécanismes de réduction particuliers (figure 10). Cette couche réactionnelle interfaciale, continue contrairement au couple CuOcéramique, est manifestement un oxyde où les cations d'étain, d'aluminium, de silicium, de potassium, de sodium et enfin d'oxygène, sont régulièrement répartis. Nous pouvons noter que, contrairement au couple CuO-céramique, le calcium ainsi que le titane présentent une faible réactivité, ce qui est à relier à une très faible solubilité probable de TiC>2 et CaO dans SnC>2. D'autre part, notons que ces résultats rejoignent les travaux de ANUSAVICE et al. [12] qui avaient émis l'hypothèse de la formation d'un complexe Sn-Si-0 à l'interface d'alliage préoxydé-céramique dentaire. m. Interface SnÛ2 f* céramique en microscopie électronique V '. -., *- 2 , porcelaine •ai. ~ zone de réaction «*i. ) G = 1200 SnO; •mmm Image X silicium ^v» Image X aluminium Figure 10 : Couple Sn0 2 -céramique -138 Image X oxygène Image X étain Image X sodium Image X calcium Image X potassium Figure 10 (suite) -139- Image X zirconium Image X titane Figure 10 (suite) Dans le cas du couple de diffusion ln 2 03-céramique, nous remarquons que la zone de réaction est très différente et qu'elle a une morphologie singulière : on note, en particulier, un transport du titane dans ln 2 0 3 avec accumulation de Ti0 2 à l'interface, ainsi qu'une différence notable de silicium, aluminium, calcium, sodium, potassium (figure 11 ). -140- f.. Interface Ir^C^ -1 -il* - S t • rV"; ~ *' vi céramique en microscopie ".'I .q ji. >» 3 , ^J<*• céramique L < Interface électronique G = 600 M '\':jy'.^ *^J? IrçC^ Image X silicium Image X aluminium Figure 11 : Couple In203-céramique -141 - Image X oxygène Image X étain Image X sodium Image X calcium ^^T^^-"* Image X potassium Fiaure 11 (suite) -142- Image X zirconium Image X titane Image X Indium Figure 11 (suite) L'observation des images X montre que les gradients de concentration dans 1^03 sont soit monotones (Ca), soit irréguliers (Si, K, Na, Ti), sans doute en raison et en partie liés à la porosité intrinsèque du solide fritte ln203. V.4 - CONCLUSION En conclusion, nous pouvons dire que la céramique complexe (utilisée pour les applications dentaires) conduit à des mécanismes reactionnels aux interfaces métal-céramique qui dépendent, entre autre, du type d'oxydation rencontré dans l'alliage. En effet, l'oxydation interne Sn02 a -143- peu d'effet, par contre la création d'une couche superficielle externe de CuO sur l'alliage, lorsque celui-ci le permet, est très favorable à la liaison métal-céramique par des mécanismes de diffusion du cuivre sur de grandes distances dans la céramique. Nous avons montré que la diffusion du cuivre se produit uniquement „qtré dans la sanidine et la nepheline et non pas dans la leucite, contrairement à l'étain et à l'indium. De plus, nous avons mis en évidence qu'une faible épaisseur initiale de CuO (5 microns) conduit à un faible gradient de concentration du cuivre dans la céramique, alors que, si l'épaisseur de CuO le permet (15 microns), il apparaît localement un oxyde complexe (Cu-Sn-CaTi)x Oy au voisinage de l'interface. On peut dire, en résumé, que la cristallisation complète de la céramique conduit à la formation de phases (leucite, nepheline, sanidine) favorables, d'un point thermodynamique, aux mécanismes réactionnels interfaciaux. De plus, l'étude complémentaire concernant les couples simplifiés entre Sn02,CuO, ln 2 03 et la céramique, a montré que ces différents oxydes réagissent suivant des processus complexes propres à chacun d'eux pour lesquels nous avons identifié l'évolution chimique. Cet éclairage des phénomènes interfaciaux étant acquis, il nous restait à aborder, dans le chapitre VI suivant, le problème délicat du comportement mécanique de tels couples métal-céramique réalisés cette fois dans des conditions proches de celles utilisées en pratique. -144- CHAPITRE VI CARACTERISATION MICROMECANIQUE ET STRUCTURALE DE LA LIAISON METAL-CERAMIQUE -145- Comme nous l'avons vu précédemment, le temps d'oxydation est un facteur important qui modifie et peut faire évoluer les réactions interfaciales entre la céramique et la couche oxydée. De ce fait, il nous a paru intéressant de corréler ce paramètre majeur aux différentes grandeurs caractéristiques du comportement micromécanique de la liaison métal-céramique (contrainte d'amorçage à la surface de la céramique, énergies de dégradation, énergie libérée lors de la fissuration interfaciale, vitesse moyenne de propagation à l'interface). D'autre part, comme nous l'avons vu au chapitre V, la cuisson de la céramique peut engendrer la formation de nouvelles phases au niveau de l'interface métal-céramique : il sera donc important de relier ces réactions interfaciales au comportement micromécanique du bilame. Outre cet aspect physicochimique, nous avons aussi analysé l'influence des contraintes thermiques résiduelles présentes dans le bilame après la céramisation, en particulier pour des temps de cuisson proches des applications dentaires. Rappelons que ces contraintes résiduelles sont calculées suivant deux méthodes (chapitre II) : - l'une, à partir de la mesure du rayon de courbure du bilame après céramisation, permet de calculer la répartition de contraintes par le modèle de TIMOSHENKO [1] - l'autre, basée sur un comportement viscoélastique du bilame, fait intervenir les variations des coefficients de contraction et du module d'Young entre la céramique et l'alliage au cours du refroidissement. [2] [3] [4] [5]. Dans un premier temps, il était donc important de déterminer l'influence du temps d'oxydation sur ces différentes grandeurs thermomécaniques. -146- VI.1 - DETERMINATION DU MODULE D'YOUNG ET DES COEFFICIENTS DE CONTRACTION (ALLIAGES ET CERAMIQUE) VI. 1.1 - Evolution de la compatibilité dilatométrique au refroidissement (entre les alliages et la céramique) Comme nous l'avons dit dans le chapitre II, des essais préliminaires concernant la réalisation des bilames métal-céramique ont conduit à adopter deux cycles de cuisson différents suivant le type d'alliage, confirmant les technologies adoptées dans les laboratoires de prothèse : - pour les alliages Pd-Ag : une montée en température à 60° C/mn jusqu'à 940° C sans maintien, puis refroidissement à 15° C/mn ; - au contraire, pour les alliages Pd-Au, une montée en température à 80° C/mn jusqu'à 940° C sans maintien, puis refroidissement à 15° C/mn. Rappelons que ces deux cycles thermiques sont à rattacher au problème de la compatibilité dilatométrique différente au refroidissement pour les alliages Pd-Ag et Pd-Au avec la céramique. C'est pourquoi il nous fallait reproduire intégralement ces cycles thermiques en dilatométrie différentielle afin de conserver des conditions proches de la réalité pratique. A ce titre, les figures 1 et 2 précisent l'évolution thermodilatometrique au refroidissement des deux familles Pd-Ag et Pd-Au comparée à celle de la céramique. Les valeurs respectives sont portées dans les tableaux 1 et 2 pour les deux cycles thermiques qui entraînent des variations des coefficients de contraction de la céramique. 