PAYS EMERGENTS – L`actualité de la semaine

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PAYS EMERGENTS – L`actualité de la semaine
Hebdomadaire – N°16/074 – 11 mars 2016
PAYS EMERGENTS – L'actualité de la semaine
Éditorial – Sur quoi s’appuie le populisme en Europe de l’Est ?
Les élections slovaques ont désigné vainqueur le parti social-démocrate, mais sans majorité
absolue, et le Premier ministre Robert FICO doit donc entamer son troisième mandat avec une
coalition. Ces élections révèlent à la fois une grande fragmentation politique, un glissement vers la
droite nationaliste et l’arrivée de nouveaux acteurs hostiles à l’Europe. En tout, huit partis rentrent au
gouvernement dont cinq eurosceptiques et le parti d’extrême droite appartient aussi à la coalition.
Enfin, un groupe xénophobe dirigé par un homme d’affaires arrive à obtenir les 5% de votes pour
siéger au parlement. Ce panorama politique se dessine à un moment symbolique car Bratislava
prendra la présidence du conseil de l’UE en juillet. Comment les Slovaques en sont-ils arrivés là ?
D’une part, la campagne électorale de Robert FICO a été ponctuée de discours agressifs contre
l’accueil des migrants sur fond de sécurité nationale. Il condamne à la fois les politiques de quotas
ainsi que l’accueil des peuples musulmans dans un pays à majorité chrétienne. Ces discours ont
ouvert un large chemin aux partis d’extrême droite.
D’autre part, la réussite économique montrée en exemple lors de la crise grecque cache son revers
de médaille. Derrière une croissance du PIB de 4%, un chômage en baisse et une faible dette, les
Slovaques sont confrontés à de fortes inégalités régionales. Le revenu par habitant varie de 45% à
85% de la moyenne européenne. Le taux de chômage fluctue du simple au triple, atteignant parfois
30%. Les services publics, notamment la santé et l’éducation, manquent d’investissements. En
sensibilisant l’opinion publique, les grèves des professeurs et du personnel médical ont donc gonflé
les votes eurosceptiques… Mais surtout, l’intégration européenne a produit le paradoxe suivant : la
politique d’austérité a été efficace pour la croissance mais elle a produit des inégalités. C’est ce que
révèlent les évolutions politiques. Elles nous rappellent
qu’il y a une grande différence entre croissance et Les faits marquants de la semaine
développement.
Hongrie : Encore moins de transparence. Les
limites du capitalisme d’Etat en Belarus,
Turkménistan, Ouzbékistan… Les nouveaux
attentats terroristes assombrissent encore plus
l’économie de la Tunisie. Nigeria : Refonte de la
structure de la
Nigerian National Petroleum
Corporation. La croissance avant tout en Chine.
Brésil – L'ancien président Lula inculpé pour
blanchiment. La taxe sur les sodas est
principalement un succès fiscal au Mexique.
Un autre phénomène interroge en regardant la
prédominance des partis eurosceptiques. Quelles sont les
valeurs communes européennes et comment sont-elles
partagées ? Le sentiment que les pays de l’Est se
montrent opportunistes en profitant des aides de l’UE
jusqu’à financer des projets de barbelés contre les
migrants heurte les sensibilités à l’Ouest. Mais c’est le
résultat d’un vide de réflexion pour aboutir à des
propositions respectant la dignité humaine. Non
seulement, l’Europe manque d’outils pour travailler ensemble mais elle se heurte à des divergences
de mentalités, issues des histoires diverses et parfois très douloureuses des pays d’Europe centrale,
qui ont longtemps vu leurs frontières se déplacer au gré des intérêts des grandes puissances. La
crise migratoire actuelle réveille ces angoisses nationalistes basées sur une peur ancienne.
Les virages politiques et constitutionnels de la Hongrie et dans une moindre mesure de la Pologne
ont déjà montré l’efficacité de ces discours. Les élections slovaques montrent à quel point le
populisme n’est pas lié uniquement à l’économie, mais qu’il a des ressorts politiques profonds et des
méthodes efficaces, face auxquelles l’implication des citoyens sera une des clés de la sauvegarde
de la démocratie.
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Pays émergents : L'actualité de la semaine
Europe centrale et orientale, Asie centrale
 Belarus, Turkménistan, Ouzbékistan, et les autres – Les limites du capitalisme d’Etat
Le Belarus est sur le point de connaître une
nouvelle crise de la dette. Ses réserves ne
sont plus qu’à 1,5 mois d’importations et ne
couvrent plus le service de la dette pour
2016. Le problème de liquidité va se
matérialiser si le pays ne trouve pas d’aide (il
en trouvera à Moscou), mais la solvabilité
n’est pas bonne non plus, les stocks de dette
se sont accrus : la dette extérieure totale est
passée de 25% du PIB en 2008 à 72%
aujourd’hui, dont 32% à court terme. La dette
publique est à 50% du PIB (22 en 2009) mais
c’est beaucoup trop pour un pays sans
réserves, et elle est à 67% en devises, or le
rouble belarus (en taux flexible depuis juin
2015) s’est déprécié de 56% contre dollar
l’an dernier. A cela, il faut ajouter une forte
dollarisation bancaire (60%) qui accroit la
vulnérabilité du Belarus au risque de change.
