PAYS EMERGENTS – L`actualité de la semaine
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PAYS EMERGENTS – L`actualité de la semaine
Hebdomadaire – N°16/074 – 11 mars 2016 PAYS EMERGENTS – L'actualité de la semaine Éditorial – Sur quoi s’appuie le populisme en Europe de l’Est ? Les élections slovaques ont désigné vainqueur le parti social-démocrate, mais sans majorité absolue, et le Premier ministre Robert FICO doit donc entamer son troisième mandat avec une coalition. Ces élections révèlent à la fois une grande fragmentation politique, un glissement vers la droite nationaliste et l’arrivée de nouveaux acteurs hostiles à l’Europe. En tout, huit partis rentrent au gouvernement dont cinq eurosceptiques et le parti d’extrême droite appartient aussi à la coalition. Enfin, un groupe xénophobe dirigé par un homme d’affaires arrive à obtenir les 5% de votes pour siéger au parlement. Ce panorama politique se dessine à un moment symbolique car Bratislava prendra la présidence du conseil de l’UE en juillet. Comment les Slovaques en sont-ils arrivés là ? D’une part, la campagne électorale de Robert FICO a été ponctuée de discours agressifs contre l’accueil des migrants sur fond de sécurité nationale. Il condamne à la fois les politiques de quotas ainsi que l’accueil des peuples musulmans dans un pays à majorité chrétienne. Ces discours ont ouvert un large chemin aux partis d’extrême droite. D’autre part, la réussite économique montrée en exemple lors de la crise grecque cache son revers de médaille. Derrière une croissance du PIB de 4%, un chômage en baisse et une faible dette, les Slovaques sont confrontés à de fortes inégalités régionales. Le revenu par habitant varie de 45% à 85% de la moyenne européenne. Le taux de chômage fluctue du simple au triple, atteignant parfois 30%. Les services publics, notamment la santé et l’éducation, manquent d’investissements. En sensibilisant l’opinion publique, les grèves des professeurs et du personnel médical ont donc gonflé les votes eurosceptiques… Mais surtout, l’intégration européenne a produit le paradoxe suivant : la politique d’austérité a été efficace pour la croissance mais elle a produit des inégalités. C’est ce que révèlent les évolutions politiques. Elles nous rappellent qu’il y a une grande différence entre croissance et Les faits marquants de la semaine développement. Hongrie : Encore moins de transparence. Les limites du capitalisme d’Etat en Belarus, Turkménistan, Ouzbékistan… Les nouveaux attentats terroristes assombrissent encore plus l’économie de la Tunisie. Nigeria : Refonte de la structure de la Nigerian National Petroleum Corporation. La croissance avant tout en Chine. Brésil – L'ancien président Lula inculpé pour blanchiment. La taxe sur les sodas est principalement un succès fiscal au Mexique. Un autre phénomène interroge en regardant la prédominance des partis eurosceptiques. Quelles sont les valeurs communes européennes et comment sont-elles partagées ? Le sentiment que les pays de l’Est se montrent opportunistes en profitant des aides de l’UE jusqu’à financer des projets de barbelés contre les migrants heurte les sensibilités à l’Ouest. Mais c’est le résultat d’un vide de réflexion pour aboutir à des propositions respectant la dignité humaine. Non seulement, l’Europe manque d’outils pour travailler ensemble mais elle se heurte à des divergences de mentalités, issues des histoires diverses et parfois très douloureuses des pays d’Europe centrale, qui ont longtemps vu leurs frontières se déplacer au gré des intérêts des grandes puissances. La crise migratoire actuelle réveille ces angoisses nationalistes basées sur une peur ancienne. Les virages politiques et constitutionnels de la Hongrie et dans une moindre mesure de la Pologne ont déjà montré l’efficacité de ces discours. Les élections slovaques montrent à quel point le populisme n’est pas lié uniquement à l’économie, mais qu’il a des ressorts politiques profonds et des méthodes efficaces, face auxquelles l’implication des citoyens sera une des clés de la sauvegarde de la démocratie. Études Économiques Groupe http://etudes-economiques.credit-agricole.com Pays émergents : L'actualité de la semaine Europe centrale et orientale, Asie centrale Belarus, Turkménistan, Ouzbékistan, et les autres – Les limites du capitalisme d’Etat Le Belarus est sur le point de connaître une nouvelle crise de la dette. Ses réserves ne sont plus qu’à 1,5 mois d’importations et ne couvrent plus le service de la dette pour 2016. Le problème de liquidité va se matérialiser si le pays ne trouve pas d’aide (il en trouvera à Moscou), mais la solvabilité n’est pas bonne non plus, les stocks de dette se sont