147 Ct vrai ea'C ' 30x10 20x10 10x10 elliage 1 60%Pd 30%Ag Iliage2 55%Pd 35%Ag Iliage3 alliage 4 45%Pd 45%Ag 30%Pd 60%Ag liage DG 73 céramique 0 100 200 300 400 500 600 700 800 Température en "C Figure 1 : Compatibilité dilatométrique au refroidissement entre les alliages Pd-Ag non oxydés et la céramique (vitesse de chauffe 60° C/mn et de refroidissement à 15° C/mn) CL •vrai alliages 60%Pd 30%Au alliage 6 45%Pd 45%Au alliage 7 30%Pd 60%Au céramique 0 100 200 300 400 500 600 700 800 Température en °C Figure 2 : Compatibilité dilatométrique au refroidissement entre les alliages Pd-Au non oxydés et la céramique (vitesse de chauffe 80° C/mn et de refroidissement à 15° C/mn) -148- 20° C 300° C 500° C 650° C 710° C 780° C 8,8 11,7 17,11 27,3 21,9 17,7 11,5 13,7 15,2 15,40 15,5 15,7 11,4 13,2 14,6 14,65 14,70 15,10 Alliage 6 non oxydé 11,7 14,1 15,9 16,2 16,3 16,9 Alliage 6 oxydé 18 H à 980° C 11,5 13,9 15,6 15,7 15,8 16,2 12,1 14,4 16,1 17,1 17,5 17,4 12 14,5 16,3 17 17,6 17,7 Céramique Alliage 5 non oxydé Alliage 5 oxydé 18 H à 980° C Alliage 7 non oxydé Alliage 7 oxydé 18 H à 980° C Tableau 1 : Variations du coefficient de contraction (10_6oO1) des alliages Pd-Au oxydés 18 h et non oxydés et de la céramique (cycle thermique comprenant une vitesse de chauffe de 80° C/mn et de refroidissement à 15° C/mn) -149- 20° C 300° C 500° C 600° C 680° C 780° C Céramique 11 16,5 21,5 28,9 22 15,4 Alliage 1 non oxydé 12,6 15,2 16,8 17,3 17,7 18,3 12 14,4 15,9 16,3 16,6 16,5 Alliage 2 non oxydé 12,9 15,5 17,2 17,8 18,2 18 Alliage 2 oxydé 18 H à 980° C 12,2 14,7 16,2 16,5 16,7 17,3 Alliage 3 non oxydé 13,5 16,3 18,1 18,8 19,2 19,6 13,1 15,5 17,2 17,9 18,3 19 14,8 17,9 19,6 20 20,2 20,5 13,9 16,8 18,6 19,3 19,8 20,5 12,4 14,8 16,5 17,3 17,8 18,5 12,2 14,7 16,1 16,6 16,9 17,2 Alliage 1 oxydé 18 H à 980° C Alliage 3 oxydé 18 H à 980° C Alliage 4 non oxydé Alliage 4 oxydé 18 H à 980° C Alliage DG 73 non oxydé Alliage DG 73 oxydé 18 H à 980° C Tableau 2 : Variations du coefficient de contraction (10"6°C~1) des alliages Pd-Ag oxydés 18 h et non oxydés) et de la céramique (cycle thermique comprenant une vitesse de chauffe de 60° C/mn et de refroidissement à 15° C/mn) -150- On remarque que : 1 - La céramique subit des variations importantes au niveau des coefficients de contraction, en particulier entre 780° C et la température de ramollissement (Td), puis dans le domaine critique où se déclenche la liaison métal-céramique (de Td à la température ambiante). Il faut ici distinguer deux domaines de température particulier: - Entre la température de ramollissement dilatométrique (Td) et 400° C pour les alliages Pd-Au (250 à 400° C dans le cas des alliages Pd-Ag), le coefficient de contraction des alliages est plus faible que celui de la céramique, par suite celle-ci va être soumise globalement à des contraintes de compression au cours du refroidissement. - Par contre, dans le domaine des températures inférieures, la céramique est soumise à des contraintes de traction, défavorables pour la liaison métal-céramique. Il est donc important de bien maîtriser l'accord dilatométrique alliagecéramique dans ce domaine particulier de températures. 2 - En ce qui concerne les alliages Pd-Ag et Pd-Au, une diminution de la teneur en palladium provoque une augmentation du coefficient de contraction. 3- Les alliages Pd-Au ont une compatibilité dilatométrique plus défavorable que les alliages Pd-Ag vis-à-vis de la céramique, ce qui provoque des contraintes importantes à l'interface métal-céramique, comme nous le verrons plus loin. -151 - 4 - Une préoxydation des alliages provoque une diminution du coefficient de contraction dans tous les cas. Ceci est à relier en particulier à la précipitation de Sn0 2 (a = 4 x 10-6°C-1) et de l'oxyde ln 2 0 3 (a = 10 x 10-6°C-1) pour le DG 73 [8]. Cet effet est toutefois plus atténué pour les alliages Pd-Au car les épaisseurs de couches oxydées sont ici plus faibles. 5- La vitesse de chauffe (60° C et 80° C/mn) ne modifie pas la température de transition vitreuse Tg. 6- Une augmentation de la vitesse de chauffe au cours du cycle thermique élève la température de ramollissement dilatométrique. Les travaux d'ASAOKA et al. [9] sur des céramiques de compositions proches de notre étude, confirment nos résultats. -152- VI.1.2 - Evolution du module d'Young des différents alliages (non oxydés et oxydés) Le tableau 3 résume les résultats obtenus par la méthode de la lame vibrante (en MPa) à 20° C. Non oxydé Oxydé 18 h Valeurs prises en compte dans la suite de l'étude 127 129 130 118 121 120 116 121 120 198 199 200 Alliage 5 60 % Pd - 30 % Au 105 107 110 Alliage 6 45 % Pd - 45 % Au 111 112 110 Alliage 7 119 120 120 128 133 130 Alliage 1 60% Pd - 30% Ag Alliage 2 55 % Pd - 35 % Ag Alliage 3 45 % Pd - 45 % Ag Alliage 4 30 % Pd - 60 % Ag 30 % Pd - 60 % Au Alliage DG 73 Tableau 3 : Mesure du module d'Young des différents alliages (x 103 MPa) Ils montrent que : - Une oxydation pendant 18 heures à 980° C n'a pas d'influence notable sur le module. -153- - La composition n'a pas d'incidence particulière sur le module d'Young (se situant entre 110 et 130 000 MPa) sauf pour l'alliage 4 (30 % Pd - 60 % Ag) dont le module est plus élevé (200 000 MPa), probablement en raison de la structure polyphasée de cet alliage (chapitre III). Enfin, les tableaux 4 et 5 donnent l'évolution du module des différents alliages et de la céramique à des températures particulières (Td, Tg). Les valeurs à chaud ont été obtenues en appliquant la règle des mélanges. Celle-ci se vérifie à + 20° C sauf dans le cas particulier de l'alliage 4. Module à 20° C en MPa Module à Module à 500° C en MPa 600° C en MPa Alliage 1 60 % Pd - 30 % Ag 130 115,8 105,9 Alliage 2 120 113,5 98,5 120 113,5 98,5 200 178,2 164,2 130 115,8 105,9 70 62,9 60,7 55 % Pd - 35 % Ag Alliage 3 45 % Pd - 45 % Ag Alliage 4 30 % Pd - 60 % Ag Alliage industriel DG73 Céramique utilisée VMK 68 d'après [6] Tableau 4 : Evolution du module d'Young (x 103 MPa) des alliages Pd-Ag et de la céramique en fonction de la température (20° C, Tg, Td) -154- Module à 20° C en MPa Alliage 5 60 % Pd - 30 % Au Alliage 6 45 % Pd - 45 % Au Alliage 7 30 % Pd - 60 % Au Céramique utilisée VMK 68 d'après [6] Module à Module à 500° C en MPa 650° C en MPa 110 100,4 89,4 110 100,4 89,4 120 110 97,6 70 62,9 59,9 Tableau 5 : Evolution du module d'Young (103 MPa) des alliages Pd-Au et de la céramique en fonction de la température (20° C, Tg, Td) Rappelons que le module de la céramique utilisée (70 000 MPa) ainsi que son évolution en fonction de la température ont été déterminés antérieurement par KASE et al. [6]. V I . 