La Lettre Eco-Emballages N°43

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La Lettre Eco-Emballages N°43
s Sommaire n Barème E :
une élaboration placée sous le signe de la concertation n Recyclades
2009 : plus d’amis pour le tri n Les Français et le tri : deux études pour mieux comprendre les attentes
n Eco-conception : Eco-Emballages accompagne les entreprises n Le marché des matières recyclées : un
bilan en demi-teinten Eco-Parlement des Jeunes ® : le déploiement national se poursuit n Zoom sur le tri
et le recyclage en Allemagne n Idées reçues : il y a peu d’informations de proximité sur le tri des emballages
Avril 2009
N°43
Mieux
­­­Trier
­­­Dépenser
s ÉDITO
­­­Consommer
Mieux…
Trier
Éduquer
Vous le savez, Eco-Emballages a été confrontée
en décembre 2008 au placement risqué
d’une partie de sa trésorerie. L’audit externe
que nous avons diligenté pour faire la lumière sur
ce problème a confirmé que la situation financière
de l’entreprise était saine. Nous sommes
pleinement en mesure d’assumer tous
nos engagements vis-à-vis de nos partenaires et,
en particulier, des collectivités locales.
Afin d’éviter que cette situation puisse se reproduire,
des mesures ont été prises pour assurer une gestion
sécurisée de la trésorerie, notamment la mise
en place d’une Charte de Trésorerie. Elles ont été
approuvées par le Meeddat, qui a renouvelé
son soutien aux dispositifs de responsabilité
élargie du producteur, par ailleurs renforcés
dans les discussions du texte Grenelle
de l’environnement, au Sénat, en février dernier.
Ces événements ne remettent donc pas en cause
la pertinence du modèle qui est le nôtre, fondé,
rappelons-le, sur le partage des responsabilités :
92 % des dépenses d’Eco-Emballages sont en effet
réaffectés aux collectivités locales, pour atteindre
des performances de recyclage supérieures
aux objectifs européens.
Le Grenelle de l’environnement a assigné
à l’ensemble des acteurs du dispositif
des objectifs de taille. À défi collectif,
mobilisation collective : entreprises,
collectivités locales, associations,
citoyens, Eco-Emballages,
c’est toute la chaîne solidaire
du tri qui est engagée.
Éric Guillon
Président
­­­Éduquer
Barème E :
une élaboration placée
sous le signe de la concertation
Tous les six ans, un nouveau barème de calcul des soutiens financiers aux collectivités
locales engagées dans un programme de collecte sélective est élaboré dans le cadre
du renouvellement de l’agrément d’Eco-Emballages.
Le prochain barème entrera en vigueur le
1er janvier 2011. Pour le préparer au mieux,
Eco-Emballages a souhaité prendre les
devants dès juin 2008 en réalisant au préalable l’état des lieux et le diagnostic du barème
D. « Nous souhaitions impliquer les collectivités locales dans cette démarche, afin de récolter leur avis, d’écouter leurs doléances et de
recueillir leurs attentes vis-à-vis du prochain
barème », explique Jean-François Rossillon,
responsable du projet barème E. Au total, EcoEmballages a ainsi organisé cinq réunions
rassemblant à chaque fois une dizaine de
collectivités pour une journée de travail,
d’écoute et d’échange. Un rapport a alors été
rédigé et diffusé, notamment aux associations
d’élus.
Parmi les attentes qui ont émergé au cours de
ces débats, la plus importante est sans doute
avoir un barème plus simple et plus lisible.
« Historiquement, chaque nouveau barème
s’est construit en modifiant le barème précédent et en y ajoutant de nouvelles modalités.
Le niveau de complexité atteint nécessite
désormais de repartir d’une feuille blanche
pour tenter de faire plus simple en respectant
les besoins, les équilibres et les spécificités
des collectivités », explique Jean-François
Rossillon. La concertation se poursuit en 2009, notamment au sein d’un Comité Technique du Barème
piloté par l’Association des Maires de France
(AMF) et qui regroupe le CNR, Amorce, l’Ademe
et le MEEDDAT. Son objectif est d’échanger sur
le contenu du prochain barème avant l’engagement des négociations proprement dites, qui
pourraient démarrer à l’automne 2009. De plus,
à l’initiative de l’AMF, des réunions régionales
de concertation avec les collectivités locales
auront lieu à ce sujet au printemps. Tous
œuvrent d’ores et déjà avec un objectif commun : définir le nouveau barème d’ici à juillet
2010, afin de permettre aux collectivités locales et à Eco-Emballages de mettre en application, dans les meilleures conditions, le
nouveau contrat qui les liera. n
u Frédéric Londeix,
Directeur général des services de Valence Major (07-26)
« J’ai participé à l’une des toutes premières réunions de concertation, à Lyon. Tout comme
les autres représentants de collectivités présents, j’ai pu y exprimer (sans langue de bois !)