accrus : la dette extérieure totale est passée de 25% du PIB en 2008 à 72% aujourd’hui, dont 32% à court terme. La dette publique est à 50% du PIB (22 en 2009) mais c’est beaucoup trop pour un pays sans réserves, et elle est à 67% en devises, or le rouble belarus (en taux flexible depuis juin 2015) s’est déprécié de 56% contre dollar l’an dernier. A cela, il faut ajouter une forte dollarisation bancaire (60%) qui accroit la vulnérabilité du Belarus au risque de change. Que s’est-il passé ? Evidemment, l’effet de la crise russe (la récession à Minsk aurait été de 3,9% en 2015) qui a pesé sur la production industrielle, mais aussi sur les exportations, la dépréciation du rouble russe ayant réduit la compétitivité des exportations. Plus profondément quelles sont les causes de ces crises de change et de liquidité tous les trois ans ? En fait, ce pays continue à fonctionner de façon soviétique (le plus mal classé dans l’indicateur de transition de la BERD) : insuffisance des privatisations et surtout subventionnement de l’économie par l’État (qui se voit dans la dette « quasi fiscale ») et les entreprises publiques. Ainsi, la bulle de crédit de 2014 est liée à un programme de « prêts directs » subventionnés, qui représentent 45% du total des crédits. A cela, ajoutons l’insuffisance d’investissements et d’infrastructures qui pèsent sur la croissance à long terme. Mais sur ce socle non réformé d’économie administrée se sont greffés des éléments d’ouverture (des financements externes, soit par le FMI, soit par le marché, et à présent par les Russes) et d’économie de marché, qui n’ont fait que complexifier la situation, en créant des cycles de croissance, appuyés sur des crédits qui entretiennent la consommation, les importations, les déficits externes, la dette… et qui, au final, se terminent en crise de change. Ce qui est en jeu, donc, dans ce pays comme dans d’autres de la région, c’est la transition qui n’a pas été faite, ni économiquement, ni politiquement. Et le ralentissement russe est en train de révéler les dysfonctionnements de ces économies, masqués jusqu’alors par une liquidité extérieure, des cycles de crédits internes, ou par des effets de rente. Le canal de transmission de la crise est le taux de change, mais il montre le caractère intenable de ces modèles de croissance où l’Etat a une place centrale, mais n’a pas stimulé l’investissement ni la compétitivité industrielle et les exportations, seule façon, au fond, de faire vivre un capitalisme d’Etat… Commentaire – Avec des différences selon que le pays soit producteur d’énergie ou non, la crise Belarus renvoie aux difficultés de l’Asie centrale, dont les économies sont un mélange de systèmes administrés et de libéralisation mal régulée. Ainsi le Turkménistan, malgré la croissance de son PIB et la mise en activité des gazoducs vers la Chine, connaît une crise de change larvée qui peut conduire à une dévaluation. En Ouzbékistan, le taux de change parallèle s’envole. Boycotté pour l’emploi forcé dans la récolte de coton, le pays reste très dépendant des revenus des travailleurs en Russie, qui représentaient 16% du PIB en 2014, et qui ont chuté de 56% en 2015. Et que dire du Tadjikistan, où la dépendance par rapport aux revenus des travailleurs à l’étranger est la plus forte du monde (50% du PIB), la liquidité exsangue, le secteur bancaire grevé de créances douteuses… Une dernière question face à toutes ces crises : pour les pays les plus en difficulté (Belarus, Tadjikistan…), il faut trouver une aide financière. Après 2009, le FMI avait répondu, mais ses aides n’ont servi à rien, voire ont accru le problème, en apportant des liquidités à des pays non réformés. Le FMI semble vouloir rompre avec cela, et les négociations sont au point mort avec Minsk. La Russie prend le relais (avec le fonds de stabilisation et de développement eurasien), mais avec une conditionnalité particulière : pas d’ingérence économique mais une coopération militaire. On peut se demander si les Russes auront les moyens de cette politique de soutien, et jusqu’à quand ? La politique eurasienne de Poutine est-elle un ballon de survie, qui permet d’articuler un discours de politique étrangère, ou bien cela peut-il mener à des synergies de zone ? A ce jour, nous sommes sceptiques, très sceptiques. N°16/074 – 11 mars 2016 -2 - Pays émergents : L'actualité de la semaine Hongrie – Encore moins de transparence Le gouvernement hongrois a proposé au parlement un amendement à la loi sur la Banque centrale hongroise. La proposition consiste à limiter l’accès public aux données relatives aux entreprises détenues par la Banque centrale hongroise. On retrouve dans cette liste le