Enquête syndics bénévoles 2015
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Enquête syndics bénévoles 2015
ASSOCIATION des RESPONSABLES de COPROPRIETE Enquête syndics bénévoles 2015 « Mieux vous connaître » : les résultats définitifs vant toute chose, un GRAND MERCI aux 1155 syndics bénévoles adhérents qui ont participé à notre étude 2015 (oui, plus de mille réponses). Avec une telle participation, les résultats ne peuvent être que significatifs et c’est uniquement grâce à vous ! Il est donc erroné de penser que la gestion bénévole ne concerne que les toutes petites copropriétés. Nombre de Copropriétés 700 Cette étude s’étant clôturée fin 2015, nous vous présentons ci-après les principaux résultats les plus riches d’enseignements. Ces résultats font aussi l’objet de notre conférence d’introduction des 3èmes rencontres des syndics bénévoles (organisées le samedi 2 avril). Vous allez être étonnés à la lecture de ces résultats ! Beaucoup de préjugés vont certainement tomber ! 600 500 400 300 200 100 0 OBJECTIF 1 : MIEUX CONNAITRE LES SYNDICS BENEVOLES AUJOURD’HUI inférieu 10 à 19 20 à 29 30 à 49 50 à 99 Plus de r à 10 lots lots lots lots 100 lots Série1 589 340 98 87 29 12 Série2 51% 29% 8% 8% 3% 1% Dans cette partie, nous avons essayé d’aborder les points suivants : Y a-t-il une typologie particulière de copropriétés concernées par ce phénomène en pleine expansion ? Hommes, femmes ? Actifs, retraités ? Personnes « qualifiées » professionnellement ou non ? Qui sont les syndics bénévoles aujourd’hui ? Nous le constatons quand nous accompagnons nos adhérents qui hésitent « à se lancer » : les copropriétaires pensent souvent que la fonction de syndic bénévole est réservée à de toutes petites copropriétés, qu’elle est tenue le plus souvent par un homme ayant beaucoup de temps libre (retraité par exemple). Cette image est complètement fausse d’après notre enquête : les syndics bénévoles gèrent des copropriétés de toutes tailles, ne sont évidemment pas toujours des hommes, et la majorité d’entre eux ne sont pas retraités ! Des syndics bénévoles de tous âges La proportion des adhérents assurant ce rôle se décompose de la manière suivante : 13 % sont de jeunes actifs d’une trentaine d’années ; 33 % sont des actifs entre 40 et 60 ans ; 54 % ont plus de 60 ans, dont la moitié est composée de jeunes retraités (depuis moins de 3 ans). En Retraite; 45% Activité Plein temps; 45% Des bénévoles pas uniquement syndics de petites copropriétés Ainsi, si 51 % des adhérents syndics bénévoles gèrent des copropriétés inférieures à 10 lots principaux, 49 % sont syndics bénévoles d’une copropriété de plus de 10 lots, dont 4 % de plus de 50 lots. Rappelons qu’en France, 63 % des immeubles collectifs ont moins de 10 logements (chiffres de l’ANIL, 2010). Sans activité 3% Activité Mi-temps; 7% Association à but non lucratif régie par la loi du 1er juillet 1901 29 rue Joseph Python – 75020 Paris – tél 01.40.30.12.82 - fax 01.40.30.12.63 www.arc-copro.fr [email protected] Répartition des syndics bénévoles par situation professionnelle Comme nous le constatons d’après ce schéma, plus de la moitié des syndics bénévoles (52 %) sont des personnes ayant une activité professionnelle (dont seulement 7 % à temps partiel). La prise de fonction d’un mandat de syndic bénévole n’est donc pas qu’une question de « temps libre », mais plutôt de dynamisme et de motivation. D’ailleurs, la question du temps nécessaire pour se consacrer à la gestion de sa copropriété est souvent mise en regard du temps déjà consacré aux missions du conseil syndical par rapport à une efficacité bien moins satisfaisante… Depuis plusieurs années, nous observons effectivement un rajeunissement des responsables de copropriétés, avec une augmentation en nombre de la tranche des 30-35 ans. Cette tendance s’est par ailleurs particulièrement accentuée en 2015 avec des copropriétaires primoaccédant souhaitant « normaliser » la gestion de leur immeuble en remettant en fonctionnement légal leur syndicat des copropriétaires