Que s’est-il passé ? Evidemment, l’effet de la
crise russe (la récession à Minsk aurait été de
3,9% en 2015) qui a pesé sur la production
industrielle, mais aussi sur les exportations, la
dépréciation du rouble russe ayant réduit la
compétitivité
des
exportations.
Plus
profondément quelles sont les causes de ces
crises de change et de liquidité tous les trois
ans ? En fait, ce pays continue à fonctionner de
façon soviétique (le plus mal classé dans
l’indicateur de transition de la BERD) :
insuffisance des privatisations et surtout
subventionnement de l’économie par l’État (qui
se voit dans la dette « quasi fiscale ») et les
entreprises publiques. Ainsi, la bulle de crédit
de 2014 est liée à un programme de « prêts
directs » subventionnés, qui représentent 45%
du total des crédits. A cela, ajoutons
l’insuffisance
d’investissements
et
d’infrastructures qui pèsent sur la croissance à
long terme. Mais sur ce socle non réformé
d’économie administrée se sont greffés des
éléments d’ouverture (des financements
externes, soit par le FMI, soit par le marché, et
à présent par les Russes) et d’économie de
marché, qui n’ont fait que complexifier la
situation, en créant des cycles de croissance,
appuyés sur des crédits qui entretiennent la
consommation, les importations, les déficits
externes, la dette… et qui, au final, se
terminent en crise de change.
Ce qui est en jeu, donc, dans ce pays
comme dans d’autres de la région, c’est la
transition qui n’a pas été faite, ni
économiquement, ni politiquement. Et le
ralentissement russe est en train de révéler
les dysfonctionnements de ces économies,
masqués jusqu’alors par une liquidité
extérieure, des cycles de crédits internes, ou
par des effets de rente. Le canal de
transmission de la crise est le taux de
change, mais il montre le caractère intenable
de ces modèles de croissance où l’Etat a une
place centrale, mais n’a pas stimulé
l’investissement ni la compétitivité industrielle
et les exportations, seule façon, au fond, de
faire vivre un capitalisme d’Etat…
 Commentaire – Avec des différences selon que le pays soit producteur d’énergie ou non,
la crise Belarus renvoie aux difficultés de l’Asie centrale, dont les économies sont un
mélange de systèmes administrés et de libéralisation mal régulée. Ainsi le Turkménistan,
malgré la croissance de son PIB et la mise en activité des gazoducs vers la Chine, connaît
une crise de change larvée qui peut conduire à une dévaluation. En Ouzbékistan, le taux de
change parallèle s’envole. Boycotté pour l’emploi forcé dans la récolte de coton, le pays reste
très dépendant des revenus des travailleurs en Russie, qui représentaient 16% du PIB en
2014, et qui ont chuté de 56% en 2015. Et que dire du Tadjikistan, où la dépendance par
rapport aux revenus des travailleurs à l’étranger est la plus forte du monde (50% du PIB), la
liquidité exsangue, le secteur bancaire grevé de créances douteuses…
Une dernière question face à toutes ces crises : pour les pays les plus en difficulté (Belarus,
Tadjikistan…), il faut trouver une aide financière. Après 2009, le FMI avait répondu, mais ses
aides n’ont servi à rien, voire ont accru le problème, en apportant des liquidités à des pays
non réformés. Le FMI semble vouloir rompre avec cela, et les négociations sont au point mort
avec Minsk. La Russie prend le relais (avec le fonds de stabilisation et de développement
eurasien), mais avec une conditionnalité particulière : pas d’ingérence économique mais une
coopération militaire. On peut se demander si les Russes auront les moyens de cette
politique de soutien, et jusqu’à quand ? La politique eurasienne de Poutine est-elle un ballon
de survie, qui permet d’articuler un discours de politique étrangère, ou bien cela peut-il mener
à des synergies de zone ? A ce jour, nous sommes sceptiques, très sceptiques.
N°16/074 – 11 mars 2016
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Pays émergents : L'actualité de la semaine
 Hongrie – Encore moins de transparence
Le gouvernement hongrois a proposé au
parlement un amendement à la loi sur la
Banque centrale hongroise. La proposition
consiste à limiter l’accès public aux données
relatives aux entreprises détenues par la
Banque centrale hongroise. On retrouve
dans cette liste le Budapest Stock Exchange
ainsi que six fondations d’éducation créées
par Victor Orban et dotées d’environ un
milliard de dollars de fonds propres soit 0,8%
du PIB hongrois. Avec cette loi, les fonds
versés à ces entreprises ne sont plus
considérés comme des fonds publics et ne
devraient plus être soumis à des obligations
d’informations publiques. L’opposition au
gouvernement Orban voit dans cette loi un
moyen de cacher la corruption et faire
entrave à la transparence de l’information sur
les fonds publics. Hier, le président hongrois
Janos Ader, un allié du premier ministre, a
demandé à la Cour constitutionnelle de
statuer sur la conformité constitutionnelle du
texte de loi. Le président hongrois dont le
rôle est plutôt symbolique, a rarement utilisé
son pouvoir de refus de signature. Il montre
ainsi son désaccord avec la politique de
Victor Orban.