Budapest Stock Exchange ainsi que six fondations d’éducation créées par Victor Orban et dotées d’environ un milliard de dollars de fonds propres soit 0,8% du PIB hongrois. Avec cette loi, les fonds versés à ces entreprises ne sont plus considérés comme des fonds publics et ne devraient plus être soumis à des obligations d’informations publiques. L’opposition au gouvernement Orban voit dans cette loi un moyen de cacher la corruption et faire entrave à la transparence de l’information sur les fonds publics. Hier, le président hongrois Janos Ader, un allié du premier ministre, a demandé à la Cour constitutionnelle de statuer sur la conformité constitutionnelle du texte de loi. Le président hongrois dont le rôle est plutôt symbolique, a rarement utilisé son pouvoir de refus de signature. Il montre ainsi son désaccord avec la politique de Victor Orban. Commentaire – Ce n’est pas la première fois que la Banque centrale hongroise fait l’objet de nouvelles réglementations. Le gouvernement de Victor Orban s’est déjà imposé en 2012 en affaiblissant l’indépendance de l’institution. Ses démarches lui ont valu beaucoup de tensions avec l’UE sans pour autant aboutir à des sanctions significatives. A l’heure où la BCE impose plus de réglementations au système bancaire européen pour renforcer la transparence, la Hongrie décide de faire l’inverse. Certes, la Hongrie n’est pas dans la zone euro mais cet amendement l’éloigne encore plus des critères pour y entrer. Nous avions par ailleurs remarqué en 2013 la surprenante réduction en volume et en qualité des rapports de stabilité financière publiés par la Banque centrale hongroise. Le constat de 2016 confirme cette tendance avec en prime une volonté institutionnelle de rendre plus opaque la gestion des fonds publics et du système bancaire. Kazakhstan – L’appréciation de Moody’s. Le dernier rapport de l’agence confirme le changement de cycle dans ce pays. Remarquons que, dans les appréciations négatives pour le rating (aux côtés de la faiblesse institutionnelle et de la succession présidentielle), un critère a pris de l’importance : la part élevée de l’endettement en devise. Cet argument existait à peine quand la monnaie était stable, la situation est différente avec la crise de change. Pourquoi parler de changement de cycle ? D’abord, à cause du faible taux de croissance du PIB (1% prévu en 2016, contre 6% en 2013…), mais aussi, à cause du budget et des comptes externes : le Kazakhstan est désormais un pays en double déficit, et il est même en rouge sur le solde primaire du budget. De plus, la dollarisation s’est accrue (70% des dépôts), la profitabilité des banques se dégrade et les créances douteuses sont toujours élevées. Commentaire – Reste un chiffre dont il va falloir suivre les évolutions : celui de la dette publique. Elle est passée de 11% en 2010 à 24,8% en 2015 et devrait toucher les 28% d’ici deux ans. A vrai dire, cela n’a rien d’inquiétant, on est loin des seuils d’alerte. Mais il révèle quelque chose : on est en train de sortir d’une période où ce genre de pays pétrolier n’était pas endetté, ce qui était le socle des ratings. Ils le sont encore peu, mais la tendance est là : on est entré dans un cycle de réendettement public, qui est la vraie réponse à la baisse des prix de l’énergie. N°16/074 – 11 mars 2016 -3 - Pays émergents : L'actualité de la semaine Afrique du Nord, Moyen-Orient Tunisie – Un nouvel attentat terroriste assombrit encore plus l’économie du pays La Tunisie vient de vivre un nouvel épisode terroriste par les attaques de Daech-Libye sur une ville frontalière (Ben Guerdane), événement qui suit de peu les attentats de Sousse et de Tunis. En 2015, l’impact sur les recettes touristiques a été fort et la chute des exportations de services est estimée à 20%. En conséquence, la croissance du PIB a fortement décéléré de 2,3% en 2014 à 0,8% en 2015. En 2016, un très léger rebond ne devrait pas excéder 1,5%. Les ajustements macroéconomiques seront retardés. Commentaire – Malgré des mesures sécuritaires renforcées à la frontière libyenne (tranchées et surveillance militaire), la détérioration de l’environnement va fragiliser un peu plus l’un des principaux piliers de l’économie qu’est le tourisme. Selon les données récentes, les réservations de touristes européens pour la saison 2016 sont en forte chute (40% environ par rapport à 2015, une année déjà très médiocre). Outre l’impact sur l’activité, la chute des recettes touristiques prive le pays de recettes en devises nécessaires à l’équilibre de son compte courant. Le déficit de ce dernier devrait donc excéder le niveau très élevé de 9% du PIB en 2015 et 2016. Ceci va rendre également plus