Manuel de sciage et d`affûtage
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Manuel de sciage et d`affûtage
Centre Technique Forestier Tropical Département d u CIRAD par Claude DALOIS MANUEL DE SCIAGE ET D'AFFÛTAGE par Claude DALOIS Deuxième édition 1990 revue et corrigée CENTRE TECHNIQUE FORESTIER TROPICAL 45bis, avenue de la Belle Gabrielle 94736 NOGENT-SUR-MARNE CEDEX — (FRANCE) Tél. (1) 43 94 43 00 - Télex : CETEFO 264 653 F - Télécopie : (1) 43 94 43 29 ©CENTRE TECHNIQUE FORESTIER TROPICAL Toute imitation, copie, traduction, reproduction, même partielle de cet ouvrage est interdite, quel que soit le procédé employé, sans autorisation expresse de l'éditeur. ISBN 2-85411-013-7 SOMMAIRE Avant-propos 1 PREMIÈRE PARTIE : LE SCIAGE Chapitre I GÉNÉRALITÉS SUR LE BOIS 1. Utilisation du bois 3 2. Morphologie de l'arbre 4 3. Éléments de l'organisation normale du bois 4 4. Défauts des bois 5 5. Classification des bois 8 6. Propriétés des bois 8 7. Termes employés 11 Chapitre 1 LE STOCKAGE ET LA PRÉPARATION DES GRUMES 1. Parcs à grumes 13 2. Matériel de manutention des parcs à grumes 3. Cubage des grumes 14 20 4. Tronçonnage des grumes 5. Écorçage des grumes 20 21 Chapitre III LES BASES DU SCIAGE 1. La dent de scie 1.1 . Géométrie de la dent 1.2. Travail d'une dent de scie 1.3. L'effort de coupe 1.3.1 . 1.3.2. 1.3.3. 1.3.4. 1.3.5. 1.3.6. 1.3.7. Influence Influence Influence Influence Influence Influence Influence de de de de de de de la dureté du bois l'humidité du bois la qualité de l'affûtage l'épaisseur du trait de scie la vitesse de coupe la valeur de l'angle d'attaque l'épaisseur du copeau 1.4. Détermination des principaux éléments du sciage 1.4.1. 1.4.2. 1.4.3. 1.4.4. 1.4.5. 1.4.6. Angle Angle Angle Forme Voie Pas d'attaque de dépouille de bec du creux et hauteur de la dent 23 23 24 25 25 25 25 25 25 25 25 . 26 26 26 27 27 27 27 1.4.7. Vitesse de la lame ou vitesse de coupe 1.4.8. Vitesse d'amenage 1.4.9. Puissance du moteur 1 .5. C o n c l u s i o n s 2. Les lames de scies 2.1 . Le corps 2.2. La denture 2.2.1 . 2.2.2. 2.2.3. 2.2.4. 28 28 28 28 29 29 29 Différentes formes de denture Disposition des arêtes tranchantes Nature du métal Liaison des dents avec le corps de la lame 29 30 30 30 3. Contraintes de croissance dans l'arbre 30 4. Orientation des sciages 5. Effets du séchage suivant l'orientation des sciages 32 32 6. Différents 6.1 . Débit 6.2. Débit 6.3. Débit 6.4. Débit 33 33 34 35 35 modes de sciage par retournement de la grume en plot d'avivés sur quartier et faux quartier Chapitre IV LES MACHINES DE SCIERIE 1. Scies à chaîne 1.1 . Sources d'énergie des scies à chaîne 1.2. Caractéristiques de la chaîne 1.3. Scies à chaîne à tronçonner 1.4. Scies à chaîne pour le sciage en long 39 40 40 42 44 2. Scies alternatives 2.1 . Différentes parties des scies alternatives 2.2. Caractéristiques des lames de scies alternatives 2.3. Conditions de travail des lames de scies alternatives 45 45 46 46 2.3.1. 2.3.2. 2.3.3. 2.3.4. 2.3.5. Course de l'outil Vitesse linéaire de la lame Aménage des bois Conséquences Les châssis oscillants (scies verticales) 46 46 46 49 49 2.4. Scies alternatives monolames 2.5. Scies alternatives multilames 2.6. Montage des lames multiples 3. Scies à ruban 3.1 . Différentes parties des scies à ruban 3.2. Équilibre dynamique des lames de scies à ruban 3.3. Résistance de la lame à la flexion 3.4. Caractéristiques des lames de scies à ruban 3.5. Conditions de travail des lames de scies à ruban 3.6. Scies à ruban vertical 3.7. Scies à ruban horizontal 3.8. Scies à ruban incliné 50 51 54 57 57 62 64 64 65 65 73 74 4. Scies circulaires 4.1 . Différentes parties des scies circulaires 4.2. Équilibre dynamique des lames de scies circulaires 4.3. Caractéristiques des lames de scies circulaires 4.4. Conditions de travail des lames de scies circulaires 4.5. Scies circulaires à lame unique 4.6. Scies circulaires à lames multiples 4.7. Scies circulaires doubles pour petites grumes 4.8. Scies circulaires pour le sciage dans la masse 4.9. Le pré-délignage 5. Le canter 76 77 79 80 83 85 88 91 92 93 94 6. Systèmes d'optimisation du sciage 96 Chapitre V L'ORGANISATION DES SCIERIES 1. Bâtiments 98 2. Machines 2.1 . Caractéristiques de la matière première 98 98 2.1 .1 . Dimension des grumes 2.1 .2. Nature du bois 2.2. Comportement des scies 2.2.1 . Les scies à ruban 2.2.2. Les scies circulaires 2.2.3. Les scies alternatives verticales 2.3. Choix des machines 98 99 101 101 10 2 10 2 102 3. L'implantation d'une scierie 4. Manutention des grumes pour la scie de tête 103 103 5. Manutention des débits dans la scierie 5.1 . Transporteurs longitudinaux 5.2. Transporteurs transversaux 5.3. Appareils de changement de direction 5.4. Commande des transporteurs des leviers et des butées 106 107 108 109 110 6. Dimensions, classement et empilage des débits 111 7. Déchets de scierie 112 8. Traitement des sciages 113 Chapitre VI LE CONDITIONNEMENT DES DÉBITS 1. Parcs à débits 114 2. Matériel de manutention des parcs à débits 114 3. Séchage à l'air libre 117 4. Séchage artificiel à l'air chaud et humide 122 5. Séchage artificiel à basse température 123 6. Séchage sous vide 125 7. Séchage à haute température 8. Séchage solaire 127 127 DEUXIÈME PARTIE : L'AFFUTAGE Chapitre VII ATELIER ET OUTILS D'AFFÛTAGE 1. L'atelier d'affûtage 2. Les limes 129 131 3. Les meules 133 Chapitre VIII AFFÛTAGE DES OUTILS MANUELS 1. Les outils tranchants 137 2. Les scies passe-partout 138 3. Les lames pour le sciage de long manuel 141 IV Chapitre IX ENTRETIEN ET AFFÛTAGE DES LAMES DE SCIES 1. Les 1.1 . 1.2. 1.3. 1.4. 1.5. lames de scies à chaîne Affûtage des chaînes à dents droites Affûtage des chaînes à dents gouges Réparation des chaînes Entretien des guide-chaînes Usure du pignon d'entraînement 143 143 143 145 146 147 2. Les lames de scies alternatives 2.1 . Entretien du corps de la lame 2.1.1. Dressage 2.1 .2. Tensionnage 2.1.3. Planage 2.1 .4. Dégauchissage 2.2. Types de dentures et affûtage 147 147 147 147 148 14 8 149 3. Les lames de scies à ruban 3.1 . Liaison en bout des lames 3.1 .1. Brasage 3.1 .2. Soudage oxyacétylénique 3.1 .3. Soudage électrique 3.2. Entretien du corps de la lame 3.2.1 . Banc de planage 3.2.2. Appareil à tensionner 3.2.3. Tensionnage et dressage 3.2.4. Planage 3.2.5. Dégauchissage 3.3. Entretien et affûtage de la denture 3.3.1. Défonçage 3.3.2. Avoyage par torsion 3.3.3. Avoyage par écrasement 3.3.4. Affûtage 3.4. Denture tronquée 3.5. Augmentation de la durée de coupe 3.5.1 . Trempe de l'arête tranchante 3.5.2. Stellitage 3.6. Principaux défauts rencontrés lors du sciage avec les scies à ruban et leurs causes 150 150 150 155 158 159 159 160 16 2 165 166 167 168 172 173 179 180 181 181 181 188 4. Les lames de scies circulaires 4.1 . Entretien du corps de la lame 4.2. Entretien et affûtage de la denture 190 190 194 Chapitre X AFFÛTAGE DES OUTILS TRANCHANTS DE MACHINES 1. Lames tranchantes 197 2. Fraises 200 3. Outils à mises rapportées en carbure de tungstène index 202 206 Bibliographie Liste des Établissements dont la documentation a été utilisée pour ce Manuel 209 210 AVANT-PROPOS André CHARDIN, dont les travaux o n t beaucoup contribué pendant plus de trente ans à l'amélioration des techniques de sciage des bois et q u i avait revu et préfacé la première édition de cet ouvrage, parue en 1977, nous a subitement quitté. C'est à lui que nous dédions cette seconde édition à laquelle il aurait volontiers participé. Ce manuel aborde l'ensemble des problèmes de sciage et d'affûtage. La gamme de matériel de scierie répandue à travers le monde étant très vaste i l n'était pas possible de tout décrire en détail. Nous espérons que le lecteur trouvera une information de base sur la majorité des sujets, étant bien entendu qu'il lui appartiendra, s'il veut mieux connaître certaines machines o u appareils, de consulter des documents spécialisés et en particulier les fiches techniques des constructeurs. A ce sujet, nous tenons à remercier tous les établissements dont la liste est donnée à la fin de cet ouvrage pour la documentation et les renseignements qu'ils o n t aimablement fournis. Cette nouvelle édition, faite dans le style de la précédente, a été complétée. Nous nous sommes efforcés de décrire au mieux les techniques mises au point ou vulgarisées au cours des d i x dernières années. Nous avons essayé, comme pour la première édition, de rendre cet ouvrage simple et clair. Nous espérons qu'il sera utile dans les Écoles ou Centres de Formation Professionnelle ainsi que dans les scieries, petites ou grandes, travaillant les bois tropicaux comme les bois des régions tempérées, qu'elles soient équipées de matériel ancien et rustique o u moderne e t à grand rendement. Claude DALOIS Première partie LE SCIAGE Chapitre I GÉNÉRALITÉS SUR LE BOIS Le bois est une des principales ressources naturelles du globe. C'est une ressource renouvelable et que presque tous les pays possèdent ou peuvent créer. Les produits du bois jouent un grand rôle dans l'économie à tous les stades du développement. Le bois et les produits dérivés font l'objet d'échanges internationaux intenses et aucune région n'est totalement indépendante des marchés, des ressources et des industries des autres régions. 1. UTILISATION DU BOIS Le bois a plusieurs utilisations. 1.1. SCIAGES De tous les bois transformés, le bois scié est le plus simple, le plus facile à produire et celui dont l'utilisation remonte le plus loin dans l'histoire. Il est encore aujourd'hui le plus couramment utilisé. Il représente environ les deux tiers du total mondial de bois ronds transformés. Les sciages servent à toutes sortes de travaux : • bâtiments : à usage d'habitation, industriel, agricole, etc. qui peuvent être obtenus par sciage, tranchage ou déroulage. Contrairement au contreplaqué, le sens des fibres ne varie pas dans l'assemblage. Cette technique permet de réaliser des pièces de dimensions et de formes très variables (poutres, panneaux, etc.). La technique du lamellé-collé, née il y a quelques décennies, peut être classée dans cette catégorie. La technique du lamellé-cloué est encore plus ancienne et n'est plus beaucoup utilisée. 1.3. LES PANNEAUX Il existe trois grands types de panneaux dérivés du bois : les contreplaqués et les lattes, les panneaux de fibres, les panneaux de copeaux et de particules. 1.4. PÂTE DE BOIS La presque totalité de la pâte de bois consommée dans le monde sert à la fabrication du papier et du carton. Le reste est constitué par une certaine quantité de pâte à dissoudre, qui sert surtout à la fabrication de la rayonne (textiles et toiles de pneus). On s'en sert également pour fabriquer de la cellophane, des matières plastiques, des explosifs, solvants, laques, vernis et autres produits chimiques. • ameublement • emballages, coffrages, échafaudages • poteaux de mines, traverses de chemin de fer • construction navale, véhicules, etc 1.2. BOIS MASSIF RECONSTITUÉ (B.M.R.) Cette dénomination date d'environ une douzaine d'années. Elle qualifie l'assemblage par collage d'éléments de bois massifs de section relativement faible, 1.5. BOIS RONDS Ces bois sont utilisés en l'état, c'est-à-dire autrement que comme bois de feu, mais sans transformation industrielle. Dans les pays en voie de développement, ils gardent une place très importante. Le bois rond est employé dans la construction de bâtiments simples (ruraux, agricoles) — pour les clôtures — les poteaux d'échafaudage, de lignes téléphoniques, de mines, etc. 1.6. BOIS DE FEU La consommation de bois de feu représente encore aujourd'hui plus de la moitié de la consommation totale de bois dans le monde. Le bois de feu est un produit pondéreux par rapport à sa valeur et à son pouvoir calorifique. Il peut rarement supporter le coût du transport. Dans les pays en voie de développement, le feu reste quantitativement la principale utilisation du bois. Avec les progrès de l'urbanisation dans le monde et la diffusion d'autres combustibles (charbon de bois, charbon, gaz, mazout, électricité, etc.), l'utilisation du bois de feu va probablement régresser. 2. MORPHOLOGIE DE L'ARBRE (fig. 1 et 2) L'arbre, une fois abattu, est ensuite ébranché. Le tronc, ou la grume, sera utilisé comme bois propre à divers travaux. Cette grume, nettement coupée à ses deux extrémités, est dite affranchie. Elle peut être tronçonnée, c'est-à-dire coupée en travers à des longueurs diverses, appelées billes. La partie de l'arbre, la plus belle, va de la culée aux premières grosses branches (première couronne) et porte le nom de bille de pied. La bille, découpée dans la partie du tronc située au-dessus de la bille de pied et propre au sciage, porte le nom de surbille (bois inférieur). Figure 2 3. LES ELEMENTS DE L'ORGANISATION NORMALE DU BOIS En observant l'extrémité d'une bille ou d'une surbille nous trouvons (fig. 3) : 3.1. LA MOELLE C'est la partie de faible diamètre, située au centre de la bille. Elle est généralement plus colorée. Celle-ci disparaît souvent à la longue, en laissant un vide ou canal médullaire, propice malheureusement à réclusion de maladies ou de défauts qui diminuent beaucoup la valeur du bois. 3.2. LE BOIS PARFAIT OU DURAMEN Figure 1 Les cellules sont vieilles, lignifiées. C'est le bois d'oeuvre. Grain grossier : lorsque les éléments, et spécialement les vaisseaux, sont de dimension assez forte et distincts à l'œil nu. 4. DEFAUTS DES BOIS Beaucoup d'arbres sont dépréciés par des défauts qu'on peut classer comme suit : 4.1. DÉFAUTS PHYSIQUES • Les nœuds Figure 3 3.3. L'AUBIER Il comprend un nombre de couches annuelles variable suivant les essences. C'est du bois jeune, de teinte plus claire, dont chaque année une couche se transforme en bois parfait. En général, dans les bois durs ou mi-durs, l'aubier est plus tendre que le duramen et il est sujet à la vermoulure et à la pourriture, tandis que dans certains bois tendres, il a presque la qualité du duramen. Les branches forment à leur point d'attache sur le tronc des déviations de fibres qui déterminent les nœuds (fig. 4A). On distingue les nœuds sains (B), adhérant bien au bois, et les nœuds vicieux ou nœuds noirs (C) entourés de bois mort et n'adhérant pas au bois. Ces derniers proviennent d'un mauvais élagage naturel ou artificiel. Le chicot restant sur le tronc est très long à se cicatriser et il pourrit le plus souvent avant d'être recouvert. Les nœuds peuvent provoquer la déformation et la rupture des pièces de bois sciées, mais ils ne doivent pas être tous éliminés, car la perte serait trop importante. Plus la section d'une pièce de sciage est faible, moins elle doit comporter de nœuds. Les pièces de fortes dimensions peuvent avoir des nœuds assez gros qui ne nuisent pas à leur solidité. 3.4. L'ÉCORCE C'est la protection de l'arbre. Sous l'écorce, on trouve une pellicule de tissu végétal, dans laquelle se fait la circulation de la sève nourricière. C'est le liber. 3.5. LES RAYONS LIGNEUX Groupements de cellules sous forme de lames de section lenticulaire, de hauteur et de largeur variables, orientés radialement. Synonyme impropre : rayons médullaires. Ils se distinguent parfois à l'œil nu. Les plages miroitantes que l'on observe sur les faces d'une pièce de bois sciée radialement sont produites par les rayons ligneux. Elles sont appelées : les mailles. Figure 4 3.6. LES CERNES Section transversale des couches d'accroissement. La couche d'accroissement est annuelle pour les bois des régions tempérées et saisonnière pour les bois des régions intertropicales. Les cernes sont souvent peu visibles sur l'extrémité des billes de bois tropicaux. 3.7. LE GRAIN Impression visuelle, produite par la dimension des éléments du bois et spécialement des vaisseaux. Grain fin : lorsque les éléments, et spécialement les vaisseaux, sont de faible dimension et pas ou peu distincts à l'œil nu. • Les ronces Lorsque les fibres sont entremêlées, le bois est dit ronceux. Ce défaut existe dans la culée et à la naissance des grosses branches. • Les fibres torses (fig. 5) L'arbre atteint de cette malformation a ses fibres qui suivent un trajet torsadé par rapport à l'axe de l'arbre, en restant parallèles entre elles. Cette torsion est due à des causes mal définies. L'inclinaison des fibres est souvent visible sur la grume, avec ou sans écorce, mais ce défaut apparent peut être du contrefil. pondant au bas de la pente souffre davantage. Ce défaut peut provenir aussi d'un houppier irrégulier. • Le contre-fil (fig. 6) Un bois a du contre-fil lorsque la direction générale de ses fibres est successivement torsadée en sens inverse par rapport à l'axe de l'arbre. Ce phénomène ne peut s'observer qu'après le débit de l'arbre. Le contre-fil, s'il n'est pas trop accentué, est une qualité, car il donne un aspect rubané aux pièces de bois orientées sur quartier. C'est le cas pour les placages tranchés. Si le contre-fil est très accentué, cela devient un défaut car il est à l'origine de difficultés pour l'usinage des pièces, en particulier le rabotage. • La cadranure (fig. 8) Les vieux arbres sont souvent atteints de ce défaut. Le cœur se dessèche, se craquelé et commence parfois à se décomposer. Il se produit de nombreuses fentes radiales partant du cœur vers l'écorce, ce sont des cadranures. Ce bois est inutilisable. Figure 8 • La roulure (fig. 9) Figure 5 Figure 6 • La courbure du tronc Un arbre ayant ce défaut doit être tronçonné dans les courbes, afin d'obtenir des billes les plus droites possible. Si, après le tronçonnage définitif, les billes sont encore légèrement courbes, il faut, de préférence, les scier en plot, sur leur ligne droite. La roulure est une fente circulaire formée par le décollement de deux couches d'accroissement. Elle peut être partielle ou totale et s'étendre plus ou moins loin sur la hauteur du fût. Les causes de ce défaut sont assez mal définies, mais souvent il y a une relation avec les tensions locales provoquées par les contraintes de croissance. La roulure provoque une perte de bois importante au sciage et exige un débit en petites sections. • La cœur excentré (fig. 7) Les arbres, poussant sur la pente des collines ou des montagnes, ont souvent le cœur déporté vers l'écorce. Ceci provient de ce que les racines de l'arbre, poussant sur la pente, ne puisent pas la nourriture régulièrement. Du côté le plus bas, elles sortent même de terre. Une partie de l'arbre est nourrie normalement; au contraire, la partie corres- Figure 9 Figure 7 • L'entre-écorce (fig. 10) Deux ou trois tiges poussant accolées peuvent s'anastomoser t o u t en laissant subsister entre elles une partie d'écorce et d'aubier. Les couches d'accroissement externes recouvrent le tout. Figure 1 2 Figure 1 0 • Les loupes (fig. 11) Ce sont des excroissances lisses qui se forment sur le tronc, souvent à la suite de piqûres d'insectes ou de blessures. Ce même défaut, mais rugueux, hérissé, prend le nom de broussin. Le bois est madré, c'est-àdire tacheté. Il peut s'utiliser en ébénisterie, sous forme de placage, mais il ne convient pas à d'autres utilisations. 4.2. DEFAUTS DUS AUX ACCIDENTS • Gouttière (fig. 13) Par suite du vent ou d'autres causes, des branches peuvent se briser. Il arrive que les couches d'accroissement ultérieures ne recouvrent pas parfaitement cette cicatrice. L'eau s'infiltre par le canal de cette blessure, provoque une altération du bois, puis la pourriture. Ce défaut peut s'étendre assez loin dans le fût. Figure 11 Figure 13 • Les gerces (fig. 12) Ce sont des fentes de retrait tangentiel qui se produisent dans le sens des rayons ligneux. Ce défaut est provoqué par une longue exposition des grumes au soleil. On distingue les gerces superficielles et les gerces profondes. L'ouverture des fentes est toujours maximale en surface et elle diminue progressivement vers le cœur de la bille. Ces fentes peuvent être partiellement évitées en n'écorçant les grumes qu'au moment du débitage. • Les fractures internes dites « coups de vent » Certaines essences, surtout parmi les bois tropicaux, présentent fréquemment des fractures transversales, peu apparentes, dans le bois parfait. Parfois, ces ruptures ne sont visibles qu'après le rabotage des pièces de bois. Si les fractures sont importantes et nombreuses, elles compromettent sérieusement la solidité des pièces de bois. • Frotture (fig. 14) Elle est produite par l'arrachement de l'écorce (chute d'un arbre voisin, gros gibier, etc.). La cicatrisation n'est pas parfaite et il se forme un bourrelet. Figure 14 8 • Bois foudroyé Lorsque la foudre tombe sur un arbre, son tronc est endommagé d'un bout à l'autre par de grandes fentes. • Bois chablis Arbres renversés par le vent. • LES BOIS MI-DURS OU MI-LOURDS (densité de 0,56 à 0,70). • LES BOIS DURS OU LOURDS (densité de 0,71 à 0,90) : Les essences mises en œuvre pour les travaux extérieurs dans le bâtiment sont généralement classées dans les deux catégories de bois midurs et durs, c'est-à-dire à des densités comprises entre 0,56 et 0,90. 4.3. DEFAUTS D'ABATTAGE Un trou : dû à l'arrachement de la partie centrale de la base du tronc, au moment où l'arbre bascule et tombe. Une fente : une fente longitudinale peut se produire à la base du tronc pour un arbre fortement penché, lorsque l'entaille n'est pas faite correctement. Pour un arbre dont les tensions de croissance sont très fortes, le choc au sol peut provoquer l'ouverture de fentes longitudinales. LES BOIS TRES DURS OU TRES LOURDS (densité de plus de 0,90) : Ils sont réservés aux travaux spéciaux. 6. PROPRIÉTÉS DES BOIS Le bois est un matériau hétérogène dont les propriétés varient suivant l'essence, le teneur en eau (influence sur le volume, la densité), la partie de l'arbre considérée (bois parfait, aubier, culée, etc.), la direction de l'effort (tangentiel : fig. 15, radial : fig. 16, axial : fig. 17) auquel il est soumis. 5. CLASSIFICATION DES BOIS La classification logique des bois s'établit suivant l'échelle de dureté qui se distingue peu de l'échelle de densité, puisque dureté et densité varient dans le même sens. La densité indiquée pour chaque essence est un chiffre moyen pour un bois sec à 1 2 % d'humidité. Cette densité peut varier légèrement suivant l'échantillon considéré. Les bois se classent en cinq catégories : • LES BOIS TRÈS TENDRES OU TRÈS LÉGERS (densité : moins de 0,45) : Ils sont généralement clairs et fournissent les bois pour travaux économiques, la caisserie, etc. • LES BOIS TENDRES OU LÉGERS (densité de 0,46 à 0,55) : Ces bois servent, en général, pour la charpente et les menuiseries intérieures. Sens t a n g e n t i e l Figure 1 5 6.1. PROPRIÉTÉS PHYSIQUES 6.1.1. La teneur en humidité C'est la quantité d'eau que renferme le bois considéré, exprimée en pourcent (%) de son poids à l'état anhydre. Suivant son taux d'humidité, un bois est dit : Imbibé : un bois immergé longtemps peut se gorger d'eau jusqu'à 200 % et plus. Vert : lorsque le bois est sur pied ou vient d'être abattu. À ce moment, il peut contenir de 35 à 1 2 0 % et plus d'eau, suivant l'essence et la saison. Saturé : le bois vert contient de l'eau libre qui remplit les vaisseaux et les espaces qui peuvent exister à l'intérieur des cellules. A u cours du séchage, quand cette eau libre a disparu, il ne reste plus que Sens radial Sens a x i a l Figure 1 6 Figure 1 7 l'eau d'imbibition qui est contenue dans les parois des cellules : c'est le point de saturation de la fibre. Il se situe à environ 30 % d'humidité. Au-dessus de ce pourcentage, le bois ne subit plus de variations volumétriques. Au-dessous, au fur et à mesure de son séchage, son volume diminue : il prend du retrait. Mi-sec ou ressuyé : de 20 à 25 %. Sec à l'air : (de 12 à 18 %),. suivant la saison et le lieu de séchage. Il est apte à être utilisé à ce taux pour les travaux extérieurs. Desséché : (au-dessous de 12%). Siccité obtenue par séchage artificiel. Anhydre : (0%), par passage à l'étuve de laboratoire ; utilisé pour des essais. Pour mesurer l'humidité du bois, il existe trois méthodes : • La méthode par pesée d'éprouvette, avant et après passage à l'étuve sèche à 105°C. • Les méthodes électriques : elles sont basées sur deux principes, l'un par mesure de la variation de résistance électrique, l'autre par mesure de la capacité diélectrique du bois. Elles donnent des résultats immédiats, mais moins précis que la méthode par pesée, surtout pour une humidité supérieure à 30 %. En outre, elles concernent une portion limitée de l'échantillon et donnent une valeur plus localisée du taux d'humidité. • Les méthodes par propagation d'ondes : le taux d'humidité modifie la propagation dans le bois des ondes électromagnétiques. Les micro-ondes sont dans ce domaine les plus performantes et ont donné naissance, depuis quelques années, à une nouvelle génération de dispositifs basés sur ce principe. Les appareils utilisés dans les deux derniers cas sont d'encombrement très réduit et peuvent donc se transporter aisément. Ce sont des hygromètres à bois, appelés couramment humidimètres, mais pour lesquels on peut aussi employer le terme de xylohygromètre. 6.1.3. La densité La densité d'un bois est le rapport de sa masse à la masse d'un même volume d'eau. Elle varie avec le taux d'humidité. Elle est normalement indiquée à 1 2 % d'humidité. Pour certaines essences, la densité peut varier de façon importante entre arbres différents ou de différentes provenances et à l'intérieur même d'un arbre. Le système d'unité international à remplacé le terme « densité » par « masse volumique » que l'on 3 exprime en kg par m . 6.1.4. La durabilité C'est la propriété que possèdent les bois de résister naturellement aux attaques des agents de destruction biologique (champignons, termites et autres insectes, foreurs marins). Il ne faut pas confondre durabilité naturelle et durée de service : un bois réputé résistant aux champignons peut pourrir assez rapidement au contact du sol, alors qu'un bois peu résistant pourra avoir une durée de service presque illimitée s'il est mis en œuvre sous abri ou à l'intérieur en atmosphère sèche. L'alternance d'humidité et de soleil accélère la dégradation du bois. 6.1.5. La combustibilité Plus le bois est dense et humide, plus il s'enflamme difficilement et se consume lentement. Le pouvoir calorifique du bois augmente lorsque son humidité diminue. La valeur calorifique du bois varie peu suivant les essences mais pour un volume donné elle est fonction de la densité. 6.1.6. La couleur Les arbres, fraîchement débités, présentent une couleur franche qui se ternit par le séchage. Les bois tropicaux ont des couleurs très variées, suivant les essences. Tous les bois ne présentent pas une teinte uniforme dans leur masse. Certains comportent des veines, plus ou moins marquées, ou disposées de telle façon qu'on les désigne sous des qualificatifs différents. Ce sont des bois ondes, moirés, flambés, mouchetés, etc. 6.1.7. L'odeur 6.1.2. La rétractibilité C'est la propriété que possède le bois de varier de volume, suivant son état d'humidité. Au-dessous du point de saturation, au fur et à mesure de son séchage, son volume diminue : c'est le retrait. Réciproquement, à partir de l'état anhydre et jusqu'au point de saturation, il augmente de volume : c'est le gonflement. L'humidité du bois, mis en œuvre, varie suivant les saisons et ceci indéfiniment. Un bois ne peut pas être complètement stabilisé, même après des années de séchage à l'air. Il se produit des alternances de retrait et de gonflement appelées : «jeu » ou «travail» du bois. Les variations dimensionnelles du bois sont plus ou moins importantes selon les essences et suivant les plans considérés : tangentiel, radial, axial (cf. p. 32). Le bois dégage une odeur, particulière pour chaque espèce, plus ou moins accentuée, agréable ou désagréable, ayant tendance à diminuer, voire à disparaître, dans le temps. Elle peut réapparaître, dès que l'on procède à un nouvel usinage. 6.2. PROPRIETES MECANIQUES L'industrie, la construction moderne, n'utilisent pas le bois d'une façon empirique. Des calculs sont nécessaires pour déterminer les dimensions des pièces mises en œuvre. Des essais ont donc été nécessaires pour chiffrer les différentes résistances mécaniques de ce matériau hétérogène. 10 6.2.1. La compression Axiale (fig. 18) : le bois a une bonne résistance dans ce sens, mais la longueur de la pièce a une grande influence. Sous une charge importante, une pièce longue peut se cintrer (flambage), (fig. 19). Le flambage de la pièce peut être évité, par un renfort de part et d'autre (fig. 20). Figure 2 1 Figure 2 2 Figure 2 3 Figure 1 8 Figure 1 9 Figure 2 0 Transversale (fig. 21 ) : la résistance à l'écrasement dans le sens transversal est plus faible que celle dans le sens axial. Elle est plus forte dans le sens des rayons ligneux (sens radial) que dans le sens tangentiel. 6.2.2. La traction Axiale (fig. 22) : c'est le sens où le bois offre le maximum de résistance. Transversale (fig. 23) : elle permet de déterminer la résistance au fendage. L'effort de traction provoque le décollement des fibres. Pour certaines essences, la résistance au fendage est plus faible dans le sens radial (fig. 23) à cause des rayons ligneux importants qui diminuent, semble-t-il, l'adhérence des fibres. 6.2.3. Le cisaillement (fig. 24) Le cisaillement longitudinal permet de connaître la résistance au glissement des fibres. 6.2.4. La dureté C'est la résistance à la pénétration d'un corps dur (outil, vis, clou). La dureté du bois augmente lorsque son humidité diminue. Figure 2 4 6.2.5. La résilience ou flexion dynamique C'est la résistance au choc (fig. 25). Elle est maximale dans le sens radial. 6.2.6. La flexion statique (fig. 26) L'essai consiste à charger lentement l'éprouvette en son milieu jusqu'à sa rupture. L'humidité diminue la résistance. L'essai de flexion statique permet de déterminer trois propriétés : Flexion : les bois sont qualifiés de flexibles, s'ils accusent une flèche importante, avant rupture. 11 Ténacité : lorsque la rupture n'intervient qu'après un lent et progressif décollement des fibres, les bois sont dits tenaces. Raideur : les bois sont considérés comme raides lorsque la flèche est peu importante au moment de la rupture. 6.2.7. L'endurance ou flexion alternée Une pièce qui subit alternativement des flexions répétées, en sens contraire (fig. 27), est soumise à la fatigue. Au bout d'un nombre d'alternances plus ou moins élevé, il y a rupture sans que la limite de résistance à la flexion statique soit atteinte. 7 . T E R M E S E M P L O Y E S (d'après la norme française B 50-002) Figure 2 5 Des termes complémentaires, relatifs au bois et à la scierie, sont donnés avec leur définition dans la liste suivante : STRUCTURE : ensemble des particularités d'organisation du bois. PLAN LIGNEUX : ensemble des caractères de structure du bois tenant à la nature, à la forme et au groupement des cellules constitutives. Ces caractères sont constants pour une essence déterminée. Figure 2 6 ESSENCE : ensemble des arbres ayant le même plan ligneux. Ils appartiennent normalement à une même espèce, quelquefois à plusieurs espèces voisines ou à des variétés d'une même espèce. FEUILLU : nom couramment donné aux arbres du groupe des dicotylédones, en raison de leurs feuilles plates à nervation ramifiée. Par extension, ce nom désigne également leur bois. RÉSINEUX : nom couramment donné aux arbres du groupe des conifères, en raison de la présence, chez un grand nombre d'entre eux, de cellules ou de canaux résinifères. Par extension, ce terme désigne également leur bois. DÉCROISSANCE : diminution des circonférences des sections d'un arbre (ou d'une grume) de la base au sommet. La décroissance métrique sur le diamètre est le nombre moyen de centimètres dont le diamètre diminue par mètre de longueur. Synonyme : défilement. LAVER UNE GRUME : opération qui consiste à scier une grume longitudinalement, près de sa périphérie, de manière à obtenir une surface plane, plus ou moins étendue, appelée « découvert ». Figure 2 7 SCIAGE : opération consistant à façonner une pièce de bois avec une scie et nom générique des bois débités à la scie (les sciages). 12 DOSSE : partie de bois que l'on détache en lavant une grume. Une dosse présente une partie plane dressée à la scie, le reste de la surface étant formé par la périphérie de la grume. CONTREDOSSE : plateau situé contre la dosse, d'épaisseur généralement différente de celle des autres plateaux du plot. Bois AVIVÉS OU DÉLIGNÉS : bois aligné parallèle ne présentant que de vives arêtes, sauf tolérance de flaches prévues par les normes. FACES : les deux plus grandes surfaces planes d'une pièce de bois. RIVES : les deux plus petites des quatre faces d'une pièce de bois. LITEAU : sciage avivé de petite section rectangulaire comprise entre 18 mm x 35 mm et 30 mm x 40 mm. LATTE : sciage avivé de petite section rectangulaire comprise entre 5 mm x 26 mm et 12 mm x 55 mm. CARRELET : sciage avivé dont la section est carrée ou sensiblement carrée. Le côté d'un carrelet est compris entre 15 mm et 50 mm. CHEVRON : sciage avivé dont la section est carrée ou sensiblement carrée. Le côté d'un chevron est compris entre 40 mm et 120 mm. POUTRE : grosse pièce de bois équarrie dont la section est carrée ou sensiblement carrée, de côtés supérieurs à 120 mm. FLACHE (féminin) : portion de la surface de la grume, subsistant sur un sciage. LAMBOURDE : sciage avivé de section rectangulaire comprise entre 26 mm x 65 mm et 45 mm x 105 mm, destiné à supporter le parquet. PLATEAU : bois brut de sciage possédant deux faces parallèles, raccordées par deux flaches ou par une rive et une flache. FRISE : sciage avivé de section rectangulaire comprise entre 18 mm x 55 mm et 35 mm x 120 mm. Un plateau avivé est un sciage avivé, de largeur supérieure à 225 mm et d'épaisseur supérieure à 55 mm. BASTING : sciage avivé dont la section est comprise entre 55 mm x 155 mm et 65 mm x 185 mm. PLANCHE : sciage avivé dont le rapport des côtés est égal ou supérieur à 4 et d'épaisseur comprise entre 22 mm et 55 mm. FEUILLET OU VOLIGE : sciage avivé dont le rapport des côtés est égal ou supérieur à 4 et d'épaisseur inférieure à 22 mm. MADRIER : sciage avivé dont la section est comprise entre 75 mm x 205 mm et 105 mm x 225 mm. Chapitre II LE STOCKAGE ET LA PRÉPARATION DES GRUMES 1. PARCS A GRUMES Un stock de grumes est indispensable dans une scierie, quelle que soit l'importance de celle-ci. Il permet : de classer les billes, par essence et par dimensions, afin d'avoir des séries intéressantes pour l'usinage ; d'alimenter quotidiennement, d'une façon régulière, la scierie et d'avoir une réserve de dépannage utile dans les périodes où l'approvisionnement en grumes se fait mal, pour des causes mécaniques ou climatiques. La surface et la capacité de stockage des parcs à grumes varient suivant l'importance des scieries, la provenance et le nombre d'essences qu'elles traitent. Si l'on fait exception des très grosses installations citées ci-après, les scieries peuvent être classées en trois catégories : • Les petites scieries dont la consommation annuelle est inférieure à 5 000 m3 de grumes. • Les moyennes scieries avec une consommation annuelle comprise entre 5 000 et 25 000 m3 de grumes. • Les grosses scieries avec une consommation annuelle supérieure à 25 000 m3 de grumes. Ce n'est pas dans les scieries de bois tropicaux que l'on trouve les plus importantes consommations de grumes mais il existe, actuellement, de grosses unités dans le Sud- Est asiatique, dont la consommation annuelle peut dépasser 100 000 m3 . Dans certains pays des régions tempérées, on trouve maintenant quelques très importantes scieries de résineux avec une consommation annuelle pouvant atteindre ou dépasser 250 000 m3 de grumes. Il faut noter que les scieries très importantes comportent souvent deux ou plusieurs lignes de sciage. De plus, elles travaillent fréquemment avec deux équipes et parfois en continu avec trois équipes. Le stockage des grumes se fait : 1.1. SUR UN PARC A TERRE C'est le type de parc le plus employé, son installation ne nécessitant pas de contraintes particulières. Il présente donc un certain nombre d'avantages mais aussi certains inconvénients, en particulier l'obligation d'utiliser du matériel de manutention assez onéreux et le fait que les grumes exposées au soleil peuvent, à la longue, subir des dégâts (gerces ou fentes). Pour pallier ce dernier inconvénient, il est possible d'asperger continuellement les billes au moyen d'un dispositif approprié. 1.2. DANS UN PARC A EAU Un bassin de flottage permet la manutention et le classement des grumes, même de fortes dimensions, sans le concours d'un engin puissant. Les essences denses ne peuvent pas y être stockées sauf si le bassin est de faible profondeur et si l'équipement comprend un radeau avec un système de griffage et de relevage pour déplacer les grumes. Pour utiliser ce procédé, il faut que la scierie soit située à proximité d'un cours d'eau. Le flottage donne aussi les avantages suivants : • Maintenir le bois à un taux d'humidité élevé, ce qui facilite le sciage. • Nettoyer les grumes qui, après le débardage, sont souvent recouvertes de terre et de graviers. • Réduire c o n s i d é r a b l e m e n t l'activité des c h a m p i g n o n s e t des insectes. Remarque : il semblerait, pour certaines essences, qu'un séjour de plusieurs mois dans un bassin atténue les tensions internes. Pour confirmer ce phénomène, qui aurait été remarqué sur des essences tendres et mi-dures, se gorgeant facilement d'eau, des observations avec mesures précises seraient nécessaires. Si l'on ne peut pas affirmer que le stockage des bois dans un bassin atténue les tensions internes, il est au moins certain que ces tensions n'augmentent pas comme cela se produit fréquemment sur les parcs à terre, la périphérie des grumes séchant beaucoup plus vite que le cœur. 14 2. M A T E R I E L D E M A N U T E N T I O N D E S PARCS À GRUMES Parmi les outils portatifs manuels, on peut citer les tourne-billes (fig. 28), les leviers, les crics, les treuils. 2.1.2. Les cabestans (fig. 30) Ce sont des treuils à tambour vertical autour duquel on enroule, par friction, un câble. Celui-ci fait quelques tours sur le cylindre et l'extrémité qui se déroule est tenue ou très légèrement tirée par l'utilisateur. Pour les treuils et les cabestans, il est possible de placer des poulies de renvoi qui permettent une manutention plus variée des grumes. Ce matériel de traction est plutôt réservé aux petites scieries mais les treuils sont parfois utilisés dans des scieries importantes pour sortir, sur un plan incliné, les grumes d'un bassin de flottage. Figure 2 8 Pour les petites scieries ayant un sol dur et plat, il est facile de confectionner un petit triqueballe de chantier (fig. 29) à l'aide de roues à pneus de récupération. Ces petits engins, à fonctionnement manuel, permettent de déplacer facilement des grumes dont le diamètre n'excède pas 650 à 700 mm et dont le poids peut atteindre 700 à 800 kg. 2.1. MATÉRIEL DE TRACTION DES GRUMES 2.1.1. Les treuils Ces appareils comportent un cylindre horizontal, appelé tambour, sur lequel un câble est attaché et s'enroule. Figure 3 0 Figure 2 9 15 2.2. LE MATERIEL DE LEVAGE TRANSPORT DES GRUMES ET DE 2.2.1. Les blondins (fig. 31) Les blondins que l'on appelle aussi aérocâbles sont peu utilisés sur les parcs à grumes de scierie. Ils sont plutôt destinés à l'exploitation forestière en région montagneuse. Un blondin est constitué d'un câble porteur tendu entre deux pylônes solidement haubanés. Sur le câble évolue un chariot avec un crochet porte-charge. Un treuil à moteur, placé à une extrémité, permet à l'aide de câbles complémentaires de soulever la charge et de la déplacer longitudinalement. Le halage transversal est assez limité. Figure 3 1 2.2.2. Les monorails (fig. 32) Comme avec les blondins, ce système soulève et déplace la charge longitudinalement mais avec plus de précision, car un chariot porteur d'un palan se déplace le long d'un fer profilé rigide. Si le blondin peut avoir une grande portée entre ses pylônes, le monorail, par contre, comprend des supports intermédiaires, de préférence en forme de V renversés. Ces supports, espacés généralement de 8 à 10 m, peuvent être gênants pour la manœuvre des camions ou des billes. Pour faciliter le déplacement du chariot, le fer Figure 32 profilé sur lequel il circule ne doit pas comporter de courbe. Les monorails conviennent assez bien pour les petites scieries, car leur installation n'est pas très onéreuse et généralement, en plus des manutentions sur parc, ils servent à charger les grumes sur le chariot de la scie de tête. Il faut noter également que le palan d'un monorail a une précision et une douceur de fonctionnement qui conviennent bien aux chariots souvent légers des petites scieries. 16 2.2.3. Les portiques roulants (fig. 33) Les portiques roulants se présentent comme des ponts métalliques qui enjambent le parc à grumes. Ils peuvent atteindre une portée de 100 m. Ils se déplacent dans le sens longitudinal du parc sur un chemin de roulement fixé au sol. Un chariot, porteur d'un palan, circule sur le tablier du pont. Ce matériel permet de soulever les grumes et de les déplacer en travers et le long des parcs. Les portiques présentent l'inconvénient de se déplacer à une vitesse lente (0,50 à 1 m/s) mais il permettent un important stockage de grumes, grâce à la possibilité de couvrir une grande surface et aussi, de pouvoir gerber assez haut les bois. Figure 3 3 2.2.4. Les ponts roulants (fig. 34) Comme les portiques, ils permettent de déplacer les charges dans les trois directions, mais leur portée maximale est faible (30 ou 40 m). Ils se déplacent sur un chemin de roulement aérien soutenu par des piliers, ce qui leur permet d'atteindre une vitesse plus élevée (2 m/s) que les portiques. Comme pour ces derniers, les ponts roulants permettent de gerber le bois assez haut mais leur capacité de stockage est moins importante à cause de leur portée plus faible. Figure 3 4 17 2.2.5. Les grues (fig. 35) Il existe plusieurs modèles de grues. Elles peuvent être tournantes avec emplacement fixe mais elles sont limitées à une action précise comme, par exemple, la sortie des grumes d'un bassin de flottage. Elles sont le plus souvent mobiles (sur rails, sur chenilles ou sur pneus). Les grues anciennes sont généralement équipées de flèches de longueur fixe avec inclinaison variable et elles ne fonctionnent qu'avec des câbles. Maintenant, les grues sont partiellement ou totalement hydrauliques avec des flèches télescopiques ou articulées. Figure 3 5 2.2.7. Les chaînes transporteuses 2.2.6. L e s e n g i n s motorisés sur pneus La manutention des grumes sur parc peut se faire à l'aide d'un chariot élévateur normal à fourche frontale (cf. fig. 273, p. 115) mais des engins spéciaux sont préférables, car ils permettent le gerbage des grumes. Il existe des modèles à fourche télescopique (fig. 36) mais on utilise surtout le chargeur frontal articulé à fourche à grumes avec pinces de serrage (fig. 37). Ces engins, à vide ou en charge, ont un déplacement rapide. Ils sont très maniables et conviennent parfaitement pour les parcs à grumes de grande surface, des scieries moyennes et importantes. Ils remplacent progressivement tous les autres moyens de manutention, en particulier pour les bois tropicaux dont les grumes sont souvent de gros diamètre. Ces chaînes déplacent les grumes dans le sens longitudinal. Certains maillons de la chaîne sont munis de traverses métalliques. L'ensemble circule sur un chemin de glissement. La vitesse de défilement est très variable suivant les installations. Ce matériel est employé surtout sur les parcs de grumes de petits et moyens diamètres, généralement de résineux. L'emplacement du chargement des billes sur les premières chaînes transporteuses installées se trouvait fréquemment au niveau du sol ou légèrement audessous. Ainsi, les billes étaient-elles aisément roulées sur la chaîne. Maintenant, les chaînes transporteuses sont couramment élevées d'au moins 2 m audessus du sol car elles servent souvent au triage des billes par diamètre ou par longueur, et celles-ci tombent de chaque côté de la chaîne à l'endroit qui leur est réservé. Ces chaînes comprennent généralement un poste de tronçonnage fixe avec parfois un système d'optimisation (cf. § 6, p. 96) et une écorceuse. Figure 3 6 Figure 3 7 19 2.3. ACCESSOIRES DE PRISE DES GRUMES Il existe différents systèmes qui permettent de prendre rapidement les grumes et de les tenir solidement pendant toute la manutention. 2.3.1. Les griffes (fig. 38) Elles sont autoserrantes et simples à réaliser. Il en existe de toutes les tailles et de toutes les forces. 2.3.2. Les pics à charger en bouts (fig. 39) Avec ce système, la charge est toujours équilibrée, mais il ne faut pas manutentionner des grumes dont la longueur est très variable, chaque paire d'élingues n'admettant pas une grande différence de longueur des bois. On constate également qu'avec les grumes de moyenne ou grande longueur, l'appareil de levage doit être de hauteur importante. Figure 3 8 Figure 3 9 2.3.3. Les pinces (fig. 40), appelées aussi grappins Elles ont un serrage par vérin hydraulique et une rotation de 360°. Elles permettent de prendre soit une seule grume de grand diamètre, soit une ou plusieurs de petit diamètre en une seule opération. Figure 4 0 20 3. CUBAGE DES GRUMES D ŒUVRE 4. TRONÇONNAGE DES GRUMES Le volume d'une grume s'exprime en mètres cubes, 3 suivis de trois décimales (dm ). Volume = Rayon x Rayon x 3,1416 x Longueur. Le tronçonnage des grumes est une opération importante pour le rendement matière d'une scierie. Le marquage des découpes doit donc être fait avec compétence et l'on doit tenir compte : Le volume d'une grume se calculant à partir du rayon moyen (demi-diamètre) voici trois méthodes permettant d'obtenir le diamètre moyen : • Mesurer le diamètre au milieu de la grume à l'aide d'un compas forestier (sorte de grand pied à coulisse en bois). Cette méthode est utilisée pour les arbres de petit diamètre et bien cylindriques (petits résineux). • Mesurer le diamètre en croix à chaque extrémité de la bille. La moyenne de ces quatre mesures donne le diamètre moyen. • Mesurer la circonférence au milieu de la grume à l'aide d'un ruban souple gradué ou à défaut d'une ficelle non extensible. Cette méthode est la plus précise. Il faut néanmoins éviter de mesurer sur les bosses de la grume (nœuds, loupes, etc.). Dans le cas où il est impossible d'éviter certains défauts (cannelures, etc.), il est nécessaire de corriger approximativement la circonférence. La circonférence et le diamètre des grumes se mesurent au centimètre près. Avant l'apparition des calculatrices de poche, et pour éviter les calculs trop longs, on avait recours à des barèmes de cubage qui donnaient le volume d'après la circonférence ou le diamètre, et la longueur des grumes. La longueur des grumes s'exprime en mètres. Elle se mesure sur la surface de la grume, à l'aide d'un mètre à pointes. Elle doit correspondre à la plus courte distance qui sépare les deux sections extrêmes de la grume. En général, on ne tient pas compte des fractions de décimètre. Dans certains cas, la circonférence ou le diamètre moyen des grumes peuvent être pris : sous écorce (grume écorcée) ou sous aubier (aubier éliminé). Dans les scieries automatisées utilisant un système d'optimisation, le cubage des grumes peut faire partie des opérations effectuées par l'ordinateur (cf. § 6, p. 96). • de la forme et des défauts de la grume, ainsi que de sa longueur totale utilisable, • des longueurs habituelles dans le commerce des sciages ou des longueurs pour une commande spéciale, • parfois de la capacité de la scie de tête ou autres installations de la scierie, • pour le tronçonnage en forêt, de la capacité du moyen de transport des grumes. Pour tronçonner dans de bonnes conditions à la scierie, il faut placer la grume sur des cales de bois, comme l'indique le croquis (fig. 41). Avantages de cette méthode : • l'outil ne se coince pas dans le trait de scie et il est facile à dégager quand la coupe est terminée, • les arêtes tranchantes n'entrent pas en contact avec le sol en fin de coupe. Le tronçonnage des grumes peut se faire : • manuellement à l'aide d'une scie passe-partout, • mécaniquement; trois types de machines sont en usage : — les machines portatives (à chaîne) ; — les machines mobiles (à chaîne ou à lame de scie alternative), qui sont fixées sur un wagonnet ou un chariot et ont, en général, une grande longueur de coupe ; — les machines fixes (à chaîne ou à lame de scie circulaire) ; les grumes à tronçonner sont déplacées longitudinalement à l'aide d'un convoyeur à chaîne ou à rouleaux. Maintenant, ces installations comprennent souvent un système d'optimisation du tronçonnage (cf. § 6, p. 96). Figure 4 1 21 5. ÉCORÇAGE DES GRUMES Lorsque l'écorce est desséchée et peu adhérente, il est nécessaire de l'enlever afin d'éviter à cette écorce de se détacher au cours du sciage. Les éléments d'écorce qui se détachent ainsi encombrent vite les machines et le sol de l'atelier mais elles peuvent également détériorer certains mécanismes. Ce modèle, assez ancien, ne convient pas à tous les genres de bois et d ecorces. Il nécessite, de plus, beaucoup de manutention. L'écorçage se pratique également sur les billes dont l'écorce est en bon état et très adhérente. Dans ce cas, il a pour but de : • Préserver la durée de coupe des lames de scies, surtout pour les grumes qui ont été traînées sur une grande distance au débardage. • Permettre la vente des dosses et des délignures aux papeteries et aux fabricants de panneaux de fibres ou de particules. • Empêcher l'attaque de certains insectes. En effet, l'écorçage des billes qui séjournent en forêt ou sur le parc en scierie provoque une dessiccation des couches externes du bois et la mort des champignons dont se nourrissent les larves de certains insectes. L'écorçage manuel se fait avec une hache (fig. 42) ou un écorçoir (spatule en acier, terminée par un manche), fig. 43. Figure 4 4 • Les écorceuses à rotor circulaire (fig. 45). C'est le modèle qui exécute l'écorçage le plus rapide. La grume passe dans le rotor et la vitesse de défilement est très variable mais elle peut atteindre, et même dépasser, dans certains cas, 50 m à la minute. Ce type de machines est surtout destiné aux bois assez droits et assez cylindriques (genre résineux). Il est bien adapté aux petits et moyens diamètres, mais certaines machines acceptent des grumes dont le diamètre atteint ou dépasse légèrement 1 m. Figure 4 2 Figure 4 3 Les scieries pratiquent maintenant, de plus en plus, l'écorçage mécanique pour lequel il existe plusieurs types de machines : • Les écorceuses portatives, électriques ou pneumatiques, avec un couteau animé d'un mouvement de va-et-vient. Il existe aussi des dispositifs portatifs à fraises ; ces machines ont un faible rendement et sont peu utilisées. • Les écorceuses avec un couteau tiré par un câble (fig. 44), qui s'enroule sur un treuil. Figure 4 5 Les écorceuses à fraises (fig. 46). Ce modèle convient à tous les bois et, plus particulièrement, pour les grumes malformées (courbes, cannelures, nœuds, etc.) ou de gros diamètre, comme plusieurs essences tropicales. L'écorçage avec ce procédé est nettement moins rapide qu'avec le système à rotor annulaire. 22 Figure 4 6 Ces machines comprennent : le système d'écorçage et le dispositif de rotation axiale de la grume. La tête d'écorçage peut être fixe longitudinalement ; c'est l'ensemble grume et support qui se déplace sur des rails. A l'inverse la grume et son support peuvent être fixes longitudinalement ; dans ce cas le système d'écorçage se déplace le long de la grume (fig. 46). Le chargement et le déchargement de la grume sur le support rotatif s'effectuent transversalement, mais peuvent aussi se faire longitudinalement grâce à un convoyeur à rouleaux biconiques. La tête fraiseuse est plus ou moins large et elle est montée sur un bras articulé qui peut être levé et abaissé pneumatiquement ou hydrauliquement. La pression de l'outil sur la grume est réglable suivant le travail à effectuer. Cette pression reste constante même dans le cas de bille malformée, grâce à un dispositif permettant à la tête de suivre les contours de la grume. Il existe différents couteaux ou lames interchangeables qui peuvent être associés à des marteaux. Remarque : pour les scieries n'étant pas équipées d'écorceuse, il est possible, dans certains cas, de nettoyer les grumes avec un jet d'eau puissant (appareil à haute pression). Si des silex ou des graviers sont incrustés dans l'écorce, ce système ne permet pas de les extraire. Par contre, si les grumes, au cours de l'abattage, du débardage, ou de manutentions diverses, n'ont reçu qu'une couche de terre, le nettoyage à haute pression peut être satisfaisant. Chapitre III LES BASES DU SCIAGE Le sciage a pour objet de diviser les grumes en plusieurs parties par enlèvement d'un copeau qui se fractionne en menus éléments : la sciure. Le trait de scie (fig. 47) est le sillon formé dans le bois par le passage des arêtes tranchantes des dents de scie. Il est caractérisé par trois dimensions : l'épaisseur (donnée par la voie de la lame), la hauteur et la longueur (celles de la pièce à scier), fig. 48. L'outil grâce auquel cette transformation s'opère s'appelle la dent de scie. Les dents sont portées par une lame mise en mouvement par une machine : la scie. L'installation complète de l'usine où s'effectue le sciage est appelée la scierie. Figure 4 8 1. LA DENT DE SCIE 1.1. GÉOMÉTRIE DE L A DENT Figure 4 7 La façon de déterminer les angles d'attaques (â), de bec (p) et de dépouille (y) pour les lames rectilignes (de scies alternatives et de scies à ruban) est représentée sur la figure 49. La figure 50 représente la façon de mesurer ces angles sur une lame de scie circulaire. La somme de ces trois angles est toujours égale à 90°. Figure 4 9 24 Figure 5 0 D e n t s avovées d a n s l e trait d e scie - v u e d e dessus L'angle de bec représente l'angle à l'intérieur duquel se trouve le métal de l'outil. Dans certains cas, l'angle d'attaque est nul (fig. 51 ) ou négatif (fig. 52). Figure 5 3 Figure 5 4 1.2. TRAVAIL D'UNE DENT D E SCIE Figure 51 Pour obtenir un copeau, il faut deux mouvements conjugués : celui de l'outil et celui de la pièce à scier. Dans certains cas, le mouvement de la pièce à scier est remplacé par le déplacement de l'arbre porte-outil ou de la machine toute entière. Chaque dent tranche un copeau qui glisse sur la face d'attaque (fig. 55). Figure 5 2 Pour empêcher le talonnement de la face dorsale de la dent, l'angle de dépouille est indispensable. De même, il faut impérativement donner à l'arête tranchante de la dent une longueur supérieure à l'épaisseur de la lame, afin d'éviter ou de réduire les frottements du corps de la lame contre le bois. De ce fait, la dent présente sur les deux côtés une certaine dépouille appelée dépouille latérale. Celle-ci est donnée dans deux directions : la dépouille latérale frontale et la dépouille latérale dorsale (cf. fig. 451, p. 173). Pour obtenir des dents conformes à cette exigence, on procède, en général, par déformation plastique de l'acier ; cette opération est appelée avoyage par écrasement (fig. 53) ; on peut aussi avoyer « par torsion » en tordant alternativement une dent vers la droite et une dent vers la gauche (fig. 54). Figure 5 5 25 La courbe, plus ou moins accentuée du creux de la dent, favorise le fractionnement du copeau en petites particules, la sciure, qui vient remplir progressivement le creux de la dent au cours de son cheminement dans le trait de scie (fig. 56). nature des bois à débiter ou le meilleur mode d'utilisation d'un équipement existant. 1.3.1. Influence de la dureté du bois L'effort de coupe augmente avec la dureté du bois. Dans les essences de bois tropicaux, la dureté varie à peu près de 1 à 6. 1.3.2. Influence de l'humidité du bois L'effort de coupe augmente, en général, fortement quand l'humidité du bois diminue. On a donc intérêt à scier les bois aussi verts et gorgés d'eau que possible. C'est un facteur important dont on peu profiter; malheureusement, son influence est d'autant moins sensible que le bois est plus dense, si bien que l'effort de coupe sur des bois extrêmement durs ne varie guère avec l'humidité. 1.3.3. Influence de la qualité d'affûtage L'effort de coupe dépend beaucoup de la qualité de l'affûtage. Les dents doivent donc être affûtées finement. L'effort de coupe augmente considérablement au fur et à mesure que l'arête tranchante s'use. C'est l'une des raisons pour laquelle il ne faudrait jamais continuer de travailler avec une lame complètement désaffûtée. 1.3.4. Influence de l'épaisseur du traitde scie ou de la voie totale d e la lame L'effort de coupe d'une dent avoyée par écrasement est presque proportionnel à cette dimension. 1.3.5. Influence de la vitesse de coupe Figure 5 6 1.3. L'EFFORT DE COUPE Pendant la coupe, le bois exerce sur la dent des pressions dont la distribution et l'intensité peuvent varier très rapidement. Certaines de ces pressions ont pour effet que la lame est aspirée ou repoussée et, éventuellement, déviée. L'effort principal pour trancher le copeau est celui donné à chaque dent par le moteur qui anime la lame. Sans entrer dans des théories trop poussées, on admet que cet effort principal s'appelle : effort de coupe (*). Le niveau d'effort varie en fonction de sept paramètres. La connaissance de l'influence de ces paramètres, détaillée ci-après, permet de déterminer les caractéristiques des scies les mieux adaptées à la C'est le paramètre qui a le moins d'influence sur l'effort de coupe car, d'après des essais effectués, pour une épaisseur de copeau donnée, la valeur de l'effort varie très peu dans la gamme de vitesse de coupe comprise entre 5 et 50 m/s. Par contre, l'influence la plus notable concerne la tenue de coupe (usure) et, dans une moindre mesure, l'évacuation du copeau. Il ne faut pas oublier non plus que la puissance à installer croît proportionnellement plus que la vitesse de coupe. 1.3.6. Influence d e la valeur de l'angle d'attaque L'effort de coupe diminue quand la valeur de l'angle d'attaque augmente (cf. § 1.4.1. : angle d'attaque p. 26). 1.3.7. Influence de l'épaisseur du copeau L'effort de coupe augmente avec l'épaisseur du copeau, comme l'indique le graphique (fig. 57). Un examen des diagrammes de variation de l'effort que subit une dent de scie en fonction des différentes conditions de coupe montre qu'il est beaucoup plus avantageux d'enlever des copeaux épais que des copeaux minces, et ceci d'autant plus que : (*) Pour plus d'information, consulter l'ouvrage de C. SALES « La scie à ruban » : Théorie et pratique du sciage de bo,s en grumes. 26 1.4. DETERMINATION DES ÉLÉMENTS DU SCIAGE • le bois est dur, PRINCIPAUX • l'arête de la dent est moins fine, • l'angle d'attaque est plus important. En pratique, on peut considérer que le sciage n'est avantageux que si chaque dent de la lame enlève des copeaux d'au moins 1 / 2 mm d'épaisseur. D'autres considérations militent également en faveur de l'enlèvement de copeaux épais : augmentation de la surface sciée pour un même cheminement des dents, moindre usure des dents (d'où longévité accrue), augmentation moindre de dépense d'énergie pour une même usure que dans le cas de copeaux minces, meilleure évacution des copeaux. 1.4.1. Angle d'attaque (désigné par â, fig. 49 et 50, p. 23 et 24) Une opinion trop largement partagée veut qu'à chaque essence doivent correspondre un angle d'attaque et un pas de denture déterminés. Quelle que soit la part de vérité sur laquelle elle repose, cette croyance a le grave inconvénient d'amener beaucoup de scieurs à expliquer toutes les difficultés de sciage par une inadaptation de la denture et à négliger du même coup un certain nombre d'autres facteurs plus importants. L'angle d'attaque conditionne la pénétration de l'arête tranchante dans le bois. Pour le sciage longitudinal, on a en principe intérêt à le choisir aussi grand que le permettent la résistance mécanique de la pointe de dent, ainsi que la rigidité de la lame dans le cas des scies à ruban (cf. § 3.3. et les fig. 171 et 172, p. 64). En fait, on peut utiliser un angle d'attaque assez élevé pour tous les bois, sauf avec les scies à ruban de faible et moyenne capacité et avec les scies alternatives à châssis non oscillant. L'expérience montre que, même pour les bois très durs, l'angle d'attaque peut être assez important (30° pour l'Azobé) si l'angle de dépouille est suffisamment réduit. Il faut noter également qu'un grand angle d'attaque entraîne une meilleure forme des copeaux qui, de ce fait, s'évacuent plus facilement. En sciage longitudinal, si l'on compare les valeurs d'angle d'attaque entre tous les types et puissances de scies, on trouve des écarts très importants puisque, pour une scie circulaire à dents en acier rapide, l'angle peut être de 40° tandis que celui des petites lames de scies à ruban de finition est compris entre 5 et 12°. Figure 5 7 Pour calculer l'épaisseur du copeau enlevé par chaque dent, il faut diviser la vitesse d'amenage (cf. § 1.4.8., p. 28) pour un temps donné par le nombre de dents passant dans le même temps. Exemple pour une scie à ruban : • pas de denture : 50 mm • vitesse de coupe : 30 m/s (30 000 mm/s) • vitesse d'amenage : 18 m/min (18 000 mm/min) • nombre de dents par OQ QQQ seconde : = 600 50 • vitesse d'amenage * o QQQ en mm par seconde : = 300 60 • épaisseur du peau en mm co- OQQ : 600 = 0,5 Un angle d'attaque trop important avec une arête tranchante finement affûtée sur une lame ruban de faible largeur, et dont les volants sont écartés, produit le phénomène de broutement, appelé souvent « broutage » dans la profession. Dans ce cas, la lame est aspirée par le bois ; elle s'incurve vers l'avant, puis elle effectue un bref recul. Ces mouvements saccadés d'avant en arrière se répètent sans arrêt et rapidement. Certaines scies à grumes ne permettent pas de scier des bois durs avec un angle d'attaque supérieur à 12°. Pour résumer, on peut dire que sur les lames ruban de scierie l'angle d'attaque varie de 12 à 36°. Il est évident que toutes les valeurs intermédiaires sont utilisées et que chaque scieur doit déterminer les valeurs d'angle d'attaque optimales en fonction des caractéristiques de la machine. Le broutement est un élément indiquant que la valeur limite est dépassée. 1.4.2. Angle de dépouille (désigné par y, fig. 49 et 50, p. 23 et 24) Il empêche la dent de talonner. Le mieux est de donner à cet angle une valeur comprise entre 7 et 12° 27 mais il est des cas extrêmes (scies alternatives horizontales) où l'angle de dépouille doit être de 30° environ. 1.4.3. Angle de bec (désigné par J3, fig. 49 et 50, p. 23 et 24) Il assure la résistance de l'arête tranchante. Pour chaque valeur d'angle d'attaque, il y a un angle de dépouille limite au-delà duquel l'arête de coupe est brisée instantanément. Cet angle limite est d'environ 15° pour le sciage des bois mi-durs lorsque l'angle d'attaque est de 30°. Pour les angles d'attaque élevés on devra donc choisir un angle de dépouille sensiblement inférieur à 15° (généralement 10 à 12°). La valeur de l'angle de bec est aussi conditionnée par le type de voie utilisée. Pour l'avoyage par écrasement, le meilleur résultat est obtenu avec un angle de bec d'environ 50° (cf. § 3.3.3. 3. et les fig. 458 et 459, p. 174 et 175). Suivant la nature du bois à scier, l'angle de bec ne doit pas être inférieur à environ 48° pour le stellite et le carbure de tungstène, 45° pour l'acier courant et 38° pour l'acier rapide. 1.4.4. Forme du creux et hauteur de la dent (cf. fig. 49, p. 23) Le creux de dent doit être suffisamment vaste pour contenir la totalité des copeaux enlevés par la dent. On considère, en général, que la surface du creux de dent est donnée par la formule : , volume des copeaux surface = ~— : ; x F épaisseur des copeaux F étant le coefficient de foisonnement que l'on conseille de choisir entre 1,8 et 2,5 pour les copeaux minces ; mais qui peut être nettement plus faible si les copeaux sont très épais. La surface étant ainsi connue et la hauteur de la dent imposée par les conditions de rigidité de la lame (pour les lames ruban, la hauteur de la dent ne devrait pas excéder le 1 / 1 0 de la largeur de la lame), on pourrait déterminer aisément la longueur du creux. On voit que cette longueur augmenterait proportionnellement à la hauteur du trait de scie. L'expérience montre qu'il n'est pas possible d'opérer de cette façon. Si le creux de dent est très allongé, les copeaux ne peuvent pratiquement pas gagner la partie avant de la denture, car ils sont arrêtés par les copeaux précédemment formés. Pour augmenter la surface réellement utilisable du creux de la dent, on doit obligatoirement en augmenter la profondeur et, par conséquent, augmenter aussi l'épaisseur de la lame. La hauteur des dents ne devrait pas, également, excéder 11 à 13 fois l'épaisseur de la lame. Pour permettre d'éviter, dans une certaine mesure, un approfondissement excessif, on a mis au point un procédé qui consiste à projeter violemment le copeau vers l'avant dès sa formation (cf. fig. 62, p. 30). On peut ainsi augmenter efficacement la longueur du creux tout en obtenant un meilleur remplissage. 