autrefois géré « à l’avenant » (pas d’assemblée générale, répartition des factures entre copropriétaires, etc.). - - Cette évolution s’explique par différents facteurs : La volonté de consommer « éclairé » : quand les professionnels ne sont pas à la hauteur, il est tentant de faire les choses soi-même. Ce qui est constaté dans divers domaines de consommation se retrouve aussi en copropriété. Un accès à l’information facilité : les outils d’informations - qui doivent concerner tous les domaines (gestion, comptabilité, droit, etc.) - sont de plus en plus faciles d’accès grâce à Internet, et ce, à n’importe quel moment. Les copropriétaires sont ainsi mieux informés, sans délai et quels que soient leurs moments de disponibilité. Catégorie socio-professionnelle privilégiée : des cadres pour plus de 65 % Bien entendu, il n’y a pas besoin de formation spécifique pour devenir syndic, ni de connaître « tout sur tout », mais gérer soi-même sa copropriété nécessite tout de même d’avoir quelques « facilités ». Il est surtout nécessaire d’avoir une certaine polyvalence dans divers domaines (informatique, compréhension du droit, comptabilité, bâti - technique) et de pouvoir s’y intéresser tout en sachant se faire aider quand cela devient nécessaire. Employé/ ouvrier 24% Artisan/ Commerçant 11% Cadre; 65% Répartition des syndics bénévoles par situation professionnelle Notre constat est que les cadres se lancent plus facilement dans « l’aventure ». Cela peut signifier qu’ils se sentent plus à l’aise. Cela s’explique sûrement aussi parce que les cadres ont plus de souplesse pour ce qui est de la gestion de leur emploi du temps qu’un artisan, ou un commerçant. Les syndics non professionnels aujourd’hui : des hommes… et des femmes ! Et qu’en est-il de l’idée que les syndics non professionnels sont le plus souvent des hommes ? Cet a priori tombe également rapidement, les chiffres parlant d’eux-mêmes : 39 % des syndics bénévoles sont des femmes. Il est intéressant de comparer ces chiffres aux « raisons » évoquées : à l’origine, la motivation principale des femmes est souvent une meilleure maîtrise des charges de leur copropriété alors que les hommes semblent eux plus motivés par la volonté de gérer leur immeuble d’un point de vue technique (suivi des travaux, etc.). Même si au début de leur mandat, certaines appréhendent de se lancer dans la gestion d’une copropriété notamment en raison de ce que pourraient penser les autres copropriétaires quant à la gestion de l’entretien et des travaux dans l’immeuble - après quelques mois de pratique, elles oublient leurs réticences. Elles deviennent d’efficaces syndics bénévoles et n’hésitent pas à venir voir l’ARC pour les accompagner en cas de difficultés. OBJECTIF 2 : MIEUX COMPRENDRE POURQUOI DE PLUS EN PLUS DE COPROPRIETES FONT LE CHOIX DE LA GESTION BENEVOLE. Cette partie s’intéresse aux questions suivantes : Pour quelles raisons de plus en plus de copropriétés choisissent la gestion par un syndic-copropriétaire ? Un choix volontaire ou par obligation ? Le choix de la gestion bénévole est-il un choix pérenne ou s’agit-il simplement d’une transition ? . 2 Par nécessité économique pour 42 % des syndics bénévoles adhérents copropriétaire référent qui les réceptionne, puis demande les fonds nécessaires aux autres copropriétaires (et surtout à ceux qui veulent bien payer …). Cela peut fonctionner un temps, mais à terme l’immeuble peut se retrouver en grave difficulté. Il est donc essentiel de remettre en fonctionnement la copropriété et la gestion bénévole est aussi envisagée pour y répondre. C’est le cas de nombreuses petites copropriétés où le coût d’une gestion professionnelle est excessif au regard des services rendus souvent limités (les honoraires pratiqués par les syndics professionnels représentent parfois plus de 40 % du budget de fonctionnement annuel). La mise en place d’une gestion bénévole est le meilleur moyen de maîtriser les dépenses tout en améliorant la qualité de service. OBJECTIF 3 : SAVOIR COMMENT SE SONT PASSES