compliqué le respect des conditionnalités du FMI qui a porté son soutien financier à 2,8 milliards US$, soit 6,4% du PIB. Liban – Le Hezbollah sous la pression de Riyad. Les pays du Golfe, en grande partie menés par l’Arabie saoudite, ont mis le Hezbollah libanais, organisation soutenue par l’Iran, sur la liste des organisations terroristes et prennent des mesures de rétorsion envers le Liban (baisse du soutien financier, freins aux frontières). L’Iran estime que ce mouvement met en danger la stabilité du pays. Le Hezbollah appelle à la guerre sainte… Les pays occidentaux s’inquiètent. celle-ci, est stable à 140 Mds d’EGP depuis trois trimestres. Egypte : transferts des émigrés 160 Mds EGP (cumul 12m) 140 25 Mds USD (cumul 12m) 20 120 100 15 80 10 60 40 5 20 Commentaire – Ceci va contribuer à exacerber les tensions entre chiites et sunnites mais plutôt en dehors du Liban où l’appartenance nationale est sans doute plus forte que les différences confessionnelles. La meilleure réponse du Liban serait certainement l’organisation d’élections législatives, trop longtemps différées, et la désignation d’un président. Mais l’impasse politique actuelle rend peu probable cette évolution. Egypte – Transferts des émigrés élevés en livre égyptienne, mais pénurie de devises persistante. Les transferts des émigrés égyptiens (en grande partie en provenance des pays pétroliers du Golfe) ont atteint 4,4 Mds USD au troisième trimestre 2015. En légère baisse par rapport aux six trimestres précédents où ils avaient atteint 4,9 Mds US$ en moyenne. Le cumul sur un an atteint toutefois 18,9 Mds USD, en baisse de 4% par rapport à son pic de mi-2015. Le montant en livre, en raison de la faiblesse de 0 Q1 2002 Q1 2004 source : BCE, Crédit agricole Q1 2006 Q1 2008 Q1 2010 en mds livres Q1 2012 Q1 2014 0 Q1 2016 en mds USD Commentaire – Le montant des transferts est essentiel pour l’économie du pays puisqu’il représente 7,5% du PIB égyptien de 2015. Sans eux, le déficit du compte courant aurait dépassé les 10% du PIB en 2015, au lieu de 3,5%. Ils ont ainsi contribué à soutenir une livre très affectée en 2015 par la faiblesse des réserves en devises et ce malgré les aides externes. Mais surtout, leur impact social est important, par leur soutien à la consommation et dans une moindre mesure à la construction de logement. En revanche, ce montant est insuffisant pour éviter une pénurie de devises dans le pays où l’épuisement des réserves de change devient préoccupant. Les autorités essaient d’éviter un recours au FMI et viennent de recevoir une nouvelle aide externe de la Chine de 700 M US$. N°16/074 – 11 mars 2016 -4 - Pays émergents : L'actualité de la semaine Afrique sub-saharienne Nigeria – Refonte de la structure de la NNPC Serait-ce la fin (tant attendue) de la Nigerian National Petroleum Corporation ? Difficile de répondre par l’affirmative mais le gouvernement de Muhammadu Buhari semble prêt à réformer l’entreprise publique dans un contexte de prix bas du pétrole, d’une corruption systémique et de comptes financiers déficitaires (1,36 milliard de dollars de pertes en 2015). Le ministre d’Etat du pétrole a annoncé cette semaine la création de sept entités opérationnelles distinctes réparties sur l’ensemble de la chaîne de production pétrolière. L’économie nigériane, bien qu’avec une base productive relativement diversifiée, est demeurée dépendante du secteur pétrolier (environ 10% du PIB). Sur le plan commercial tout d’abord puisque 90% des exportations sont constitués de pétrole. La dépendance est également forte sur le plan fiscal, puisque les revenus pétroliers ont représenté sur la décennie passée près des trois quarts des revenus de l’Etat fédéral. Avec la baisse des revenus pétroliers, le budget de l’Etat fédéral devrait être progressivement dominé par les recettes non-pétrolières dès 2016 (cet ajustement étant possible par le faible poids des prélèvements fiscaux fédéraux : 3% du PIB). Nigeria : revenus du gouvernement fédéral et pétrole milliards de Nairas 5000 $/baril 150 4000 100 3000 2000 50 1000 0 0 2012 2013 2014 2015e 2016p Revenu non-pétrolier Revenu pétrolier Cours du baril de pétrole (moy.ann) Sources : Centrale Bank of Nigeira, Institute of International Finance, CA S.A. Commentaire – Il y un an, le candidat M.Buhari avait fait de la réforme du secteur pétrolier un axe de campagne présidentielle. Aujourd’hui au pouvoir, il peut profiter d’une conjoncture « favorable » à la restructuration du secteur. Car la NNPC est notoirement connue pour son opacité et son inefficacité. Rappelons, entre autres, que le management de la compagnie a été accusé en 2014 d’avoir détourné vingt milliards de dollars, et