1.4.5. Voie (cf. fig. 53 et 54, p. 24) L'avoyage est un élément essentiel pour le sciage. Sa valeur dépend de : • La dureté du bois : la voie doit être plus importante pour les bois tendres que pour les bois durs. • L'humidité du bois : les bois humides (à l'état vert) exigent une voie plus importante que les bois secs (sciage de finition se pratiquant dans les ateliers de charpenterie, menuiserie, etc.). • La largeur de la lame : ce critère concerne surtout les lames ruban dont les différences de largeur sont très importantes. Le rapport entre les lames de sciage de finition et les très grosses lames de sciage premier peut être de 1 à 10. Il est aisé de comprendre que les secondes aient besoin d'une voie plus importante que les premières pour passer librement dans le trait de scie. • L'épaisseur du copeau : les lames travaillant avec aménage rapide, c'est-à-dire effectuant des copeaux d'une épaisseur supérieure à 0,5 mm, doivent avoir une voie un peu plus forte. Ce critère intervient donc parallèlement au précédent puisqu'en sciage premier les lames étroites ne peuvent pas enlever des copeaux épais. Les affûteurs ont souvent l'habitude de chiffrer la voie totale de leurs lames lorsqu'ils font le contrôle à l'aide du pied à coulisse ou du palmer (cf. fig. 471 et 472, p. 178 et 179). Cette méthode exige de faire la relation avec l'épaisseur de la lame. Il est plus logique d'exprimer le chiffre correspondant à la voie de chaque côté de la lame en contrôlant avec les appareils représentés sur les fig. 473 et 474, p. 179). L'importance de la voie de chaque côté de la lame se situe généralement entre 4 et 10/10 mm mais il existe des situations extrêmes ; par exemple, pour un petit ruban d'atelier de finition, une voie de 2 à 3 / 1 0 dans le bois dur et sec peut être suffisante. Par contre, certaines lames de scies circulaires à dents amovibles peuvent atteindre et même dépasser 15/1 0 mm de voie, ce qui est excessif. 1.4.6. Pas (cf. fig. 49, p. 23) Il faut choisir une forme de dent aussi rigide que possible. Cette forme étant choisie, l'ensemble de la dent et du creux de dent détermine un pas minimal. On peut adopter ce pas si la puissance du moteur est suffisante ; dans le cas contraire, il faudra l'allonger à condition, toutefois, que le nombre de dents travaillant simultanément dans le bois ne soit pas trop faible. En effet, pour avoir une bonne continuité dans l'effort, il faut qu'il y ait au moins trois ou quatre dents engagées dans le bois. Le pas de denture dépend beaucoup plus de la hauteur du trait moyen à effectuer que de la nature du bois. Pour allonger le pas, on ne modifiera pas la forme du creux de dent, on augmentera seulement la longueur de la partie solide à l'arrière de la dent. 28 À noter que si l'avoyage se fait par torsion, le pas est environ les 2 / 3 de celui utilisé pour l'avoyage par écrasement (il faut deux dents pour exécuter l'épaisseur totale du trait de scie). D'autre part, le pas est beaucoup plus important pour le sciage premier que pour le sciage de finition. La valeur du pas varie de façon très importante suivant le type et la puissance des scies. La fourchette de valeur pour chaque type de scie est signalée au chapitre IV. 1.4.7. Vitesse de la lame ou vitesse d e coupe Deux éléments principaux doivent intervenir dans le choix de la vitesse de la lame : la puissance du moteur et la vitesse de désaffûtage. L'augmentation d'usure des dents aux vitesses trop grandes est certainement liée à une diminution de dureté due à un échauffement trop important de la pointe. La notion de vitesse limite est donc relative à la nature de l'acier et aux possibilités de refroidissement. Le sciage de bois très humides, ou un arrosage abondant, doit permettre de relever sensiblement cette vitesse limite. De toute façon, l'arrosage a l'avantage de réduire de beaucoup les difficultés de tensionnage des lames. Il y a quelques années, le problème du choix de la vitesse soulevait souvent une question : « Fallait-il installer un variateur de vitesse sur une scie ? ». Ici, la notion de puissance transmise est essentielle. Une forte scie à grumes doit, en général, être entraînée par un moteur de 75 à 1 5 0 k W (100 à 200 ch) ; si les variateurs que l'on propose ne permettent pas de transmettre de telles puissances, ils sont nettement à déconseiller. L'utilisation d'une transmission à deux vitesses par poulies à étages est pratiquement suffisante, encore est-elle bien rarement à recommander. À l'exception des scies alternatives (cf. § 2.3.2., p. 46), les vitesses de coupe de tous les autres types de scies sont constantes et faciles à calculer dès lors que l'on connaît la vitesse du moteur, le diamètre des poulies et des volants, ainsi que le diamètre des lames lorsqu'elles sont circulaires. Les vitesses de coupe pour chaque type de scie sont données au chapitre IV. 1.4.8. Vitesse d'amenage Au cours du sciage, le déplacement du bois, par rapport à l'outil de coupe, est appelé : aménage. Parfois, le bois est fixe et c'est l'outil de coupe qui se déplace. Cette vitesse d'amenage s'exprime usuellement en mètres par minute. Elle est très variable suivant le type de scie et la puissance de la machine. La vitesse d'amenage est un des éléments permettant de calculer l'épaisseur du copeau (cf. § 1.3.7., p. 25). Les systèmes et les vitesses d'amenage sont décrites au chapitre IV pour chaque type de scie. 1.4.9. Puissance du moteur Les difficultés rencontrées dans le sciage des bois durs avec les scies à ruban ou les scies circulaires proviennent souvent d'une insuffisance de puissance, surtout avec le matériel ancien. Si l'on connaît l'effort de coupe nécessaire pour une essence donnée avec une denture et une épaisseur de copeau déterminées, il est facile de calculer la puissance du moteur entraînant la machine. Ce calcul est fonction de la vitesse de la lame, du pas de la denture et de la hauteur du trait de scie : puissance (en watts) = vitesse (m/s) x hauteur x effort (newtons) pas (hauteur et pas étant exprimés dans la même unité) Il faut, bien entendu, majorer la valeur trouvée pour tenir compte de tous les frottements divers inévitables. À titre d'exemple, le sciage d'une bille d'Azobé de 80 cm de diamètre, sur une scie à ruban à grumes moyenne, travaillant dans les conditions les plus courantes (volants de 1,80 m, pas de denture 60 mm, vitesse 30 m/s), demande une puissance de 110 à 115 kW (environ 150ch). La scie doit donc être entraînée par un moteur d'au moins 130 kW, sinon le sciage ne s'effectue pas dans les conditions optimales, techniquement et économiquement parlant. On peut pallier, dans une certaine mesure, l'insuffisance de puissance en réduisant la vitesse de la lame ou en allongeant le pas. Les scieurs hésitent souvent à diminuer la vitesse de la lame par crainte de réduire en même temps la vitesse de sciage ; on peut dire qu'au contraire, si la lame est suffisamment rigide pour scier et si une réduction de vitesse ou un allongement du pas permet de satisfaire à la condition de puissance, la vitesse de sciage pourra souvent être sensiblement accrue. Si les conditions de rigidité et de puissance ne sont pas satisfaites, le sciage par enlèvement de copeaux est impossible ; la lame travaille alors soit par arrachement du bois, soit par raclage ou grattage selon le terme préféré. L'arrachement se produit surtout quand les bois sont très tendres. Quand les bois sont très durs, il y a exclusivement raclage ; la sciure se présente alors sous forme d'une poudre très fine, surtout si le bois est sec. Dans les essences de dureté moyenne, les deux actions se produisent souvent simultanément. Le raclage entraîne une usure assez rapide des arêtes tranchantes. 1.5. CONCLUSIONS La détermination des différents éléments qui conditionnent le sciage doit être faite en fonction de la dimension des bois à scier et de la résistance de chaque essence à la pénétration de l'outil. Il n'est pas exceptionnel que, dans une scierie de bois tropicaux. 29 le diamètre des grumes varie du simple au triple et la résistance à la pénétration de l'outil du simple au quintuple. Dans ces conditions, les difficultés de sciage varient, si l'on peut dire, de un à quinze. C'est beaucoup demander à une machine que de s'adapter à des variations aussi importantes. à obtenir une utilisation optimale de la puissance du moteur. Si l'on écarte les bois exceptionnellement tendres ou durs, et quelques bois extrêmement siliceux, on doit pouvoir scier tous les bois avec deux lames. On doit donc chercher d'abord à rendre plus facile le travail de la scie d'entrée : • En sciant des bois de coupe très fraîche, ou ayant été longtemps immergés. Ceci est vivement recommandé lorsque les bois sont siliceux (cf. § 2.1 .2.3., p. 99). • En évitant les trop grosses billes que l'on pourra soit éliminer, soit ouvrir à cœur (avant de les présenter à la scie de tête) à l'aide de scies à chaîne spéciales pour le sciage en long (cf. fig. 111, p. 44). • En ne demandant pas à la scie de faire, à la fois, le sciage premier et le sciage second. • En évitant de pratiquer le sciage en plot : la difficulté du sciage est d'autant plus grande que le trait est plus haut, qu'il faut un brin libre de sciage assez haut, donc moins rigide, et que l'on a un plus grand nombre de dents qui vont supporter l'effort de coupe. De plus, l'évacuation des copeaux est beaucoup plus difficile. Par conséquent, une bonne politique de sciage consiste à faire aussi peu de sciage en forte hauteur que possible, et ceci condamne la pratique du sciage en plot pour les billes de moyen et gros diamètre. On doit, ensuite, examiner si l'équipement permet de scier ou oblige à racler. Dans le cas où le raclage est inévitable, on limitera le plus possible le travail de la scie d'entrée et on s'attachera à réaliser les conditions normales de sciage sur les scies secondes. On doit enfin déterminer en fonction de la répartition effective des bois à scier en catégories de diamètres et de duretés, quelle est la politique de sciage à adopter. 2. LES LAMES DE SCIES Une lame de scie comprend deux parties essentielles : 2.1. LE CORPS Il est fabriqué dans des bandes d'acier laminé ; il sert de support à la denture et lui transmet son mouvement. L'acier doit donner aux lames une solidité et une élasticité pour résister aux fatigues causées par le mouvement qui les anime. Il faut également une grande résistance à l'usure pour les arêtes tranchantes. Pour les lames ruban, on utilise les aciers alliés : au carbone-nickel ou au nickel-chrome. Pour les lames circulaires et alternatives, des aciers fortement alliés : au chrome-cobalt ou au chrome-vanadium. 2.2. LA DENTURE 2.2.1. Différentes formes de dentures Les dentures sont dites : À crochet (fig. 58) : ce type de denture ancien est encore utilisé pour les lames de scies circulaires et, parfois, pour les lames de scies alternatives. Figure 5 8 On est amené, suivant les cas : • à éliminer purement et simplement un faible pourcentage de grumes trop grosses ou trop dures et à scier toutes les autres avec la même lame et la même scie réglée une fois pour toutes ; Perroquet (fig. 59) : c'est une denture à crochet améliorée où la partie rectiligne du dos a été remplacée par une courbe. Elle est surtout destinée aux lames ruban de scierie (cf. § 3.3., p. 167). • à utiliser deux lames différentes, l'une pour les bois tendres et l'autre pour les bois durs, la scie étant réglée une fois pour toutes ; • à classer les bois en deux catégories, l'une comprenant les bois tendres et les bois mi-durs de dimensions moyennes, l'autre comprenant les bois siliceux, les bois mi-durs de fortes dimensions et les bois durs. On réglera alors la scie suivant les jours ou les semaines pour qu'elle soit adaptée à une catégorie ou à l'autre. On pourra fixer pour chaque catégorie la vitesse de la lame, le pas, l'angle d'attaque, la voie et l'épaisseur du copeau, de façon Figure 5 9 À gencives (fig. 60) : cette denture était très répandue autrefois pour les lames ruban de scierie. Avec l'augmentation de capacité des machines et des lames, elle a été progressivement remplacée par la denture perroquet (cf. § 3.3., p. 167). 30 Figure 6 0 Couchée (fig. 61 ) : cette denture est utilisée pour les lames ruban de petite capacité (sciage de finition), pour les lames de scies alternatives et aussi pour les lames circulaires destinées au tronçonnage du bois, avec, souvent, un affûtage en coupe frontale oblique, fig. 65 (cf. également p. 82 et 167). Figure 6 5 Figure 6 4 2.2.3. Nature du métal Les arêtes tranchantes peuvent être : • en acier au carbone ; • en acier fortement allié : nickel, chrome, cobalt, vanadium ; • en acier rapide (tungstène-cobalt), utilisé seulement pour les dents amovibles de scies circulaires ; Figure 6 1 À copeaux projetés (fig. 62) : la denture à copeaux projetés a été créée au Centre Technique Forestier Tropical et le brevet date de 1953. Elle est maintenant très utilisée pour les rubans de grosse et moyenne capacité (cf. p. 167). • en stellite (alliage sans fer) : cobalt-chrome-tungstène ; • en carbure de tungstène. Les dents de certaines lames de scies alternatives peuvent être recouvertes latéralement d'un dépôt de 8 à 12 microns de chrome dur du côté de l'avoyage (cf. fig. 141, p. 55). Les dents peuvent également être trempées à la pointe (deuxième traitement thermique réservé aux lames de scie en acier allié) mais cette technique semble en voie de disparition (p. 181). Figure 6 2 Isocèle (fig. 63) : en dehors des lames de scies alternatives horizontales, qui peuvent comporter quelques dents isocèles (fig. 376, p. 150), ce type de denture est réservé au sciage transversal (tronçonnage). Elle est progressivement abandonnée pour les lames circulaires au profit de la denture couchée avec angle d'attaque nul (fig. 51, p. 24). Par contre, c'est la denture la plus utilisée pour les lames manuelles passe-partout (p. 138). 2.2.4. Liaison des dents avec le corps de la lame Les dents peuvent être : • taillées dans le corps de la lame et, éventuellement, chargées en bout : pastilles de stellite (fig. 487, p. 184) ; • amovibles, c'est-à-dire fixées par un assemblage mécanique. Elles sont tenues par un ressort sur les scies circulaires pour le sciage en long (fig. 218, p. 82) et par un rivet sur les scies circulaires à tronçonner. 3. CONTRAINTES DE DANS L'ARBRE CROISSANCE Figure 6 3 2.2.2. Disposition chantes des arêtes tran- Les arêtes tranchantes sont disposées pour effectuer : une coupe frontale droite (fig. 64) pour le sciage longitudinal et une coupe frontale oblique (fig. 65) pour le sciage transversal. Les contraintes de croissance sont à l'origine de défauts remarqués sur les bois : fentes sur les grumes (fig. 66), fentes et déformations sur les sciages (fig. 67-68-69). Il a été remarqué, depuis longtemps, que l'intensité des contraintes de croissance est beaucoup moins importante dans les espèces résineuses que dans les bois feuillus. 31 Figure 6 6 Figure 6 8 Les contraintes longitudinales, dans l'arbre sur pied, sont généralement réparties comme l'indique la figure 70 (*) mais, souvent, la répartition n'est pas symétrique. Figure 6 7 Figure 6 9 Lorsque les contraintes de croissance d'un arbre sont très importantes, les fentes apparaissent dès l'abattage et le tronçonnage de l'arbre. Quelques heures ou quelques jours plus tard, ces fentes se sont considérablement ouvertes et allongées. Parfois, ce phénomène prend des proportions catastrophiques et les S métalliques que l'on enfonce dans le bois, sur les fentes naissantes (fig. 71), ne parviennent pas à empêcher la grume de se fendre. Il faut remarquer que les bois de droit fil présentent une tendance à fendre beaucoup plus importante que les bois avec contre-fil accusé. Figure 7 0 (*) Schéma tiré de la publication de P. GUÉNEAU (CAHIER SCIENTIFIQUE n° 3 du C.T.F.T.) : Contraintes de croissance. Figure 71 32 Les contraintes de croissance peuvent créer des difficultés au moment du sciage des grumes. À chaque trait de scie dans la grume, pour le sciage premier ou, dans un plateau, pour le sciage second, il se produit des déformations du bois. Celles-ci provoquent des déviations, parfois importantes, de la lame. Certaines parties des machines subissent également des efforts anormaux. Pour limiter les effets des fortes contraintes de croissance, lors du sciage premier, il est possible de libérer progressivement les tensions en équarissant la grume (fig. 72) avant de débiter la partie principale. Figure 7 3 5. EFFETS DU SECHAGE SUIVANT L'ORIENTATION DES SCIAGES En séchant, le bois prend du retrait (rétractibilité) dans les trois directions (fig. 74) : tangentielle, radiale et axiale. Figure 7 2 Au sciage second, pour les plateaux tirés de la zone du cœur d'un arbre à fortes contraintes de croissance, il n'est pas recommandé de les passer directement dans une déligneuse multilame, surtout si la grume n'a pas été équarrie auparavant. Dès l'attaque de la lame centrale, le plateau peut se fendre brutalement et détériorer les lames latérales. Il est préférable d'enlever les rives et de donner un trait de scie au centre du plateau avec une machine monolame. Figure 7 4 Les déformations des sciages, dues aux contraintes de croissance, s'accentuent généralement au cours du séchage surtout si les pièces sèchent librement, sans contrainte. Le retrait est en moyenne deux fois plus important dans le sens tangentiel que dans le sens radial (rapport T/R). Le retrait, dans le sens axial, est très faible ; mais il a son importance, car il est responsable du cintrage des pièces. 4. ORIENTATION DES SCIAGES • Planche sur dosse : elle est sciée tangentiellement (fig. 75), donc le retrait en largeur sera important et la planche se creusera inversement aux cernes. On dit également qu'elle «tire à cœur». EFFETS DU RETRAIT : Suivant l'emplacement dont ils sont tirés d'une bille, les sciages sont dits : • sur dosse (fig. 73-1 ) : les cernes sont parallèles aux faces ; • sur quartier (fig. 73-3) : les cernes sont perpendiculaires aux faces ; • sur faux-quartier (fig. 73-2) : les cernes occupent une position intermédiaire entre les précédents. Il faut observer que la partie centrale du sciage n° 2 (environ 1/3) est orientée sur dosse. Une planche sur dosse, qui comporte du contre-fil, risque de se gauchir en séchant (fig. 76). Pour les bois ayant tendance à gercer ou à fendre radialement (exemple, le Bilinga), les faces d'une planche sur dosse présentent souvent ces défauts après séchage. Ce phénomène se produit aussi, parfois, après l'usinage et la mise en œuvre définitifs des bois. C'est d'autant plus important que les faces des pièces sont les parties les plus larges donc, généralement, les plus visibles. 33 • Planche sur quartier : elle est sciée radialement (fig. 77), donc son retrait en largeur sera plus faible et elle restera plane. Seule, l'épaisseur sera légèrement plus faible côté aubier. Figure 7 7 Figure 7 5 Figure 7 6 6. DIFFERENTS MODES DE SCIAGES Après l'abattage et le tronçonnage de l'arbre, le sciage se classe en diverses phases : • Le sciage premier : c'est la première division longitudinale des billes que l'on effectue avec la scie de tête de la scierie. • Le sciage second : c'est la reprise des pièces produites par le sciage premier, afin d'obtenir des avivés de différentes sections. On l'appelle aussi : le sciage de reprise. Il comprend les opérations suivantes : • délignage pour la mise en largeur, • dédoublage pour un sciage de division en trait haut, • tronçonnage pour la mise en longueur (l'opération de tronçonnage pouvant être considérée comme une phase indépendante du sciage second). • Le sciage de finition : ce sciage ne se pratique pas dans les scieries, mais dans les ateliers de charpenterie, de menuiserie, d'ébénisterie, pour donner aux pièces de bois des cotes et une forme définitives. On distingue quatre modes de débit : • le débit par retournement de la grume, • le débit en plot. • le débit d'avivés, • le débit sur quartier et faux-quartier. 6.1. DÉBIT PAR RETOURNEMENT GRUME (fig. 78) DE LA Ce débit se pratique sur des bois présentant des tensions internes marquées. Il permet de libérer les tensions progressivement avec le minimum de déformations de la grume au cours du sciage. L'opération consiste à équarrir la bille en enlevant quatre fortes dosses en 1 ou 2 traits de scie avant de débiter la partie équarrie (fig. 78 IV) en plateaux. Ce débit se pratique également pour les bois de gros diamètre ou lorsque la capacité de la scie de tête est trop faible. Dans ce cas, cette méthode réduit la hauteur du trait de scie et, par conséquent, les difficultés de sciage. L'emploi régulier de ce mode de débit ne peut être demandé au scieur que dans la mesure où la scie à grumes est munie d'un bon tourne-bille mécanique (cf. fig. 255 et 256, p. 106). Le débit par retournement présente, malheureusement, l'inconvénient de donner beaucoup de sciages orientés sur dosse avec toutes les conséquences qui s'ensuivent (cf. p. 32). 34 Figure 7 8 6.2. DEBIT EN PLOT (fig. 79) Le sciage en plot consiste à débiter une grume par une série de traits parallèles. Ce mode de sciage, outre qu'il donne des planches de qualités différentes et d'inégales largeurs, conduit à rendre maximum le risque de fente au cœur des plateaux (et pas seulement du plateau de cœur) quand les contraintes de croissance sont importantes. De plus, il n'est pas recommandé pour les bois de moyen et gros diamètre, du fait qu'il faut effectuer un grand nombre de traits de scie en forte hauteur (cf. § 1.5. Conclusions, p. 28). Enfin, toutes les pièces de bois conservent leur aubier et les défauts intérieurs. Le transport est plus coûteux et la manutention plus pénible. La surface de la première et de la dernière planche d'un plot est appelée : découvert. Figure 79 35 6.3. DÉBIT D'AVIVÉS (fig. 80 et 81) Il donne des sciages qui, après séchage, présentent le minimum de déformations et de gerces. Avec cette orientation du débit, l'aspect rubané des bois avec contre-fil est apprécié pour certains travaux de menuiserie et d'ébénisterie. Ce mode de débit convient particulièrement à toutes les essences aux caractéristiques suivantes : • Rapport T/R élevé (voir § 5 : Effets du séchage suivant l'orientation des sciages avec figure 75, p. 32). • Contre-fil accentué (cf. fig. 6, p. 6 et § 5 : Effets du retrait d'une planche sur dosse avec fig. 76, p. 32 et 33). • Tendance aux gerces ou fentes radiales (cf. § 5 : Effets du retrait d'une planche sur dosse, p. 32). Figure 8 0 Les bois présentant ces caractéristiques sont souvent écartés de certains travaux car les modes de débits traditionnels (par retournement de la grume, en plots, d'avivés) ne permettent pas d'obtenir suffisamment de pièces bien orientées. Le débit sur quartier et faux-quartier permet de les valoriser. Figure 8 1 Dans ce cas, le sciage premier (traits verticaux sur les croquis) se fait en épaisseurs variables, sans retournement ou avec retournement. Le nombre de traits de scie pour cette première phase est généralement réduit. Le sciage second (traits horizontaux sur les croquis) se fait avec les scies de reprise ou avec la scie de tête pour les plateaux les plus épais. 6.4. DÉBIT SUR QUARTIER QUARTIER (fig. 82) ET FAUX- Malheureusement, le matériel actuel de sciage ne permettant pas l'exécution rationnelle de ce travail, ce mode de débit n'a été, jusqu'à présent, que peu pratiqué. Il existe déjà, depuis plusieurs années, quelques installations spéciales pour le débit sur quartier du chêne mais les billes sont généralement courtes (environ 2 m) et les diamètres ne sont pas importants, ce qui favorise les manutentions. Pour les bois tropicaux, le problème est différent car les grumes ont souvent un grand diamètre et la longueur demandée pour les sciages est, généralement, d'au moins 4,50 m et peut atteindre 6 m. Néanmoins, ces bois pourraient être sciés sur quartier, à condition de réaliser quelques adaptations sur du matériel classique. La première opération de ce débit est assez simple, car elle consiste à découper la bille en quatre parties par des traits de scie perpendiculaires qui se croisent au cœur (fig. 82). Dans le cas de billes à cœur excentré, les quartiers sont inévitablement d'inégaie importance. Les billes courbes ne sont pas admises. Pour exécuter ces traits de scie à cœur, la scie à ruban incliné, équipée d'un chariot diviseur, d'un tourne-bille incorporé au chariot et d'un appareil de rétention, semblerait être la mieux adaptée. En effet, avec ce système, il serait possible d'exécuter les deux traits de scie perpendiculaires sans qu'aucune partie de la bille ne tombe du chariot. Lorsque le premier trait est réalisé, l'appareil de rétention maintient la demi-bille (fig. 83). En reculant les poupées du chariot, la bille amorce d'elle-même son retournement (fig. 84). Le chariot peut ensuite effectuer sa marche arrière ; le tourne-bille, puis les poupées terminent le positionnement correct de la bille pour le second trait de scie (fig. 85). Figure 8 2 36 Figure 8 5 Figure 8 3 Figure 8 6 Figure 84 Pour la seconde opération, il faut reprendre les quartiers séparément et on peut les scier suivant deux méthodes : • le débit « Moreau » (fig. 86), • le débit «Hollandais» (fig. 87). Figure 8 7 37 6.4.1. Débit Moreau Ce mode de débit donne le meilleur rendement matière, mais il présente deux inconvénients : • La manutention des quartiers avec le matériel classique actuel est assez importante. Chaque trait de scie nécessite un retournement du quartier. • Il n'est pas bien adapté aux essences pour lesquelles les contraintes de croissance sont élevées car, au moment du découpage de la bille en quatre parties, les quartiers se déforment comme le montre la figure 88. Pour pratiquer le débit Moreau sur ces quartiers déformés, chaque trait de scie doit logiquement suivre la courbure du quartier. Cela ne peut se faire qu'à l'aide d'une scie à ruban équipée d'un système de guidage et d'amenage des bois adapté. Les sciages, en tombant de scie, dans ce cas, comportent un voilement longitudinal de face (cf. fig. 68, p. 31 ). Si l'épaisseur des sciages n'excède pas 40 mm environ, ce voilement est sans gravité car il peut s'éliminer au cours du séchage par empilage horizon- Les rares installations de sciage sur quartier, citées précédemment, et qui ont été réalisées, exécutent le débit Moreau. Une scie à ruban vertical, avec chariot diviseur ordinaire, exécute les deux traits de scie à cœur pour obtenir les quartiers. Ces derniers sont, ensuite, repris par une autre scie à ruban équipée d'un line-bar avec rouleaux presseurs et entraîneurs adaptés pour le passage des quartiers. La particularité réside, surtout, dans le système de manutention, le retour des quartiers étant assuré par un transporteur transversal à chaîne en demi-cercle (fig. 89). Avec ce dispositif, le quartier est changé de bout à chaque passage et il suffit d'un basculement d'un quart de tour (fig. 90) pour qu'il soit plaqué, à nouveau, contre le guide. Un retour direct du quartier est possible lorsqu'il est nécessaire de scier deux fois de suite sur la même face. Ce système donne satisfaction pour les bois dont les dimensions et le poids sont assez réduits mais, pour les grumes de bois tropicaux de gros diamètre et de grande longueur, un tel principe est difficilement réalisable. tal Figure 8 8 Figure 8 9 38 longueur t o u t en assurant une meilleure tenue. En fin de sciage, l'épaisseur minimale de la pièce centrale restante est de 60 à 80 mm. Cette pièce peut être, ensuite, dédoublée pour obtenir des planches d'épaisseur plus faible. Figure 9 0 6.4.2. Débit Hollandais Ce mode de débit a un rendement matière un peu plus faible que le débit Moreau à cause des pertes (parties hachurées, signalées sur la figure 91). Par contre, il est beaucoup plus facile à exécuter, particulièrement sur les quartiers déformés par contraintes de croissance. Figure 9 2 La dernière opération consiste à obtenir des avivés qui peuvent être de deux sortes : • Les avivés de largeur standardisée pour lesquels il faut utiliser la déligneuse à lames circulaires multiples. Figure 9 1 Ce débit peut se réaliser : Soit sur une scie alternative multilame (à châssis oscillant de préférence) : il serait souhaitable, dans ce cas, que des constructeurs équipent les machines de rouleaux entraîneurs inférieurs inclinés à 45° (fig. 92). La scie alternative accepte difficilement les quartiers très courts; par contre, la longeur maximale n'est pas limitée. Soit sur une scie à ruban double (Twin) équipée d'un chariot étroit à mouvement alternatif. Ce chariot peut être suspendu (cf. fig. 182, p. 71 ) ou avec guidage inférieur. Contrairement à la scie alternative, le twin accepte des quartiers très courts ; par contre, la longueur est limitée ( 4 à 5 m) dans la mesure où le griffage n'est fait que par les bouts des quartiers. Un griffage agissant sur toute la longueur du quartier permettrait d'augmenter cette • Les avivés de toutes largeurs, c'est-à-dire un délignage des plateaux à leur largeur maximale. Pour le scieur, ce procédé donne un meilleur rendement matière et il est le plus simple et le plus rapide à réaliser. De plus, il a l'avantage de limiter, au cours du séchage, les déformations de voilement longitudinal de rive (fig. 69, p. 31 ) ; c'est le seul défaut particulier aux sciages orientés sur quartier quand les bois comportent des tensions de croissance. Le délignage de toutes largeurs peut se faire avec une déligneuse à deux lames circulaires (une fixe, une mobile). Avec le débit Moreau, un seul trait de scie (côté aubier) suffit généralement pour aviver la pièce. Ce délignage peut également se faire avec deux disques déchiqueteurs : le canter (cf. p. 94). Cet appareil simplifie l'évacuation des déchets. Il faut également remarquer que les disques déchiqueteurs ne présentent pas les inconvénients des lames circulaires, c'est-à-dire le risque d'échauffement, parfois intense, du corps de la lame à cause des déviations du trait de scie qui entraînent souvent des déformations permanentes de ces lames. Chapitre IV LES MACHINES DE SCIERIES Il existe quatre types de scies : • Les scies à chaîne (lame : fig. 93). • Les scies alternatives (lame : fig. 94). Figure 9 3 Figure 9 4 • Les scies à ruban (lame : fig. 95). • Les scies circulaires (lame : fig. 96). Figure 9 5 Figure 9 6 Les caractéristiques des scies à chaîne sont : 1. SCIES A CHAINE De tous les types de scies, la scie à chaîne est la dernière conçue (vers 1920). Les scies à chaîne sont des machines légères (le plus souvent portatives), dont l'outil de coupe se présente sous la forme d'une chaîne sans fin. Certains maillons de la chaîne sont munis d'arêtes tranchantes et d'organes entraîneurs. La chaîne circule sur une barre-guide (dite guidechaîne), qui lui donne la rigidité. • Le sens de sciage : la scie à chaîne est utilisée, surtout, pour le sciage en travers (tronçonnage) mais il existe des modèles pour le sciage en long. • Le type : fixe (fig. 106 et 107, p. 42), mobile (fig. 108 et 109, p. 43), portative (fig. 110, p. 43). • L'énergie motrice. • La forme géométrique des dents. • La longueur de coupe. 40 1.1. SOURCE CHAÎNE D'ENERGIE DES SCIES A Elle peut être fournie par : • Un moteur à explosion : les moteurs à deux temps sont très légers pour les machines portatives à un homme. • Un moteur électrique : le moteur électrique a l'inconvénient d'être plus lourd que le moteur à explosion et le câble d'alimentation électrique est parfois encombrant. Par contre, les machines équipées d'un moteur électrique démarrent instantanément et elles sont plus silencieuses. • Un moteur pneumatique : son emploi n'est possible que sur les chantiers où l'énergie pneumatique est utilisée. 1.2. CARACTERISTIQUES DE LA CHAINE Les premières scies à chaîne étaient conçues pour deux hommes et elles étaient équipées de chaînes à dents traçantes et rabots, appelées aussi chaînes à dents droites ou à dents pointues. Leur vitesse linéaire était comprise entre 5 et 8 m/s. Le pas était de l'ordre de 20 mm. Ce type de chaîne est en voie de disparition pour les machines portatives, mais il en existe toujours en service. Par contre, il en est maintenant fabriqué avec un pas de 15 mm pour certaines tronçonneuses fixes ou mobiles. 1.2.1. Les chaînes à dents traçantes et dents rabots Ce type de chaînes comporte : • Les dents traçantes, qui ont pour but de sectionner les fibres de chaque côté du trait de scie. Elles se trouvent donc les plus éloignées de l'axe longitudinal de la chaîne. Elles sont aussi légèrement plus hautes que les autres dents (fig. 98 A). Ces dents sont solidaires des maillons latéraux et ont, généralement, une épaisseur plus faible que les dents rabots. • Les dents rabots, qui font le dégagement du milieu du trait de scie. Il y a trois sortes de dents rabots sur la même chaîne. — Les dents rabots extérieures : ce sont les plus avoyées (fig. 98 B). — Les dents rabots intermédiaires : elles sont faiblement avoyées (fig. 98 C). — Les dents rabots centrales : elles ne sont pas avoyées et sont les moins hautes (fig. 98 D). Certaines marques ont remplacé les dents rabots centrales et intermédiaires par des dents coudées, telles que les dents angulaires DOLMAR (fig. 98 E). Avec l'arrivée des machines à un homme, plus légères, est apparue la chaîne à dents gouges, dont la vitesse linéaire est comprise entre 10 et 20 m/s (les vitesses les plus lentes étant celles des petites tronçonneuses électriques pour amateurs). Ce type de chaîne a remplacé, assez rapidement, la chaîne à dents traçantes et rabots, en particulier pour les machines portatives. Des chaînes à gouges, au même pas que les premières chaînes à dents droites (c'està-dire, environ 20 mm), ont été fabriquées pour être montées sur les anciennes machines portatives à deux hommes. Le pas d'une chaîne est la distance comprise entre les axes de trois rivets consécutifs divisée par deux (fig. 97). La voie des dents d'une scie à chaîne est donnée une fois pour toutes au cours de la fabrication. Figure 9 7 Figure 9 8 41 Les dents rabots centrales ont, généralement, une coupe frontale droite mais toutes les autres dents de ce type de chaîne ont une coupe frontale oblique (biseau d'attaque L{ et biseau dorsal ou de dépouille î ) (fig. 99). Les chaînes se composent de trois sortes de maillons assemblés par rivets (fig. 101 et 102) : • Les maillons gouges (droits et gauches) sont les éléments de coupe ; ils comprennent, généralement, le limiteur d'épaisseur de copeau ou guide de profondeur. • Les maillons d'attache, dont un côté est prériveté, sont les liens entre les autres. Certains de ces maillons peuvent faire office de maillon de sécurité (fig. 101). • Les maillons-guides, ou d'entraînement, sont les organes de liaison entre le guide-chaîne et la chaîne. Les maillons d'entraînement peuvent, également, faire office de maillon de sécurité (fig. 102). Leur épaisseur est fonction de la largeur de la rainure du guide employé. Cette largeur, pour les machines à un homme, est généralement de 1,3 — 1,5 ou 1,6 mm. Figure 9 9 1.2.2. Les chaînes à dents gouges Ce type de chaîne s'est, depuis plusieurs années, généralisé. Le petit nombre de dents coupantes et leur similitude rendent l'entretien plus aisé. Contrairement aux dents droites, les dents gouges n'exécutent pas un travail spécialisé. Elles réalisent toutes la même coupe, c'est-à-dire à la fois latérale et frontale. À l'origine, ces chaînes étaient classées en deux catégories basées sur leur mode de guidage (fig. 100) : • les chaînes à guidage mâle, qui ne sont plus fabriquées ; • les chaînes à guidage femelle, dont l'emploi s'est rapidement généralisé. Figure 101 Figure 1 0 2 Figure 1 0 0 42 Il existe plusieurs grandeurs de chaînes, qui sont différenciées par les pas suivants (les principaux étant en caractères gras) : 1 / 4 " = 6,35 mm 0,325 " = 8,25 mm 3/8 " = 9,32 mm 0,404 " = 10,26 mm 1 / 2 " = 12,7 mm Pour chaque pas, il existe différents modèles de chaînes et tailles de gouges. À l'origine de la dent gouge, il n'existait qu'un modèle, dit gouge ronde (fig. 103) ; depuis, d'autres modèles de gouges ont été créés, comme la gouge semi-carrée (fig. 104) et la gouge carrée (fig. 105). 15 mm Figure 1 0 3 Figure 1 0 5 Figure 1 0 4 1.3. SCIES A CHAINE, A TRONÇONNER Il existe plusieurs modèles de scies à chaîne à tronçonner : paragraphe 4.5.5., p. 87, les tronçonneuses à paquets permettent de donner aux sciages leur longueur définitive lorsque l'empilage est fait. Il existe deux principes de fonctionnement : 1.3.1. Les machines à poste fixe • les machines avec arc de guidage (fig. 107), Il en existe deux types : • les tronçonneuses à grumes (fig. 106) Ces machines sont, souvent, associées à une chaîne transporteuse longitudinale de grumes. • les machines avec descente verticale du guide-lame où l'on trouve encore deux versions : machine en poste fixe avec paquet mobile ou machine mobile sur rails avec paquet fixe. Figure 1 0 6 • les tronçonneuses à paquets (fig. 107) Dans certains cas, au lieu d'ébouter les avivés un à un avec la scie circulaire à tronçonner décrite au Figure 1 0 7 43 1.3.2. Les machines mobiles Grâce à leurs deux roues à pneus, elles peuvent se déplacer facilement sur les parcs des scieries. Le guide-chaîne est basculant. Elles ont deux fonctions : • le tronçonnage des grumes (fig. 108) Ces machines sont, surtout, utilisées pour le tronçonnage des gros bois, en particulier les bois tropicaux. La longueur de coupe du guide-chaîne peut atteindre 2,50 m. Figure 1 0 9 Figure 1 0 8 • le tronçonnage des paquets (fig. 109) Ces machines mobiles servent aussi au tronçonnage des paquets, mais elles n'ont pas la même précision que les machines à poste fixe. 1.3.3. Les machines portatives Il semble que la fabrication des machines portatives à deux hommes soit arrêtée depuis plusieurs années mais il existe encore des modèles en service. Ces machines présentent l'inconvénient d'être assez lourdes et de mobiliser deux hommes mais elles sont encore utiles pour le tronçonnage des grosses grumes de bois tropicaux, car la longueur de coupe du guidechaîne peut dépasser 2 m. Les scies à chaîne portatives à un homme (fig. 110) sont maintenant utilisées sur la plupart des parcs de scieries. Le plus souvent, elles sont avec moteur à explosion mais on trouve aussi des machines électriques. La longueur de coupe est, généralement, comprise entre 0,30 et 1,10 m ; toutefois, pour le tronçonnage, certaines machines puissantes (parfois munies d'un réducteur de vitesse) peuvent recevoir des guide-lames dont la longueur atteint 1,50 m. Pour faciliter le travail, il est même possible d'adapter très rapidement une poignée à l'extrémité de ces grands guide-lames. Dans ce cas, la machine se trouve transformée en tronçonneuse à deux hommes. Remarque : le tronçonnage des grumes peut également être effectué : • À l'aide de scies alternatives ; ces machines sont simples et rustiques, mais lentes, et ont tendance à être abandonnées. • À l'aide de scies circulaires ; ces scies très rapides, beaucoup plus robustes que les scies à chaînes, sont très intéressantes pour les scieries à grosse production. Figure 1 1 0 44 1.4. SCIES A CHAÎNE POUR LE SCIAGE EN LONG Elles sont utilisées pour ouvrir à cœur les grosses billes, afin de : • faciliter leur transport de la forêt à la scierie, • permettre le sciage de ces grosses billes lorsque la scie de tête est de capacité moyenne, • contrôler la qualité du bois pour décider si la bille peut être tranchée ou sciée de façon particulière. Il existe des scies fixes en position. Dans ce cas, la grume se déplace sur un chariot. Ce type de machine, peu répandu, n'est installé que dans les scieries. Les scies mobiles sont davantage utilisées, car elles peuvent se placer sur les grosses grumes en évitant les manutentions. Dans certains cas, il est possible d'installer la machine sur les lieux d'abattage ou sur les parcs de débardage. Ces machines mobiles (fig. 111) scient le bois horizontalement et se déplacent sur un cadre qui entoure la bille. Le guide-chaîne est tendu au moyen d'un arc. Pour les scies installées en permanence dans les scieries, l'énergie est de préférence fournie par un moteur électrique. Les premières scies à chaîne pour le sciage en long n'utilisaient que les chaînes à dents droites avec, généralement, des dents centrales angulaires sans iimiteur d'épaisseur de copeau (fig. 98 E). Elles sont probablement encore utilisées. L'angle d'attaque de ces dents est, le plus souvent, compris entre 10 et 15° suivant la dureté du bois. Avec un angle d'attaque trop élevé, la chaîne est aspirée par le bois, elle vibre et elle a tendance à sortir de la rainure du guide. Actuellement, les scies à chaîne fabriquées pour le sciage en long (fig. 111) sont équipées de chaîne à gouges dont le pas est de 15 mm. Pour obtenir un rendement optimal, il faut adapter les angles de coupe ; en particulier l'angle de biseau d'attaque (cf. fig. 350, p. 143) est réduit à 10 ou 15°, au lieu de 30 à 35 e pour le tronçonnage. Grâce au Iimiteur d'épaisseur de copeau, l'angle d'attaque peut rester assez élevé comparativement aux dents droites citées précédemment. L'emploi des scies à chaîne pour le sciage en long devrait, normalement, se limiter à l'ouverture à cœur des grosses billes car ce procédé présente les inconvénients suivants : • lenteur du sciage, • trait de scie souvent imprécis et donnant des sciages rayés, • usure assez rapide des maillons et du guide-chaîne, • consommation assez élevée de matière première et d'énergie à cause de l'épaisseur du trait de scie. Malgré ces inconvénients, des dispositifs portatifs, parfois très simples et peu coûteux (fig. 112), se sont répandus depuis quelques années. Certains systèmes sont un peu plus lourds et encombrants (fig. 113) mais tous présentent l'avantage d'être transportables sur les lieux d'abattage. Ces dispositifs s'adaptent sur les tronçonneuses ordinaires à un homme et permettent le sciage en long pour lequel on utilise les chaînes à gouges aux pas ordinaires. Certains fabricants conseillent les gouges carrées (fig. 105, p. 42) et indiquent les angles de coupe optima. En principe, l'angle de biseau d'attaque est réduit à 10° maximum et l'angle d'attaque proprement dit reste à peu près identique à celui des gouges pour le tronçonnage Figure 111 45 mais il peut être assez élevé, car le Iimiteur d'épaisseur de copeau empêche la dent d'être aspirée par le bois. Avec le modèle de la figure 112, la rectitude du premier trait de scie est assurée par une planche (suffisamment rigide) posée sur la grume et fixée à une extrémité. 2. SCIES ALTERNATIVES Parmi tous les types de machines de scieries, les scies alternatives ont été créées les premières. La forme et le mouvement de la lame de scie imitent d'ailleurs ceux des scies à main des scieurs de long. La lame est supportée par un cadre (fig. 114) ou un châssis (fig. 115). Il existe des scies alternatives sans cadre pour le tronçonnage des grumes, mais la fabrication de ce type de machines semble arrêtée depuis plusieurs années. Figure 1 1 2 Figure 1 1 4 Figure 1 1 5 Les scies alternatives horizontales coupent le bois dans les deux sens du mouvement ; les scies alternatives verticales le coupent uniquement à la descente. 2.1. DIFFERENTES PARTIES ALTERNATIVES Figure 1 1 3 Le sciage en long avec ces systèmes reste très artisanal mais le nombre d'appareils en service n'est pas négligeable. On en trouve un peu partout dans le monde et, en particulier, dans certains pays de la zone tropicale. Le diamètre des grosses grumes pouvant être sciées avec ces dispositifs reste limité car, apparemment, la longueur des guide-chaînes n'excède pas un mètre. DES SCIES Le mouvement circulaire d'un plateau-manivelle est transformé en mouvement alternatif par une bielle pour les cadres (fig. 116) ou deux bielles pour les châssis des scies d'Europe centrale et occidentale (fig. 117). Les châssis des scies Scandinaves et américaines n'ont qu'une bielle (fig. 118). Les bielles relient le plateau-manivelle au support-lame (cadre ou châssis). Le plateau-manivelle est une pièce assez lourde qui fait fonction de volant. Son rôle est important ; il régularise le mouvement en absorbant et en restituant l'énergie cinétique. Figure 1 1 6 46 • Largeur : elle varie de 120 à 180 mm mais peut atteindre 200 mm. • Denture : les dentures utilisées sont très différentes suivant le type de machine et elles sont décrites pages 149 et 150. Les lames de scies alternatives sont le type de lames pour lequel le pas varie le moins. En effet, il est au minimum de 18 à 20 mm pour les dents avoyées par torsion et il semble qu'il n'excède pas 35 à 38 mm pour les dents avoyées par écrasement ou chargées en bout. 2.3. CONDITIONS DE TRAVAIL DES LAMES DE SCIES ALTERNATIVES 2.3.1. Course de l'outil Figure 1 1 7 Figure 1 1 8 Si l'on fait exception des machines équipées de parallélogrammes oscillants (fig. 127, p. 51) toutes les autres scies sont munies de glissières pour la mobilité du support-lame. Ces glissières sont fixes pour les scies verticales, et mobiles en hauteur, pour les scies horizontales. Le frottement dans les glissières étant très important, un graissage continu de celles-ci est nécessaire. Elle est égale à deux fois le rayon de la circonférence décrite par le bouton-manivelle (fig. 119). Pour les machines à aménage relativement rapide, le diamètre maximal des billes admissibles doit être inférieur ou, au plus, égal à la course de l'outil. Le respect de cette règle est indispensable pour permettre aux creux de dents d'évacuer correctement la sciure mais, lorsque l'aménage est lent, les machines peuvent admettre un diamètre de billes supérieur à la course de l'outil, sans toutefois dépasser 1,5 fois celle-ci. Le support-pièce Pour les scies monolames horizontales, le supportpièce est assuré par un chariot plat avec griffage (fig. 126, p. 50). Les scies monolames verticales sont équipées d'un chariot diviseur avec griffage (fig. 128, p. 51). Les différents systèmes de support- pièce des scies alternatives multilames sont détaillés au § 2.5., p. 51 ). 2.2. CARACTERISTIQUES DES SCIES ALTERNATIVES LAMES DE Ces lames se présentent sous la forme d'un rectangle allongé, denté sur une rive ou sur les deux. Leurs dimensions sont variables suivant le type et la capacité de la machine. • Épaisseur : elle est généralement comprise entre 18/10 et 24/1 0 mm mais peut atteindre 30/1 0 mm pour certaines grosses machines. • Longueur : elle est très courte (environ 1,20 m) pour les machines multilames, spécialisées dans le sciage de reprise mais elle peut dépasser 3,50 m pour les grandes scies horizontales, destinées au sciage des bois de diamètre important. Figure 1 1 9 2.3.2. Vitesse linéaire de la lame Elle est variable. Nulle en début de course, elle augmente progressivement pour être maximale au milieu de la course ; puis elle décroît jusqu'à devenir nulle (fig. 120). Cette vitesse progressive et dégressive limite la vitesse d'amenage des bois. La vitesse linéaire maximale dépasse rarement 10 m/s. C'est donc une vitesse de coupe faible, comparativement aux scies à ruban ou aux scies circulaires. 2.3.3. Aménage des bois Il est variable en vitesse et peut être : 2.3.3.1. Continu C'est le cas des scies alternatives horizontales et aussi des scies à châssis Scandinaves et américaines. 47 Figure 120 2.3.3.2. Discontinu à simple effet La figure 121 montre schématiquement le fonctionnement d'un des dispositifs les plus simples d'amenage discontinu. Sur l'arbre principal de la scie est calée, en plus de la manivelle de commande du mouvement du châssis (B1), une manivelle secondaire de plus faible rayon commandant, par l'intermédiaire de la bielle (B2), l'oscillation du levier (L). Cette oscillation est transformée en rotation discontinue de la roue (R) grâce à un coin (C) qui s'arcboute dans la gorge de la roue (R) dans un des sens du mouvement et revient librement dans l'autre sens. Le mouvement de la roue est transmis aux rouleaux d'amenage du bois par un jeu d'engrenages pignons et chaînes. Un petit volant de manœuvre (V) permet de régler en marche la distance entre le pied (N) de la bielle (B) et l'axe de rotation ( 0 ) du levier (L). On peut ainsi faire varier l'amplitude de l'oscillation de (L) et, par conséquent, l'avance du bois par tour de manivelle. son des lames au cours du sciage, en fonction de la vitesse d'amenage. Si, pour les machines les plus lentes travaillant dans les bois durs, le surplomb est compris entre 15 et 20 mm, celui-ci peut atteindre 60 à 70 mm pour les machines modernes avec inclinaison automatique et travaillant dans les bois résineux faciles. On voit que l'oscillation de (L) suit sensiblement la loi sinusoïdale comme l'oscillation du châssis. Il est possible de synchroniser ces deux mouvements pour obtenir un cheminement des dents dans le bois à peu près rectiligne. Cette synchronisation est faite par le constructeur, grâce à un choix correct de l'angle, compris entre les rayons des deux manivelles. Ce choix est fait, en général, pour réaliser l'un des deux modes d'amenage suivants : • À la descente : le bois avance lorsque l'outil de coupe descend et il reste immobile pendant que l'outil remonte. • À la montée : le bois avance lorsque l'outil monte et reste immobile à la descente mais, pour ce système, il est indispensable que l'outil de coupe soit incliné dans le cadre ou le châssis de la machine (fig. 122) afin que la lame effectue un recul à la remontée. Cette inclinaison que l'on appelle surplomb, est plus ou moins importante suivant la longueur des lames et l'avance du bois par battement. Pour les machines simples ou anciennes, l'inclinaison est donnée lors du montage des lames. Depuis plusieurs années, les scies à châssis sont, généralement, équipées d'un système hydraulique qui permet de modifier l'inclinai- Figure 121 48 Figure 123 Figure 122 2.3.3.3. Discontinu à double effet il consiste à réaliser l'aménage du bois pendant la descente et la remontée de l'outil de coupe. Deux bielles sont nécessaires pour obtenir ce mouvement, l'une agit à la descente et l'autre à la remontée (fig. 123). L'avance à la descente est variable, tandis que l'avance à la montée est faible et invariable, ce qui nécessite également une inclinaison des lames, mais moins importante qu'avec l'aménage discontinu à la montée. Remarque : pour une scie alternative verticale, il y a un temps pendant lequel il faut éviter l'avance du bois (fig. 124). Ce temps correspond à la fin de course (où la vitesse de coupe est trop faible ou nulle) et au début de la remontée de l'outil où la vitesse du porte-lame étant également nulle ou faible, l'outil, par son inclinaison, ne prend pas assez de recul pour éviter le frottement des arêtes tranchantes. L'aménage à double effet se confond avec l'aménage continu quand augmentent l'avance par battement, la vitesse de rotation de la manivelle et le poids de la pièce à scier. Figure 124 49 2.3.4. Conséquences Dans les systèmes classiques, le frottement des arêtes tranchantes contre le bois est pratiquement inévitable au moment du renversement du mouvement de la lame (sauf en position haute dans les alternatives verticales, la lame étant dégagée du fait de son inclinaison). Les conséquences de ce frottement sont liées à deux caractères du bois : poids et dureté. 2.3.4.1. Poids Le frottement, qui s'exerce sur la face de dépouille des dents, fait que la lame est soumise à une pression importante, proportionnelle au poids de la pièce à scier et à la vitesse d'amenage. Dans tous les cas où la pression exercée sur les lames est le facteur limitatif de la vitesse d'avance, il faudrait réduire cette vitesse proportionnellement au poids des pièces. Cependant, une avance trop réduite ne peut être retenue, d'une part en raison du trop faible rendement obtenu et, d'autre part, parce que les dents de la lame ont à enlever des copeaux beaucoup trop minces pour pouvoir travailler dans de bonnes conditions. Toutefois, si ce facteur poids n'est pas conjugué avec d'autres (dureté, présence de silice...), il est possible d'utiliser les vitesses classiques de sciage de l'ordre de 3 à 4 mètres par minute. sciage des résineux; on peut même dire, dans une certaine mesure, qu'elles sont bien adaptées à ces bois car, d'une part, il n'est pas évident qu'il soit très intéressant d'utiliser des outils ayant de bonnes caractéristiques de coupe pour scier des bois tendres présentant des zones d'accroissement très marquées et, d'autre part, l'utilisation d'un grand angle de dépouille permet d'obtenir une grande surface de creux de dent tout en gardant un faible pas de denture. Pour le sciage de bois durs ou très durs, cette utilisation d'un angle de dépouille très important devient inefficace et inacceptable. Inefficace, car, malgré cet artifice, la pénétration des dents dans le bois reste très faible ; pour obtenir une meilleure pénétration, il faudrait augmenter encore l'angle de dépouille, ce qui est impossible. Inacceptable, car la tenue de coupe de l'arête est incompatible avec l'utilisation d'un angle de dépouille supérieur à 15° environ. Si on réduit l'angle de dépouille pour satisfaire à cette condition, il se produit, au moment du renversement de marche, et pour des vitesses d'avance encore faibles, un grognement de la lame tel que le scieur n'est pas tenté de pousser davantage. On peut dire qu'il y a incompatibilité pratique entre les méthodes traditionnelles d'emploi des scies alternatives et le sciage des bois tropicaux difficiles. 2.3.5. Les châssis verticales) 2.3.4.2. Dureté C'est l'élément essentiel de la différence qui existe entre le sciage des bois résineux* et le sciage de certains bois tropicaux. Pour bien comprendre à quel point la forme des lames actuelles a été déterminée en fonction de la dureté des résineux, il faut examiner ce qui se passe quand le châssis est exactement à son point mort bas. À ce moment, la lame est immobile et le bois, du fait de son inertie et de l'action du dispositif d'amenage, continue à avancer. Si les dents avaient un angle de dépouille presque nul, la surface de contact entre la lame et le bois serait importante et il n'y aurait pratiquement aucune pénétration possible du bois par la lame. L'énergie cinétique du plateau devrait se transformer en travail de flexion de la lame, ce qui, dans le cas de fortes vitesses, donnerait naissance à des tensions inadmissibles. On est donc conduit à donner aux dents un angle de dépouille important. La lame peut ainsi pénétrer dans le bois ; le ralentissement du mouvement de celui-ci est plus progressif et les efforts mis en jeu très fortement diminués. On a d'abord choisi un angle de dépouille d'environ 45°, ce qui conduisait à prendre un angle d'attaque presque nul. Pour améliorer les conditions de coupe, on a ensuite cherché à augmenter l'angle d'attaque en diminuant l'angle de dépouille. Les scieries, en général, s'en tiennent maintenant à un angle de dépouille de l'ordre de 30° pour un angle d'attaque d'environ 15°. Des dents présentant ces caractéristiques ne peuvent apparaître que comme de bien médiocres outils de coupe. Cependant, des lames ainsi constituées sont très satisfaisantes pour le oscillants (scies Les difficultés dans l'utilisation des scies alternatives pour le sciage de bois difficiles ne sont pas dues à une impossibilité de coupe mais elles proviennent des conditions de travail anormales qui sont imposées à la lame. La seule solution acceptable qui permet de supprimer ces conditions anormales consiste à animer le châssis porte-lame d'un léger mouvement de recul au moment où il arrive à proximité de son point mort bas. Suivant les modèles de machines, le recul du châssis s'opère : • Uniquement au niveau des glissières inférieures. L'oscillation se fait autour d'un axe situé au niveau des glissières supérieures. • Uniquement au niveau des glissières supérieures. Dans ce cas, l'axe d'oscillation est situé au niveau des glissières inférieures. • Simultanément au niveau des glissières supérieures et inférieures (fig. 125). Dans tous ces procédés, si le recul du châssis et l'inclinaison des lames sont convenablement calculés, la lame perd le contact avec le bois, un peu avant la fin de la descente du châssis et ne reprend le contact qu'un peu après le début de la descente suivante. Le risque de frottement des arêtes tranchantes au point mort bas et à la remontée du châssis est ainsi écarté. Il est alors possible de donner aux dents une forme correspondant aux meilleures conditions de coupe, c'est-à-dire un angle de dépouille faible et un angle d'attaque important. Figure 1 2 5 2.4. SCIES ALTERNATIVES MONOLAMES 2.4.1. Horizontales — Dites « à bois passant» (fig. 126) Ces machines nécessitent une grande surface au sol pour les organes du mouvement. Ces scies sont munies d'un cadre qui doit être léger et rigide. L'ensemble du cadre et des glissières est réglable, en hauteur sur le bâti, pour obtenir les épaisseurs de sciage désirées. La bielle qui doit être légère et rigide peut être métallique ou en bois. Sa longueur est d'environ douze fois le rayon de la manivelle. L'angle d'inclinaison de la bielle est variable suivant le réglage en hauteur du cadre sur le bâti. Cet angle ne Figure 1 2 6 51 devrait pas dépasser 12° pour limiter les efforts dans les glissières (frottements, échauffements, usure) ; certaines scies horizontales possèdent un système de parallélogramme oscillant pour la mobilité du cadre (fig. 127). Figure 1 2 7 Figure 1 2 8 2.4.2. Verticales Dites «scies battantes» ou «manchottes» (fig. 128), elles sont également munies d'un cadre. Ces machines monolames ont une faible production, mais elles permettent un sciage soigné des bois difficiles, avec une faible puissance motrice. Elles peuvent scier les billes courbes et malformées, car l'aménage se fait au moyen d'un chariot. Le cadre ne permet pas le sciage de plateaux très épais. 2.5. SCIES ALTERNATIVES MULTILAMES Appelées « à châssis » (fig. 117 et 118, p. 46), elles sont verticales et exigent des fondations solides et une grande fosse pour les organes de mouvement si le sciage se fait au niveau du sol (fig. 129). Il est donc préférable d'élever la scie et les chariots sur un Figure 1 2 9 52 plancher, à environ 2,50 m au-dessus du sol ; ceci facilite le dégagement des déchets et permet une meilleure surveillance de la machine, à l'arrêt ou en marche. Pour l'aménage des bois, le bâti des scies multilames comprend toujours des rouleaux entraîneurs cannelés (généralement quatre, fig. 129 mais, parfois, huit pour les bois courts). Les rouleaux inférieurs sont fixes et les supérieurs sont mobiles verticalement pour s'adapter à la hauteur de la pièce à scier et pour effectuer une pression constante sur le bois. Pour supporter et guider correctement les bois, côté entrée et côté sortie de la machine, ces rouleaux entraîneurs sont complétés par différents systèmes : • Les machines les plus anciennes ou les plus simples sont équipées de quatre petits chariots à fonctionnement manuel : un chariot avec griffage et un chariot support ou auxilliaire de chaque côté de la machine (fig. 129). • Les machines les plus récentes et plus perfectionnées comprennent souvent, côté entrée, deux chariots dont le principal (avec griffage) peut être entièrement automatisé et comprendre le pupitre de commande et le siège du scieur (fig. 130). Dans certains cas le pupitre et le siège du scieur ne sont pas solidaires du chariot, mais peuvent également se déplacer sur les rails suivant la longueur des bois. Le côté sortie de ces machines est, généralement, équipé d'un dispositif récepteur comprenant un transporteur à rouleaux, des couteaux diviseurs, qui maintiennent la partie centrale, et des presseurs latéraux munis de disques ou de picots (fig. 131). L'entraînement de ces presseurs entre en action dès que le sciage est terminé, afin d'évacuer rapidement les produits latéraux. Figure 1 3 0 Figure 131 Enfin certaines machines ne possèdent aucun chariot. Le côté entrée peut être muni : - D'un transporteur à rouleaux biconiques (fig. 132), qui permet de centrer et de guider les bois ronds lors du sciage premier. Ces rouleaux biconiques sont, généralement, intercalés de rouleaux lisses ordinaires, qui permettent le passage des plateaux pour le sciage de reprise. Les rouleaux lisses sont escamotables lorsqu'il s'agit de passer les bois ronds. Ce genre d'alimentation par rouleaux peut être également complété par un chariot suspendu avec griffes pour les billes qui ne sont pas parfaitement droites. 53 — D'une table automatique d'alimentation, qui comprend un tapis à chaîne et des rouleaux presseurs latéraux. Ces derniers positionnent correctement les billes en les alignant et en leur faisant effectuer une rotation sur elles-mêmes. L'opération peut se faire automatiquement ou par télécommande. Ce système n'est utilisé que dans les installations à très haute performance. Figure 1 3 2 Ces machines sont surtout employées pour le sciage des résineux, qui sont rectilignes et cylindriques. À cause du système d'amenage, qui se fait par rouleaux entraîneurs cannelés, les billes courbes ou malformées ne peuvent être sciées par ce genre de machines, si elles ne sont pas munies d'un outil tranchant qui rabote la partie inférieure de la grume (fig. 133, 134 et 135). Figure 1 3 3 Figure 1 3 4 54 Figure 135 Remarque : même avec une machine munie d'un couteau raboteur, il convient, cependant, d'interdire le sciage des billes exagérément malformées. Il existe des scies alternatives spéciales pour la reprise des plateaux. Ces machines ont une hauteur de passage limitée. La course de l'outil est réduite et elle est compensée par une plus grande vitesse de rotation. Le support-pièce est simplifié : il comprend un train de rouleaux lisses de chaque côté de la machine, plus huit rouleaux crantés sur la machine pour l'entraînement des plateaux. D'autre part, ce type de machine utilise des lames assez minces (économie de bois), du fait qu'elles sont plus courtes que celles des machines normales. Le nombre de lames montées dans le châssis peut atteindre, et même dépasser, vingt. Figure 136 Figure 137 2.6. MONTAGE DES LAMES MULTIPLES La scie alternative à châssis est le type de machine pour lequel le montage des lames est le plus long et le plus délicat à réaliser. Cette opération doit être faite correctement pour obtenir un bon comportement des lames de scie au travail. 2.6.1. Fixation d e s l a m e s À l'origine, les attaches (appelées « chaperons ») étaient fixées aux lames de scies par des rivets ou des boulons (fig. 136). Maintenant, les attaches sont appelées «chapes» (fig. 139, p. 55). Chaque extrémité de la lame comprend deux réglettes rivées qui permettent l'accrochage de la chape. La rive d'ancrage de la réglette avec la chape peut être lisse et biseautée (fig. 137) ou crantée (fig. 138). Dans ce cas, une cale assure le serrage des crans de la réglette dans ceux de la chape. Figure 138 55 2.6.2. Position des chapes sur les lames 2.6.3. Le système de tension des lames Avec les lames dentées sur une seule rive, il faut veiller à ce que les chapes restent à peu près dans l'axe de la lame lorsqu'elle diminue de largeur au cours des affûtages (fig. 1 4 0 ) ; on utilise maintenant beaucoup de lames dentées sur les deux rives (fig. 141) qui s'usent symétriquement et présentent l'avantage de ne pas avoir à modifier l'emplacement des chapes (fig. 142) et du tensionnage (cf. fig. 369, p. 148). Pour obtenir un bon fonctionnement de ces lames dentées sur les deux rives, il est nécessaire que la voie de la denture non active soit inférieure à celle de la denture active. Si cette voie est égale sur les deux rives ou, à plus forte raison, supérieure sur la denture non active, il en résulte un frottement et une usure latérale de la pointe des dents. La tension des lames avec les chaperons (fig. 136, p. 54) s'opérait à l'aide d'une vis. Maintenant, les chapes sont munies d'une clavette, d'un excentrique et, généralement, la traverse supérieure du châssis comporte un tendeur hydraulique (fig. 143), qui présente deux rangées de petits pistons. Chaque clavette repose sur deux pistons. La pression donnée par le tendeur est égale sur chaque piston ; ainsi la tension des lames est-elle uniforme. La tension est également réglable et contrôlée par un manomètre. La valeur de la tension est de l'ordre de 100 à 150 M Pa de section de la lame (ancienne mesure : 10 à 15 kg F/mm 2 ). Ce tendeur hydraulique permet de maintenir la tension initiale sur toutes les lames au cours du travail, même si une ou plusieurs s'échauffent et s'allongent. Figure 1 3 9 Figure 1 4 0 h g u r e 141 Figure 1 4 2 56 Figure 1 4 3 2.6.4. L'écartement entre les lames Il est réglé et maintenu près de l'extrémité des lames par des cales. Celles-ci peuvent être en bois dur, mais il est préférable qu'elles soient en métal (fig. 143) pour éviter les déformations et les variations d'épaisseur. Ce sont ces cales qui déterminent l'épaisseur des sciages. Lorsque toutes les lames et les cales sont mises en place dans le châssis, l'ensemble est serré latéralement en haut et en bas, soit par un cadre avec tiges filetées sur les machines simples, soit par un système hydraulique sur les modèles plus perfectionnés (fig. 143). Certaines machines possèdent un système de mise en largeur hydraulique qui comprend deux groupes de lames mobiles avec la possibilité de monter une lame centrale fixe (fig. 144). Figure 1 4 4 57 2.6.5. L'inclinaison des lames ou « s u r p l o m b » (fig. 122, p. 48) L'inclinaison doit être de la même importance sur toutes les lames. Pour les châssis n'ayant pas d'inclinaison automatique en fonction de la vitesse d'amenage, il faut donner l'inclinaison précise une fois pour toutes au cours du montage des lames. Le choix du nombre de lames et de l'épaisseur des plateaux est fait d'après le diamètre des billes. Il est donc nécessaire de classer les billes par diamètre pour obtenir un sciage efficace, puisque le montage des lames est fait pour plusieurs billes. Pour le sciage premier des billes de gros diamètre il faut limiter le nombre des lames sinon l'effort demandé au moteur principal serait trop important. Avec le système de mise en largeur hydraulique, le classement des billes par diamètre est un peu moins rigoureux. 