 Commentaire – Ce n’est pas la première fois que la Banque centrale hongroise fait l’objet
de nouvelles réglementations. Le gouvernement de Victor Orban s’est déjà imposé en 2012
en affaiblissant l’indépendance de l’institution. Ses démarches lui ont valu beaucoup de
tensions avec l’UE sans pour autant aboutir à des sanctions significatives. A l’heure où la
BCE impose plus de réglementations au système bancaire européen pour renforcer la
transparence, la Hongrie décide de faire l’inverse. Certes, la Hongrie n’est pas dans la zone
euro mais cet amendement l’éloigne encore plus des critères pour y entrer. Nous avions par
ailleurs remarqué en 2013 la surprenante réduction en volume et en qualité des rapports de
stabilité financière publiés par la Banque centrale hongroise. Le constat de 2016 confirme
cette tendance avec en prime une volonté institutionnelle de rendre plus opaque la gestion
des fonds publics et du système bancaire.
Kazakhstan – L’appréciation de Moody’s.
Le dernier rapport de l’agence confirme le
changement de cycle dans ce pays.
Remarquons que, dans les appréciations
négatives pour le rating (aux côtés de la
faiblesse institutionnelle et de la succession
présidentielle), un critère a pris de
l’importance : la part élevée de l’endettement
en devise. Cet argument existait à peine
quand la monnaie était stable, la situation est
différente avec la crise de change.
Pourquoi parler de changement de cycle ?
D’abord, à cause du faible taux de
croissance du PIB (1% prévu en 2016, contre
6% en 2013…), mais aussi, à cause du
budget et des comptes externes : le
Kazakhstan est désormais un pays en
double déficit, et il est même en rouge sur le
solde primaire du budget. De plus, la
dollarisation s’est accrue (70% des dépôts),
la profitabilité des banques se dégrade et les
créances douteuses sont toujours élevées.
 Commentaire – Reste un chiffre dont il
va falloir suivre les évolutions : celui de la
dette publique. Elle est passée de 11% en
2010 à 24,8% en 2015 et devrait toucher
les 28% d’ici deux ans. A vrai dire, cela
n’a rien d’inquiétant, on est loin des seuils
d’alerte. Mais il révèle quelque chose : on
est en train de sortir d’une période où ce
genre de pays pétrolier n’était pas
endetté, ce qui était le socle des ratings.
Ils le sont encore peu, mais la tendance
est là : on est entré dans un cycle de réendettement public, qui est la vraie
réponse à la baisse des prix de l’énergie.
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Pays émergents : L'actualité de la semaine
Afrique du Nord, Moyen-Orient
 Tunisie – Un nouvel attentat terroriste assombrit encore plus l’économie du pays
La Tunisie vient de vivre un nouvel épisode
terroriste par les attaques de Daech-Libye
sur une ville frontalière (Ben Guerdane),
événement qui suit de peu les attentats de
Sousse et de Tunis. En 2015, l’impact sur les
recettes touristiques a été fort et la chute des
exportations de services est estimée à 20%.
En conséquence, la croissance du PIB a
fortement décéléré de 2,3% en 2014 à 0,8%
en 2015. En 2016, un très léger rebond ne
devrait pas excéder 1,5%. Les ajustements
macroéconomiques seront retardés.
 Commentaire – Malgré des mesures sécuritaires renforcées à la frontière libyenne
(tranchées et surveillance militaire), la détérioration de l’environnement va fragiliser un peu
plus l’un des principaux piliers de l’économie qu’est le tourisme. Selon les données récentes,
les réservations de touristes européens pour la saison 2016 sont en forte chute (40% environ
par rapport à 2015, une année déjà très médiocre). Outre l’impact sur l’activité, la chute des
recettes touristiques prive le pays de recettes en devises nécessaires à l’équilibre de son
compte courant. Le déficit de ce dernier devrait donc excéder le niveau très élevé de 9% du
PIB en 2015 et 2016. Ceci va rendre également plus compliqué le respect des conditionnalités du FMI qui a porté son soutien financier à 2,8 milliards US$, soit 6,4% du PIB.
Liban – Le Hezbollah sous la pression de
Riyad. Les pays du Golfe, en grande partie
menés par l’Arabie saoudite, ont mis le
Hezbollah libanais, organisation soutenue
par l’Iran, sur la liste des organisations
terroristes et prennent des mesures de
rétorsion envers le Liban (baisse du soutien
financier, freins aux frontières). L’Iran estime
que ce mouvement met en danger la stabilité
du pays. Le Hezbollah appelle à la guerre
sainte… Les pays occidentaux s’inquiètent.
celle-ci, est stable à 140 Mds d’EGP depuis
trois trimestres.
Egypte : transferts des émigrés
160
Mds EGP (cumul 12m)
140
25
Mds USD (cumul 12m)
20
120
100
15
80
10
60
40
5
20
 Commentaire – Ceci va contribuer à
exacerber les tensions entre chiites et
sunnites mais plutôt en dehors du Liban
où l’appartenance nationale est sans
doute plus forte que les différences
confessionnelles. La meilleure réponse du
Liban serait certainement l’organisation
d’élections législatives, trop longtemps
différées, et la désignation d’un président.