mon opinion sur le barème D ainsi que mes attentes vis-à-vis du barème E (simplification
des tâches administratives, du geste de tri...). Les débats étaient très constructifs et nous
avons le sentiment d’avoir été écoutés ! J’espère que cela pourra être efficacement valorisé
par Eco-Emballages dans le cadre des futures négociations nationales. » n
Mieux
Eduquer
En bref…
Recyclades 2009 :
plus d’amis pour le tri
Du 1er au 7 avril, à l’occasion de la Semaine du développement durable, Eco-Emballages,
l’AMF et près de 400 collectivités ont organisé les Recyclades 2009. Au programme : des centaines
de manifestations autour du tri et du recyclage et un événement fédérateur : « Plus d’amis pour le tri ».
C’est un grand événement populaire, solidaire et éco-citoyen, qui a mobilisé cette
fois encore près de 400 collectivités à
travers la France. Son nom, les
Recyclades et son slogan,
cette année : « Plus d’amis
pour le tri ».
Les Recyclades, c’est l’occasion
pour les collectivités, avec le soutien
d’Eco-Emballages, de communiquer
auprès du grand public, de façon
ludique et pédagogique, sur les
problématiques du tri et du recyclage. L’ambition de l’édition 2009 ?
Mobiliser la communauté des
trieurs pour qu’ils partent à la
conquête de nouveaux trieurs.
Chaque collectivité a pu organiser des événements à sa dimension et selon ses
envies : défilés de mode en matières recyclées, stands d’information, conférencesdébats, visite de centres de tri, spectacles
de rue...
Point commun ,cette année, à travers toutes
les villes participantes et au niveau national :
pour marquer leur engagement en faveur
du tri, les trieurs pouvaient se faire prendre
en photo, signer la charte « Moi aussi, je
trie » et inviter leurs amis à faire de même.
Objectif : qu’un maximum de trieurs se
fassent connaître et qu’ils soient une force
de conviction pour les plus hésitants.
Rendez-vous pour voir la fresque nationale
sur le site www.plusdamispourletri.com. n
Le Smédar, accro aux Recyclades.
u Armelle Sicot, directrice de la communication du Smédar
(Syndicat mixte d’élimination des déchets de l’arrondissement de Rouen – 165 communes – 600 000 habitants)
« Notre syndicat participe aux Recyclades
depuis la première édition, en 2001. C’est
un moyen de fédérer toutes les collectivités du Smédar autour d’un événement.
Au-delà de la communication traditionnelle auprès du grand public (guides de tri,
ambassadeurs, porte-à-porte...), c’est un
rendez-vous festif et ludique qui permet
de faire passer au plus grand nombre des
messages essentiels en matière de tri et
Mieux…
Trier
Eduquer
de recyclage. Cette année, outre le stand
photo, nos deux principales manifestations
ont été une animation scolaire réunissant
plus de 1 000 enfants au Zénith de Rouen
(ils ont travaillé avec leurs enseignants à
la fabrication d’un masque réalisé à partir
de matières recyclées) ; et un grand défilé
de mode « recyclée » en plein centre de
Rouen, organisé par les élèves d’un lycée
professionnel de la région. Durant la
semaine, parmi les multiples manifestations, on a trouvé également un marché
bio ou encore du théâtre de rue avec la
troupe Acta Fabula.
Si les bénéfices de ces Recyclades sont
difficilement chiffrables, ils sont néanmoins indéniables. Cet événement apporte
des réponses concrètes à la population,
demandeuse d’informations. » n
Les Français et le tri :
deux études pour mieux comprendre
les attentes
Comprendre le comportement de la population face au tri au niveau national comme au niveau local : tels étaient
les objectifs de deux études conduites en 2008 par Eco-Emballages.
En voici les principaux enseignements...
Un des premiers constats de l’Observatoire
Cofremca/Sociovision (1) relève que, si le
contexte de crise économique n’est pas très
favorable à la prise en compte des préoccupations environnementales, le pourcentage
de trieurs réguliers demeure stable (86 %).