VOS PREMIERS PAS EN TANT QUE SYNDIC POUR MIEUX ADAPTER NOTRE ACCOMPAGNEMENT. Par souci de qualité de gestion pour 28 % des syndics bénévoles adhérents Les conseils syndicaux, déçus et épuisés par les efforts à fournir pour assister, suivre et contrôler la gestion d’un syndic professionnel, s’aperçoivent qu’il est plus productif et plus motivant d’investir leur énergie et leur temps en gérant eux-mêmes la copropriété. Un syndic bénévole réussit à apporter une meilleure qualité de service en priorisant notamment l’entretien de l’immeuble et la maîtrise des charges. Il est plus réactif pour régler les problèmes urgents. L’expérience démontre également qu’en cas d’impayés, la gestion par un bénévole est plus efficace : il est plus réactif et, aux yeux des débiteurs, n’est pas considéré comme un professionnel qui appelle des charges injustifiées et facture des frais pénalisants. L’objectif d’un syndic bénévole est de trouver des solutions aux problèmes, pas de vendre des services pour assurer sa rentabilité. Pour assurer un service de proximité pour 18 % des syndics bénévoles adhérents Le syndic bénévole apporte de la convivialité et de la motivation dans la gestion. La proximité de gestion permet une présence sur place et une surveillance étroite de l’entretien de l’immeuble et de l’exécution des travaux. Par la force des choses, il existe des liens plus étroits entre les copropriétaires et le syndic bénévole. La meilleure prise en compte des problèmes - surtout si le syndic possède des qualités de communication et la disponibilité nécessaire à sa fonction - est de nature à favoriser des solutions rapides et adaptées. La qualité de vie des résidents de l’immeuble est aussi améliorée, le syndic bénévole accordant toute son attention au respect du règlement de copropriété et à l’amélioration du cadre de vie qui le concerne aussi en premier lieu. Pour remettre en fonctionnement le syndicat pour 12 % des syndics bénévoles adhérents En apparence faciles à gérer, certaines « petites » copropriétés fonctionnent parfois sans organe de décision (assemblée générale), de gestion (syndic) et de contrôle/assistance à la gestion (conseil syndical). Un fonctionnement « minimal » est alors mis en place pour le paiement des factures (eau, électricité, etc.) avec un Quelles sont les principales difficultés que vous avez rencontrées à la prise de mandat ? Difficulté dans la récupération des archives du syndicat auprès du syndic sortant Ainsi 32 % des syndics bénévoles ayant répondu à notre enquête ont été confrontés aux problèmes suivants concernant la remise des archives par le prédécesseur : - - remise tardive des documents et des fonds de la copropriété ayant nécessité de nombreuses relances, des mises en demeure, voire une action en référé devant le Tribunal de Grande Instance ; non-remise partielle ou totale des documents de la copropriété. C’est d’ailleurs pour cela que nous conseillons vivement à ceux qui envisagent de passer en gestion bénévole de préparer cette transition en récupérant en amont une copie de tous les contrats de la copropriété, des grands livres comptables, etc. De cette manière, ils auront tout de suite les documents essentiels de la copropriété dès leur prise de fonction. Une reprise comptable pas toujours évidente pour 43 % des syndics bénévoles Là encore, pas de grande surprise ! Outre le fait que la tenue de la comptabilité n’est pas toujours la mission la plus évidente pour les syndics bénévoles, la reprise de la comptabilité du syndic sortant s’est avérée laborieuse pour 43 % des syndics bénévoles adhérents. Or, la reprise de la comptabilité est indispensable, car le syndic bénévole ne peut pas repartir de zéro et doit nécessairement prendre en compte l’actif et le passif financier de la copropriété vis-à-vis des tiers pour repartir sur les bases comptables existantes. En cas de difficultés dans la reprise comptable de votre syndicat, n’hésitez pas à contacter le service comptable de l’ARC pour vous faire accompagner. 