L`idée de faire circuler un tramway à Royan remonte à 1880 alors

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L`idée de faire circuler un tramway à Royan remonte à 1880 alors
L’idée de faire circuler un tramway à Royan remonte à 1880 alors que la gare est construite
en 1875 et que le « train du plaisir » déverse sur sa jetée son flot de bordelais qui ont soif de
bains de mer et de soleil.
Figure 1 le Train du plaisir
En 1889, lors de l’exposition Universelle de Paris, qui voit l’inauguration de la Tour Eiffel, le
député Maire Frédéric Garnier emprunte comme 6 millions de passagers, soit 40 000 par
jour,le réseau de 3,5 km installé par la Société Decauville de Corbeil.
Il est subjugué, car ce matériel roulant sur une
voie de 60 cm de large sans travée correspond à
ce que la municipalité de Royan attendait. Victor
Billaud, journaliste et imprimeur va l’aider, le
faire savoir c’est son métier. Le troisième
personnage est le photographe Fernand Braun
qui va savoir le monter sur des cartes postales.
Figure 2 : Exposition Universelle 1889
Decauville avec des fonds propres exploite un premier tronçon entre le Parc et Pontaillac dès
l’été 1890 à partir des éléments utilisés à Paris. Le premier Directeur de la Société des
Tramways de Royan est Jules Lehucher, ingénieur chez Decauville.
En 1891, Simon-Eugène Pelletan, cousin de l’ancien ministre, dont la statue à l’angle Nord du
square Botton sera bientôt inaugurée, fait voter par son conseil municipal de SGD, le
prolongement à travers le Parc jusqu’à l’hôtel de Plaisance du centre de la station balnéaire.
Puis la ligne atteint la Grande Côte en 1897 où les estivants peuvent monter dans le
Tramway forestier exploité depuis 1875 jusqu’à Ronce-les-Bains.
Enfin en 1905, le tram atteint le Port de SGD est sa longueur maximale soit 15,2 km.
Les machines à vapeurs, de 5 ou 6 tonnes, pouvaient tirés de une à quatre baladeuses
ouvertes avec marche-pieds. Chacune d’elle pouvait transporter 48 passagers confiés à la
surveillance d’un ou 2 contrôleurs et d’un ou 2 mécaniciens-chauffeurs.
Au dépôt de la rue de l’Ecluses, (dépôt qui existe toujours au même emplacement pour les
cars Aunis Saintonge), l’ fallait environ 4 heures pour chauffer ces machines qui
fonctionnaient avec du coke. Ce dérivé de la houille était fabriqué par l’usine de Gaz de la
rue de la Grande Conche qui stockait le Gaz d’éclairage ainsi obtenu. Chaque machine
utilisée 50 litres d’eau par km et 5 kilos de coke. La vitesse ainsi obtenue permettait de
circuler à 14 km de moyenne horaire. Dans la côte de Plume la Poule, il n’était pas inhabituel
de devoir descendre pour soulager la bête.
L’épreuve le plus délicat était le franchissement de la rampe du Port au bout du boulevard
Lessore, où le chauffeur avait l’habitude de planter un choux et ainsi avoir à redescendre en
marche arrière jusqu’à l’entrée du port pour refaire de la chauffe.
Les passagers pouvaient s’abriter dans des chalets en bois dans les treize stations qui en
étaient pourvues. Une voie d’évitement permettant aux rames de se croiser sur cette voie
unique était installé tout au long du trajet et permettait au train qui s’engageait de recevoir
de celui qu’il croisait le bâton relais, véritable sésame pour continuer le voyage jusqu’au
prochain croisement.
Trois points d’approvisionnement en eau était installés. Un château d’eau avec gruehydraulique à l’arrêt de la Place des Acacias et du bureau de Saint-Palais, un simple tuyau à
Pontaillac et la Grande-Côte qui permettaient de remplir les tankers qui flanquaient les
locomotives. D’ici et là des réserves de cokes pouvaient être utilisés.