Mais l’impasse politique actuelle rend peu
probable cette évolution.
Egypte – Transferts des émigrés élevés
en livre égyptienne, mais pénurie de
devises persistante. Les transferts des
émigrés égyptiens (en grande partie en
provenance des pays pétroliers du Golfe) ont
atteint 4,4 Mds USD au troisième trimestre
2015. En légère baisse par rapport aux six
trimestres précédents où ils avaient atteint
4,9 Mds US$ en moyenne. Le cumul sur un
an atteint toutefois 18,9 Mds USD, en baisse
de 4% par rapport à son pic de mi-2015. Le
montant en livre, en raison de la faiblesse de
0
Q1
2002
Q1
2004
source : BCE,
Crédit agricole
Q1
2006
Q1
2008
Q1
2010
en mds livres
Q1
2012
Q1
2014
0
Q1
2016
en mds USD
 Commentaire – Le montant des
transferts est essentiel pour l’économie du
pays puisqu’il représente 7,5% du PIB
égyptien de 2015. Sans eux, le déficit du
compte courant aurait dépassé les 10%
du PIB en 2015, au lieu de 3,5%. Ils ont
ainsi contribué à soutenir une livre très
affectée en 2015 par la faiblesse des
réserves en devises et ce malgré les
aides externes. Mais surtout, leur impact
social est important, par leur soutien à la
consommation et dans une moindre
mesure à la construction de logement. En
revanche, ce montant est insuffisant pour
éviter une pénurie de devises dans le
pays où l’épuisement des réserves de
change devient préoccupant. Les autorités essaient d’éviter un recours au FMI
et viennent de recevoir une nouvelle aide
externe de la Chine de 700 M US$.
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Pays émergents : L'actualité de la semaine
Afrique sub-saharienne
 Nigeria – Refonte de la structure de la NNPC
Serait-ce la fin (tant attendue) de la Nigerian
National Petroleum Corporation ? Difficile de
répondre par l’affirmative mais le gouvernement de Muhammadu Buhari semble prêt
à réformer l’entreprise publique dans un
contexte de prix bas du pétrole, d’une
corruption systémique et de comptes financiers
déficitaires (1,36 milliard de dollars de pertes
en 2015). Le ministre d’Etat du pétrole a
annoncé cette semaine la création de sept
entités opérationnelles distinctes réparties sur
l’ensemble de la chaîne de production
pétrolière.
L’économie nigériane, bien qu’avec une base
productive relativement diversifiée, est
demeurée dépendante du secteur pétrolier
(environ 10% du PIB). Sur le plan
commercial tout d’abord puisque 90% des
exportations sont constitués de pétrole.
La dépendance est également forte sur le
plan fiscal, puisque les revenus pétroliers ont
représenté sur la décennie passée près des
trois quarts des revenus de l’Etat fédéral.
Avec la baisse des revenus pétroliers, le
budget de l’Etat fédéral devrait être
progressivement dominé par les recettes
non-pétrolières dès 2016 (cet ajustement
étant possible par le faible poids des
prélèvements fiscaux fédéraux : 3% du PIB).
Nigeria : revenus du gouvernement
fédéral et pétrole
milliards de
Nairas
5000
$/baril
150
4000
100
3000
2000
50
1000
0
0
2012
2013
2014
2015e
2016p
Revenu non-pétrolier
Revenu pétrolier
Cours du baril de pétrole (moy.ann)
Sources : Centrale Bank of Nigeira, Institute of International
Finance, CA S.A.
 Commentaire – Il y un an, le candidat M.Buhari avait fait de la réforme du secteur pétrolier
un axe de campagne présidentielle. Aujourd’hui au pouvoir, il peut profiter d’une conjoncture
« favorable » à la restructuration du secteur. Car la NNPC est notoirement connue pour son
opacité et son inefficacité. Rappelons, entre autres, que le management de la compagnie a
été accusé en 2014 d’avoir détourné vingt milliards de dollars, et que le cabinet d’audit PwC
a révélé qu’1,5 milliard de dollars n’étaient pas réconciliés dans les comptes financiers.
Mais le problème pétrolier n’est pas seulement celui du détournement de la rente. Le sousinvestissement, les vols et les attaques récurrentes sur les pipelines conduisent à une
stagnation de la production. Ainsi, la production pétrolière oscille depuis vingt ans autour de
2,3 millions de baril par jour et les infrastructures sont vieillissantes. En aval de la chaîne de
valeur, rappelons également que le pays, qui ne raffine que 20% de sa production pétrolière,
est importateur de produits pétroliers raffinés et que le taux d’utilisation des capacités de
raffinage n’est que de 20%…
Sur le papier, la solution de scinder la NNPC en entités juridiquement responsables semble
donc attractive. Reste désormais à suivre dans les semaines à venir la mise en place
concrète du projet et si l’autre grand chantier pétrolier (l’adoption de la Petroleum Industry
Bill) va aboutir sous le mandat de M.Buhari. Cette refonte de la NNPC est néanmoins un pas
dans la bonne direction pour un assainissement du secteur pétrolier.
Tanzanie – Croissance économique stable.