que le cabinet d’audit PwC a révélé qu’1,5 milliard de dollars n’étaient pas réconciliés dans les comptes financiers. Mais le problème pétrolier n’est pas seulement celui du détournement de la rente. Le sousinvestissement, les vols et les attaques récurrentes sur les pipelines conduisent à une stagnation de la production. Ainsi, la production pétrolière oscille depuis vingt ans autour de 2,3 millions de baril par jour et les infrastructures sont vieillissantes. En aval de la chaîne de valeur, rappelons également que le pays, qui ne raffine que 20% de sa production pétrolière, est importateur de produits pétroliers raffinés et que le taux d’utilisation des capacités de raffinage n’est que de 20%… Sur le papier, la solution de scinder la NNPC en entités juridiquement responsables semble donc attractive. Reste désormais à suivre dans les semaines à venir la mise en place concrète du projet et si l’autre grand chantier pétrolier (l’adoption de la Petroleum Industry Bill) va aboutir sous le mandat de M.Buhari. Cette refonte de la NNPC est néanmoins un pas dans la bonne direction pour un assainissement du secteur pétrolier. Tanzanie – Croissance économique stable. L’économie du second pays le plus peuplé d’Afrique de l’Est (47 millions d’habitants) devrait croître à un rythme important en 2016 (près de 7% de croissance, proche des résultats de 2015). Les indicateurs macroéconomiques sont assez positifs. Auparavant problématique, l’inflation est aujourd’hui en décélération et a atteint 5,6% a/a. Le déficit public (estimé à 4,2% du PIB par le FMI) est en voie de résorption et de ce fait, la dette publique devrait se stabiliser autour de 40% du PIB. Sur le plan extérieur, le déficit courant a dépassé les 8% du PIB mais ce dernier est intégralement financé par les investissements étrangers. Commentaire – A l’instar de la plupart des pays d’Afrique de l’Est, les perspectives pour la Tanzanie sont bonnes. Le cadre politique stable et la diversification de l’économie dotent le pays d’une forte capacité de résilience. N°16/074 – 11 mars 2016 -5 - Pays émergents : L'actualité de la semaine Asie Chine – La croissance avant tout L'Assemblée nationale populaire (ANP) s’est ouverte samedi dernier, 5 mars. Comme chaque année, à peu près à cette même époque, environ trois mille délégués du PCC venus de tout le pays se rassemblent au palais de l'Assemblée du Peuple une quinzaine de jours durant pour approuver un ensemble de lois proposées par le gouvernement. C'est aussi à cette occasion, lors du discours inaugural, que Pékin présente son objectif de croissance, son policy-mix et les grands axes de sa politique économique pour l'année en cours. Ainsi, entre 6,5% et 7% pour le premier (en 2016). Puis un déficit budgétaire fixé à 3% du PIB ; avec, dans les grandes lignes, à la fois une hausse des dépenses, notamment d’infrastructures (chemins de fer, routes, urbanisation), et une baisse des impôts et taxes pesant sur les entreprises et les ménages. L'inflation, elle, est ciblée à 3% ; avec une progression de la masse monétaire (M2) de 13%. Quant au yuan, il sera maintenu « généralement stable », mais « à un niveau approprié et équilibré »... Côté mesures structurelles, les efforts à court terme semblent se concentrer sur la poursuite de la réforme du système financier, la réduction des surcapacités de production, en particulier dans l’acier et le charbon, la réforme des entreprises publiques et celle de la fiscalité. Les dirigeants chinois en ont aussi profité pour réaffirmer les principaux axes du 13e plan quinquennal présenté en fin d'année dernière ; avec l’idée de faire transiter l’économie vers un nouveau modèle de croissance, une croissance tirée par la consommation, portée par l’innovation et les services, verte, inclusive. Et pour préciser la croissance moyenne attendue d’ici 2020 (ce qu'ils n'avaient pas fait en octobre dernier), au moins égale à 6,5% ou le minimum requis pour amener le PIB à plus de 16 000 Mds USD à cet horizon (soit plus de 10 000 USD par habitant) et ainsi permettre à la Chine de passer par-dessus la trappe des pays à revenu intermédiaire. Commentaire – L'événement était attendu après les faux pas des derniers mois (notamment la gestion fébrile de l'agitation boursière du début d'année) et les erreurs de communication (en particulier sur la politique de change) des dirigeants chinois, sur fond de ralentissement de la croissance. De quoi y voir plus clair et envisager l'avenir à court/moyen terme avec plus de sérénité ? Plusieurs commentaires, tous liés. L'accent semble assez clairement mis sur la croissance ; et d’ailleurs pas uniquement en 2016, mais aussi les quatre années