2 - ANALYSE DES CONTRAINTES RESIDUELLES DANS LE BILAME PAR LE MODELE D'ASAOKA VI.2.1 - A la surface de la céramique Les figures 3 et 4 montrent l'évolution des contraintes résiduelles dans les deux familles d'alliages en fonction du temps de préoxydation à 980° C, paramètre important qui modifie la compatibilité dilatométrique des alliages vis-à-vis de la céramique lors du refroidissement. -155- Q alliage 1 60%Pd 30% Aa o alliage 2 55%Pd 35%Aas o alliage 3 45%Pd 45%A^ s alliage 4 30%Pd 60%A<* « alliage DG 73 T 2 4 6 Ln t en mn (oxydation) Figure 3 : Evolution des contraintes résiduelles de compression à la surface de la céramique dans le cas des alliages Pd-Ag sa 4> « «S 'fi s «s alliage 5 alliage 6 alliage 7 "S s 60% Pd 45% Pd 30% Pd o O 2 4 6 Ln t en mn (oxydation) Figure 4 : Evolution des contraintes résiduelles de compression à la surface de la céramique dans le cas des alliages Pd-Au 30%, Au 45% f»u 60% ft-u -156- Ces résultats montrent;que le temps d'oxydation ne provoque pas d'évolution très importante des contraintes résiduelles à la surface de la céramique, tout particulièrement dans le cas des alliages Pd-Au (entre 25 et 45 MPa). Ceci est dû aux faibles variations du coefficient de contraction. Dans le cas des alliages Pd-Ag, le niveau de contraintes reste également assez bas (entre 10 et 30 MPa). VI.2.2 - A l'interface métal-céramique (côté céramique) Les figures 5 et 6 donnent le niveau des contraintes résiduelles présentes à l'interface métal-céramique (côté céramique). « sa o Q alliage 1 60%Pd 30%A^ « alliage 2 55%Pd 35%A<^ * alliage 3 «a s alliage 4 et a alliage DQ 73 u •3 45%Pd 30%Pd u a o 0 2 4 6 Ln t en mn (oxydation) Figure 5 : Evolution des contraintes résiduelles (traction) à l'interface métal-céramique (côté céramique) dans le cas des alliages Pd-Ag 45%At^ 60%Aa -157- t | (H 0 ' 1 2 ' 1 4 . —T 6 , a alliage 5 60%Pd 30%Au * alliage 6 45%Pd 45%Au * alliage 7 60%Pd 30%Au 1 8 Lu t en mn (oxydation) Figure 6 : Evolution des contraintes résiduelles (traction) à l'interface métal-céramique (côté céramique) dans le cas des alliages Pd-Au Contrairement aux contraintes de surface, les résultats donnés dans les figures 5 et 6 montrent, cette fois, qu'à l'interface, la céramique se trouve soumise à des contraintes résiduelles de traction. Toutefois, nous remarquons que : - Pour les alliages Pd-Ag, le niveau de contraintes reste sensiblement stable (entre 50 et 65 MPa) quel que soit le temps d'oxydation. De même, la composition n'a pas d'effet marqué. - Pour les alliages Pd-Au, le niveau de contraintes est plus élevé que dans le cas précédent (entre 75 et 105 MPa) et, de ce fait, peut engendrer une décohésion de la céramique au refroidissement comme nous le verrons. Néanmoins, comme dans le cas des alliages Pd-Ag, la composition, ainsi que le temps d'oxydation, n'ont pas d'incidence majeure sur le niveau de contraintes à l'interface métalcéramique, ce qui laisse a priori une large latitude en fabrication. -158- V I . 3 - DETERMINATION DES CONTRAINTES RESIDUELLES DANS LE BILAME METAL-CERAMIQUE PAR LA METHODE DE LA FLECHE Le tableau 6 montre le niveau de contraintes atteint respectivement à la surface de la céramique et à l'interface côté céramique. Contrainte résiduelle de compression à la surface de la céramique en MPa Contrainte résiduelle de traction à l'interface côté céramique en MPa Valeurs mesurées Valeurs moyennes Valeurs mesurées Valeurs moyennes 18 à 30 24 44 à 64 58 Alliage 2 55 % Pd - 35 % Ag 12 à 28 18 24 à 68 43 Alliage 3 45 % Pd - 45 % Ag 14 à 27 19 20 à 56 47 Alliage 4 30 % Pd - 60 % Ag 1 à7 3 5 à 35 14 Alliage 5 60 % Pd - 30 % Au 22 à 40 31 73 à 102 86 Alliage 6 22 à 27 25 52 à 65 59 20 à 39 28 45 à 69 58 14 à 45 23 39 à 100 61 Alliage 1 60 % Pd - 30 % Ag 45 % Pd - 45 % Au Alliage 7 30 % Pd - 60 % Au Alliage DG 73 réf. industrielle Tableau 6 : Evolution des contraintes résiduelles à la surface de la céramique et à l'interface côté céramique par la méthode de la flèche -159- Ces résultats montre que, d'une manière générale, les contraintes résiduelles à la surface de la céramique et à l'interface côté céramique se situent à un niveau tout-à-fait comparable à celui calculé par la méthode d'ASAOKA et al., sauf dans le cas de l'alliage 4 (30 % Pd 60 % Ag) qui présente un niveau de contraintes plus bas. Dans ce cas particulier, nous pensons que ceci est lié aux réactions interfaciales particulièrement importantes dans cet alliage, comme nous l'avons précédemment vu pour des temps de maintien longs et qui entraîneraient une relaxation des contraintes dans le bilame. VI.3DETERMINATI V I . 4 - C O M P O R T E M E N TON M E C A N I Q U E DE LA L I A I S O N DES METAL-CERAMIQ UE PAR L'ESSAI DE FLEXION CONTRAINTES RESIDUELLES 4 POINTS DANS LE BILAME VI.4.1 - Détermination de la contrainte d'amorçage à la METALsurface de la céramique CERAMIQUE PAR LA A partir des courbes efforts METHODE déformation DE du bilame donnant la force de FLECHE est calculée avec le modèle première fissuration, cetteLAcontrainte bicouche de TIMOSHENKO [10] décrit en annexe C. Les résultats donnant le niveau de contraintes d'amorçage pour les deux familles PdAg et Pd-Au et pour la céramique seule sont reportés dans les tableaux 7 et 8. -160- Contrainte d'amorçage o-\ à la surface de la céramique déposée sur les Pd-Ag (en MPa) Temps de préoxydation Alliage 1 Alliage 2 Alliage 3 Alliage 4 60% Pd - 55 % Pd - 45 % Pd - 30 % Pd - 30%Ag 35 % Ag 45 % Ag 60 % Ag Alliage DG73 Céramique seule Pas d'adhéSans préoxydation rence de la 25 30 22 19 céramique sur l'alliage 7 minutes 31 30 26 20 23 20 minutes 30 30 34 22 29 1 heure 36 21 31 21 25 4 heures 31 28 35 20 22 10 heures 26 40 23 24 33 18 heures 37 32 29 28 42 31 30 29 22 29 24 18 19 3 23 Moyenne de la contrainte d'amorçage 1 Contrainte résiduelle moyenne à la surface en MPa Tableau 7 : Contrainte d'amorçage à la surface de la céramique pour les alliages Pd-Ag 53 -161 - Contrainte d'amorçage a i à la surface de la céramique déposée sur les Pd-Au (en MPa) Temps de Alliage 5 Alliage 6 Alliage 7 pré oxydation 60% Pd - 30% Au 45 % Pd - 45 % Au 30 % Pd - 60 % Au Sans préoxydation Pas d'adhérence de Pas d'adhérence de la céramique sur la céramique sur l'alliage l'alliage 34 7 minutes dito dito 31 20 minutes dito dito 33 1 heure 23 dito 21 4 heures 22 dito 40 10 heures 27 22 25 18 heures 20 28 36 Moyenne de la contrainte d'amorçage 1 23 25 31 Contrainte résiduelle moyenne à la surface en MPa 31 25 28 Tableau 8 : Contrainte d'amorçage à la surface de la céramique pour les alliages Pd-Au -162- Sur un plan général, nous remarquons que la céramique utilisée adhère mieux sur les alliages Pd-Ag (sauf pour l'alliage DG 73 non oxydé) que sur les alliages Pd-Au. Ceci peut être rattaché aux contraintes résiduelles de traction à l'interface métal-céramique par le modèle d'ASAOKA (figure 6). En effet, les alliages 5 et 6 présentent un niveau de contrainte plus élevé (90 à 105 MPa) que dans le cas de l'alliage 7 (75 à 90 MPa) ce qui rend l'adhésion de la céramique plus difficile. Par contre, rappelons que la préoxydation peut modifier la surface de l'alliage, soit par des mécanismes de fissuration dans la couche oxydée, comme dans le cas de l'alliage 5 (60 % Pd - 30 % Au) après un maintien long en température (1 heure), soit par l'apparition de nodules comme pour l'alliage DG 73. Ceci contribue à améliorer l'adhérence de la céramique. Dans le même ordre d'idées, quelques remarques supplémentaires sont utiles. En effet : - Pour les alliages 1 (60 % Pd - 30 % Ag), 2 (55 % Pd - 35 % Ag), 3 (45 % Pd - 45 % Ag) et DG 73, les contraintes d'amorçage à la surface de la céramique se situent entre 22 et 42 MPa, sans différence entre ces alliages et correspondent à une flèche imposée en cours d'essai de 0,15 à 0,25 mm. - Toutefois, pour l'alliage 4 (30 % Pd - 60 % Ag), les contraintes de première