Figure 3 : horaire de tramway
Tout est prêt au départ d’une rame à St-Georges Port, il est 8h30, on se trouve au niveau du
Garage Renault av de Lattre de Tassigny, à l’époque boulevard Garnier. 400 m plus loin o
atteint l’arrêt facultatif de Plume la Poule pour avaler la butte et descendre jusqu’à l’arrêt de
Vallières face au début de l’av des Amazones. Puis Parc-Façade au niveau la rue Notre dame
des Dunes après avoir franchi le Riveau devant l’Octroi. Au Paradou, on rejoint la ligne qui
vient du centre de SGD, puis un arrêt devant le Grand Hôtel avant d’aborder la Places des
Acacias pour refaire de l’eau et du coke en provenance de l’Usine toute proche.
Figure 4 : arrêt St-Georges Port
La rame contourne depuis 1894, le Casino Municipal en laissant à main droite la voie qui va
au dépôt pour enfiler le Boulevard Botton en passant devant la Poste et s’arrêter devant les
Nouvelles Galeries. A partir du Grand Café Régent on longe le boulevard Lessore dessinant
ainsi le square Botton avec sa statue d’Eugène Pelletan, pour laisser à main gauche le port de
commerce et franchir la rampe Torchut et s’arrête au kiosque du boulevard Thiers devant le
Café des Bains. On laisse la rue Gambetta sur sa main droite pour passer devant le Grand
Hôtel de Bordeaux puis le Royal Hôtel et l’imprimerie de Victor Billaud. A l’angle, devant la
statue de Frédérique Garnier, on admire l’hôtel Bellevue, puis le Casino de Foncillon avec ses
deux campaniles. Dans ses jardins était installé la nouvelle Mairie de Royan qui avait
abandonné le Couvent des Récollets du Centre Ville.
Figure 5 : chromo de la rampe du Port 1890
Au début de l’avenue de Pontaillac, il fallait tourner à main gaucher pour passer derrière la
Maison de Repos Amiot et les tennis du Garden à l’arrêt du Chay où cette cpa est prise. Le
train longeait la plage du Chay puis passait derrière la villa les Palmiers, où la Mairie est
installé actuellement, pour bifurquer sur la gauche dans l’avenue de Cordouan jusqu’à
l’hôtel de l’Europe.
Figure 6 : arrêt le Chay , le personnel de la rame
Le long des falaises de Pontaillac, le tram abordait la façade Verthamon pour s’arrêtait dans
une des 3 voies qui attendait devant la Restauration. On avait fait alors 6 km et il était 9h15.
Il restait alors un quart d’heure pour arriver à notre destination finale le Casino de la Grande
Cote de St-Palais. Là on pouvait emprunter une automotrice pour faire en 2 heures le trajet
pour aller à travers la foret jusqu’à Ronce les Bains. Il était midi l’heure de s’attabler dans un
restaurant où aller se baigner à la Grande Cote. Vers 16h, le trajet de retour pour aller
prendre le Gironde au bout de la jetée qui nous conduirait à Bordeaux.
Figure 7 : station Pontaillac
Durant la Grande Guerre, les nombreux blessés des Hôpitaux auxiliaires utiliser ce transport
pour passer le temps de façon plus agréable avant de guérir ou d’accepter leur invalidité
En saison, Gaston Nougarède qui a succédé à Jules Lehucher, qui sera Maire de Royan,
commandait à une équipe de 60 cheminots qui pouvaient transporter jusqu’aux 25 000
passages un jour de 15 aout 1935 lors des congés payés.
Figure 8 : arrêt Nauzan
Les voitures automobiles commençaient à envahir notre Côte de Beauté lorsque la guerre
éclata et les militaires allemands étaient nombreux à l’emprunter.
Les bombardements anglais ont mis un terme à son exploitation mais la concession des la
Société des Tramways de Royan venait aussi à son terme. En 1948, un ferrailleur vint
d’Angoulême pour dématérialiser l’ensemble du réseau du moins ce qu’il en restait. Il
persiste ça e là sous le bitume des rails qui servent parfois de soutènement.
Figure 9 : dans St-Palais
Garnier est mort en 1905, Billaud en 1935 et Braun en 1948 avec le tram après 65ans de
service. Il nous reste des cartes postales, une vie du Rail de 1955, un livret de 100 pages écrit
en 1977 par des passionnés des Chemins de Fer Secondaires Chapuis et Verger.
Ne serait-il pas possible d’emprunter à nouveau un tramway sur notre cote de beauté
lorsqu’on se sera déshabitué du « tout-automobile » et que la pollution nous imposera
l’utilisation d’un moyen de transport collectif plus propre !!
Erick Mouton [email protected]

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