3 LES AUTRES ENSEIGNEMENTS DE CETTE ENQUETE Des outils de tenue de la comptabilité en concordance avec la taille de la copropriété Un grand nombre de copropriétés - plus particulièrement les petites copropriétés de moins de 10 lots qui ne sont pas dans l’obligation de tenir une comptabilité dite en partie double - tiennent leur comptabilité sous un tableur informatique de type « Excel ». 64 % des syndics bénévoles adhérents continuent à utiliser cette solution facile d’accès, mais pas toujours très sûre, notamment quant au suivi de la situation financière de la copropriété, des dettes et des créances du syndicat vis-à-vis des tiers. Il est pourtant possible (et même souhaitable) pour le syndic bénévole d’assurer la gestion comptable et financière de sa copropriété, en utilisant des outils adaptés et sécurisés tout en gardant son autonomie. L’un d’entre eux peut être l’utilisation d’un logiciel comptable, notamment si le syndic bénévole maîtrise les bases de la comptabilité (ce qui est préférable et très accessible grâce aux formations existantes) et s’il veut garder une totale indépendance. 32 % des syndics bénévoles adhérents à l’ARC ont fait le choix d’un logiciel comptable, et 74 % d’entre eux sélectionné Simply Syndic, le logiciel comptable mis au point et régulièrement mis à jour par l’ARC. La dernière solution utilisée par les syndics bénévoles pour la tenue de la comptabilité est de faire appel à un prestataire extérieur (pour 4 % d’entre eux). Mais attention, il faut rester vigilant sur ce point. En effet, légalement il n’y a qu’un expert-comptable qui peut tenir la comptabilité du syndicat à la place du syndic bénévole. Un tiers autre (cabinet de syndic, par exemple) ne peut tenir la comptabilité d’un syndicat s’il n’est pas syndic de l’immeuble et n’est pas lié à la copropriété via un contrat de travail. A l’ARC, nous proposons une solution intermédiaire avec l’assistance comptable : le syndic bénévole tient un cahier comptable dont il est responsable des écritures tout au long de l’année et le transmet à Copropriété-Services qui l’aide dans l’édition des annexes comptables en fin d’exercice. Notre réponse et les résultats de cette enquête le mettent en évidence : « Il n’y a aucune banque privilégiée, l’important est que le banquier qui vous reçoit sache ce qu’est une copropriété (régit par la loi de 1965) et ne la confonde pas avec le statut associatif (loi de 1901)» L’enquête montre toutefois que les banques dites de « quartier » sont privilégiées par les syndics bénévoles. Ainsi, la majorité des syndics bénévoles ont ouvert un compte - le plus souvent il s’agit d’un compte dit « associatif » (ce qui est conseillé compte tenu des moindres frais) - dans les banques traditionnelles telles que : la Poste (17 %), Crédit Agricole (14 %), la BNP (11 %), la Caisse d’Épargne (9%) et Société Générale (7%), pour les plus citées. ULTIME OBJECTIF : SAVOIR SI L’ASSOCIATION DES RESPONSABLES DE COPROPRIETE ET SA COOPERATIVE, COPROPRIETE-SERVICES, VOUS INFORMENT SUFFISAMMENT BIEN SUR LES DIFFERENTS OUTILS ET SERVICES QU’ELLES VOUS PROPOSENT Là aussi grande surprise, cette enquête nous a permis de nous rendre compte que nos adhérents n’avaient une connaissance que partielle de tous les services et outils dont ils pouvaient bénéficier dans le cadre de leur adhésion. C’est pourquoi l’ARC va intensifier sa communication sur les principaux services, accompagnements, supports et de nombreux outils dédiés aux syndics bénévoles qu’elle propose avec sa Coopérative Technique. Les adhérents ne devront pas hésiter à les utiliser ! Ils ne pourront leur rendre la tâche que plus simple. Mars 2016. Des banques de « proximité » sollicitées par les syndics bénévoles Au préalable, rappelons qu’il est obligatoire pour un syndicat des copropriétaires en gestion non professionnelle de disposer d’un compte bancaire séparé au nom du syndicat des copropriétaires. « Dans quelle banque, pourrais-je ouvrir un compte pour le syndicat ? » est l’une des questions régulièrement posées au Pôle Syndics bénévoles. 4