fissuration se trouvent à un niveau légèrement plus bas (19 à 28 MPa), avec toujours une flèche imposée en cours d'essai de 0,15 à 0,25 mm. - Le seuil de contrainte admissible pour la céramique seule est plus élevé (53 MPa) que dans le cas d'un bilame métal-céramique. Or, cette contrainte correspond à une flèche imposée plus élevée de 0,43 mm. -163- - Le comportement des alliages Pd-Au est sensiblement identique à celui des alliages Pd-Ag (1-2-3). - Outre la présence de porosités déjà signalée et associée à une rugosité totale du dépôt céramique relativement élevée dans notre cas (Rt = 30 à 40 microns), nous pensons que ces différences de comportement entre la céramique seule et les bilames métalcéramique peuvent être reliées à des facteurs micromécaniques. En effet, du fait de la différence entre le module d'Young de la céramique (Ec = 70 000 MPa) et celui des alliages (Em = 110 à 200 000 MPa), un effort F entraîne une déformation élastique plus importante de la céramique que de l'alliage. Cette déformation différentielle ne pouvant se réaliser à l'interface par suite de liaisons physicochimiques à l'interface métal-céramique, la céramique se dégrade à sa surface sous l'action des contraintes de traction imposées (annexe C). - Dans notre cas, les contraintes résiduelles de compression à la surface de la céramique calculées soit par la méthode d'ASAOKA, soit par la méthode de la flèche, n'ont pas une incidence notable sur la contrainte d'amorçage, sans doute en raison de la rugosité élevée. VI.4.2 - Evolution des énergies de dégradation de la céramique Comme nous l'avons dit au chapitre II, l'analyse des énergies de dégradation du bilame (W^, W2, W3, W4) à différents stades de l'essai de flexion 4 points, apporte des renseignements significatifs sur ce type de comportement métal-céramique. Le tableau 9 donne ces résultats pour les deux familles Pd-Ag, Pd-Au. Les valeurs mini et maxi des différentes énergies tiennent compte des différents cas typiques de préoxydation. -164- Energie d'amorçage Wi en J/mm3(10-6) Energie de relaxation W"2en J/mm^O" 6 ) Céramique seule avec la même épaisseur = 0,5 mm 5,7 Alliage 1 60% Pd - 30 % Ag 2,5 à 3,6 0,31 à 1,07 Alliage 2 55 % Pd - 35 % Ag 1,9à3,1 0,31 à 1,12 Alliage 3 45 % Pd - 45 % Ag 2 à 3,8 0,76 à 1,64 Alliage 4 30 % Pd - 60 % Ag 1,9 à 3,3 0,136 à l'état non oxydé seulement Alliage 5 60 % Pd - 30 % Au 1,4 à 2,7 pas de relaxation Alliage 6 45 % Pd - 45 % Au 1,6 à 2,5 0,25 à 1,14 1,3 à 3,9 0,37 à 1 1,3 à 4,8 0,65 à 1,2 Alliage 7 30 % Pd - 60 % Au Alliage DG 73 réf. industrielle Energie de dégradation après l'amorçage W3en J/mm3(10-6) Energie totale de dégradation W4en J/mm3(10-6) 6,4 à 10,5 fissuration interfaciale 4,3 à 15,5 fissuration interfaciale 13,6 à 20 fissuration interfaciale 85 à 106 fissuration multiple dans la céramique, associée à une fissuration interfaciale seulement pour des temps de pré-oxydation courts (inférieurs à 7 mn) 50 à 62 fissuration multiple dans la céramique pour des temps de préoxydation supérieurs à 1 H 3,5 à 6,2 fissuration interfaciale pour des temps de préoxydation très longs 6,1 à 8,2 fissuration interfaciale 10 à 19,4 fissuration interfaciale Tableau 9 : Variation des énergies de dégradation par unité de volume du bilame (valeurs mini et maxi) Ainsi, on note que : - L'énergie d'amorçage W-j correspondant au premier stade de la dégradation est sensiblement équivalente pour les deux familles d'alliages Pd-Ag et Pd-Au mais sensiblement plus faible que pour la céramique seule. Une limitation de la déformation de la céramique 9 à 14,1 7,5 à 18,5 14 à 23,8 87 à 108 51 à 64 6 à 7,8 9 à 11,4 12 à 21,2 -165- au voisinage de l'interface métal-céramique au cours de l'essai de flexion des bilames pourrait être à l'origine de cet écart. - Les différents alliages ne montrent pas d'évolutions particulières au niveau de l'énergie de relaxation W2 qui demeure beaucoup plus faible que l'énergie d'amorçage W-|. Cette énergie de relaxation est sans doute liée au relâchement des contraintes résiduelles d'origine thermique dans le bilame. En effet, un arrêt d'essai de flexion après l'amorçage de la fissure à la surface dans la céramique a permis de montrer que cette fissure continuait à se propager à l'interface. - L'énergie de dégradation W3 varie, par contre, suivant la composition des alliages. En effet, celle-ci est sensiblement constante (6 à 15 x 10"6 J/mm3) pour les alliages 1 (30 % Pd 60% Ag), 2 (55 % Pd - 35 % Ag) et atteint des valeurs plus faibles dans le cas des alliages 6 (45 % Pd - 45 % Au) et 7 (30 % Pd 60 % Au) qui correspond à une propagation de la fissure au voisinage de l'interface métal-céramique, comme nous le verrons plus loin. Par contre, l'énergie de dégradation W3 atteint des valeurs plus élevées dans le cas des alliages 3 (45 % Pd - 45 % Ag), 4 (30 % Pd - 60 % Ag) : ceci sera expliqué par les réactions interfaciales associées à la présence de l'oxyde de préoxydation CuO et la céramique. Il en est de même pour l'alliage 5 (60 % Pd 30 % Au) mais cette fois en raison d'une rétention mécanique de la céramique due à la pré-existence de fissures dans la couche oxydée comme nous l'avons déjà dit. L'alliage DG 73 se situe dans un niveau d'énergie de dégradation intermédiaire entre les alliages 1 et 2 et les alliages 3 et 4. - Enfin, l'énergie totale de dégradation W4 évolue de la même manière que l'énergie W3. Ceci montre la large dominance de l'énergie de dégradation W3 sur le comportement micromécanique global du bilame. Toutefois, il faut souligner que l'alliage 4 (30 % Pd- 60 % Ag) possède un module -166- d'Young plus élevé (E = 200 000 MPa) que dans le cas des autres alliages (E = 120 000 MPa). Mais, compte tenu de la différence énergétique importante qui caractérise cet alliage, nous pensons que ce n'est pas l'effet du module qui intervient de façon majeure sur les résultats. VI.4.3 - Détermination de l'énergie libérée lors de la fissuration (Gsteadv state) La liaison interfaciale peut être aussi caractérisée après le stade de relaxation par une méthode faisant appel à la mécanique de la rupture développée par l'essai de flexion 4 points par CHARALAMBIDES, EVANS et al. [11] [12] [13] [14] [15]. Ne pouvant pas analyser correctement l'évolution des contraintes résiduelles initiales après l'amorçage de la première fissure en surface sur la céramique, nous avons limité notre réflexion à l'énergie libérée sans tenir compte des contraintes résiduelles. Les figures 7 et 8 donnent l'évolution de cette énergie libérée pour les deux familles Pd-Ag et Pd-Au. • • ' 1 • • ' ; —i—— 1- r 30%Ag alliage 2 55%Pd 35%Ag D alliage 3 45%Pd 45%Ag A ~T~ 60%Pd A B 0 alliage 1 alliage 4 30%Pd alliage DG 73 Ln t en mn Figure 7 : Evolution de l'énergie libérée en fonction du temps de préoxydation pour les alliages Pd-Ag 60%Ag 167 1 6 - -3 E (!) 5 - A alliage 6 9 alliage 7 45% Pd 45 "Ôj 3 T» 4 - 30% Pd • © 3 - <\ -•# _£ AI (S 2 o o w c m es «9 0 1 i >_ n u c —A—• ^.