3. SCIES À RUBAN La scie à ruban a été conçue et utilisée vers le milieu du XIXe siècle. La difficulté au début était de fabriquer des lames capables de résister aux nombreuses flexions alternées (plusieurs centaines à la minute) que ce type de machine impose. Dès que les lames ont donné satisfaction, la scie à ruban a pris une place importante dans toutes les opérations de sciage longitudinal, à cause de son travail rapide pour une consommation de matière et d'énergie modérée. L'outil de coupe se présente sous la forme d'un ruban sans fin, denté le plus souvent sur une seule rive mais parfois sur les deux. Ce ruban est fortement tendu entre deux poulies, afin d'assurer en partie sa stabilité et sa rigidité (fig. 145). Dans leur partie active, les arêtes tranchantes de la lame de scie à ruban ont un mouvement rectiligne et continu. La vitesse de coupe est constante. La machine soumet le ruban à une fatigue continuelle (traction de montage, pliage longitudinal et transversal sur les poulies, etc.). Le ruban supporte en plus, naturellement, les efforts de coupe et la poussée latérale du bois quand le sciage est sinueux ou quand la pièce, en cours de sciage, se cintre sous l'effet des contraintes de croissance. Il y a trois catégories de scies suivant la position du ruban qui peut être : • Vertical : ce sont les scies les plus répandues, pour toutes les phases de sciage (premier, second, finition). • Horizontal : ces scies peuvent être fixes ou mobiles. • Incliné : l'inclinaison de ces scies (de tête ou de reprise) est comprise entre 27 et 45°. Très peu de machines de ce genre sont en service actuellement en Europe. Figure 1 4 5 3.1. DIFFERENTES PARTIES DES SCIES A RUBAN 3.1.1. Les poulies porte-lame • La poulie appelée «volant» (pour les scies verticales, c'est la poulie inférieure) est motrice et fixe en position. Elle est lourde avec une jante épaisse, afin de restituer une bonne énergie cinétique pour contrarier le ralentissement provoqué par l'attaque du trait de scie. La masse du volant est proportionnelle à la taille de la machine. Autrefois, les volants étaient couramment à bras droits ou à bras paraboliques (fig. 146) ou à rayons (fig. 147) mais, maintenant, ils sont généralement à voile plein (fig. 149). 58 • La poulie appelée « roue » (pour les scies verticales, c'est la poulie supérieure) est montée sur un dispositif qui permet d'adapter l'écartement des poulies à la longueur de la lame. Ce dispositif permet également de régler l'inclinaison de la poulie (le dévers). La roue doit être plus légère que le volant pour éviter qu'au démarrage de la machine son inertie fasse subir à la lame un effort supplémentaire de traction. Également, à l'attaque du trait de scie, si la roue était lourde, son énergie cinétique aurait tendance à diminuer la rigidité du brin actif de la lame. Les roues des machines européennes sont, généralement, à voile plein tout en étant plus légères que les volants ; mais, en Amérique du Nord, les roues sont le plus souvent, soit à rayons, soit ajourées, comme le montre la figure 148. Il ne reste plus que les anciennes machines avec des roues à bras paraboliques ou à bras droits. Le diamètre des poulies est fonction de la nature des sciages à effectuer. Pour les machines de scieries, il varie entre 1 et 3 m et peut aller jusqu'à 3,30 m. Figure 1 5 0 Figure 151 3.1.2. La suspension des roues 3.1.2.1. Réglage de l'entre-axe des poulies Il permet d'adapter l'écartement des poulies à la longueur de la lame de scie. Sur les petites ou anciennes machines, le système est monté sur glissières à vis et la commande est manuelle. Sur les machines plus fortes et plus récentes, le système est monté sur vérins à vis et la commande est manuelle ou motorisée. Enfin, il existe des systèmes à vérins hydrauliques. Figure 1 4 6 Figure 1 4 7 3.1.2.2. Tension de montage La tension de montage des lames de scies à ruban est proportionnellement plus élevée sur les machines de premier et de second débit que sur les petites machines des ateliers de finition. Pour les premières, elles est souvent comprise entre 120 et 200 M Pa de section de la lame (ancienne mesure : 12 à 2 20 kg F/mm ) et pour les secondes elle est d'environ 100 MPa. Figure 1 4 8 Figure 1 4 9 Les jantes des poulies Pour les scieries de menuiseries, les jantes des poulies sont plates et recouvertes de caoutchouc vulcanisé ou de liège. Elles sont, également, de faible largeur. Pour les scies de premier et de second débit, les jantes des poulies peuvent être en fonte ou en acier. Les machines européennes ont les jantes des roues toujours bombées, celles des volants sont plates (fig. 150) ou bombées (fig. 151 ). Les grosses machines américaines ont, généralement, les jantes des deux poulies plates et très larges. Depuis plusieurs années, ces valeurs courantes connaissent des exceptions puisque sur certaines machines de scieries elles sont de 250 MPa. En réduisant l'épaisseur des lames pour un diamètre donné des volants (cf. § 3.4. : épaisseur, p. 64), on diminue les contraintes dues au pliage, ce qui permet d'augmenter la tension de montage de quelques dizaines de MPa. Actuellement, certains constructeurs pensent pouvoir encore augmenter cette tension de montage en fabriquant des bâtis pouvant assurer des tensions de 300 à 350 MPa. Pour calculer la tension de montage d'une lame, il ne faut pas oublier de multiplier par deux la surface de section de la lame, puisque la tension est répartie sur les deux brins. Exemple : pour une lame dont la largeur prise en fond de dent est de 200 mm et l'épaisseur de 15/1 0 avec une tension de 200 M Pa, la tension totale sur la machine sera : 200 x 1,5 x 2 x 200 = 120 000 N (soit environ 12 t.). 59 La tension de montage de la lame doit être élastique pour absorber les effets de dilatation provoqués par réchauffement et les efforts de coupe supplémentaires (nœuds, ronces, désaffûtage des dents, etc.) et pour éviter une surtension de la lame si un déchet de bois parvient à passer entre celle-ci et la jante. Cette souplesse est obtenue soit par un système à contrepoids sur les anciens modèles, soit par un ressort à boudin ou des rondelles élastiques en acier, dites rondelles « Belleville ». Enfin, les machines récentes sont souvent munies d'un système oléopneumatique ou intégralement pneumatique. À part les anciens modèles à contrepoids, les machines sont munies d'indicateurs de tension. Les manomètres à pression d'huile sont les plus précis. Pour un arrêt prolongé de la machine, la lame doit être détendue pour que des fatigues inutiles lui soient évitées. 3.1.2.3. Réglage de « dévers » l'inclinaison ou Il permet de positionner l'outil sur les poulies. Les dents de la lame doivent être maintenues à l'extérieur de la jante. Le « dévers » consiste à incliner légèrement sur l'horizontale l'axe de la roue. Les deux paliers étant à rotule, il suffit que l'un puisse être déplacé en hauteur par une vis, au moyen d'un volant ou d'une manivelle, pour atteindre l'inclinaison voulue. Généralement ce réglage n'existe que sur la roue (fig. 152). Dans certains cas, on incline simultanément roue et volant (double dénivellement) (fig. 153). 3.1.3. Le bâti des machines Selon le sens de rotation des poulies (quand l'observateur est placé devant la machine côté denture), le bâti est dit «à droite» si le brin actif est à droite, et « à gauche » si le brin actif est à gauche. Pendant plusieurs décennies, les bâtis de scies à ruban étaient en fonte. En effet, à l'exception des bâtis en béton armé fabriqués, par exemple, au Portugal, la fonte était le seul matériau permettant de réaliser des bâtis rigides, stables et capables d'absorber les vibrations. Depuis plusieurs années, l'évolution des techniques de soudage et d'usinage des métaux à permis de réaliser des bâtis en acier mécano-soudés, tout d'abord pour les scies à ruban d'ateliers de finition. Maintenant, en raison du coût plus élevé de la fonte coulée, beaucoup de bâtis pour scieries sont fabriqués en mécano-soudure, surtout pour les petites tailles, mais également pour les tailles supérieures. 3.1.3.1. Pour les scies verticales, il existe : • Le bâti à col de cygne (fig. 154) : vu de face, l'axe des poulies est en porte-à-faux. Ce bâti n'est pas assez rigide pour tendre correctement les lames de moyenne et de grande largeurs ; on ne l'utilise plus que pour les machines de menuiserie dont les lames sont étroites. Malgré le petit diamètre des poulies de ces machines, le bâti à col de cygne permet d'avoir une table assez large. • Le bâti droit (fig. 155) : l'axe des poulies passe par l'axe de la colonne. Ce bâti permet de tendre fortement les lames de scies des grosses machines. Le passage entre la lame et le bâti est assez réduit. C'est un inconvénient pour le sciage des grosses pièces de bois. Figure 154 Figure 1 5 2 Figure 1 5 3 Figure 1 5 5 • Le bâti semi-droit (fig. 156) : l'axe des poulies est assez proche de la face verticale de la colonne. Ce bâti présente un passage entre la lame et la colonne assez grand, tout en permettant de tendre fortement les lames larges. 60 • Le bâti droit déporté (fig. 157) : tout en étant rigide, ce bâti permet un passage maximal entre la lame et la colonne. Figure 1 5 9 Figure 1 5 6 Figure 1 5 7 3.1.3.2. Pour les scies horizontales, dont la taille varie beaucoup suivant le modèle, le bâti se compose toujours d'un support horizontal sur lequel sont montées les poulies. Cet ensemble se déplace verticalement grâce à deux colonnes (fig. 158). Figure 1 6 0 Figure 161 3.1.4. Le chariot ou la table supportpièce • Le chariot permet de fixer les pièces de bois, grâce à des griffes, de les déplacer au cours du débit et de les diviser avec précision. Le chariot contribuant à la précision des sciages, il doit être robuste et sans jeu. Il existe de nombreux modèles de chariot : depuis le chariot léger et poussé à la main, appelé chariot libre, jusqu'au chariot lourd et de grande capacité, entièrement automatique. • La table est utilisée pour les machines de sciage second et de sciage finition. Elle peut être munie de rouleaux, d'un guide et d'un système d'entraînement de pièces. La table des petites scies de finition peut s'incliner pour obtenir des sciages en faux équerre. 3.1.5. Le système de guidage de la lame de scie Figure 1 5 8 3.1.3.3. Il existe deux solutions pour le montage des volants sur le bâti : • volants montés entre appuis (fig. 159 et 160), • volants montés en porte-à-faux (fig. 161). C'est le cas de la plupart des petites scies à ruban des ateliers de finition qui, de ce fait, comportent un double porte-à-faux : celui du bâti en col de cygne, cité précédemment, et celui du volant schématisé sur la figure 161. Certaines scies à ruban de moyenne et de grande taille ont, également, des volants montés en porte-àfaux, ce qui exige des axes de plus gros diamètre. La lame de scie au travail peut dévier de son trait lorsqu'elle rencontre des défauts du bois, tels que : noeuds, contre-fil ; on peut, partiellement, y remédier en guidant la lame. Le guidage n'évite pas la déviation de la lame mais, en diminuant la longueur libre de cette dernière, il permet d'en augmenter la rigidité. Les risques de déviation sont, ainsi, moins importants ; si ce défaut se produit, l'amplitude en est forcément réduite. Il existe deux techniques pour le guidage de la lame : • La première qui est la plus utilisée consiste à placer l'axe des poulies dans le même plan vertical (fig. 162). Deux guide-lames réduisent la longueur active de la lame. Pour être efficace, les guide-lames doivent être placés le plus près possible de la pièce à scier. Pour les scies verticales, le guide inférieur est fixe et il est placé légèrement au-dessous du plan du chariot ou de la table. Le guide supérieur est mobile, 61 Le guide-lame comprend des plaques maintenues par un support métallique. Ces plaques sont donc démontables et réglables ; elles sont faites : en bois amélioré, en antifriction, en matière graphitée. La matière graphitée a deux avantages sur les autres sortes de plaques : elle absorbe les élévations de température ; elle permet, par rapport aux autres matières de réduire le jeu entre la lame et les plaques. 1/10 mm de jeu suffit pour assurer la mobilité de la lame. • La deuxième technique de guidage, assez répandue maintenant, consiste à placer l'axe des poulies dans deux plans verticaux parallèles, espacés de 3 à 5 mm (fig. 164). La lame de scie est ramenée dans un plan vertical, grâce à un guide supérieur à pression qui agit sur la face interne du brin actif de la lame. Une lubrification ou une pulvérisation à base de gasoil ou un arrosage d'eau réduit réchauffement. Ce guide reste mobile verticalement comme un guide normal. Figure 1 6 2 afin de le régler suivant la hauteur du trait de scie. Au cours du sciage, le guide mobile peut entrer en contact avec le bois à scier (inattention du scieur, irrégularités de la bille, etc.). Pour éviter une détérioration, ce guide doit s'éclipser automatiquement dès que le bois vient le toucher. Un guide doit maintenir la lame en deux points sur chaque côté de la lame : près de la denture et au voisinage du dos (fig. 163). Figure 164 Il est possible d'utiliser deux guides à pression sur une scie. Cela permet d'adapter ce système sur n'importe quelle machine, sans modifier la position des poulies sur le bâti ; par exemple, sur une scie à ruban horizontal. Figure 1 6 3 Pour être efficaces, les guides à pression ont besoin d'être étroitement surveillés et correctement entretenus. Il est nécessaire de les rectifier assez souvent à l'aide d'un appareil spécial. 62 3.1.6. L'expulsion des sciures Sur une scie à ruban, une petite partie des déchets d'usinage se trouve projetée entre la lame et la jante du volant. Malgré la présence de raclettes, de mèches ou de brosses pour nettoyer les jantes, ces déchets peuvent adhérer et s'accumuler sur la jante. Cela provoque des changements de position de la lame sur les volants qui peuvent être très importants. Dans certains cas, la lame peut même être éjectée. L'accumulation des sciures sur la jante provoque également des défauts de planage au corps de la lame. Pour empêcher ces déchets de passer entre la lame et la jante, il est indispensable de placer un déflecteur incliné (fig. 165). Ce déflecteur peut être en aluminium ou, à défaut, en bois dur. Le réglage d'un déflecteur doit être fait souvent pour qu'il demeure efficace. vers l'avant (cf. § 1.4.1 . : angle d'attaque, p. 26) mais, le plus souvent, l'incurvation et le déplacement se produisent vers l'arrière (angle d'attaque faible ou dents désaffûtées). Pour améliorer la stabilité des lames, on a pensé à donner un léger bombé aux jantes de petites et moyennes largeurs (fig. 166 et 167). Par contre, les lames larges peuvent travailler en gardant leur équilibre sur des jantes plates. Le bombé des jantes est un des paramètres (tension de montage, inclinaison des volants, tensionnage et rectitude de la lame...) qui contribuent à la modification du comportement des lames sur les jantes. L'importance et la forme du bombé des jantes varient avec les constructeurs de machines. La valeur du bombé F, par rapport au bord avant de la jante, se situe entre 15 et 30/1 00 mm. 3.2.1. Position du sommet du bombé des jantes Si la largeur de la lame de scie était toujours égale à celle de la jante des poulies, le sommet du bombé serait normalement placé au milieu de la jante (fig. 166). Pratiquement, avec l'usure normale, les lames de scies sont plus étroites que les jantes. Pour cette raison, on place le plus souvent le sommet du bombé au 1 / 3 de la largeur des jantes, par rapport à leur bord avant (fig. 167). Le sommet du bombé est normalement matérialisé par une légère rainure en V sur tout le pourtour de la jante. Figure 1 6 5 3.1.7. Le nettoyage des jantes et des lames Pour faire disparaître les particules qui réussissent à passer entre la jante et la lame, malgré la présence d'un déflecteur, une raclette métallique est placée tout près de la jante du volant. Des mèches imbibées d'un liquide, placées dans des boîtes qui se trouvent de part et d'autre de la lame de scie, effectuent un nettoyage. Le liquide, généralement utilisé, est du gasoil, mais il peut être un mélange d'huile de vidange, de pétrole et de gasoil. 3.2. ÉQUILIBRE DYNAMIQUE DE SCIES À RUBAN DES Figure 1 6 6 LAMES Une lame de scie à ruban, correctement tendue sur les poulies, et tournant à vide, se maintient en équilibre sur des jantes plates qu'elle que soit leur largeur. Lorsqu'une lame de faible ou moyenne largeur travaille, il se produit une légère incurvation qui provoque sa déviation sur les poulies. L'incurvation et le déplacement de la lame peuvent se produire A Figure 167 63 3.2.2. Rôle du tensionnage de la lame de scie Le tensionnage consiste à créer par laminage dans la lame de scie une distribution des contraintes plus favorable à sa tenue en service ; plus grande rigidité, meilleure stabilité (en pratique, on lamine les fibres centrales qui se trouvent, de ce fait, plus longues que celles des bords). Le tensionnage permet à la lame : • D'épouser le profil bombé des jantes. Ce critère n'intervient pas pour les machines à jantes plates. Dans ce cas, le tensionnage de la lame est, en principe, moins accentué. • De tendre un peu plus fortement les deux bords (fond de dent et dos), ce qui augmente la rigidité du brin actif. Dans ce but, le tensionnage est nécessaire pour toutes les machines ayant une tension de montage inférieure ou égale à 200 MPa 2 (ancienne mesure : 20 kg F/mm ). Par contre, avec des tensions de montage égales ou supérieures à 250 MPa, une diminution du tensionnage est compensée par l'augmentation de la tension de montage. Figure 1 6 8 • De conserver la partie avant de la lame suffisamment tendue lorsque se produit l'allongement dû à réchauffement et aux efforts de coupe. À une certaine époque, pour essayer de supprimer les opérations de tensionnage, on a fabriqué des lames à trous (fig. 168) ou à rainures (fig. 169). Les résultats obtenus n'avaient pas été satisfaisants e t cette technique a été abandonnée. Actuellement, et depuis quelques années, une autre technique est pratiquée par certains constructeurs. Elle consiste à rainurer les jantes des volants (fig. 170). Le rainurage est fait indifféremment sur volants plats ou bombés. Ce procédé ne peut se substituer aux opérations de tensionnage de la lame, car il n'a pas d'influence sur la rigidité du brin actif au moment du sciage ; par contre, on peut admettre qu'il améliore la stabilité de la lame sur les jantes. Figure 1 6 9 Figure 1 7 0 64 3.3. RÉSISTANCE DE LA LAME À LA FLEXION Un ruban se comporte du point de vue mécanique comme une poutre tendue portant des outils. L'effort qu'il est possible d'imposer aux outils est strictement fixé par la limite de résistance de la poutre à ces efforts. On constate à l'expérience que la résistance d'une lame mince tendue est à peu près inversement proportionnelle à sa longueur. Conclusion : on DES Si l'on veut conserver à la lame une rigidité constante, il faut augmenter son épaisseur et donc le diamètre des volants en fonction de la hauteur du sciage (cf. § suivant, 4 e alinéa : Épaisseur). Figure 1 7 2 Figure 171 3.4. CARACTÉRISTIQUES SCIES À RUBAN n'adapte pas une scie aux bois tropicaux en écartant les volants, mais en les rapprochant le plus possible (fig. 171 et 172). LAMES DE Les lames de scies à ruban sont caractérisées par leur longueur, leur largeur, leur épaisseur et leur denture. • Longueur, comprise entre six et huit fois le diamètre des poulies. Il serait souhaitable de rester au-dessous de sept fois pour avoir des bâtis surbaissés et des lames rigides. • Largeur initiale (des lames de scieries) correspondant généralement à la largeur des jantes, augmentée de 15 à 25 mm. Cette augmentation correspond à la profondeur de la denture, plus 3 à 5 mm qui doivent être maintenus à l'extérieur du bord avant de la jante. On admet une largeur de lame égale au 1 / 1 0 du diamètre des poulies. On peut diminuer la largeur de la lame d'un tiers environ mais, alors, on réduit ses possibilités de coupe. Sur les scies à grumes et dédoubleuses à grand rendement, cette largeur est majorée de 50%. Sur certaines machines, elle peut atteindre 300 mm pour les poulies de 1,80 m. La largeur maximale des lames peut atteindre exceptionnellement 420 mm. • Épaisseur, calculée en fonction du diamètre des poulies, de sorte que la contrainte due à l'enroulement, reste voisine de 200 MPa (ancienne mesure : 20 kg F/mm 2 ). On admet, dans la pratique, que cette épaisseur ne peut dépasser le millième du diamètre 65 des poulies et qu'elle est comprise entre 1/1 000 et 1/1 250 de ce diamètre. Le rapport de 1/1 000 concerne surtout les volants de petits diamètres (jusqu'à 1,10 m). Le rapport de 1/1 250 est conseillé pour les volants de grands diamètres. Tous les rapports intermédiaires d'épaisseur sont destinés aux diamètres moyens des volants. Dans le cas de bâtis conçus pour travailler sous forte tension de montage (300 à 350 MPa), l'épaisseur de la lame doit encore être réduite et peut atteindre le rapport de 1 /1 500 du diamètre des volants (cf. § 3.2.2. : p. 63). • Denture : pour le sciage premier et second, sur les machines de moyenne et grande puissance, on utilise, de préférence, la denture « perroquet » ou « à copeaux projetés », dont le pas minimal est de 40 mm en denture écrasée, et l'angle d'attaque compris entre 20 et 36°. Pour les rubans de scieries de faible capacité, on utilise la denture couchée ou gencive, avoyée par torsion ou par écrasement. Dans ce cas, l'angle d'attaque varie de 12 à 20°. Pour les sciages de finition avec les petites scies à ruban, on emploie la denture couchée, avoyée par torsion, dont le pas varie de 4 à 8 mm pour les lames à chantourner et de 8 à 15 mm pour les lames destinées aux sciages rectilignes. L'angle d'attaque de ces lames est faible : de 5 à 12°. Le pas maximal des lames à ruban en sciage premier peut atteindre 80 mm. L'entraînement de la lame est obtenu par la transmission de l'énergie motrice à la machine au moyen de poulies à gorge et de courroies trapézoïdales. Les scies à ruban n'ont, généralement, qu'une vitesse. Pour une machine de scierie appelée à scier des essences de duretés nettement différentes, il peut être intéressant de disposer de deux vitesses (30 et 40 m/s). Cela peut s'obtenir par l'intermédiaire d'une boîte de vitesse ou d'un variateur électrique ou hydraulique. Toutefois, cette solution est très discutable car il semble qu'avec une denture stellitée, la vitesse linéaire de la lame n'ait pas d'influence sur la durée de coupe. Dans ce cas, la variation de vitesse ne sert qu'à s'adapter à la puissance dont on dispose. Le prix d'un variateur et de son installation étant assez élevé, il est presque toujours préférable de placer cet investissement dans l'achat d'un bâti et d'un moteur plus puissant. Remarque : au moment de l'installation d'une scie à ruban ne comportant qu'une vitesse angulaire, il est conseillé d'essayer la machine à deux ou trois vitesses différentes, mais voisines d'environ 10% les unes des autres. Il suffit, pour cela, de changer la poulie du moteur. Ces essais peuvent permettre d'éviter une vitesse défavorable à la machine (vibrations dues au phénomène de résonance). 3.5.2. Vitesse d'amenage du bois Des modèles de scies à ruban permettant d'utiliser les lames bi-coupes, c'est-à-dire dentées sur les deux rives, sont actuellement couramment employées. Ces lames permettent de scier à l'aller et au retour du chariot et d'accroître ainsi le temps effectif de sciage. Par contre, l'installation est plus compliquée pour les manutentions en particulier l'évacuation des sciages qui tombent des deux côtés de la machine. Les lames bi-coupes conviennent particulièrement bien aux bois faciles à scier (résineux), dont les billes ne sont pas longues et dont le diamètre n'est pas important. Les lames bi-coupes ont une moins bonne précision de sciage que les lames dentées sur une seule rive, car les défauts peuvent s'additionner. Il n'est donc pas recommandé d'utiliser cette méthode pour les bois difficiles et de gros diamètre. 3.5. CONDITIONS DE TRAVAIL DES LAMES DE SCIES À RUBAN Elle est très variable suivant la capacité de la machine, la dureté du bois et la hauteur du trait de scie. Cette vitesse est de l'ordre de 5 à 10 m/min pour l'aménage manuel des machines de sciage de finition. Elle est de 10 à 30 m/min pour l'aménage automatique des petites machines de scierie ou pour le sciage premier de bois durs avec un grand diamètre. La vitesse d'amenage des machines très puissantes et modernes peut atteindre 100 m/min. Sur certaines scies contrôlées par ordinateur, la vitesse d'amenage est réglée en fonction de la hauteur du trait de scie. 3.6. SCIES À RUBAN VERTICAL 3.6.1. Scies à grumes à chariot diviseur (fig. 173). 3.5.1. Vitesse linéaire de la lame Elle est constante et elle s'exprime en m/s. Les vitesses linéaires suivantes sont, en principe, recommandées : 15 à 25 m/s pour les petites machines de sciage de finition 25 à 30 m/s pour les bois très durs ou très abrasifs 30 à 35 m/s pour les bois durs et abrasifs 35 à 40 m/s pour les bois mi-durs 40 à 45 m/s pour les bois tendres. Figure 1 7 3 66 Figure 174 Les scies à grumes à chariot diviseur sont caractérisées par le diamètre des poulies, la longueur utile du brin actif de la lame, le chariot qui peut recevoir des grumes d'un poids et d'un volume déterminés et le système d'automatisation de la scie et du chariot porte-grume. 3.6.1.1. Le chariot La grume est placée horizontalement sur un chariot qu'anime un mouvement longitudinal rectiligne. Le chariot se déplace sur une voie rigoureusement parallèle à l'axe de la lame, dans sa section transversale (fig. 174). Le chariot doit être rigide, lourd et indéformable aux chocs occasionnés par la mise en place des grumes. Le déplacement du chariot (aménage) se faisait, autrefois par crémaillère, pour les aménages manuels et les chariots lents. Maintenant, pour les chariots rapides, on préfère un câble qui s'enroule sur un tambour. Aux États-Unis, on réalise encore souvent l'aménage par liaison directe du chariot à la tige d'un piston mû par vapeur ou air comprimé. La marche avant est variable et progressive. La marche arrière se fait à une vitesse plus rapide ; elle est constante ou variable. Pour la marche arrière, la grume doit être écartée de 15 mm de la lame, afin que celle-ci ne frotte pas sur le bois ou ne l'accroche pas. Pour l'aménage, un variateur hydraulique ou à friction est intéressant : il permet un changement rapide de la marche du chariot. 3.6.1.2. Les supports-griffes : appelés « poupées » Elles sont en nombre variable selon la longueur du chariot. Elles sont mobiles solidairement pour assurer la division des grumes ; mais une ou toutes les poupées peuvent se déplacer individuellement, afin d'assurer un contact plus étroit en cas d'irrégularité de la grume ou permettre de l'aligner correctement lorsque celle-ci est conique. Sur certains modèles légers de scies à ruban, les poupées peuvent se déplacer longitudinalement. La manœuvre des griffes s'effectue, soit manuellement, ce qui est assez long à réaliser, soit automatiquement, une à une, ou toutes ensembles, grâce à l'énergie électrique, hydraulique ou pneumatique. 3.6.1.4. Le dispositif de chargement et de retournement Le chargement des grumes sur le chariot peut s'effectuer par un système automatique placé entre le chariot et la plate-forme de chargement (cf. fig. 255, p. 106). L'opération se fait par le basculement de bras métalliques. Le retournement de la bille sur le chariot peut se réaliser grâce à : • Un bras muni d'ergots dirigés vers le haut et placé à côté du chariot (cf. fig. 255, p. 106). Ce bras ne peut faire tourner la bille que dans un sens. • Deux bras munis d'ergots dirigés dans les deux sens, placés sur le chariot et pouvant faire tourner la bille dans les deux sens (cf. fig. 256, p. 106). 3.6.1.5. L'appareil de rétention ou plaqueur de débit (fig. 175) Ce dispositif automatique, que l'on appelle aussi bras presseur, se place, soit sur le chariot, soit à côté du chariot, entre les rouleaux d'évacuation. Il est actionné par un vérin pneumatique ou hydraulique. Beaucoup de scies à grumes ne possèdent pas cet appareil qui est pourtant très utile pour soutenir les pièces sciées en fin de course de chariot. Il évite ainsi la chute des plateaux lourds qui pourraient détériorer les rouleaux d'évacuation ou le chariot. Le déplacement transversal des poupées (division) peut se faire manuellement avec une manivelle ou un levier sur les modèles légers et anciens, ou automatiquement par un système à commande électrique ou électronique. Un cadran gradué ou un tableau chiffré indique l'épaisseur des sciages et la distance comprise entre les griffes et la lame. 3.6.1.3. Les griffes Elles permettent de fixer la grume au chariot mais aussi de soulever la grume pour faciliter le déplacement des poupées. Figure 175 67 3.6.1.6. Le poste de commande Le sciage automatique des grumes s'opère grâce à la commande centralisée des différents organes de la machine, à portée de la main du scieur. Le pupitre de commande peut être placé soit devant le bâti de la scie (le scieur reste, de préférence, debout à manœuvrer les commandes), soit en bout de voie, côté entrée de la scie, soit sur le chariot de la machine. Dans ces deux dernières positions, le scieur est assis, ce qui lui permet de commander la marche de la machine avec les mains et les pieds. Le scieur peut agir à distance sur : • le dispositif de chargement et de retournement, • le centrage, le griffage et le dégriffage de la grume, • la montée et l'abaissement du guide-lame supérieur, • la vitesse d'amenage du chariot, son mouvement en avant et en arrière, • la commande de division de la grume (cf. § Optimisation, p. 96), • l'appareil de rétention, • certains transporteurs. 3.6.1.7. L'énergie Elle est, maintenant, le plus souvent fournie par un moteur électrique. Pour le sciage premier, il est Figure 1 7 6 toujours plus économique d'utiliser un moteur d'une puissance supérieure à la consommation d'énergie nécessaire pour les débits courants. Une énergie motrice trop faible est souvent la cause d'une partie des difficultés rencontrées par les scieurs. La puissance conseillée varie entre 37 kW (50 ch), pour les petites scies débitant des bois faciles et 150 kW (200 ch) pour les grosses scies effectuant un sciage rapide. Des puissances supérieures peuvent être exceptionnellement justifiées. La protection est assurée par un disjoncteur-contacteur. Il est utile que la machine comporte un voyant lumineux, qui avertit de réchauffement du moteur. Un simple ampèremètre permet de suivre les fluctuations de l'énergie absorbée. Remarque : pour remédier partiellement à une puissance trop faible du moteur, on peut réduire la vitesse linéaire de la lame et augmenter le pas de la denture, même dans le cas où cela oblige à réduire la vitesse d'amenage. 3.6.2. Scies à chariot libre (fig. 176) Ces scies sont simples mais trop faibles (lames pas assez rigides) pour le débit de beaucoup de bois tropicaux en raison de leur diamètre et de leur dureté. Avec des rubans beaucoup plus forts, elles deviendraient dangereuses. Par contre, elles ont avantageusement remplacé les scies circulaires dans les ateliers de parqueterie et de charpenterie d'entreprises familiales et artisanales. Le diamètre des poulies est, généralement, compris entre 900 mm et 1 100 mm. Elles peuvent être équipées d'un dédoubleur escamotable. 68 3.6.2.1. Le chariot Il est plat, situé à environ 0,80 m au-dessus du sol. Il est constitué par : • Un élément et une contre-voie à rouleaux intérieurs (fig. 176). Cette dernière, qui sert de support au billon ou au plateau, avant l'attaque de la scie, reçoit ensuite les débits ou déchets. • Deux éléments, passant chacun de part et d'autre de la lame, grâce à un chemin de roulement fait de galets fixes en position. Des griffes simples et escamotables maintiennent les billes sur le chariot. Le chariot peut être propulsé à la main. Ce moyen est assez lent et pénible pour le scieur. Il peut également, être propulsé mécaniquement avec un variateur de vitesse. 3.6.2.2. Le guide-bois C'est une plaque métallique, parallèle au plan de sciage, qui s'écarte de la lame, grâce à un parallélogramme déformable. Le guide-bois peut avoir un défaut de parallélisme de 1 mm par mètre avec le plan de sciage. C'est ce que l'on appelle : « l'ouverture de guide ». Ceci a pour effet de donner à la lame la tendance à plaquer le bois contre le guide. La distance comprise entre la lame et le guide-bois (épaisseur des sciages) est lisible sur un cadran. Figure 1 7 7 3.6.4. Scies à cylindres entraîneurs Ces scies sont appelées « dédoubleuses ou dosseuses ». Leur utilisation est assez facile. Elles permettent de refendre les sciages de premier débit ou d'avivés et de récupérer des sciages dans les grosses dosses. Elles peuvent travailler en continu. Dans ce cas, leur rendement est élevé. 3.6.3. Scies à table et à rouleau (fig. 177) Ces machines se situent entre la scie à ruban à chariot libre et la petite scie à table, pour le sciage de finition. Elles ne peuvent tfa§ scier de petites grumes, car elles ne comportent pas de système pour empêcher celles-ci de tourner pendant le sciage. Elles sont réservées à quelques débits simples de bois tendres et mi-durs. Elles ne sont plus très utilisées dans les scieries, car leur travail peut aisément se répartir entre les autres machines de la scierie. Le diamètre des poulies est, comme pour les scies à chariot libre, généralement compris entre 900 et 1 100 mm. Ce type de scie a des poulies plus rapprochées que les scies à grumes (le brin actif de la lame est donc plus rigide), car la hauteur de coupe ne dépasse pas généralement 600 mm. Le diamètre des poulies, pour ce genre de machines, était autrefois assez faible (en moyenne 1 100 mm), avec des jantes de 100 mm de largeur environ. Maintenant, le diamètre est couramment de 1 500 mm ou plus pour des largeurs de jantes de 200 mm ou plus. • Le support-pièce peut être constitué : d'une table à rouleaux (fig. 177) ou d'une table en fonte, assez longue et robuste pour supporter des pièces lourdes. Afin de faciliter le déplacement de ces pièces, des rouleaux fous sont incorporés dans la table. Les extrémités de la table (entrée et sortie) comprennent également un rouleau. Alors que pour la plupart des scies à ruban, le montage de la lame et l'expulsion des sciures se font par le devant de la machine, c'est-à-dire côté denture, pour certains modèles de scies à cylindres entraîneurs, ces opérations se font par l'arrière de la machine. Cela exige un déflecteur de sciures très, efficace (fig. 178). • Le guide-bois est du même type que celui de la scie à chariot libre. • L'aménage des pièces de bois se fait manuellement, mais il peut se faire mécaniquement grâce à un entraîneur orientable. L'axe de rotation est placé : — verticalement, pour un sciage en trait haut ou dédoubiage, — horizontalement, pour un sciage en trait bas ou délignage. 3.6.4.1. Le support-pièce Il est composé de rouleaux fous, placés horizontalement sur la machine. Deux rallonges, à rouleaux également, pour l'entrée et la sortie de la machine, sont nécessaires. Le dessus des rouleaux se trouve à environ 0,80 m au-dessus du sol. Des rouleaux extérieurs, fous ou commandés, facilitent le retour en arrière des pièces de bois pour une nouvelle opération. 69 Figure 178 3.6.4.2. Le guide-bois La face plane des pièces à scier s'appuie contre le guide-bois, qui est parallèle au plan de sciage. Il peut être constitué par plusieurs rouleaux verticaux, cannelés ou lisses (fig. 179) ou une chaîne appelée « tank », composée de barrettes rigides, verticales, qui présentent une grande surface d'appui rectiligne (fig. 180). Ce système donne, en principe, satisfaction. Le guide-bois s'écarte plus ou moins de la lame pour obtenir l'épaisseur des sciages désirés. Cette manœuvre peut être manuelle ou automatique, grâce à un système hydraulique ou pneumatique. Le plus souvent, le guide-bois participe à l'aménage des pièces à scier. Figure 180 3.6.4.3. Le système de pression et d'entraînement Figure 1 7 9 Il comprend soit un ou deux cylindres de grand diamètre, cannelés, verticaux (fig. 180), soit plusieurs disques munis de pointes, qui conviennent mieux pour les dosseuses (fig. 179). Les cylindres ou les disques peuvent, comme le guide-bois, s'écarter plus ou moins pour s'adapter à l'épaisseur des pièces. Leur pression est élastique et ils peuvent suivre les irrégularités du bois. Il est possible, sur certaines machines, de synchroniser l'écartement du guide-bois et des rouleaux d'amenage, afin d'effectuer, sans tâtonnement, un trait de scie dans l'axe de la pièce de bois. 70 Dans ce cas, la pression est élastique et égale des deux côtés. La vitesse d'amenage est très variable ; elle peut être très réduite mais, sur certaines machines, elle peut atteindre 100 m/min. il y a forcément un bâti « à droite » et un bâti « à gauche ». Il existe deux sortes de scies jumelles ou twins : • Twins pour grumes 3.6.4.4. Le « line-bar » (fig. 181 ) C'est un guide long utilisé depuis plusieurs années pour les opérations de refendage ou de dédoublage. Il remplace le système de guidage et d'entraînement des dédoubleuses classiques. Cet appareil autonome, qui comporte son propre support, ses rouleaux d'entraînement et de pression, etc., est placé côté entrée de la machine. Il permet de présenter et de guider correctement les sciages sans l'intervention manuelle de l'opérateur. Ce dernier commande tout à distance. Avec les dédoubleuses ordinaires, il se produit fréquemment une erreur d'alignement de la pièce de bois au début du trait de scie. L'utilisation du guide long permet d'éviter ce défaut. Ce système donne également la possibilité d'équiper indifféremment un bâti de scie, soit avec un chariot pour le sciage des grumes, soit avec un « line-bar» pour le dédoublage. 3.6.5. Scies doubles Depuis plusieurs années, et afin d'augmenter la production, on a fabriqué des machines comprenant deux bâtis de scies à ruban. Chaque passage du bois permet l'exécution de deux traits de scie. Ce matériel est maintenant assez répandu et il existe deux façons de disposer les bâtis. Ces machines sont la transposition des scies circulaires doubles qui existent depuis assez longtemps. L'utilisation des twins a d'ailleurs débuté pour le sciage des grumes de petit diamètre et de longueur n'excédant pas 4 m. Maintenant, certaines de ces machines peuvent scier des grumes atteignant près de 1 m de diamètre et 6,50 m de longueur. Les twins pour grumes se différencient suivant le système d'amenage qui peut être assuré par : • Un chariot étroit, avec guidage inférieur ou supérieur (chariot suspendu, fig. 182). Ce système permet le nombre de va-et-vient nécessaires pour effectuer le sciage complet de la grume. • Des rouleaux entraîneurs, des presseurs à pointes, une chaîne avec ou sans taquets. Dans ce cas, le bois ne passe qu'une fois dans la machine, sauf si l'installation comprend un système indépendant pour le retour des bois. Ces modèles de twins travaillent de façon symétrique. L'axe de la grume ne change pas de position, ce sont les deux bâtis qui se rapprochent simultanément. Pour les bois comportant des tensions de croissance, ce principe de sciage permet de libérer, en même temps, les tensions de chaque côté de la grume. 3.6.5.1. Scies jumelles ou twins Dans ce cas, les bâtis sont placés, dans le même alignement transversal, sur une « poutre glissière » et Figure 181 • Twins pour refendre Ces machines sont souvent appelées : «Twin-bar de reprise» (fig. 183). Suivant les modèles, l'un des bâtis peut être fixe et l'autre mobile sur la poutre glissière ou bien les deux bâtis sont mobiles. 71 Figure 182 Remarque : il existe des installations très performantes, qui comprennent deux twins placés l'un derrière l'autre, c'est-à-dire en ligne (fig. 184). Dans ce cas, pour permettre le rapprochement optimal des lames, les bâtis sont équipés de volants en porte-àfaux. L'alimentation est assurée par une table automatique, qui positionne correctement les billes en les alignant et en leur faisant effectuer un mouvement de rotation sur elles-mêmes. Les bâtis peuvent être précédés de canters (cf. § 5, p. 94). La sortie des bois s'effectue sur un support spécial avec rouleaux presseurs de guidage. 3.6.5.2. Scies en tandem Avec ce système, les deux bâtis sont du même sens (« à droite » ou « à gauche ») et ils sont placés l'un derrière l'autre. Ils peuvent être utilisés pour le sciage des grumes ; dans ce cas, l'installation comprend un chariot diviseur classique (fig. 185) mais ils sont, surtout, utilisés pour le sciage de reprise, où l'on retrouve les éléments ordinaires de guidage et d'entraînement du bois (guide, rouleaux entraîneurs, disques presseurs, etc.). Avec cette disposition des bâtis, le sciage de reprise peut s'effectuer par des installations (dites « en ligne ») comprenant quatre bâtis ou plus (fig. 186). Généralement, ces installations ne sont pas destinées aux bois de grande longueur et de gros diamètre. Avant leur passage dans la machine, les plateaux doivent, nécessairement, être délignés sur une rive. Figure 183 72 Figure 184 Figure 185 Figure 186 73 3.7. SCIES À RUBAN HORIZONTAL 3.7.1. Scies mobiles (fig. 187) Elles sont simples, légères et peu coûteuses. Elles se déplacent sur deux rails de longueur variable. Les pièces à débiter sont simplement posées sur des traverses de bois, placées entre les rails. Il n'y a donc pas d'infrastructure et il est possible de préparer la mise en place des rails, pendant que la scie travaille encore sur un chantier voisin. De plus, en installant des rails pour 2, 3, ou même 4 longueurs de billes, on peut effectuer les manutentions sur une bille, pendant que la scie travaille sur une autre. Un train de roulement, sous chaque colonne, permet à la machine de se déplacer. L'aménage est manuel ou automatique. Les machines fonctionnant en forêt sont équipées d'un moteur à explosion. Sur les chantiers où l'on utilise l'énergie électrique, il est préférable de travailler avec des machines équipées d'un moteur électrique. Ce dernier a l'avantage de démarrer facilement et d'être moins bruyant que le moteur à explosion. La production de ces scies est assez faible, car elles ont des poulies très écartées et de petit diamètre. La largeur des jantes est également faible. Malheureusement, jusqu'à présent, aucune scie à ruban mobile, comportant des poulies d'au moins 1,40 ou 1,50 m de diamètre très rapprochées et portant des lames larges, n'est proposée aux scieurs. • elles peuvent exécuter, en même temps que le sciage premier, un sciage de délignage, si elles sont munies de lames circulaires disposées verticalement et réglables en écartement et en profondeur (cf. § 4.9. : Le prédélignage, p. 93). Leurs inconvénients sont les suivants : • À la fin des traits de scie, les sciages ne tombent pas comme avec une scie verticale. Le chariot est donc immobilisé le temps de retirer les sciages restés sur la bille. • Il y a une grande difficulté pour exécuter deux traits de scie perpendiculaires l'un à l'autre, par exemple, pour l'équarrissage d'une bille. Les organes de maintien de l'outil de coupe sont identiques à ceux des scies à ruban vertical. Le chariot à aménage automatique circule sur deux rails fixés au sol, entre les montants d'un portique qui constitue le bâti. Le bâti est réglable en hauteur pour la division des pièces à scier. Le plus souvent, ce bâti se déplace grâce à deux colonnes-pistons d'un bloc hydraulique. Figure 1 8 8 3.7.3. Scies horizontales à refendre Figure 1 8 7 3.7.2. Scies fixes (fig. 188) Ces scies à ruban horizontal possèdent les avantages suivants : • elles n'exigent pas de fondations importantes, Ce type de machine est davantage utilisé en Amérique du Nord qu'en Europe. Avec ce système, il est possible de dédoubler, sans problème, les plots dont les rives peuvent être sinueuses ou inclinées. Par ailleurs, pour le dédoublage des avivés, il n'est pas nécessaire, comme avec les machines verticales, de mettre les pièces sur le chant. Il existe deux modèles : • Les scies horizontales simples • le chariot est très simple et robuste, • elles peuvent, éventuellement, débiter en même temps deux petites billes, placées côte à côte, Le brin actif de la lame peut être inférieur (fig. 189). Dans ce cas, la machine est assez haute au-dessus du sol ; mais elle est mieux protégée des sciures. Cette 74 disposition laisse plus de possibilités pour l'installation du support-pièce, en particulier lorsqu'il s'agit de deux tapis indépendants et réglables en hauteur, comme l'indique le schéma (fig. 189). Ce double tapis permet de scier simultanément deux pièces avec des épaisseurs différentes. Figure 191 3.8. SCIES A RUBAN INCLINÉ Figure 1 8 9 On trouve, également, des machines dont le brin actif de la lame est supérieur (fig. 190). Dans ce cas, la machine est basse et le tapis ou les rouleaux support- pièce passent entre le bâti et la lame. Le support-pièce est fixe et le bâti est réglable- en hauteur pour donner les différentes épaisseurs de sciages. Figure 1 9 0 La comparaison des problèmes, posés respectivement par les scies horizontales et par les scies verticales, a permis de mettre en évidence l'intérêt qu'il y aurait à disposer la scie dans une position intermédiaire (fig. 192). Figure 1 9 2 3.8.1. Qualité du mouvement d'avance de la grume • Les scies horizontales doubles (fig. 191 ) Elles permettent d'exécuter simultanément deux traits de scie sur un plateau. Les lames travaillent en sens opposé pour équilibrer les efforts sur le bois. Le support-pièce est fixe et les deux bâtis sont réglables en hauteur. On sait que la qualité de ce mouvement est un facteur essentiel de la qualité du sciage. Il dépend de trois facteurs : 3.8.1.1. Régularité de l'aménage Celle-ci dépend de la qualité du dispositif d'amenage qui est, évidemment, indépendant de la disposition de la scie. 75 3.8.1.2. Mouvement de la bille rigoureusement parallèle au plan de la lame À cet égard, les scies horizontales sont très supérieures aux scies verticales, les mouvements latéraux du chariot portant la grume étant sans importance, puisqu'ils sont parallèles au plan de la lame. Ce fait permet d'expliquer pourquoi, à dimension et à puissance égales, les scies horizontales donnent un sciage de meilleure qualité que les scies verticales. Le comportement des scies verticales est de moins bonne qualité car tous les petits mouvements latéraux du chariot sont perpendiculaires à la lame et très préjudiciables à la qualité du sciage et à la vie de la lame. Le chariot d'une scie inclinée se déplaçant dans un V, la qualité de son mouvement est inégalable. Dans la scie inclinée, la stabilité est telle que le sciage de fortes billes peut s'effectuer sans aucun griffage (fig. 195). Pour des billes légères en sciage très rapide, surtout lors de la réalisation du premier découvert, un griffage s'impose. Par mesure de sécurité, il est préférable de prévoir ce griffage dans tous les cas. 3.8.1.3. Stabilité de la grume sur le chariot La stabilité peut être bonne dans les scies horizontales, si le chariot est suffisamment lourd et permet un griffage très énergique (fig. 193). Figure 195 3.8.2. Enlèvement des produits sciés Figure 1 9 3 Elle est excellente dans les scies verticales quand, après enlèvement d'une dosse, la face plane de la bille est posée sur les glissières. La stabilité est, par contre, moins bonne et même souvent médiocre, lorsque la bille ne repose pas sur une face plane préalablement usinée (fig. 194). Figure 194 Avec la scie horizontale, la pièce qui vient d'être sciée repose à plat sur le corps de la grume ; il est difficile de l'enlever si l'installation ne comprend pas un système de ventouse (cf. fig. 259, p. 107). Avec la scie verticale, la pièce qui vient d'être sciée tombe d'elle-même, ce qui est un grand avantage par rapport à la scie horizontale. Il faut noter cependant : • que la pièce sciée a tendance, en raison de son poids, à se détacher avant que l'exécution du trait ne soit terminée. Il en résulte un défaut de qualité à l'extrémité de la pièce sciée et un risque de détérioration de la lame (cela se produit, heureusement, très rarement). La déchirure est d'autant plus importante que le plateau est plus dense, plus long, plus épais, et la vitesse d'avance plus lente. Pour éviter cet inconvénient, il est nécessaire d'équiper les scies à ruban vertical d'un appareil de rétention (cf. fig. 175, p. 66). • Les dosses tombent au sol sur leur partie arrondie et non sur leur face plane. Elles sont, de ce fait, difficilement enlevées par les rouleaux entraînés mécaniquement, si bien que la présence d'un manœuvre à la sortie de la scie s'impose bien souvent. 76 • Les plateaux épais, qui doivent être repris par une autre scie, tombent en présentant sur les rouleaux ou sur les chaînes de transfert la face la moins large, si bien que le chef de la scie suivante voit le plateau se présenter à l'envers par rapport à la position souhaitable, ce qui est souvent un gros handicap. Avec les scies inclinées, ces trois inconvénients peuvent être entièrement supprimés par le réglage correct de l'inclinaison. La figure 196 montre le mode de réception très simple des pièces sciées, qui glissent sur un plan incliné et incurvé. 4. SCIES CIRCULAIRES Les premières scies circulaires ont été construites vers l'année 1800. La scie circulaire a comme outil de coupe un disque d'acier de faible épaisseur, denté à la périphérie (fig. 197). Ce disque est tenu avec précision sur un arbre animé d'un mouvement circulaire. Les scies circulaires sont, surtout, utilisées pour le délignage et le tronçonnage. Figure 197 Figure 196 À part le sciage dans la masse et le sciage des bois de petit diamètre, elles ne sont presque plus utilisées pour le sciage premier. Cela s'explique par plusieurs raisons : • La hauteur du sciage est limitée, malgré le grand diamètre des lames, qui peut atteindre 2 m. Une scie à ruban incliné a été installée à partir de 1960 au Centre Technique Forestier Tropical en vue d'expérimenter cette nouvelle méthode. Pour cette première réalisation, il avait fallu utiliser un bâti existant de scie à ruban vertical. Il est bien évident que la solution idéale serait d'utiliser des bâtis spécialement conçus pour être montés en position inclinée. Parallèlement, mais sans concertation avec le C.T.F.T., une première scie à grumes à ruban incliné a été proposée aux U.S.A. en 1960. Une réalisation véritablement industrielle a été faite en 1970. Depuis, d'autres scieries ont adopté ce procédé et il y a, actuellement, plusieurs scies à ruban incliné, de tête comme de reprise, sur la côte ouest des U.S.A. et en Australie. La fabrication de ce type de scie en Europe semble, actuellement, se limiter aux scies de reprises. • La scie circulaire n'admet pas les déformations du bois au cours du sciage. Son emploi est donc lié à une bonne maîtrise des techniques de libération des contraintes de croissance. • Avec les grosses scies circulaires, le trait de scie est très épais (de 7 à 10 mm). La perte de bois peut donc être importante si l'on produit des pièces de petites et moyennes épaisseurs. • La consommation d'énergie motrice est un peu plus élevée. • La protection de l'ouvrier est difficile. Néanmoins, comme scies à grumes, elles pourraient rendre de très grands services ; mais leur emploi est difficile et nécessite des précautions spéciales. On ne doit donc les utiliser qu'après étude de chaque cas particulier et à condition de confier la scie à un technicien ayant bénéficié d'une formation professionnelle spéciale. Remarque : des machines, comprenant deux lames de scies superposées, ont été construites afin d'exécuter les traits de scie de grande hauteur, pour le sciage des grosses grumes. Les deux lames sont généralement de diamètre différent (fig. 198), mais certaines machines sont équipées de lames de même diamètre. Ce type de scie est encore utilisé en Norvège et en Amérique du Nord, mais rarement dans les autres pays. 77 Figure 1 9 8 4.1. DIFFERENTES CIRCULAIRES PARTIES DES SCIES des vibrations de la lame. Le faux-rond d'un arbre est amplifié par la lame. Un faux-rond de 2 / 1 0 0 mm est, en principe, toléré. 4.1.1. Le support-lame Il se compose d'un arbre, le plus souvent muni de deux flasques ou de manchons porte-lames. 4.1.1.1. L'arbre peut être fixe ou mobile (c'est-à-dire réglable en hauteur ou latéralement). Il peut, aussi, être placé au-dessous ou au-dessus du bois à scier. Afin de faciliter le changement des lames, celles-ci sont placées en porte-à-faux ; c'est le cas des machines simples à lame unique (fig. 199) mais également des machines multilames lorsque l'arbre n'est pas trop long. Figure 200 4.1.1.2. Entraînement et maintien des lames sur l'arbre Au cours du sciage, la rotation des lames doit être rigoureusement la même que celle de l'arbre, c'est-àdire sans aucun glissement. Ensuite, à cause de leur faible épaisseur et des efforts qu'elles subissent, les lames ont besoin d'être maintenues latéralement. Pour ces deux opérations, il existe trois systèmes : Figure 1 9 9 L'arbre peut aussi être porté par un palier de chaque côté des lames (fig. 200), c'est le cas de beaucoup de machines multilames à bâti fermé. L'un des paliers est amovible rapidement pour permettre le changement des lames. Celles-ci sont fixées sur des manchons amovibles à lame unique ou multilames. Ces manchons peuvent être fixes ou mobiles sur l'arbre. L'arbre doit être rigide, car un fléchissement de celui-ci au cours du travail provoquerait un voilage et • Les flasques (fig. 201 ), dont les machines à lame unique placée en porte-à-faux sont équipées. Le flasque arrière est en butée sur le décolletage de l'arbre et son entraînement est assuré par une clavette. Le second flasque est fortement serré sur la lame avec un écrou qui se visse en sens inverse de la rotation de l'arbre, afin d'éviter un desserrage au cours du travail. Les flasques sont évidés, afin de serrer correctement la lame sur toute leur périphérie. Les flasques doivent être usinés avec précision. Le voile de ces pièces ne devrait pas excéder 5 / 1 0 0 mm. Le diamètre des flasques est proportionnel au diamètre des lames de scies. Il est d'environ le quart d u diamètre des lames. Pour certaines machines, l'entraînement de la lame est mieux assuré, soit par un 78 goujon fixé sur le flasque arrière (fig. 202), soit par la clavette du flasque fixe, qui se prolonge jusqu'à l'alésage de la lame (fig. 203). • Les manchons porte-lames sont utilisés par les machines multilames. Ils soutiennent et entraînent les lames comme les flasques mais ils permettent, en plus, de monter plusieurs lames sur le même arbre et de déplacer latéralement les lames sur l'arbre, sans arrêter la machine. Il existe des manchons mobiles à une lame (fig. 204) ou à plusieurs lames (fig. 205). Dans ce dernier cas, les écartements entre les lames sont fixes. L'épaisseur des bagues, séparant les lames, est choisie en fonction des dimensions des sciages désirés. Les manchons fixes sont également de longueur différente et ils peuvent contenir une ou plusieurs lames. Figure 2 0 1 Figure 2 0 4 Figure 2 0 2 Figure 2 0 5 Remarque : l'alésage de la lame doit correspondre au diamètre de l'arbre. Lorsqu'il y a un jeu, la lame est excentrée et les dents travaillent dans de mauvaises conditions. Il est important, lors du montage des lames, de nettoyer soigneusement la surface portante de la lame et des flasques ou manchons. Figure 2 0 3 • Les arbres cannelés : Une autre technique, plus récente, consiste à assurer l'entraînement des lames, grâce aux cannelures de l'arbre, l'alésage des lames étant également cannelé (fig. 216). Ce procédé s'est généralisé dans les années 70 en Amérique du Nord et dans les pays Scandinaves. Les lames peuvent glisser latéralement sur l'arbre, mais leur maintien et leur écartement, ou leur changement de position. 79 sont effectués par un ensemble de guides à déplacement hydraulique. Les lames peuvent être munies d'un seul bloc de guides placé du côté actif des lames (fig. 207) mais, pour réduire les vibrations des lames, il existe aussi des systèmes comprenant un deuxième bloc de guides flottant sur le côté non actif des lames (fig. 208). 4.1.2. Le support-pièce Sa conception varie suivant le type de machine et le sciage à effectuer. Il peut être constitué soit par un chariot, soit par une table fixe en position avec ou sans rouleau d'entraînement, soit par une chenille ou tapis roulant. 4.1.3. L'énergie et sa transmission à la lame de scie L'énergie est fournie généralement par un moteur électrique dont la puissance, pour une seule lame en sciage second, peut varier de 2 à 1 5 k W ou plus, suivant le type de machine, la hauteur et l'épaisseur du trait de scie. Pour certaines machines, l'arbre du moteur sert de support-lame. Pour les autres, la transmission se fait, le plus souvent, par poulies à gorges et courroies trapézoïdales. Figure 2 0 6 4.2. EQUILIBRE DYNAMIQUE DES LAMES DE SCIES CIRCULAIRES Figure 2 0 7 Un disque de scie circulaire, monté sur son arbre, possède à l'arrêt un certain nombre de fréquences propres de vibration, c'est-à-dire de fréquences pour lesquelles un très faible apport d'énergie suffit à provoquer et entretenir des vibrations d'amplitude appréciable; cette amplitude est généralement d'autant plus grande que la fréquence est faible. La mise en rotation du disque modifie le régime vibratoire : à une fréquence propre de vibration à l'arrêt correspondent deux nouvelles fréquences du disque en rotation, l'une plus élevée, l'autre plus faible. Quand la vitesse du disque augmente, la fréquence basse peut devenir très faible, si bien que l'amplitude du mouvement est très grande ; le disque est totalement instable : on a atteint une vitesse critique. Le sciage provoque un échauffement de la lame, plus important à la périphérie que dans la région centrale. Cette distribution de température provoque une diminution de la vitesse critique, donc un risque accru d'instabilité. C'est pour s'opposer le plus possible aux effets défavorables de l'augmentation de vitesse de la lame et de réchauffement que l'on pratique le tensionnage. Figure 2 0 8 Tous ces guides sont métalliques et, au cours du sciage, ils sont refroidis, généralement, par un mélange d'air et d'eau. Le tensionnage consiste à créer, dans le corps de la lame, des contraintes qui augmentent les fréquences propres de vibration à l'arrêt et, du même coup, relèvent suffisamment la vitesse critique pour que les vibrations restent négligeables dans les conditions de service. Pour des lames assez épaisses, et qui seront soumises pendant le travail à des charges modérées, le tensionnage peut souvent être donné une fois pour toutes mais l'emploi de lames minces, justifié par le souci de réduction de perte au trait, conduit à prendre des risques de surcharge et d'échauffement accidentel du disque, ce qui impose une inspection et un retensionnage périodiques. Une lame tensionnée est flexible et, souvent, bombée d'un côté lorsqu'elle est 80 au repos ; mais elle devient plane et rigide quand elle tourne à sa vitesse normale. Le degré de tensionnage des lames est fonction : • de leur diamètre : à la même vitesse angulaire, une lame de grand diamètre aura une tension plus importante qu'une lame de petit diamètre ; 4.3.2. Épaisseur Il existe un rapport entre l'épaisseur de la lame et son diamètre. L'épaisseur est exprimée en dixièmes de millimètre. Le tableau suivant indique les épaisseurs de lames pour le sciage des bois ne présentant pas de grosses difficultés. Pour les bois durs ou difficiles, comme c'est souvent le cas avec les bois tropicaux et si, d'autre part, l'on veut obtenir de grandes performances, il faut majorer ces épaisseurs de quelques dixièmes de millimètre. • de leur épaisseur : à diamètre égal et vitesse angulaire égale, une lame mince réclame une tension plus importante qu'une lame épaisse ; • de leur vitesse angulaire : plus la rotation est rapide, plus la tension doit être importante. À noter qu'une lame trop épaisse consomme en excès du bois et de l'énergie motrice. Par contre, une lame trop mince possède un équilibre dynamique précaire et dévie au contact des défauts des bois. Un frottement intense du corps de la lame contre le bois produit un échauffement important et la lame peut perdre rapidement son équilibre dynamique. Cet échauffement peut être provoqué par : Lors de la fabrication, le corps des lames de scies circulaires reçoit fréquemment divers trous ou entailles : • un éclat de bois qui se coince entre la lame et une pièce de la machine, • On trouve, d'abord, les fentes de dilatation (fig. 209). C'est une méthode qui se pratique déjà depuis plusieurs années. En fonction du diamètre, les fentes peuvent être au nombre de 3, 4 ou 6 sur le pourtour de la lame. • le voilement des pièces de bois, dû aux tensions internes, • le trait de scie qui se referme sur la lame, à cause également des tensions internes. Ce dernier cas peut être, en partie, évité grâce à l'installation de couteaux diviseurs (cf. p. 84) ou de disques séparateurs. 4.3. CARACTÉRISTIQUES SCIES CIRCULAIRES DES LAMES DE Les lames de scies circulaires sont caractérisées par leur diamètre, leur épaisseur, leur alésage et leur denture. Figure 2 0 9 4.3.1. Diamètre • Il existe également des entailles ou trous de refroidissement (fig. 210 et 21 1 ) de différentes tailles ou formes qui diminuent le risque de déformations permanentes de la lame. Il varie selon la hauteur du sciage à effectuer et la vitesse angulaire de la machine. Pour le sciage second ou de finition, il est généralement compris entre 200 et 800 mm mais, pour le sciage premier, il atteint 1 800 mm ou plus ; certaines tronçonneuses à grumes possèdent des lames jusqu'à 3 m de diamètre. La hauteur moyenne du sciage est d'environ le tiers du rayon de la lame. • Maintenant, on trouve des lames dont les entailles ou trous sont munis de plaquettes radiales ou racleurs latéraux, en carbure de tungstène ou en acier rapide (fig. 212, 213, 214 et 215), qui ont pour but de faciliter le dégagement des sciures et. ÉPAISSEUR DES LAMES D E SCIES CIRCULAIRES (en 1/1 0 mm) Ce tableau ne tient pas compte des lames à dents amovibles Types de machines 300 I Diamètre (en mm) T 400 500 I 600 A. Lame simple, aménage manuel 18 à 20 20 à 22 22 à 24 24 à 28 B. Lames multiples, aménage par tapis... 