suivantes. Vraisemblablement, Pékin n’acceptera pas une dynamique du PIB inférieure à 6,5%. Les dirigeants chinois devraient même faire le nécessaire pour qu'elle soit plus proche de 7% cette année. Ensuite, alors que les pressions baissières sur l'activité sont fortes, la façon dont Pékin compte atteindre son objectif de croissance 2016 interroge. Il y a certes des mesures susceptibles de stimuler le développement des services, de favoriser la création d'emplois dans ce secteur et de soutenir la consommation des ménages. Mais le coup de pouce budgétaire, tel que présenté sur le papier, paraît plutôt modeste. Tout comme le coup de pouce monétaire. Et l'impression finalement que Pékin pourrait être contraint d'ajuster son policy-mix en cours de route... au risque de perturber la lisibilité de sa politique économique et, in fine, d’affecter sa crédibilité. Par ailleurs, la politique de change reste floue et laisse la place à un ajustement (discrétionnaire) du yuan si nécessaire. Enfin, difficile de ne pas noter des contradictions entre l’apparent impératif de croissance et le nécessaire rééquilibrage de l’économie (sur un trend de croissance plus soutenable) ; le premier suppose un interventionnisme actif de l'État afin de contrôler le cycle économique, le second plus de place laissée aux forces du marché. D’où, sans doute, ces coupes dans les surcapacités industrielles programmées d’ici 2020 a priori insuffisantes, celles-ci ayant des répercussions négatives sur la dynamique de l’économie et sur l’emploi. Lorsque la politique monétaire envisagée cette année devrait conduire à une hausse de l'endettement domestique, pourtant de plus en plus difficile à soutenir et appelant tôt ou tard à un deleveraging. Il ne s'agit pas, là, de douter de la volonté de Pékin à reformer l'économie, mais de la possibilité de le faire sans sacrifier l'objectif de croissance. Bref, la croissance avant tout, un policy-mix qui demandera peut-être à être ajusté, une politique de change toujours difficile à cerner, et des incompatibilités avec la nécessaire transition vers un nouveau modèle de développement. Cette ANP n’offre finalement pas beaucoup plus de visibilité (sur la trajectoire à court/moyen terme de l’économie chinoise). Sans compter ces dissensions apparues entre certains dirigeants locaux et Pékin… N°16/074 – 11 mars 2016 -6 - Pays émergents : L'actualité de la semaine Amérique latine Brésil – L'ancien président Lula inculpé pour blanchiment Lula est accusé d'être le propriétaire réel d'un appartement de luxe construit par le groupe OAS dans la ville balnéaire de Guaruja. Il avait déjà été brièvement arrêté la semaine dernière pour être interrogé par un juge dans le cadre de l'affaire Petrobras. Il avait été relâché le jour même. Par ailleurs, la Cour suprême a (par 10 votes à 0 !) autorisé l'inculpation pour corruption du président de la Chambre des députés, Eduardo Cunha. Commentaire – Il devient très difficile d'évaluer le flot d'informations rendues publiques dans les affaires de corruption brésiliennes. Les juges utilisent systématiquement les fuites dans des médias largement d'opposition et la détention provisoire pour augmenter la pression sur les accusés. La brève détention de Lula, qui faisait suite aux dénonciations d'un député PT actuellement détenu, avait d'ailleurs été critiquée par beaucoup de juristes, y compris d'opposition. Mais il est devenu tout aussi clair que le PT a accepté d'énormes compromissions avec des entreprises brésiliennes, échangeant des faveurs politiques contre des financements (du parti, mais aussi très probablement privés). La panique du parti apparaît dans le fait qu'il est maintenant question de nommer Lula au gouvernement pour que son cas soit retiré aux juges ordinaires et transféré à la Cour suprême. Brésil – Légère baisse de l'inflation. L'inflation brésilienne a commencé en février à ralentir, pour la première fois de manière significative depuis janvier 2014. Cela est dû à la forte baisse de l'inflation sur les prix régulés (énergie, transports...), à 14,9% a/a en février contre 17,2% en janvier. Brésil : prix à la consommation 20 a/a, % 15 10 5 0 2014 2015 prix à la conso. (IPCA) services 2016 alimentation prix régulés source : IBGE Commentaire – La mauvaise nouvelle est que l'inflation sur les prix alimentaires continue à accélérer (+13,2% a/a en février). Sa modération est une condition préalable à une baisse des taux... et du fardeau des intérêts pour le budget. Pérou – Le principal concurrent de Keiko Fujimori finalement écarté. Le Tribunal électoral national a finalement refusé, par 3 voix contre 2, à Julio Gúzman le droit de se présenter à l'élection présidentielle