—t i 2 4 6 e Ln t en mn oxydation Figure 8 : Evolution de l'énergie libérée en fonction du temps de préoxydation pour les alliages Pd-Au 6 et 7 L'alliage 5 (60 % Pd - 30 % Au) ne présente pas, rappelons le, de fissuration interfaciale et il ne subit qu'une dégradation par fissurations multiples dans la céramique. Ainsi 1 - Dans le cas des alliages Pd-Ag, l'énergie libérée augmente lorsque la teneur en argent augmente et tout particulièrement entre 45 et 60 % (3 à 6 J/m2). L'oxydation a une influence favorable à ce niveau, ceci montre l'incidence bénéfique des réactions interfaciales et des mécanismes d'oxydation. Soulignons que la formation externe de CuO a un rôle très bénéfique sur la résistance à la fissuration de la liaison métalcéramique . tout particulièrement dans le cas de l'alliage 4 (30 % Pd - 60 % Ag) préoxydé pendant des temps longs (supérieurs à 20 mn). Nous verrons plus loin que, dans ce cas, l'oxyde externe CuO arrête la propagation de la fissuration. 60 -168- 2 - Pour les alliages Pd-Au, le rôle des mécanismes d'oxydation est aussi important : en effet, pour l'alliage 5 (60 % Pd - 30 % Au), les fissures ne propagent pas à l'interface métal-céramique par suite d'une rétention de la céramique dans la couche oxydée, comme nous l'avons déjà dit. Par contre, pour l'alliage 7 (30 % Pd 60 % Au), nous notons que l'énergie libérée reste basse (1 à 3 J/m 2 ) et peu sensible à l'effet de la préoxydation par suite d'un enrichissement superficiel en or et palladium, comme nous l'avons vu dans le chapitre IV. En ce qui concerne l'alliage 6 (45 % Pd - 45 % Au), l'énergie GSS reste également assez basse et nécessite des temps de préoxydation très longs (10 à 18 heures) pour que la céramique adhère. 3 - L'alliage industriel de référence DG 73 possède, à ce niveau, un comportement similaire aux alliages expérimentaux Pd-Ag (1 et 2). L'ajout d'indium n'a donc pas d'effet bénéfique sur l'énergie libérée GSS. VI.4.4 - Vitesse moyenne de propagation à l'interface métal-céramique la plus fragile Les figures 9 et 10 donnent l'évolution de ce paramètre et montrent une certaine dispersion des résultats, qui ne permet pas d'établir véritablement une loi d'évolution de la propagation. -169- u n çr • alliagel 60%Pd 30%Ag A alliage 2 55%Pd 35%Ag O alliage 3 45%Pd 45%Ag « alliage 4 30%Pd 60%Ag alliage DG 73 $*§>—_ 0 + In t (mn) 0 Figure 9 : Vitesse moyenne de propagation dans le cas des alliages Pd-Ag oxydation -170- -es«y o /\ 0) •M 4) 4 O alliages 60%Pd 30%Au A alliage6 45%Pd 45%Au « alliage 7 30%Pd 60%Au U) £ G SB es o <u s. O- 0 - >1 o E « In t (mn) _2 - • 0 2 4 6 oxydation 8 i> "> Figure 10 : Vitesse moyenne de propagation dans le cas des alliages Pd-Au Nous remarquons néanmoins que les alliages Pd-Ag ont globalement un meilleur comportement que les alliages Pd-Au, sauf pour l'alliage 5 (avec des temps d'oxydation longs). Ceci montre de nouveau que la composition globale, ainsi que la morphologie de la couche oxydée, jouent un rôle primordial sur le comportement mécanique du bilame métal-céramique. En effet, une augmentation de la teneur en argent provoque une diminution de la vitesse moyenne de fissuration qui disparaît avec l'alliage 4 (30 % Pd 60 % Ag). Par contre, une augmentation de la teneur en or facilite la propagation de la fissure à l'interface la plus fragile. Nous retrouvons ici le comportement singulier de l'alliage 5 (60 % Pd - 30 % Au) qui ne présente pas, rappelons-le, de fissuration interfaciale et qui ne se dégrade que par multifragmentation de la céramique. Ces différences de comportement sont à relier également à l'évolution physicochimique des zones interfaciales que nous allons décrire maintenant. -171 - VI.5- CARACTERISATION PHYSICOCHIMIQUE L'INTERFACE DE RUPTURE DE Nous avons vu précédemment différents comportements micromécaniques fragiles de l'interface céramique-métal, ceci pour certains alliages et en fonction du mode de préoxydation. Il était donc essentiel de prolonger ce travail par une caractérisation de ces interfaces de manière à préciser le rôle positif ou négatif de la couche oxydée et des zones de réaction sur la fragilité de la liaison. VI.5.1 - Observation de l'interface de rupture au MEB Nous avons tout d'abord mis en évidence plusieurs morphologies de l'interface de rupture, en particulier sur la surface de l'alliage de base. Nous décrivons ici les caractéristiques essentielles de ces faciès en les regroupant suivant les alliages. VI.5.1.1) Cas de l'alliage 1 (60 % Pd - 30 % Ag) Figure 11 : Alliage 1 oxydé 7 minutes -172- Figure 12 : alliage 1 oxydé 18 heures Le faciès de rupture est ici relativement plan, sans interaction notable avec la céramique même lorsque la préoxydation est longue (18 heures), sauf aux joints de grains qui sont particulièrement gravés, montrant le rôle privilégié joué par ces derniers de par la présence de SnC>2. De plus, on remarque que cette morphologie plane de la surface de rupture se retrouve aussi sur la surface de la porcelaine : c'est dans ce cas que les vitesses de fissuration ont été les plus élevées et que l'énergie libérée par flexion 4 points est la plus faible. VI.5.1.2) Cas des alliages 6 (45 % Pd-45% 2 (55 % Pd - 35 % Ag), Au) et 7 (30 % Pd - 60 % Au) Bien que n'appartenant pas à la même famille, nous retrouvons, pour les alliages 2 et 7 oxydés pendant des temps courts (7 minutes), un faciès de rupture plan côté alliage (figure 13), et identique côté porcelaine (figure 14). Ce résultat correspond ici encore à une vitesse de fissuration élevée (figures 9 et 10) et à une énergie libérée faible (figures 7 et 8). -173851281 liPStUfi iiiyïIllKKîfciisîi0:0 0 miPM* u i ; G = 560 Figure 13 : Alliage 2 préoxydé 7 minutes : surface de rupture de l'alliage au contact de la céramique G = 980 Figure 14 : Alliage 2 préoxydé 7 minutes (surface de rupture côté céramique) -174- Par contre, pour ces mêmes alliages 2, 6 et 7, après une préoxydation prolongée (18 heures), on observe la présence de décohésions intergranulaires où, probablement, il y a eu rétention de la céramique (figure 15) sans toutefois améliorer le comportement final de l'interface puisque nous avons relevé une vitesse élevée de fissuration (figures 9 et 10) et ce, malgré la présence supplémentaire de microcristaux de céramique adhérents aux grains. Figure 15 : Alliage 2 préoxydé 18 heures (surface de rupture) côté alliage VI. 5.1.3) Cas de l'alliage 3 (45 % Pd - 45 % Ag) Rappelons que cet alliage est caractérisé, contrairement aux alliages précédents, par une oxydation externe de CuO : dans ce cas, les figures 16 et 17 montrent les différentes morphologies des surfaces de rupture (côté alliage et côté céramique) pour un temps d'oxydation court (7 minutes) et pour un temps d'oxydation long (18 heures). -175. li.vv,-: .y.iyn :I«I .-w.i • «vfi&i-Jû ir'-'i-wTi-jfj * • v * ^y* k * *. *. #. » • » ) G = 2300 " • " * ' • * . *«" - - •- ^ .