« Seuls » 4 % des personnes sondées déclarent ne pas trier. Cependant, l’enquête révèle
des attentes fortes : 50 % des personnes
sondées ne s’estiment pas assez informés
sur le tri et 46 % déclarent manquer de preuves concrètes quant aux bénéfices du tri sur
l’environnement. Autre attente importante :
plus de simplicité ! 78 % des Français interviewés souhaiteraient qu’on leur fournisse
2 nnnn La lettre Eco-Emballages – Avril 2009
des sacs de tri. Ils sont également 56 % à
demander que l’on clarifie les consignes sur
les bacs.
L’enquête révèle, enfin, que les Français
sont plus ouverts à la sensibilisation quand
elle émane de leurs amis ou de leur famille.
Une nouvelle piste à développer pour EcoEmballages, et qui a pris corps notamment
à travers les Recyclades 2009 « Plus d’amis
pour le tri ».
Par ailleurs, Eco-Emballages vient de réaliser
une première synthèse des baromètres
d’opinion proposés aux collectivités locales
depuis 2007, à partir d’un échantillon représentatif de 32 enquêtes locales. Deux grands
enseignements en ressortent : 81 % des
interviewés se déclarent satisfaits de la
politique de tri des collectivités, en dépit du
besoin d’informations plus régulières. Le lien
est net entre type d’habitat, âge et pratique
de tri : plus on habite en maison (74 % des
trieurs réguliers vivent dans des communes
dont le taux d’habitat vertical est inférieur à
10 %) et plus on est âgé, plus le geste de tri
est perçu comme facile… et plus le tri est
pratiqué. Parmi les pistes d’amélioration
évoquées : davantage d’informations et la
mise à disposition de sacs ou poubelles de
tri à domicile. n
(1) Observatoire Cofremca 2008 « Les Français et le tri ».
QualiTri/QualiPlus 2008 :
43 collectivités
labellisées
En 2008, 38 collectivités locales ont reçu
le label QualiTri et 5 autres le nouveau label
QualiPlus. Ces distinctions, mises en place
par Eco-Emballages et l’Ademe en 2007,
visent à accompagner les collectivités dans
une démarche de qualité des services de
collecte. Les critères de sélection de QualiTri
et QualiPlus sont regroupés autour de 4 axes :
le service, l’économie, l’environnement
et le social ; les critères de QualiPlus, plus
exigeants, incluent notamment des actions
en faveur de la réduction des émissions
de CO2 ou une politique d’achat écoresponsable… Les labels sont valables
3 ans. Pour participer à l’édition 2009,
les collectivités peuvent se procurer les
dossiers de candidature dès la fin du mois
de mars. Retour le 1er juin au plus tard.
Mieux…
Consommer
Dépenser
jeunes talents du 9e art ainsi qu’une
mini-saga sur le tri en habitat collectif
dessinée par Franck Margerin (à qui
l’on doit les albums de Lucien) ont été
exposées. Ces créations originales
sont téléchargeables au format PDF
sur le site d’Eco-Emballages et utilisables
(hors exploitation commerciale) dans
les publications papier et Web de tous
les partenaires d’Eco-Emballages.
De nouvelles opérations
de sensibilisation
En janvier, Procter & Gamble et 
Eco-Emballages se sont associés pour
promouvoir une action de réduction
des emballages de plusieurs marques du
Groupe (Ariel, Dash, Bonux...). Ce partenariat
s’est notamment traduit par la présence
du logo Eco-Emballages dans une publicité
télévisée diffusée sur TF1 et M6 pendant
quelques semaines.
Un prix pour le site
grand public
d’Eco-Emballages
Quelques jours
après sa mise en
ligne, en décembre,
le nouveau site
grand public
d’Eco-Emballages
était récompensé par le Cyber Cristal
« Environnement et Développement Durable »
au Festival de la publicité de Méribel.
Depuis, le portail s’est enrichi : il propose
dans sa rubrique « Espace détente » des
fonds d’écran et des bannières interactives.
Par ailleurs, les principales animations
(éco-calculette, itinéraires d’un emballage
trié...) sont téléchargeables dans la partie
médiathèque du site. Elles peuvent être
utilisées librement, sans connexion Internet,
sur des bornes interactives, dans les écoles...
La BD au service de la
communication sur le tri
Pour la deuxième année consécutive,
Eco-Emballages était le partenaire
Environnement du Salon international de la
bande dessinée
d’Angoulême
(29 janvier –
1er février).
Des points de
collecte sélective
ont été mis
en place sur tout
le site.