L’économie du second pays le plus peuplé
d’Afrique de l’Est (47 millions d’habitants)
devrait croître à un rythme important en 2016
(près de 7% de croissance, proche des
résultats de 2015). Les indicateurs
macroéconomiques sont assez positifs.
Auparavant problématique, l’inflation est
aujourd’hui en décélération et a atteint 5,6%
a/a. Le déficit public (estimé à 4,2% du PIB
par le FMI) est en voie de résorption et de ce
fait, la dette publique devrait se stabiliser
autour de 40% du PIB. Sur le plan extérieur,
le déficit courant a dépassé les 8% du PIB
mais ce dernier est intégralement financé par
les investissements étrangers.
 Commentaire – A l’instar de la plupart
des pays d’Afrique de l’Est, les
perspectives pour la Tanzanie sont
bonnes. Le cadre politique stable et la
diversification de l’économie dotent le
pays d’une forte capacité de résilience.
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Pays émergents : L'actualité de la semaine
Asie
 Chine – La croissance avant tout
L'Assemblée nationale populaire (ANP) s’est
ouverte samedi dernier, 5 mars. Comme
chaque année, à peu près à cette même
époque, environ trois mille délégués du PCC
venus de tout le pays se rassemblent au palais
de l'Assemblée du Peuple une quinzaine de
jours durant pour approuver un ensemble de
lois proposées par le gouvernement.
C'est aussi à cette occasion, lors du discours
inaugural, que Pékin présente son objectif de
croissance, son policy-mix et les grands axes
de sa politique économique pour l'année en
cours. Ainsi, entre 6,5% et 7% pour le premier
(en 2016). Puis un déficit budgétaire fixé à 3%
du PIB ; avec, dans les grandes lignes, à la fois
une hausse des dépenses, notamment
d’infrastructures (chemins de fer, routes,
urbanisation), et une baisse des impôts et
taxes pesant sur les entreprises et les
ménages. L'inflation, elle, est ciblée à 3% ;
avec une progression de la masse monétaire
(M2) de 13%. Quant au yuan, il sera maintenu
« généralement stable », mais « à un niveau
approprié et équilibré »... Côté mesures
structurelles, les efforts à court terme semblent
se concentrer sur la poursuite de la réforme du
système
financier,
la
réduction
des
surcapacités de production, en particulier dans
l’acier et le charbon, la réforme des entreprises
publiques et celle de la fiscalité.
Les dirigeants chinois en ont aussi profité
pour réaffirmer les principaux axes du
13e plan quinquennal présenté en fin d'année
dernière ; avec l’idée de faire transiter
l’économie vers un nouveau modèle de
croissance, une croissance tirée par la
consommation, portée par l’innovation et les
services, verte, inclusive. Et pour préciser la
croissance moyenne attendue d’ici 2020 (ce
qu'ils n'avaient pas fait en octobre dernier),
au moins égale à 6,5% ou le minimum requis
pour amener le PIB à plus de 16 000 Mds
USD à cet horizon (soit plus de 10 000 USD
par habitant) et ainsi permettre à la Chine de
passer par-dessus la trappe des pays à
revenu intermédiaire.
 Commentaire – L'événement était attendu après les faux pas des derniers mois
(notamment la gestion fébrile de l'agitation boursière du début d'année) et les erreurs de
communication (en particulier sur la politique de change) des dirigeants chinois, sur fond de
ralentissement de la croissance. De quoi y voir plus clair et envisager l'avenir à court/moyen
terme avec plus de sérénité ?
Plusieurs commentaires, tous liés. L'accent semble assez clairement mis sur la croissance ; et
d’ailleurs pas uniquement en 2016, mais aussi les quatre années suivantes. Vraisemblablement,
Pékin n’acceptera pas une dynamique du PIB inférieure à 6,5%. Les dirigeants chinois devraient
même faire le nécessaire pour qu'elle soit plus proche de 7% cette année. Ensuite, alors que les
pressions baissières sur l'activité sont fortes, la façon dont Pékin compte atteindre son objectif de
croissance 2016 interroge. Il y a certes des mesures susceptibles de stimuler le développement
des services, de favoriser la création d'emplois dans ce secteur et de soutenir la consommation
des ménages. Mais le coup de pouce budgétaire, tel que présenté sur le papier, paraît plutôt
modeste. Tout comme le coup de pouce monétaire. Et l'impression finalement que Pékin pourrait
être contraint d'ajuster son policy-mix en cours de route... au risque de perturber la lisibilité de sa
politique économique et, in fine, d’affecter sa crédibilité. Par ailleurs, la politique de change reste
floue et laisse la place à un ajustement (discrétionnaire) du yuan si nécessaire. Enfin, difficile de
ne pas noter des contradictions entre l’apparent impératif de croissance et le nécessaire
rééquilibrage de l’économie (sur un trend de croissance plus soutenable) ; le premier suppose un
interventionnisme actif de l'État afin de contrôler le cycle économique, le second plus de place
laissée aux forces du marché. D’où, sans doute, ces coupes dans les surcapacités industrielles
programmées d’ici 2020 a priori insuffisantes, celles-ci ayant des répercussions négatives sur la
dynamique de l’économie et sur l’emploi. Lorsque la politique monétaire envisagée cette année
devrait conduire à une hausse de l'endettement domestique, pourtant de plus en plus difficile à
soutenir et appelant tôt ou tard à un deleveraging. Il ne s'agit pas, là, de douter de la volonté de
Pékin à reformer l'économie, mais de la possibilité de le faire sans sacrifier l'objectif de
croissance.