-• ' • " • M * -% > \ « V V • ** ' * i? ~ *^ ^ • • * > • Tir," Figure 16 : Alliage 3 préoxydé 7 minutes (surface de rupture côté alliage) La figure 16 montre la présence de porosités surtout aux joints de grains par suite, cette fois, d'une dissolution probable de l'oxyde CuO, par la céramique. G = 1500 Figure 17 : Alliage 3 préoxydé 7 minutes (surface de rupture côté céramique) -176- Le faciès côté céramique (figure 17) est, quant à lui, sensiblement plan mais toujours avec une empreinte de grains faisant ressortir le contour des joints de grains de l'alliage. S'00000 P'00002 G = 1500 » ' N f S Figure 18 : Alliage 3 préoxydé 18 heures (surface de rupture côté alliage) Quand le temps de préoxydation est long, on remarque cette fois un faciès de rupture beaucoup plus tourmenté (figure 18) aussi bien du côté de l'alliage que de la céramique, se situant dans la zone de réaction interfaciale où existe CuO et la céramique, comme nous le verrons plus loin. Les valeurs données dans les figures 7 et 9, pour cet alliage, ont montré que cette zone d'interactions a un rôle bénéfique sur la tenue mécanique de la liaison métal-céramique. „177- VI.5.1.4) Cas de l'alliage 4 (30 % Pd - 60 % Ag) Rappelons également que cet alliage présente une pellicule externe de CuO pour des temps d'oxydation courts. De plus, la formation d'une couche épaisse de CuO empêche la propagation de la fissure à l'interface qui était, dans les autres cas, fragile (figure 9) ce qui entraîne lors de l'essai de flexion un seule mode de multifragmentation à la surface de la céramique (pour des temps de préoxydation supérieurs à 7 mn) comme pour l'alliage 5 contenant de l'or (60 % Pd - 30 % Au). Figure 19 : Alliage 4 préoxydé 7 minutes (rupture côté céramique) -178- £i,.3i:0 SHI8W QfQ.1 flfOSCI &*®Bffifà fP">(D@@fl© G = 1500 Figure 20 : Alliage 4 préoxydé 7 minutes (rupture côté alliage montrant que le plan de fracture se situe dans la zone de réaction) Les figures 19 et 20 prouvent que l'interface de rupture n'est plus à la frontière du métal, mais bien dans la zone d'interaction entre l'oxyde CuO et la céramique de base, entraînant une nette diminution de la vitesse moyenne de propagation (figure 9) ainsi qu'une augmentation de l'énergie libérée (figure 7). Ainsi, il est bien prouvé une nouvelle fois le rôle tout à fait bénéfique de l'oxyde CuO préformé, vis-à-vis de la tenue mécanique en flexion 4 points de la liaison métal-céramique. -179- VI. 5.1.5) Cas de l'alliage industriel DG 73 Pour cet alliage pris comme référence et à vocation industrielle (DG 73), nous retrouvons la présence de nodules riches en argent et en palladium (chapitre IV) aussi bien pour des temps courts de préoxydation (7 minutes), (figure 21), que pour des temps longs (18 heures), (figure 22). Figure 21 : Alliage industriel DG 73 préoxydé 7 minutes (surface de rupture côté métal) -180- Figure 22 : Alliage industriel DG 73 préoxydé 18 heures (surface de rupture côté métal) Lorsque ces nodules atteignent une taille critique (figure 22), ils favorisent certes la rétention de la céramique mais aussi la formation importante de porosités qui deviennent alors une cause non négligeable de la fragilité interfaciale notée sur le plan quantitatif par les figures 7 et 9. VI.5.2 - Microanalyses de l'interface de rupture Nous venons de voir que la formation d'une pellicule externe de CuO lors de la préoxydation améliore la tenue mécanique en flexion 4 points et plus particulièrement dans le cas de l'alliage 4 (30 % Pd - 60 % Ag) oxydé 18 heures. A ce titre, après essai mécanique, nous avons voulu vérifier, par des coupes orthogonales du couple que la propagation de la fissure s'arrêtait à l'interface CuO-céramique sans provoquer, au delà, une décohésion de la céramique du substrat. Rappelons que, pour une oxydation de longue durée (18 heures), cet alliage 4 est recouvert totalement d'une pellicule de CuO adhérente au substrat, contrairement à l'alliage 3 (45 % Pd - 45 % Ag) (chapitre IV). -181 - / Fissure SG = 80' \ **é\ Y CuO Image X du cuivre interface côté métal interface côté céramique Figure 23 : Vue en coupe de la progression de la fissure dans le cas du bilame formé par l'alliage 4 préoxydé 18 heures et céramisé Il nous a paru intéressant d'approfondir les mécanismes d'échanges entre l'oxyde CuO et la céramique de manière à relier cela à la progression de la fissure. Pour ce faire, les différents éléments de l'alliage et de la céramique ont été analysés de part et d'autre de cette couche de CuO en fonction de la profondeur (tableau 10). -182- Position des points Pd Ag Cu Sn Si Al Ti 02 0 0 0 3,7 26 8,7 2,7 58 Côté céramique à 10 microns de CuO 0 0 4,8 4,3 23,9 7,9 8,8 47 Côté céramique 0 0 5 1 25,1 7,7 5,4 56 Couche CuO 0 0 64,6 0 0 0 0 35,4 Côté alliage 31,1 56,9 1,5 9,4 0 0 0 1 33,3 63,4 1,6 1,7 0 0 0 0 34 61,7 1,4 4,94 0 0 0 0 d'analyse Côté céramique à 50 microns de CuO à 5 microns de CuO à 10 microns de CuO Côté alliage à 50 microns de CuO Côté alliage à 100 microns de CuO Tableau 10 : Evolution, pour l'alliage 4 (30 % Pd - 60 % Ag), de la concentration pondérale des principaux éléments de part et d'autre de la couche CuO (limitée à une profondeur totale de 100 microns) Ces résultats montrent bien une diffusion de cuivre à partir de l'oxyde de CuO dans la céramique, sur une distance de plus de 10 microns provoquant ainsi une continuité chimique, et un gradient de concentration favorables à une meilleure résistance à la création de fissures interfaciales. Le tableau 11 donne, pour les autres cas, l'analyse de l'interface trouvée la plus fragile, par des essais de flexion 4 points (côté céramique et côté métal). -183- surface Alliage 1 60 % Pd - 30 % Ag céramique surface non préoxydé métal surface Alliage 1 60 % Pd - 30 % Ag céramique surface préoxydé 18 H métal Energie de rupture ; interfaciale en J/m2 et vitesse de propagation interfaciale Pd Ag Cu Sn In Si Ti Al 02 0 0 4 28 4 10 53 61 33 2 4 0 0 0 0 0 0 11 24 4 10 61 GSS = 1,4 J/m2 2 2 0 0 0 2 v = 4,5 mm/mn 0 0 66 28 Alliage 2 55 % Pd - 35 % Ag GSS = 1 J/m2 v = 5 mm/mn Non caractérisé surface Alliage 3 0 0 céramique 45 % Pd - 45 % Ag surface non préoxydé 41 46 métal surface Alliage 3 0 0 céramique 45 % Pd - 45 % Ag surface métal 0 2 27 4 10 56 0 4 0 0 0 9 24 3 10 43 16 2 GSS = 2,6 J/m2 v = 4,5 mm/mn GSS = 4 J/m2 45 49 4 2 0 0 0 0 surface 0 Alliage 4 0 céramique 30 % Pd - 60 % Ag surface 27 66 non préoxydé métal surface 0 Alliage industriel 0 céramique DG73 2 3 27 4 10 54 0 3 0 0 0 3 v = 1,3 mm/mn préoxydé 18 H préoxydé 7 mn Alliage industriel DG73 préoxydé 1 H Alliages Pd-Au 5 - 6 et 7 : surface 56 34 métal surface 0 0 céramique surface métal v = 4 mm/mn GSS = 5 J/m2 2 3 25 4 7 59 GSS = 2,7 J/m2 0 0 0 0 0 10 v = 4 mm/mn 2 2 28 4 9 55 GSS = 1,2 J/m2 j 0 0 0 0 0 0 v = 4 mm/mn j I 66 34 Non caractérisés Tableau 11 : Analyse de l'interface (% poids) fragilisée (surface du métal, surface de la céramique) ! -184- N.B. : Les vitesses de propagation interfaciale indiquées dans le tableau 11 n'ont qu'une valeur comparative puisqu'elles dépendent de la vitesse de déformation imposée par la machine. Les résultats obtenus montrent que : - L'alliage 1 (60 % Pd - 30 % Ag) à l'état préoxydé et non préoxydé, ainsi que l'alliage 3 non préoxydé, se distinguent par le fait que le cuivre ne diffuse pas dans la céramique (à l'échelle de la microanalyse), le rôle de l'étain est difficile à cerner compte tenu de sa présence à la fois dans la céramique et dans l'alliage. Dans une telle situation d'interface, la fissuration est alors possible à l'interface céramique-métal et se caractérise par une énergie libérée relativement basse (de 1 à 2,6 J/m2). - En revanche, dans le cas de l'alliage 3 (45 % Pd - 45 % Ag) préoxydé 18 heures, le cuivre a diffusé nettement