12 mini-BD
réalisées par de
Éco-conception : Eco-Emballages
accompagne les entreprises
Dans le cadre de ses missions, Eco-Emballages propose aux entreprises de nombreux services sur mesure
pour les accompagner dans l’éco-conception de leurs emballages. Explications...
Si le nombre et le tonnage des emballages
ménagers ont baissé régulièrement depuis
dix ans, c’est notamment grâce aux efforts
engagés par les industriels en matière de
réduction du conditionnement de leurs
produits.
Pour aller plus loin, Eco-Emballages, qui dispose d’une vision globale du cycle de vie
des emballages, propose depuis plusieurs
années des services et des outils adaptés
aux problématiques des industriels.
Parmi ceux-ci, notons :
– les comités techniques : ils sont à la
disposition des industriels pour évaluer la
recyclabilité de leurs emballages dès leur
conception ;
– les ACV (analyses de cycle de vie) : elles
permettent de mesurer l’impact environnemental d’un produit emballé sur l’ensemble
Mieux
Dépenser
de son cycle de vie ;
– BEE (bilan environnemental des emballages) : cet outil permet d’obtenir l’analyse
environnementale d’un emballage grâce à
trois indicateurs d’impact (contribution à
l’effet de serre, consommation en eau et
déchets d’emballages ultimes) ;
– le partenariat ESIEC : seule école européenne d’ingénieurs en emballages,
l’ESIEC offre à des PME dépourvues d’un
responsable emballages la possibilité de
bénéficier du soutien d’un élève pour
mener à bien un projet en matière d’écoconception ;
– la formation : chaque mois, Eco-Emballages
propose une formation à l’éco-conception,
qui peut réunir jusqu’à une douzaine d’ingénieurs packaging et environnement de
grands groupes ;
– le PPE (partenariat pour la promotion de
l’éco-conception) : ce service complémentaire à la formation propose une méthodologie de travail rassemblant toute la chaîne
de responsabilité de l’entreprise, dans le
cadre du développement d’un nouveau
packaging ;
– Diagnostics : pour les entreprises sans
responsable emballages, Eco-Emballages
propose un audit réalisé par un expert, en
deux jours maximum, afin d’identifier les
principales sources de réduction et de proposer des actions correctives.
Enfin, parce que rien ne vaut le partage et
l’échange de bonnes pratiques, chaque
année, lors de la cérémonie des ECOTOP,
trois entreprises ayant mené un projet
d’éco-conception de leurs emballages sont
récompensées par un trophée. n
Le marché des matières recyclées :
un bilan en demi-teinte
La chute importante du cours des matières premières recyclées en 2008 impactera probablement en 2009
les recettes des collectivités locales liées à la vente des matériaux issus de la collecte sélective.
Par ailleurs, 5 opérations de communication
« on pack » ont vu le jour fin 2008-début
2009 (soit 35 millions d’emballages).
Les nouvelles marques qui ont décidé
d’apposer des messages en faveur du tri
et du recyclage
sont Cif, Findus,
P’tit Louis, Nestlé
et Vtech.
L’habitat durable
expliqué aux enfants
En marge de l’exposition « Habiter
écologique : quelles architectures pour
une ville durable ? » (Cité de l’Architecture
et du Patrimoine, Paris – du 13 mai
au 1er novembre), Eco-Emballages est
partenaire d’un espace expérimental,
destiné aux jeunes visiteurs, intitulé
« N’en jetez plus ! ». Cette expo dans l’expo,
qui cible les 8-12 ans, présentera un univers
intérieur dans lequel seront expliquées les
bonnes pratiques écologiques liées à
l’habitat. Par ailleurs, les enfants pourront
participer à la réalisation d’une grande
construction à partir de trois matériaux
de récupération (bouteille plastique,
cannette et papier journal).
Millions d’euros
Aux soutiens versés par Eco-Emballages
aux collectivités locales pour financer le
dispositif de collecte sélective (soutien à la
tonne triée, soutien à la communication…)
s’ajoutent les recettes issues de la vente
des matériaux. Comme le montre le graphique ci-contre, les marchés ont été très
dynamiques sur la période 2004-2008,
entraînant une augmentation significative
des recettes découlant de la vente de
matériaux pour les collectivités. L’année 2008 a été marquée par l’arrêt de
cette progression, lié à la crise actuelle.
Après avoir affiché une très forte progression lors du premier semestre, les prix des
matières premières se sont retournés pendant l’été : -13 % au global et -20 % pour le
pétrole entre le 1er juillet et le 19 août. Puis
le marché a fortement chuté à l’automne. Le
tableau ci-contre montre l’évolution des prix
par catégorie de matériaux.