Bref, la croissance avant tout, un policy-mix qui demandera peut-être à être ajusté, une
politique de change toujours difficile à cerner, et des incompatibilités avec la nécessaire
transition vers un nouveau modèle de développement. Cette ANP n’offre finalement pas
beaucoup plus de visibilité (sur la trajectoire à court/moyen terme de l’économie chinoise).
Sans compter ces dissensions apparues entre certains dirigeants locaux et Pékin…
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Pays émergents : L'actualité de la semaine
Amérique latine
 Brésil – L'ancien président Lula inculpé pour blanchiment
Lula est accusé d'être le propriétaire réel
d'un appartement de luxe construit par le
groupe OAS dans la ville balnéaire de
Guaruja. Il avait déjà été brièvement arrêté la
semaine dernière pour être interrogé par un
juge dans le cadre de l'affaire Petrobras. Il
avait été relâché le jour même. Par ailleurs,
la Cour suprême a (par 10 votes à 0 !)
autorisé l'inculpation pour corruption du
président de la Chambre des députés,
Eduardo Cunha.
 Commentaire – Il devient très difficile d'évaluer le flot d'informations rendues publiques
dans les affaires de corruption brésiliennes. Les juges utilisent systématiquement les fuites
dans des médias largement d'opposition et la détention provisoire pour augmenter la
pression sur les accusés. La brève détention de Lula, qui faisait suite aux dénonciations d'un
député PT actuellement détenu, avait d'ailleurs été critiquée par beaucoup de juristes, y
compris d'opposition. Mais il est devenu tout aussi clair que le PT a accepté d'énormes
compromissions avec des entreprises brésiliennes, échangeant des faveurs politiques contre
des financements (du parti, mais aussi très probablement privés). La panique du parti
apparaît dans le fait qu'il est maintenant question de nommer Lula au gouvernement pour
que son cas soit retiré aux juges ordinaires et transféré à la Cour suprême.
Brésil – Légère baisse de l'inflation.
L'inflation brésilienne a commencé en février
à ralentir, pour la première fois de manière
significative depuis janvier 2014. Cela est dû
à la forte baisse de l'inflation sur les prix
régulés (énergie, transports...), à 14,9% a/a
en février contre 17,2% en janvier.
Brésil : prix à la consommation
20
a/a, %
15
10
5
0
2014
2015
prix à la conso. (IPCA)
services
2016
alimentation
prix régulés
source : IBGE
 Commentaire – La mauvaise nouvelle
est que l'inflation sur les prix alimentaires
continue à accélérer (+13,2% a/a en
février). Sa modération est une condition
préalable à une baisse des taux... et du
fardeau des intérêts pour le budget.
Pérou – Le principal concurrent de Keiko
Fujimori finalement écarté. Le Tribunal
électoral national a finalement refusé, par
3 voix contre 2, à Julio Gúzman le droit de se
présenter à l'élection présidentielle du 10 avril.
Le tribunal estime que le parti au nom duquel il
se présente a violé ses propres statuts en
soutenant la candidature de Julio Gúzman.
 Commentaire – Sauf retournement
maintenant très improbable, Keiko
Fujimori sera la prochaine présidente du
Pérou. Il reste à voir si elle sera élue au
1er tour. Elle mènera très probablement
une politique économique orthodoxe et
prudente. Son père Alberto Fujimori avait
réussi à terrasser l'hyperinflation péruvienne au début des années 90.
Venezuela – Nouveau(x) taux de change.
La Banque centrale vénézuélienne a annoncé la mise en place d'un nouveau système
de taux de change. Les importations
"essentielles" se feront à un taux de change
"protégé" (le "Dipro") de 10 VEB/USD. Pour
les autres transactions, le taux de change (le
"Dicom") sera flottant, et est actuellement
coté à 206 VEB/USD. PDVSA devrait être
autorisé à vendre une partie significative de
ses recettes à ce second taux.
 Commentaire – Le système de double
taux de change a pourtant déjà prouvé sa
non viabilité. Il a surtout été une source
aisée de profits pour ceux qui étaient en
mesure d'accéder à des USD acquis au
taux le plus favorable. Rappelons enfin que
le taux "parallèle" ou "noir" se situe entre
600 et 700 VEB/USD, encore bien loin du
nouveau taux "commercial". Et versons une
larme pour le pauvre statisticien : entre ces
multiples taux de change et une inflation
inconnue (180% ? 250% ?), il est
aujourd'hui impossible d'évaluer le PIB
vénézuélien en USD courants.