21 à 24 24 à 27 27 à 30 30 à 34 C. Lames multiples, aménage par cylindres cannelés 23 à 26 26 à 29 29 à 32 32 à 36 81 surtout, des éclats de bois qui se coincent entre la lame et le côté du trait de scie. Les racleurs travaillent simultanément sur les deux côtés de la lame et leur épaisseur est légèrement inférieure (environ de 2/1 Omm) à la voie de la lame. Ils peuvent, également, limiter le flottement de la lame dans le trait de scie, donc contribuer à une meilleure stabilité de la lame. Les fabricants tensionnent, généralement, toutes ces lames après exécution des entailles, fentes ou trous. Figure 2 1 3 Figure 2 1 0 Figure 2 1 4 Figure 2 1 1 Figure 2 1 5 4.3.3. Denture Les dents des lames de scies circulaires sont, le plus souvent, taillées dans le corps de la lame mais elles peuvent être fixées par un assemblage mécanique (dents amovibles). Figure 2 1 2 De tous les types de lames, la variation du pas de la denture des lames de scies circulaires est la plus importante. En effet, ce pas peut être inférieur à 10 mm pour les petites lames de finition, alors qu'il peut atteindre, et même dépasser, 200 mm pour certaines lames avec dents amovibles. 82 4.3.3.1. Lames à dents taillées dans le corps Pour une lame dont les dents sont taillées dans corps, le nombre de ces dents est toujours pair, cause de l'avoyage par torsion. Pour ces dernières, pas de la denture diminue au fur et à mesure que lame s'use. le à le la Trois formes géométriques de dents sont utilisées : la denture couchée, réservée surtout au tronçonnage ou au sciage de finition; la denture à crochet; la denture «perroquet». Ces deux dernières dentures conviennent pour le sciage longitudinal. La denture isocèle, dite « dent de loup », est progressivement abandonnée dans le cas du tronçonnage (cf. p. 30). Pour le sciage longitudinal, on utilise une coupe frontale droite. La voie par écrasement est préférable à la voie par torsion mais il faut posséder un bon appareil à écraser, muni d'un dispositif spécial pour la fixation de la lame et de l'appareil. Pour le sciage transversal (tronçonnage), on utilise la coupe frontale oblique avec la voie par torsion. La coupe frontale oblique est, généralement, effectuée par l'affûteuse à tête pivotante ; elle donne aux dents un biseau d'attaque et un biseau dorsal. L'angle des biseaux doit être inférieur à 15° pour éviter un désaffûtage rapide des dents qui travaillent, surtout, par la pointe. Plus cette pointe est mince, plus elle s'use vite. Il existe des lames à limiteur de passe, dites lames « W i g o » (du nom du constructeur), fig. 216. Le dos de la dent est peu dégagé, d'une dimension légèrement supérieure à l'épaisseur du copeau. Ces lames sont réservées pour l'aménage manuel car elles sont moins dangereuses lors du rejet éventuel de pièces de bois, lorsque la lame se coince dans le trait de scie. Ces lames ne conviennent pas pour un aménage mécanique rapide, car elles talonnent, dès que le copeau dépasse l'épaisseur normale. Figure 216 La figure 217 représente une autre forme de limiteur de passe, qui peut s'utiliser en aménage automatique. Dans ce cas, le limiteur sert aussi de butée. Il permet une avance plus régulière sans chocs et protège la dent (en particulier, les plaquettes en carbure de tungstène) des éclats de bois ou des nœuds pendant le sciage. Figure 217 4.3.3.2. Lames à dents amovibles Ces dents, qui sont en acier fortement allié, stellitées ou chromées, sont fixées par un assemblage mécanique qui ne peut pas s'arracher sous l'effet de la force centrifuge et de l'effort de coupe (fig. 218). Avantages et inconvénients des dents amovibles : • Adaptation de la qualité de la dent à la bois : acier rapide pour les bois très siliceux, stellite pour les bois très siliceux moyenne, chrome dur pour lès bois siliceux. Figure 2 1 8 nature du durs non de densité durs très 83 • Le diamètre de la lame reste invariable, même après un long service de l'outil, • En avalant (fig. 221) : dans ce cas, la lame, en travaillant, a tendance à entraîner la pièce de bois. L'aménage a, souvent, besoin d'être freiné. • L'affûtage consiste à ne meuler qu'une très petite surface sur la face d'attaque des dents. Figure 2 2 1 Par contre, pour recevoir l'assemblage mécanique, le corps de ces lames est plus épais que les lames ordinaires. La voie est importante surtout quand les dents sont neuves et, pour effectuer le trait de scie, la consommation d'énergie et de bois est assez élevée si l'on produit des sciages de petite section. Enfin, depuis quelques années, l'emploi des lames de scies circulaires avec mises rapportées en carbure de tungstène (fig. 21 9) s'est répandu dans les scieries (cf. à ce sujet le paragraphe 2.1 .2.3., p. 99). 4.4.1. Vitesse linéaire de la lame Elle doit être constante et elle est fonction de la vitesse de rotation de la lame et de sa circonférence. Cette vitesse est, en général, plus élevée que pour les scies à ruban ; elle varie suivant la dureté ou l'abrasivité des bois entre 40 et 50 m/s, mais elle peut atteindre 70 m/s pour certaines lames à nombre de dents réduit. 4.4.2. Vitesse d'amenage du bois Comme pour les scies à ruban, la vitesse d'amenage est très variable, suivant le sciage à effectuer et suivant le type de machine. Elle varie entre 5 et 80 m/min ou plus. 4.4.3. Travail des dents L'épaisseur du copeau n'est pas uniforme, car l'on constate que chaque dent enlève un copeau ayant la forme d'un arc de cycloïde d'une certaine longueur. La flèche de la lame influence l'épaisseur du copeau (fig. 222). Figure 2 1 9 Flèche r é d u i t e 4.4. CONDITIONS D E TRAVAIL DES LAMES DE SCIES CIRCULAIRES Le sciage à la scie circulaire s'effectue de deux manières : • En opposition (fig. 220) : dans ce cas, la direction de l'effort de coupe s'oppose à l'avancement de la pièce de bois, surtout si la flèche de la lame est réduite. Figure 2 2 2 La longueur du copeau varie avec l'épaisseur des bois sciés, le diamètre de la lame (fig. 223) et la flèche f (fig. 224). Pour une épaisseur de bois (e : 34 mm) et une flèche constantes, la longueur du copeau (L) varie avec le diamètre de la lame (fig. 223). Figure 2 2 0 Les croquis des figures 223 et 224 sont tirés du livre « Le sciage du bois » par HEURTEMATTE et KELLER. 84 Figure 2 2 3 Figure 2 2 4 Remarque : pour le sciage dans la masse (cf. p. 92), les lames de scies circulaires travaillent avec une flèche nulle. L'épaisseur du copeau, nulle au départ, augmente progressivement jusqu'à la sortie de la dent du trait de scie. La dent taille une partie du copeau très mince et comparativement assez longue, dans le sens des fibres du bois, comme le font les outils de rabotage. Ceci explique qu'avec cette méthode du sciage, les dents désaffûtées présentent souvent une usure plus marquée sur les faces de dépouille. 4.4.4. Protection du travail à la scie circulaire Parmi toutes les machines à bois, les scies circulaires (surtout celles avec aménage manuel) font partie des plus dangereuses. Malgré les systèmes de protection qui existent, les ouvriers qui utilisent ces machines doivent toujours être très attentifs pour éviter les accidents. Les dangers d'accident, avec les scies circulaires à aménage manuel, sont les suivants : • En terminant le trait de scie des pièces de petite section, l'ouvrier risque beaucoup de se blesser gravement les mains s'il n'utilise pas des presseurs. Il n'est pas toujours intéressant d'installer et de régler, à chaque instant, des presseurs quand ces sciages ne sont pas faits en série. Dans ce cas, l'ouvrier peut se servir d'un poussoir en bois de 30 à 50 cm de longueur. Ce simple accessoire que l'on tient à la main permet, pour terminer le trait de scie, de pousser la pièce tout en l'appuyant sur la table. • Avec une lame désaffûtée et une petite flèche, la pièce de bois peut être soulevée de la table, rejetée en arrière et atteindre l'ouvrier au ventre. • À cause des tensions internes, il arrive fréquemment que le trait de scie se referme sur la partie arrière de la lame. Si la flèche est importante, la pièce est soulevée et projetée violemment en arrière mais, si la flèche est faible, l'ouvrier peut maîtriser la pièce plus facilement. Pour ce cas, le moyen de protection est de placer un couteau diviseur (fig. 225) sur lequel le trait de scie peut se refermer. Pour obtenir un bon résultat, le couteau diviseur doit avoir une épaisseur inférieure d'environ 2/1 0 mm à l'épaisseur de la voie de la lame. 85 Il doit également être rigide et exactement dans le même plan que la lame. Sur le couteau diviseur, on peut fixer un capot qui enveloppe la partie supérieure de la lame, avec un volet articulé (fig. 225). Cet accessoire peut éviter le contact des mains avec la denture qui est invisible à grande vitesse. Il est recommandé d'avoir un certain nombre de couteaux diviseurs, adaptés au diamètre et surtout à la voie de chaque lame de scie. • des déflecteurs pour éloigner les déchets qui risquent de coincer les lames, • des rochets ou des doigts anti-recul. Ils sont indispensables pour empêcher la projection des pièces de bois en arrière. Ils arrêtent la pièce de bois dès qu'elle amorce un mouvement de recul. 4.5. SCIES CIRCULAIRES A LAME UNIQUE 4.5.1. Scie à chariot libre (fig. 226) Sa production est assez faible mais elle est encore en usage dans certaines petites scieries pour le délignage des planches et des plateaux provenant du sciage premier. Elle comprend, à gauche du bâti et de la lame, des rails fixes sur lesquels roule un chariot plat. Le dessus de ce chariot se trouve à environ 0,80 m du sol. Cette machine était très utilisée autrefois puis, elle a été souvent remplacée par la scie à ruban à chariot libre, qui consomme moins de bois et de force motrice pour une production plus élevée. Figure 2 2 5 Les scies circulaires à aménage automatique sont moins dangereuses parce que les lames sont bien protégées par des capots et l'ouvrier se tient toujours à une certaine distance des lames. Ces machines, souvent puissantes, ont besoin des accessoires de protection suivants : • des disques séparateurs qui ont la même fonction que les couteaux diviseurs, 4.5.2. Scie à table et à rouleaux (fig. 227) C'est une machine très simple et robuste, pourvue d'un guide de pièces. Elle n'est presque plus employée dans les scieries. Des modèles plus légers de scies circulaires à table sont utilisés dans les menuiseries. L'arbre de ces machines peut être réglable en hauteur, pour donner la flèche désirée. Il peut également s'incliner jusqu'à 45° par rapport à la table pour obtenir des sciages en faux équerre. Tous ces modèles de scies circulaires ont l'arbre situé endessous du support-pièce et le sciage se fait en opposition. Figure 2 2 7 86 Figure 228 4.5.3. Déligneuse mobile (fig. 228) Cette déligneuse monolame est simple, robuste et assez puissante (10 à 20 kW) ; mais il semble que peu d'exemplaires aient été construits. Avec cette machine, la pièce de bois à scier est posée sur un support fixe et solidaire des rails sur lesquels se déplace la machine. Elle convient bien pour le délignage des plateaux d'épaisseur moyenne, jusqu'à 15 cm environ. La lame est fixée à une extrémité de l'arbre du moteur. La lame peut avoir un diamètre de 600 mm et être munie de dents amovibles en acier rapide ou stellitées, ce qui permet de scier les bois durs et abrasifs. Avec cette machine, le sciage se fait le plus souvent en avalant. Dans ce cas, l'effort de coupe de la lame donne une pression supplémentaire de la pièce de bois sur son support. Il n'est donc pas nécessaire de fixer la pièce. Le déplacement de la machine est fait à la main et, pour le sciage en avalant, l'opérateur doit, parfois, retenir la machine qui a tendance à augmenter sa vitesse de déplacement. Il est possible de faire un sciage en opposition, en effectuant un trait de scie au retour de la machine. Dans ce cas, la lame a tendance à soulever la pièce. Donc, pour scier dans ce sens, la pièce de bois doit être suffisamment lourde ou bien il faut fixer cette dernière avec un dispositif spécial, escamotable. La fixation de la pièce peut aussi être assurée par les ouvriers qui conduisent la machine (minimum deux hommes), simplement en marchant sur la pièce ellemême, lorsqu'ils poussent la machine. L'un se place devant, l'autre derrière. Ceci n'est applicable que si la pièce est suffisamment longue. 4.5.4. Déligneuse à porte-lame mobile (fig. 229) Ce type de déligneuse est surtout destiné aux ateliers d'usinage du bois tels que : menuiserie, ébénisterie, etc. mais, dans certains cas, il peut être utilisé dans des scieries. Ces machines ont les caractéristiques suivantes : • la longueur de leur bâti et de leur table supportpièce est adaptée à la longueur maximale des débits à exécuter (jusqu'à 8 m) ; • l'aménage est réalisé par le déplacement à vitesse variable du support- lame; • sur certains modèles, la lame s'escamote à son retour avant d'effectuer un nouveau trait de scie; • la table possède, sur toute sa longueur, une butée latérale. Cette dernière est parallèle au déplacement de la lame et réglable pour obtenir des sciages à la largeur désirée. 87 Figure 2 2 9 Ces machines admettent des plateaux de largeur illimitée. Il est possible de les équiper d'une règle lumineuse qui projette un trait d'ombre sur la pièce de bois ou d'un système laser qui projette une Irgne rouge. Elles sont précises et leur puissance peut atteindre 12 à 1 5 k W (16 à 20 ch). 4.5.5. Scies circulaires à tronçonner Il existe dans certaines scieries des scies circulaires à tronçonner les grumes. Ces machines sont très rapides et beaucoup plus robustes que les scies à chaîne. Elles sont très intéressantes pour les scieries à grosse production. Les lames à dents amovibles peuvent atteindre 3 m de diamètre. rectiligne : dans ce cas, la tronçonneuse est dite radiale et le déplacement de l'outil s'effectue soit par un chariot, soit par un système articulé (fig. 230) ; Les scies circulaires à tronçonner servent, le plus souvent, à ébouter les sciages pour un équerrage ou une mise à longueur fixe ou, encore, pour supprimer des défauts situés à un endroit quelconque de la pièce de bois. Elles peuvent également servir à tronçonner des dosses et des délignures, en petites longueurs, pour le bois de chauffage ou autres usages. Ces machines sont aussi utilisées dans les ateliers de façonnage du bois (charpenterie, menuiserie) pour le sciage de finition. Les tronçonneuses sont à lame unique ou à lames multiples. Certaines permettent le sciage oblique dans tout les sens. Toutes ces machines sont équipées de règles graduées et de butées escamotables. Leur fonctionnement est manuel ou automatique. Les machines automatiques s'incorporent dans une chaîne d'usinage. Elles sont munies d'une table support-pièce équipée de rouleaux fous, grâce auxquels on peut positionner plus aisément les sciages et les évacuer. Figure 2 3 0 On peut classer les tronçonneuses en deux groupes, suivant la position de l'arbre porte-lame. curviligne : avec la scie pendulaire (fig. 231 ), un mouvement de balancier fait décrire à l'outil un arc de cercle. Ce système, peu utilisé, ne favorise pas le tronçonnage de pièces épaisses. • Au-dessus du support-pièce : l'outil fait un sciage en avalant et décrit une trajectoire qui peut être : • Au-dessous du support-pièce : l'outil est mobile comme pour les machines précédentes (fig. 232). 88 4.6. SCIES CIRCULAIRES À TIPLES LAMES MUL- Les scies circulaires ou déligneuses à lames multiples ont un aménage automatique. Sauf exception, le sciage se fait en opposition car, avec le sciage en avalant, il est beaucoup plus difficile d'empêcher la projection violente des pièces de bois. À l'origine, il était utile d'équiper ces machines d'une règle lumineuse qui projetait un ou plusieurs traits d'ombre sur la pièce à scier, côté entrée de la machine. Ces traits d'ombre correspondaient au passage des lames et permettaient d'introduire la pièce de bois correctement, sans tâtonner, dans la déligneuse. Maintenant, ces règles lumineuses avec traits d'ombre sont avantageusement remplacées par des systèmes laser qui projettent des lignes rouges. Un système d'optimisation (cf. § 6, p. 96), avec positionnement automatique des lames, peut être installé sur certaines déligneuses modernes. Pour le support-pièce, les déligneuses comprennent le plus souvent, côté entrée et côté sortie, une table à rouleaux libres incorporés. Figure 2 3 1 Figure 2 3 2 89 Figure 2 3 3 4.6.1. Déligneuse ment fixe à lames d'écarte- Ces machines ne sont pas les plus puissantes car elles servent surtout à scier des lattes de section carrée ou rectangulaire à partir de planches de faible ou moyenne épaisseur. Le nombre de lames montées sur l'arbre peut atteindre une douzaine. Elles sont séparées par des bagues usinées avec précision. L'épaisseur de ces bagues est adaptée à la dimension des sciages désirés. Certaines machines, grâce à un dispositif de guidage spécial, peuvent, à partir de carrelets, scier des tringles de section triangulaire. La table des déligneuses à lames d'écartement fixe peut être placée : • Au-dessus de l'arbre : l'aménage est constitué par deux rouleaux supérieurs cannelés ; le passage en largeur des pièces est limité. • Au-dessous de l'arbre : ce sont les plus utilisées. Dans ce cas, le système d'amenage est un tapis roulant qui s'incurve sous les lames (fig. 233). Le bâti est ouvert sur un côté, au niveau de la table (cf. fig. 235) ; cela permet un passage illimité en largeur des pièces. Figure 2 3 4 4.6.2. Déligneuse à ment réglable lames d'écarte- L'écartement des lames s'opère sans qu'il soit nécessaire d'arrêter la machine. Ces machines possèdent une ou deux lames de scies fixes, en position, et une ou plusieurs lames mobiles. Les lames mobiles peuvent être montées : • Toutes sur un seul manchon (cf. fig. 205, p. 78). Dans ce cas, une seule largeur de sciage est réglable sans arrêter la machine. • Chacune sur un manchon (cf. fig. 204, p. 78), ce qui permet de régler chaque lame mobile indépendamment. L'écartement des lames se fait à distance, grâce à un système mécanique, électro-mécanique, hydraulique, ou hydraulique avec crémaillère (système plus précis). La lecture des cotes peut se faire à distance. Elle est indiquée par la position d'index, sur une règle graduée, placée juste à l'entrée de la machine, audessus du bois à scier. Un dispositif de sécurité empêche de régler l'écartement des lames lorsqu'une pièce de bois est introduite dans la machine. Le diamètre des lames varie de 350 à 600 mm. Figure 2 3 5 90 Il existe deux modèles de déligneuses : celles qui acceptent des pièces de largeur limitée, car la machine est constituée par un bâti fermé (fig. 234) et celles qui acceptent des pièces de largeur illimitée, grâce à la forme du bâti en col de cygne (fig. 235). 4.6.3. Scies circulaires multilames à deux arbres superposés arbre peut être équipé d'un système télescopique qui permet de positionner, à volonté, une des lames. L'écartement entre les autres lames est déterminé, lors du montage, par des bagues. La figure 237 donne différentes combinaisons et réglages des lames. Ces groupes de sciage peuvent recevoir des supports-pièces et des dispositifs d'amenage adaptés aux différents produits (grumes de petit diamètre, équarris, plateaux). Depuis quelques années, les déligneuses à deux arbres superposés (fig. 236) semblent être de plus en plus utilisées. Avec ce principe, la hauteur du trait de scie est partagée entre deux lames, ce qui permet d'utiliser des lames d'un plus petit diamètre ; mais, surtout, d'une épaisseur plus faible. Certaines machines permettent d'adapter la hauteur des lames ou celle du support-pièce à l'épaisseur des plateaux, de façon que les deux lames superposées exécutent à peu près la même hauteur de trait de scie. Les deux arbres peuvent travailler en opposition mais, parfois, l'arbre inférieur travaille en opposition, tandis que l'arbre supérieur travaille en avalant. Il existe deux systèmes de montage des arbres : • Les arbres en porte-à-faux. Dans ce cas, ils sont assez courts et sont plutôt destinés au sciage des plateaux de faible largeur. • Les arbres plus longs, maintenus par un palier à chaque extrémité. L'un des paliers est amovible pour permettre le changement des lames. 4.6.4. Groupes de sciage Il est fabriqué, depuis peu, des machines à lames superposées, que certains appellent « groupes de sciage». La conception de ce matériel est un peu différente des déligneuses classiques. Les arbres inférieurs et supérieurs sont divisés en demi-arbres indépendants montés en porte-à-faux et réglables latéralement et verticalement. Chaque demi- Figure 2 3 6 Figure 2 3 7 91 L'aménage et le guidage des bois avec les déligneuses multilames récentes et modernes est souvent réalisé à l'aide de tapis-chaînes inférieurs et supérieurs ; mais, pour la plupart des déligneuses ordinaires ou anciennes, l'aménage est assuré, le plus souvent, par un rouleau supérieur cannelé d'un grand diamètre et un rouleau inférieur cannelé d'un diamètre plus petit, de chaque côté de la machine (entrée et sortie), (fig. 238). Avec ce système, l'aménage risque de n'être pas rectiligne aux extrémités des sciages, sur une longueur qui correspond à l'écartement des deux paires de rouleaux. Sur toute cette longueur, les sciage ne sont pas toujours suffisamment maintenus, surtout lorsqu'il s'agit de pièces de bois dont l'épaisseur est irrégulière. Pour éviter cet inconvénient, il faut une double paire de rouleaux de chaque côté de la machine (fig. 239) mais celle-ci devient plus complexe et plus encombrante. Jusqu'à présent, un tel système d'entraînement n'a été prévu que pour certaines machines de grosse capacité. Figure 2 4 0 4.7. SCIES CIRCULAIRES DOUBLES PETITES GRUMES (fig. 241) POUR Ces machines ont été créées, voici plusieurs années, afin d'exécuter deux traits de scie dans des billons ou petites grumes. Les arbres porte-lame se déplacent latéralement pour obtenir l'épaisseur désirée des sciages. L'aménage, assuré par une chaîne, ne permet pas le retour en arrière des bois. La chaîne est munie de taquets escamotables qui poussent les billons. Ceux-ci reposent simplement sur un support étroit en forme de V. Un tel système n'admet pas les billons courbes ou malformés qui risquent de tourner ou de dévier au cours du sciage. Figure 2 3 8 Un compromis est réalisé sur certaines machines, en plaçant deux rouleaux inférieurs côté entrée (fig. 240) ou parfois, des deux côtés. Il s'agit plus d'un dédoublement du rouleau inférieur que du système préconisé plus haut. L'efficacité est inévitablement moins bonne. Figure 2 4 1 Figure 2 3 9 92 Figure 2 4 2 4.8. SCIES CIRCULAIRES POUR LE SCIAGE DANS LA MASSE (fig. 242) passage des lames est représenté par la figure 243 et le second passage par la figure 244. Cette méhode consiste à appliquer au bois le mode de débit utilisé dans certaines carrières de pierre de taille. Dans les carrières, il ne peut être envisagé d'adapter les scies à la dimension du gisement ; le débit se fait donc « dans la masse ». Pour le sciage des grumes, on utilise deux scies circulaires perpendiculaires l'une à l'autre. Afin d'éviter le contact des deux dentures, l'une des lames est placée légèrement en avant de l'autre, dans le sens du sciage. Le premier Les machines pour le sciage du bois dans la masse ont été conçues, il y a maintenant plusieurs années, et sont en service dans plusieurs pays. Elles sont légères et mobiles. Leur prix n'est pas très élevé et elles permettent de scier les très grosses grumes ; c'est d'ailleurs leur vocation première, puisque c'est le seul matériel léger pouvant scier correctement les bois de gros diamètre. Ces machines peuvent être placées en installation fixe ou mobile. Figure 2 4 3 Figure 2 4 4 93 Avec cette méthode de sciage, la grume reste fixe ; la machine se déplace soit parallèlement au sens de la bille (aménage) pour le sciage, soit latéralement ou verticalement en fonction du débit choisi. Les lames de scies sont à dents amovibles, car il ne faut pas que leur diamètre diminue. La lame verticale est plus grande que la lame horizontale. Le sciage se fait en opposition sur les deux lames. Le nombre de dents est assez réduit. Avec les lames de scies circulaires à dents amovibles, le trait de scie est toujours épais ; donc, pour éviter une perte importante de matière, il est recommandé de scier des pièces de grosse et moyenne section, Les machines peuvent être munies d'un moteur thermique (machines fixes et mobiles) ou d'un moteur électrique pour les machines fixes. Elles permettent le sciage sur le lieu d'abattage de très grosses billes, difficiles à charger et à transporter. Les lames de scies circulaires supportent difficilement les déviations de trait de scie ; aussi, pour les billes de petit diamètre ayant des contraintes de croissance importantes, il faut éviter de scier des pièces de grosse section. Il est préférable, dans ce cas, de prendre des sections faibles pour libérer progressivement les tensions. Dans certains cas, il est nécessaire de retourner la bille, après avoir fait un découvert, pour équilibrer les déformations. Il est parfois préférable de faire cette opération qui ralentit inévitablement la production plutôt que de forcer une lame de scie qui peut chauffer et se détériorer rapidement. Pour les billes courbes, il est préférable de les placer de façon que le sciage commence sur le côté creux du roulant (fig. 245), afin de retarder et d'atténuer les effets des contraintes de croissance. Dès que le scieur constate qu'une lame fatigue et qu'elle dévie de son axe normal de sciage, il doit effectuer rapidement une marche arrière et stopper la machine. Si la lame est chaude et en excès de tension, il suffit, le plus souvent, de la refroidir pour qu'elle reprenne sa rigidité normale. Ensuite, il faut examiner l'état des arêtes tranchantes des dents. Si ces dernières sont convenables, on peut reprendre le sciage après refroidissement de la lame. Par contre, si les dents sont désaffûtées, il faut obligatoirement les changer ou les réaffûter si l'on est équipé d'une machine pouvant meuler les dents directement sur la lame. Pour les sciages des bois durs et difficiles, il serait utile d'installer un système d'arrosage si la machine n'en possède pas un d'origine. La poutre porteuse de la machine peut être d'une seule pièce ou composée d'éléments modulaires ayant tous la même section. La longueur de la poutre peut donc être plus ou moins grande. Lorsque cette longueur est importante, à partir de 8 m environ, Ja poutre devient relativement flexible. Dans ce cas, pour le sciage de bois durs, si l'on veut obtenir des planches larges et peu épaisses, les efforts considérables sur la lame verticale provoquent des oscillations qui s'accentuent (résonance). Par contre, si l'on augmente l'épaisseur des sciages, les efforts sur la lame horizontale annulent ou atténuent les oscillations verticales. Un des principaux inconvénients de la méthode de sciage dans la masse est l'usure des dents qui se fait surtout sur les dépouilles (latérales et dorsales), puisque les dents travaillent partiellement en rabotage (cf. Remarque p. 84). Ce phénomène est d'autant plus accentué que les bois sont durs et siliceux. Lorsque les dents sont déformées de cette manière, il est nécessaire d'enlever beaucoup de métal sur la face d'attaque pour obtenir un bon affûtage. Il est recommandé de n'utiliser les dents stellitées que pour le sciage des bois siliceux. Pour le sciage de tous les autres bois, les dents en acier rapide coupent mieux et elles peuvent tenir avec un angle de bec plus faible, ce qui permet de donner un angle d'attaque plus grand. 4.9. LE PRE-DELIGNAGE Grâce à un dispositif à lames de scies circulaires s'adaptant sur les scies à ruban, il est possible d'obtenir des avivés avec un seul passage d'amenage. Il existe deux systèmes que l'on rencontre surtout sur les scies à ruban horizontal pour lesquelles ils sont mieux adaptés ; mais on les trouve, également, sur les scies à ruban vertical : Figure 2 4 5 • Le système à deux lames d'écartement réglable (fig. 246) pour le délignage des planches ou plateaux en toutes largeurs. • Le système à lames multiples, d'écartement fixe (fig. 247), pour le sciage de chevrons ou de lattes. 94 Figure 2 4 6 5. LE CANTER Le canter, ou dédosseuse, est un outil spécial qui existe, maintenant, depuis plusieurs années. Il permet de réduire directement en copeaux les dosses et les délignures. Il se présente sous la forme de grosses fraises coniques munies de couteaux, dont la taille et la disposition sont variables suivant les modèles. Le canter comprend deux fraises jumelées à écartement réglable, afin d'effectuer deux découverts sur la grume (fig. 248) ou deux rives droites pour le délignage d'un plateau. Le canter peut travailler seul lorsqu'il s'agit d'équarrir des petits bois ; mais il est souvent associé à une scie à ruban double (twin). Il peut aussi être associé aux scies alternatives multilames et aux scies circulaires multilames pour grumes ou pour délignage. Le canter est rarement utilisé pour les grumes dont le diamètre excède 0,50 m. Figure 2 4 7 Figure 2 4 8 95 On trouve différents modèles de fraises suivant l'espèce et la qualité du bois à usiner ou le genre de copeaux à produire : • Fraise à étages (fig. 249) Le tronc du cône est constitué de 4 ou 5 étages successifs possédant chacun 3, 4 ou 6 couteaux déchiqueteurs. La fraise produit des copeaux conventionnels. La face avant est équipée d'un disque de rabotage pour obtenir un état de surface de bonne qualité. Ce genre de fraise permet des vitesses d'amenage très élevées : jusqu'à 125 m/min. • Fraise à spirales (fig. 251 ) Les couteaux déchiqueteurs sont répartis sur les spirales. Les copeaux produits sont de taille uniforme. Le travail s'effectue sans vibration, ce qui améliore la précision du sciage quand ces fraises sont associées avec des scies. Ce type de fraise possède aussi un disque de rabotage sur la face avant. Figure 251 Figure 2 4 9 • Fraise à étages avec scie circulaire (fig. 250) La face avant de cette fraise à étages comporte une scie circulaire qui peut être utilisée pour certains bois ayant beaucoup de nœuds ou un fil tourmenté. Dans ce cas, les copeaux contiennent plus de sciures. Figure 2 5 0 • Fraise à longs couteaux (fig. 252) Au lieu de posséder plusieurs petits couteaux déchiqueteurs, cette fraise est munie de couteaux longs qui sont répartis d'une manière égale sur la surface lisse du cône. Ils partent du disque central et vont jusqu'à la base du cône. La face avant de la fraise comporte toujours le disque de rabotage. L'avantage principal provient du nombre restreint de couteaux (maximum 6), ce qui permet un remplacement rapide. Figure 2 5 2 96 DU Les systèmes d'optimisation résultent de l'association de dispositifs électroniques, informatiques et automatiques. Ils sont composés : Apparues dans le secteur du bois voici une dizaine d'années, l'optimisation et l'automatisation au moyen de l'ordinateur s'appliquent maintenant à plusieurs postes de la scierie : le tronçonnage, le cubage et le triage des grumes, le sciage premier, le délignage ainsi que l'éboutage, le mesurage, le marquage et le triage des débits. • D'un moyen de calcul puissant capable d'établir un certain nombre de configurations de débit en tenant compte des différents aléas provenant de la nature du bois (dimensions, forme, etc.) et du cahier des charges de l'entreprise. Ce dispositif vient à tout moment en aide au personnel chargé du travail. Des sondages auprès des utilisateurs auraient révélé un accroissement du rendement matière de 1,5 à 3,5 % suivant la taille de l'entreprise et la nature des bois sciés, ainsi qu'une amélioration de la production pouvant aller jusqu'à 1 0 % environ. Le gain matière repose principalement sur la réduction des erreurs humaines et la plus grande précision des systèmes automatiques de positionnement des bois. L'accroissement de la productivité est directement lié à la vitesse de décision (les choix des débits étant prédéterminés et les opérations de calcul mental éliminées). Le tableau ci-après schématise les divers éléments de l'optimisation et de l'automatisation. • D'un système d'analyse des singularités des bois à débiter. La technologie mise en oeuvre est toujours très complexe et fait appel à des capteurs reliés au module de calcul. Compte tenu des paramètres à saisir, le fonctionnement est basé soit sur l'optoélectronique, soit sur les techniques de vidéo. 6. SYSTÈMES SCIAGE D'OPTIMISATION • D'un système de déplacement et de positionnement des bois ou des lames piloté par l'ordinateur, la précision de ces systèmes étant très grande en dépit du poids des pièces à manipuler. OPÉRATEUR Impératifs de production prédéterminés Propositions sur écran de débits optimisés I I I I ' Décision 1 Saisie des données (dimensions, formes géométriques, défauts) par capteurs divers ' ' ! . T -^ ,_ J I L c * -r- - -iUNITE DE CALCUL r Suivi de production — données de production (cubage, rendement, etc.) — gestion des stocks — analyse statistique ___J *__„ ~ " ' Pilotage des machines — tronçonneuse — scie de tête — déligneuse — chaînes de triage 97 Les logiciels d'aide à la décision, à l'heure actuelle de plus en plus nombreux, sont spécifiques de chaque opération de sciage. Dans le domaine du sciage premier et du délignage, il existe de nombreuses variantes. Les programmes peuvent calculer en quelques secondes soit le maximum de pièces de mêmes dimensions, soit la meilleure combinaison de pièces de dimensions différentes en fonction du diamètre de la grume ou de la largeur du plateau et des critères de production. Pour le sciage premier avec un chariot diviseur, la saisie du diamètre de la grume est faite par un capteur, monté sur le système de division, qui détecte la distance entre la lame et les poupées. Cette distance est transmise au calculateur, à tout instant, au cours du sciage. Dans certains cas, il est même possible d'intégrer, dès le sciage, les retraits causés par le séchage en fonction de la position des pièces sciées dans la grume (cf. § 5 : Effets du séchage suivant l'orientation des sciages, p. 32). Les systèmes d'optimisation du sciage peuvent être accompagnés de modules complémentaires soulageant toujours davantage le travail du personnel et conduisant peu à peu à une automatisation complète des usines. Parmi ces options nous pouvons citer : En ce qui concerne le délignage, les logiciels peuvent tenir compte de la finition désirée (produits avivés sans aucune partie flacheuse ou, au contraire, avec tolérance d'un certain pourcentage de f lâche). Les paramètres sont programmés par l'opérateur et l'ordinateur optimise le délignage. D'autres paramètres, comme le prix de vente des produits avec priorité à certains débits, peuvent également être introduits et pris en compte par la machine pour une valorisation maximale de la production. • Le suivi de production : un rapport quotidien peut être établi, consignant des paramètres tels que le nombre de produits sciés par dimension, le volume scié par dimension, le rendement matière, le volume total du bois travaillé, etc. Les logiciels optimisent le tronçonnage des grumes en fonction de leur longueur et de leurs formes qu'elles soient rectilignes ou, au pire, qu'elles comportent plusieurs courbes très prononcées : diamètre, longueurs et formes sont en règle générale communiqués à l'ordinateur de façon entièrement automatique. La saisie des données s'effectue généralement lors du passage longitudinal ou transversal des bois au travers de portiques spéciaux équipés : • soit d'émetteurs récepteurs infrarouges ou ultrasoniques ou encore de caméras vidéo couplées à un éclairage stroboscopique, • soit de capteurs à contacts mécaniques. Ces portiques peuvent être adaptés sur la plupart des chaînes transporteuses et leur précision de mesurage est remarquable. • Le tri automatique des grumes et des pièces débitées : les bois sont envoyés automatiquement vers les cases correspondant à leurs dimensions. • Le système de cubage : des émetteurs-récepteurs d'ondes ultrasoniques ou des caméras vidéo fixés sur un portique, lui-même disposé sur la chaîne transporteuse, permettent la saisie du diamètre des billes suivant deux axes, ainsi que leur longueur. Une unité de calcul, placée à proximité, peut enregistrer plusieurs mesures de diamètre par seconde et fournir à la demande, soit pour chaque grume, soit par heure ou par journée, le diamètre moyen des bois, leur longueur, leur cubage. En ce qui concerne les produits finis, le cubage s'effectue par saisie des trois dimensions (longueur, largeur, épaisseur). Chapitre V L'ORGANISATION DES SCIERIES Il existe des scieries mobiles, dites forestières, et des scieries semi-mobiles qui fonctionnent plusieurs années au même endroit; mais on n'étudiera ici que les scieries fixes. 1. BATIMENTS L'implantation d'une scierie doit être étudiée en fonction du terrain dont on dispose (sa surface, sa forme et ses voies d'accès) et des emplacements réservés pour le parc à grumes et pour le parc à débits. La conception des ateliers varie avec l'importance de la scierie, le type de machines, les moyens de manutention prévus et le climat de la région. Dans les pays chauds, un hangar métallique ou en bois, ouvert sur les quatre côtés, est convenable mais il faut un toit débordant pour protéger les ouvriers et les machines du soleil, des pluies et des tornades. Dans les pays tempérés ou froids, il est préférable que l'atelier de scierie soit complètement fermé et" parfois chauffé à certaines périodes de l'année. Les bâtiments peuvent comporter : • un rez-de-chaussée uniquement (à déconseiller parce qu'il faut creuser une fosse, trop souvent encombrée de sciure et parfois inondée, pour loger les organes de mouvement des scies) ; • un étage sur rez-de-chaussée, situé à 2,50 ou 3 m du sol. Il est en effet intéressant, l'espace ayant 3 dimensions, d'utiliser les dénivellations pour réaliser les manutentions sans intervention de puissance motrice. À cette fin, on élève une bonne fois pour toutes la grume à l'étage où se trouve la scie de tête, après quoi beaucoup de manutentions se font par descente (entre autres l'évacuation des déchets). Dans certains cas, les machines, pour le sciage second, peuvent être placées à un niveau intermédiaire entre l'étage et le sol du rez-de-chaussée. Parfois, le bâtiment peut avoir un deuxième étage où se trouve l'atelier d'affûtage. Cette disposition permet un changement aisé et rapide des grosses lames de scies à ruban qui sont montées et descendues par une trappe, située juste devant la machine. Un petit treuil est utilisé pour ce travail. 2. MACHINES 2.1. CARACTERISTIQUES PREMIÈRE DE LA MATIERE 2.1.1. Dimension des grumes Il est nécessaire que le scieur connaisse, pour chaque essence, la répartition statistique des produits par catégories de diamètre. Cet élément est indispensable ; l'expérience montre, en effet, qu'il est très difficile de se faire une idée exacte de cette répartition sans procéder à des calculs précis. La connaissance du diamètre effectif des grumes conditionne non seulement le choix de la dimension des scies, mais même quelquefois le choix du type de scie ; il est aussi fâcheux d'abandonner une forte proportion des grumes, ou de les traiter dans des conditions difficiles, parce qu'on a visé trop bas, que de renoncer à l'emploi d'un matériel très économique parce qu'on croit les billes plus fortes qu'elles ne le sont. 99 2.1.2. Nature du bois Parmi les bois tropicaux actuellement commercialisés, de nombreuses essences offrent une résistance à la coupe tout à fait analogue à la résistance moyenne des bois des régions tempérées. Dans la mesure où les grumes de ces essences ne sont pas de très fortes dimensions, on peut faire appel pour les scier à un matériel de dimensions moyennes. La gamme des bois tropicaux étant extrêmement étendue, il n'est pas surprenant qu'elle comprenne des bois plus fibreux, plus durs, plus siliceux, présentant des tensions internes plus marquées ou encrassant davantage les lames que les bois des régions tempérées. Les difficultés qui en résultent se trouvent accentuées du fait des dimensions parfois fortes des bois tropicaux. 2.1.2.1 Bois fibreux Certains bois, en général de faible densité, donnent des sciures qui s'évacuent mal et des débits avec un état de surface pelucheux. On peut, dans une certaine mesure, améliorer les conditions de travail en augmentant la voie de la lame et en utilisant des dents très coupantes, c'est-à-dire ayant un très grand angle d'attaque (35 à 38°) et très bien affûtées. Il faut cependant rappeler que l'utilisation d'un grand angle d'attaque n'est pas possible avec les lames de scies alternatives et les lames de scies à ruban de petite capacité. 2.1.2.2 Bois durs Les difficultés rencontrées dans le sciage des bois durs et très durs proviennent de la résistance importante opposée par le bois à la pénétration des dents. Dans ce cas, il est préférable d'utiliser des lames plus épaisses (donc, pour les rubans, des vojants plus grands) et une puissance pouvant être jusqu'à deux fois plus importante que celles recommandées pour le sciage des bois faciles. On pourra, dans une certaine mesure, éviter l'installation d'une très forte puissance par réduction de la vitesse linéaire de la lame et augmentation du pas de la denture. À épaisseur de copeau égale, la puissance absorbée pour la coupe est, en effet, sensiblement proportionnelle à la vitesse de la lame et inversement proportionnelle au pas de la denture. Le rendement exprimé en m2 sciés par minute de travail effectif se trouve réduit dans la même proportion que la puissance installée ; mais cette réduction est, très souvent, acceptable. L'eau est le meilleur agent de refroidissement de la lame. Il est inutile d'en faire couler beaucoup ; l'essentiel est qu'elle soit bien répartie. Si l'on dispose d'air comprimé, le plus simple est de projeter l'eau à l'aide de pulvérisateurs ; il est préférable d'envoyer de l'eau sur les deux faces de la lame. 2.1.2.3 Bois siliceux Les bois des régions tempérées contiennent parfois un peu de silice mais avec un taux tellement faible qu'il n'a aucune influence sur le sciage. Il n'en est pas de même avec les bois tropicaux, où certaines essences contiennent beaucoup de silice. Les difficultés de sciage des bois siliceux proviennent de l'émoussement rapide des arêtes de coupe des dents. L'usure est d'autant plus rapide que le bois est plus dur et plus siliceux. Le taux de silice est donné en % du poids anhydre du bois. On considère que l'influence de la silice sur la durée de coupe des arêtes tranchantes commence au taux d'environ 0,05 % mais le taux de silice de certains bois commercialisés peut atteindre, et même dépasser, 1 %. Les aciers habituellement employés pour la fabrication des lames de scies ne résistent pas bien à l'action de la silice. Avec des bois gorgés d'eau, cette usure peut être cinq à dix fois plus lente qu'avec des bois secs. S'il semble impossible d'assurer un approvisionnement régulier de la scierie en bois très frais, un stockage des grumes dans l'eau ou leur aspersion permanente est fort recommandé. Le sciage de bois gorgés d'eau, qui s'impose dans le cas des bois siliceux, est recommandable pour presque toutes les essences, l'effort imposé aux lames étant toujours plus faible en bois très humides qu'en bois secs (cf. § 1.3. 2., p. 25). Un autre moyen d'augmenter la surface sciée par une lame consiste à lui faire couper des copeaux plus épais en augmentant la vitesse d'avance du bois ou, si la puissance disponible ne permet pas cette augmentation, en réduisant la vitesse de la lame ou en allongeant le pas (cf. § 1.4.9., p. 28). En garnissant la pointe de la dent d'un alliage très résistant à l'usure, tel que le stellite, on parvient à scier, de façon acceptable, les bois siliceux (cf. § 3.5. : Augmentation de la durée de coupe, p. 181). Le stellitage est maintenant utilisé couramment sur tous les types de lames de scies, sauf pour les scies à chaîne. Pour le sciage second (reprise de plateaux) avec les déligneuses à lames multiples, on utilise, beaucoup, actuellement, les lames avec plaquettes de carbure de tungstène. Il y a encore quelques années le carbure de tungstène était réservé au sciage des bois secs (durs et siliceux) dans les ateliers de menuiserie, ébénisterie etc. La tenue de coupe du carbure de tungstène, dans les bois secs, est indéniablement supérieure à celle des stellites et aciers rapides mais, dans les bois humides, cette supériorité n'est pas aussi évidente. D'une part, en effet, les bois humides se scient plus facilement, d'autre part, certains travaux de laboratoire auraient démontré que l'action combinée de l'eau et de la chaleur provoque 100 Bois d'Amérique une dégradation plus rapide du liant (cobalt) entrant dans la composition du carbure de tungstène. En outre, le carbure de tungstène est fragile aux chocs et certains déboires peuvent se rencontrer au cours du sciage, en particulier avec des bois mitraillés ou mal nettoyés après débardage. Le sciage répété de nœuds très durs (cas de certains résineux) peut aussi provoquer des effritements au niveau des arêtes tranchantes, cela se produisant surtout lorsque l'affûtage du carbure a été défectueux, c'est-à-dire avec un échauffement trop élevé. Il faut souligner également que l'affûtage des lames avec mises rapportées de carbure de tungstène nécessite des machines spéciales de grande précision. Les lames de scies alternatives peuvent recevoir, sans difficulté particulière, des plaquettes de carbure de tungstène mais il semble que ce procédé soit peu utilisé. Les frottements à la remontée du châssis peuvent provoquer le décollement des plaquettes. C'est la raison pour laquelle cette technique n'est guère applicable que sur les machines à châssis oscillant, qui permettent de réduire ces frottements (cf. § 2.3.5., p. 49). Des essais ont également été faits sur les chaînes de tronçonneuses et, depuis quelque temps, des modèles de chaîne (à dents droites et à dents gouges) avec mises rapportées en carbure de tungstène sont commercialisés. La liste suivante de bois tropicaux siliceux n'est pas exhaustive ; elle comprend des essences du commerce local ou international. ABARCO Cariniana pyriformis TAUARI OU INGUIPIPA Couratari spp. ANGÉLIQUE Dicorynia guianensis MAHO (rouge ou noir) Eschweilera spp. GAULETTE Licania spp. MAÇARANDUBA Manilkara spp. ITAUBA Mezilaurus itauba MUIRATINGA Maquira coriacea Bois d'Asie MERSAWA Anisoptera spp. KERUING OU APITONG Dipterocarpus spp. KAPUR Dryobalanops spp. BITIS Madhuca spp. MERBATU Maranthes corymbosa NYATOH Palaquium spp. KEMBANGSEMANGKOK Scaphium macropodum Bois d'Afrique ANIEGRE Aningueria spp. WHITE MERANTI OU MANGGASINORO Shoreaspp. (section Anthoshorea) OKOUMÉ Aucoumea klaineana TECK MOABI Baillonella toxisperma KANDA Beilschmiedia spp. OZIGO Dacryodes buettneri SAFOUKALA Dacryodes heterotricha IGAGANGA Dacryodes igaganga EYOUM Dialium spp. MOVINGUI Distemonanthus benthamianus CONGOTALI Letestua durissima SOUGUE Parinari spp. MAKORÉ OU DOUKA Tieghemella spp. Tectona grandis 2.1.2.4 Bois présentant de fortes tensions internes Les grumes ne sont, généralement, pas libres de tensions. Les parties voisines de l'écorce sont soumises à des contraintes de traction et les parties voisines du cœur à des contraintes de compression (cf. p. 30). L'importance de ces contraintes est très variable d'une essence à l'autre et dépend des conditions de croissance de l'arbre et de stockage de la bille. Le débit des grumes présentant des tensions internes élevées peut donner lieu à des difficultés parfois sérieuses : fente des pièces tombant de scie, déformation de la bille ou du plateau en cours de sciage, détérioration des lames de scies et pertes importantes de bois. Il est, en général, possible de réduire considérablement les difficultés dues à la présence de ces tensions internes en éliminant presque toutes les parties sous 101 tension avant de procéder au débit de la partie principale de la bille. En d'autres termes, il convient d'équarrir la bille en enlevant quatre fortes dosses avant de la débiter en plateaux (cf. fig. 78, p. 34). 2.1.2.5 Bois encrassant les lames Certains bois ont tendance à encrasser les lames de scies. L'encrassement est souvent moins sensible en sciage rapide qu'en sciage lent. Généralement, l'encrassement est provoqué par des résines ou des gommes contenues dans le bois et qui, selon leur nature, sont plus ou moins rendues fluides par réchauffement. Pour une essence donnée, l'encrassement des lames peut aussi être très variable d'un arbre à l'autre. Il semble peu probable que ces résines ou gommes contenues dans certains bois désaffûtent prématurément les arêtes tranchantes. On peut simplement admettre que l'encrassement provoque un échauffement supplémentaire qui peut entraîner un désaffûtage plus rapide. D'autre part, lorsqu'il y a un échauffement important, les dépôts de résine mélangée à la sciure se durcissent et adhèrent très fortement sur les dents de scie. Si l'encrassement est trop important, il est nécessaire de procéder au nettoyage de la lame pour continuer le sciage. Il existe des produits spéciaux pour le nettoyage des lames mais la plupart des dépôts adhérant aux dents peuvent se décoller à l'eau ordinaire ou, mieux, à l'eau chaude. On a constaté qu'un arrosage des deux faces de la lame, à l'endroit où elle attaque le bois, même avec de l'eau froide, empêchait ou limitait l'encrassement au cours du sciage. La température de l'eau d'arrosage est probablement élevée par réchauffement dû au sciage,ce qui ne peut, dans ce cas, que faciliter le nettoyage des dents de scie. De plus, l'arrosage a l'avantage de réduire les frictions entre la lame et le guide, ainsi que les écarts de température entre les différentes parties de la lame, d'où un meilleur équilibre dynamique de celle-ci. Pour les bois des régions tempérées, le problème d'encrassement des lames ne concerne guère que quelques résineux, comme par exemple, le pin (sylvestre et maritime). La liste suivante indique quelques essences de bois tropicaux commercialisées, réputées encrassant les lames ou contenant des résines susceptibles de provoquer cet encrassement. Bois d'Afrique MOABI Baillonella toxisperma ANZEM ou N'TENE Copaifera religiosa ÉTIMOÉ Copaifera spp. BOSSÉ Guarea spp. NIANGON Heritiera spp. TCHITOLA Oxystigma oxyphyllum NIOVÉ Staudtia spp. MAKORÉ OU DOUKA Tieghemella spp. Bois d'Amérique CÉDRO Cedrela spp. COPAIBA Copaifera spp. WAPA OU WALLABA Eperua spp. MAÇARANDUBA Manilkara spp. CATIVO Prioria copaifera Bois d'Asie KÉRUING OU APITONG Dipterocarpus spp. KAPUR Dryobalanops spp. DARK RED MÉRANTI Shorea spp. RED LAUAN OU MAYAPIS Shorea spp. SEPETIR Sindora spp. La connaissance de l'effort, couplée avec celle du diamètre des billes, permet de déterminer, d'une part, la dimension et, d'autre part, la puissance de la scie de tête. La résistance mécanique de la lame doit être à peu près proportionnelle aux efforts imposés aux dents. La combinaison de fortes dimensions et de grande résistance à la coupe, que l'on rencontre fréquemment dans les bois tropicaux, conduit à recommander des scies très fortes, ce qui peut créer des difficultés importantes. 2.2. COMPORTEMENT DES SCIES 2.2.1. Les scies à r u b a n Ce sont les scies les plus universelles; il n'y a pratiquement aucune difficulté de sciage qu'elles ne puissent vaincre. Leur choix pose, avant tout, un problème de dimension. Pour toute lame de scie, à sécurité de fonctionnement égale, la résistance mécanique de la lame à la flexion et au flambage doit être proportionnelle à l'effort qui lui est imposé. Pour s'adapter au sciage des bois tropicaux difficiles, on peut donc d'abord réduire l'effort total imposé à la lame en allongeant le pas de la denture, mais il n'est pas économique d'aller trop loin dans cette voie ; il faut donc surtout augmenter la rigidité de la lame, 102 c'est-à-dire finalement augmenter son épaisseur, sa largeur et sa tension, tout en réduisant sa longueur au minimum. Ceci conduit à employer des scies de grand diamètre à volants très rapprochés (fig. 171 et 172, p. 64). En outre, pour éviter les vibrations périodiques de la lame (produisant le wash-boarding) dues à une perte considérable de tension de la lame à sa partie supérieure, il faut choisir une scie pour laquelle la répartition des inerties entre les volants inférieur et supérieur soit la plus inégale possible. Cette différence d'inertie est mieux réalisée avec des volants à rayons, contrairement au mythe créé dans l'esprit du scieur, assimilant volant plein à volant moderne et volant à rayons à volant périmé. Pour le sciage des bois tropicaux dans une scierie fixe normale, il est rare qu'une scie à ruban de tête de moins de 1,80 m soit suffisante. Cette dimension peut être conservée tant que les conditions sont vraiment faciles, mais dès que le diamètre des billes ou leur densité augmente, on doit préférer les scies de 2,10 m. Dans le cas de bois très durs de dimensions moyennes (80 cm), ou de bois durs de fortes dimensions, il est peu probable qu'une scie de moins de 2,40 m permette d'assurer un sciage facile et régulier. Pour le sciage second, il est naturellement possible de choisir des dimensions plus faibles ; des scies de 1,50 m et 1,80 m permettent de s'adapter à peu près à tous les cas. 2.2.2. Les scies circulaires Ces scies ne posent pas les mêmes problèmes de dimensionnement que la scie à ruban. Il faut surtout calculer très largement la puissance à leur transmettre. Ici encore, il est possible de travailler avec une puissance moindre en réduisant le nombre de dents, la vitesse de rotation et l'épaisseur des copeaux. On dispose donc, comme dans le cas des rubans, d'une assez grande latitude dans la fixation de la vitesse de sciage. La faculté de porter des dents dont la résistance peut être adaptée aux différentes essences est un avantage très important de ces scies. La perte importante de bois, due à la forte épaisseur du trait et à la médiocre qualité du sciage, est, par contre, un inconvénient sérieux qui en fait interdire l'emploi dans bien des cas. En sciage premier, cette perte a relativement peu d'importance et l'inconvénient majeur de ces scies tient à leur capacité strictement limitée, l'utilisation d'un disque supérieur supplémentaire (cf. fig. 198, p. 77) n'améliorant que très peu la situation. Cet inconvénient peut être éliminé par l'introduction, pour le débit des grumes, de la méthode de sciage dans la masse (cf. § 4.8., p. 92). Un autre inconvénient sérieux des scies circulaires est le risque de détérioration, parfois définitif, du disque en cas de déformation du bois pendant le sciage. Le débit des bois, présentant des contraintes de croissance élevées, impose des retournements fréquents et une très grande vigilance. 2.2.3. Les scies alternatives verticales Comme les rubans, mais pour des raisons bien différentes, ces scies peuvent fonctionner en régime très lent ou en régime rapide. Dans bien des pays, une longue contre-propagande a eu pour effet de faire considérer ces scies comme préhistoriques ; ceci est regrettable car, en sciage second, elles sont probablement sans égal, surtout pour le sciage des bois faciles ou peu difficiles. En sciage premier, compte tenu de la forte dimension des bois tropicaux, un sciage très lent est presque toujours inévitable mais, du fait de la multiplicité des lames et du taux d'utilisation exceptionnellement élevé, la production peut souvent atteindre un niveau acceptable : les grumes peuvent se succéder sans interruption, alors que pour le ruban il est rare qu'il n'y ait pas au moins 60 à 70 % de temps mort. Finalement, elles offrent une solution plus avantageuse pour le sciage lent des bois tropicaux que les petites scies à ruban. Dans un régime de fonctionnement comme dans l'autre, la latitude de choix d'une vitesse de sciage est beaucoup plus réduite que pour les autres scies. Ce sont donc, en général, les scies alternatives qui fixent le rythme de fonctionnement de l'ensemble dont elles font partie. 2.3. CHOIX DES MACHINES 2.3.1. La scie de tête La scie à ruban étant la machine la plus universelle, son emploi doit être d'abord envisagé. On a vu quels facteurs contribuaient à en fixer la dimension. Il y a quelques décennies, les scieries européennes étaient, généralement, équipées de scies à ruban de petites dimensions. Peu à peu, la taille et la puissance de ces machines ont augmenté mais tous les scieurs ne sont pas encore convaincus que le sciage premier des bois tropicaux, dans de bonnes conditions, nécessite des scies à ruban de fortes dimensions. La différence d'investissement entre une scie à grumes moyenne et forte représente une faible part de l'investissement total d'une scierie. On a vu certains scieurs acheter deux ou trois scies à grumes de petite ou moyenne taille, au lieu d'acheter une scie de grande taille qui, à elle seule, aurait eu une production supérieure. L'expérience montre que tous ceux qui se sont finalement décidés à utiliser des scies à grands volants sont unanimes à reconnaître que leur emploi, et particulièrement l'entretien des lames, est beaucoup plus facile que dans le cas des petites scies. 103 Dans les scieries de résineux, on trouve couramment des scies alternatives multilames comme scies de tête. Cette situation est beaucoup plus rare pour les scieries de feuillus ou de bois tropicaux, l'une des raisons étant que ces bois comportent souvent des malformations, ce qui nécessiterait un aménagement spécial pour un bon guidage des bois sur ces machines (cf. fig. 133, 134, 135, p. 53 et 54). Par contre, beaucoup de petites scieries des pays tropicaux sont encore équipées de scies alternatives horizontales comme scies de tête. Mis à part le sciage dans la masse, qui permet d'exécuter simultanément le sciage premier et le sciage second, les scies circulaires sont les moins utilisées comme scies de tête, en raison de leur capacité limitée en hauteur de trait de scie. En sciage premier, on les rencontre surtout pour le débit des billons ou grumes de petit diamètre, soit avec des machines avec un seul arbre, soit avec des machines avec deux arbres superposés. Quant aux scies à chaîne pour le sciage en long, dont la vocation est d'ouvrir à cœur les grosses grumes, ces machines, bien qu'elles exécutent le premier trait de scie, ne sont pas considérées comme scies de tête. 2.3.2. Le sciage second Mis à part le sciage en plot, toujours pratiqué et qui ne nécessite pas de sciage second, les autres modes de débit exigent un sciage second ou de reprise. On dispose d'une grande latitude dans le choix du matériel pour ce sciage second qui varie selon la nature des bois et, surtout, les dimensions finales des sciages. Très souvent, la scie de tête exécute une partie du sciage second et, dans certains cas, le système de pré-délignage installé sur la scie de tête supprime le matériel de reprise. Parmi ce matériel, on touve : • Scies circulaires à lames multiples • Les canters Une scierie comprend, généralement, plusieurs de ces machines pour assurer le sciage second. Il y a donc un grand nombre de combinaisons possibles et lorsque l'on ajoute le critère de la taille dans chaque type de machine, il est aisé de comprendre que le choix exige une longue réflexion. 3. L'IMPLANTATION D'UNE SCIERIE Elle doit être très étudiée et elle varie suivant l'importance de la scierie, le type de machines, la nature et la taille des grumes, le genre de sciage effectué, les systèmes de manutention des grumes et des pièces débitées. Il existe donc une multitude de possibilités ; c'est pourquoi nous ne donnerons qu'un exemple d'implantation. Les figures 253 et 254 schématisent une scierie tropicale assez importante (LEGRAS A. — 1971). Avant le développement de la mécanisation, les scieries étaient équipées de machines et d'appareils standardisés. Depuis plusieurs années, et de façon progressive, l'équipement des nouvelles scieries mécanisées comprend des machines et des accessoires fabriqués et adaptés à la demande. De ce fait, actuellement, il n'est pratiquement plus possible de trouver deux scieries complètement identiques. Dans tous les cas d'implantation, il faut prévoir une place suffisante autour des machines pour le dégagement des pièces de bois et pour avoir toujours les chemins de circulation libres. Il faut également éviter que se croisent les chemins de déplacement des pièces sciées à un même niveau. • Les scies alternatives multilames • Les scies à ruban (vertical, horizontal ou incliné) • Scies à chariot diviseur 4. MANUTENTION DES GRUMES POUR LA SCIE DE TÊTE • Scies à chariot libre • Scies à table et à rouleaux • Scies à cylindres entraîneurs (dédoubleuses) • Scies doubles • Les scies circulaires • Scies à chariot libre • Scies à table et à rouleaux • Déligneuses mobiles • Déligneuses à porte-lame mobile L'acheminement des grumes se fait le plus souvent perpendiculairement au chariot de la scie de tête. Les billes sont placées en attente, soit à même le sol, soit sur une plate-forme de chargement. Cette dernière peut être équipée de chaînes tractées pour approcher les grumes du chariot. Pour les scieries spécialisées dans l'usinage des petites grumes (généralement de résineux), l'alimentation perpendiculaire au chariot peut être précédée d'une alimentation parallèle au chariot, grâce à une chaîne transporteuse longitudinale (cf. p. 17). Cette alimentation peut se faire à partir, soit d'un parc à eau, soit d'un parc à terre. 31 I Ni P 1 SCHÉMA D'IMPLANTATION GÉNÉRALE SCHÉMA D'IMPLANTATION GÉNÉRALE 11 — Chantiers d e ressuyage 1 —Scie de tête de 2,10 m 6 — Chaîne d'éboutage 2 — Dédoubleur 7 — Chaînes d'évacuation et tronçonnage 12 — Hangars de préparation e t stockage 3 — Déligneuse multilame 8 — Déligneuses d e reprise 13 —Dédoubleur p o u r récupération 4 — Centrale électrique 9 — Tunnels de pulvérisation 14 — Déligneuse p o u r récupération 5 — Tapis d'évacuation des sciures 10 — Postes de triage e t mise en palettes 15 — Chargement sur camions SCHÉMA D'ENSEMBLE DE LA SCIERIE I Ni SCHÉMA 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 0. Chaîne d''aménage des grumes. Chargeur tourne-bille Chariot Scie de tête de 2,10 m. Chaînes escamotables. Chaîne de stockage et transfert. Ejecleurs automatiques. Déflecteurs. Chaîne d'évacuation des produits finis. Table ù rouleaux principale. 11. 12. 13. 14. 15. 16. 17. 18. ' 19. 20. D'ENSEMBLE D E LA SCIERIE Chaîne d'alimentation déligneusc. 'Table d'entrée déligneuse. Déligneuse mullilame Table de sortie deligneuse. Chaîne d'évacuation des chutes. Chaîne d'alimentation dédoublcur. Table d'entrée dédoubleur. Dédoubleur île 1,50 m. Table, à rouleaux. 'Table à rouleaux pour retour au dédoubleur. 21. 22. 23. 21. 25. 20. 27. 28. 29. Tapis traim/wrlcur. Table de réception. R a m p e à galets imbriqués. Table ù rouleaux. Chaîne d'eboutage. Ebouleusc droite. Ebouleusc gauche. Translation automatique. Mcsurage des longueurs. 106 Le chargement des grumes sur le chariot s'effectue : • À la main, pour les petites grumes dans les petites scieries. • Avec un palan, pour les grosses et moyennes grumes dans les petites scieries. • Avec un chargeur automatique (fig. 255) à commande hydraulique ou pneumatique dans les scieries importantes. Figure 2 5 5 Un chargeur automatique est, généralement, complété par un retourneur, ou tourne-billes, appelé « Nigger». Cet appareil peut être extérieur au chariot (fig. 255) ou incorporé au chariot (fig. 256). Il permet de tourner la grume sur le chariot, afin de choisir sa meilleure position avant le griffage. Cet accessoire est aussi utilisé pour le sciage par retournement (équarissage de la grume). Le retournement de la grume peut aussi s'effectuer à l'aide d'un petit treuil, situé au-dessus du chariot, et d'où l'on doit descendre un crochet qu'on enfonce dans la grume. 