L’origine de la crise tient à une contraction
brutale de la demande (les deux principaux
débouchés pour les métaux et les plastiques
recyclés sont le bâtiment et l’automobile où
l’activité est fortement réduite actuellement,
par exemple). Le phénomène touche aussi
bien les matières premières vierges que
recyclées.
La première phase a été la baisse des prix,
et la deuxième l’apparition de difficultés à
écouler les matériaux sur la fin de l’année
Évolution des recettes matériaux
(total national, en millions d’euros)
160
140
120
100
80
60
40
20
0
2002
Verre
2003
2004
Papier-carton
Plastique
2005
Acier
2006
Aluminium
2007
Évolution des prix par catégorie de matériaux
Cotation €/t
août 2008
Cotation €/t
décembre 2008
19,29
19,29
MB/DIN
1 965
1 116
Acier CS
Acier mâchefers
E1C
E40
284
349
155
209
Papier-carton
1.04
22/30
-2,71/-1,12
moy. haute ICISLOR/PCI
moy. haute ICISLOR/PCI
1 630
1 564
1 263
823
Matériau
Cours de référence
Verre
Alu
PET
PEHD soufflage
(suite aux arrêts techniques prolongés
d’usines, notamment). Une troisième phase
pourrait conduire à la défaillance d’entreprises de recyclage.
Le montant final des recettes 2008 pour les
collectivités locales devrait être du même
ordre que celles de 2007 (entre 130 et
150 M€ au total), du fait des prix très élevés
enregistrés en début d’année. Les observateurs du marché ne se risquent aujourd’hui
à une aucune prospective sur l’ensemble
de l’année 2009. À ce jour, les prix se situent
toujours à des niveaux très bas.
L’évolution dépendra de la situation économique générale, mais il semble inévitable
que les recettes 2009 des collectivités pour
la vente de leurs matériaux triés subissent
une baisse significative (exception faite du
prix du verre, stable). n
La lettre Eco-Emballages – Avril 2009 nnnn 3
Mieux
Eduquer
Eco-Parlement des Jeunes® :
le déploiement national se poursuit
Lancé en 2003 au niveau européen, l’Eco-Parlement des Jeunes® a ensuite été déployé
en France, d’abord en région Paca. À la rentrée 2008, ce projet éducatif en faveur
du développement durable et de l’éco-citoyenneté, impulsé et soutenu par Eco-Emballages,
s’est étendu à quatre nouvelles régions.
L’Ardèche, le Béarn, l’Île-de-France et le Nord-Somme :
voilà les quatre nouveaux territoires, après le succès de
l’édition menée en Paca, ayant
intégré à la rentrée 2008 le
dispositif de l’Eco-Parlement
des Jeunes®.
Au total, plus de 3 000 jeunes
se sont ainsi lancés dans cette
aventure. Objectifs : que les
écoliers, collégiens et lycéens
s’approprient leur territoire,
rencontrent d’autres jeunes,
mais aussi des acteurs politiques et des industriels locaux,
et participent à une démarche
collective de rédaction d’un Plan de communication pour
l’environnement. Celui-ci se veut un recueil de propositions locales pour sensibiliser les habitants de leur région
aux problématiques du développement durable. Tout au
long de l’année, les élèves échangent, se concertent et
rédigent des propositions via une plateforme Internet
Mieux
Ailleurs ?
dédiée. Ce plan sera ensuite remis officiellement aux
collectivités partenaires de l’opération en mai-juin 2009.
Et ne croyez pas que ces idées
restent lettre morte : les propositions des jeunes aboutissent parfois à des réalisations
très concrètes. Ainsi, en mai
2008, en Paca, le Sittomat
(Var) s’est engagé à réaliser
trois des actions suggérées
par les éco-parlementaires :
mettre en place le tri du papier
dans les écoles, organiser des
réunions d’information sur les
déchets et réaliser des affiches
dans les lieux accueillant un public jeune.
Rendez-vous dans quelques semaines pour découvrir
le résultat des travaux 2008-2009 !
Pour suivre en direct l’aventure de l’Eco-Parlement
des Jeunes® et apporter votre contribution :
www.ecoparlementdesjeunes.info n
Zoom sur le tri et le recyclage
en Allemagne
L’Allemagne est l’un des premiers pays d’Europe à avoir instauré la responsabilité élargie
du producteur pour les emballages. C’est d’ailleurs l’éco-organisme allemand DSD qui a créé
le logo Point Vert que l’on voit aujourd’hui sur presque tous les emballages d’Europe.