du 10 avril. Le tribunal estime que le parti au nom duquel il se présente a violé ses propres statuts en soutenant la candidature de Julio Gúzman. Commentaire – Sauf retournement maintenant très improbable, Keiko Fujimori sera la prochaine présidente du Pérou. Il reste à voir si elle sera élue au 1er tour. Elle mènera très probablement une politique économique orthodoxe et prudente. Son père Alberto Fujimori avait réussi à terrasser l'hyperinflation péruvienne au début des années 90. Venezuela – Nouveau(x) taux de change. La Banque centrale vénézuélienne a annoncé la mise en place d'un nouveau système de taux de change. Les importations "essentielles" se feront à un taux de change "protégé" (le "Dipro") de 10 VEB/USD. Pour les autres transactions, le taux de change (le "Dicom") sera flottant, et est actuellement coté à 206 VEB/USD. PDVSA devrait être autorisé à vendre une partie significative de ses recettes à ce second taux. Commentaire – Le système de double taux de change a pourtant déjà prouvé sa non viabilité. Il a surtout été une source aisée de profits pour ceux qui étaient en mesure d'accéder à des USD acquis au taux le plus favorable. Rappelons enfin que le taux "parallèle" ou "noir" se situe entre 600 et 700 VEB/USD, encore bien loin du nouveau taux "commercial". Et versons une larme pour le pauvre statisticien : entre ces multiples taux de change et une inflation inconnue (180% ? 250% ?), il est aujourd'hui impossible d'évaluer le PIB vénézuélien en USD courants. N°16/074 – 11 mars 2016 -7 - Pays émergents : L'actualité de la semaine Agriculture & agro-industrie Mexique – La taxe sur les sodas est principalement un succès fiscal. En 2014, le Mexique a mis en place une taxe d’un peso par litre sur les boissons contenant des sucres ajoutés, conduisant à une augmentation moyenne de 10% du prix consommateur. Cette mesure s’est traduite selon les autorités, par une baisse de 6% de la consommation en moyenne en 2014, concernant tous les niveaux socioéconomiques et de 17% chez les plus défavorisés, population comportant aussi la plus forte proportion d’individus atteints d’obésité. Commentaire – La taxe sur les sodas dépasse les prévisions gouvernementales avec 18,3 milliards de pesos encaissés en 2014 et 21,4 milliards de pesos en 2015 pour 18,3 milliards de pesos budgétés. Selon Nielsen, le marché mexicain des sodas aurait encore progressé de 6% en 2015 à 126,8 Mds MXN. Dans le détail, les sodas à faible teneur en sucre qui avaient progressé de 5% en 2014, ont reculé de 2% l’année suivante, les colas standards après avoir reculé de 3% en 2014, ont progressé de 3%. Les prix consommateurs sont aujourd’hui plus élevés qu’avant la taxation, alors que les volumes ont retrouvé les niveaux d’avanttaxe. La baisse des volumes de 0,39% est infinitésimale. La mesure a cependant eu le mérite de créer une rupture dans les habitudes alimentaires en mettant un coup de frein sur la consommation des boissons sucrées des Mexicains. Inde, Indonésie, Philippines – Les gouvernements réfléchissent aussi à taxer les boissons sucrées. En 2015, la consommation de boissons gazeuses a augmenté de 9% en Inde contre 1% dans le monde et devrait progresser encore de 8,5% selon les prévisions d’Euromonitor. Le marché indien des sodas est évalué à 2,8 Mds USD. Le ministre des Finances indique que la taxation des boissons gazeuses et des eaux embouteillées pourrait passer de 18% à 21%. En Indonésie et aux Philippines, face à la croissance de la consommation des boissons sucrées très soutenue sur les cinq dernières années, les autorités gouvernementales étudient également les possibilités de taxer les sodas. Commentaire – Pour des motifs de santé publique au nom de la lutte contre l’obésité, plusieurs ministres des Finances semblent inspirés par la réussite de la taxe soda instaurée au Mexique. L’industrie des boissons représentée par l’Indian Beverage Association (IBA), dont les trois principaux acteurs sont CocaCola, Pepsi et Bisleri, s’alarme de cette perspective. Alors que la croissance des ventes de boissons sucrées ralentit déjà à moins de 4% en 2015 selon l’IBA, cette mesure pourrait entraîner de possibles fermetures d’usine. Coca-Cola India a déjà dû arrêter trois de ses 57 usines d’embouteillage, dont une pour surexploitation de la nappe phréatique. Coca-Cola qui emploie en Inde près de 25 000 personnes, envisage d’investir près de 5 Mds USD d'ici à 2020 afin d'augmenter sa production pour viser la classe moyenne grandissante. N°16/074 – 11 mars 2016 -8 - Pays émergents : L'actualité de la semaine Tendances à suivre Spreads sur les émissions souveraines 750 Devises émergentes 130 pdb /USD 120 650 110 550 100 450 90 350 80 250 70 150 mars-15 juin-15 Afrique Asie Moyen-Orient sept.