5. MANUTENTION DES DÉBITS DANS LA SCIERIE Le matériel utilisé pour soulever, déplacer ou transporter mécaniquement les sciages varie selon le type et l'implantation des machines, les distances à franchir d'un poste de travail à l'autre, la nature des sciages et l'importance de la scierie. Certaines scieries, surtout les petites ou les anciennes, sont équipées de palans installés, soit sur une potence pivotante (fig. 257), soit sur monorail ou pont roulant. Dans ce cas, la prise des sciages (avivés ou plateaux) peut être réalisée par une simple fourche spéciale (fig. 258) ou par un appareil plus moderne à ventouse, appelé aussi aérosustentateur (fig. 259). Ce système convient particulièrement bien pour une prise assez rapide des plateaux exécutés par la scie à ruban horizontal. Il est aussi très utilisé pour la confection des paquets d'avivés avec baguettage (fig. 260). Le matériel de déplacement des débits dans les scieries mécanisées peut se classer en trois catégories : les transporteurs longitudinaux, les transporteurs transversaux et les appareils de changement de direction. Figure 2 5 7 Figure 2 5 6 107 Figure 2 6 0 Figure 2 5 8 5.1. TRANSPORTEURS LONGITUDINAUX Ils servent à déplacer les produits débités dans le sens de la longueur et il en existe deux sortes : 5.1.1. Transporteurs à rouleaux lisses Ils sont métalliques et doivent être robustes pour résister aux chocs et à l'usure. La longueur des rouleaux est déterminée par la largeur des pièces à transporter. Leur diamètre est compris entre 80 et 200 mm. Les rouleaux d'un grand diamètre sont plus robustes et ont une meilleure surface portante. Les rouleaux peuvent tourner sur paliers lisses, mais ce système exige de nombreux graissages et une énergie importante pour le fonctionnement. Il est préférable que les rouleaux soient montés sur roulements à billes. Un train de rouleaux est construit avec un châssis en bois ou, de préférence, métallique. L'entraxe des rouleaux est compris entre 0,45 et 0,90 m selon la longueur, le poids et la flexibilité des pièces de bois à transporter. Les transporteurs à rouleaux lisses peuvent être : • À rouleaux fous : ils sont utilisés pour le déplacement par gravité des produits débités. La pente, nécessaire pour un transporteur par gravité à rouleaux fous montés sur roulement à billes, est comprise entre 5 et 10%. Figure 2 5 9 • À rouleaux commandés : ils sont les plus utilisés dans les scieries. Ils sont généralement entraînés par une chaîne sans fin. La chaîne passe sous un pignon intermédiaire (enrouleur), placé entre un 108 Figure 261 groupe de deux rouleaux (fig. 261). La vitesse linéaire doit être supérieure à celle de l'aménage des machines de sciage, afin de dégager rapidement ces dernières. Si certains rouleaux d'un transporteur ne sont pas commandés, il peut se produire des temps d'arrêt dans le mouvement de la pièce de bois, lorsqu'une bosse de sciage repose sur un rouleau fou. 5.1.2. Transporteurs à courroie e n caoutchouc (bandes transporteuses) Figure 2 6 2 Ils sont utilisés pour évacuer les déchets des scieries (délignures, rognures, sciures). 5.2. TRANSPORTEURS TRANSVERSAUX On les utilise pour déplacer les -produits débités, disposés en travers. 5.2.1. Chaînes tractées Elles permettent aux sciages d'atteindre un niveau supérieur, ou inférieur, à une vitesse linéaire de 10 à 20 m par minute. Les chaînes sont construites avec des maillons en acier forgé (fig. 262), en acier découpé (fig. 263) ou, parfois, en fonte malléable. Lorsque les dénivellations sont importantes, les maillons sont munis de taquets pour l'entraînement des sciages. Le transporteur est composé d'un certain nombre de chaînes parallèles. Le nombre et l'écartement de ces chaînes sont déterminés par la longueur des sciages à transporter. Il est conseillé de boucher les vides entre les chaînes par un plancher de bois. Cela permet d'éviter à un sciage qui se place en travers, de s'engager entre la chaîne et un pignon. Ces chaînes sans fin sont montées sur deux arbres, l'un de traction, l'autre de tension. Les roues dentées de l'arbre de traction tirent les brins actifs des chaînes. Ces derniers sont guidés sur toute leur longueur. Les brins de retour sont, parfois, soutenus par quelques galets pour limiter l'encombrement vertical de l'appareil. Figure 2 6 3 5.2.2. Galets imbriqués Ils permettent de réaliser des déplacements par gravité et d'avoir des plages de stockage entre deux machines. Les éléments de galets imbriqués se présentent sous la forme de galets fous, placés en quinconce sur des axes qui relient deux longerons de fer cornière (fig. 264). Comme pour les chaînes tractées, le nombre d'éléments de galets imbriqués et leur écartement varient suivant la longueur des sciages. L'écartement est généralement d'un mètre. La pente nécessaire pour les éléments est comprise entre 5 et 10%. 109 celles-ci a une forme trapézoïdale. Les sciages qui arrivent très vite sont arrêtés par une butée de grande surface. Les systèmes de changement de direction sont : 5.3.1. Leviers articulés Ils sont placés entre les rouleaux d'un transporteur longitudinal ; ils soulèvent obliquement les sciages qui tombent sur un transporteur transversal. Le transfert des sciages peut se faire par un basculement rapide, lorsque les leviers qu'on appelle éjecteurs sont de simples bras métalliques dont le basculement est commandé par un vérin. Figure 2 6 4 5.3. APPAREILS DIRECTION DE CHANGEMENT DE Ils sont utilisés surtout pour le transfert des débits d'un transporteur longitudinal vers un transporteur transversal. Le transfert des débits dans l'autre sens est plus facile à réaliser ; il suffit le plus souvent de laisser tomber les sciages du transporteur transversal sur le transporteur longitudinal. Il est possible de transférer des sciages d'un transporteur longitudinal vers un transporteur transversal à chaînes tractées sans appareil de changement de direction (fig. 265). Avec ce système, la vitesse du transporteur longitudinal doit être très élevée, et les sciages ne doivent pas être trop lourds (par exemple des avivés de résineux). Pour éviter que le bout des sciages vienne accrocher les chaînes, le dessus de Les leviers peuvent aussi être de petits éléments, munis de chaîne sans fin et articulés à leur extrémité motrice. Sous l'action d'une came, l'autre extrémité se soulève légèrement au-dessus des rouleaux du transporteur longitudinal (fig. 266). 5.3.2. Rouleaux hélicoïdaux mécanisés Ils sont montés et tractés comme les rouleaux lisses des transporteurs longitudinaux ; ils possèdent en plus une nervure en hélice (fig. 267). Une butée transversale éclipsable arrête les sciages qui sont rejetés à droite ou à gauche suivant le sens de l'hélice. Si la butée est éclipsée, les sciages continuent leur marche rectiligne, à condition que la pas de la nervure ne soit pas supérieur à la largeur des sciages. Les rouleaux hélicoïdaux agissent moins rapidement que les leviers articulés. Figure 2 6 5 Figure 2 6 6 110 • distribuer les pièces une à une sur le transporteur longitudinal, • mettre les pièces sur le chant pour le passage à la dédoubleuse. Figure 2 6 7 Certains transporteurs de sortie de machine, en particulier les déligneuses multilames, peuvent être équipés de rouleaux spéciaux pour séparer et orienter les produits dans différentes directions. Ces rouleaux peuvent comporter d'un côté une hélice avec pas à droite et de l'autre côté une hélice avec pas à gauche. Parfois, le centre du rouleau peut être lisse pour les produits continuant une marche rectiligne. 5.3.3. Tourniquet (fig. 268) Il peut être installé pour le transfert des sciages avivés d'un transporteur transversal par gravité sur une table à rouleaux d'entrée de dédoubleuse. Ce système, à fonctionnement manuel, permet à la fois trois opérations : • arrêter tous les sciages qui se déplacent par gravité sur le transporteur transversal à galets imbriqués, Ce tourniquet comporte deux croix (acier rond) reliées solidairement par un arbre. La distance entre les deux croix est fonction de la longueur des sciages. Des croix intermédiaires peuvent être ajoutées pour recevoir les sciages de longueur réduite. L'ensemble tourne sur des paliers. Un levier, muni d'un manchon qui s'emboîte sur chaque bras de croix, permet de tourner l'appareil d'un quart de tour pour le passage d'une pièce. Pour actionner le tourniquet plus rapidement et laisser les mains de l'utilisateur libres, il est possible d'adapter un dispositif muni d'une pédale. La largeur des avivés peut varier du simple au double sans que l'on soit obligé de modifier la longueur des bras du tourniquet. 5.4. COMMANDE DES TRANSPORTEURS, DES LEVIERS ET DES BUTÉES L'entraînement des transporteurs est assuré par un moteur électrique, muni d'un réducteur de vitesse et , parfois d'un variateur de vitesse pour synchroniser les vitesses de sciage et le déplacement des produits. Les leviers et les butées peuvent être actionnés : à la main, par l'intermédiaire de tringles, de leviers ou de bielles ; par l'énergie électrique, pneumatique ou oléopneumatique. Tous ces organes peuvent être commandés à distance par un ouvrier ou par les produits eux-mêmes qui touchent un contacteur électrique. Figure 2 6 8 111 6. DIMENSIONS, CLASSEMENT ET EMPILAGE DES DÉBITS Les scieries ont deux façons d'effectuer les débits : • Les débits sur liste : des petites scieries utilisent encore cette méthode où les dimensions des sciages sont demandées par les clients. • Les débits standardisés : la normalisation actuelle des débits comprend un grand nombre de dimensions. Pour simplifier toutes les opérations d'usinage et, surtout, de classement et d'empilage final, une scierie ne peut produire qu'une partie de ces débits normalisés. Une normalisation d'avivés, comprenant un nombre réduit de dimensions, a été expérimentée dans une petite scierie en pays tropical où la scie de tête était une scie alternative à lames multiples. Cette machine, à elle seule, ne permettait pas de produire facilement des débits de faible épaisseur, ni d'effectuer beaucoup de dimensions différentes. Il fallait, cependant, satisfaire à tous les besoins du marché local. Deux épaisseurs de base (56 et 82 mm) furent retenues pour être produites par la scie de tête. Toutes les épaisseurs inférieures étaient obtenues par passage à la dédoubleuse. Les dimensions (largeurs et épaisseurs), figurant au tableau ci-après, sont toutes des sous-multiples des deux plus grandes largeurs (334 et 230 mm) si l'on déduit 2 mm qui correspondent à l'épaisseur approximative du trait de scie nécessaire pour diviser un sciage en deux. Exemples : 22^=166 DIMENSIONS DES SCIAGES Épaisseur (en mm) , , . Largeurs (en mm) 19 _ — 1 1 4 — 166 — 230 — 334 27 — 8 2 — 114 — 166 — 230 — 334 40 — 8 2 — 114 — 166 — 230 — 56 56 — 8 2 — 114 — 166 — 230 — 82 — 8 2 — 114 — 166 — 230 — Longueurs (en m) 1,50 —2 — 2,50 — 3 — 3,50 — 4 — 4,50 — 5 — 5,50 — 6 Le classement est effectué manuellement dans les petites scieries ou, automatiquement, dans les scieries importantes. Il existe des machines à classer qui, suivant leur perfectionnement, permettent de réduire plus ou moins l'intervention de l'homme. Suivant leur conception, les machines effectuent un classement transversal ou longitudinal. Dans une petite scierie, il est facile d'installer une chaîne de triage manuelle longitudinale comme le montre le schéma figure 269. L'éboutage individuel des sciages se fait juste avant le classement mais un tronçonnage des pièces peut être fait avant le sciage second, si ces dernières sont courbes (fig. 270) ou pour récupérer le maximum de matière d'une pièce comportant des défauts (exemple : fig. 271 ). À cet effet, il est bon d'incorporer une tronçonneuse dans la table d'entrée de la déligneuse multilame. Les multiples et les sous-multiples des deux dimensions de base (56 et 82 mm) sont respectivement soulignés d'un ou de deux traits. L'éboutage peut aussi se faire globalement sur plusieurs sciages correctement empilés, à l'aide d'une tronçonneuse à paquets (cf. fig. 107 et 109, p. 42 et 43). Une scierie qui produit beaucoup d'avivés doit comporter, en fin de circuit des bois, une chaîne de triage. Le classement des sciages se fait d'après les mesures de leur section, la longueur et la qualité (ou choix). La confection des paquets ou l'empilage, avec ou sans baguettes de séchage, qui se faisait autrefois tout à la main, sont maintenant de plus en plus réalisés par des machines automatiques (appelées : empileuses) dans les scieries très mécanisées. Figure 2 6 9 112 Figure 2 7 0 Figure 2 7 1 7. DECHETS DE SCIERIE Le sciage des grumes produit beaucoup de déchets. C'est donc un problème important à résoudre pour les scieries. Le pourcentage des déchets d'après le volume grume est très variable suivant : le mode de débit, la section des sciages, la grosseur et la qualité des grumes, l'essence (aubier utilisable ou non utilisable), le type de machine (épaisseur du trait de scie), l'habileté du scieur. Le pourcentage de déchets (matière que le scieur ne peut pas réutiliser sous forme de sciages) peut être faible, environ 10%, s'il s'agit d'un sciage en plot (dans ce cas les pertes au rendement matière sont reportées sur l'utilisateur), mais il peut être très élevé : plus de 70 % s'il s'agit d'un sciage d'avivés dans de petites grumes comportant beaucoup d'aubier inutilisable ou des défauts. Les déchets comprennent : les écorces, les dosses du sciage premier, les délignures, les chutes de l'éboutage et les sciures. 7.1. UTILISATION DES DECHETS Il est possible de récupérer des lattes dans les délignures des essences dont l'aubier est utilisable, mais cela exige un triage et un tronçonnage de ces délignures. La manutention est donc importante par rapport au volume de matière récupérée. Les sciures et les écorces peuvent être brûlées dans un incinérateur ou dans le foyer d'un générateur de vapeur qui alimente des séchoirs, si la scierie en possède, ou des installations de chauffage des ateliers. Les gros déchets peuvent avoir les utilisations suivantes : • Chauffer des séchoirs. • Être vendus comme bois de feu ou pour la fabrication du charbon de bois. • Être employés pour la fabrication de pâte à papier. Pour cette utilisation, l'écorçage des grumes est nécessaire. Certaines essences peuvent ne pas être admises. Dans ce cas, il n'est pas possible de trier les déchets, la solution étant de regrouper ces essences avant le sciage. Le coût du transport des déchets est le principal problème. La distance qui sépare la scierie de l'usine de pâte à papier ne doit pas être trop importante. Être employés pour la fabrication des panneaux de particules. Pour cette utilisation, les problèmes rencontrés sont ceux cités pour la fabrication des pâtes à papier. 7.2. ÉVACUATION DES DECHETS Dans les scieries non mécanisées, l'évacuation des déchets nécessite une main-d'œuvre nombreuse. Souvent les ateliers de ces scieries ne sont pas propres car, à certains moments, les déchets s'accumulent autour des machines. Il y a encombrement et parfois risque d'accident. Dans les scieries mécanisées, des installations automatiques importantes évacuent sans interruption les déchets. Ainsi, les machines ne sontelles pas encombrées et les ateliers restent-ils propres. L'évacuation des déchets est assurée par : • Des transporteurs longitudinaux et transversaux au départ de chaque machine pour les gros déchets. • Une bande transporteuse (tapis roulant de caoutchouc) qui traverse tout l'atelier. Elle reçoit et véhicule tous les déchets. • Un broyeur alimenté par la bande transporteuse. La plupart des scieries mécanisées, si elles ne sont pas équipées de canters, possèdent cette machine puissante, appelée aussi hacheuse ou déchiqueteuse, pour réduire les déchets en copeaux. Ces derniers sont, facilement, stockés ou transportés. • Un ou plusieurs aspirateurs pour capter les sciures de chaque machine et les transporter, par des tuyaux, jusque dans un silo de stockage. 113 8. TRAITEMENT DES SCIAGES* • respecter les concentrations indiquées et vérifier régulièrement par densimétrie le titre du bain. Certains bois à l'état vert sont facilement attaqués par les insectes et les champignons, en particulier le bleuissement. Pour ces bois, toute la période du début de séchage est critique s'ils n'ont pas reçu une protection aussitôt sciés. Il faut remarquer que le champignon ne peut plus atteindre un bois dont l'humidité est au-dessous de 20 %. Quant à l'attaque de ces bois verts par les insectes, le taux d'humidité au-dessous duquel il n'y a plus de risque est variable suivant les insectes et l'essence. Pour que le traitement à l'état vert soit efficace, il faut : • traiter des sciages provenant de billes saines (billes ne présentant ni piqûres actives, ni champignons) ; • traiter les sciages débarrassés de leurs sciures ; • effectuer le traitement aussitôt la tombée de scie ; Pour les petites scieries qui traitent très peu de bois, le trempage dans un bac peut se faire entièrement à la main. Pour les moyennes et grosses scieries, une installation mécanisée est nécessaire. Le traitement des sciages se fait, généralement, après l'éboutage et avant l'entrée sur la chaîne de triage. Il existe trois systèmes : • L'immersion des fardeaux baguettes dans un bac de dimensions appropriées. • Le trempage par passage transversal dans un bac ; le déplacement des sciages peut se faire uniquement par gravité comme l'indique la figure 272. • La pulvérisation par passage longitudinal dans un tunnel. Cette méthode nécessite un entraînement motorisé des sciages. • utiliser des produits prévus pour cet usage ; ces produits sont tous solubles ou émulsionnables dans l'eau ; Figure 2 7 2 * Pour plus de renseignements, se reporter au « Manuel de préservation des bois en climat tropical » par G. DÉON (C.T.F.T./CIRAD). Chapitre VI LE CONDITIONNEMENT DES DÉBITS 1. PARCS À DÉBITS Certaines scieries ne possèdent pas de parc à débits. Ce sont des cas particuliers où tous les produits doivent être utilisés ou vendus en sortant de l'atelier de sciage. Un parc à débits suffisamment vaste et bien organisé apporte les avantages suivants : Toutes ces allées peuvent être soit empierrées, soit cimentées. L'entretien d'un parc à débits, non couvert, consiste à maintenir le sol en parfait état de propreté, c'est-à-dire : le désherber souvent et retirer les vieux bois à terre en train de pourrir, source d'infection pour les sciages sains. • la vente irrégulière des produits ne ralentit pas le fonctionnement de la scierie ; • le classement dimensionnel et qualitatif des sciages est facilité ; • les produits peuvent être vendus plus cher, car ils sont en partie stabilisés s'ils sont ressuyés ou secs à l'air. Ils peuvent être complètement stabilisés s'ils sont passés dans un séchoir artificiel avant d'être stockés sur un parc couvert; • les frais de transport sont parfois considérablement diminués par la perte de poids que les sciages ressuyés ou secs à l'air ont subi. À cet effet, il serait souhaitable que les produits d'une scierie ne soient pas transportés à une humidité supérieure à 20 ou 25 %. Il existe deux sortes de parcs à débits : 1.1. PARCS À DÉBITS NON COUVERTS Ils sont très utilisés dans les régions au climat tempéré, pour le séchage à l'air libre. Le sol du parc doit être bien nivelé, solide et sec. Un terrain humide, même bien drainé, ne favorise pas le séchage mais plutôt le développement des champignons. La surface du parc doit être suffisante pour contenir la production de la scierie pendant quelques mois. Les allées principales du parc à débits sont droites et larges pour permettre le passage des véhicules. Elles peuvent servir de pare-feux en cas d'incendie. Pour ce dernier risque, il est recommandé d'équiper les parcs de quelques points d'eau. Les allées secondaires sont moins larges. Elles sont prévues pour une bonne circulation de l'air entre les piles et pour permettre le passage d'un homme. 1.2. PARCS A DÉBITS COUVERTS C'est la solution conseillée, pour le séchage à l'air libre des sciages dans les régions à climat tropical, à cause de l'intensité du soleil et des pluies. Ce procédé exige de construire un ou plusieurs hangars, ouverts sur les quatre côtés, afin que l'air circule le mieux possible. La conception des hangars varie suivant les moyens de manutention des sciages à l'intérieur du parc à débits. 2. MATERIEL DE MANUTENTION DES PARCS À DÉBITS Le prix de revient des sciages peut être augmenté considérablement si les manutentions, depuis l'atelier de scierie jusqu'au parc à débits sont imparfaites. Le transport des pièces de bois, entièrement à la main, est trop lent et trop pénible, surtout sur une grande distance. Les systèmes utilisés couramment autrefois (wagonnets et chariots tirés à la main, monorail, pont roulant ou portique) sont de plus en plus remplacés par les chariots élévateurs. Ces véhicules, qui se révèlent déjà les plus pratiques pour les manutentions sur les parcs à grumes, sont encore plus avantageux que les autres systèmes sur les parcs à débits. Il existe deux types de chariots élévateurs, classés d'après la position des fourches : les chariots élévateurs à fourche frontale et les chariots élévateurs à fourche latérale. Les chariots élévateurs sont caractérisés par le poids de la charge qu'ils peuvent soulever et transporter (de 1 à 5 t ou plus) e t la hauteur à laquelle ils peuvent élever les charges (2,5 à 4 m ou plus). 115 2.1. CHARIOTS ÉLÉVATEURS À FOURCHE FRONTALE (fig. 273) Ce type de chariot élévateur convient particulièrement lorsque la sortie des produits sciés de l'atelier de scierie s'effectue latéralement, c'est-à-dire perpendiculairement au sens de marche des machines. Un conducteur expérimenté exécute avec cet engin des manutentions rapides et précises. La charge est transportée dans le sens transversal et le chariot doit effectuer dans l'allée un virage à 90°, pour présenter la charge dans le sens de la pile (fig. 274). Figure 2 7 3 Figure 2 7 4 116 Cela nécessite un passage assez large. C'est un inconvénient, car la surface des allées est plus importante que la surface d'empilage. À cause de ce large couloir nécessaire, ce type de chariot élévateur ne convient pas très bien pour les parcs à débits couverts. Une flèche métallique peut s'adapter à la place de la fourche. Cet accessoire permet dans certains cas de transporter une charge dans le sens longitudinal ; mais la capacité de levage est considérablement diminuée en raison de l'éloignement du centre de gravité de la charge. En fonction de la charge transportable par le chariot, les piles de stockage de débits sont constituées de plusieurs «unités de gerbage» (fig. 275). 2.2. CHARIOTS ELEVATEURS À FOURCHE LATÉRALE (fig. 276) Ce type de chariot élévateur est caractérisé par sa faculté de déplacement dans le sens de la charge qu'il transporte, et par la stabilité de cette charge qui repose sur une plate-forme de grande longueur pendant le transport. De plus, ces véhicules répondent, en général, à toutes les exigences de la réglementation routière officielle. Ces engins peuvent donc circuler avec leur charge dans des couloirs assez étroits et éventuellement sur la voie publique. Ils conviennent particulièrement pour les parcs à débits couverts. Figure 2 7 5 La figure 277 représente le chariot dans trois positions différentes sous des hangars de petite portée. Ce type de chariot présente l'inconvénient de prendre et de poser la charge moins rapidement que le chariot à fourche frontale. Pour chacune de ces opérations, il est nécessaire de positionner des stabilisateurs à vérin. Figure 2 7 6 117 Figure 2 7 7 2.3. CHARIOTS TRANSPORTEURS LIERS (fig. 278) CAVA- Ces engins qui enjambent la charge servent à déplacer des fardeaux de sciages d'un lieu à un autre. La charge étant toujours bien répartie sur les quatre roues, ils sont très stables. Ils peuvent soulever et transporter des charges très lourdes. Ils ont aussi l'avantage de pouvoir prendre ou placer des charges assez proches latéralement les unes des autres. Malheureusement, ils ne peuvent pas élever la charge comme les autres types de chariot et, pour cette raison, ils sont très peu utilisés dans les scieries. Figure 2 7 8 3 SECHAGE A L'AIR LIBRE Le séchage à l'air libre s'effectue couramment sur un parc non couvert dans les régions tempérées ; mais un parc couvert est préférable, surtout dans les régions tropicales. Pour sécher le plus rapidement possible, en évitant les déformations et les altérations, les sciages doivent être correctement empilés ; on distingue deux sortes d'empilage : 3.1. EMPILAGE VERTICAL Il n'est utilisé que pour le ressuyage des bois tendres qui contiennent beaucoup d'eau à la tombée de la scie. La position verticale des débits facilite l'écoulement de l'eau libre et, surtout, la descente de l'air refroidi et alourdi du fait de l'évaporation de l'eau. Ce début de séchage rapide peut éviter le développement des champignons. Lorsque le taux d'humidité est descendu à environ 25 %, c'est-à-dire légèrement au-dessous du point de saturation, le séchage se ralentit. À ce moment, il n'est plus 118 intéressant de continuer ie séchage par empilage vertical : les sciages n'étant pas suffisamment maintenus, ils sont sujets aux déformations. L'empilage vertical ne convient pas aux sciages de grande longueur en raison des problèmes de manutention et des risques de déformations. 3.1.2. En oblique (fig. 280) Un cadre spécial maintient les sciages et les baguettes nécessaires pour les séparer entre eux. 3.2. EMPILAGE HORIZONTAL L'empilage vertical peut être fait de deux façons : 3.1.1. En V renversé (fig. 279) Un support de bois maintient les sciages debout et isole leur pied du sol. C'est le plus employé pour le séchage de toutes les essences. C'est aussi le plus rapide et facile à réaliser. Un empilage horizontal peut se transporter et être mis en place d'un seul bloc, à l'aide d'un chariot élévateur (unité de gerbage). Une pile de bois pour le séchage repose sur des fondations qui ont pour rôle d'isoler du sol la base des piles et d'y faciliter la circulation de l'air. Ces fondations sont réalisées par des dés de béton dont la hauteur est de 40 cm, minimum, au-dessus du sol. Les dés doivent avoir leur dessus tous au même niveau afin d'éviter des déformations aux débits. Sur ces dés, on pose, dans le sens transversal, des chantiers de bois qui présentent de bonnes qualités de solidité et de durabilité. L'espace moyen de 0,50 m, d'axe en axe des chantiers, permet de recevoir des piles de sciages de faible épaisseur comme des piles de sciages de grosse épaisseur (fig. 281). Figure 2 7 9 Figure 2 8 1 Des baguettes de bois appelées « épingles » sont nécessaires pour séparer les faces des sciages. Les épingles sont faites avec du bois sain, tendre ou midur, séché à l'air et sans tanin pour éviter les pourritures ou les taches sur les sciages. Les épingles peuvent avoir une section rectangulaire mais il est plus pratique qu'elles soient de section carrée (25 ou 30 mm). Plus les épingles sont épaisses, plus le séchage sera rapide ; mais il y a risque de formation de fentes dans les sciages. 3.2.1. Confection des piles Figure 2 8 0 Une pile de bois doit comprendre des pièces de bois de même essence et de même épaisseur. Des 119 largeurs différentes peuvent être admises dans une même pile. Des longueurs différentes peuvent également être admises, à condition que les grandes longueurs soient placées à la base de la pile (fig. 282). Avant d'être disposées dans la pile, les pièces de bois doivent être débarrassées des sciures qui peuvent encore adhérer après le sciage. suffisante quand l'air arrive en dessous, il est facilement évacué par un vent, même modéré, qui ne serait pas assez fort pour agir dans l'espace étroit entre les couches de planches. 5 5 Figure 2 8 4 Figure 2 8 2 Une pile, confectionnée avec des avivés, sera d'une largeur égale de la base au sommet, généralement 1,20 m, car cette dimension correspond aux longueurs de fourche des chariots élévateurs moyens. Les épingles ont une longueur égale à la largeur des sciages. Elles doivent être placées perpendiculairement au fil du bois et bien au-dessus les unes des autres. L'axe des épingles doit correspondre à l'axe des chantiers recevant la pile (fig. 283). L'empilage des débits en plot (fig. 285), qui consiste à reconstituer les billes, ne permet pas d'aménager les espaces représentés sur la figure 284. Lorsqu'il s'agit de grumes de moyen et de gros diamètre, cet empilage est semblable à celui d'avivés jointifs (signalé précédemment) avec les inconvénients et risques qu'il comporte. Figure 2 8 5 Figure 2 8 3 Un espace minimal de 2 cm doit être laissé entre les rives des sciages de petite largeur. Cet espace peut être porté à 4 ou 6 cm pour les sciages de grande largeur (fig. 284). En séchage à l'air libre, si les pièces de bois sont jointives, l'air est emprisonné entre les couches très larges d'une pile et atteint un taux d'humidité élevé. Le séchage est, par conséquent, ralenti et ce taux élevé de l'humidité de l'air est très favorable au développement des champignons sur certaines essences. Par contre, avec des espaces entre les sciages, l'air refroidi du fait de l'évaporation de l'eau, est alourdi et descend facilement par ces espaces. Si la hauteur entre le sol et la pile est Les bouts des sciages sèchent toujours plus rapidement, car l'eau circule mieux dans le sens axial du bois. Ce séchage plus rapide a pour effet de provoquer des fentes et des déformations. Le séchage en bout peut être ralenti en plaçant les épingles juste à l'extrémité des sciages. Il est encore possible de ralentir davantage le séchage de l'extrémité d'un plot ou d'un avivé large, en clouant une planchette (fig. 286). On peut également limiter l'importance des fentes dans les sciages épais et de grande largeur, en enfonçant un S en acier (fig. 287) ou de préférence, en plastique qui ne tache pas le bois ou ne risque pas d'abîmer les outils à l'usinage ultérieur. 120 (appelées aussi : palanquées) qu'il dépose ensuite à leur place définitive, au parc à débits. Un support-pile reçoit généralement deux piles côte à côte mais il est recommandé de les séparer par un vide, appelé cheminée, pour faciliter la circulation de l'air. Figure 2 8 6 Figure 2 8 7 Pour le séchage des débits de faible largeur et de faible longueur, on se sert parfois des pièces, ellesmêmes, comme épingles. Les couches de sciages sont posées perpendiculairement les unes au-dessus des autres (fig. 288). Cette pratique permet d'empiler rapidement mais n'est pas recommandée pour les débits de qualité. La surface portante des pièces entre elles est grande. Il y a risque d'altération des surfaces en contact et l'humidité des bois au désempilage est souvent mal répartie dans le sens de la longueur. Figure 2 8 9 3.2.2. Protection des piles contre les intempéries Pour un parc à débits non couvert, il faut protéger les piles de la pluie et du soleil. Lorsque la pile est terminée, il faut la couvrir avec des tôles ondulées, posées en pente (fig. 290). À défaut de tôles, on peut couvrir la pile par une couche de dosses. Figure 2 8 8 Pour confectionner les hautes piles de bois, lorsqu'on ne possède pas de chariot élévateur, ou que celui-ci ne permet pas d'atteindre la hauteur désirée, on emploie des élévateurs à mouvement continu (fig. 289). Lorsque la scierie est équipée d'un chariot élévateur, il est préférable de confectionner des unités de gerbage toutes épinglées près de la chaîne de triage, à la scierie. Le chariot prend sur place ces unités Figure 2 9 0 Il est parfois nécessaire de protéger le côté des piles, exposé au soleil, par des écrans (fig. 291). Ces derniers sont, généralement, mobiles et construits avec des planchettes reliées par des chevrons. La circulation de l'air se fait par un espace qu'on laisse entre les lames. 121 3.3. DURÉE DU SÉCHAGE À L'AIR Le bois est dit «sec à l'air» lorsqu'il a atteint un taux d'humidité en équilibre avec l'état hygrométrique (Eh) de l'air ambiant. Le taux d'humidité du bois sec à l'air est compris entre 12 et 20 % suivant la saison et le lieu de séchage. Exemples ci-dessous sur le graphique (fig. 292) des courbes d'équilibre hygroscopique du bois : • Pour 5°C et 86 % Eh, le bois tend à se stabiliser aux environs de 20 % d'humidité ; • Pour 25°C et 65 % Eh, le bois tend à se stabiliser aux environs de 1 2 % d'humidité. La durée du séchage à l'air dépend de : Figure 2 9 1 • La nature du bois : les bois durs sèchent généralement plus lentement que les bois tendres. La durée de séchage peut varier du simple au double. Figure 2 9 2 122 • L'épaisseur des débits : dans la pratique du séchage à l'air, on admet en gros que la durée du séchage est proportionnelle à l'épaisseur. • Des conditions climatiques : la température, l'humidité de l'air et la ventilation sont les éléments qui conditionnent le séchage. Dans un pays froid, humide et peu venté, le séchage sera très lent. Dans un pays tropical, même avec un état hygrométrique de l'air élevé et peu de vent, le bois sèche convenablement. Pour ce dernier cas, on peut donner comme indication une durée de séchage de 1 à 3 mois (suivant l'essence et la saison) pour des avivés de 27 à 40 mm d'épaisseur. • De la saison d'empilage : Cet élément rejoint le précédent et, dans les pays ou les saisons sont très marquées, la période d'empilage a une grosse influence sur la durée du séchage. 3.4. DÉFAUTS À ÉVITER AU SÉCHAGE À L'AIR COURS DU Au cours du séchage à l'air, on observe souvent des déformations des sciages qui peuvent provenir d'un empilage défectueux : supports de piles mal nivelés, épingles trop écartées ou non placées les unes au-dessus des autres. Lorsque les déformations proviennent du retrait du bois qui n'est pas identique dans toutes les directions, il n'y a malheureusement pas de remède. Les trois autres défauts que l'on rencontre souvent au séchage à l'air sont : • le bleuissement et les pourritures causés par différents champignons, • les piqûres d'insectes s'attaquant aux bois verts, • les gerces et les fentes du bois. Heureusement, dans la plupart des cas, les essences sensibles aux champignons et aux insectes ne le sont pas pour les gerces et les fentes. Les essences sensibles aux champignons nécessitent un séchage accéléré, soit par un empilage vertical, soit avec des baguettes plus épaisses et dans un endroit bien ventilé. Les champignons apparaissent souvent à la base des piles, lorsque celles-ci ne sont pas assez élevées au-dessus du sol. Au contraire, les essences sensibles aux gerces et fentes ont besoin de sécher lentement et doivent être protégées du vent et surtout du soleil. 4. SECHAGE ARTIFICIEL CHAUD ET HUMIDE A • Il réduit l'importance des stocks de débits des scieries. • Il a l'avantage de tuer les larves d'insectes et les champignons. La température maximale utilisée est comprise entre 60 et 85° suivant l'essence. • Il permet d'obtenir des débits à un taux d'humidité final inférieur à celui du séchage à l'air libre. Le taux d'humidité des bois mis en œuvre dans les locaux avec chauffage central doit être compris entre 8 et 12%.. Par contre, dans les locaux des régions tropicales humides, le taux d'humidité du bois à la mise en oeuvre peut être compris entre 14 et 18 %. En revanche, le séchage artificiel nécessite : • Des installations coûteuses. • Une consommation d'énergie assez importante pour assurer le chauffage et la ventilation. L'énergie électrique est nécessaire pour la ventilation des séchoirs mais, dans les scieries, le chauffage des séchoirs peut être fait à meilleur marché, grâce à des installations bien conçues pour brûler les déchets (sciures, dosses, délignures). 4.1. SÉCHOIRS Les séchoirs doivent être des constructions étanches et exemptes de déperditions de chaleur. Pour cette raison, les séchoirs en maçonnerie sont à double paroi ; les séchoirs métalliques sont calorifuges avec de la laine de verre ou autres matériaux isolants. La taille des séchoirs est très variable suivant l'importance de l'entreprise. Il existe deux types de séchoirs à air chaud et humide : 4.1.1. Séchoirs à cases (fig. 293) Ce sont les plus utilisés. Ils conviennent particulièrement lorsque la production de la scierie comporte des essences et des épaisseurs variables. Chacune des cases ou chaque chargement de case doit, normalement, être réservé à une essence et à une épaisseur distinctes mais, parfois, des essences différentes, dont le comportement au séchage est voisin, peuvent être admises dans la même case. Le plus souvent, chaque case ne comprend qu'une porte pour l'entrée et la sortie des bois, qui restent fixes à l'intérieur. La température et l'état hygrométrique de l'air varient dans le temps. L'AIR Beaucoup de scieries maintenant sèchent les débits artificiellement. Depuis plusieurs années, les séchoirs classiques à air chaud et humide sont les plus utilisés. Ce moyen permet de sécher rapidement les sciages et il apporte les avantages suivants : 4.1 .2. Séchoirs-tunnels Ces séchoirs ont une longueur importante par rapport à la largeur et à la hauteur. Ils étaient conseillés autrefois pour les scieries qui produisaient des quantités importantes et suivies de sciages de même essence et de même épaisseur (par exemple, les parqueteries) ; mais il semble qu'on les utilise de 123 Figure 2 9 3 moins en moins. Avec ce type de séchoirs, les débits chargés sur des chariots se déplacent longitudinalement à l'intérieur. Le séchoir comprend une porte à chaque extrémité : l'une pour l'entrée des bois verts, l'autre pour la sortie des bois secs. À chaque sortie d'un chariot de bois sec, on fait entrer un chariot de bois vert. La température et l'état hygrométrique de l'air sont, en chaque point, constants dans le temps mais sont variables suivant la zone considérée du séchoir. 4.2. CONDUITE DU SECHAGE Un séchage artificiel doit être bien conduit. Lorsqu'il est trop rapide ou trop intense par moment, les bois risquent de se gercer ou de se déformer. Certains bois, dans le cas d'un séchage trop brutal, se cémentent, c'est-à-dire, que la surface des sciages se dessèche sur une faible profondeur et empêche l'humidité intérieure de sortir. Pour ces bois, il est nécessaire de conduire le séchage à une température moins élevée et, surtout, à une forte humidité de l'air. Un séchoir doit être équipé d'appareils de régulation et de contrôle précis, afin que le conducteur du séchage puisse, à tout instant, connaître ou modifier la température et l'humidité de l'air dans le séchoir. Avec la plupart des séchoirs récents à régulation automatique, le contrôle de l'humidité du bois peut être fait en permanence, grâce à des sondes placées dans les bois pendant toute la durée du séchage. Pour les séchoirs plus simples, le contrôle de l'humidité du bois peut se faire, soit à l'aide des appareils portatifs décrits au § 6.1.1 ., p. 8, soit par la méthode la plus précise, c'est-à-dire la pesée de planches témoins pour lesquelles on a fait, avant le début du séchage, une mesure d'humidité par pesée d'éprouvette. 4.3. DUREE DU SECHAGE ARTIFICIEL A AIR CHAUD ET HUMIDE Elle est très variable suivant l'essence, l'épaisseur, et les humidités (initiale et finale) des sciages. Elle peut être d'environ 24 h pour des sciages minces d'essences faciles à sécher, mais elle peut atteindre plusieurs semaines pour les fortes épaisseurs d'essences difficiles à sécher. Pour le séchage à l'air, nous avons vu que la durée était, en principe, proportionnelle à l'épaisseur. Par contre, pour le séchage artificiel, la durée augmente, parfois, comme le carré de l'épaisseur. C'est-à-dire que, pour une essence donnée, un débit d'épaisseur 54 mm peut mettre quatre fois plus de temps à sécher qu'un débit d'épaisseur 27 mm. Il faut remarquer que le mode de débit a, aussi, une influence sur la durée du séchage. En effet, l'eau dans le bois circule mieux dans le sens radial que dans le sens tangentiel. Cela se traduit par un séchage plus lent pour les débits orientés sur quartier. 5. SECHAGE ARTIFICIEL TEMPÉRATURE A BASSE Depuis plusieurs années, cette méthode de séchage s'est répandue. La consommation d'énergie est, en principe, moins élevée qu'avec les séchoirs classiques à air chaud et humide, mais la durée de séchage est plus importante. Cette méthode de séchage convient pour certains bois délicats et longs à sécher. Elle a, aussi, l'avantage de pouvoir placer dans le même lot de séchage des essences et des épaisseurs différentes. Parmi les systèmes de séchage artificiel à basse température, on trouve : 124 5.1. CHAMBRES CHAUDES DITES «HOLLAN1 DAISES » (fig. 294) Ce procédé de séchage a été mis au point en Hollande vers les années 1960, à partir d'une idée ancienne. Le chauffage est assuré par des tuyaux, munis d'ailettes, situés sur trois faces à la partie basse de la chambre (à environ 50 cm du sol). La température au plafond est de 35 à 45°C. La version la plus simple de cette technique ne comprend pas de ventilation artificielle, car elle utilise la circulation naturelle de l'air chaud. Il n'y a pas, non plus, de dispositif d'humidification, la variation de l'état hygrométrique de l'air s'obtenant par l'ouverture plus ou moins grande des trappes d'évacuation de l'air humide et d'entrée d'air frais. Comme pour le séchage à l'air libre, l'empilage du bois doit être fait avec des espaces suffisamment importants. Une hauteur d'environ 50 cm est nécessaire entre le sol et le début de la pile, ainsi qu'entre le haut de la pile et le plafond de la cellule. En raison de la simplicité du système, ce genre de séchoir peut être construit par l'utilisateur s'il est en mesure d'obtenir une cellule étanche et bien isolée. 5.2. SÉCHOIRS DE RESSUYAGE Parmi les procédés de séchage à basse température, on peut citer les séchoirs de ressuyage ou préséchoirs qui permettent d'amener les bois de l'état vert (tombant de scie) à une humidité de 20 à 30 %. Ce sont, généralement, de très grandes cellules bien isolées qui peuvent servir en même temps de hangar de stockage. Elles permettent de gagner beaucoup de temps par rapport au séchage à l'air, surtout l'hiver. Comme avec les séchoirs traditionnels, l'équipement de ces cellules comprend : des batteries de chauffage, un système d'humidification et des ventilateurs. La température est comprise entre 30 et 35°C. La vitesse de l'air est assez faible, ces conditions autorisant le mélange d'essences et d'épaisseurs différentes. Il est possible, également, d'ajouter ou de retirer des bois au fur et à mesure des besoins. 5.3. SECHAGE PAR DESHUMIDIFICATION DE L'AIR (fig. 295) Pour ce procédé, on utilise un appareil frigorifique. Des ventilateurs assurent la circulation de l'air en circuit fermé et constamment recyclé. L'air sortant de la pile (chargé d'humidité) passe sur l'élément froid de l'appareil sur lequel la vapeur d'eau se condense. L'eau condensée est évacuée à l'extérieur du séchoir. L'air froid et sec passe, ensuite, sur l'élément chaud de l'appareil où il se réchauffe avant de passer, à nouveau, sur le bois. La température varie entre 25 et 45°C. Un chauffage complémentaire est nécessaire pendant les périodes froides pour un réchauffage préalable des bois. Il existe deux types d'installation qui diffèrent par la place occupée par l'appareil frigorifique. Celui-ci peut Figure 2 9 4 1. Le texte et les croquis sur les chambres chaudes sont faits d'après le livre « Théorie, pratique et économie du séchage du bois» par Patrice JOLY et François MORE-CHEVALIER. 125 Figure 2 9 5 être fixe et placé à l'extérieur de la cellule de séchage, ou mobile et placé à l'intérieur de la cellule. l'eau se déplace des zones humides vers les zones sèches, La taille des séchoirs par déshumidification est très variable ; elle va du caisson de 1 à 2 m3 jusqu'à l'unité pouvant contenir 150 m 3 de bois. l'eau se déplace des zones chaudes vers les zones plus froides, la vitesse de la circulation de l'eau augmente avec la température, 6. SECHAGE SOUS VIDE Cette technique est pratiquée, maintenant, depuis plusieurs années mais elle n'est pas très utilisée dans les scieries. L'investissement est assez élevé et les capacités maximales de chargement, même si elles ont augmenté progressivement, restent, jusqu'à présent, inférieures à celles des séchoirs cités précédemment. D'autre part, les sciages en plot, à cause de la place perdue à l'empilage, ne conviennent pas bien à ce type de séchoir. Il faut, également, signaler que si l'installation ne comprend pas un système de récupération d'énergie, la consommation de celle-ci est plus élevée qu'avec un séchoir traditionnel à air chaud et humide. Par contre, pour toutes les essences qui ne sèchent pas facilement et rapidement, cette technique permet de diminuer de façon importante la durée du séchage. En effet, en partant de l'état vert et jusqu'à 10 ou 15 % d'humidité, la durée du séchage est plus courte de deux à trois fois par rapport à celle requise pour les séchoirs traditionnels à air chaud et humide. Cet avantage est moins net lorsqu'il s'agit d'essences tendres à séchage rapide. Avant de décrire le fonctionnement des différents types de séchoirs sous vide, il est bon de rappeler les phénomènes physiques qui commandent le séchage du bois. La circulation de l'eau dans les bois est fonction des règles suivantes : la température d'évaporation de l'eau diminue avec la pression ambiante. Exemple : 100°C à la pression normale de 760 mm de mercure et 40°C à la pression de 55 mm de mercure. Ce phénomène entraîne donc une circulation de l'eau plus rapide lorsqu'on diminue la pression en faisant un vide partiel. Il existe deux procédés : 6.1. LE SÉCHAGE SOUS VIDE DISCONTINU C'est le procédé sous vide le mieux adapté pour le séchage des bois verts et, par conséquent, pour les scieries. Ce type de séchoir se présente sous la forme d'un caisson métallique cylindrique à double paroi isolante (fig. 296). Il est suffisamment étanche et résistant pour permettre de faire le vide. Le chauffage est assuré par une circulation d'eau chaude entre les deux parois du caisson. Le séchoir comprend, également, un système d'humidification et la circulation de l'air est assurée par des ventilateurs électriques. Avec ce procédé, l'opération s'effectue dans l'ordre suivant : On porte la température du bois à 60°C en moyenne avec un état hygrométrique de l'air très élevé (plus de 90%). Une sonde, placée au cœur d'une pièce de bois témoin, commande l'arrêt du chauffage. 126 Figure 2 9 6 • Ensuite l'opération du vide est effectuée jusqu'à une pression limite correspondant environ à 60 mm de mercure. Pendant cette phase, l'évaporation de l'eau à la surface des bois produit un refroidissement de la zone superficielle de ces bois. La migration de l'eau est, ainsi, facilitée. • Ce premier cycle prend fin lorsque la température au cœur des pièces de bois à baissé d'un certain nombre de degrés. Cet arrêt est commandé par la sonde placée dans la pièce témoin. À ce moment, l'opération du vide s'arrête et le chauffage est remis en action pour un nouveau cycle. Le séchage est donc une succession de cycles, dont la durée varie suivant l'essence et l'épaisseur des bois. Cette durée est, généralement, comprise entre 2 et 4 h, sans tenir compte du premier cycle qui est, normalement, plus long. Il existe des séchoirs de ce type comprenant deux caissons côte à côte qui fonctionnent en alternance avec un seul appareillage. Pendant qu'une des cellules est en phase de vide, l'autre est en phase de réchauffage, et inversement. Cette alternance permet, également, de récupérer partiellement l'énergie. La capacité de chargement maximale actuelle est de 3 48 m , c'est-à-dire deux caissons de 24 m3 . Figure 2 9 7 Le séchoir sous vide continu (fig. 297) se présente, également, sous la forme d'un cylindre mais il n'est pas isolé et à double paroi comme le procédé discontinu. Dans la pile de bois, les baguettes sont remplacées par des plaques qui séparent chaque couche de sciages. Ces plaques contiennent des tubes parcourus par de l'eau chaude et chauffent le bois par contact. Les plaques sont reliées au circuit d'arrivée et de retour de l'eau chaude à la chaudière par des tuyaux flexibles. De chaque côté de la pile, un plateau de refroidissement (circuit séparé d'eau froide) assure la condensation de la vapeur. Avec ce procédé, le bois est constamment sous vide. Il n'y a donc pas de refroidissement cyclique de la zone superficielle du bois qui favorise la circulation de l'eau, comme cela se produit dans le procédé discontinu. Il existe maintenant, des séchoirs-presses sous vide (fig. 298). C'est aussi un système continu avec plaques qui ne convient pas bien aux scieries d'autant plus que la capacité maximale actuelle ne dépasse 3 pas environ 3 m . 6.2. SÉCHAGE SOUS VIDE CONTINU AVEC PLAQUES Ce procédé de séchage sous vide convient mieux aux bois ressuyés qu'aux bois verts. D'autre part, à cause des plaques, le chargement du séchoir est plus long et il ne peut pas s'effectuer à l'aide d'un chariot élévateur. Ce système est donc mieux adapté, par exemple, aux entreprises d'ameublement ou de décoration qu'aux scieries. Figure 2 9 8 127 Cet appareil a la forme d'un parallélépipède et sa particularité est que l'opération du vide procure, par l'intermédiaire du couvercle souple, une pression considérable sur la pile de bois. Les risques de déformations des sciages sont donc réduits au maximum. 6.3. SÉCHAGE SOUS VIDE CONTINU SANS PLAQUE Cette technique est assez récente et il est prématuré de dire si elle donnera entière satisfaction. L'avantage, par rapport au système continu avec plaques, réside dans l'empilage plus facile du bois, puisqu'il s'effectue avec des baguettes. Le séchoir se présente toujours sous la forme d'un cylindre. Le processus de séchage commence par une phase de vide ; ensuite, on injecte de la vapeur surchauffée qui circule dans la pile. La pression de vapeur, la température et le vide sont régulés pendant toute l'opération du séchage. . 7 SÉCHAGE À HAUTE TEMPÉRATURE Le séchage du bois à haute température a été étudié depuis plusieurs années et il est utilisé couramment en Amérique du Nord et en Australie pour le séchage des résineux. Cette technique commence seulement à se développer en Europe. Pour l'instant, elle n'est appliquée qu'aux résineux, en particulier le pin maritime, mais il est possible que des feuillus, dont des bois tropicaux, pourront être séchés également de cette façon. Actuellement, la température de fonctionnement est comprise entre 110 et 130°C. • La ventilation est réversible et un peu plus rapide (4 à 6 m/s). • Les baguettes séparant les sciages sont identiques à celles d'un séchoir classique mais elles sont un peu plus rapprochées. • Enfin, les piles de bois reçoivent une charge 2 bétonnée d'environ 1 t / m pour empêcher les déformations dans la partie haute de l'empilage. 8. SECHAGE SOLAIRE Ce mode de séchage n'est pas répandu mais, pour les régions chaudes ou très ensoleillées, il est possible de construire des séchoirs simples, à ossature bois qui permettent d'obtenir des températures supérieures à celles du séchage à l'air libre, c'est-à-dire pouvant atteindre 60°C. Un premier exemple (fig. 299) utilise l'effet de serre. Ce procédé a été mis au point et expérimenté par le Centre Technique du Bois et de l'Ameublement, vers 1975. Il consiste à fabriquer une cellule avec toiture et parois transparentes (polyméthacrylate de méthyle) laissant passer le rayonnement solaire. La paroi qui n'est jamais exposée au soleil (face nord dans l'hémisphère nord) est constituée d'un mur opaque. Un ventilateur assure la circulation et le renouvellement de l'air. Les ouvertures d'entrée et de sortie de l'air sont munies de trappes réglables. Le principal avantage de cette méthode est de diviser le temps de séchage par trois environ ; cela permet, pour une production donnée, de construire des installations moins volumineuses, donc de compenser le supplément d'investissement pour une partie de l'équipement. Depuis le développement récent en Europe de cette technique, les cellules 3 construites ne dépassent pas 50 m de capacité. Un séchoir à haute température comprend les mêmes éléments qu'un séchoir traditionnel à air chaud et humide avec les différences suivantes : • La cellule reçoit une isolation thermique renforcée et doit avoir une bonne étanchéité. • La chaudière, pour un volume de cellule identique, est normalement trois fois plus puissante. Cette chaudière fonctionne soit à l'eau surchauffée, soit à la vapeur haute pression ; dans ces cas, la pression dans le circuit est de 6 à 7 bars. Le fonctionnement peut, également, se faire avec un fluide thermique sans pression dans le circuit. • L'humidification est assurée par des rampes qui pulvérisent de l'eau ; celle-ci se transformant très vite en vapeur. Figure 2 9 9 Ce système ne permet pas de garder une température constante à cause de l'alternance jour-nuit et des journées sans ensoleillement. La régulation (température et hygrométrie de l'air) ne peut pas être précise, mais peut être modifiée en agissant sur l'ouverture des trappes et sur la hauteur de la tôle articulée permettant de diriger plus ou moins d'air sur la pile de bois ou sur la zone de captage. 128 Un deuxième exemple, un peu plus compliqué à réaliser (fig. 300), utilise des capteurs à air. Dans ce cas, le captage de l'air chaud ne s'effectue que par la toiture, mais la surface de cette dernière est nettement plus grande que celle de la cellule de séchage. En effet, la largeur du toit est d'au moins le double de celle de la cellule, tandis que la longueur peut atteindre le triple. Les gaines de circulation de l'air doivent être calorifugées et d'assez grosse section. À cause de la corrosion, il est conseillé d'utiliser l'aluminium. Il est nécessaire, également, de prévoir des trappes d'évacuation et de renouvellement de l'air. Avec ce procédé, la déperdition de chaleur pendant l'absence de soleil est moins importante qu'avec le système précédent. Dès que le rayonnement solaire est insuffisant, le circuit de l'air dans les gaines s'arrête, tandis qu'il continue à l'intérieur de la cellule. Les séchoirs solaires peuvent, aussi, être équipés de capteurs à eau qui sont moins sensibles à la corrosion que les capteurs à air. Pour pallier le principal inconvénient du séchage solaire, c'est-à-dire les longs moments où le rayonnement fait défaut, il est conseillé d'associer une chaudière classique d'appoint, qui fonctionne automatiquement, dès que l'énergie solaire devient trop faible. Figure 3 0 0 Deuxième partie L'AFFUTAGE L'entretien et l'affûtage des outils de coupe sont les éléments essentiels pour l'usinage des bois. Les outils bien entretenus et bien affûtés exécutent une coupe nette dans le bois et ils permettent d'économiser l'énergie, le temps et la matière. Les opérations d'affûtage, dont certaines sont très délicates à exécuter, exigent de la part de l'affûteur une bonne connaissance des règles techniques et une certaine expérience. Lorsqu'un outil ne donne pas satisfaction, l'affûteur et le scieur, en collaboration, doivent rechercher la cause exacte et résoudre le problème avec bon sens. Il est recommandé de réaffûter les arêtes tranchantes avant qu'elles ne soient complètement émoussées. Chapitre VII ATELIER ET OUTILS D'AFFÛTAGE 1. L'ATELIER D'AFFUTAGE L'atelier d'affutâge d'une scierie doit être spacieux et très propre. Un bon éclairage naturel est indispensable. Le travail de nuit ou par temps sombre n'est possible qu'avec un éclairage artificiel bien étudié. L'atelier d'affûtage doit être situé le plus près possible de la scierie tout en étant à l'abri des sciures et poussières. Il est bon qu'un affûteur entende le . bruit des machines de scieries afin de déceler les anomalies mais ce bruit ne doit pas être trop intense au point de couvrir le bruit des machines de l'atelier d'affûtage. Un plancher de bois est très nettement préférable à une dalle de ciment pour la manipulation des lames de scies. La disposition des machines, ou les places réservées aux différentes opérations, doivent être bien étudiées pour faciliter toutes les manipulations et éviter le désordre. En plus des machines ou appareils d'affûtage, l'atelier doit comprendre un ou plusieurs établis, assez lourds et robustes pour être stables mais pouvant être assez facilement déplacés. Sur ces établis, seront fixés des étaux d'ajusteurs. Il est indispensable, également, que l'atelier comporte des râteliers à lames, adaptés pour chaque type et dimension de lames. Un exemple de râteliers doubles (accès par les deux côtés) est donné par les plans des pages suivantes (fig. 301, 302 et 303). Pour les rubans, il est important que les lames ne soient pas stockées en ayant des parties dont le rayon de courbure est, comme c'est malheureusement trop souvent le cas, trois fois plus faible que sur le volant de la scie. Le pliage d'une lame, comme l'indique la figure 304, risque de favoriser la formation de criques, car il provoque des tensions moléculaires importantes dans l'acier. Un tel pliage d'une lame de 120 mm x 12/10 crée dans les zones indiquées par les flèches des contraintes aussi importantes qu'une traction de 6 tonnes. Il est donc préférable d'être prudent, même si .l'on n'a jamais pu établir clairement que des criquages aient effectivement pu être imputés à ce manque de précaution. Les modèles de râteliers présentés aux figures 302 et 303 permettent de stocker les lames ruban avec un rayon de courbure acceptable. 130 Figure 301 Figure 3 0 2 131 Figure 3 0 3 2.1 LONGUEUR La longueur se mesure toujours sans tenir compte de la soie ou queue (pointe recevant le manche). Les longueurs de limes sont comprises entre 10 et 35 cm. Il n'y a pas toujours de proportions fixes entre la longueur des limes et leur largeur ou leur épaisseur, mais la section augmente généralement en fonction de la longueur. 2.2. FORME Les formes de section des limes les plus employées sont les suivantes : • Plate • à angles vifs (fig. 305) • à bords arrondis (fig. 306) Figure 3 0 5 Figure 3 0 6 • Carrée (fig. 307) Figure 304 . Pilier (fig. 308) 2. LES LIMES Les limes sont des outils manuels en acier trempé. Leur surface est entaillée de dents qui détachent par frottement des parcelles de métal (limaille). Les limes ont trois caractéristiques : la longueur, la forme et la taille. Figure 3 0 7 Figure 3 0 8 132 • Ronde (fig. 309) • cylindrique • pointue, appelée souvent « queue de rat » Certaines limes ont les bords parallèles sur toute leur longueur (fig. 317). Les autres sont dites pointues, c'est-à-dire effilées vers la pointe (soit en largeur ou en épaisseur ou les deux) à partir de la moitié ou des deux tiers de la longueur (fig. 318). • Demi-ronde (fig. 310) 2.3. TAILLE Elle indique le genre et la grosseur des dents de la lime. La taille des limes peut être : Figure 309 Figure 310 Triangulaire (appelées tiers-point) • à angles vifs (fig. 31 1 ) • à angles arrondis (fig. 312) 2.3.1 Simple ou à une taille (fig. 319) Les dents ne sont taillées que dans un sens. Elles forment un angle d'environ 30° avec la perpendiculaire de l'axe de la lime. Ces limes sont utilisées pour affûter les arêtes tranchantes des outils de coupe. Elles permettent avec une pression légère, d'obtenir une surface lisse. 2.3.2 Croisée ou à 2 tailles (fig. 320) Figure 3 1 1 Figure 3 1 2 Les dents sont taillées dans deux sens qui se croisent. Les dents sont plus profondes dans le sens le moins incliné par rapport à la perpendiculaire de l'axe de la lime. Ces limes sont utilisées en ajustage avec une pression plus forte que les limes à une taille. Elles enlèvent rapidement le métal mais elles produisent un fini moins soigné. • Feuille de sauge (fig. 313) • Pignon (fig. 314) Figure 3 1 3 Figure 3 1 4 • Couteau (fig. 315) • À fendre (fig. 316) Figure 3 1 5 Figure 3 1 6 Figure 3 1 9 Figure 3 1 7 Figure 3 1 8 Figure 3 2 0 133 2.3.3 À dents arrondies (fig. 321) Cette taille est utilisée pour travailler les métaux tendres. Grâce à la denture incurvée, la limaille est facilement évacuée. Ces limes sont également appelées : limes fraisées ou limes « écoines ». 3. LES MEULES Ce sont des outils abrasifs très utilisés dans toutes les industries et, en particulier, pour l'affûtage des divers outils de coupe du bois. 3.1. MEULES NATURELLES Autrefois, les premières meules utilisées étaient taillées dans des pierres naturelles en grès. Elles sont encore fabriquées actuellement (fig. 322) et elles conviennent particulièrement pour l'affûtage des outils tranchants manuels (couteaux, ciseaux à bois, haches, etc.). Elles fonctionnent avec un arrosage ou dans un bac rempli d'eau et placé sous l'axe de rotation. Leur vitesse périphérique est faible. Figure 3 2 1 D'après l'espace entre chaque dent et leur profondeur, les limes sont classées en cinq catégories : • Grosse taille (appelée lime d'Allemagne) dont les dents sont espacées de 1,5 mm à 2 mm • Bâtarde : de 1 à 1,4 mm • Demi-douce : de 0,5 à 0,8 mm • Douce : de 0,3 à 0,4 mm • Extra-douce : de 0,1 à 0,25 mm L'écartement entre les dents d'une lime doit être en rapport avec la quantité de matière à enlever et le fini désiré pour la surface limée. L'affûtage des arêtes tranchantes se fait le plus souvent avec les limes demi-douces et parfois les limes douces. L'affûtage à la lime n'est pratiqué que le moins possible, car ce travail est lent et les limes s'usent assez rapidement mais certains outils manuels ne peuvent s'affûter qu'à la lime. C'est le cas également des lames de scies alternatives à denture orientée dans les deux directions. La lime est souvent employée pour les affûtages hors de l'atelier, par exemple sur les chantiers d'exploitation forestière. Il faut remarquer que l'affûtage à la lime, pratiqué par un ouvrier qualifié, donne des arêtes tranchantes de qualité remarquable, meilleure que sur la plupart des machines. Le manque d'entretien réduit de beaucoup la durée des limes. Celles-ci devraient toujours être rangées séparément dans un endroit propre, sec et à l'abri de la rouille. Il est également important de débarrasser la limaille qui s'accumule souvent entre les dents des limes. Au cours du travail, il faut, de temps en temps, frapper le bout de la lime contre l'établi. Un nettoyeur de lime (carde ou brosse) permet d'enlever la limaille qui adhère. Parfois, des parcelles de limaille restent coincées entre les dents et produisent des rayures ; elles se décollent facilement au moyen d'une pointe en fer doux. L'huile et la graisse s'enlèvent à la craie. Figure 3 2 2 Les meules en grès possèdent les avantages suivants : • possibilité de fonctionnement manuel, • aucun risque d'échauffement du métal, • excellent état de surface du meulage. Par contre, elles présentent, aussi, des inconvénients : • Manque d'homogénéité. À ce sujet, pour les meules travaillant dans un bac rempli d'eau, il est vivement conseillé de vider le réservoir à chaque arrêt prolongé de la meule, afin d'éviter son ramollissement local. • Lenteur du meulage. Ce critère est important lorsqu'il s'agit d'enlever beaucoup de métal. Remarque : certains bâtis pour meules en grès peuvent aussi recevoir des meules artificielles (corindon ou aggloméré magnésien). Ces meules fonctionnent, également, à l'eau et à vitesse périphérique faible. 134 3.2. MEULES ARTIFICIELLES Elles sont essentiellement composées de grains d'abrasifs réunis par un agglomérant. Une meule est un outil de coupe à tranchants multiples. Les grains d'abrasifs sont disposés d'une façon quelconque dans la masse. Ceux qui se trouvent à la périphérie de la meule présentent des positions différentes par rapport à la pièce à meuler. Certains grains travaillent avec une coupe positive, d'autres avec une coupe négative. Chaque grain enlève un copeau « gratté ». Le mode de travail normal d'une meule est le suivant : les arêtes tranchantes s'usent, le frottement augmente, les grains se fragmentent ou s'échappent. De nouvelles arêtes tranchantes ou de nouveaux grains apparaissent. Si les grains usés sont trop fortement retenus par l'agglomérant, la meule est dite trop dure et il y a risque d'échauffement important du métal meule. Inversement, si les grains se détachent avant d'être émoussés, la meule est dite trop tendre, elle s'use rapidement et son profil se déforme très vite. Les meules sont caractérisées par leur constitution, leur forme et leurs dimensions. 3.2.1 Constitution des meules Elle est désignée par un certain nombre de symboles normalisés communs à tous les fabricants. Des symboles facultatifs peuvent être ajoutés pour indiquer des marques, propres à chaque fabricant. Il faut remarquer que des meules portant les mêmes spécifications, mais provenant de fabriques diverses, peuvent se comporter différemment au travail. — C : carbure de silicium. C'est un abrasif artificiel plus dur que les abrasifs alumineux, utilisé exceptionnellement. — CBN (Cubic Boron Nitride) : Nitrure de Bore Cubique, appelé aussi : Borazon. Les meules fabriquées avec cet abrasif synthétique sont utilisées pour la rectification ou l'affûtage d'outils en acier rapide et, récemment pour la super-finition des dents de scies stellitées (cf. § Rectification de la voie, p. 188). La dureté du CBN est deux fois supérieure à celle du carbure de silicium mais elle est inférieure à celle du diamant. Par contre, il ne réagit pas comme le diamant au carbone contenu dans l'acier. Le CBN est donc aux alliages ferreux de dureté élevée ce que le diamant est au carbure de tungstène. Enfin, le CBN est stable thermiquement jusqu'à une température de plus de 1 000°C, c'est-à-dire au-delà des températures atteintes en cours d'usinage. 3.2.1.2. Grosseur des grains Le nombre symbolisant la grosseur des grains correspond approximativement au nombre de grains qui, bout à bout, font un pouce de longueur, soit 25,4 mm. 8 à 24 = gros grains (3 200 à 1 060 microns) 30 à 60 = grains moyens (850 à 420 microns) 70 à 180 = grains fins (360 à 140 microns) 190 à 600 = grains très fins (140 à 40 microns) Sept symboles dont trois facultatifs figurent sur les meules dans l'ordre suivant : • un nombre (facultatif) : symbole additionnel d'abrasif du fabricant, • une lettre : nature de l'abrasif, • un nombre : grosseur des grains, • une lettre : grade ou dureté de l'agglomérant, Les grosseurs de grain utilisées pour l'affûtage en scierie sont comprises entre 40 et 90 suivant l'opération effectuée. 