N°16/074 – 11 mars 2016
-7 -
Pays émergents : L'actualité de la semaine
Agriculture & agro-industrie
Mexique – La taxe sur les sodas est
principalement un succès fiscal. En 2014,
le Mexique a mis en place une taxe d’un
peso par litre sur les boissons contenant des
sucres
ajoutés,
conduisant
à
une
augmentation moyenne de 10% du prix
consommateur. Cette mesure s’est traduite
selon les autorités, par une baisse de 6% de
la consommation en moyenne en 2014,
concernant tous les niveaux socioéconomiques et de 17% chez les plus
défavorisés, population comportant aussi la
plus forte proportion d’individus atteints
d’obésité.
 Commentaire – La taxe sur les sodas
dépasse les prévisions gouvernementales
avec 18,3 milliards de pesos encaissés en
2014 et 21,4 milliards de pesos en 2015
pour 18,3 milliards de pesos budgétés.
Selon Nielsen, le marché mexicain des
sodas aurait encore progressé de 6% en
2015 à 126,8 Mds MXN. Dans le détail,
les sodas à faible teneur en sucre qui
avaient progressé de 5% en 2014, ont
reculé de 2% l’année suivante, les colas
standards après avoir reculé de 3% en
2014, ont progressé de 3%. Les prix
consommateurs sont aujourd’hui plus
élevés qu’avant la taxation, alors que les
volumes ont retrouvé les niveaux d’avanttaxe. La baisse des volumes de 0,39% est
infinitésimale. La mesure a cependant eu
le mérite de créer une rupture dans les
habitudes alimentaires en mettant un
coup de frein sur la consommation des
boissons sucrées des Mexicains.
Inde, Indonésie, Philippines – Les
gouvernements réfléchissent aussi à
taxer les boissons sucrées. En 2015, la
consommation de boissons gazeuses a
augmenté de 9% en Inde contre 1% dans le
monde et devrait progresser encore de 8,5%
selon les prévisions d’Euromonitor. Le
marché indien des sodas est évalué à
2,8 Mds USD. Le ministre des Finances
indique que la taxation des boissons
gazeuses et des eaux embouteillées pourrait
passer de 18% à 21%.
En Indonésie et aux Philippines, face à la
croissance de la consommation des boissons
sucrées très soutenue sur les cinq dernières
années, les autorités gouvernementales
étudient également les possibilités de taxer
les sodas.
 Commentaire – Pour des motifs de
santé publique au nom de la lutte contre
l’obésité, plusieurs ministres des Finances
semblent inspirés par la réussite de la
taxe soda instaurée au Mexique.
L’industrie des boissons représentée par
l’Indian Beverage Association (IBA), dont
les trois principaux acteurs sont CocaCola, Pepsi et Bisleri, s’alarme de cette
perspective. Alors que la croissance des
ventes de boissons sucrées ralentit déjà à
moins de 4% en 2015 selon l’IBA, cette
mesure pourrait entraîner de possibles
fermetures d’usine. Coca-Cola India a
déjà dû arrêter trois de ses 57 usines
d’embouteillage,
dont
une
pour
surexploitation de la nappe phréatique.
Coca-Cola qui emploie en Inde près de
25 000 personnes, envisage d’investir
près de 5 Mds USD d'ici à 2020 afin
d'augmenter sa production pour viser la
classe moyenne grandissante.
N°16/074 – 11 mars 2016
-8 -
Pays émergents : L'actualité de la semaine
Tendances à suivre
Spreads sur les émissions souveraines
750
Devises émergentes
130
pdb
/USD
120
650
110
550
100
450
90
350
80
250
70
150
mars-15
juin-15
Afrique
Asie
Moyen-Orient
sept.-15
déc.-15
Amérique latine
Europe centrale
Source : JP Morgan
début de période = 100
60
mars-15
juin-15
sept.-15
real brésilien
roupie indienne
rand sud-africain
Source : WM/Reuters
Coût du fret
déc.-15
rouble russe
yuan chinois
peso mexicain
Pétrole
70
1 300
USD/pts
1 100
60
900
50
700
40
500
30
300
100
mars-15
juin-15
sept.-15
USD/baril
20
mars-15
juin-15
déc.-15
sept.-15
Source : ICIS Pricing,
Brent
WTI
Baltic dry index
Source : Baltic Exchange
Baltic dry index : indice de référence pour le prix du
transport maritime en vrac de matières sèches.
déc.-15
Brent : pétrole de Mer du Nord, et qualité de référence
pour fixer le cours du brut.
WTI - West Texas Intermediate : (autre) qualité de
référence pour fixer le prix du pétrole brut.
Métaux
Agriculture
80
6 500
6,5
USD/M t
6,0
USD/pts
USD/
bushel
390
380
70
6 000
5,5
370
60
5 500
5,0
360
50
5 000
4,5
350
4,0
340
40
4 500
3,5
330
USD/M t
30
mars-15
juin-15
4 000
sept.-15
déc.-15
Minerai de fer
Cuivre (dr.)
e
e
Minerai de fer : Brésil et Inde = 2 et 3 exportateurs
mondiaux, et un indicateur pertinent pour suivre la
demande (et la production) chinoise d'acier.
Cuivre : métal de référence.
3,0
mars-15
juin-15
Source : USDA,
Source : Steel Home, LME
320
sept.-15
déc.-15
SRW
CRB foodstuffs index (dr.)
SRW : Soft Red Winter Wheat de Kansas City, qualité de
référence pour fixer le prix du blé.