dans la céramique au niveau du plan de rupture et l'on constate alors une amélioration de la tenue mécanique de la liaison métal-céramique (énergie libérée : 4 J/m2) sans toutefois constituer un blocage efficace vis-àvis de la fissuration interfaciale, comme pour l'alliage 4 préoxydé. Néanmoins, il faut tenir compte ici du fait que la pellicule externe de CuO ne recouvre pas entièrement le substrat, avec une présence sous-jacente de nodules riches en argent et palladium, comme nous l'avons vu dans le chapitre IV. Nous pensons alors que ces facteurs structuraux constituent un facteur favorable à la décohésion malgré la présence de CuO, et par suite à la fissuration interfaciale. - Dans le cas de l'alliage 4 (30 % Pd - 60 % Ag) non préoxydé, l'interface de rupture se situe cette fois dans une zone où existe encore une certaine teneur en cuivre. Dans ce cas, l'énergie libérée est comparativement plus élevée (5 J/m2). -185- - Par comparaison, en ce qui concerne l'alliage DG 73, nous notons une légère augmentation de l'indium côté céramique qui n'a pas cependant modifié la propagation interfaciale, avec un niveau énergétique comparable à celui des alliages expérimentaux Pd-Ag, pour lesquels nous n'avons pas relevé de diffusion du cuivre dans la céramique (1 et 3 non préoxydés). - Enfin, à l'échelle de la microanalyse, on voit que les éléments de la céramique ne diffusent pas dans les alliages métalliques pendant les cycles thermiques de céramisation. VI.6 - CONCLUSION Dans ce chapitre, nous avons mis en évidence que : 1 - La nature des alliages et, par suite, leur mode de préoxydation, ont une incidence directe sur la compatibilité dilatométrique vis-à-vis de la céramique. Néanmoins, les contraintes résiduelles calculées, soit à partir du modèle viscoélastique d'ASAOKA et al., soit à partir de la méthode de la flèche, restent à un niveau assez bas à la surface de la céramique (10 à 40 MPa) pour atteindre des valeurs plus élevées à l'interface métal-céramique (50 à 110 MPa). 2 - L'essai de flexion 4 points, de géométrie bien adaptée à l'étude des bilames, permet une analyse très fine des phénomènes et donne des renseignements intéressants sur le comportement micromécanique de la liaison métal-céramique, tant d'un point énergétique qu'au niveau des vitesses de propagation des fissures aux interfaces. 3 - Le niveau des contraintes (a-|) et des énergies d'amorçage (W^) est peu influencé par la composition et par la préoxydation en soulignant toutefois une dispersion des résultats liée à une rugosité -186- relativement importante et à la présence de porosités. Les contraintes résiduelles n'ont pas d'effet marqué à ce niveau. 4 - L'énergie de dégradation (W3), l'énergie libérée (GSS) et la vitesse moyenne de fissuration à l'interface fragilisée dépendent de la composition, mais surtout des réactions interfaciales entre les oxydes formés lors de la préoxydation et la céramique. Il est important de noter le rôle bénéfique de l'oxyde externe CuO, qui s'accompagne d'une diffusion élémentaire du cuivre sur de longues distances dans la céramique, et qui peut ainsi conduire à un blocage de la propagation des fissures au voisinage de l'interface CuOcéramique (cas de l'alliage 4 préoxydé pendant des temps longs). 5- Compte tenu de la précipitation de SnÛ2 par oxydation interne de l'alliage et de sa présence dans la céramique de base, le rôle exact de cet oxyde sur le comportement mécanique de la liaison métalcéramique reste difficile à préciser. -187- CONCLUSION GENERALE -188 - Cette étude, dont le but était d'approfondir les propriétés structurales d'alliages semi-précieux (Pd-Ag, Pd-Au) en relation avec les mécanismes d'adhésion de céramiques dentaires à bas point de fusion, peut se résumer ainsi : 1 - Par une analyse bibliographique, nous avons noté que les propriétés de ces alliages n'étaient que fragmentairement connues. L'analyse des interfaces métal-oxyde au sens large et par suite des liaisons métal-céramiques nous ont semblé mériter un approfondissement qui est tout-à-fait à l'ordre du jour sur le plan physicochimique et mécanique. 2 - L'addition d'éléments mineurs à de tels alliages tels que le cuivre et l'étain, qui correspond à une démarche courante en odontologie, participe activement aux transformations structurales liées à la température. Ainsi, on observe très rapidement, par des effets d'affinités chimiques, la formation de phases type Pd-Sn. La précipitation discontinue lamellaire se retrouve également présente pour certaines compositions et dans des domaines de température qui restaient à préciser. 3 - Grâce à l'analyse thermodilatométrique de tels alliages et à celle des céramiques employées (de base silico-alumineuse), il nous a été possible de prévoir les conditions de meilleure compatibilité entre le matériau métallique et la céramique, tout en tenant compte de leurs évolutions structurales. A partir de la mesure des coefficients d'expansion et de contraction, il a été possible d'accéder par le calcul à la détermination des contraintes résiduelles soit à la surface de la céramique, soit au voisinage des interfaces céramo-métalliques. 4 - Les propriétés de volume étant identifiées, il restait nécessaire, pour aborder le problème complexe de la liaison, d'analyser le rôle joué par l'oxygène à la surface de ces alliages puis au niveau des interfaces. Or, ces deux familles d'alliages conduisent, suivant leurs -189- compositions, à des relations d'oxydation très diversifiées (oxydation interne, oxydation mixte) que nous avons cherché à classer. 5 - Grâce à l'étude des couples de diffusion simplifiés, mettant en contact des oxydes massifs de synthèse correspondant aux couches d'oxydation superficielle (tels que SnC>2, CuO) il nous a été possible de mieux analyser l'évolution de ces phases qui interagissent avec la céramique déposée. 6 - Enfin, ayant ainsi acquis une meilleure connaissance des propriétés de volume, de surface et des interfaces, nous avons entrepris la caractérisation mécanique de ces multi-matériaux par le choix d'un essai (flexion 4 points) qui s'est trouvé particulièrement adapté à nos objectifs. La mise en oeuvre de micro-éprouvettes de faibles épaisseurs répondait en outre à un souci concret d'usage odontologique. Les conditions de préparation des interfaces métal-céramique, sous l'influence directe de la préoxydation de ces alliages, ont permis de préciser les évolutions en fonction de la fragilité ou de la non fragilité interfaciale. En particulier, il a été prouvé que la présence continue d'une mince couche de CuO dans la zone de liaison agit favorablement pour stopper la propagation des fissures amorcées en surface. Ainsi, par une analyse diversifiée mais complémentaire des propriétés de volume et de surface, il nous a été possible, nous semble-t-il, d'approfondir les comportements de tels matériaux à vocation biomédicale, pour lesquels le niveau des connaissances était trop resté jusqu'ici fragmentaire et qualitatif. -190- ANNEXES -191- Annexe A MODELE DE CONTRAINTES RESIDUELLES D'ORIGINE THERMIQUE PAR UNE ANALYSE ELASTIQUE (TIMOSHENKO) [1] Pour un comportement purement élastique d'un bilame métal-céramique soumis à une variation de