3.2.1.3. Grade ou dureté de l'agglomérant C'est l'indice de force avec laquelle l'agglomérant retient les grains d'abrasif. Les symboles sont : • un chiffre (facultatif) : structure, D et E = très tendre M à R = dur F et G = tendre S à Y = très dur • une lettre : nature de l'agglomérant, • un signe (facultatif) : marque d'identification de la meule propre au fabricant. Les meules d'abrasif diamant sont exclues de cette spécification. 3.2.1.1. Nature de l'abrasif Un abrasif est un corps cristallisé dur qui permet d'usiner un corps moins dur. Les symboles utilisés sont : — A : oxyde d'alumine (corindon) ; ce type d'abrasif est le plus utilisé pour l'affûtage et la rectification des outils de coupe employés en scierie. H à L = moyen Pour l'affûtage des outils de coupe de scierie, on recommande les grades : — K-L pour les opérations de défonçage et de profilage. Ce grade moyen permet, sans risque d'échauffement trop important, des passes profondes. — N - 0 pour les opérations d'affûtage. Ce grade un peu plus dur est préférable à cause de la déformation moins rapide du profil de la meule. 135 3.2.1.4. Structure C'est l'espace entre les grains d'abrasif. Il comprend l'agglomérant et les vides appelés : pores. Le chiffre indiquant la structure varie de la façon suivante : 1 à 5 = structure serrée Figure 3 2 4 6 à 12 = structure ouverte Pour les meules d'affûtage, on choisit des structures moyennes comprises entre 4 et 9. Figure 3 2 5 3.2.1.5. Nature de l'agglomérant Les principaux symboles et types d'agglomérants sont : — V vitrifié ou VS vitrifié spécial, du type céramique. C'est le plus couramment utilisé pour la fabrication des meules d'affûtage. Il est insensible à l'eau et à tous les liquides d'arrosage. Figure 326 — S silicate de soude, très peu utilisé. Il est légèrement attaquable par l'eau ou liquides d'arrosage. — B résine synthétique, du type organique. Ce type d'agglomérant est bon conducteur de la chaleur et il présente une grande élasticité. — N métallique, utilisé pour les meules diamantées. • Meules plates : — Ordre des dimensions : D x E x d — Exemple : 200 x 16 x 20 • Meules boisseaux droites : 3.2.2. Forme des meules Les principales formes de meules utilisées en affûtage sont représentées figure 323. — Ordre des dimensions : D x E x d B F — Exemple : 150 x 170 x 25 B12 F16 3.2.3. Dimensions des meules La désignation figurant sur les meules et définissant leur forme et leurs dimensions est normalisée. Il est important, lors d'une commande, de savoir dans quel ordre ces cotes doivent être énumérées. Exemple de désignations normalisées (fig. 324, 325, 326) : • Meules assiettes : — Ordre des dimensions : D x E x d K F — Exemple : 200 x 32 x 20 K70 F1 2 Figure 323 136 3.3. UTILISATION DES MEULES Les meules artificielles entraînées par un moteur nécessitent un certain nombre de précautions : 3.3.1. Montage Avant de monter une meule sur son arbre de rotation, il faut s'assurer que celle-ci ne comporte pas de défaut (éclat, fêlure). Une fêlure peut se déceler par le son émis lorsque l'on frappe légèrement la meule avec un objet métallique. La meule doit rentrer librement sur l'arbre sans jeu excessif. Les flasques dont le diamètre fait au moins le 1/ 3 du diamètre de la meule doivent être propres. Des disques de papier buvard, légèrement plus grands que les flasques, doivent être interposés entre ces derniers et la meule. Si, après son serrage sur l'arbre, la meule présente un voile excessif, il faut essayer de l'atténuer, soit en modifiant la position de la meule par rapport aux flaques, soit par un calage avec du papier. Un équilibrage de la meule à l'aide de masselottes est parfois nécessaire pour supprimer les vibrations qui peuvent se produire sur certaines machines tournant à grande vitesse. 3.3.2. Vitesse de rotation La vitesse maximale de rotation doit toujours être marquée sur une meule ; il y a risque d'éclatement de cette dernière si la valeur indiquée est dépassée. Il ne faut pas confondre la vitesse maximale avec la vitesse optimale de rendement au travail qui peut être parfois nettement plus basse. Pour conserver la même vitesse périphérique d'une meule qui, en s'usant, diminue de diamètre (cas des meules plates), certaines machines permettent d'augmenter la vitesse de rotation. D'autre part, la vitesse des meules a une influence sur leur dureté d'action au cours du travail. Ainsi, quand on possède une meule trop dure, il est possible de diminuer sa vitesse pour améliorer son comportement. Il est également possible d'augmenter la vitesse d'une meule trop tendre à condition de ne pas dépasser la vitesse limite indiquée. 3.3.3. Conditions d'emplois Les meules sont des outils dangereux si les règles suivantes ne sont pas observées : • Il ne faut pas dépasser la vitesse limite de rotation. • La meule doit être enveloppée par un carter résistant pour arrêter les morceaux en cas d'éclatement. • Il est indispensable que toute personne qui observe une meule en action porte des lunettes de protection efficaces. En effet, les meules projettent violemment beaucoup de déchets minuscules et incandescents. Si l'on n'a pas la précaution de prendre des lunettes spéciales, ces particules de métal ou d'abrasif atteignent facilement les yeux où ils se piquent et l'intervention d'un opthalmologiste est, la plupart du temps, nécessaire pour les extraire. 3.3.4. Profilage ou dressage Les meules neuves, en particulier les meules plates pour dents de scie, ont besoin d'être taillées selon un profil déterminé par l'utilisateur. Ce profil se déforme au cours du travail et doit donc être rectifié. En outre, il est fréquent qu'une meule s'émousse et s'encrasse, surtout si elle est trop dure. Elle perd à ce moment-là ses qualités de coupe et il devient nécessaire de la retailler ou dresser. Ces opérations se pratiquent lorsque la meule tourne à sa vitesse de travail, au moyen des outils suivants : • Des dresseurs à molettes de métal très dur. Les mollettes tournent autour d'un axe lorsqu'on les appuie contre la meule et les dents déchaussent les grains d'abrasif. • Des dresseurs diabolos dont le principe est le même que les appareils précédents, mais les molettes sont remplacées par une meule très dure au carbure de silicium. Pour augmenter la force de frottement au cours de l'opération, l'axe du diabolo est maintenu avec une certaine inclinaison par rapport à l'axe de la meule. • Des diamants : le diamant coupe les grains d'abrasif au lieu d'agir par arrachement. Le diamant est un outil coûteux qui n'est utilisé que pour des tailles légères et précises. • Des pierres à tailler de forme parallélépipédique au carbure de silicium (carborundum). Ces pierres ont une grande durée d'utilisation. Elles sont peu coûteuses et donnent satisfaction pour la plupart des opérations de profilage ou de dressage des meules en affûtage. 3.3.5. Arrosage Dans certains cas, les meules travaillent sous arrosage (p. 198) ou pulvérisation (p. 204). Chapitre VIII AFFUTAGE DES OUTILS MANUELS Malgré la mécanisation importante des dernières décennies, divers outils manuels sont toujours employés pour le travail du bois, dans plusieurs secteurs : exploitation forestière, scierie, menuiserie, ébénisterie, etc. Les outils à main sont surtout utilisés par les petites entreprises mais certains travaux ne peuvent s'effectuer qu'avec ces outils. Un affûtage correct des outils manuels a le principal avantage de permettre à l'utilisateur de gagner du temps en économisant l'énergie musculaire. 1. LES OUTILS TRANCHANTS Ce sont : les machettes, haches, écorçoirs, ciseaux, fers de rabot, etc. Comme il a été dit dans le chapitre précédent, les meules naturelles à eau conviennent pour l'affûtage des outils tranchants manuels. Il est cependant possible et courant actuellement d'affûter ces outils à l'aide de meules artificielles montées sur un touret électrique. Dans ce cas, il faut éviter un échauffement trop élevé de l'arête tranchante. Pour cela, les précautions à prendre sont les suivantes : Figure 3 2 7 • choisir une meule tendre, • ne pas donner une pression exagérée de l'outil contre la meule, • éviter le meulage prolongé au même endroit, sur le biseau d'affûtage. Lès biseaux d'affûtage doivent être droits (fig. 327). Quand les biseaux sont bombés (fig. 328), l'outil pénètre difficilement dans le bois. Si les biseaux sont creux (fig. 329), la partie tranchante de l'outil est affaiblie et elle risque de se tordre ou de se casser par les chocs que l'outil doit supporter au travail. Ces remarques, faites au sujet des biseaux d'affûtage doubles, tels que ceux des haches, s'appliquent, également, aux outils tranchants avec un seul biseau, comme les ciseaux à bois. Le morfil est une bavure de métal très fine qui subsiste sur une arête tranchante après l'affûtage à la meule. Pour obtenir un fil ou tranchant vif, il est nécessaire d'enlever le morfil avec une pierre abrasive spéciale. Figure 3 2 8 Figure 3 2 9 138 2. LES SCIES PASSE-PARTOUT le trait de scie d'une façon remarquable. Le coincement et le frottement sont réduits au minimum. La scie passe-partout est un outil manuel à deux hommes pour le sciage transversal du bois (fig. 330). Avant l'apparition des tronçonneuses, la scie passepartout et la hache étaient les seuls outils utilisés pour l'abattage des arbres et le tronçonnage des grumes. Actuellement, l'utilisation de la scie passe-partout ne concerne plus que quelques amateurs et certains pays en développement. Des lecteurs pourront donc estimer que le texte et les croquis relatifs à cet outil ont trop d'importance mais c'est l'intégralité de la première édition de cet ouvrage. Le développement de ce sujet a été maintenu parce qu'il correspond à l'enseignement de base de l'affûtage manuel à la lime et que les conseils donnés peuvent s'appliquer à d'autres outils de coupe, tels que les scies égoïnes. Par rapport à la tronçonneuse, la scie passe-partout présente les avantages suivants : un prix d'achat peu élevé et une très longue durée d'utilisation, un entretien beaucoup plus simple et économique, une disponibilité constante (donc pas de pertes de temps occasionnées par des pannes). Par contre, elle exige pour ses utilisateurs des efforts physiques soutenus pour un rendement nettement inférieur à celui des tronçonneuses. • Poignées : il est préférable d'avoir des poignées démontables pour permettre de dégager la scie, malgré les coins qui ont été enfoncés dans le trait. Les poignées peuvent être fixes, démontables ou inversibles afin de pouvoir être placées dans la meilleure position possible au cours du travail. • Denture : les dentures recommandées sont : la denture triangulaire interrompue (isocèle) et la denture à dents rabots. Il existe d'autres dentures, mais, très souvent, leur entretien est difficile. 2.2. CARACTÉRISTIQUES ET AFFUTAGE DES DENTURES 2.2.1. Denture triangulaire isocèle Cette denture est celle qui convient le mieux aux ouvriers forestiers occasionnels, en raison de sa simplicité et de sa facilité d'entretien. La forme correcte des dents est représentée sur la figure 331 . 2.1. CARACTÉRISTIQUES DES SCIES PASSEPARTOUT • Longueur : pour déterminer la longueur de la lame à utiliser, il faut additionner le diamètre des arbres à couper et l'amplitude du mouvement des bras lors du sciage. Figure 3 3 1 • Largeur : une lame ne doit pas être choisie trop large en pensant qu'elle sera plus rigide ou qu'elle durera plus longtemps. Les inconvénients d'une lame large sont : frottement plus important et gêne pour enfoncer les coins dans le trait de scie. Au cours des affûtages, il faut veiller à ne pas déformer la denture : • Épaisseur : une épaisseur convenable donne à la scie une certaine rigidité et permet une conduite plus sûre. Le dos aminci facilite le passage de la lame dans • soit de façon irrégulière : angles et hauteurs de dents variables (fig. 334) ou «Pas» irrégulier (fig. 335). • soit de façon régulière, mais défectueuse comme le montrent les figures 332 et 333. Figure 3 3 0 139 2.2.1.2. Affûtage Les flancs de la dent sont limés alternativement suivant un biseau déterminé, afin d'effectuer une coupe frontale oblique (cf. figure 65, p. 30). Cette opération s'effectue à l'aide d'une lime plate, demidouce, à une taille, bords arrondis ou, à défaut, un tiers-point à une taille. Le biseau sera plus accentué pour les bois tendres. Figure 332 2.2.1.3. Avoyage des dents La technique utilisée pour les scies passe-partout est l'avoyage par torsion. Elle consiste à plier légèrement les dents dans la direction du limage, alternativement d'un côté et de l'autre. Cette opération peut être réalisée à l'aide de la pince à avoyer (fig. 337) mais le tourne-à-gauche (fig. 338) se révèle le meilleur outil. La dent à avoyer est engagée jusqu'à environ la moitié de sa hauteur dans l'une des rainures du tourne-à-gauche. Il faut choisir une rainure légèrement plus large que l'épaisseur de la lame. Si cette rainure est trop juste, la dent se casse facilement. Figure 333 Figure 334 Figure 3 3 7 Figure 335 Figure 3 3 8 2.2.1.1. Égalisation de la hauteur des dents Cette opération consiste à racler la pointe des dents qui dépassent la hauteur de l'ensemble. Une dent trop courte ne participe pas au travail de la denture. Les dents trop hautes, en pénétrant seules dans la masse de bois, éliminent ainsi l'action de leurs voisines et ralentissent le sciage. Cette opération se fait à l'aide d'un égalisateur ou, simplement, avec une lime plate, assez longue (fig. 336). Après avoir recourbé la dent, si l'ouvrier n'est pas assez entraîné, il peut contrôler la voie avec un gabarit (fig. 339 et 340). La voie est fonction de la nature du bois à tronçonner : pour les bois tendres : 4 à 6/1 0 m m ; pour les bois durs : 3 à 4/1 0 mm, Figure 336 140 les bois tendres et des lames avec quatre dents traçantes, entre deux dents rabots, pour les bois durs. 2.2.2.1. Dents traçantes Elles sont avoyées et affûtées en biseau comme la denture triangulaire isocèle. Elles sectionnent les fibres de chaque côté du trait de scie (fig. 342). Figure 3 3 9 Figure 342 2.2.2.2. Dents rabots Elles ne sont pas avoyées et ne sont pas affûtées en biseau comme les dents traçantes. Elles sont impérativement plus courtes que les dents traçantes. Le raccourcissement varie entre 3 et 8 / 1 0 mm, suivant la dureté du bois. Les dents rabots enlèvent le copeau en effectuant une coupe frontale droite (fig. 343). Figure 3 4 0 2.2.2. Denture à « dents rabots » (fig. 341 ). Elle a un rendement supérieur à la denture triangulaire isocèle, à condition de respecter impérativement les règles lors de l'entretien et de l'affûtage. Ces opérations sont assez délicates à réaliser. Cette denture comprend les dents « traçantes » et les dents « rabots ». Il est conseillé d'utiliser des lames avec deux dents traçantes, entre deux dents rabots, pour Figure 3 4 1 Figure 3 4 3 141 Le raccourcissement des dents rabots se contrôle à l'aide d'un gabarit spécial (fig. 344) ; pour les bois tendres : de 5 à 8/1 0 mm et pour les bois durs : de 3 à 5/1 Omm. Figure 3 4 6 Figure 3 4 4 Si les dents rabots sont trop courtes, elles ne coupent pas de copeau ; leur présence devient inutile. La lame coupe tout de même le bois avec le même principe que la denture triangulaire mais avec moins d'efficacité. Par contre, si les dents rabots sont plus longues que les traçantes, elles arrachent le bois avant l'action de ces dernières. À ce moment, il est impossible d'utiliser la lame. Les deux côtés de la dent rabot doivent toujours rester parallèles (fig. 345). 3. LES LAMES POUR LE SCIAGE DE LONG MANUEL Le sciage de long manuel ne se pratique plus depuis quelques décennies dans les pays industrialisés mais il est, et sera, encore utilisé pendant plusieurs années dans certaines régions isolées de pays en développement. Les lames fixées et tendues dans un cadre de bois ne semblent plus utilisées. Les lames sans cadre que l'on fabrique encore pour le sciage manuel, sont semblables aux scies alternatives verticales mais leurs deux bords ne sont pas parallèles. Elles sont plus étroites en bas (fig. 347), afin de les alléger tout en leur conservant une certaine rigidité. Comme les scies passe-partout, leur emploi nécessite deux hommes. Elles sont munies de poignées démontables à chaque extrémité. Elles fonctionnent en position verticale et ne coupent le bois qu'à la descente. La longueur des lames est, généralement, comprise entre 1,60 et 2,20 m mais elle peut atteindre 2,40 m. L'épaisseur augmente proportionnellement avec la longueur et elle se situe entre 1,8 et 2,5 mm. Figure 3 4 5 Lorsque le passe-partout est affûté et avoyé, on donne un léger coup de marteau sur la pointe de la dent rabot. Cette opération a pour but de donner du morfil à la dent, afin de faire rouler le copeau (fig. 346). À ce sujet, on peut signaler l'analogie entre le retournement d'arête, encore pratiqué actuellement sur les fers de toupie (menuiserie), et le morfilage au marteau sur les dents rabots. Le but est le même, seul le mode opératoire est différent. La denture est de type à crochet ou couchée. Le pas est compris entre 20 et 30 mm. La valeur optimale des angles de coupe semble être : • angle d'attaque : 15° • angle de dépouille : 30° • angle de bec : 45° 142 L'affûtage peut se faire entièrement à la lime (plate, demi-douce, bords arrondis, 250 x 25 mm) en maintenant la forme de denture couchée. La coupe frontale est droite ou très légèrement oblique (cf. fig. 64 et 65, p. 30). Il est possible aussi de n'affûter que le dessus de la dent à la lime et de recreuser le fond des dents de temps en temps à l'aide d'un touret à meule (fig. 348). Dans ce cas, lorsque la dent vient d'être creusée, elle prend le profil à crochet pour devenir progressivement couchée par les affûtages successifs à la lime. L'efficacité de la lame au travail dépend beaucoup d'une bonne égalisation de la hauteur des dents (cf. § 2.2.1 .1., p. 139). L'avoyage se fait par torsion (cf. § 2.2.1 .3., p. 139). Figure 3 4 8 Figure 3 4 7 Chapitre IX ENTRETIEN ET AFFÛTAGE DES LAMES DE SCIES 1. LES LAMES DE SCIES À CHAÎNE Pour les caractéristiques des deux grandes catégories de chaînes utilisées, cf. p. 40. Par rapport aux autres types de scies, celles à chaîne comprennent des éléments qui s'usent assez rapidement. Ce sont : la chaîne, le guide-chaîne, le pignon d'entraînement et, parfois, le pignon de renvoi. Le mauvais état de l'un d'entre eux provoque inévitablement la dégradation prématurée des autres. C'est pour cette raison que l'entretien des lames de scies à chaîne comprend, également, l'entretien des guide-chaînes et le contrôle du niveau d'usure des pignons. Pour une utilisation normale d'une tronçonneuse à un homme, on estime que l'usure d'un guide-chaîne doit correspondre à l'usure de deux pignons d'entraînement et de quatre chaînes. 1.1. AFFÛTAGE DROITES DES CHAÎNES À DENTS Il est très difficile d'affûter correctement ces chaînes à la lime. Il est préférable d'affûter avec une machine spéciale, équipée d'une meule artificielle. La chaîne est placée sur un support à galet mobile (fig. 349) pouvant pivoter autour d'un axe vertical, permettant ainsi le choix de l'angle de biseau d'attaque. Ces angles sont, généralement, repérés sur la machine. L'affûtage ne doit se faire que sur la face d'attaque ou devant de la dent et jamais sur le dos ou dessus. L'angle d'attaque est nul ou presque (environ 5°) pour éviter l'aspiration de la chaîne par le bois qui risquerait de faire sortir la chaîne du guide. Il faut toujours conserver le même angle de biseau d'attaque (cf. fig. 99, p. 41). L'opérateur effectue son affûtage par de brefs contacts meule-dent, afin d'éviter réchauffement et le bleuissement du métal. 1.2. AFFÛTAGE GOUGES DES CHAÎNES À DENTS L'affûtage de ces chaînes se fait comme pour les dents droites, sur la face d'attaque uniquement. Les angles de coupe sont au nombre de deux : • angle de bec : environ 60°; • angle de biseau d'attaque : généralement 35° (fig. 350) mais, parfois, 30° pour certains modèles de chaînes (dans ce cas, l'angle optimal est indiqué par le constructeur). Figure 3 5 0 1.2.1. Affûtage à la lime ronde (lime cylindrique spéciale) Figure 3 4 9 Ce mode d'affûtage est souvent pratiqué sur les lieux d'abattage et de tronçonnage mais il demande, de la part de l'ouvrier, une bonne dextérité. L'angle de bec varie suivant la hauteur de la lime par rapport à la dent (fig. 351). Le diamètre de la lime doit être adapté à la taille de la gouge. L'affûtage à la lime présente aussi l'inconvénient que celle-ci s'use assez rapidement. 1"44 Figure 3 5 1 1.2.2. Affûtage à l a lime fixée sur un appareil manuel (fig. 352) Pour un opérateur manquant d'adresse, cet appareil permet d'affûter avec plus de précision qu'à la lime nue. Il peut s'utiliser en forêt et il se fixe sur le guidechaîne de la machine. Lorsqu'il est réglé correctement, il permet d'affûter toutes les. gouges de façon identique. 1.2.3. Affûtage avec une affûteuse électrique à meule (fig. 353) C'est l'affûtage le plus précis et le plus rapide, mais il ne peut se pratiquer qu'à l'atelier. Il faut, toutefois, prendre soin de bien positionner chaque dent avant d'affûter. La butée doit toujours être réglée derrière la gouge que l'on affûte. Il faut régler la machine de façon que la meule n'enlève que le minimum de métal, et cela pour deux raisons : d'une part, une dent gouge n'offre pas une grande réserve de matière pour les réaffûtages et, d'autre part, il faut éviter d'échauffer excessivement le métal. Pour ce dernier point, il est conseillé d'affûter une dent par au moins trois ou quatre petites impulsions rapides de la meule. Remarque : un passage périodique à l'affûteuse électrique à meule pour les chaînes affûtées régulièrement à la lime nue est recommandé. Cette opération permet de redonner une similitude à toutes les gouges. Figure 3 5 3 Figure 3 5 2 145 1.2.4. Contrôle du limiteur d'épaisseur d e copeau ou guide d e profondeur • Trop bas : la dent mord trop profondément, le moteur peine, la chaîne vibre et peut se caler dans le bois. Comme son nom l'indique, il limite l'épaisseur du copeau que la gouge enlève (fig. 354). Après plusieurs affûtages de la gouge, il est indispensable de contrôler la hauteur du limiteur d'épaisseur de copeau à l'aide d'une jauge spéciale. Pour cette opération, la base des maillons doit reposer sur une partie rectiligne (le guide-chaîne, les mâchoires d'un étau d'ajusteur ou la barre de guidage de l'affûteuse), la jauge doit reposer sur au moins deux gouges (fig, 355). Figure 3 5 6 1.3. REPARATION DES CHAINES Figure 3 5 4 Elle consiste à remplacer les maillons d'une chaîne brisée ou à raccourcir une chaîne devenue trop longue par l'usure. L'opérateur doit veiller à n'utiliser que des rivets et des maillons correspondant aux caractéristiques de la chaîne et faire attention au sens des maillons. Il faut d'abord dériveter la chaîne sur une enclume appropriée, à l'aide d'un chasse-rivet sous le choc d'un marteau ou d'une dériveteuse. Après avoir supprimé ou remplacé les maillons défectueux, il faut procéder au rivetage des rivets neufs, à l'aide d'un marteau à river et d'une bouterolle ou, de préférence, avec une riveteuse qui exécute toutes les opérations (fig. 357). Figure 3 5 5 Lorsque le limiteur dépasse le dessus de la jauge, celle-ci est retirée avant d'effectuer le limage nécessaire. Quand cet ajustage est exécuté manuellement, il faut refaire l'arrondi de la partie avant du limiteur pour qu'il conserve sa forme initiale. Cette opération peut se faire également sur une affûteuse à chaînes électrique. Il suffit de monter une meule plus épaisse et à profil spécial (fig. 356). Ensuite, il faut contrôler si ce profil correspond bien à la forme du calibre. Il est nécessaire de retailler la meule de temps en temps. Après les réglages d'angles sur les différents cadrans, du poussoir et de la butée de profondeur, le meulage est rigoureusement identique sur tous les limiteurs. Conséquences d'un limiteur de copeau mal réglé : • Trop haut : la dent ne mord pas suffisamment. Il en résulte une diminution de rendement et une usure excessive de la base des maillons, ainsi que du guide, à cause de la pression exagérée sur la scie pour pallier cette insuffisance de rendement. Figure 3 5 7 146 Il est recommandé de : • Riveter sans jeu, ni dureté (Croquis de rivetage normal : figure 358). • Éviter d'aplatir excessivement les rivets (fig. 359). • Meuler les gouges neuves ou dents droites pour qu'elles deviennent identiques aux gouges usées. • Avec galet ou pignon de renvoi. Dans ce cas, l'embout est moins large que celui d'un guide plein. Ce système diminue le frottement, en particulier pour les coupes d'incision exécutées surtout avec le bout du guide-chaîne. Il permet aussi d'augmenter un peu la tension de la chaîne par rapport au guide plein, ce qui favorise la coupe avec le dessus du guide-chaîne, quand cela s'impose. La figure 361 représente un guide avec pignon de renvoi mais il existe différents modèles dont l'embout est plus ou moins robuste. Certains galets ou pignons de renvoi nécessitent un graissage périodique à l'aide d'une pompe. Figure 3 5 8 Figure 3 5 9 Remarque : la chaîne doit être correctement tendue sur la machine avant la mise en marche. Pour cela, il faut que la chaîne tirée à la main circule aisément sur le guide-chaîne. Pour éviter une usure prématurée des maillons-guides et du guide-chaîne, il faut vérifier fréquemment que le système de graissage de la chaîne (manuel ou automatique) fonctionne correctement pendant le travail de la machine. Il arrive parfois qu'une chaîne soit hors d'usage par allongement avant que les affûtages n'aient réduit les gouges au minimum. Cela provient des échauffements et des efforts excessifs de la chaîne qui peuvent avoir plusieurs causes : Figure 3 6 1 Le fond de la gorge du guide doit être nettoyé régulièrement à l'aide d'une lame d'acier ou d'une curette spéciale. L'endroit où pénètre la chaîne, à la sortie du pignon d'entraînement, doit être évasé (fig. 362) afin de faciliter la pénétration des maillonsguides dans la rainure. Si certains guides neufs ne sont pas livrés évasés, il y a lieu de vérifier et d'y remédier le cas échéant. • chaîne trop tendue, • système de graissage de la chaîne défectueux, • travail prolongé avec une chaîne désaffûtée, • mauvais guidage de la machine en cours de travail. 1.4. ENTRETIEN DES GUIDE-CHAÎNES Le guide-chaîne est en acier fortement allié, trempé et rectifié. Il peut être monobloc ou en trois parties. L'embout actif peut être : • Plein (fig. 360) et renforcé, généralement, par un cordon de stellite. Figure 3 6 2 Après un certain temps d'utilisation, les rainures des guides peuvent être déformées : • Par usure accentuée d'une des deux rives (fig. 363) ; on peut remédier à ce défaut par meulage. • Par évasement de la rainure (fig. 364). Pour y remédier, il faut placer une cale dans la rainure et effectuer un martelage (fig. 365). Figure 3 6 0 • Par usure importante et identique d'où diminution de profondeur de faut pas oublier le retournement guide sur la machine, afin d'user des deux rives, la rainure. Il ne périodique du les deux côtés 147 simultanément. Quand la profondeur de la rainure est devenue insuffisante, c'est-à-dire lorsque le talon d'entraînement des maillons-guides risque de porter au fond, il faut remplacer le guide. Cette solution est préférable à celle de prolonger la vie du guide en diminuant la hauteur des talons des maillons. 2. LES LAMES DE SCIES ALTERNATIVES Pour les caractéristiques de ces lames et leurs conditions de travail, cf. p. 46. 2.1. ENTRETIEN DU CORPS DE LA LAME Avant de commencer tout travail d'entretien sur une lame, il convient de la nettoyer correctement à l'aide : • D'un chiffon si les sciures ou déchets ne sont pas adhérents. Figure 3 6 3 Figure 3 6 4 • D'une brosse métallique ou d'un grattoir (morceau de vieille lame) si l'encrassement est tenace mais ce travail est assez long à réaliser. Il existe des produits liquides à base de solvants très efficaces pour nettoyer les dépôts occasionnés par la résine ou les tanins. Ces liquides s'emploient, purs ou additionnés d'eau, à l'aide d'un pinceau. Quelques minutes d'attente suffisent pour que l'encrassement se ramolisse et se décolle. • De toile abrasive s'il s'est produit une légère oxydation. La lame étant propre, il est recommandé d'enduire légèrement ses deux faces avec un mélange de gasoil et d'huile. Le suif n'est plus conseillé à cause des poussières ou déchets qui viennent se coller par la suite. L'entretien du corps de la lame comprend quatre opérations : le dressage, le tensionnage, le planage et le dégauchissage. Toutes ces opérations se font sur un genre d'établi spécialement équipé et appelé « banc de planage » utilisé également pour l'entretien des lames ruban (cf. § 3.2.1 ., p. 159). Figure 3 6 5 1.5. USURE DU PIGNON D'ENTRAINEMENT Il est important de contrôler de temps en temps l'état du pignon d'entraînement, surtout au montage d'une chaîne neuve. La figure 366 représente un pignon à l'état neuf, tandis que la figure 367 montre un pignon très déformé par le passage des maillonsguides. Un tel défaut détériore la chaîne et peut même provoquer sa rupture, La réparation d'un pignon usé n'est pas possible ; il faut donc nécessairement le remplacer. 2.1.1. Dressage Il consiste à redonner une forme rectiligne au dos de la lame. En effet, la fatigue du métal imposée par les efforts de coupe provoque à la longue un allongement des lames côtés denture et le dos se creuse. Il est donc nécessaire d'allonger également le côté dos de la lame pour la rendre droite (fig. 368). La rectitude de la lame (celle-ci étant posée sur le banc de planage) se contrôle à l'aide d'une règle métallique de 1,50 m de longueur. On procède à cette opération par un certain nombre de passes avec l'appareil à tendre (cf. p. 162, le dressage des lames ruban). 2.1.2. Tensionnage Figure 3 6 6 Figure 3 6 7 Il a pour but d'allonger la partie centrale d'une lame pour que les deux rives soient fortement tendues au montage sur la machine, ce qui assure la stabilité de la lame au travail. Cette opération se fait également par un certain nombre de passes avec le tendeur (fig. 369). Pour le contrôle du tensionnage, cf. p. 162, à propos des lames ruban. 148 Figure 3 6 9 2.1.3. Planage Il fait disparaître les bosses provoquées par l'allongement localisé d'une des faces de la lame de scie. Pour cela, on martèle le métal de la surface bombée. Pour éviter le frottement de la lame dans le trait de scie, la hauteur des bosses doit être inférieure à la voie de la denture. Pour détecter les bosses, il faut poser la lame sur le marbre de vérification et, à l'aide d'un réglet, opérer en deux temps : • Dans le sens longitudinal de la lame (fig. 370) : on fait glisser lentement le réglet posé en travers de la lame en l'inclinant légèrement vers soi afin de ne mettre qu'une arête en contact avec la lame. À ce moment, il est possible de trouver les bosses que l'affûteur (s'il n'est pas très entraîné) peut repérer avec une marque faite à la craie. Les bosses ne peuvent être facilement repérées que s'il existe une source lumineuse (naturelle ou artificielle), venant de derrière le réglet. Figure 3 7 1 Le marteau qui sert à enlever les bosses s'appelle le «marteau anglais» (fig. 372), avec une panne en long et une panne en travers. La panne du marteau, en frappant le métal, doit toujours être perpendiculaire au sens du réglet, lors de la détection des bosses. Avec un tas à planer en bois, les coups de marteau seront donnés plus fort. Plus la lame est épaisse, plus les coups seront donnés fort. Dans le cas d'une lame mince et d'un tas en acier, il faut laisser tomber le marteau de son propre poids, sans lui donner d'impulsion. Figure 3 7 2 Figure 3 7 0 • Dans le sens transversal (fig. 371 ) : on déplace cette fois le réglet placé en long d'un bord à l'autre de la lame. 2.1.4. Dégauchissage Il peut arriver qu'une lame devienne gauche (fig. 373). Ce défaut se rectifie avec la panne du marteau anglais que l'on incline vers la droite ou vers la gauche, suivant le sens de déformation de la lame (fig. 374). 149 Pour marteler la lame, il faut d'abord repérer à la craie les sens d'orientation de la panne. La lame étant posée sur le banc de planage, elle ne repose pas sur toute sa face. Certaines parties relèvent et servent à déterminer le sens des coups de marteau (fig. 374). Il est nécessaire de marteler la lame sur les deux faces. L'orientation de la panne du marteau, pour la seconde face, sera perpendiculaire à l'orientation de la première (fig. 375). 2.2 TYPES DE DENTURES ET AFFÛTAGE 2.2.1. Pour les lames d e scies horizontales (aménage continu) • Denture couchée ou à gencives : elle est orientée dans les deux directions, par groupes de 3 ou 4 dents. Chaque groupe de dents peut être séparé par une dent isocèle pour réduire le talonnement dangereux des dents, lors de la marche inversée de la lame dans les bois durs (fig. 376). Pour les bois tendres, il est préférable de supprimer la dent isocèle entre les groupes de dents face à face (fig. 377). L'angle d'attaque est faible ou nul, car l'angle de dépouille est important (minimum 30°) à cause du frottement de l'arête tranchante pendant la marche arrière de la dent. Figure 3 7 3 L'avoyage de cette denture se fait par torsion (cf. p. 139). L'affûtage de cette denture se fait à la lime mais il est possible de tailler le creux de la dent sur un touret à meule artificielle. La pointe de la dent est ensuite affûtée à la lime. Figure 3 7 4 Figure 3 7 5 150 Figure 3 7 6 Figure 3 7 7 2.2.2. Pour les lames verticales ou multiples Les dents sont orientées dans une seule direction et on utilise : • Denture couchée : c'est la plus répandue à cause de son angle de dépouille élevé. En effet, pour toutes les machines dont le support-lame n'est pas oscillant, l'angle de dépouille minimal est de 20° si l'aménage est très lent et de 25° si l'aménage est relativement rapide. • Denture à crochet ou perroquet : cette denture n'est conseillée que pour les machines à supportlame oscillant (cf. p. 49) qui permettent de donner aux dents un angle de dépouille faible et un angle d'attaque important. Pour ces deux types de dentures, la voie peut s'obtenir : — Par torsion : cette technique, décrite p. 139 et 172, est surtout réservée aux dentures couchées pour les châssis non oscillants. Les avantages et les inconvénients de l'avoyage par torsion sont donnés p. 172. — Par écrasement : ce type de voie est conseillé pour les dentures à crochet ou perroquet des châssis oscillants (cf. détails d'exécution, p. 173). Les lames avoyées par écrasement ont une tenue meilleure et plus régulière que les lames avoyées par torsion. Remarque : pour augmenter la durée de coupe des lames de scies alternatives multilames, en particulier pour le sciage des bois siliceux, la trempe de l'arête tranchante ou, de préférence, le stellitage, sont des opérations qui se pratiquent (cf. les explications de ces techniques au § 3.5. : Augmentation de la durée de coupe, p. 181). L'affûtage de ces dentures se fait à l'affûteuse automatique. Les caractéristiques et l'utilisation de l'affûteuse sont données p. 168 et suivantes. Dans le cas des lames de scies alternatives, celles-ci sont fixées sur un chariot spécial et le poussoir peut agir sur une crémaillère au lieu d'agir sur la dent (fig. 378). Le pas de la crémaillère doit être rigoureusement adapté à celui de la denture. Figure 3 7 8 3. LES LAMES DE SCIES A RUBAN L'équilibre dynamique de ces lames, leurs caractéristiques et leurs conditions de travail sont donnés p. 62 à 65. 3.1. LIAISON EN BOUT DES LAMES Elle a pour but de réunir, bout à bout, les extrémités d'une lame neuve ou d'une lame cassée. Quatre techniques sont en usage : 3.1.1. Brasage À l'origine des scies à ruban, et pendant plusieurs décennies, le brasage était la seule méthode de liaison en bout des lames. Elle est maintenant progressivement remplacée par d'autres techniques plus avantageuses ; cependant un certain nombre de scieries, principalement les petites, utilisent encore cette méthode qui, lorsqu'elle est correctement pratiquée, donne satisfaction. 151 Pour réaliser une brasure, il faut d'abord déterminer sa position par rapport à la dent. Comme la brasure est un point faible et qu'une lame se casse toujours dans sa plus petite section, il est préférable de faire les biseaux dans une section moyenne (fig. 379). biseaux est proportionnelle à l'épaisseur de la lame. Elle est obtenue en multipliant l'épaisseur de la lame par dix. 3.1.1.1. Traçage des biseaux L'exemple ci-dessous est donné pour une lame où une crique s'est produite au creux d'une dent. L'épaisseur est de 14/1 0 mm, le « pas » de 50 mm. Sur l'une des faces de la lame, il faut tracer, soit en avant de la crique (fig. 383), soit en arrière suivant l'orientation des biseaux, une ligne A - B perpendiculaire au dos et passant par la pointe de la dent. Le contour C-D-F-E représente la surface du biseau. Ensuite, il faut retourner la lame (fig. 384) pour faire le même tracé : G - H - l - J mais cette fois, audessus de la crique. La lame sera ensuite coupée suivant les lignes E-F et l-J. Figure 3 7 9 L'orientation des biseaux est fixée par le sens de rotation des poulies de la machine. C'est le pied du biseau qui doit prendre contact le premier avec la jante (fig. 380) et non l'extrémité mince qui risquerait d'être retroussée (fig. 381). Les biseaux doivent être tracés à l'aide d'une équerre à chapeau précise et d'une pointe à tracer (fig. 382). La largeur des Figure 383 Figure 3 8 1 Figure 3 8 0 Figure 3 8 2 Figure 384 152 Remarque : Cette opération ne va raccourcir la lame que d'une dent. Pour l'exemple cité ci-dessus, les biseaux sont situés à égale distance entre deux pointes de dents mais, dans certains cas, les biseaux peuvent se rapprocher de l'une ou de l'autre arête tranchante. Il faut seulement mesurer avec plus d'attention afin que le pas soit le même que pour le reste de la denture. être métallique ou en bois. Ce dispositif est serré dans un étau. Cette méthode exige de savoir limer correctement à traits croisés. En additionnant la largeur du biseau (14 mm) et les deux intervalles de 18 mm, on obtient le « pas » de 50 mm mais il est possible de réduire ces deux intervalles de 0,5 mm chacun, à cause du léger décalage (1 mm) dans la superposition des biseaux, lors du brasage (fig. 392, p. 153). Les deux bouts de la lame sont coupés à l'aide d'une cisaille en bon état, afin d'avoir une coupe nette et bien perpendiculaire au dos de la lame. Une rectification de l'extrémité peut se faire à la lime douce, tenue en biais. 3.1.1.2. Exécution des biseaux C'est une opération qui réclame une grande précision pour que la solidité de la lame de scie ne soit pas compromise. Chaque extrémité de la lame doit être d'abord bien plane, ne pas avoir de voie et être propre sur une longueur d'au moins 30 cm. Les biseaux peuvent être faits avec une biseauteuse ou une lime. • À la biseauteuse (fig. 385) Cette machine comporte une meule boisseau droit et permet d'exécuter un travail précis et rapide. La lame est fixée dans un étau qu'on peut incliner plus ou moins. Elle doit être bien en contact avec la table pour permettre un travail précis et pour empêcher l'acier de bleuir. Pour cette dernière raison, il faut également faire des passes légères avec la meule. Figure 3 8 6 Les biseaux doivent être bien plans (fig. 387), plutôt légèrement creux (fig. 388) que bombés (fig. 389). Il faut éviter tout apport de graisse qui empêcherait la brasure de prendre, donc ne jamais passer les doigts sur les biseaux. Lorsque le biseau est terminé, il faut l'envelopper d'un papier. Figure 3 8 7 Figure 3 8 8 Figure 3 8 9 3.1.1.3. Préparation des fers à braser Figure 3 8 5 • À la lime Les biseaux s'exécutent à l'aide d'une lime plate, demi-douce, deux tailles, longueur 250 ou 300 mm. Pour effectuer ce travail, il faut fixer la lame à un dispositif spécial (plaque à limer, fig. 386) qui peut Deux fers sont nécessaires pour faire une brasure (fig. 390). Ces fers doivent être bien plans sur leurs deux faces parallèles. Leur surface doit être polie pour empêcher la brasure d'y adhérer. Les fers doivent posséder des arêtes arrondies pour éviter de poinçonner la lame, lors du serrage. Il faut des manches assez longs (50 cm) pour éviter que l'ouvrier ne soit brûlé aux mains. Jusqu'à une certaine époque, la nature des fers à braser était uniquement de l'acier doux. Chaque paire de ces fers peut exécuter plusieurs brasages ; toutefois, il faut les vérifier souvent car ils se déforment et une rectification s'impose soit à la meule, soit à la 153 lime. Maintenant, il est vivement conseillé d'utiliser des fers en acier inoxydable qui, naturellement, coûtent plus cher mais donnent un meilleur résultat : ils s'élèvent plus facilement et plus uniformément en température. Ils se calaminent et se déforment moins. Ils ont, aussi, tendance à moins coller avec la brasure. Les biseaux qui se superposent doivent être bien au milieu de l'encoche recevant le fer inférieur. Même avec des biseaux corrects, il est nécessaire de réduire, d'environ 1 mm, la superposition des biseaux (fig. 392)! afin d'obtenir une brasure de la même épaisseur que la lame. Il faut contrôler l'alignement du dos de la lame, à l'aide d'une règle assez longue. Figure 3 9 2 À l'aide d'une spatule, on enduit les deux biseaux d'une mince couche de borax, délayé dans de l'eau distillée de préférence (le calcaire gêne le collage de la brasure). Il faut une petite quantité d'eau, afin d^obtenir une pâte épaisse. L'emploi d'un pinceau n'est pas recommandé, car ce dernier peut perdre ses poils ou apporter des poussières. Il est possible de remplacer le borax par un bâton décapant, qui fond lorsqu'on l'applique sur la lame de scie chauffée. Figure 3 9 0 3.1.1.4. Brasage proprement dit Les deux extrémités de la lame sont fixées dans la presse à braser. Cette dernière doit être robuste, suffisamment longue pour aligner correctement la lame et munie de quatre patins de serrage (fig. 391 ). La lame est toujours centrée sur l'axe longitudinal de la presse, afin que le serrage ultérieur des fers à braser soit bien réparti sur toute la longueur des biseaux. Figure 3 9 1 Pour coller les biseaux, on emploie de la brasure d'argent (épaisseur 1/10). C'est du laiton argenté. Il faut couper un morceau d'une longueur supérieure d'environ 5 mm à la largeur de la lame. La largeur de la brasure doit être légèrement supérieure à la largeur des biseaux (d'environ 2 mm). Le morceau de brasure est ensuite nettoyé entre deux morceaux de toile abrasive, très fine. Après cette opération, il faut éviter de toucher les faces de la brasure avec les doigts. Ensuite, on place la brasure entre les biseaux, en la laissant dépasser plus en dessous qu'au-dessus car, en fondant, la brasure a tendance à remonter. Pendant qu'on exécute ces préparatifs, les fers peuvent déjà chauffer dans la forge au charbon ou dans un four à gaz propane. Il est préférable de chauffer lentement pour que la température soit uniforme dans toute la masse des fers. Quand l'un des fers est au rouge sombre, on peut le présenter, de part et d'autre sur la brasure pour faire évaporer l'eau qui a servi à délayer le borax. Lorsque les deux fers sont au rouge cerise clair (800°C), il faut les racler pour les débarrasser de la calamine. Le moyen le plus pratique et de gratter les fers sur une raclette, fixée horizontalement sur la forge elle-même. Cette opération doit se faire rapidement pour éviter une baisse de température; deux ouvriers sont donc nécessaires pour s'occuper chacun d'un fer. On place immédiatement le fer du dessous en ayant soin de pousser le coin de réglage pour que le dessus du fer soit légèrement au-dessus du plan de la table (fig. 393). Si le fer reste audessous de la table (fig. 394), il se produit un contrecoude qu'il est très difficile d'enlever après le brasage. 154 3.1.1.5. Les électro-braseurs Ce sont des presses à braser où la température nécessaire pour fondre la brasure est fournie par le passage d'un courant à basse tension. Ces appareils ont été conçus au début pour les lames étroites mais leur capacité a été peu à peu augmentée jusqu'aux lames de 250 mm de largeur. L'électro-braseur permet de simplifier et de réaliser plus rapidement l'opération de brasage. En effet, il n'y a plus besoin de forge ou de four à gaz et, surtout, de fers à braser dont l'entretien est, souvent, astreignant, en particulier lorsqu'il s'agit de fers en acier ordinaire. Le contact électrique est coupé lorsque la brasure est portée au rouge-clair. Figure 3 9 3 Figure 3 9 4 Les opérations suivantes : pose du fer supérieur et rabattage du dispositif de serrage s'enchaînent rapidement. À l'aide du levier ou volant, il faut serrer immédiatement, d'une façon continue et progressive mais sans excès. Ensuite, sans attendre, on desserre deux patins de fixation de la lame (un de chaque côté des fers) pour laisser la dilatation se faire librement. Si les biseaux ne sont pas corrects, ou si il y a un excès de brasure (brasure trop large par rapport aux biseaux), les fers risquent de coller fortement avec la lame. Pour éviter cet inconvénient, il est bon de décoller les fers dès qu'ils deviennent rouge sombre. Pour cela, il faut resserrer rapidement les patins et desserrer un peu la presse, de façon qu'elle permette de pousser ou de tirer les fers d'environ 1 cm. Il faut tout de suite enchaîner la manœuvre inverse : resserrer la presse et desserrer deux patins. Il est nécessaire, pour terminer l'opération, d'effectuer un « revenu » ou « recuit » : réchauffage de l'acier trempé suivi d'un refroidissement lent pour diminuer sa fragilité car l'acier des lames de scies est autotrempant et devient cassant. Ce traitement thermique est indispensable pour redonner à l'acier une malléabilité normale. Le revenu s'obtient en faisant revenir à plusieurs reprises la brasure au brun ou rouge sombre. Certains électro-braseurs permettent d'effectuer le « revenu » automatiquement (avec l'utilisation d'une presse à braser, le revenu s'opère sans intervention spéciale par le simple refroidissement des fers). Avec la disparition progressive du brasage pour les lames ruban de scierie, la fabrication des électrobraseurs de moyenne et grosse capacité est réduite mais il existe toujours des appareils en service. 3.1.1.6. Tensionnage et finition de la brasure L'opération de brasage étant terminée, et la lame refroidie, il faut nettoyer sommairement la brasure et on peut constater que cette dernière n'est pas rigide. Il est facile de lui imprimer un mouvement de torsion dans les deux sens. Ceci provient de ce que la lame s'est allongée sur les deux bords (partie hachurée, fig. 396). Lorsque les fers sont noirs (10 min. environ), il faut rebloquer les patins et desserrer les fers. Si ces derniers restent collés avec la brasure, on parvient à les décoller en donnant des coups de marteau sur les faces latérales, dans le sens des biseaux (fig. 395). Figure 3 9 6 Figure 3 9 5 155 On rend à la lame sa rigidité normale en allongeant la partie centrale. Cette opération peut se faire à l'aide du tendeur mais, souvent, une brasure présente une légère variation d'épaisseur par rapport à la lame. Il est donc préférable de se servir du marteau à tendre (fig. 397) qui possède deux têtes bombées, à section carrée. La lame est posée sur le tas à tendre (bloc d'acier dont le dessus est bombé). trop faible, la résistance de la lame, dans cette région déjà critique, est encore diminuée. Il faut, également, limer le dos en arrondissant légèrement les angles. Pour terminer, il ne reste plus qu'à polir la brasure toujours dans le sens de la longueur de la lame, avec de la toile abrasive fine. D'autre part, comme une lame perd son élasticité dans la région de la brasure, il est donc nécessaire de prendre des précautions pour la manipulation ou le stockage des lames, afin d'éviter de plier trop fortement la brasure. 3.1.2. Soudage oxyacétylénique Figure 3 9 7 Après le traçage à la craie d'un losange, comme l'indique le croquis (fig. 396), les coups de marteau seront donnés avec assez de force à l'intérieur du losange, approximativement comme les cercles du croquis. Ensuite, il faut faire la même opération sur l'autre face de la lame. L'opération suivante consiste à mettre la lame sur le banc de planage et à planer la brasure sur les deux faces, à l'aide du marteau «anglais» et d'un réglet. Il ne reste plus qu'à fixer la lame sur un «champignon » (fig. 398). Ce dispositif, qui permet de limer aisément la brasure, peut se fixer dans un étau mais il est préférable de le placer sur le banc de planage, à cause de la présence du support-lame à rouleaux supérieur et inférieur. Il faut limer la brasure dans le sens de la lame. Les traits de lime en travers pourraient être l'amorce de criques. Cette technique comprend, non seulement la soudure en bout des lames mais également la réparation des dents cassées ou des criques. C'est une méthode rapide et peu coûteuse qui donne entièrement satisfaction lorsqu'une résistance à la rupture de 900 MPa 2 (ancienne mesure 90 kg/mm ) est atteinte. Elle remplace avantageusement le brasage, surtout pour les lames larges et épaisses. Autrefois, pour réparer les dents cassées ou les petites criques, on réduisait la lame de longueur ou de largeur. Parfois, on poinçonnait l'extrémité d'une crique pour la stopper momentanément. Les lames, réparées par soudage oxyacétylénique, conservent intégralement leur longueur et leur largeur. De plus en plus, les affûteurs apprennent à se servir du chalumeau oxyacétylénique, grâce également au développement de la technique du stellitage qui se fait aussi à l'aide de cet appareil. 3.1.2.1. Matériel nécessaire • Un poste de soudure comprenant une bouteille d'oxygène et une bouteille d'acétylène, un chalumeau léger avec des buses dont le débit varie de 100 à 200 l/h. • Un appareil pour fixer la lame (fig. 399) : cet appareil peut être tout simplement une presse à braser classique. Dans l'encoche, entre les deux tables, on adapte une enclume pour le forgeage. Celle-ci est mobile en hauteur, grâce à un dispositif à pédale qui positionne l'enclume environ 1 mm au-dessous des tables pour le soudage et 1,5 mm au dessus pour le forgeage. Deux plaques de cuivre, assez épaisses et placées de chaque côté de la soudure à effectuer, limitent les effets de la chaleur. • Un marteau de 500 à 700 g environ, avec une tête légèrement bombée. Figure 3 9 8 Une brasure bien faite doit être de la même épaisseur que la lame. Si elle est trop forte, elle frotte dans les guide-lames et produit un choc. Si elle est • Le métal d'apport (lamelles d'environ 2 mm de large) qui est pris dans des lames hors d'usage à l'aide d'une cisaille. • Des lunettes noires spéciales pour protéger les yeux de la lumière aveuglante du chalumeau. 156 Figure 3 9 9 3.1.2.2. Mode opératoire • Aligner les extrémités de la lame et les fixer bout à bout dans l'appareil, avec un jeu légèrement inférieur à l'épaisseur de la lame. cas, il est nécessaire de les refaire en ayant soin de dépasser les bords de la lame, afin d'éviter les fissures. • Régler la pression d'acétylène à 300 g et celle de l'oxygène à 1,5 kg environ. • Allumer le chalumeau, en dosant le mélange oxygène acétylène pour obtenir une flamme douce, comme pour une soudure normale (fig. 400). Il est indispensable d'utiliser les lunettes noires pour régler correctement la flamme. Figure 4 0 0 Figure 4 0 1 Avant de commencer la soudure, il est nécessaire d'effectuer un préchauffage de l'enclume et du marteau pour éviter un refroidissement brutal pendant le forgeage. Si on procède au soudage sur une enclume fixe, le préchauffage de celle-ci doit être nettement plus intense que pour le soudage sur une enclume mobile. Le soudage sur enclume fixe permet d'éviter les surépaisseurs de métal au-dessous de la lame et limite également la formation de calamine qui, lors du forgeage, a tendance à déformer la surface du cordon de soudure. • Tenir le chalumeau d'une main et le métal d'apport de l'autre, avec une inclinaison opposée de 45° environ (fig. 401). • Effectuer la soudure en déposant le minimum de métal sur une longueur d'environ 1 cm. Les points de soudure s'exécutent dans l'ordre indiqué sur la figure 402 et ils se chevauchent pour éviter les fissures. Les premiers points (1, 2 et 3) se font au centre de la lame. Ensuite, il est parfois utile d'en réaliser un sur chaque bord ( 4 bis e t 5 bis), si les deux brins ont tendance à s'écarter au cours des martelages successifs. Ces deux points ne tiennent pas toujours jusqu'à la fin de la soudure . Dans ce Figure 4 0 2 157 • Après chaque point de soudure, poser la baguette, changer le chalumeau de main afin de prendre le marteau dans la main la plus adroite, maintenir le métal en fusion en approchant le dard du chalumeau le plus près possible du point de soudure. L'opération suivante doit être rapide et elle consiste à éloigner un peu le chalumeau en relevant l'enclume (si elle est mobile) et forger, par de petits coups secs sur le dépôt tout en maintenant l'acier au rouge, sans pour cela étendre la zone chauffée. Le martelage est arrêté dès que le cordon de soudure est bien nivelé. • Lorsque le cordon de soudure est entièrement terminé, effectuer le «revenu» (cf. p. 154). Cette opération se réalise de la façon suivante : • Laisser la lame fixée sur l'appareil et nettoyer la partie soudée avec de la toile abrasive, afin de contrôler plus facilement la coloration lors du chauffage. l'apport est jugé satisfaisant, il faut le mettre à épaisseur à la meule ou à la lime, puis reformer le profil de la dent à la lime en cherchant à obtenir, au plus juste, la hauteur et le pas d'origine. Le profil définitif sera fait par l'affûteuse. • Dent complète : il faut, au préalable, araser au burin ou à la cisaille, la dent accidentée et découper une dent de complément dans un morceau de lame (fig. 404). Après avoir placé la lame sur l'appareil, on pose la dent sur l'enclume relevée, en laissant toujours un espace comme pour la liaison en bout. La soudure s'exécute, point par point, en commençant par le milieu (fig. 405). Dès qu'un point de soudure maintient la dent, on continue l'opération en abaissant l'enclume pour la soudure et en la relevant pour le forgeage mais la soudure peut aussi se faire avec une enclume fixe. • Chauffer, à l'aide du chalumeau, une plaque de cuivre tenue avec une pince à proximité de la soudure. • Enchaîner immédiatement le chauffage de toute la partie soudée par des mouvements de va-et-vient, le chalumeau étant maintenu à une plus grande distance de la lame que pendant le soudage. La température du revenu de l'acier est d'au moins 450°C mais, à cause de la grande surface traitée qu'il est difficile de chauffer uniformément, il est nécessaire d'atteindre 650°C, c'est-à-dire la couleur rouge sombre de l'acier. À ce moment, il suffit d'éloigner la flamme progressivement, de poser la plaque de cuivre chaude sur la partie soudée et laisser refroidir doucement. Le « revenu » est correct si la lime mord sur le métal *. Figure 4 0 4 • Les opérations de mise en épaisseur, de polissage et de tensionnage sont identiques à celles indiquées p. 154 et 155. 3.1.2.3. Autres réparations avec la soudure oxyacétylénique • Pointe de dents : il s'agit, dans ce cas, de reconstituer la pointe d'une ou plusieurs dents. L'opération est réalisée par dépôts successifs de métal, entrecoupés de forgeage (fig. 403). Lorsque Figure 4 0 3 Figure 4 0 5 • Criques : la réparation des criques doit être limitée aux criques dites « occasionnelles »,c'est-à-dire ne se produisant pas régulièrement sur une machine donnée. Dans le cas où les criques se reproduisent régulièrement, il est préférable de rechercher les causes que de soigner les effets. Pour réparer une crique, il faut placer la lame sur l'appareil, la crique bien au milieu de l'enclume. On fait fondre les bords de la crique et, dès que l'écoulement de ceux-ci commence à se produire, il faut apporter un peu de métal, ce qui permet à la- soudure de pénétrer jusqu'à la face opposée. La soudure doit être effectuée par points, en partant de l'intérieur vers l'extérieur (fig. 406). Après polissage et « revenu », mettre à épaisseur à la lime. * Deux morceaux de bois durs peuvent avantageusement remplacer la plaque de cuivre. Dans ce cas. l'un des morceaux est placé sous le cordon de soudure. La lame est soulevée pour chauffer simultanément la plaque de bois jusqu'à la carbonisation superficielle et le dessous de la soudure. La lame est ensuite posée et le second morceau de bois est placé sur le chant près de la soudure. Le chauffage continue simultanément sur la lame jusqu'à la température du revenu, et sur le bois. Ce dernier est rabattu progressivement. L'ensemble est maintenu par un serre-joint jusqu'à refroidissement total. 158 Les appareils, pour ce genre de soudure, ne sont pas d'un prix élevé mais leur capacité est limitée aux lames étroites (maximum 60 mm) des ateliers de finition. • Le soudage par étincelage Figure 4 0 6 Une autre méthode pour la réparation des criques donne de bons résultats avec, en particulier, l'avantage de procurer de la tension au lieu de l'annuler dans la zone de réparation. La méthode consiste à ouvrir la crique à l'aide d'une scie à métaux ordinaire (fig. 407). Ensuite, il faut chauffer la zone délimitée (fig. 408) jusqu'au rouge pour faire resserrer les bords de la découpe. Enfin, il faut souder par points dans l'ordre indiqué (fig. 409). 3.1.3. Soudage électrique À l'origine, cette technique n'était utilisée que sur les lames étroites. Maintenant, il existe des machines capables de souder des lames jusqu'à 200 ou 230 mm de large. Ces machines exécutent des soudures très rapidement mais les modèles de grosse capacité ne sont rentables que dans les fabriques de lames de scies ou dans quelques ateliers d'affûtage professionnels. 3.1.3.2. Le soudage sous protection gazeuse Ce procédé est maintenant utilisé depuis plusieurs années. Il permet de souder toutes les largeurs de lames existantes dans les scieries. Le prix d'achat de ce matériel est à la portée des grosses et moyennes scieries. Il existe deux procédés : 3.1.3.1. Le soudage par résistance Le passage d'un courant électrique (effet Joule) produit le chauffage nécessaire pour exécuter la soudure bout à bout des lames de scies. Par ce procédé, on distingue deux techniques applicables aux lames de scie : • Le soudage par résistance pure (appelé couramment : soudage par refoulement ou par thermocompression). Avec cette technique, la lame est aboutée sous pression avant de commencer le chauffage. La pression est maintenue et les deux bouts de la lame sont traversés par un courant jusqu'à ce que la température de soudage soit atteinte et que se forme un bourrelet. Le courant et l'effort sont transmis par des mâchoires. Figure 4 0 7 Avec cette technique, les deux bouts de la lame sont progressivement rapprochés l'un vers l'autre. Le courant provoque un étincelage répété et une expulsion de métal fondu. Lorsque la température de soudage est atteinte, un effort rapide de refoulement achève la soudure et produit une bavure. Le courant est coupé simultanément. Comme avec le système précédent, le courant et l'effort sont transmis par des mâchoires. Ce type de machine, généralement du procédé M.I.G. (Métal Inert Gas), exécute des soudures bout à bout avec métal d'apport. L'arc électrique s'établit entre le fil, qui fait office d'électrode, et la lame de scie. Le fil est déroulé à vitesse constante à l'intérieur d'une torche qui diffuse également un gaz protecteur inerte : de l'argon ou un mélange d'argon et d'hélium. La position de la torche est réglée par rapport à l'emplacement de la soudure à effectuer. Le déplacement de la torche est guidé pendant l'opération ; ce déplacement peut être automatique ou manuel. Ces machines permettent également de faire des réparations de criques sur les lames et il est possible, dans certains cas, de tenir et guider la torche entièrement à la main. Figure 4 0 8 Figure 4 0 9 159 3.2. ENTRETIEN DU CORPS DE LA LAME Les opérations de dressage, tensionnage et planage pour une lame de scie à ruban doivent être exécutées plus fréquemment et avec davantage de précision que pour les lames de scies alternatives. Il est conseillé de contrôler le corps d'une lame de scie à ruban avant chaque avoyage nouveau de la denture. La voie est toujours gênante pour l'entretien mais il est parfois nécessaire d'effectuer ces opérations, même lorsque la voie n'est pas à refaire. Après le premier service d'une lame neuve, c'est-àdire avant le premier réaffûtage, il est recommandé de réinspecter entièrement la lame, même si elle a donné pleine satisfaction. Ceci, en raison du phénomène dit « d'adaptation » de tout acier soumis à la fatigue. Pour les lames ruban, il s'agit de la flexion sur les volants. Si la voie par écrasement ou par stellitage est à refaire, il faut d'abord procéder à la première phase du défonçage (cf. § 3.3.1 ., p. 168). Ensuite, la lame est placée sur le banc de planage en utilisant les supports (supérieurs ou inférieurs) à rouleaux. La première constatation que l'on peut faire est qu'il subsiste souvent de petits restes de voie à la pointe des dents, ainsi que des bavures de meulage sur tout un côté du profil. Il est facile d'enlever manuellement ces parties de métal à l'aide d'une lime ou de préférence avec le côté d'une meule plate usagée. L'opération suivante consiste à nettoyer correctement la lame comme cela est indiqué au § 2.1 ., p. 147. Figure 4 1 0 3.2.1. Banc de planage Depuis plusieurs années, les constructeurs de matériel d'affûtage proposent des bancs de planage complets. Autrefois, chaque scieur fabriquait, avec plus ou moins de réussite, son banc de planage adapté au type et aux dimensions de ses lames. La fabrication locale d'un banc de planage (fig. 410) est toujours possible mais, pour l'équiper, il faut cependant, acheter les appareils ou accessoires suivants : • Un appareil à tensionner, appelé couramment « tendeur ». • Un marbre de planage et de vérification en acier, d'une longueur minimale d' 1 m. Ce marbre peut, éventuellement, se réaliser en bois dur de forte section. Pour éviter le plus possible les déformations de voilement ou de gauchissement, il faut choisir du bois sec et, si possible, une pièce orientée sur quartier. Malgré ces précautions, le bois aura toujours l'inconvénient de se déformer par usure. • Un tas à tendre en acier. Ce parallélépipède a une base carrée d'environ 200 x 200 mm et une hauteur comprise entre 100 et 150 mm. Le dessus est bombé afin d'effectuer, dans certains cas, des opérations de tensionnage au marteau. Il est préférable que le tas puisse s'escamoter légèrement en profondeur, lorsqu'on ne l'utilise pas, afin que le bombé ne gêne pas les autres opérations d'entretien ou de vérification des lames. Tous ces accessoires peuvent avoir, sur le banc, les emplacements indiqués sur la figure 410. 160 Construction d'un banc de planage : l'ossature d'un banc de planage est constituée par de robustes supports. Ceux-ci peuvent être fabriqués en bois mais il est préférable, à cause du porte-à-faux de la table, de les réaliser avec du fer U de 80 ou 100 mm. Sur les supports sont fixés : • Un plan de travail rigide, dont le dessus est situé à environ 1 m du sol. Ce plan de travail peut être composé de deux pièces de bois entretoisées. La pièce inférieure supporte le tas et le tendeur, si ce dernier ne comporte pas de socle. La pièce supérieure est placée au niveau du marbre et des galets du tendeur (cf. fig. 410). • Des rouleaux libres pour supporter les lames ruban. Certaines installations ne comportent qu'une rangée de rouleaux au-dessus du plan de travail mais il est très utile d'avoir aussi une rangée de rouleaux audessous. Ceux-ci sont placés le plus près possible du sol pour donner aux lames le rayon de courbure maximal. Malgré cette dernière précaution, les grosses lames ruban ont tendance à se soulever du plan de travail (fig. 41 1 ). Il est possible d'éviter cet inconvénient en augmentant la hauteur du plan de travail et en plaçant un élément de plancher surélevé pour l'opérateur (fig. 412). Quant à la hauteur des rouleaux supérieurs, elle peut être facilement réglable grâce à un certain nombre de trous dans chaque support. Un rouleau supplémentaire, placé à l'extrémité du plan de travail (côté entrée, fig. 41 1 et 412), facilite le déplacement de la lame. Figure 4 1 1 Figure 4 1 2 Les rouleaux sont, de préférence, en bois ; mais, s'ils sont métalliques, ils doivent être recouverts d'une matière plus tendre (plastique ou autre). Pour permettre un défilement continu et rectiligne de la lame, il est indispensable que les rouleaux soient : • Bien cylindriques et d'un assez grand diamètre (18 ou 20 cm), tout en étant légers (cf. fig. 413, la coupe d'un rouleau en bois). • Montés sur roulements à billes (des roulements usagés suffisent). • Correctement positionnés sur leur support. 