CRB foodstuffs index : indice synthétique de l'évolution
des cours de dix produits alimentaires calculé par le
Commodity Research Bureau.
N°16/074 – 11 mars 2016
-9 -
Pays émergents : L'actualité de la semaine
Scénario économique du Groupe Crédit Agricole S.A.
PIB (a/a,%)
Inflation (a/a,%)
Balance courante (%duPIB)
2015
2016
2017
2015
2016
2017
2015
2016
2017
Etats-Unis
2,4
2,1
2,2
0,1
1,1
2,0
-2,6
-2,9
-3,4
Japon
0,5
0,7
0,8
0,8
0,5
1,8
3,3
3,7
3,6
Zoneeuro
1,5
1,6
1,6
0,0
0,3
1,4
2,8
2,7
2,6
Allemagne
1,5
1,7
1,6
0,1
0,2
1,6
7,7
7,7
7,6
France
1,1
1,2
1,4
0,1
0,5
1,1
-0,6
-0,8
-0,8
Italie
0,7
1,3
1,2
0,1
0,5
1,3
1,6
1,5
1,9
Espagne
3,2
2,7
2,1
-0,6
-0,3
1,2
1,5
1,3
1,4
Pays-Bas
1,9
1,9
2,1
0,2
0,7
1,6
10,7
10,0
10,5
Royaume-Uni
2,2
2,1
2,3
0,0
0,7
1,7
-4,4
-4,2
-3,8
Canada
1,1
1,9
2,1
1,2
1,8
2,0
-3,3
-2,7
-2,0
Australie
2,4
2,9
3,1
1,8
2,6
2,4
-4,0
-4,1
-3,3
Suisse
0,7
1,1
1,4
-1,0
-0,4
0,2
7,2
7,4
7,5
6,1
6,0
6,2
2,4
2,5
2,9
2,6
2,1
1,6
Chine
6,8
6,5
6,5
1,4
1,4
1,8
2,8
2,4
2,0
Inde
7,5
7,6
7,8
4,9
5,3
5,3
-1,1
-1,6
-2,1
Corée du Sud
2,6
3,0
3,2
0,7
1,5
2,5
7,9
7,0
6,0
Amérique latine
-0,7
-0,6
1,7
14,3
12,1
7,0
-2,6
-1,9
-2,2
Brésil
-3,2
-3,8
-0,5
9,0
8,5
6,5
-3,6
-2,1
-1,9
Mexique
2,5
2,7
3,0
2,7
3,1
3,2
-2,0
-2,2
-2,4
-0,5
1,1
2,1
11,0
6,4
5,4
1,8
0,8
0,8
Russie
-3,7
-0,7
1,2
15,6
8,1
6,5
5,8
3,6
3,4
Turquie
3,8
3,0
3,0
7,7
8,0
7,0
-4,5
-4,8
-4,8
Pologne
3,6
2,9
3,1
-0,9
-0,3
1,2
-0,1
-1,0
-1,5
2,6
3,1
3,4
6,4
6,3
5,7
-2,7
-2,3
-0,5
Arabie Saoudite
3,0
1,5
1,9
2,3
2,5
2,9
-3,1
-3,0
0,5
Emirats Arabes Unis
3,3
3,3
3,9
4,2
3,4
2,9
2,2
2,0
3,2
Egypte
4,2
3,8
3,5
10,2
9,5
9,0
-3,0
-2,6
-2,2
Maroc
4,5
2,5
4,0
1,7
1,5
1,9
-3,0
-3,5
-3,9
Total
3,0
3,1
3,5
3,5
3,3
3,2
0,5
0,3
0,2
Pays industrialisés
1,8
1,8
1,9
0,2
0,8
1,8
-0,2
-0,3
-0,4
Pays émergents
3,8
4,1
4,6
5,8
4,9
4,2
1,0
0,7
0,7
Autres pays développés
Asie
Europe émergente
Afrique, Moyen-Orient
MAJ le 10/03/2016
Vous pouvez consulter nos prévisions économiques et
financières sur notre site Internet.
Achevé de rédiger le 11 mars 2016
N°16/074 – 11 mars 2016
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Pays émergents : L'actualité de la semaine
Études Économiques Groupe – Crédit Agricole S.A.
12, place des États-Unis – 92127 Montrouge Cedex
Directeur de la publication : Isabelle JOB-BAZILLE
Rédacteur en chef : Jean-Louis MARTIN
Europe centrale et orientale, Asie centrale : Tania SOLLOGOUB – Ada ZAN
Afrique du Nord, Moyen-Orient : Olivier LE CABELLEC
Asie : Sylvain LACLIAS
Afrique : Xavier COELN
Amérique latine : Jean-Louis MARTIN
Pétrole et gaz : Stéphane FERDRIN
Agriculture & agro-business : Benoit BOUSQUET, Brigitte HELAINE, Noël ISORNI, Catherine MOLLIERE, Frédéric TESSIER
Documentation : Elisabeth SERREAU – Delphine EUPHRASIE
Réalisation et Secrétariat de rédaction : Véronique CHAMPION
Contact : [email protected]
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N°16/074 – 11 mars 2016
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