température AT, ce modèle permet de calculer la répartition des contraintes dans une section droite du bilame, avec l'hypothèse qu'au niveau de l'interface métal-céramique, l'allongement unitaire de la céramique est identique à celui du métal. Soit OCc le coefficient de contraction de la céramique GCM le coefficient de contraction du métal Aa OtM- Otc AT>0 lorsque la température décroît Em et Ec les modules de Young du métal et de la céramique à la température considérée R le rayon de courbure du bilame g h l'épaisseur de la céramique l'épaisseur du métal La figure jointe montre la répartition de contrainte pour AOC < 0 -192- origlne z = 0 coté ceramiqu! Interface origine z =0 coté métal contrainte contrainte en compression en traction 1 - Dans la céramique EMh5+Ecg5 - Position de la fibre neutre : z = - Contrainte à la distance Z par rapport à l'axe milieu g/2 pris comme référence : G c ( z ) 6EC( h + g ) g EMhJ + E c g J H ^T "R|_ ° Z " 6(h + g)g J Contrainte à la surface (face supérieure du bilame) de la céramique (Z = g/2) : 1 | ~ ^ Oc surface = 2 -;[ ] E ^ + Ecg3 H ' 6 (h + g)g J Contrainte à l'interface côté céramique (Z = - g/2) G c interface = i[ E c * g E^.h33 +• E - c g- 3 1 2 " 6 ( h + g)g J -193- avec 1 6ÀccAT (g + h ) R= - ^ g c _ 2 - Dans le 6h g A \2 ^g ) A(h Ec EM g h E c ( h ^3. EM ^ g J métal E h^+ E a^ —, ^f6EC( h + g ) g . - Position de la fibre neutre : z = - Contrainte à la distance Z, par rapport à l'axe milieu h/2 mis comme référence : ,3 , r- „3 1M1 a M (z) = H + g)g J Contrainte à la surface (face inférieure du bilame) du métal (Z = - h/2) : _ . 1 f EM xh GM surface = 11 RL E M h 3 + E c g 3 -| + -r-r2 6(h + g)g r- J Contrainte à l'interface côté métal (Z = h/2) : G M interface = - .3 ^ EMh^ * Eçg* H 6 6(h + g)g J A/ofa : Dans le cadre de cette étude, nous avons calculé le rayon de courbure R du bilame à la température ambiante en mesurant la flèche au milieu de deux appuis (2 rouleaux de diamètre 4 mm) distant de 42 mm. Le rayon de courbure nous est donné par la relation R = I2 — I = distance entre appuis (42 mm) f = flèche mesurée au milieu des deux appuis avec un comparateur au 1/100 mm -194- Annexe B DETERMINATION DES CONTRAINTES RESIDUELLES D'ORIGINE THERMIQUE PAR UNE MODELISATION PAR INCREMENTATION EN COMPORTEMENT VISCOELASTIQUE (ASOAKA) ET AL. [2] [3] [4] Dans ce modèle on considère que : 1 - Les contraintes apparaissent à la température de ramollissement dilatométrique Td tel qu'elle se trouve définie à la figure 4 du chapitre I. 2 - La déformation totale 8 de la porcelaine à un instant t, au cours du refroidissement, est la somme de la déformation thermique st = À a Àt et de la déformation viscoélastique selon le modèle de Voigt: Oth|_ EcAt-i v--Ëc-|_ P-~J £ 3 - La contrainte ath d'origine thermique est définie dans la céramique à la distance Z par la relation de TIMOSHENKO décrite en Annexe A : ! T Oth = - R[_ EMh3 * Ecg3 1 EcZ --ZTT .— 6(h + g ) g J -195- A partir de ces relations, on peut écrire que la contrainte dans la céramique, à la distance Z, et dans un intervalle de température AT s'exprime sous la forme : G z = E c ( 8 t + £ v )=EcAaAT+G t h |~1 - e x p - ^ - H avec : - Ace : différence des coefficients de contraction entre l'alliage et la céramique dans l'intervalle de température AT considéré - Ec : le module de Young de la céramique à la température considérée - At : l'intervalle de temps considéré - r| : la viscosité de la céramique à la température T considérée Q ex suivant la relation n - Ho P "pff Dans notre cas La contrainte dans la céramique, à la température ambiante, est la somme algébrique des contraintes apparaissant au cours du refroidissement 196- Annexe C DETERMINATION DES CONTRAINTES DANS UN BILAME METAL-CERAMIQUE LORS D'UN ESSAI DE FLEXION 4 POINTS (BAZERGUI) ET AL. [6] - (TIMOSHENKO) [5] / - Cas du bilame initialement rectilipne Nous supposons que le bilame est exempt de contraintes résiduelles d'origine thermique. Considérons une section droite du bilame représentée ci-dessous : Y Céramique t r Fibre neutre interface Métal 0 e: g: h: b: z: épaisseur totale du bilame épaisseur de la céramique épaisseur du métal largeur du bilame position de la fibre neutre Em : Ec : Am : Ac : module Young du métal module Young de la céramique surface du substrat métallique surface de la céramique -197- La position de la fibre neutre est définie par la relation générale Z= h yM = ô = -E M y M A M + E c y c A c EMAM+ECAC position du centre de gravité de la section céramique suivant l'axe Oy. yc = n + g 2 = position du centre de gravité de la section céramique suivant l'axe Oy. Dans le cas qui nous intéresse, la position de la fibre neutre est donnée par l'expression : h + 2ng Z= "•fj n =•: 2 ( h + ng ) -M Nous pouvons aussi définir le rayon de courbure de l'axe neutre au 1 F a cours de l'essai par la relation : -= = TTE i T; 0 g • C K -M " ' M Z < = • C R 2 EM * lM7 + 2 E r l'CZ r 'MZ |cz F: a: bir + bh 12 bg J . = _|.+gb Z h] "2J z-h-l force appliquée distance entre les appuis inférieurs et supérieurs (cette distance est de 10 mm pour le dispositif de cette étude -198- 20 mm a a JL céramique métal II T Force 1 - h Considérons le cas où la fibre neutre se situe dans la céramique. La figure ci-dessous illustre la répartition de contraintes dans une section droite du bilame au cours de l'essai b 4y<0 céramique fibre neutre 'A. contrainte en compression -,: métal Y y>0 contrainte en traction -199 - a) Contrainte dans le métal La contrainte dans le métal s'exprime par la relation générale F a y = °M -2lMZ+2nlcz y : distance du point considéré à la figre neutre. Notons que la contrainte de compression sera maximale sur la face inférieure du substrat métallique (y = z), et la contrainte à l'interface côté métal s'exprime par : a Fa(z-h) 2lMZ + 2 n l c z 'M avec : y = z - h > 0 b) Contrainte dans la céramique Soit e = g + h l'épaisseur du biiame, la contrainte à la surface de la céramique répond à l'équation : ^ 0 cs , Fa(e-z) 2ICZ + -IMZ La contrainte à l'interface métal-céramique côté céramique est donnée par : Fa(z-h) O \c~ ~ 2 2ICZ + -'MZ 2 - Cas où la fibre neutre se situe dans le métal La figure jointe montre la répartition des contraintes pour ce cas. -200 Av<o b céramique g ronirainf p en compression -*/ fibre neutre h ^ T métal f 1 a- A l'interface métal-céramique, côté métal : U | M b- A l'interface métal-céramique, côté céramique a c- Fa(h-z) ~ 2 l M Z + 2nlcz ic Fa(h-z) ^ 2 !cz + - I M Z A la surface de la céramique : G F a ( g + h - z) se 2ICZ + -IMZ r y>0 en traction -201 - / / - Cas d'un bilame initialement courbe (dû aux contraintes thermiques résiduelles) D'après TIMOSHENKO [5], si r/e > 10, les calculs de contraintes en flexion pour des bilames rectilignes restent applicables ici. r : rayon de courbure de la fibre neutre en mm e : épaisseur du bilame en mm En tenant compte des rayons de courbure (r) élevés obtenus sur nos échantillons (400 à 500 mm) et de leur faible épaisseur (1 mm), nous utiliserons dans l'étude les modèles de calculs se rattachant aux bilames rectilignes précédemment décrits. -202- BIBLIOGRAPHIE -203- BIBLIOGRAPHIE CHAPITRE I [1] D. 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