-15 déc.-15 Amérique latine Europe centrale Source : JP Morgan début de période = 100 60 mars-15 juin-15 sept.-15 real brésilien roupie indienne rand sud-africain Source : WM/Reuters Coût du fret déc.-15 rouble russe yuan chinois peso mexicain Pétrole 70 1 300 USD/pts 1 100 60 900 50 700 40 500 30 300 100 mars-15 juin-15 sept.-15 USD/baril 20 mars-15 juin-15 déc.-15 sept.-15 Source : ICIS Pricing, Brent WTI Baltic dry index Source : Baltic Exchange Baltic dry index : indice de référence pour le prix du transport maritime en vrac de matières sèches. déc.-15 Brent : pétrole de Mer du Nord, et qualité de référence pour fixer le cours du brut. WTI - West Texas Intermediate : (autre) qualité de référence pour fixer le prix du pétrole brut. Métaux Agriculture 80 6 500 6,5 USD/M t 6,0 USD/pts USD/ bushel 390 380 70 6 000 5,5 370 60 5 500 5,0 360 50 5 000 4,5 350 4,0 340 40 4 500 3,5 330 USD/M t 30 mars-15 juin-15 4 000 sept.-15 déc.-15 Minerai de fer Cuivre (dr.) e e Minerai de fer : Brésil et Inde = 2 et 3 exportateurs mondiaux, et un indicateur pertinent pour suivre la demande (et la production) chinoise d'acier. Cuivre : métal de référence. 3,0 mars-15 juin-15 Source : USDA, Source : Steel Home, LME 320 sept.-15 déc.-15 SRW CRB foodstuffs index (dr.) SRW : Soft Red Winter Wheat de Kansas City, qualité de référence pour fixer le prix du blé. CRB foodstuffs index : indice synthétique de l'évolution des cours de dix produits alimentaires calculé par le Commodity Research Bureau. N°16/074 – 11 mars 2016 -9 - Pays émergents : L'actualité de la semaine Scénario économique du Groupe Crédit Agricole S.A. PIB (a/a,%) Inflation (a/a,%) Balance courante (%duPIB) 2015 2016 2017 2015 2016 2017 2015 2016 2017 Etats-Unis 2,4 2,1 2,2 0,1 1,1 2,0 -2,6 -2,9 -3,4 Japon 0,5 0,7 0,8 0,8 0,5 1,8 3,3 3,7 3,6 Zoneeuro 1,5 1,6 1,6 0,0 0,3 1,4 2,8 2,7 2,6 Allemagne 1,5 1,7 1,6 0,1 0,2 1,6 7,7 7,7 7,6 France 1,1 1,2 1,4 0,1 0,5 1,1 -0,6 -0,8 -0,8 Italie 0,7 1,3 1,2 0,1 0,5 1,3 1,6 1,5 1,9 Espagne 3,2 2,7 2,1 -0,6 -0,3 1,2 1,5 1,3 1,4 Pays-Bas 1,9 1,9 2,1 0,2 0,7 1,6 10,7 10,0 10,5 Royaume-Uni 2,2 2,1 2,3 0,0 0,7 1,7 -4,4 -4,2 -3,8 Canada 1,1 1,9 2,1 1,2 1,8 2,0 -3,3 -2,7 -2,0 Australie 2,4 2,9 3,1 1,8 2,6 2,4 -4,0 -4,1 -3,3 Suisse 0,7 1,1 1,4 -1,0 -0,4 0,2 7,2 7,4 7,5 6,1 6,0 6,2 2,4 2,5 2,9 2,6 2,1 1,6 Chine 6,8 6,5 6,5 1,4 1,4 1,8 2,8 2,4 2,0 Inde 7,5 7,6 7,8 4,9 5,3 5,3 -1,1 -1,6 -2,1 Corée du Sud 2,6 3,0 3,2 0,7 1,5 2,5 7,9 7,0 6,0 Amérique latine -0,7 -0,6 1,7 14,3 12,1 7,0 -2,6 -1,9 -2,2 Brésil -3,2 -3,8 -0,5 9,0 8,5 6,5 -3,6 -2,1 -1,9 Mexique 2,5 2,7 3,0 2,7 3,1 3,2 -2,0 -2,2 -2,4 -0,5 1,1 2,1 11,0 6,4 5,4 1,8 0,8 0,8 Russie -3,7 -0,7 1,2 15,6 8,1 6,5 5,8 3,6 3,4 Turquie 3,8 3,0 3,0 7,7 8,0 7,0 -4,5 -4,8 -4,8 Pologne 3,6 2,9 3,1 -0,9 -0,3 1,2 -0,1 -1,0 -1,5 2,6 3,1 3,4 6,4 6,3 5,7 -2,7 -2,3 -0,5 Arabie Saoudite 3,0 1,5 1,9 2,3 2,5 2,9 -3,1 -3,0 0,5 Emirats Arabes Unis 3,3 3,3 3,9 4,2 3,4 2,9 2,2 2,0 3,2 Egypte 4,2 3,8 3,5 10,2 9,5 9,0 -3,0 -2,6 -2,2 Maroc 4,5 2,5 4,0 1,7 1,5 1,9 -3,0 -3,5 -3,9 Total 3,0 3,1 3,5 3,5 3,3 3,2 0,5 0,3 0,2 Pays industrialisés 1,8 1,8 1,9 0,2 0,8 1,8 -0,2 -0,3 -0,4 Pays émergents 3,8 4,1 4,6 5,8 4,9 4,2 1,0 0,7 0,7 Autres pays développés Asie Europe émergente Afrique, Moyen-Orient MAJ le 10/03/2016 Vous pouvez consulter nos prévisions économiques et financières sur notre site Internet. Achevé de rédiger le 11 mars 2016 N°16/074 – 11 mars 2016 - 10 - Pays émergents : L'actualité de la semaine Études Économiques Groupe – Crédit Agricole S.A. 12, place des États-Unis – 92127 Montrouge Cedex Directeur de la publication : Isabelle JOB-BAZILLE Rédacteur en chef : Jean-Louis MARTIN Europe centrale et orientale, Asie centrale : Tania SOLLOGOUB – Ada ZAN Afrique du Nord, Moyen-Orient : Olivier LE CABELLEC Asie : Sylvain LACLIAS Afrique : Xavier COELN Amérique latine : Jean-Louis MARTIN Pétrole et gaz : Stéphane FERDRIN Agriculture & agro-business : Benoit BOUSQUET, Brigitte HELAINE, Noël ISORNI, Catherine MOLLIERE, Frédéric TESSIER Documentation : Elisabeth SERREAU – Delphine EUPHRASIE Réalisation et Secrétariat de rédaction : Véronique CHAMPION Contact : [email protected] Consultez les Études Économiques et abonnez-vous gratuitement à nos publications sur : Internet : http://etudes-economiques.credit-agricole.com iPad : application Etudes ECO disponible sur App store Android : application Etudes ECO disponible sur Google Play Cette publication reflète l’opinion de Crédit Agricole S.A. à la date de sa publication, sauf mention contraire (contributeurs extérieurs). 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