3.2.2. Appareil à tensionner Il est aussi appelé « appareil à tendre » ou «tendeur». C'est une sorte de petit laminoir composé de deux galets en acier trempé et rectifié. L'état de ces derniers a une importance capitale pour le bon fonctionnement du tendeur. Il est fréquent de rencontrer, en service, des galets détériorés car l'usure ou les déformations ne sont pas toujours décelables à la simple observation. Sur certains tendeurs anciens ou de conception très simple, un seul galet est entraîné mécaniquement. Le deuxième galet (généralement le supérieur) est libre. Avec ce principe d'entraînement, il y a risque de déformation du corps de la lame (toujours dans le même sens) au cours du laminage. Dans ce cas, il n'est pas conseillé de passer la lame chaque fois du même côté dans l'appareil, mais de la Figure 4 1 3 161 en col de cygne très rigide (fig. 414) avec entrée directe des lames par l'avant, retourner de temps en temps pour inverser le défaut. Il est donc nettement préférable que les deux galets soient entraînés, ce qui est le cas maintenant sur tous les tendeurs récents et de qualité. articulé sur l'arrière avec un bridage à l'avant (fig. 415), qui s'escamote rapidement pour sortir la lame de l'appareil. La vitesse de passage de la lame dans un tendeur est comprise entre 5 et 10 m/min. La pression plus ou moins forte entre les galets est assurée (sauf sur les nouveaux tendeurs hydrauliques) par une vis munie d'un volant, ou de préférence, d'un levier. Certains appareils sont munis d'indicateurs de pression. Une butée réglable à roulement, en contact permanent avec le dos de la lame, permet un défilé rectiligne de celle-ci. Les appareils à tendre sont caractérisés par la largeur des lames qu'ils peuvent admettre, mais aussi par leur bâti qui peut être : Figure 4 1 5 Les gros modèles de tendeurs comportent, en principe, un socle partant du sol. Les petits modèles, sans socle, sont fixés directement sur le banc de planage; exemple : fig. 410. Certains gros tendeurs peuvent être positionnés aisément à l'endroit désiré sur une lame, grâce à un montage sur glissière. Ce système évite le déplacement latéral (assez difficile) des grosses lames ruban sur le banc de planage. Maintenant, les appareils à tensionner sont souvent équipés d'un dispositif pour dégauchir les lames. Ce système agit par inclinaison du galet supérieur par rapport au galet inférieur. Figure 4 1 4 Le galet inférieur du tendeur doit être tangent ou très légèrement surélevé (1 ou 2 mm) par rapport au plan de travail du banc (fig. 41 6). Il est très important que la lame soit maintenue bien à plat, de part et d'autre du tendeur, sur une longueur d'au moins 50 cm. Si le galet est trop bas, la lame aura tendance à rester creuse dans le sens transversal, après le passage dans l'appareil, et, inversement, si le galet est trop haut, elle risque de rester bombée. Figure 4 1 6 162 Des tendeurs hydrauliques ou hydro-pneumatiques sont apparus récemment sur le marché. Ces appareils présentent l'avantage d'avoir une pression constante (visible sur un tableau ou sur un manomètre) quelles que soient les variations d'épaisseur de la lame ou l'usure de l'appareil. Ils permettent également de régler, avec précision et sans tâtonnement, la pression exacte désirée. En outre, le déplacement du tendeur entre chaque passe peut être automatique, après que l'opérateur en ait choisi le pas depuis le pupitre. Enfin, on peut aussi signaler l'avantage de la commande de pression au pied. L'opérateur a donc les deux mains libres et il peut porter toute son attention sur le contrôle du travail. 3.2.3. Tensionnage et dressage (cf. définitions, p. 63 et 147) Ces deux opérations se font, souvent, simultanément car il est difficile de dresser une lame si cette dernière n'a pas suffisamment de tension. Le tensionnage peut également modifier la rectitude. La lame étant placée sur le banc de planage, le contrôle du tensionnage s'effectue en donnant une courbure longitudinale à la lame. Cette courbure n'a pas besoin d'être très prononcée ; elle est normalement inférieure, ou au maximum égale, à celle de la lame, lorsqu'elle est placée sur les volants de la scie. Une courbure trop prononcée peut fausser le contrôle. En positionnant le réglet transversalement sur la lame, si le tensionnage est correct, on doit constater : • un bombé sous l'arête du réglet, si l'on opère à l'extérieur de la courbe (fig. 4 1 7 ) ; • un creux sous l'arête du réglet, si l'on opère à l'intérieur de la courbe (fig. 418). Le tensionnage de la lame se contrôle toujours sur Figure 4 1 7 les deux côtés de la courbure pour ne pas confondre le bombé du tensionnage avec une bosse de planage. Le tensionnage initial d'une lame neuve est souvent effectué lors de sa fabrication dans les ateliers spécialisés mais certains scieurs commandent leurs lames non tensionnées. De toute façon, cette opération est faite en fonction du bombé des jantes : soit au milieu, soit au tiers avant (cf. fig. 166 et 167, p. 62). Le sommet du bombé sur la lame (la partie la plus longue) doit correspondre au sommet du bombé des jantes. Une lame neuve, avec un sommet du bombé au tiers avant, voit son sommet se déplacer vers le milieu au fur et à mesure qu'elle s'use en largeur. Dans tous les cas, la passe de tendeur, qui correspond au sommet du bombé, doit être faite avec la pression la plus forte. La pression, pour les autres passes, va en décroissant au fur et à mesure que l'on se rapproche des bords. La figure 419 donne un exemple de tensionnage d'une lame neuve avec bombé au tiers avant. Les flèches indiquent les passes de galets avec la variation de pression. La largeur de la lame détermine le nombre de passes. L'écart entre celles-ci est normalement compris entre 10 et 15 mm. En donnant une pression moins forte, on peut réduire les écarts entre les passes de galets, afin de mieux répartir les contraintes dans le corps de la lame. Pour le premier tensionnage d'une lame, la passe extérieure avant est faite à environ 15 mm du fond des dents, la passe extérieure arrière est faite à 15 ou 20 mm du bord. Pour les retensionnages de lames, les passes extérieures peuvent être faites plus proches des bords. La pression donnée aux galets pour le laminage, demande de la part de l'utilisateur un certain entraînement. Mis à part les nouveaux modèles de tendeurs hydrauliques cités au § 3.2.2., un temps d'adaptation est nécessaire chaque fois que l'ouvrier change de Figure 4 1 8 163 Figure 4 1 9 modèle de tendeur. Très peu de tendeurs sont équipés de dynamomètre indiquant la pression donnée aux galets. Cet accessoire est utile, surtout, aux débutants. Il permet, une fois que l'on connaît les pressions nécessaires pour obtenir un certain effet, de doser son travail avec plus de précision. bords de la lame par une passe de tendeur sur toute la longueur du défaut, en ayant soin de contrôler la rectitude qui peut facilement être détruite dans ce cas. L'allongement des bords, pour un clinquant assez court, peut se faire au marteau avec la panne en long (fig. 423). Lors du contrôle de la tension, le bombé transversal de la lame doit être régulier. Les lames ayant déjà travaillé, peuvent comporter des parties plates ou des creux appelés «gouttières» (fig. 420). Ces zones doivent être allongées au tendeur, après les avoir délimitées à la craie sur la lame. Lors du contrôle, le dos d'une lame peut présenter un creux régulier sur toute sa longueur. C'est le cas, généralement, des lames de scies mises en service depuis peu de temps et n'ayant pas subi d'accidents ; comme pour les lames de scies alternatives, la fatigue du métal, imposée par les efforts de coupe du bois, provoque à la longue un allongement des lames côté denture et le dos se creuse. Dans ce cas, il faut, à l'aide du tendeur, faire un laminage régulier sur toute la longueur de la lame, dans le voisinage du dos. Le point de départ et d'arrêt sera la brasure. Le nombre de passes de galets sera variable suivant l'importance de la déformation et la valeur du tensionnage. Cette méthode présente un inconvénient : si le dressage est important, un retensionnage simultané de la lame est indispensable, ce qui augmente la durée de l'opération. La tension peut être insuffisante sur toute la longueur de la lame ou seulement par endroit. A u cours de l'opération de tensionnage, il peut se produire un excès de tension sur toute la longueur. Dans ce cas, la lame ne repose pas bien à plat sur le banc de planage mais elle ondule (fig. 421). Un excès de tension localisé prend l'aspect d'une boursouflure que l'on appelle «clinquant» (fig. 422). Pour ces excès de tension, il faut allonger les deux Figure 4 2 1 164 Le dos des lames, mises en service depuis un certain temps, ou ayant subi un accident, présente souvent des creux (fig. 424) ou des bosses (fig. 425) localisés. Pour cela, à l'aide du tendeur, il faut laminer le côté le plus court sur une longueur inférieure à la déformation (environ les deux tiers). L'emplacement et la longueur des passes sont marqués sur la lame à la craie, lors du contrôle avec la règle. Si la lame possède une bonne tension et que le défaut de rectitude est faible, une seule passe de galets peut suffire. Lorsque plusieurs passes de galets sont nécessaires, il faut commencer par la partie médiane de la lame pour terminer à 10 mm de l'un des bords, suivant le côté à allonger. Le bord côté denture, est délimité par le fond du creux des dents. Il ne faut jamais laminer les bords extrêmes d'une lame, cela entraînerait une déformation immédiate et importante. Figure 4 2 2 Les passes des galets sont, généralement, espacées de 10 à 15 mm ; mais si, après une série de passes, la lame n'a pas suffisamment réagi, il est nécessaire de recommencer. Cette fois, le laminage devra se faire dans les zones intermédiaires (fig. 426). Figure 4 2 3 Figure 4 2 5 Figure 4 2 6 165 Il est possible de donner un léger bombé au dos de la lame pour que cette dernière soit un peu plus fortement tendue côté denture, lors du sciage. Ce bombé est plus particulièrement recommandé et plus accentué sur les lames étroites qui se déforment plus rapidement que les lames larges. Au lieu d'allonger le dos de la lame, il existe une autre technique, utilisée aux U.S.A. Elle consiste à raccourcir le côté denture qui s'est allongé au cours du travail. La lame conserve ainsi sa tension et sa longueur initiale. Cette opération s'exécute à l'aide de deux chalumeaux montés sur l'affûteuse (fig. 427). Le principe est le suivant : les deux flammes sont réglées face à face pour chauffer latéralement la lame, un peu au-dessous du creux des dents. Le travail se fait automatiquement au rythme de fonctionnement de l'affûteuse. Le métal est porté au rouge par points dont l'écartement correspond au pas de la denture. Un point est réalisé à chaque arrêt de la lame lorsque le poussoir revient en arrière. La petite surface de métal chauffée se dilate mais elle rencontre une résistance mécanique des autres parties du corps de la lame et il se produit une légère compression. Le raccourcissement du côté denture s'opère ensuite lorsqu'il s'agit de travailler au guide, donner volontairement à la lame un léger creux vers l'extérieur qui aura pour effet de plaquer le bois contre celui-ci. Le planage peut se contrôler lorsque la lame est tendue sur la machine. Lorsque le défaut de planage est généralisé, ou s'étend sur une grande longueur, il est possible de le corriger à l'aide du tendeur. Il suffit de soulever nettement la lame, à l'aide d'une cale de bois, côté entrée du tendeur ; le côté bombé de la lame se trouvant sur la face du dessus (fig. 428). Galets d u Figure 4 2 8 Un rouleau libre réglable en hauteur est préférable à une cale (fig. 429). tout seul lors du refroidissement de l'acier. Figure 4 2 9 Enfin, il existe maintenant des tendeurs avec galets à largeur variable (fig. 430). Les deux galets sont constitués de deux parties qui peuvent s'écarter jusqu'à environ 5 mm. Pour effectuer l'opération de planage, il ne faut écarter qu'un seul galet; celui se trouvant côté creux de la lame. Figure 4 2 7 3.2.4. Planage (cf. définition, p. 148) C'est souvent à un défaut de planage qu'est due une déviation de la lame de scie à ruban au cours du travail. L'opération de planage au marteau « anglais » se fait comme pour les lames de scies alternatives (p. 148). Les bosses d'une lame de scie à ruban apparaissent le plus souvent sur la face extérieure car elles sont produites par l'introduction de sciure ou de déchets de bois, entre la jante du volant et la face intérieure de la lame. Il est donc très important d'éviter ces projections et de surveiller la propreté des poulies de la machine (cf. p. 62). Il est recommandé de planer d'abord la face interne et de terminer par la face externe de la lame. On peut, Figure 4 3 0 166 Pour réduire les opérations de planage sur les lames ruban bi-coupe ou de scies doubles (twins), il est possible d'inverser le côté de la lame en contact avec les jantes, à chaque montage sur la machine. Cette opération permet de contrarier les défauts sur le corps de la lame (cf. § 3.1 .6. : L'expulsion des sciures, p. 62). Pour une lame bi-coupe, il suffit de la retourner et de la remonter sur le même bâti; mais pour les lames des twins, dentées d'un seul côté, il faut les retourner et les interchanger de bâti. Le retournement des lames est d'autant plus difficile à réaliser que celles-ci sont larges. C'est, généralement, le cas des lames bi-coupes. Par contre, pour les twins, les lames sont, souvent, moins larges ; leur retournement est donc plus aisé. Les avis sur cette méthode de retournement des lames pour éviter ou réduire le planage sont, toutefois, partagés. En effet, après chaque retournement, la lame subit au cours du travail (enroulement sur les volants) des flexions complètement inversées. Il est donc possible que cela entraîne une fatigue plus rapide de l'acier. Enfin, il est bon de rappeler (même si le brasage est de moins en moins pratiqué) que le retournement, sur le bâti, des lames brasées n'est pas possible, à cause du sens des biseaux (cf. § 3.1 .1., fig. 380 et 381, p. 151). On peut remédier à ce défaut, grâce au dispositif à dégauchir du tendeur (cf. fig. 414 et 415). Tous les tendeurs, récents et de qualité, sont munis de ce dispositif qui permet de dégauchir rapidement la lame. Malheureusement, beaucoup de tendeurs en service sont assez anciens ou de fabrication simple et ne possèdent pas ce système à dégauchir. Dans ce cas, les affûteurs peuvent effectuer le dégauchissage au marteau mais ce dernier présente l'inconvénient de laisser des marques sur la lame. Les coups de marteau doivent être réguliers et équidistants (au jugé) sur toute la longueur de la lame, si le gauche est généralisé. Par ailleurs, la panne du marteau anglais doit être orientée à environ 45° dans le sens du gauche (cf. § ci-après) et les coups de marteau doivent être portés modérément. Pour trouver l'orientation des coups de marteau, la lame est, d'abord, suspendue par son milieu (fig. 432). L'ouvrier se place devant la lame, en face du point de suspension (fig. 433). Il observe la partie supérieure de la lame et il tend le bras vers le brin qui se trouve le plus près de lui. La direction de son bras donne la direction des coups de marteau, sur la face externe de la lame. Il suffit de repérer ce sens avec un trait de craie. Il faut, en même temps, repérer le sens du martelage sur la face interne, par un trait perpendiculaire à celui de la face externe. Les opérations de planage deviennent de plus en plus difficiles à mesure que la largeur des lames augmente. Le planage manuel des lames de scies à ruban est une opération qui demande beaucoup de temps et de patience pour l'ouvrier, ainsi qu'une bonne expérience. Il existe maintenant des machines automatiques pour le planage. Elles comportent une tête détectrice qui commande un marteau électromagnétique. 3.2.5. Dégauchissage Au cours du travail, une lame ruban peut devenir gauche comme les lames de scies alternatives (cf. § 2.1 .4., p. 148). Le gauche peut être généralisé ou partiel. Pour un gauche généralisé, les deux brins de la lame, suspendue en son milieu en n'importe quelle place, forment, vus de dessus, un huit plus ou moins prononcé suivant l'importance du gauche (fig. 431). Le gauche peut se produire dans un sens ou dans l'autre, comme le montre la figure 432, quand on observe la lame de côté. Figure 4 3 2 Figure 431 167 • Denture couchée : elle est employée avec des pas courts jusqu'à 25 mm ; elle doit être avoyée par torsion. Elle convient bien au matériel léger. On l'utilise pour les rubans de menuiserie. Figure 4 3 3 Le gauche partiel se découvre lorsque l'un des bords d'une lame, reposant sur le marbre de vérification, relève sur une certaine distance. On remédie à ce défaut à l'aide du marteau anglais, la panne étant toujours orientée à 45°, mais dans deux directions opposées l'une à l'autre. Il faut, d'abord, repérer à la craie le sommet ou le centre du côté qui relève par une ligne perpendiculaire au dos de la lame, sur toute sa largeur ; ensuite, tracer la direction des coups de marteau ; celle-ci doit partir de chaque côté du point qui relève sur toute la longueur du défaut (fig. 434). Après ce martelage, si le défaut n'a pas complètement disparu, il faut retourner la lame et recommencer la même opération sur la face opposée. La direction des coups de marteau doit être perpendiculaire à celle de la première face. Après un dégauchissage, il peut être nécessaire de faire un planage de finition. Remarque : des machines entièrement automatiques pour toutes les opérations de dressage, tensionnage, planage et dégauchissage des lames ruban ont été fabriquées, il y a déjà plusieurs années mais il semble que, jusqu'à présent, elles n'aient pas été beaucoup utilisées. 3.3. ENTRETIEN ET AFFÛTAGE DE LA DENTURE Les profils de dentures suivants sont utilisés pour les lames de scies à ruban (cf. p. 29). • Denture à gencives : cette denture ne devrait plus être employée pour les lames ruban de grosse et moyenne capacité. Par contre, elle est encore la mieux adaptée pour les petits rubans de scierie, qui ne supportent pas une grande profondeur de dent et pour lesquels des angles d'attaque faibles (inférieurs à 18°) s'imposent. À ce sujet, il faut signaler le cas de l'adaptation de la denture « perroquet » sur les lames étroites. Cette situation se rencontre assez souvent et elle entraîne la remarque suivante : l'angle de dépouille e normal de la denture «perroquet» (environ 12 ), associé à l'angle d'attaque nécessairement faible d'une lame ruban étroite de scierie (de 12 à 18°), donne un angle de bec compris entre 60 et 66°, donc nettement supérieur à la valeur optimale qui est d'environ 50°. Cet angle de bec important entraîne un sciage moins performant. • Denture « perroquet » : cette denture supporte, sur du matériel robuste et à grande production, un angle d'attaque important. Sa profondeur peut être augmentée sans inconvénient pour les lames larges, jusqu'à 15 mm pour le pas de 45 mm et jusqu'à 2 2 mm pour le pas de 6 0 mm. • Denture à copeaux projetés : ce profil de denture permet un meilleur fractionnement du copeau et facilite son dégagement. Avec les affûteuses anciennes, on obtient la forme « copeaux projetés » en utilisant la came pour denture «perroquet». Il suffit de tailler la meule, comme l'indique le croquis (fig. 442, p. 171). L'épaisseur de la meule doit être comprise entre le quart et le tiers du pas de la denture. Les affûteuses assez récentes, possèdent des cames spéciales pour denture « copeaux projetés ». Le profil de la meule, dans ce cas, est différent, comme on peut le voir également sur le croquis (fig. 442). La denture à « copeaux projetés » est un peu plus profonde que la denture «perroquet» normale : elle est donc, de ce fait, déconseillée pour les lames ruban de faible largeur, puisqu'on admet que la profondeur de la denture ne devrait pas dépasser le 1/10 de la largeur de la lame (cf. § 1.4.4., p. 27). L'entretien de la denture comprend trois opérations principales : le défonçage, l'avoyage, l'affûtage. Figure 4 3 4 168 3.3.1. Défonçage Cette opération est faite à l'aide de l'affûteuse automatique à meule artificielle. Elle a d'abord pour but d'enlever le reste du dernier avoyage par écrasement ou par stellitage devenu insuffisant. Cette première phase de défonçage doit normalement se pratiquer avant d'effectuer l'entretien du corps de la lame sur le banc de planage, puisque la voie est gênante pour ces opérations. Le meulage s'exécute surtout sur la face d'attaque et le creux des dents. Le deuxième but du défonçage est de donner à la denture un profil bien déterminé, une profondeur et un pas réguliers. Il est donc logique que cette seconde phase se réalise après les opérations d'entretien du corps de la lame à cause des modifications, en particulier de rectitude, que celle-ci a reçues sur le banc de planage. Pour le défonçage où les passes de meules sont assez fortes, il est conseillé d'utiliser une meule avec un grain plus gros (45) que pour l'affûtage. La machine peut également être réglée pour un nombre de dents à la minute plus élevé (50 à 60) que pour l'affûtage final. 3.3.1.1. Affûteuse automatique Il existe plusieurs modèles d'affûteuses. Deux types de machines qui diffèrent par le mouvement de la pièce porte-meule sont en usage. Le mouvement peut être : à balancier (fig. 435) ou à glissières verticales (fig. 436). On peut aussi classer les affûteuses en deux catégories, suivant leur capacité : les unes, utilisées pour petits rubans de menuiseries et, les autres, pour les rubans moyens et grands de scieries. Enfin, il existe des affûteuses dites « à gauche», pour affûter les rubans à gauche, et des affûteuses « à droite», pour les rubans à droite (cf. § 3.1 .3. : Le bâti des machines, p. 59). retourner la lame. Cette opération est très facile pour les rubans petits et moyens mais plus le ruban est large, plus il y a de difficultés. Lorsqu'on opère sur de grands rubans, on peut se servir d'une affûteuse, dont le sens ne convient pas, sans retourner la lame. Il faut, pour cela, déplacer le support-lame, comme l'indique le tracé en pointillés sur la figure 437 et faire le réglage en se mettant à l'intérieur de la lame. Le poussoir auxiliaire ne pouvant plus agir, il peut être nécessaire qu'un manœuvre aide le brin de retour à avancer. Depuis le développement des lames ruban bicoupe, des constructeurs de matériel d'affûtage proposent des affûteuses avec un support-lame mobile que des rails au sol permettent de déplacer rapidement. L'installation peut comprendre, soit un deuxième poussoir auxiliaire, soit une deuxième rectifieuse pour les machines jumelées (affûteuse-rectifieuse), destinées aux lames stellitées. Le profil de la denture résulte de l'action de deux cames : l'une commandant l'avancement de la lame, l'autre le mouvement de la tête porte-meule. Les affûteuses doivent répondre aux exigences suivantes : • Permettre l'affûtage de plusieurs profils de dentures par des cames interchangeables ou, de préférence, un système qui permet de passer d'une came à une autre, sans démontage ; comme cela se fait depuis plusieurs années sur les affûteuses de qualité. • Avoir un bâti rigide (une affûteuse ne doit pas vibrer) et des organes sans jeu pour faire un affûtage précis. • Avoir un moteur et un axe porte-meule munis d'une poulie à étages, pour permettre d'augmenter la vitesse de rotation de la meule, lorsque celle-ci a diminué de diamètre. La vitesse périphérique de la meule doit être comprise entre 20 et 30 m/s (1 200 et 1 800 m/min). Il est possible d'affûter une lame de scie à ruban sur une affûteuse qui n'est pas du même sens mais il faut Figure 4 3 5 Figure 4 3 6 169 • Avoir un changement de vitesse pour le déplacement de la lame avec un minimum de 15 à 30 dents à la minute et un maximum de 75 ou 90 dents à la minute. • Être munies d'un poussoir possédant un talon qui glisse sur l'étau de serrage de la lame. Il est vivement recommandé qu'une plaquette en carbure de tungstène soit brasée sur le doigt du poussoir, dont une faible surface est en contact répété avec le profil de la denture. Si le doigt est en acier, il se produit assez rapidement une saignée dans le métal qui peut provoquer des irrégularités à l'affûtage. Un deuxième poussoir permet de faire avancer la lame, lorsque le premier n'a pas de prise sur une dent accidentée (fig. 438). Ce poussoir complémentaire, qui est amovible, se règle une dent en arrière du poussoir principal avec un écart très légèrement supérieur au pas de la denture (environ 1 mm), afin de limiter son action au seul passage du défaut de la lame. • Être munies d'un poussoir auxiliaire placé sur l'autre brin de la lame pour le déplacement des grosses lames de scies à ruban (fig. 437). • Avoir un étau à pression variable. Le serrage de la lame pendant l'affûtage doit être suffisant pour empêcher celle-ci de reculer sous l'action de la meule. Un serrage excessif ne peut que fatiguer et user les organes de mouvement. • Être munies d'un aspirateur de poussières abrasives, pour éviter que celles-ci ne se répandent dans les organes de mouvement qui doivent, eux-mêmes, être protégés par des carters et des gaines. Figure 438 3.3.1.2. Réglage de l'affûteuse Il est primordial, pour qu'une lame ne dévie pas en cours de sciage, que le front d'attaque ou le dessus des dents soit d'équerre avec le plan vertical de la scie. Il est donc indispensable de veiller à ce que l'axe de rotation de la meule soit dans l'axe de la lame au moment du travail (fig. 439). Une surveillance s'impose, surtout pour les affûteuses à balancier, où le centrage doit être réglé lorsque la meule est en position de fin de meulage de la face de dépouille. Pour placer une lame de scie à ruban sur l'affûteuse, il faut régler les supports-lames (à poulies ou à rouleaux) des extrémités à égale distance de la machine, afin que la lame soit équilibrée sur le support central. La lame ne doit absolument pas être Figure 4 3 7 170 Figure 4 3 9 tendue pour éviter qu'elle ne monte ou descende pendant l'affûtage. Après avoir contrôlé la propreté des mâchoires de l'étau, le support central est réglé en hauteur afin que le fond de la denture dépasse de 3 à 6 mm les mors de serrage. La lame doit être bien horizontale et le dos est guidé par trois points d'appui. Celui du centre est situé en face de la meule. L'un des deux autres est légèrement plus bas afin qu'une lame, ayant un creux au dos, puisse reposer sur l'appui central (fig. 440). Certaines affûteuses n'ont pas l'appui central. Si le constructeur n'en a pas pris l'initiative, il est bon de garnir les points d'appui de pastilles de carbure de tungstène. Comme cela est dit précédemment pour le poussoir, on évite ainsi la formation par usure d'un canal dans lequel la lame passe ou ne passe pas alternativement, ce qui provoque des irrégularités. Deux galets inclinés (en bois ou métalliques) pressent les deux faces de la lame et maintiennent le dos en contact avec les points d'appui (fig. 440). Les poulies support-lame des extrémités sont réglées de 5 à 10 mm plus bas que le support central. Si le poussoir comprend un talon glissant sur l'étau, il faut le régler en hauteur de façon qu'il pousse la dent sur la partie rectiligne de la face d'attaque. Le dessus du poussoir doit être légèrement au-dessous de l'arête de la dent pour éviter que la meule ne le touche pendant l'affûtage (fig. 441). Pour avoir un affûtage précis, il est indispensable que le poussoir soit réglé sur la dent qui doit être affûtée et non sur la suivante. Figure 4 4 1 Il faut choisir, dans le jeu des poussoirs d'une affûteuse, celui dont la forme et la grosseur conviennent le mieux à la denture que l'on veut affûter. Après avoir choisi la came de profil, il faut régler l'inclinaison de la tête porte-meule pour obtenir l'angle d'attaque désiré. Avant la mise en marche, il faut régler la hauteur du porte-meule et ajuster le poussoir, de façon que la meule ne touche aucune partie de la dent. Si le profil de la meule est déformé et encrassé, il faut mettre en marche la meule, seule, pour rectifier ce défaut, à l'aide de la pierre au carborundum ou du diamant. La figure 442 donne les profils de meule pour quatre différents types de dentures. La machine étant mise en marche, il faut agir délicatement sur la descente de la meule et sur la vis du poussoir pour Figure 4 4 0 171 Figure 4 4 2 obtenir le meulage désiré. La profondeur de la dent peut être augmentée ou diminuée à l'aide d'un réglage supplémentaire. Depuis quelque temps, des meules corindon, avec une face traitée à la résine, sont commercialisées. Ces meules ont été crées pour l'affûtage des lames de scies. Le durcissement de la face traitée permet à ces meules de conserver plus longtemps leur profil. Pour les meules plates (fig. 443), le côté traité exécute l'affûtage sur la face d'attaque de la dent. Pour les meules boisseaux (fig. 444), destinées à la rectification des dents stellitées, le traitement est réalisé sur le diamètre extérieur. Une meule doit s'user sur son profil. À cet effet, elle est légèrement plus inclinée que sa trajectoire de descente qui correspond à la face d'attaque de la dent (fig. 445). Il y a quelques années, certains modèles d'affûteuses ont été fabriqués avec la meule inclinée dans le sens opposé (fig. 446). La principale raison donnée pour cette conception était la suivante : éviter une attaque trop brutale de la meule, lors de sa descente, sur la pointe de la dent. Malheureusement, Figure 4 4 3 Figure 4 4 5 Figure 4 4 4 Figure 4 4 6 172 avec ce principe, la meule s'use sur sa face et prend une forme qui peut provoquer un défaut au niveau des arêtes tranchantes (fig. 447). L'affûteur en possession d'une telle machine doit veiller à dresser fréquemment la face de la meule mais il peut modifier l'inclinaison de la tête porte-meule soit par un calage soit par un usinage. Il est également possible, pour compenser l'inclinaison opposée, d'utiliser une meule assiette (fig. 448) dans la mesure où la dimension intérieure du carter enveloppant la meule permet ce montage. Il faut aussi remarquer que les meules assiettes sont assez minces à la périphérie et leur emploi, dans ce cas, n'est possible qu'avec des dentures couchées ou à crochet dont le pas est inférieur à 40 mm environ. 3.3.2. Avoyage par torsion Il convient aux lames de scies dont le « pas » de la denture est petit, en particulier, les rubans de menuiserie. L' avoyage par torsion présente deux inconvénients graves : tout d'abord, une dent avoyée par torsion n'est pas un outil équilibré ; les dents ont tendance à reprendre irrégulièrement leur position première, sous la pression des flancs du trait de scie et des nœuds. Cela provoque souvent des sciages médiocres. D'autre part, le pas est nécessairement petit puisqu'il faut deux dents consécutives pour effectuer l'épaisseur totale du trait de scie. Pour cela, la dent a une faible hauteur pour rester rigide et le creux de la dent est d'une petite capacité. L'évacuation des sciures sera mauvaise et la vitesse d'amenage des bois réduite. L'avoyage par torsion présente aussi des avantages : la voie peut être obtenue simplement et rapidement et elle se répare plus facilement lorsqu'elle est détériorée par un corps étranger. L'avoyage par torsion peut s'effectuer à la main, à l'aide d'une pince à avoyer ou d'un tourne-à-gauche (cf. fig. 337 et 338, p. 139). Il existe des avoyeuses manuelles ou automatiques. Ces machines sont rapides et précises. Figure 4 4 7 Il ne faut pas que la voie totale excède le double de l'épaisseur de la lame, comme le montre la figure 449. Dans ce cas, la partie centrale du fond du trait de scie n'est pas enlevée. Il est possible de remédier à ce défaut en avoyant 4 ou 6 dents, puis de laisser une dent sans voie pour l'enlèvement de la partie centrale du trait de scie (fig. 450). Cette opération ne peut pas se faire avec une avoyeuse. Il est recommandé de plier la dent entre le 1 / 3 et la moitié de sa hauteur, en partant de la pointe. Figure 4 4 8 Figure 4 4 9 Figure 4 5 0 173 3.3.3. Avoyage par écrasement La dent écrasée et rectifiée est un outil bien équilibré (fig. 451). Ce mode d'avoyage est recommandé pour les sciages premiers, en particulier, et toutes les scies à ruban à grand rendement. Principe de l'écrasement (fig. 453) : l'enclume reposant correctement sur le dos de la dent, l'appareil est bloqué sur la lame et l'excentrique refoule le métal contre l'enclume. Un copeau est enlevé par cisaillement entre l'arête de l'excentrique et l'arête du chanfrein de l'enclume. La partie de métal, refoulée par l'excentrique, est appelée « cuillère d'écrasement ». Le principe de l'opération reste le même, quelles que soient la forme et les dimensions de l'excentrique et de l'enclume et quelle que soit la denture employée mais les résultats obtenus pourront être très différents suivant les caractéristiques de l'appareil et celles de la denture. Figure 451 L'opération consiste à refouler la face d'attaque des dents afin d'augmenter la longueur de leur arête tranchante. Cette opération procure un écrouissage de la pointe des dents et augmente leur dureté. L'écrasement est réalisé soit avec des appareils portatifs, soit avec des machines automatiques. 3.3.3.1. Appareil à écraser (fig. 4 5 2 ) Il est constitué d'un corps avec logement de l'enclume, de l'excentrique et des vis de blocage, d'un guide réglable qui permet de le positionner sur les dents, d'un levier de serrage et d'un levier de l'excentrique. Figure 453 3.3.3.2. Influence des caractéristiques de l'appareil à écraser Les résultats obtenus ne sont pas entièrement comparables d'un appareil à un autre. Les caractéristiques qui interviennent sont les suivantes : position relative de l'enclume et de l'excentrique, forme de l'excentrique, diamètre de l'excentrique et profondeur du chanfrein de l'enclume. • La position relative de l'excentrique et de l'enclume est déterminée par le constructeur et il n'est pas possible d'apporter des modifications au logement de ces deux pièces dans le corps de l'appareil. Par contre, en changeant l'inclinaison de la face de l'enclume en contact avec la face de dépouille de la dent, on obtient une géométrie différente de l'appareil (par exemple pour obtenir une cuillère allongée facilitant le stellitage). Figure 452 174 • La forme de l'excentrique : l'excentrique de la figure 454 comprend deux portions curvilignes excentrées, appelées méplats. Lorsque l'un des méplats est détérioré, le second peut être mis en service. Avec ce type d'excentrique, on obtient généralement une cuillère courte. L'excentrique de la figure 455 comprend un méplat suivi d'une portion et d'une dépouille curvilignes. La longueur dans le sens de l'axe de cet excentrique est importante, ce qui permet de le déplacer plusieurs fois dans l'appareil, au fur et à mesure qu'il s'use. Il n'est pas recommandé de rectifier le méplat d'un excentrique. • Le diamètre de l'excentrique doit être en rapport avec la profondeur de la denture. Un appareil à écraser ne peut pas recevoir des excentriques de différents diamètres. Plus le diamètre de l'excentrique est grand plus la cuillère d'écrasement sera longue. • La profondeur du chanfrein de l'enclume conditionne fortement l'écrasement. Plus cette profondeur est importante, plus l'enclume descendra dans son logement et plus la cuillère d'écrasement sera courte. Les figures 456 et 457 représentent deux dents semblables écrasées avec des profondeurs de chanfrein différentes. Lorsqu'on modifie la profondeur du chanfrein, l'angle du biseau doit conserver la même valeur qu'à l'origine. Les enclumes, suivant les modèles, comportent deux ou quatre chanfreins utilisables les uns après les autres, au fur et à mesure que les arêtes de cisaillement se détériorent. Afin d'obtenir le meilleur écrasement possible pour toutes les dentures, il convient de posséder un jeu d'enclumes dont les chanfreins sont d'importance différente. À chaque angle de bec correspond une profondeur optimale du chanfrein. Figure 4 5 4 3.3.3.3. Influence des caractéristiques de la denture Seule, la valeur de l'angle de bec a une influence sur la forme de la cuillère d'écrasement. Avec un angle de bec normal de 50° (fig. 458), la dent a une grande pénétration entre l'excentrique et l'enclume. Le point de cisaillement est en retrait de la face d'attaque mais la cuillère a une bonne largeur au niveau de l'arête tranchante. Par contre, avec un angle de bec de 68° (fig. 459), le point de cisaillement revient vers la face d'attaque et la cuillère a une largeur plus réduite au niveau de l'arête tranchante. On remarque que, dans un cas comme dans l'autre, la longueur de la cuillère ne varie pas beaucoup. Figure 4 5 5 Figure 4 5 6 Figure 4 5 7 175 3.3.3.4. Réglage de l'appareil à écraser L'obtention d'un bon écrasement dépend : de l'état des parties actives de l'excentrique et de l'enclume, du réglage de l'enclume par rapport à l'excentrique et du réglage de l'appareil sur la lame. Le premier réglage à faire est celui de la hauteur de l'enclume. L'arête du chanfrein doit être tangente à la partie cylindrique de l'excentrique (fig. 460). Lors de la manœuvre de l'excentrique à l'aide de son levier, une très légère résistance doit être perçue au moment où l'arête de l'excentrique passe devant l'arête de l'enclume. Figure 458 Figure 4 6 0 Il faut éviter de régler l'enclume en butée de l'excentrique. Une force de 50 N (environ 5 kgf), appliquée à l'extrémité du levier, représente une force d'environ 2 000 N (200 kgf) sur l'arête de l'excentrique. Dans ces conditions, l'excentrique et l'enclume se détériorent rapidement, quelles que soient la qualité et la dureté de l'acier. Figure 459 Pour le réglage de l'appareil sur la lame, cette dernière est d'abord placée sur le banc d'affûtage et serrée dans l'étau spécial (fig. 461), qui permet d'écraser plusieurs dents entre deux déplacements de la lame. Figure 4 6 1 176 L'opération suivante consiste à positionner l'enclume sur le dos de la dent. Pour les types de dentures ayant un dos rectiligne (couchée, gencive, crochet), le positionnement de l'enclume est assez facile, lorsqu'on sent que cette dernière repose bien à plat sur le dos de la dent. Il suffit ensuite de bloquer l'appareil sur la lame à l'aide du levier, puis de placer et de bloquer le guide en contact avec la pointe des dents. Dans le cas des dentures «perroquet», uniquement constituées de courbes, il est recommandé d'utiliser des appareils portant une graduation indiquant l'inclinaison de l'enclume par rapport à la ligne des dents. Si l'enclume est trop inclinée et qu'elle relève à la pointe de la dent, celle-ci sera relevée lors de l'écrasement (fig. 462). Si l'enclume n'est pas assez inclinée, la pointe de la dent sera déformée dans l'autre sens (fig. 463). Figure 464 Figure 465 3.3.3.5. Utilisation de l'appareil à écraser Figure 4 6 2 L'appareil étant convenablement réglé, avant de commencer l'écrasement, il faut enduire de craie la face d'attaque des dents pour éviter le grippage de l'excentrique qui, sans cette opération, s'userait rapidement. Pour chaque dent à écraser, il faut prendre soin, au moment du blocage de l'appareil sur la lame, que le méplat de l'excentrique soit bien en contact avec la face d'attaque. L'importance de la passe de l'excentrique peut être diminuée. Il suffit de réduire l'ouverture de l'excentrique en limitant la course du levier à l'aide de la butée réglable. Cette opération est généralement pratiquée lorsque l'utilisateur fait deux passes successives. En effet, pour obtenir une cuillère suffisamment large, il est souvent nécessaire d'écraser deux fois de suite (fig. 466 et 467). La deuxième passe augmente la largeur terminale de la cuillère. Figure 4 6 3 Il est préférable d'avoir un appareil à écraser avec la vis de blocage (côté levier) en deux parties pour que l'extrémité en contact avec la lame ne tourne pas au moment du serrage (fig. 464). Une vis de blocage d'une seule pièce, qui tourne contre la lame, a tendance à déplacer l'appareil lors du blocage. L'extrémité des vis de blocage comporte des rainures qui doivent être maintenues propres (fig. 465). La largeur d'écrasement de la cuillère, au niveau de l'arête, doit être supérieure d'environ 2/1 Omm à la largeur finale désirée après rectification. Il n'est pas recommandé de réduire la largeur de la cuillère de 4 ou 6/1 0 mm avec l'appareil à rectifier. Cette action pourrait entraîner un effritement rapide des pointes de dents au cours du travail. L'effritement de la pointe des dents, au cours de l'opération d'écrasement, est fréquent. Il peut y avoir plusieurs causes : • Les faces d'attaque des dents n'ont pas été enduites de craie. 177 • L'excentrique et l'enclume sont en mauvais état. • L'excentrique est gras et les copeaux cisaillés y adhèrent au lieu d'être évacués. Si les deux parties de l'excentrique qui tournent dans le corps de l'appareil doivent être légèrement huilées, la partie active de l'excentrique doit être sèche. • Le défonçage à l'aide de l'affûteuse a été insuffisant pour retirer l'ancien écrasement. L'acier supporte difficilement plusieurs écrouissages. • Une passe d'excentrique trop importante. Il est conseillé de faire deux passes moyennes d'excentrique plutôt qu'une seule avec le réglage au maxir mum. Lorsque le copeau subsiste à l'arête de la dent après l'écrasement, c'est que l'enclume est trop haute ou que les arêtes de cisaillement sont détériorées. La longueur de la cuillère détermine la durée d'utilisation, c'est-à-dire le nombre de réaffûtages possibles, car elle conditionne la dépouille frontale ou verticale de la dent. La largeur de la cuillère est un facteur très important car elle conditionne la voie qui sera obtenue après la rectification. Une cuillère d'écrasement normale doit être longue et avoir sa largeur maximale vers l'arête tranchante (fig. 468). • Un écrasement sur une lame dont les dents ont été trempées ou stellitées à l'avoyage précédent. Dans ce cas, il est parfois nécessaire d'effectuer un « revenu » au chalumeau avant de procéder à l'opération d'écrasement. Figure 468 Remarque : pour une passe d'excentrique, avec les mêmes caractéristiques de denture et les mêmes réglages de l'appareil à écraser, on obtient une voie (sur le côté de la dent) plus importante avec une lame épaisse qu'avec une lame mince. Cela s'explique par le plus gros volume d'acier refoulé. Cet écart va dans le bon sens puisque les grosses lames ont besoin d'une voie plus forte que les lames étroites et minces. Figure 4 6 6 3.3.3.6. Rectification de l'écrasement des dents C'est le complément indispensable de l'opération d'écrasement proprement dite. Elle a pour but de donner à chaque dent une voie identique et symétrique par rapport au plan de la lame et deux dépouilles latérales régulières : frontale vers le bas et dorsale vers l'arrière (cf. fig. 451, p. 173). Le principe de l'opération consiste à presser latéralement la cuillère écrasée. La rectification s'exécute le plus souvent, elle aussi, au moyen d'un appareil manuel. Suivant le type d'appareil, la cuillère d'écrasement est pressée par un marteau mobile contre une enclume fixe, au moyen d'un levier ou entre deux enclumeaux mobiles, actionnés également par un levier (fig. 469). Figure 4 6 7 178 Afin de permettre plusieurs réaffûtages de la lame, il est intéressant d'obtenir une faible dépouille latérale frontale (environ 5°). Par contre, la dépouille latérale dorsale sera un peu plus importante (environ 8°). La voie totale peut se contrôler à l'aide d'un pied à coulisse (fig. 471 ) ou d'un palmer (fig. 472) ; mais, pour vérifier si la voie est la même de chaque côté de la dent, il faut posséder un contrôleur à cadran (fig. 473 et 474). Figure 4 6 9 L'enclume et le marteau, ou les deux enclumeaux, ont des chanfreins égaux, inclinés verticalement pour donner la dépouille latérale frontale et, inclinés vers l'arrière, pour donner la dépouille latérale dorsale (fig. 470). La régularité de la rectification est assurée grâce à un guide qui repose sur les pointes de dents et une butée, contre laquelle vient s'appuyer la pointe de la dent, côté face d'attaque. Cette butée est réglable et permet de varier les dimensions de l'écrasement rectifié. Plus elle est éloignée des enclumeaux, plus la rectification sera longue et large, donnant une voie importante. Figure 4 7 0 Figure 471 179 épaisse (exemple 300 et plus x 18/10 mm) pourra atteindre 9/1 0 mm dans du bois tendre. La figure 475 représente une rectification correcte, tandis que les figures 476, 477 et 478 montrent des rectifications défectueuses. Depuis plusieurs années, des constructeurs ont adapté des vérins pneumatiques sur les appareils à écraser et à rectifier manuels pour actionner les leviers. Cette amélioration soulage l'opérateur et lui permet d'effectuer le travail plus rapidement. Figure 4 7 2 Il existe des machines (écraseuses-rectifieuses) effectuant automatiquement les opérations d'écrasement et de rectification. Elles sont surtout intéressantes pour l'avoyage des lames de forte épaisseur. Ces machines utilisent les mêmes principes que les appareils à main et effectuent le travail plus rapidement, mais elles peuvent provoquer les mêmes défauts si le réglage est incorrect. Figure 4 7 3 Figure 474 Suivant l'importance des lames (largeur, épaisseur) et la dureté du bois, cette voie de chaque côté des dents, après rectification, varie entre 5 et 9/1 Omm. Une lame étroite et mince (exemple : 100 x 10/1 Omm) aura donc une voie de 5/1 Omm dans le bois dur, tandis que la voie d'une lame large et Figure 4 7 5 Figure 4 7 6 Figure 4 7 7 Figure 4 7 8 3.3.4. Affûtage Pour terminer la préparation de la lame de scie, il ne reste plus normalement qu'à effectuer un affûtage pour donner à la denture une forme définitive et régulière ainsi que des arêtes tranchantes parfaites. La lame est placée sur l'affûteuse. Les réglages et les précautions à respecter sont les mêmes que pour l'opération de défonçage (p. 168). Le poussoir est réglé au centre de la cuillère d'écrasement et le 180 meulage commence surtout à la base de la face d'attaque et au creux des dents (fig. 479). Il s'agit d'abord de redonner à la denture une face d'attaque rectiligne à l'angle désiré en faisant disparaître, en partie, le creux laissé par l'écrasement. Une marque, faite à la craie sur le corps de la lame, repère le début du meulage. La voie écrasée peut encore subsister, même après 4 ou 6 réaffûtages à la machine, suivant l'habileté de l'affûteur et l'état des arêtes tranchantes. Pour un réaffûtage, la meule ne doit toucher que très légèrement la face d'attaque ; c'est la principale condition pour conserver l'écrasement le plus longtemps possible. 3.4. DENTURE TRONQUEE Le tronquage des dents est une technique apparue depuis plusieurs années. Il consiste à tronquer une dent sur deux ou trois dents normales, consécutives. La dent tronquée sert de guide de profondeur. Cette technique permet de conserver un grand angle d'attaque dans les bois difficiles à scier, tout en supprimant le « broutage » de la lame dans le trait de scie. Le tronquage est surtout utilisé pour le sciage des bois gelés. Par ce procédé, les lames acquièrent une meilleure stabilité sur les volants par l'annulation, presque certaine, de leurs tendances à reculer ou à avancer, lors du sciage. Figure 4 7 9 Pour obtenir une denture régulière, il est bon de ne modifier la descente de la meule et le réglage du poussoir qu'à la fin d'une passe (au passage de la première dent marquée à la craie). Il en est de même pour rectifier ou nettoyer le profil de la meule avec le bâton au carborundum. La face d'attaque de la dent est correcte, dès qu'il ne reste plus qu'une petite trace d'écrasement au centre de la cuillère. À ce moment-là, il faut terminer l'affûtage par une passe légère sur le dessus de la dent afin que le léger morfil, subsistant inévitablement après le passage de la meule, soit orienté dans le sens de l'attaque. Cette passe est effectuée à la plus faible vitesse de déplacement de la lame sur l'affûteuse. Le profil de la dent, après la passe finale de l'affûteuse, ne doit plus comporter de trace de bleuissement du métal. Si ce bleuissement persiste, c'est que la meule est trop dure ou que la passe est trop forte. La lame est alors prête à l'emploi et doit, si l'on a observé les consignes précédentes, donner entière satisfaction. Dès que l'on s'apercevra que la qualité du sciage baisse, que le trait de scie dévie, que la scie fait un bruit anormal, qu'il y a une mauvaise évacuation des sciures, celles-ci étant rejetées vers l'arrière de la lame, il faudra procéder à un nouvel affûtage. Le tronquage consiste à diminuer la hauteur de la dent d'une certaine valeur, par un meulage ou un limage effectué à un angle de 40 à 45°. Le dénivellement ainsi obtenu, par rapport à la ligne des dents, doit être d'environ la moitié de l'épaisseur du copeau (fig. 480). Il est recommandé de débuter par un dénivellement « A » de 20/1 00 mm (l'angle de 40 à 45° donne ce dénivellement), en enlevant très peu de métal à la pointe de la dent. Cette cote « A » peut être augmentée, selon les vitesses d'amenage employées et les essences sciées. Elle peut être de 30 à 35/1 00 mm pour les bois tendres. Le tronquage, au moyen d'une lime, nécessite une très grande attention pour obtenir une bonne précision d'exécution. Il est préférable d'utiliser un appareil portatif spécial. Cet appareil est muni d'un petit moteur électrique et d'une meule. Il semble, malheureusement, que cet appareil ne soit plus commercialisé actuellement. Pour effectuer le tronquage, il faut placer la lame sur le banc d'affûtage. L'appareil est placé à cheval sur la denture et la butée réglée contre la face d'attaque de la dent à tronquer. Le tronquage n'est effectué que sur les lames de scies à ruban de sciage premier. Figure 4 8 0 181 3.5. AUGMENTATION DE LA DURÉE DE COUPE La denture des lames ruban est taillée dans leur corps et les aciers alliés (carbone-nickel ou nickelchrome) utilisés pour la fabrication de ces lames n'ont pas une grande résistance à l'usure. Il est donc, parfois, indispensable d'augmenter la durée de coupe des dents. C'est le cas rencontré, souvent, pour certaines essences tropicales contenant de la silice à un taux parfois très élevé (cf. § 2.1 .2.3., p. 99). Dans ce cas, avec des lames ruban n'ayant subi aucun traitement, l'usure des arêtes tranchantes peut être très rapide. Quelques traits de scie, parfois, suffisent pour désaffûter complètement la lame. soir de la machine à tremper est relié à celui de l'affûteuse et, par conséquent, il sert de poussoir auxiliaire. Le traitement est réalisé pendant l'avantdernier passage d'affûtage. Il existe deux techniques pratiquées sur les lames de scies à ruban : la trempe de l'arête tranchante et le stellitage. La trempe de l'arête tranchante se pratique de moins en moins ; en tout état de cause, il semble que le matériel nécessaire à cette opération ne soit plus fabriqué actuellement. De toute façon, cette technique n'est pas assez efficace pour le sciage des bois siliceux. Figure 482 3.5.1. Trempe de l'arête tranchante La préparation de la denture peut comporter une quatrième opération, menée simultanément avec l'affûtage. Il s'agit du durcissement de la pointe des dents, par trempe à l'air. La trempe peut être faite à l'aide d'un appareil électrique assez rustique qui chauffe par résistance (fig. 481). Dans ce cas, l'opération se déroule de la façon suivante : la pointe de la dent rougit au contact de la touche conductrice de chaleur, la dent se déplace et refroidit au contact de l'air. Avec le procédé à haute fréquence, la transmission de l'énergie électrique se fait sans contact et la trempe n'agit que sur la couche superficielle de la pointe de la dent. Le refroidissement brusque se fait par le dégagement immédiat de la chaleur dans le corps froid de la dent, de sorte qu'on obtient une dureté optimale. La souplesse de la dent est conservée. 3.5.2. Stellitage Cette opération consiste à apporter sur la face d'attaque de la dent, soit par fusion, soit par soudage électrique, un alliage de chrome, de cobalt et de tungstène, appelé «stellite». Comme le montre la figure 483, les stellites et les aciers rapides, fortement alliés, présentent sensiblement la même dureté à froid mais le stellite résiste mieux à l'usure en cas d'échauffement important des outils. On constate que le stellite conserve une dureté acceptable jusqu'à la température d'environ 800°C. Figure 481 Le corps de la dent encore chaud réchauffe l'arête tranchante : c'est le revenu. La soufflerie stoppe le revenu, afin de conserver à la dent une certaine dureté. Cette opération comporte des risques car, si elle n'est pas menée convenablement, on peut craindre, au contraire, un effritement rapide de la pointe et des difficultés pour l'écrasement ultérieur. L'autre procédé, comportant moins de risques, est la trempe pelliculaire par courant haute fréquence (fig. 482). Cette opération se fait à l'aide d'une machine en combinaison avec l'affûteuse. Le pous- Figure 483 182 En ce qui concerne les lames de scies à ruban, le stellitage est, jusqu'à présent, le seule méthode efficace d'augmentation de la durée de coupe pour le sciage des bois siliceux. Les stellites ne sont pas des aciers, car ils ne contiennent qu'une quantité négligeable de fer. Leur composition, pour les nuances les plus courantes sont données dans le tableau ci-après. Cobalt Chrome Tungstène Carbone Divers , Minimum (%) Maximum (%) 38 30 10 1,5 4 53 32 18 2,5 12 Les proportions de leurs constituants varient de différentes façons, de manière à obtenir différentes qualités correspondant à des grades. Les deux grades recommandés sont : le 1 et le 12 mais le grade 1 semble donner une meilleure résistance à l'usure. Les caractéristiques mécaniques de cet alliage sont les suivantes : dureté Rockwel C = 4 8 à 51, résistance à 2 la traction : 530 MPa (53 kgf /mm ). La tendance actuelle va vers un stellitage systématique pour le sciage de toutes les essences, même les essences tendres et non siliceuses chez lesquelles, pourtant, la qualité de l'affûtage (exécuté avec le matériel ordinaire actuel) est moins bonne avec le stellite qu'avec l'acier d'une dent écrasée. Outre la tenue de coupe plus longue, le stellitage permet d'apporter la voie sans prendre de métal sur le corps de la lame, contrairement à la technique de l'écrasement. Donc, avec le stellitage, les lames diminuent de largeur moins rapidement. Cet avantage est particulièrement intéressant pour les lames ruban bi-coupe, qui ne supportent pas une grande diminution de largeur. Le stellitage nécessite un équipement spécial et beaucoup de scieurs, maintenant, renoncent à faire cet investissement ou à former le personnel pour cette opération. Par contre, ils confient l'entretien de leurs lames et, en particulier, le stellitage à des entreprises spécialisées. Les scieurs, dans ce cas, n'ont plus que les réaffûtages à effectuer, ce qui leur simplifie beaucoup la tâche. Cette situation, qui favorise aussi la généralisation du stellitage, conduit à un excès de dépôt de stellite. Ce dernier entraîne la réduction des angles de dépouille latérale, en particulier la dépouille latérale dorsale (cf. fig. 451, p. 173) qui est souvent réduite à 5° et, parfois, à 4° au lieu de 8°, comme cela se fait pour les dents écrasées et rectifiées (cf. fig. 470, p. 178). 3.5.2.1. Stellitage manuel au chalumeau Équipement nécessaire : • Un poste de soudure oxyacétylénique avec un chalumeau léger, muni d'une buse qui débite 50 l/h pour les lames minces et 100 l/h pour les lames plus épaisses. Les tuyaux de raccordement doivent être souples et légers. • Un support-lame à rouleaux qui permet de disposer la lame verticalement devant l'opérateur. Si l'atelier est très haut, ce support peut être vertical et fixé au mur (fig. 484). Pour un atelier dont le plafond ou le toit est assez bas, il est possible de confectionner un support-lame extensible en largeur et en hauteur (fig. 485). Figure 4 8 4 Figure 4 8 5 183 • Une rectifieuse à meule pour obtenir une voie régulière et une dépouille frontale et latérale. • Une bonne affûteuse ordinaire pour l'affûtage et le réaffûtage des dents. Les meules de nuances moyennes, utilisées pour les aciers fortement alliés, conviennent. • Préparation de la lame L'opération de stellitage est d'autant plus délicate que la lame est mince. L'épaisseur minimale semble être de 9/1 Omm. Tous les aciers, utilisés couramment pour la fabrication des lames de scies à ruban, se prêtent bien au dépôt de stellite. Les lames étroites ou usées sont à écarter ; il faut songer que les lames stellitées devront être en service plus longtemps que les lames ordinaires. Les qualités de lame recherchées sont la résistance aux déformations et au criquage. Les dentures « perroquet » et à « copeaux projetés » sont recommandées. Le stellitage s'exécute sur une lame ayant subi toutes les opérations ou contrôles au banc de planage. Comme pour l'avoyage par écrasement, un défonçage à l'affûteuse est nécessaire. La lame est, ensuite, placée sur le banc d'affûtage pour passer à l'opération d'écrasement. La cuillère doit être légèrement plus large qu'un écrasement normal avec rectification. Deux passes d'excentrique sont donc nécessaires. Ensuite, la lame est mise sur les rouleaux du poste de stellitage. La denture est tournée du côté de l'opérateur et, pour la partie verticale en face de la table de travail, la face d'attaque des dents est dirigée vers le haut, il est absolument indispensable de déposer le stellite sur une face parfaitement propre. L'écrasement réalise très bien le décapage de l'acier mais il doit, surtout en pays tropical, être pratiqué très peu de temps avant le stellitage. Les traces de rouille empêchent l'adhérence du stellite sur l'acier. On doit éviter, bien entendu, de graisser o u de huiler l'excentrique. • Dépôt du stellite Les baguettes de stellite d'un diamètre théorique de 3/32 ou 1 / 8 de pouce, soit 2,4 à 3 mm, conviennent bien pour le stellitage des lames de faible et moyenne épaisseurs mais certains stelliteurs utilisent des baguettes de 4 mm de diamètre. Il faut, d'abord, régler la pression de l'acétylène à 300 g et celle de l'oxygène à 1,5 kg. Le chalumeau est allumé et réglé de telle sorte que le cône de la flamme ait environ trois fois la longueur du dard (fig. 486). La méthode de dépôt, décrite ci-après, est celle préconisée à l'origine, où la quantité de stellite est assez réduite ; elle donne cependant toujours satisfaction si elle est faite correctement. On peut admettre un dépôt de stellite un peu plus important; mais il faut éviter les dépôts excessifs qu'on constate souvent actuellement. L'opérateur tient le chalumeau d'une main et la baguette de l'autre. Il dirige la pointe du dard vers la face d'attaque de la dent, tout en plaçant l'extrémité de la baguette dans le champ de la flamme. Il est possible de faire écran avec la baguette pour protéger l'arête de la dent qui serait détruite par la flamme directe. Lorsque la face d'attaque atteint le rouge brillant, l'opérateur dirige le dard sur l'extrémité de la baguette et dépose une goutte de stellite vers la pointe de la dent. En tombant, la goutte doit s'étaler vers le bas de la cuillère. Il arrive parfois, surtout si l'opérateur est débutant, que le stellite reste accumulé sur la pointe de la dent. Dans ce cas, il suffit de chauffer le bas de la cuillère juste derrière le dépôt. Lorsque ce dernier est en fusion, il descend et s'étale de lui-même sur la face inclinée de la cuillère. Le stellitage exige, suivant l'habileté d'un opérateur débutant, une période plus ou moins longue d'entraînement. Celui-ci doit se faire sur des lames hors d'usage, car les dents ratées ne se rattrapent pas. Quelques séances d'entraînement sont également nécessaires pour un opérateur qui n'a pas pratiqué cette technique depuis longtemps. L'opération de stellitage demande une attention soutenue, car un bon résultat ne pourra être obtenu qu'en faisant «transpirer» l'acier, sans le faire fondre et en dosant bien la quantité de stellite pour que la goutte couvre bien la face d'attaque, sans couler sous les bords. La figure 487 représente une dent stellitée avant rectification. Si la température de l'acier est trop basse, le stellite prend la forme d'une boule et recouvre mal la face d'attaque de la dent. Par contre, si la température est trop élevée, l'arête tranchante est détruite. L'acier et le stellite forment un alliage peu résistant à l'usure. Figure 4 8 6 184 Figure 4 8 7 • Dépôt de stellite sur dent non écrasée Pour remplacer la cuillère d'écrasement, il existe deux techniques de préparation de la denture. Elles consistent à réaliser sur la face d'attaque de la dent, soit une petite encoche (fig. 488), soit un tronquage (fig. 489). Ces opérations se font avec l'affûteuse, soit avec la meule ordinaire ou, mieux, avec un disque à tronçonner le métal. Ces deux techniques sont, maintenant, pratiquées pour le dépôt de stellite avec machines automatiques ou semi-automatiques qui sont équipées de moules en alliage réfractaire (fig. 490 et 491). Le dépôt de stellite au chalumeau sur dent tronquée ou avec encoche, sans moules, n'est pas facile et peu d'affûteurs le pratiquent. 3.5.2.2. Machines à stelliter au chalumeau La première amélioration, apportée au stellitage au chalumeau entièrement manuel, a été de fabriquer des appareils semi-automatiques. Ils existent depuis plusieurs années et se fabriquent toujours. Ils sont équipés d'un système motorisé pour le déplacement de la lame avec positionnement automatique de la dent entre deux demi-moules (fig. 490). Certains modèles ont un moule qui se sépare en quatre parties (fig. 491). Celles-ci viennent préformer le dépôt de stellite encore à l'état pâteux sur les quatre faces j(fig. 492). Ce dépôt s'effectue avec le chalumeau oxyacétylénique et la baguette de stellite tenus par l'opérateur. Figure 4 8 8 Figure 4 9 0 Figure 4 8 9 185 (fig. 493, cf. également p. 158). Dans ce cas, le stellite fait fonction d'électrode et il se présente sous la forme d'un fil creux, appelé fil tubulaire ou, plutôt, fil fourré. En effet, ce fil est fabriqué à partir de feuillard de cobalt d'environ 8 / 1 0 mm d'épaisseur. Ce feuillard est mis en forme de gouttière dans laquelle on apporte des éléments d'alliage en poudre (le chrome et le tungstène). La gouttière est ensuite refermée, pour former, d'abord, un tube d'environ 2,4 mm de diamètre et réduit, ensuite, à environ 1,6 ou 1,2 mm. Après cet écrouissage, le fil est passé au four (environ 600°C) pour éliminer les tensions. Au moment de la fusion, les éléments en poudre se mélangent avec le cobalt de la gaine du fil pour donner un dépôt de stellite. Figure 4 9 1 Figure 4 9 3 Figure 4 9 2 Avec ces appareils semi-automatiques, la lame a la même position qu'avec les bancs de stellitage manuels : la dent présente la face d'attaque vers le haut. Certains modèles ont le support-lame légèrement incliné sur l'avant, de façon que la face d'attaque de la dent soit approximativement horizontale pour le remplissage des moules. 