En Allemagne, il n’y a pas un seul organisme s’occupant
des emballages ménagers, mais neuf sociétés différentes !
Et depuis 2003, les éco-organismes sont devenus des
entreprises privées à but lucratif.
L’Allemagne se distingue par une responsabilité élargie du
producteur différente de celle de la France : les écoorganismes passent directement les contrats avec les
opérateurs de collecte et de tri et paient leurs prestations.
Les consignes de tri sont relativement homogènes sur
l’ensemble du territoire. Le verre est généralement trié
en trois fractions : vert, brun et incolore. Cette séparation
reflète les modes de consommation du pays (de nombreuses bières sont par exemple vendues en verre brun,
d’où l’intérêt d’un recyclage spécifique). Les Allemands
ont aussi des conteneurs jaunes, dans lesquels ils mettent
tous les emballages légers (plastiques, métaux, briques).
En outre, tous les types de plastiques sont collectés
sélectivement, ce qui nécessite des moyens techniques
et financiers importants.
On compte seulement 80 centres de tri fortement mécanisés, soit 1 pour 1 million d’habitants, alors qu’il y en a
près de 300 en France, soit 1 pour 200 000 habitants.
Les matériaux triés sont commercialisés par les écoorganismes, qui gardent les recettes ou paient pour le
recyclage. En effet, certaines catégories de matériaux
plastique (pots de yaourt, films plastique) ont toujours
une valeur négative sur le marché allemand.
Parallèlement à la collecte sélective existent des systèmes
de consigne pour les emballages de boissons, qui sont
réutilisés (bouteilles de bière en verre) ou recyclés (bouteilles PET à usage unique).
L’Allemagne affiche de bons résultats en matière de
recyclage, du fait notamment d’une longue expérience
du tri (geste ancré dans les habitudes de la population)
et d’installations performantes.
En revanche, c’est un système coûteux (la contribution
Point Vert versée par les producteurs correspond à près
de 18 €/hab., contre moins de 7 €/hab. en France) et la
multiplication des éco-organismes rend la gestion administrative complexe. n
Il y a peu
d’informations
de proximité
sur le tri
des emballages
En 2001, les ambassadeurs du tri apparaissent
dans le paysage de la collecte sélective.
Un nouveau métier dont l’objectif est d’expliquer
directement à la population, dans les écoles
ou en porte-à-porte, les consignes de tri et de
recyclage. Un dispositif qui a fait ses preuves
depuis...
Le concept d’ambassadeur du tri est né à la fin des années
1990 au Sydom du Jura où des retraités, bénévolement, se
rendaient au domicile de particuliers pour leur expliquer les
consignes du tri. Lors de la création des emplois-jeunes, en
2001, la mission d’ambassadeur du tri est devenue un métier
qu’Eco-Emballages a proposé de financer en partie (l’autre partie
étant prise en charge par l’État).
L’intérêt d’un tel dispositif : le message est plus percutant et
efficace, car il est délivré en face-à-face. Une seule visite d’un
ambassadeur suffit en général pour ancrer les bons réflexes
de tri.
En 2007, les ambassadeurs du tri bénéficient de la création de
contrats aidés (CA/CAE) et passent de 1 500 à 2 300 fin 2008.
Avec l’objectif, à moyen terme, de 3 000 postes.
En plus du soutien financier, Eco-Emballages a mis en place des
modules d’initiation et de perfectionnement (animation scolaire
en lieu public, en habitat collectif...). En 2007 et 2008, plus de
1 200 formations ont ainsi été dispensées.
La présence des ambassadeurs augmente-t-elle la performance
des collectivités en matière de tri ? Oui ! Un exemple : dans le
20e arrondissement de Paris, après le recrutement d’une dizaine
d’ambassadeurs, le taux de refus est passé en quelques mois
de 40 à... 5 % !
Lettre d’information éditée par Eco-Emballages – 44, avenue Georges-Pompidou – BP 306 – 92302 Levallois-Perret Cedex – Tél. : 01 40 89 99 99 –
Rédactrice en chef : Nathalie Schwartz – Conception et réalisation :
– Crédits photo : Photothèque Eco-Emballages, P&G, Euro Rscg, Diepresse.com,
DR – Imprimée sur papier recyclé – Eco-Emballages est certifiée ISO 14001.
4 nnnn La lettre Eco-Emballages – Avril 2009