Évaluation du site
Transcription
Évaluation du site
blogs.rue89.com Date : 01/09/13 Egérie mania Alexandra Klein Pas un mois sans que les grandes marques de cosmétiques ne nous parachutent une nouvelle égérie. Elles sont conviées, parfois, à venir rencontrer des journalistes. Et là, c’est vraiment émouvant de les entendre dire presque sur un ton « off the record » qu’elles adorent le produit pour lequel elles font la pub. Pardon : la promo. S’ils ou elles ont accepté, c’est surtout et avant tout parce que ce parfum, cette gamme, ce maquillage était comme fait pour eux ou elles. Tenez, voyez la pub qui va s’étaler partout cet automne avec Diane Kruger, voisine à Paris de Karl Lagerfeld qu’elle connaît depuis plus de vingt ans, défendant de nouveaux soins Chanel. Bon d’accord sur la vidéo son discours a l’air un chouia trop contraint pour nous faire croire qu’elle vit, travaille et rêve en Chanel. Mais elle a le look qu’il faut donc on va essayer d’y croire. Diane Kruger pour Chanel A vrai dire quand on touche plus de 2 millions comme Kate Moss pour Coco Mademoiselle, 3 millions d’euros comme Clive Owen pour Hypnose et la gamme antirides de Lancôme ou quelque 8 millions comme Nicole Kidman pour le N°5 de la même marque, on imaginerait assez mal qu’ils s’en détournent avec une moue de dégoût. Il y a des arguments qui portent. +17% pour le N°5 porté par Kidman Mais à quoi servent ces fortunes ? Pour les marques il s’agit d’un investissement dont elles attendent évidemment un fort retour. Ça ne marche pas à tous les coups, d’où la nécessité de passer par des agences très spécialisées. Mais quand ça marche les ventes peuvent être décuplées. Évaluation du site Cette section du site d'actualité Rue89 héberge les blogs de la rédaction ainsi que ceux des lecteurs. Les blogs abordent tous les thèmes de l'actualité générale. Cible Grand Public PANEL / 12261010 Dynamisme* : 16 * pages nouvelles en moyenne sur une semaine copyright © 2013, Argus de la presse Tous droits réservés A titre d’exemple pour le N° 5 de Chanel, l’arrivée ponctuelle de Nicole Kidman comme égérie aurait fait grimper les ventes de 17% il y a une dizaine d’années. Mieux vaut que l’égérie soit aimée du public. Autrement les gogos ne fonctionnent pas. Une question de transfert affectif Comment précisément fonctionnent-ils ? Dans le magazine LSA (14 juin 2012) Philippe Jourdan , directeur associé de Promise Inc ., agence de conseil réputée, l’explique : « Parfois, la seule célébrité et l’affection que porte le public envers l’égérie sont prises en compte. Et celles-ci se transfèrent alors de l’égérie vers la marque : “ J’aime l’égérie. L’égérie aime la marque, donc j’aime la marque. ” Mais aujourd’hui, le simple transfert d’affect ne suffit plus. L’analyse doit être plus fine. Les marques peuvent faire des choix plus efficaces en prenant en compte les croyances que véhiculent les égéries ». L’essentiel comme dirait le bon Docteur Freud est le transfert affectif. Du coup exit les top-models tout juste bons à jouer les cintres ambulants sur podium. Etre beau ou belle est une condition nécessaire mais non suffisante. Il faut en plus avoir du charisme et pouvoir incarner la marque. Et l’image de la marque doit pouvoir se nourrir de l’image de la star de sorte que si vous voyez sa photo dans n’importe quel magazine, site web ou reportage télévisé, votre ordinateur de cerveau lui associe consciemment ou inconsciemment la marque qu’elle représente et dont la pub rentre chez vous à toutes les heures et par de multiples canaux. Mais pour ça il faut pouvoir se payer l’égérie suffisamment longtemps. Flops en stock Les plus gros flops concernent les égéries multimarques, celles qui jouent les étoiles filantes et durent « ce que durent les roses, l’espace d’un matin » ou presque. Et celles enfin un peu trop « shocking » dans leur vie personnelle et médiatique. Trop exposés PANEL / 12261010 copyright © 2013, Argus de la presse Tous droits réservés Un Chabal à vos pieds (Pub Urgo) Côté multimarques il ne vous a pas échappé voici trois ou quatre ans qu’on ne pouvait guère se tourner quelque part dans la rue, les magasins ou le métro sans rencontrer le visage viril et carré, genre « bon sauvage » du rugbyman Sébastien Chabal. Tant de marques ont utilisé son image et parfois simultanément, qu’on aurait du mal aujourd’hui à se souvenir à laquelle on pourrait raisonnablement l’identifier : le mâle apprivoisé des parfums Caron ? Le menaçant conseiller de la voiture Seat Altea ? L’homme fort et rassurant des Mutuelles santé Smatis ? La force tranquille du preux chevalier capable de poser délicatement un pansement Urgo sur un pied blessé de princesse ? Le sombre penseur de Poker Star ? Ou plus récemment le joyeux promoteur de la Suisse ? Allez savoir. Avec autant de casquettes même pour une tête imposante, il y a peu de chances que vous vous souveniez d’autre chose que de Sébastien Chabal, rugbyman de son état. Et peu de chances pour que vous ayez retenu toutes les marques qu’il a été chargé de représenter pendant quelques semaines. Pas fréquentables PANEL / 12261010 copyright © 2013, Argus de la presse Tous droits réservés Les longs cils de Kate (Pub Rimmel) Dans le genre multimarques version au féminin : l’incontournable Kate Moss. Il est vrai qu’elle a un physique plus caméléon que notre rugbyman national. N’empêche, représenter Chanel ou Burberry et voir sa photo en train de sniffer de la cocaïne, ça fait désordre. A l’époque les marques qui l’avaient sous contrat ont préféré le rompre. Incohérent Lorsque Guerlain voici quelques années lançait le parfum Insolence, on avait choisi comme égérie Hilary Swank que l’on venait de découvrir dans le film de Clint Eastwood « Million dollar baby » où elle incarnait une catcheuse. PANEL / 12261010 copyright © 2013, Argus de la presse Tous droits réservés Hillary Swank pour Knock out (Guerlain) Etonnante idée pour un parfumeur de choisir une magnifique comédienne au physique plutôt androgyne dont tout le monde se souvenait, au moment du lancement, de son rôle en short et débardeur, suant et se bagarrant. Insolent certes mais pas de quoi mettre KO les fragrances plus subtiles auxquelles Guerlain a habitué ses afficionados. L’insolence du choix n’a pas eu l’effet escompté d’autant que certaines publicités pour ce parfum à la violette, fleur humble et fragile affichait une Hilary Swank limite masculine. PANEL / 12261010 copyright © 2013, Argus de la presse Tous droits réservés