3.5.2.3. Machines électriques à stelliter Depuis quelques années, des machines électriques semi-automatiques ou automatiques pour le stellitage, sont apparues sur le marché. Les premières machines mises au point étaient automatiques et elles utilisaient le procédé MIG Avec ce procédé, l'arc électrique est amorcé par la haute fréquence. L'amorçage ne s'effectue pas toujours au bon endroit, ce qui entraîne une détérioration prématurée des moules. La maîtrise de la température n'est pas très bonne et, en outre, le fil fourré, suivant sa qualité, ne donne pas toujours un dépôt très homogène. Ensuite, des machines ont été fabriquées avec le procédé TIG (Tungsten, Inert, Gas), fig. 494. Avec ce procédé, le stellite est mis en fusion par un arc électrique, produit entre une électrode réfractaire de tungstène et la dent. La buse diffuse le gaz protecteur (argon). Ce procédé de stellitage présente l'inconvénient, lorsque l'électrode se détériore, d'avoir un arc électrique instable et des problèmes d'amorçage. La plupart des machines construites actuellement peuvent être classées en deux types, qui se différencient d'après les procédés de soudage suivants : 186 l'énergie en positionnant et en stabilisant l'arc électrique. La sortie annulaire (6 à 8 l/min) permet au gaz d'effectuer son rôle de protection. Le stellite coule à la pointe de la dent, celle-ci étam prise dans un moule en alliage réfractaire qui préforme le dépôt. Le stellite utilisé peut être sous forme de fil fourré, comme avec les premières machines (procédé MIG) mais, maintenant, des baguettes rigides normales, dont la longueur peut atteindre 3 m, sont aussi utilisées. Ces machines automatiques à procédé PLASMA ont un rendement élevé. L'intensité est réglable pour permettre le stellitage de lames dont l'épaisseur varie de 0,8 à 5 mm. Elles sont assez complexes et, par conséquent, coûteuses à l'achat. De ce fait, elles ne sont pas à la portée des petites et moyennes scieries. Elles sont surtout destinées aux grosses scieries, aux fabricants de lames de scies et aux ateliers d'affûtage professionnels. Figure 4 9 4 • Machines utilisant le procédé PLASMA Le procédé PLASMA est un dérivé et une optimisation du procédé TIG. Un arc d'allumage entre l'électrode réfractaire de tungstène et la buse (arc non transféré) amorce l'arc principal entre l'électrode et la dent (arc transféré). Ce dernier fait fondre le bord tronqué de la dent (ou le bord de l'encoche) et met le stellite en fusion. La buse comporte deux sorties de gaz (fig. 495). Dans les autres applications du soudage PLASMA, il y a couramment deux gaz ; mais, pour le stellitage, un seul (généralement de l'argon) assure les deux fonctions avec des débits différents. La sortie centrale (2 à 3 l/min) transmet • Machines à souder le stellite par résistance Il existe un modèle de machine automatique utilisant cette technique. Le fonctionnement consiste à découper dans des baguettes rondes de stellite des morceaux dont la longueur correspond à la partie à stelliter (6 mm en moyenne). Le diamètre des baguettes est choisi en fonction de l'épaisseur des lames. Ces morceaux sont, ensuite, soudés électriquement par résistance sur la face d'attaque de la dent qui a reçu, auparavant, une encoche (fig. 496). Figure 4 9 6 Avec cette technique, la forme définitive de la partie stellitée de la dent nécessite une rectification assez importante. D'autres modèles de machines, mais semi-automatiques, utilisent aussi ce procédé avec, cependant, une disposition différente de la baguette de stellite (fig. 497). Ces machines nécessitent la présence permanente d'un ouvrier qui commande l'opération pour chaque dent. L'extrémité de la baguette est présentée et Figure 4 9 5 187 soudée par refoulement (la dent ne reçoit ni tronquage, ni encoche auparavant). Un disque à tronçonner vient, ensuite, sectionner la baguette. Certaines machines sectionnent la baguette avec l'inclinaison correspondant à l'angle de dépouille latérale. Dans ce cas, la baguette est retournée d'un demi-tour avant d'être soudée sur la dent suivante. Malgré cette précaution, la mise en forme finale nécessite, également, une rectification assez importante. lames de scies à ruban, circulaires ou alternatives. Elles peuvent aussi souder des plaquettes d'acier rapide ou de carbure de tungstène. Le soudage de pastilles préformées présente l'avantage de réduire l'enlèvement de matière au moment de la rectification. Revenu de la denture Les stelliteuses électriques comportent un système de revenu automatique mais pour le stellitage au chalumeau, lorsque le dépôt a été fait sur toutes les dents, il est indispensable de procéder à un léger revenu (cf. p. 154). Il est recommandé d'effectuer celui-ci sur l'affûteuse, après avoir légèrement blanchi le dessus des dents. Cette précaution permet de contrôler la coloration du revenu. Certains affûteurs préfèrent réaliser le revenu avant de retirer la lame du poste de stellitage pour éviter le risque de casser des dents avec le poussoir de l'affûteuse. Figure 4 9 7 Ces machines présentent l'avantage d'être d'un prix moins élevé que les machines automatiques, ce qui les met donc un peu plus à la portée des scieries d'importance moyenne. Par contre, elles nécessitent l'utilisation de baguettes de stellite retraitées, qui coûtent nettement plus cher que les baguettes ordinaires destinées à la fusion. Des constructeurs américains utilisent également ce procédé mais le stellite se présente sous la forme de pastilles préformées de section rectangulaire (fig. 498). Comme dans le cas précédent, la dent ne reçoit pas d'encoche. La pression exercée sur la plaquette, pendant le soudage, entraîne un refoulement de l'acier sur la face d'attaque de la dent. Le revenu est également effectué au chalumeau avec une flamme douce, en réchauffant l'acier à 450°C environ pour lui rendre la malléabilité normale. La flamme est horizontale pour chauffer les dents par le côté. Le traitement est convenable quand le bleuissement, constaté sur le dessus de la dent, couvre environ 15 mm. Cette opération est faite à la cadence la plus lente de l'affûteuse et ne demande que quelques minutes. Régularisation de la denture L'opération du revenu étant terminée, l'affûteuse régularise le profil de la denture. La face portante du poussoir est réglée sur la face d'attaque de la dent, juste au-dessous du dépôt de stellite (fig. 499). Figure 4 9 9 Figure 4 9 8 Ces machines automatiques peuvent aussi fonctionner en semi-automatique, lorsqu'il s'agit de réparer une ou quelques dents. Elles reçoivent les équipements leur permettant de traiter indifféremment les Les premières passes de meule sont faites seulement sur la face d'attaque de la dent. Le réglage du poussoir est fait en tenant compte des dents ayant le plus gros apport de stellite, car les passes de meule pour cet alliage ne peuvent pas être fortes. Dès que les faces d'attaque sont régularisées, il faut procéder au meulage complet de tout ie profil jusqu'à ce que les arêtes tranchantes soient correctes. 188 Rectification de la voie Comme pour les dentures écrasées, les dents stellitées doivent être rectifiées latéralement pour leur donner une voie régulière et symétrique, avec les dépouilles frontales et latérales indispensables. Il n'est pas possible de rectifier le stellite en pressant la pointe de dent latéralement comme pour l'écrasement ordinaire. Cette opération doit se faire à l'aide d'une rectifieuse automatique à meules. Cette machine de précision comprend deux meules (boisseau droit), inclinées dans deux directions pour obtenir les deux dépouilles. La figure 500 représente le réglage des meules sur la dent vue du dessus. La rectification doit être progressive. Il faut d'abord effectuer quelques tours d'observation pour ne t o u cher que les dents les plus larges. Ensuite, il faut pousser les dents plus loin entre les meules, de façon à toucher latéralement toutes les dents, en évitant de faire des passes trop fortes, car cela déforme les meules et ralentit leur vitesse, ce qui les rend friables. dent, l'affûteuse normale à meule corindon est toujours indispensable jusqu'à présent. Réaffûtage des dents stellitées Avec le stellitage manuel au chalumeau, si le dépôt est mince, comme cela était conseillé à l'origine, on a intérêt à réaffûter, surtout sur le dos de la denture, un peu comme avec les dents écrasées et rectifiées. Dans ce cas, en prenant des précautions, une denture convenablement stellitée supporte jusqu'à 15 réaffûtages. Avec les dépôts de stellite importants que l'on constate, maintenant, il est possible d'effectuer un plus grand nombre de réaffûtages (souvent plus de 30) avant de procéder, de nouveau, à toutes les opérations de stellitage qui viennent d'être décrites. Le stellitage donne les meilleurs résultats en bois mi-durs fortement abrasifs. La durée de coupe est alors de 8 à 15 fois plus élevée. Il n'est pas conseillé d'utiliser trop longtemps une lame ruban stellitée entre deux affûtages, à cause des amorces de criques qui se produisent en fond de dent et qui proviennent, en partie, des rayures faites par les meules ordinaires de l'affûteuse. Un nouvel affûtage a pour effet d'enlever les amorces de criques. Pour supprimer les rayures de la meule, il existe un dispositif portatif ou adaptable sur l'affûteuse qui effectue un «glaçage» du fond de dent. Ce «glaçage » se fait à l'aide d'une fraise au carbure. Cette opération, qui n'est pas encore très pratiquée, permet, pour le sciage de bois non siliceux avec des lames stellitées, d'augmenter notablement le temps de travail entre deux affûtages. Figure 5 0 0 Il faut, de temps en temps, vérifier à l'aide d'un contrôleur à cadran la quantité de voie de chaque côté de la dent. Chaque meule comporte un réglage indépendant. Lorsque la voie normale est atteinte, il est conseillé de redonner une petite passe d'affûteuse sur le dessus des dents, afin d'orienter le très léger morfil dans le sens de l'attaque. La rectification et l'affûtage des dents stellitées avec le matériel ordinaire actuel, équipé de meules corindon, ne donnent pas une très bonne finition, surtout si l'affûteuse est trop légère ou du type à balancier. C'est, en partie, la raison pour laquelle la qualité ou la finesse d'affûtage des dents stellitées est inférieure à celle des dents écrasées et rectifiées. Pour remédier à cet inconvénient, de nouvelles machines viennent d'apparaître sur le marché. Ces machines précises sont équipées de meules Borazon (cf. p. 134) et travaillent sous arrosage. Elles donnent un état de surface nettement meilleur. On peut espérer, dans ce cas, obtenir des arêtes tranchantes, dont la qualité se rapproche de celle des dents écrasées et rectifiées. 3.6. PRINCIPAUX DEFAUTS RENCONTRES LORS DU SCIAGE AVEC LES SCIES À 1 RUBAN ET LEURS CAUSES Les utilisateurs de scies à ruban sont quelquefois déçus en raison des défauts qui apparaissent au cours du sciage et dont les causes ne sont pas toujours faciles à déterminer. Beaucoup de difficultés rencontrées proviennent d'un choix de matériel trop faible. Dans ce cas, il n'est pas possible de scier du bois dans les meilleures conditions et d'être pleinement satisfait. D'autres difficultés sont causées par le bois lui-même avec ses contraintes de croissance (cf. p. 30) et ses nœuds. Peu de difficultés proviennent de la qualité intrinsèque de la lame elle-même. Plus nombreux sont les défauts, passés en revue ciaprès, qui sont dus à une préparation défectueuse de la lame et au mauvais état ou au mauvais réglage de la machine. 3.6.1. Déviation d e l a lame Les meules Borazon n'agissent que sur le stellite. Les nouvelles machines, équipées de ces meules, peuvent remplacer les rectifieuses classiques à meules corindon mais, pour le maintien de tout le profil de la Il s'agit d'un défaut qui entraîne une perte de bois considérable et, si le matériel est suffisamment dimensionné, cela peut provenir des causes suivantes : 1. D'après la fiche technique du scieur 1-2 du Centre Technique du Bois et de l'Ameublement. 189 • Inefficacité des guide-lames : ceux-ci peuvent être usés, déformés ou mal réglés. • Lame mal dressée (dos creux en particulier) : le sciage ne sera pas rectiligne puisque le côté denté de la lame n'est pas assez tendu sur le volant. • Lame mal planée : des déviations se produisent du côté opposé aux défauts. Sur une scie à grumes, par exemple, avec un brin travaillant à droite en regardant la denture, la lame sera dite « tirant au faible », si les défauts sont sur la face externe de la lame, et « tirant au fort », s'ils apparaissent sur la face interne. Sur une scie à chariot libre ou à table, la scie dévie vers le guide dans le premier cas et dans le sens opposé au guide dans le deuxième cas. Les défauts de planage sont d'autant plus sensibles que la lame est large et la voie faible. • Lame mal tensionnée : si la lame est insuffisamment tensionnée, elle dévie à l'attaque et donne un sciage ondulé dans le sens de la longueur et d'épaisseur irrégulière dans le sens de la hauteur. Si elle est trop tensionnée, elle « tirera au faible » ou déviera vers le guide. En règle générale, elle déviera vers l'axe des poulies. • Lame mal affûtée : c'est-à-dire que l'arête de coupe n'est pas perpendiculaire au plan de la lame ou que la voie est plus importante d'un côté que de l'autre. Ces défauts sont produits par un mauvais centrage de la meule par rapport à la lame et se rencontrent fréquemment sur les affûteuses à balancier, lorsqu'il n'est pas tenu compte du diamètre de la meule, ou lorsque les plaques de serrage sont usées. • Voie incorrecte : soit insuffisante et la lame serre dans le trait, soit excessive et elle dévie à l'attaque. • Lames ou poulies encrassées : si le système de lubrification de la lame ou de nettoyage des poulies fonctionne mal, la sciure forme des dépôts sur les poulies et sur la lame, ce qui appelle cette dernière vers l'avant. La partie dentée se trouve alors insuffisamment tendue, ce qui produit des déviations. • Usure du bombé des jantes : au cas où toutes les causes provenant de défauts de préparation de la lame auraient été éliminées, on peut vérifier le bombé des jantes. Si l'usure de celles-ci est vraiment accentuée, il est prudent de les faire rectifier. • Tension insuffisante de montage des lames sur la machine (cf. § 3.1.2.2, p. 58). Il peut arriver que l'usure du dispositif de tension entraîne, de la part du scieur, une mauvaise appréciation de cette tension, ou que les risques de criques l'incitent à la diminuer exagérément. ruban mais peuvent y être plus apparents en raison de la longueur des pièces sciées. Ils ne proviennent pas de la préparation des lames, mais de la machine ellemême. • Manque de parallélisme : entre la lame et le dispositif d'amenage, ou le guide. Ces défauts se rencontrent rarement lorsque le montage de la machine a été effectué par les soins du constructeur mais se présentent quelquefois sur les machines d'occasion montées par l'acquéreur. • Jeu dans le déplacement latéral des supports de griffes : provenant de l'usure des pièces, surtout sur les machines légères soumises à un usage intensif. 3.6.3. Surfaces de sciage défectueuses • Rayures : ce défaut apparaît lorsque l'écrasement est irrégulier. • Encrassement par la sciure : ce défaut peut se produire lorsque la sciure est trop fine, c'est-à-dire lorsque l'épaisseur du copeau, ou avance de bois par dent, est insuffisante (celle-ci ne devrait pas être inférieure à 3 ou 4 / 1 0 mm), lorsque la voie est trop importante ou lorsque le profil de la denture est mauvais. 3.6.4. Vitesse de sciage insuffisante La scie à ruban doit être un outil à grand rendement pour compenser les pertes de temps entre deux passages du bois à l'outil. Le désaffûtage de la lame est, naturellement, un facteur important de ralentissement du sciage mais, en dehors de l'état des arêtes tranchantes et des déviations dont nous avons parlé plus haut, il arrive fréquemment que la vitesse de sciage se trouve limitée par le comportement de la lame qui semble freiner l'aménage : la puissance absorbée est anormalement élevée ou des ondulations apparaissent sur les débits. Ces défauts proviennent des caractéristiques de la denture : • Angle d'attaque insuffisant : d'une part, l'aptitude de la dent à trancher les fibres est diminuée, d'autre part la valeur de la composante horizontale de l'effort de coupe est élevée, et s'oppose à l'avancement du bois. • Angle d'attaque trop important : cela peut se rencontrer avec les machines et les lames de petite et moyenne capacité (cf. § 1.4.1. : Angle d'attaque, p. 26). Les vibrations du «broutage» donnant naissance à des débits côtelés, s'opposent à une vitesse normale de sciage. • Denture trop profonde : il peut se produire des vibrations et des défauts comme dans le cas précédent. 3.6.2. Sciages non parallèles 3.6.5. Tenue d e coupe insuffisante Ces défauts qui se répètent régulièrement d'une planche à une autre ne sont pas réservés au sciage à La pointe des dents s'émousse très rapidement. 190 • Dents détrempées à l'affûtage : la meule attaque le métal trop brutalement et bleuit l'extrémité de la dent. La meule peut être trop dure pour l'acier employé ou trop encrassée. • Hauteur des dents irrégulière : ce défaut provient d'un mauvais guidage du dos de la lame pendant l'affûtage. Il faut vérifier le parallélisme du déplacement de la lame pendant cette opération. • Dents effritées par l'écrasement ou la rectification (cf. § 3.3.3.5. : Utilisation de l'appareil à écraser, p. 176). • Angle de bec insuffisant. • Vitesse linéaire de la lame trop élevée : dans les bois durs, cette vitesse linéaire ne devrait pas être supérieure à 35 m/s. 3.6.6. Rupture ou crique de la lame Les ruptures ou criques sont dues dans la majorité des cas : • Aux défauts de la machine : ceux-ci peuvent être nombreux, tels que vibrations du bâti, usure des roulements, faux-rond ou voile des poulies, poulies encrassées par la sciure, support de poulie supérieure colmaté dans ses glissières, dispositif de tension trop comprimé ou ayant perdu son élasticité, vibrations ou déplacement non parallèle du chariot par rapport à la lame, guide-lame mal réglé. • À une erreur dans le choix de l'épaisseur de la lame : celle-ci ne doit pas dépasser 1/1 000 du diamètre du volant. • À un affûtage défectueux : un angle trop vif au fond de la dent constitue toujours une amorce de rupture. Une scie mal affûtée ou travaillant sans affûtage subit des fatigues excessives. • Aux déviations et aux frottements anormaux de la lame en cours de sciage : toutes les causes ont été énumérées au § 3.6.1 ., p. 188. 4. LES LAMES DE SCIES CIRCULAIRES L'équilibre dynamique de ces lames, leurs caractéristiques et leurs conditions de travail sont donnés pages 79 à 85. 4.1. ENTRETIEN DU CORPS DE LA LAME Comme pour les autres types de lames, il convient d'effectuer d'abord un nettoyage correct (cf. p. 147). La lame est ensuite suiffée ou graissée pour éviter les empreintes des coups de marteau. L'entretien comprend deux opérations : • Le planage pour enlever les bosses. Celles-ci sont de deux sortes : les bosses importantes ou « coups de feu » et les petites bosses. Le planage permet également d'enlever le voile d'une lame. • Le tensionnage, c'est-à-dire l'allongement de la partie médiane de la lame pour, d'une part, compenser partiellement l'effet défavorable de son échauffement au cours d'un sciage et, d'autre part, modifier favorablement son régime vibratoire dont dépend sa stabilité. L'exécution convenable du tensionnage ne peut s'effectuer que si la lame ne présente pas de bosse ou de voile. C'est pour cette raison que l'entretien débute par le planage mais, après le tensionnage au marteau, il est parfois nécessaire de refaire un planage. Outils nécessaires pour ces opérations : • Un marteau «anglais» (cf. fig. 372, p. 148). • Un tas cubique en acier de 20 cm d'arêtes (fig. 501), la face du dessus étant bombée d'environ 2 mm. Pour l'entretien des lames de petit diamètre, un tas circulaire est préférable (fig. 502). • Un jeu de règles en acier de différentes longueurs afin de choisir celle dont la dimension correspond approximativement au diamètre de la lame. L'épaisseur de ces règles est d'environ 5 mm. La largeur est comprise entre 40 et 60 mm. • À une lame trop tendue sur les poulies : le risque d'excès de tension de montage n'est pas considérable car la fatigue la plus importante de l'acier n'est pas produite par la traction, mais par le pliage. Néanmoins, si la lame a reçu un excès de tension à l'aide du tendeur, ce risque augmente. • À une brasure mal faite. • À un mauvais dressage de la lame ou à certaines parties gauches : dans ce cas, la lame danse sur les volants et la denture subit des chocs au sciage. • À une utilisation trop poussée entre deux affûtages (cf. § Réaffûtage des dents stellitées, p. 188). • À un acier cassant : ce défaut provient soit de sa composition, soit du traitement thermique. Figure 5 0 1 191 Figure 5 0 2 • Un arbre d'essai, fixé horizontalement sur un établi. Cet arbre, qui n'est pas indispensable, est très utile pour déceler le voile d'une lame. Il est muni d'un cône qui permet de prendre des diamètres d'alésage différents (fig. 503). Figure 5 0 4 Figure 5 0 3 4.1.1. Planage Il s'agit d'abord de repérer et de délimiter à l'aide d'une craie les bosses ou un voile. Pour cela, la lame est tenue verticalement et sa denture repose sur un support quelconque (fig. 504). La règle est appliquée contre la lame de façon telle que seule l'arête de la règle soit en contact avec la lame. L'opérateur se place de préférence face à une source lumineuse qui lui permet de bien voir les défauts sous la règle. Celle-ci est maintenue en position diamétrale fixe, tandis que le contrôle s'effectue en tournant doucement la lame. Pour enlever les petites bosses, il faut les marteler sur le tas à planer avec le marteau « anglais » en orientant la panne dans le sens de la longueur des bosses (fig. 505). Il est recommandé d'interposer entre le tas et la lame un matériau souple, par exemple un morceau de cuir, pour éviter une compression du métal au martelage. Le planage peut également s'effectuer sur un tas en bois « de bout » dur. Figure 5 0 5 Un martelage direct au centre des grosses bosses ou « coups de feu » aurait pour effet de reformer le défaut immédiatement sur l'autre face. Pour ces grosses bosses, les coups de marteau doivent être donnés à leur périphérie afin d'étirer le métal comme au tensionnage. Pour cela, le matériau souple est retiré d'entre la lame et le tas. La lame peut présenter un voile symétrique : c'est une déformation de la zone de l'alésage qui se répercute sur toute la lame qui n'est plus perpendiculaire à son axe. Le voile peut se déceler lorsque la lame est sur l'arbre d'essai : figure 506 ou à défaut avec la régie : figure 507. Le défaut étant bien tracé, le martelage de la partie située près de l'alésage s'effectue sur la face opposée au repérage à la craie (fig. 508). 192 Figure 5 0 6 Figure 5 0 7 Figure 5 0 8 4.1.2. Tensionnage 4.1.2.1. Contrôle du degré de tension La lame, dont le bord denté repose sur le banc de planage ou autre appui, est tenue inclinée d'une main (fig. 509). Une pression est exercée avec les doigts sur la partie médiane de la lame. Celle-ci est retenue du côté opposé par le pouce. Une arête de la règle est présentée sans pression contre la lame. Si celle-ci est tensionnée, elle forme sous la règle une cuvette plus ou moins importante suivant le degré de tension et la pression donnée de la main. En retournant la lame et en effectuant la même opération sur l'autre face, on doit également constater la cuvette. Il faut veiller à donner une pression à peu près égale à chaque contrôle. Il est assez difficile de savoir si une lame possède un degré de tension convenable. Avec l'expérience, l'opérateur, dans la plupart des cas, l'estime approximativement et cette méthode réussit bien pour les machines monolames. Par contre, pour les machines multilames où toutes les lames doivent avoir le même degré de tension, il est recommandé de monter un système simple qui permet un contrôle plus précis (fig. 510). L'appareil peut être fait à partir d'une couronne métallique rectifiée dont le diamètre extérieur dépasse de 4 ou 6 cm celui des plus grandes lames et le diamètre intérieur est légèrement inférieur à celui des plus petites lames. Cette couronne est fixée sur quatre pieds reposant sur un socle. Un jeu de 8 cales métalliques, d'épaisseur identique, permet d'adapter le support sous la denture suivant le diamètre de la lame. Figure 5 0 9 193 Figure 5 1 0 4.1.2.2. Tensionnage au marteau Il se réalise à l'aide du marteau « anglais » avec la panne en long orientée radialement. Le martelage s'exécute sur les deux faces de la lame dans sa partie médiane (fig. 511). Contrairement au planage, la lame repose directement sur le tas en acier sans l'interposition du matériau souple. (fig. 512). La martelage commence par le cercle central (1 ) sur les deux faces. Ensuite, si la tension n'est pas suffisante, l'opération est effectuée sur les cercles de part et d'autre (2 et 3). Pour les corps de lame minces, les coups de marteau seront moins nombreux que pour les corps épais (fig. 512). Le tensionnage ne doit pas être pratiqué à une distance du centre inférieure au quart du rayon, ni à une distance du centre supérieure aux 2 / 3 du rayon, ni, de toute façon, à moins de 4 cm du bord de l'alésage (fig. 51 1 ). Les performances les plus élevées sont obtenues par l'emploi de flasques de diamètre tel que le tensionnage soit fait entièrement dans la partie serrée par les flasques. Figure 5 1 2 Si le tensionnage est plus intense sur une face que sur l'autre, la face insuffisamment tensionnée devra subir un nouveau martelage. Si la tension est trop importante, un martelage de la périphérie de la lame élimine cet excès (fig. 513). Figure 5 1 1 Dans la partie médiane réservée au tensionnage, on trace à la craie des cercles espacés d'environ 3 cm Avec certains modèles de déligneuses multilames à aménage automatique, si l'opérateur n'est pas assez vigilant pour stopper le sciage dès que les lames dévient, il arrive que celles-ci chauffent excessivement. La pression latérale et réchauffement peuvent 194 atteindre une telle intensité qu'il se produit une déformation permanente des lames. Ces dernières, après refroidissement, sont en forme de parapluie, donc en excès de tension. Pour remettre ces lames en état, il est nécessaire de les marteler à la périphérie comme l'indique la figure 513. 4.2. ENTRETIEN ET AFFUTAGE DE LA DENTURE Les profils et types de denture utilisés pour les lames de scies circulaires sont présentés pages 81 à 84. L'entretien des dents taillées dans le corps de la lame est le même que pour les lames de scies alternatives et à ruban et comprend les trois opérations : défonçage, avoyage, affûtage. Pour les artisans ou petites entreprises n'étant pas bien équipés en matériel d'affûtage, il est possible d'entretenir la denture entièrement à la main. Dans ce cas, les outils utilisés sont : le touret à meule artificielle pour le creux des dents, le tourne-àgauche pour l'avoyage, la lime pour l'affûtage sur les faces d'attaque et de dépouille. Cette méthode d'entretien a l'inconvénient d'être lente mais, si l'opérateur est habile, elle peut donner satisfaction pour les petites machines monolames. Par contre, pour les machines multilames ou à grand rendement, un entretien précis de la denture sur affûteuse automatique s'impose. 4.2.1. Défonçage (cf. p. 168) Figure 513 4.1.2.3. Tensionnage au tendeur Il est recommandé de tensionner les lames de scies circulaires à l'aide du tendeur à galets. L'appareil doit pour cela être robuste et conçu pour permettre le passage de la lame et l'adaptation d'un dispositif de fixation réglable. Les premières réalisations ont été faites à partir de tendeurs destinés au laminage des lames ruban. Maintenant, il existe des tendeurs fabriqués spécialement pour le laminage de scies circulaires (fig. 514). L'affûteuse, réalisant le défonçage des lames circulaires, ne se différencie que par son dispositif de support-lame. Ce dernier est un cône permettant de prendre différents diamètres d'alésage. Ce cône tourne sur un axe, sans jeu, à frottement lisse. Remarque : certains modèles d'affûteuses sont conçus pour recevoir les trois types de lames : lames de scies alternatives, lames ruban et lames circulaires. Il suffit d'utiliser ou de monter le support-lame adapté. 4.2.2. Avoyage Il peut se faire par torsion ou par écrasement. 4.2.2.1. Par torsion (cf. p. 139 et 172) Il est difficile de réaliser cette opération de façon très précise, en raison de l'épaisseur souvent importante des lames. La torsion des dents se fait : • avec un tourne-à-gauche de grande taille ou une pince à avoyer de bonne qualité (cf. fig. 337 et 338, p. 139), • avec une poinçonneuse à main (fig. 515) qui permet de tordre avec rapidité et assez de précision les dents des lames de toutes épaisseurs, • mécaniquement, avec des machines identiques à celles qui servent à avoyer les lames de scies à ruban, à part qu'elles possèdent un cône de centrage qui s'adapte à l'alésage de la lame. Figure 5 1 4 195 Figure 5 1 5 4.2.2.2. Par écrasement (cf. p. 173) La voie par écrasement pour les lames circulaires est réservée aux scies de débit longitudinal ayant une denture crochet ou perroquet et un pas d'au moins 25 mm. L'épaisseur des lames circulaires dépasse couramment 2 0 / 1 0 mm ; au-dessus de cette dimension, il est difficile d'utiliser les appareils à écraser manuels. Pour cette raison, il est préférable de faire cette opération avec une machine mais l'écrasement manuel est possible. Il se réalise avec un système qui permet de fixer la lame verticalement et de positionner l'appareil à écraser (fig. 516) puis l'appareil à rectifier (fig. 517). 4.2.3. Affûtage Pour les lames ordinaires de machine monolame d'amateurs ou de petits artisans, l'affûtage peut se faire manuellement. Avec la denture à crochet, il suffit de limer la partie rectiligne du dessus de la dent. Lorsque celle-ci n'est plus assez haute, il est facile d'approfondir le creux de la dent à l'aide d'un touret à meule (cf. fig. 348, p. 142). Figure 5 1 6 L'utilisation de l'affûteuse automatique pour cette opération comporte les mêmes règles que l'affûtage des lames ruban (p. 179). Une particularité : lorsqu'on veut affûter en coupe frontale oblique (affûtage en biseau alterné, réservé au tronçonnage, cf. p. 30 et 82), l'affûteuse, conçue pour cette opération, a la tête porte-meule pivotant alternativement à droite et à gauche. Ce mouvement donne à la fois un biseau sur la face d'attaque et sur la face de dépouille de la dent suivante. Ce dispositif procure un affûtage rapide et précis à condition que la tête porte-meule n'ait pas de jeu et que l'axe de la meule soit exactement dans l'axe de l'épaisseur de la lame (fig. 518). Cette dernière condition doit être rigoureusement respectée quand le poussoir agit sur la denture, sinon le pas se dérègle très vite. Il diminue sur une dent et augmente sur la suivante et ainsi de suite. Ce type d'affûteuse est toujours muni d'un réglage pour centrer les mâchoires de l'étau suivant l'épaisseur de la lame (fig. 519). Figure 5 1 7 196 Certaines machines ont le poussoir qui agit sur un disque diviseur. Avec ce procédé, on conserve un pas très régulier à la denture. Il permet aussi d'affûter facilement les lames ayant des dents cassées. Le nombre de crans du disque diviseur doit, obligatoirement, correspondre au nombre de dents de la lame. Cela exige de posséder autant de disques diviseurs que de lames ayant un nombre de dents différent. Certains types de denture (exemple, fig. 210, p. 81) nécessitent l'utilisation d'un disque diviseur sur l'affûteuse. Pour l'affûtage des lames de scies circulaires, il existe maintenant des machines à commande hydraulique ou encore à programmation électronique et mémoire. 4.2.3.1. Affûtage des dents amovibles La description de ces dents est donnée p. 82. L'entretien des dents amovibles se réduit uniquement à l'affûtage de la très petite face d'attaque et il existe trois façons de procéder : Figure 5 1 8 • Avec une petite machine portative à meule qui s'adapte directement sur la lame, parfois même sans enlever celle-ci de la machine. Ce dispositif n'est pas très précis. • Avec une affûteuse sur laquelle on place la lame munie de ses dents. C'est le système le plus rapide et le plus précis. • En démontant les dents à l'aide de la clé spéciale et en réalisant un petit montage sur un touret électrique à meule, afin de fixer les dents une à une, de donner l'angle d'attaque désiré et d'enlever le métal par petites passes. 4.2.3.2. Affûtage des lames à plaquettes de carbure de tungstène Ces lames, maintenant utilisées en scierie, exigent un affûtage spécial et délicat (cf. p. 203). 4.2.4. Stellitage Figure 5 1 9 La technique du stellitage sur les lames circulaires se réalise de la même façon que sur les lames ruban (p. 181). Seul le dispositif de support-lame change pour chaque opération. Chapitre X AFFÛTAGE DES OUTILS TRANCHANTS DE MACHINES Les scieries comprennent fréquemment d'autres activités telles que : déroulage, tranchage, menuiserie, etc. Pour cette raison, un affûteur de scierie est appelé également à pratiquer l'affûtage des autres outils de coupe appelés : lames tranchantes, fraises, outils à mises rapportées en carbure de tungstène. 1. LAMES TRANCHANTES Ces outils de coupe, pour machines à bois, se présentent sous la forme d'une règle. Leur longueur ne dépasse pas 1 m pour les machines de menuiseries (dégauchisseuses et raboteuses) mais peut atteindre 4 m pour les trancheuses et dérouleuses. Les lames tranchantes ont des dimensions normalisées. Elles sont en acier fortement allié. Le stellite et le carbure sont peu utilisés pour diverses raisons. Ces lames n'ont qu'un biseau d'affûtage (fig. 520). Ce biseau doit avoir une surface plane. Pour les lames des dégauchisseuses et raboteuses (appe]ées fers), il est conseillé de donner un angle de bec (p) qui convienne au bois à usiner : bois dur : 45°; bois mi-dur : 40°; bois tendre : 35°. Les dégauchisseuses et les raboteuses sont, le plus souvent, installées dans des ateliers où l'on usine, indifféremment, des bois de dureté très variable. Dans ce cas, des lames avec un angle de bec de valeur moyenne sont utilisées. Pour les lames de trancheuse et de dérouleuse, l'angle de bec est généralement de 20°. L'affûtage des lames doit être précis et ne peut se faire qu'à l'aide d'une machine sans jeu ni vibrations. Les outils d'affûtage sont les meules artificielles. Le choix des caractéristiques de constitution de la meule se fait en fonction de la nature de l'outil à affûter. Le grade de la meule a une grande importance car c'est, le plus souvent, à cause d'un agglomérant trop dur que la meule bleuit le biseau d'affûtage (cf. p. 134). Il faut savoir, également, qu'une meule à grain trop gros procure une arête tranchante dentelée et ne convient que pour un dégrossissage, tandis qu'une meule à grain trop fin, en procurant une arête tranchante parfaitement polie, incite l'ouvrier à faire des passes trop fortes qui causent un échauffement nuisible. L'affûtage peut se faire à sec ou avec arrosage. 1.1. AFFUTAGE À SEC • Avantages : possibilité d'écouter le bruit de la meule et d'observer le travail de la meule ; utilisation possible d'un comparateur ; nettoyage aisé de la machine. • Inconvénients : Risque d'échauffement de l'arête tranchante. Cela provoque des tensions internes qui forment des criques très fines et favorisent l'usure rapide de l'arête tranchante ainsi que des déformations longitudinales des lames. Obligation de n'exercer qu'une faible pression de l'outil sur la meule (faible passe) pour ne pas échauffer les arêtes tranchantes, d'où temps d'affûtage assez long. Figure 520 198 1.2. AFFUTAGE AVEC ARROSAGE • Avantages : il maintient la meule propre et favorise son mordant, il diminue la projection des grains abrasifs, ralentit l'usure de la meule et permet une pression assez forte de l'outil sur la meule (forte passe), sans échauffer l'arête tranchante. • Inconvénients : l'usage d'un comparateur n'est pas possible et le nettoyage de la machine est assez long. Figure 5 2 3 Remarque : on réserve l'affûtage à sec pour les petits outils et l'affûtage avec arrosage pour les outils importants et l'affûtage rapide. Des liquides spéciaux pour l'arrosage sont vendus dans le commerce. On les dilue en faible pourcentage dans de l'eau. L'affûtage par arrosage ne peut s'effectuer que par des affûteuses conçues pour cette opération. Il en existe de simples, sans pompe, qui permettent de projeter le liquide en continu sur toute la périphérie de la meule. 1.3. MACHINES D'AFFÛTAGE Pour l'affûtage des lames n'excédant par 600 mm ou 700 mm de longueur, il existe des machines sans chariot ni glissières (fig. 524). Le porte-meule est animé d'un mouvement d'oscillation et le supportlame d'un mouvement semi-circulaire alternatif. Ces machines sont appelées : « bioscillantes » et les deux mouvements conjugués font que la meule décrit une trajectoire sinusoïdale. Ces affûteuses ont l'avantage d'avoir un encombrement réduit et des articulations qui prennent moins de jeu que les glissières. Par contre, le bras porte-meule risque d'amplifier les vibrations. Elles sont munies de meules boisseau droit pour les lames tranchantes (fig. 521) mais les meules boisseau conique ou les meules assiettes peuvent également affûter ces lames. Suivant le type de machine, le support-lame peut être mobile et animé d'un mouvement rectiligne alternatif, tandis"que la meule reste en position fixe (fig. 522). Ces machines ont l'inconvénient d'être assez encombrantes car elles exigent de grandes glissières qui, de plus, ne s'usent pas régulièrement sur toute leur longueur. Figure 5 2 1 Figure 5 2 2 Pour les lames de moyenne et de grande longueur, le support-lame peut être fixe. Dans ce cas, c'est le porte-meule qui se déplace grâce à un chariot animé d'un mouvement rectiligne alternatif (fig. 523). Figure 5 2 4 Les opérations de corroyage des bois (dégauchissage et rabotage) sont faites avec un jeu de lames tranchantes dont le nombre est au minimum de deux. Il est donc indispensable, lors des affûtages, de conserver une largeur identique aux lames d'un même jeu pour éviter un déséquilibre de l'arbre porte-outils qui tourne à grande vitesse. Les lames doivent, également, être exactement de la même largeur aux deux bouts. Pour réussir ces opérations, les affûteuses ont un support-lame muni de graduations et de butées réglables. Certaines machines permettent d'affûter un jeu de lames en une seule opération, grâce à des butées en escalier fixées sur le support (fig. 525). 199 porte-meule par rapport au plan ou à l'axe des glissières du chariot, afin de donner un angle d'environ 89°30' (fig. 526). Lorsqu'il s'agit d'une machine dont la meule est articulée, on obtient le même effet en donnant à l'angle, compris entre l'axe d'oscillation du bras et l'axe de l'arbre porte-meule, une valeur d'environ 0°30' (fig. 527). Sens de rotation de la meule Les grains abrasifs peuvent aborder en premier : • L'arête tranchante (fig. 528). — Avantages : le morfil est court et les poussières abrasives sont projetées vers le sol, s'il s'agit d'une machine dont l'arbre porte-meule est horizontal. Figure 5 2 5 — Inconvénients : ce sens de rotation convient mal pour les outils fragiles. L'arête tranchante des outils résistants a tendance à devenir sinueuse. Figure 5 2 8 Figure 5 2 6 • Le talon de biseau (fig. 529) : les avantages et les inconvénients sont l'inverse de ceux cités pour le cas précédent. Figure 5 2 9 Figure 5 2 7 Pour effectuer un bon affûtage, un seul côté de la meule doit être mis en contact avec le biseau. Ce résultat est obtenu en inclinant légèrement l'axe Remarque : les machines sont construites pour tourner dans un sens déterminé. Il n'est pas recommandé de changer ce sens, car la meule risque de se desserrer mais l'inclinaison de l'arbre porte-meule peut être inversé afin de changer le côté de la meule en contact avec la lame. 200 1.4, MORFILAGE Après l'affûtage à la meule, une bavure appelée « morfil », plus ou moins importante, adhère à l'arête tranchante des lames. Deux cas se présentent : • Lames en acier allié : elles possèdent un morfil assez important qu'on fait disparaître avec une pierre à huile. L'opération consiste à passer lentement la pierre par un mouvement rectiligne sur le biseau, puis elliptique sur le biseau et le plat de la lame ; enfin, à nouveau rectiligne sur le biseau, en augmentant très légèrement l'angle de bec pour polir principalement l'arête. Pour des motifs de sécurité, la pierre peut pincée dans une monture en bois (fig. 530). opérateur débutant peut utiliser une planche qui de guide à la pierre à morfiler sur le biseau et le de la lame (fig. 531). être Un sert plat Figure 5 3 2 2. FRAISES Les fraises sont des outils circulaires, plus ou moins grands et épais (fig. 533, 534 e t 535). Elles sont munies de dents dont le nombre est généralement compris entre 4 et 9. Ces outils servent à profiler les pièces de bois dans les ateliers de façonnage par des rainures, des feuillures ou des moulures. Figure 5 3 0 Figure 5 3 3 Figure 5 3 1 • Lames en acier fortement allié : elles ont un morfil moins important, qui peut s'enlever avec un morceau de bois tendre qu'on passe sur leur arête tranchante (fig. 532). Figure 5 3 4 201 ches portent un numéro qui correspond au nombre de dents de l'outil à affûter (fig. 536). • D'une butée-guide sur laquelle s'appuie le front d'attaque des dents. Figure 5 3 5 Les dents des fraises sont en acier fortement allié ou à mises rapportées en carbure de tungstène. Elles sont disposées pour permettre une coupe cylindrique lorsque l'arête tranchante est parallèle à l'axe de rotation de l'outil (fig. 534) ou une coupe fauchante lorsque l'arête tranchante est perpendiculaire à l'axe de rotation de l'outil (fig. 535). Les dents s'affûtent sur le front d'attaque (fraises à profil constant) qui peut être parallèle à l'axe de rotation de l'outil (fig. 534) ou en biais d'un seul côté, ou encore, en biais alterné (fig. 535) ou sur le dos (fraises à profil déformable) dans le cas des coupes cylindriques (fig. 533). Les arêtes tranchantes doivent être toutes sur le même cylindre de coupe, ce qui exige une grande précision d'affûtage. L'affûtage des fraises se fait avec une machine de précision équipée d'une meule assiette ou boisseau conique dans certains cas. La machine comprend un dispositif pour fixer la fraise et donner à cette dernière une position rigoureuse des dents par rapport à la meule au moyen : • De verniers pour les réglages angulaires. • D'un plateau diviseur, muni d'encoches coniques où se loge, sans jeu, un taquet d'arrêt. Les enco- Figure 5 3 6 Il faut réduire le plus possible les surfaces de contact entre le biseau de la fraise et la meule, en orientant la fraise de façon que la trajectoire de la meule sur le biseau soit courte. Il est également possible de réduire la largeur de la partie active de la meule à l'aide d'une pierre en carborundum (fig. 537). Le mouvement de va-et-vient de la meule ou de la fraise, l'une contre l'autre, doit être bref pour éviter réchauffement des arêtes tranchantes au cours de l'affûtage. Certaines machines sont conçues uniquement pour l'affûtage des fraises. D'autres peuvent affûter les fraises et les lames tranchantes. Figure 5 3 7 202 3 . OUTILS A MISES RAPPORTEES EN CARBURE DE TUNGSTÈNE 1 Ces outils sont surtout utilisés pour l'usinage des bois siliceux et secs. Ils comprennent principalement les lames de scies circulaires et les fraises. 3.1. FABRICATION DU CARBURE DE TUNGSTÈNE ET PROPRIÉTÉS PHYSIQUES Le carbure de tungstène est une poudre obtenue par combinaison chimique du carbone et du tungstène. Ce composé chimique est aggloméré sous l'action simultanée d'une forte pression et d'une forte température, en présence d'un liant qui est le cobalt, réduit en poudre très fine (fig. 538). Ce procédé d'agglomération, appelé frittage, permet d'obtenir un produit d'une très grande dureté et qui ne peut être usiné qu'au moyen de meules spéciales. Le composé chimique obtenu n'est pas comparable à un métal qui est un corps simple ; ce n'est pas un acier puisqu'il n'entre pas de fer dans sa composition. Pour les fabrications de séries, le frittage est réalisé au moule donnant des plaquettes qui sont ensuite usinées et brasées sur les outils. Selon la taille des grains de carbure de tungstène, la proportion de cobalt et l'addition de petites quantités d'autres corps comme le carbure de titane, on obtient plusieurs nuances de carbure de tungstène. Celles-ci sont différentes par leur dureté, leurs propriétés de coupe et leur fragilité. Pour l'outillage à bois travaillant au choc, on préfère sacrifier la résistance à l'usure du carbure de tungstène au profit de la ténacité. Le choix des nuances est du ressort du fabricant d'outils. L'une des caractéristiques importantes du carbure de tungstène est son coefficient de dilatation qui est deux fois plus faible que celui de l'acier, ce qui limite la dimension des plaquettes de carbure de tungstène, qu'il est possible de braser sur un support en acier. La propriété la plus remarquable des outils à mises rapportées en carbure de tungstène est leur grande durée de coupe. Lorsque toutes les conditions de fabrication, d'affûtage et d'utilisation sont respectées, la durée de coupe du bois peut être, suivant l'usinage et l'essence, rarement inférieure à cinquante fois celle des outils en acier allié ordinaire, environ quinze fois plus élevée que pour les aciers rapides. 3.2. FABRICATION DES OUTILS La technique de fabrication des outils est semblable à celle des outils classiques mais plus délicate à cause de deux problèmes : le brasage des plaquettes et la mise à dimension définitive de l'outil. L'angle de bec minimal qu'il est possible de donner à un tranchant en carbure de tungstène est de 48° environ. Au-dessous de cette valeur, la fragilité du carbure est telle que l'outil n'a pratiquement aucune tenue. Ainsi, certains cas spéciaux ne peuvent-ils être résolus avec l'outillage au carbure. Le brasage des plaquettes de carbure de tungstène est fait couramment sur les dents des lames de scies circulaires et la plupart des formes géométriques des fraises, réalisées en acier, se retrouvent également sous forme d'outils à mises rapportées en carbure de tungstène. Figure 5 3 8 Les outils de perçage et de défonçage ne présentent pas de difficultés pour leur rectification. Si ces outils sont de petit diamètre, ils sont en carbure massif. Les angles d'attaque, de dépouille et de bec sont donnés à l'outil lors de sa fabrication et ne doivent pas être modifiés par la suite. 1. Le texte et les croquis sur les outils à mises rapportées en carbure de tungstène et leur affûtage sont tirés du Cahier n° 75 du Centre Technique du Bois et de l'Ameublement. 203 La disposition des plaquettes de carbure Il existe quatre dispositions des plaquettes de carbure à la pointe des dents (fig. 539). Dans les cas A et B, l'affûtage se fera uniquement sur le dos de la dent. Dans les cas C et D, l'affûtage se fait sur le devant de la dent mais une retouche est possible sur le dos, surtout pour la disposition C qui, en plus, permet un excellent encastrement de la plaquette rapportée et une grande facilité de brasage. La résistance au décollement par choc est grande ; cette disposition convient bien à tous les travaux difficiles. • Troisième temps : la progression s'accentue brusquement et l'usure devient importante ; elle est provoquée par une sorte de « minage » du cobalt qui maintenait sertis les grains de carbure ; ceux-ci se détachent de l'outil et provoquent des brèches relativement profondes qu'il est nécessaire d'éliminer à l'affûtage. Ces trois périodes de travail sont illustrées par la figure 540. Il faut remarquer l'importance de l'usure dans la dernière période de travail de l'outil ; cette usure est souvent plus importante dans cette période relativement courte que dans la période d'utilisation normale des outils. Figure 5 4 0 Figure 5 3 9 Si les outils ont été utilisés jusqu'au troisième stade, les temps d'affûtage sont augmentés, les frais de meule également; il est, en effet, nécessaire de retirer une grande quantité de matière sur l'outil, avant de retrouver une base d'arête satisfaisante. Le rendement global de l'outil est ainsi inférieur à celui qu'aurait eu un outil affûté à la fin du deuxième stade. On peut estimer qu'un rayon de 0,1 mm pour l'arrondi de l'usure est un maximum, en se plaçant au point de vue économique. En dehors de l'usure normale de l'arête principale, il se produit une usure affectant les arêtes latérales sur plusieurs millimètres. 3.3. AFFÛTAGE DES OUTILS AU CARBURE Malgré la longévité du carbure de tungstène, il arrive un moment où le réaffûtage est nécessaire. La progression de l'usure de l'arête tranchante se fait en trois temps : • Premier temps : une usure rapide se produit au début de l'utilisation ; elle est due à la fragilité de l'extrémité de l'arête. Cette usure est provoquée par les microfissures, plus ou moins développées, résultant de l'affûtage. La qualité de l'affûtage influe donc considérablement sur cette première phase de l'usure. • Deuxième temps : après cette première période, l'outil possède une arête résistant bien à l'usure. À ce stade, l'outil présente les caractéristiques d'affûtage qui seront celles de son emploi normal. Une usure lente et régulière progresse, plus ou moins vite, suivant le pouvoir abrasif du matériau et les conditions de travail. 3.3.1. Meules diamantées Seules, les meules diamantées conviennent à l'affûtage des outils au carbure de tungstène. Les meules diamantées ont un partie active constituée de particules de diamant, provenant de chutes de tailleries ou de diamants de second ordre et, depuis quelques années, de diamants synthétiques. Pour agglomérer les gros grains, on utilise les liants métalliques (bronze) et les liants résinoïdes (bakélite), pour les grains fins. La granulation ou grosseur des grains de diamant est l'élément principal influant sur les états de surface d'affûtage. La grosseur dés grains est indiquée par des chiffres, compris entre 200 et 600, le premier chiffre indiquant les gros grains pour l'ébauche et le second, les grains fins pour la finition. L'épaisseur de la couche diamantée varie de 0,8 à 3 mm. Cette épaisseur influe sur le poids de diamant et, par suite, sur le prix de la meule. 204 La largeur du bandeau de la couche diamantée varie de 6 à 10 mm. La vitesse périphérique ou de coupe des meules diamantées doit être : pour les meules à liant métallique = 17 à 24 m / s ; pour les meules à liant résinoïde = 22 à 28 m/s. Comme pour les outils en acier allié, l'affûtage des outils au carbure peut se faire à sec ou avec arrosage. Ces deux méthodes ont chacune leurs avantages et leurs inconvénients (cf. p. 197 et 198). Une autre technique, l'affûtage avec pulvérisation, a été adoptée par le C.T.F.T. vers 1954, à la suite d'expérimentations faites au Laboratoire Central de l'Armement. La pulvérisation présente de réels avantages par rapport à l'arrosage classique. Elle supprime la projection massive de liquide qui gêne l'opérateur. L'appareillage pour la pulvérisation est simple et peut s'adapter sur tous les types d'affûteuses dont le prix est moins élevé que celui d'une affûteuse munie de son système d'arrosage. Pour la pulvérisation, il est absolument nécessaire de disposer d'une source d'air comprimé, mais à basse pression (1 bar). Le liquide n'est utilisé qu'une fois et les projections à l'extérieur de la meule sont presque inexistantes. La consommation de liquide est faible, puisque l'appareil pulvérise en moyenne 1 à 1,5 I pendant 8 h de travail ininterrompu. Des liquides spéciaux pour l'arrosage ou la pulvérisation sont vendus dans le commerce. On les dilue en faible pourcentage dans de l'eau. Le décrassage des meules diamantées se fait à l'aide d'une pierre ponce ordinaire, imbibée d'eau. Cette pierre très tendre se laisse facilement attaquer par les grains de diamant ; elle entre en contact avec le liant et en élimine les impuretés. Cette opération doit se faire de préférence avec arrosage. 3.3.2. Les machines d'affûtage Elles doivent être de grande précision. Il existe sur le marché trois types de machines : • les machines à affûter dent par dent, dites universelles, • les machines spécialisées pour l'affûtage des scies circulaires, • les machines d'affûtage automatiques. Ce sont les machines des deux premiers types qui sont le plus fréquemment utilisées, l'autre type étant réservé aux très grosses entreprises. 3.3.3. Principes généraux d'affûtage Les fabricants d'outils au carbure sont équipés de machines de grande précision et disposent d'un personnel très qualifié. La solution consistant à faire affûter chez le fabricant est à préférer pour les petites entreprises, car il est difficile d'amortir le matériel d'affûtage et de trouver ou de former la main-d'œuvre qualifiée. En effet, la plupart des affûteurs de métier ont pris, dans l'affûtage des outils en acier, des habitudes qui sont de nature à rendre difficile leur adaptation aux outils au carbure. Pour les fraises à profil, dont les arêtes tranchantes sont très déformées par usure ou par accident, il est préférable de confier ces outils au fabricant qui refera le profil de la fraise. Avant de commencer l'affûtage d'un outil, il faut faire disparaître toute trace d'encrassement, observer l'importance et l'emplacement des endroits usés. Si, par accident, une ou deux dents sont cassées, l'affûteur ne cherchera pas à enlever totalement la brèche ; celle-ci disparaîtra à la suite des réaffûtages successifs. Pour obtenir un outil concentrique, il existe deux méthodes : • L'affûtage au comparateur qui consiste à contrôler, avant et après les passes d'affûtage, la saillie des dents. • L'affûtage avec mise au rond préalable de l'outil. Cette technique consiste à placer l'outil perpendiculairement à la meule et à faire tourner l'outil autour de son axe très lentement, afin de faire passer chaque dent contre la meule. À chaque tour d'outil, l'opérateur agit sur le vernier, centième par centième, jusqu'à ce que chaque dent ait été touchée par la meule. Cette opération provoque un léger plat sur l'arête de coupe. Ensuite, pendant l'affûtage, l'observation de ce « plat » doit être le souci permanent de l'affûteur et une glace lui facilite ce travail. L'affûtage se poursuivra jusqu'à élimination complète du « plat», dent par dent. Il est recommandé de réduire, le plus possible, la surface de contact entre carbure et meule. Ainsi, un outil important, comme une fraise à dresser de 40 mm de hauteur par exemple, doit se présenter à la meule comme il est indiqué en A sur la figure 541 et non comme en B. Le plus redoutable ennemi de la meule diamantée est l'acier du corps de l'outil qui est parfois inévitablement touché. L'acier, en effet, provoque des encrassements, surtout sur les meules de finition et sur les meules à liant métallique. Il est recommandé de dégager sous la plaquette, périodiquement, le support en acier, à l'aide d'une meule au corindon classique. Cette opération peut se faire sur un touret ordinaire, l'outil étant tenu à la main. II faut faire un meulage suffisant et identique sur chaque dent, pour éviter le contact de la meule diamantée avec l'acier pendant l'affûtage qui va suivre. 205 Figure 541 INDEX Abrasif : 134 Affûtage : 137-143-149-167-179-195-197-203 Affûtage à sec : 197 Affûtage avec arrosage : 136-198 Affûteuse : 144-150-168-195-198-204 Aménage : 46-65-69-74-83 Angle d'attaque : 23-24-26-62-143-189 Angle de bec : 23-24-27-190-202 Angle de dépouille : 23-24-26-49-149-150 Appareil à écraser : 173 Appareil à rectifier : 177 Appareil de rétention : 66 Appareil à tensionner : 159-160-161 Arbres cannelés : 78 Arête tranchante : 23-30 Arrachement : 28 Arrosage : 13-28-61-99-101 Aubier : 5 Avivés : 12-35 Avoyage : 24-139-150-172-194 Avoyage par écrasement : 24-150-173-195 Avoyage par torsion : 24-139-149-150-172-194 Banc d'affûtage : 175 Banc de planage : 159 Basting : 12 Bâti de scie à ruban : 59 Bielle : 45 à 51 Bilie : 4 Biseau d'affûtage : 41-137-139-143-195-197 Biseau d'attaque : 41-44-82-143-195 Biseau dorsal ou de dépouille : 41-82-195 Biseauteuse : 152 Biseaux de brasage : 151-152 Blondin : 15 B.M.R. (Bois Massif Reconstitué) : 3 Bois anhydre : 9 Bois chablis : 8 Bois de feu : 4 Bois délignés : 12-35 Bois desséché : 9 Bois durs : 8-26-49-99 Bois encrassant les lames : 101 Bois fibreux : 99 Bois à fortes tensions internes : 100 Bois foudroyé : 8 Bois imbibé : 8 Bois parfait : 4 Bois ressuyé : 9 Bois ronds : 3 Bois saturé : 8 Bois sec à l'air : 9-121-122 Bois siliceux : 99 Bois vert : 8 Bombé des jantes : 62-189 Brasage : 150-202 Broutage : 26-180-189 Broyeur : 112 Cabestan : 14 Cadranure : 6 Cadre : 45 Canter : 94-103 Carbure de tungstène : 83-99-100-202 Carrelet : 12 Cernes : 5 Chaînes tractées : 108 Chaînes de triage : 17-111 Chaînes transporteuses de grumes : 17 Chapes : 54-55 Chargeur : 66-106 Chariot : 60-65 Chariots élévateurs : 17-115-116 Chariots transporteurs cavaliers : 117 Châssis : 45-51 Châssis oscillant : 49 Chevron : 12 Clinquant : 163 Cœur excentré : 6 Contraintes de croissance : 30-37-100 Contredosse : 12 Contre-fil : 6-35 Contrôleur de voie : 139-178 Copeau : 23-25 «Coups de feu» : 190-191 « Coups de vent» : 7 Coupe frontale droite : 30-41-82 Coupe frontale oblique : 30-41-82-139-195 Couteau diviseur : 52-84-85 Couteau raboteur : 53-54 Creux de dent : 23-27 Crique : 157-190 Cubage : 20-97 Cuillère d'écrasement : 173-177 Débit d'avivés : 35 Débit hollandais : 36-38 Débit Moreau : 36-37 Débit en plot : 29-34 Débit sur quartier et faux quartier : 35 Débit par retournement de la grume : 33 Déchets de scierie : 112 Déchiqueteuse : 112 Découvert : 34-94 Décroissance : 1 1 Dédosseuse : 9 4 Dédoublage : 33 Dédoubleuse : 68 Défauts de sciage : 188 Déflecteur de sciures : 62-68 207 Défonçage : 168-194 Dégauchissage : 148-166 Délignage : 33-93 Déligneuse à lames multiples : 88 Déligneuse mobile : 86 Déligneuse à porte-lame mobile : 86 Densité : 9 Dent de scie : 23-143 Dents amovibles : 30-82-196 Dents gouges : 41-143 Dents rabots : 40-140 Dents traçantes : 40-140 Denture : 29-46-65-81-138 Denture couchée : 30-149-150-167 Denture à copeaux projetés : 30-167 Denture à crochet : 29-150 Denture à gencives : 29-149-167 Denture isocèle : 30-138-149 Denture perroquet : 29-150-167 Denture tronquée : 180 Dépouille latérale : 24-173-177 Dévers : 58-59 Disque diviseur : 196 Disques séparateurs : 85 Dosse : 12-32 Dosseuse : 68 Dressage des lames : 147-162-189-190 Dressage des meules : 136 Duramen : 4 Durabilité : 9 Dureté : 8-10-25-27-49 Éboutage : 111 Écorçage : 21 Écrasement : 24-173-195 Effort de coupe : 25 Électro-braseurs : 154 Empilage : 117-118 Entre-écorce : 6 Épaisseur du copeau : 24 à 27-83-145 Épaisseur de la lame : 46-64-80-138-190 Épaisseur du trait de scie : 23-25-44-102 Essence : 11 Étau d'affûtage : 175 Face d'attaque : 23-24-173-180 Face de dépouille : 2 3 - 2 4 Faces : 12 Faux quartier : 32-35 Fentes : 8-9-30-31-35 Fers à braser : 152 Feuillet : 12 Feuillus : 11 Fibres torses : 5 Flache : 12 Flasques : 77 Fractures internes : 7 Fraises : 200 Frises : 12 Frotture : 7 Galets imbriqués : 108-113 Gerces : 7-32-35 Glaçage : 188 Gouttière (bois) : 7 Gouttière (lame) : 163 Grain : 5-134: Grappin : 19 Grattage : 28 Griffes : 19-66 Groupes de sciage : 90 Grue : 17 Grume : 4 Guide à pression : 61 Guide-bois : 68-69 Guide-chaîne ': 39-41-145-146 Guide-lame : 60-61-79-189 Guide de profondeur : 41-145 Hacheuse : 112 Hauteur de la dent : 23-27-139-189 Humidité du bois : 8-9-25-27-99 Implantation : 98-103-104-105 Jantes : 58 Lambourde : 12 Lames à dents amovibles : 82 Lames bi-coupes : 65 Lames de scie : 29-39-143-147-150-190 Lames tranchantes : 197 Largeur de la lame : 27-46-64-138 Laser : 88 Latte : 12 Laver (une grume) : 11 Leviers articulés : 109 Limes : 131-143-144 Limiteur d'épaisseur de copeau : 41-82-145 Line-Bar : 70 Liteau : 12 Logiciels : 97 Longueur de la lame : 46-64-138 Loupe : 7 Madrier : 12 Manchon porte-lame : 78 Manutention : 14-103-106-114 Marbre de planage : 159 Marteau anglais : 148 Marteau à tendre : 155 Meules : 133-170-171-172-203 Moelle : 4 Monorail : 15 Morfil : 137-180-188-200 Nigger : 106 Nœuds : 5 Optimisation : 96 Outils tranchants : 137 Parcs à débits : 114 Parcs à grumes : 13 « Pas » de chaîne : 42 « Pas » de denture : 23-27-46-65-81 Pics à charger en bout : 19 Pinces : 19 Pince à avoyer : 139 Planage : 148-159-160-165-189-190-191 Planche : 12 208 Plan ligneux : 11 Plateau : 12 Plateau diviseur : 201 Plaqueur de débit : 66 Ponts roulants : 16 Portiques roulants :16 Poulies : 57-58-59-189 Poupées : 66 Poutre : 12 Pré-délignage : 93-94 Presse à braser : 153 Procédé MIG : 158-185 Procédé TIG : 185 Procédé PLASMA : 186 Puissance motrice : 28 Pulvérisation : 204 Quartier : 32-33-35 Raclage : 28-29 Râtelier à lames : 129-130-131 Rayons ligneux : 5 Réaffûtage : 180-188 Rectification : 177-188 Règle lumineuse : 87-88 Résineux : 11 Résistance de l'extrémité des dents : 26-27 Résistance de la lame à la flexion : 64 Résonance : 65-93 Rétractibilité : 9-32-35 Revenu de l'acier : 154-157-187 Rives : 12 Ronces : 5 Roue : 58 Rouleaux biconiques : 52-53 Rouleaux hélicoïdaux : 109 Rouleaux lisses : 107 Roulure : 6 Sciage : 3-11 Sciage dans la masse : 92 Sciage de finition : 33 Sciage de long manuel : 141 Sciage en avalant : 83-86-88 Sciage en opposition : 83-86-88 Sciage premier : 33 Sciage second ou de reprise : 33-103 Scies à chaîne : 39 Scies à chaîne pour sciage en long : 4 4 Scies à chaîne pour tronçonner : 42 Scies à chariot diviseur : 65 Scies à chariot libre : 67 Scies à cylindres entraîneurs : 68 Scies à ruban : 57-101 Scies à ruban « à droite» : 59 Scies à ruban « à gauche » : 59 Scies à ruban double : 70-74 Scies à ruban horizontal : 57-60-73 Scies à ruban incliné : 57-74 Scies à ruban vertical : 57-59-65 Scies à table et à rouleaux : 68-85 Scies alternatives : 45-102 Scies alternatives monolames : 50 Scies alternatives multilames : 51-102 Scies circulaires : 76-102 Scies circulaires doubles : 91 Scies circulaires à lames multiples : 88-90 Scies circulaires à lame unique : 85 Scies circulaires pour le sciage dans la masse : 92 Scies circulaires pour tronçonner : 87 Scies de tête : 102 Scies mobiles : 73 Scies passe-partout : 138 Sciures : 23-25-28-62-189 Séchage à l'air libre : 117 Séchage artificiel à air chaud et humide : 122 Séchage artificiel à basse température : 123 Séchage solaire : 127 Séchage sous-vide : 125 Séchage à haute température : 127 Silice : 99-181 Soudage électrique : 158 Soudage oxyacétylénique : 155 Soudage sous protection gazeuse : 158 Stellitage : 99-181-182-196 Structure du bois : 11 Surplomb des lames : 47-48-57 Tas à tendre : 159 Tendeur : 159-160-161 Tension de montage : 55-58-189-190 Tensionnage : 63-79-147-154-162-189-190-192 Tensions internes : 100 Tourne-bille : 14-66-106 Tourniquet : 110 Traçage des biseaux : 151 Trait de scie : 23-25-44 Traitement des sciages : 113 Transfert des débits : 109 Transporteurs longitudinaux : 107 Transporteurs transversaux : 108 «Travail du bois» : 9 Trempe de l'arête tranchante : 181 Treuil : 14 Triage des pièces débitées : 111 Triqueballe : 14 Tronçonnage : 20-33-43 Twin : 70 Usure des arêtes tranchantes : 25-99-181 Variateurs de vitesse : 28-65-66 Vitesse d'amenage : 28-46-65-83 Vitesse linéaire de la lame : 25-28-46-65-83-190 Voie : 27-82-179-189 Voilement : 31-33-37-38-191 Volant : 57-102 Volige : 12 Wash-boarding : 102 BIBLIOGRAPHIE CENTRE TECHNIQUE DU BOIS ET DE L'AMEUBLEMENT : Brochures, Cahiers, Fiches techniques du scieur. — C.T.B.A. — Paris — France. 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LA GRUMINETTE, 74 rue du Moulin, B.P. 267 79000 Niort, France. ALLIGATOR, 22 avenue de Friefland, 75008 Paris, France. L B L , 11 rue Jean Jolivet, B.P. 24, 71170 Chauffailles, France. ANDRÉ INDUSTRIES, rue de la B.P. 84, 67210 Obernai, France. Moyenne Corniche, ANDREAS STIHL, Z. I. Nord de Torcy, rue des Épinettes, B.P. 47, 77201 Marne la Vallée Cedex 0 2 , France. ARI AKTIEBOLAG, Box 249 S-89101, Ornskôldsvik, Suède. BALJER et ZEMBROD, Max-Planck-Str. 8 D-7963, Altshausen, R.F.A. BERTRAND et GARCIN, Z. I. B.P. 17, 26101 Romans, France. LINCK, Appenweierer Strabe 46, Postfach 1341, D-602 Oberkirch, R.F.A.. M.A.F., B.P. 46, 67130 Hersbach, France. MATELEST-SOCOLEST, 50 rue Hoffet, B.P. 67, F-68312 lllzach Cedex, France. M.E.M., 15 avenue Barthélémy Thimonier, B.P. 25, 69641 Caluire Cedex, France. M.F.L.S., Epercieux St. Paul, 42110 Feurs, France. MUDATA, 5 rue Taylor, 75010 Paris, France. BRUNE Frères, Fures, 38210 Tullins, France. CAT HILD, Zone artisanale, 72510 Mansigne, France. NORTON, rue de l'Ambassadeur, B.P. 8, 78702 Conflans Ste Honorine Cedex, France. C D . , 22 avenue de la République, 92500 Rueil-Malmaison, France. OREGON FRANCE, 11 7-1 19 avenue Paul Marcellin, B.P. 1, 69511 Vaulx en Velin Cedex, France. COMACT, 4.000, 40 e rue St Georges Ouest, Beauce-Sud. QUE. G5Y 5K6, Canada. PRIMULTINI, Viale Europa 70, 36035 Marano Vicentino, Italie. DELORO STELLITE France, Z.A.C. de Paris Nord 2, 16 rue des Lièvres, B.P. 50262, 95957, Roissy Charles de Gaulle, France. RENNEPONT, Boulevard des Varennes, 51700 Dormans, France. DWT, Posboks 89, DK-3450 Allerod, Danemark. E. GILLET, 47700 Casteljaloux, France. ESTERER AG, D-8262 Altôtting/Bayern, R.F.A. FOREST RESEARCH INSTITUTE, Private Bag, Rotorua, Nouvelle-Zélande. HÀRDTLE OHG, Postfach 61, D-7959 Wain, R.F.A. JOULIN-AERO, Z.I. F.-91150, Étampes, France. S.E.B.E.L.E.R., Bleurville, 88410 Monthureux sur Saône, France. SÔDERHAMNS KOCKUMS, Verkstàder A B Box 506 S82601 Sôderhamn 1, Suède. VANINETTI Envico, Via stazione 3, 23014 Delebio (SO), Italie. VOLLMER WERKE, Riss 1, R.F.A. Postfach 1760 D-7950 Biberach/ WURSTER et DIETZ, P.O. Box 2720 D-7400 Tubingen, R.F.A. IMPRIMERIE F. PAILLART B . P . 109, 80103 ABBEVILLE (D. 7463) DÉPÔT LÉGAL : 1 " TRIMESTRE 1990