Salon Shanghai

Transcription

Salon Shanghai
n° 303
avril 2011
Bulletin de liaison
de l’Association Française
de la Presse de l’Automobile
Denis Astagneau
SUCRé-SALé
A quoi ça sert que l’Afpa se décarcasse ?
C’est la question que l’on peut se poser après
le couac de Shanghai. Résumons les faits : notre association organise un voyage à Shanghai
à l’occasion du salon de l’auto dont nous vous
rendons compte par ailleurs dans ce numéro
d’Afpa Infos. Voyage payant, mais relativement bon marché pour les prestations proposées, ceux qui sont venus ont pu le constater.
Dans le même temps, plusieurs constructeurs,
peut-être aiguillonnés par notre initiative, organisent des voyages de presse à Shanghai,
dont certains pour présenter de nouveaux modèles. On pouvait donc penser logiquement,
que tous les journalistes du voyage de l’Afpa
seraient conviés, sinon aux diners ou interviews avec les dirigeants des marques présents
à Shanghai, du moins à la présentation de la
nouveauté en avant-première du salon.
Que nenni ! Seuls quelques journalistes triés
(sur quel volet ?) ont été conviés. «Pas assez
de place pour tous», tel fut le prétexte invoqué, sachant que 400 journalistes internationaux «embedded» étaient présents. On ne
pouvait pas accepter une dizaine de Français
supplémentaires. Outre le fait que cette discrimination est vexante voire insultante, on peut
se poser un certain nombre de questions.
La plus importante, celle du début de cet
édito ? Les journalistes qui payent leur voyage,
sont-ils moins importants que ceux invités et
cornaqués par les constructeurs ? Y a-t-il deux
vitesses dans la communication ? Les services
de presse des constructeurs se méfient-ils des
journalistes qu’ils ne contrôlent pas ? Qui doit
choisir un événement ? Les journalistes ou les
services de communication ?
Etc… etc…
Pour être tout à fait honnête avec vous, j’avoue
avoir fait partie des rares membres du groupe
Afpa invités et m’être rendu à la présentation
de Citroën la veille du salon, car ma radio me
pressait d’y être. Mais le principe et les questions demeurent.
Nous aurons l’occasion d’en reparler…
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P.
Salon Shangai
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P.
Réunion Comité
Fin de règne pour le V6 PRV
Salon
Shanghai
Chinoiseries
Une délégation de l’Afpa a effectué, en avril, le déplacement au 14th Shanghai International Motorshow, au pays de la contrefaçon ! Et des contrefaçons, l’Afpa allait en voir. De toutes les couleurs !
Avant cela, il avait fallu passer de l’aéroport à Shanghai même. Avec le Maglev et
une belle pointe à 431 km/h, ça n’aura été que simple formalité !
Le salon était l’occasion de découvrir un certain nombre de premières mondiales
comme le Q3, la Classe A, la Beetle ou la DS5, de retrouver quelques vieilles copines comme la Rover 75 qui se fait maintenant appeler Roewe 750, et de voir
quelques modèles qui… avaient un air de déjà vu. Au bout de quelques stands
seulement, la visite tournait au blind-test : à quelle auto ressemble celle-ci, laquelle a inspiré celle-là.
A ce jeu attention, il y avait quelques pièges : certaines de ces autos étaient des
modèles fabriqués sous licence. Le vrai travail de journaliste commence alors car
il faut vérifier cela auprès des constructeurs. Et là, stupeur : des contrefaçons
d’hôtesses ! « Ca » ressemble à une vraie hôtesse, mais « ça » ne parle ni anglais
ni aucune langue étrangère, et « ça » n’est au courant de rien. D’ailleurs, il y avait
même des contrefaçons de stands, où l’on ne pouvait pas avoir d’information, et
où d’ailleurs il n’y avait pas de dossier de presse.
Ca n’empêchait pas le jeu des 7 erreurs de continuer. Série 5, Lexus RX, Wrangler,
Cherokee, Range Rover, Cayenne, Classes B, CLS et ML, RAV4, Hummer, Rolls
Royce, Land Cruiser et j’en passe… Même la Peugeot 107 a son clone chinois !
Avec une caractéristique commune : une qualité de finition généralement assez
douteuse, et une motorisation bien inférieure à celle du modèle original. Imaginez par exemple que la copie du Porsche Cayenne est motorisée par un 1 800
cm3. Pour être franc, nous n’avons vu que très peu de chinois rouler avec ces
copies dans la rue…
Il y a aussi cette… contrefaçon d’appellation ! En effet la marque Youngman, qui
produit sous licence des Proton, s’était au gré des accords commerciaux rebaptisée Youngman engineered by Lotus pour s’appeler maintenant engineered by
Lotus. Evidemment, il n’y a pas grand rapport avec une sportive anglaise.
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P.
Salon du Cabriolet
Ze tour auto
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Nouveaux membres
Lettre à J.L. Mano
Le CrossOver connait-il la musique ?
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suite de la Page 1
Il y avait aussi ces quelques voitures…pas
encore terminées ! Un pick-up dont l’habitacle sentait la colle forte, ici ce stand
où un opérateur refixait un feu arrière
qui venait de tomber, ou encore cette
berline dont le joint de la porte conducteur ne tenait pas correctement en place.
Les chinois progressent vite, mais ça et
là tout n’était pas toujours parfaitement
au point !
Après une journée sur le salon, il était
temps de partir. L’occasion d’emprunter
des contrefaçons de taxis, plus faciles à
trouver à cette heure que les taxis authentiques, même s’ils étaient par contre un
peu plus chers. Il existerait même, selon
la rumeur, un membre éminent de l’Afpa
qui aurait troqué sa course en taxi contre
son accréditation au salon…
Cette première journée se terminait au
restaurant de l’hôtel, où le service laissait
aux membres de l’Afpa présents, et notamment à Danielle, un sacré souvenir !
A n’en pas douter, il s’agissait de contrefaçons de serveuses. Ce qui expliquerait
pourquoi un petit groupe de l’Afpa terminait sa soirée au McDonald’s local. Enfin une valeur sûre !!!
n E. Bordonado
Un musée où l’auto est à l’aise
Parmi les sorties proposées au cours du voyage, les « GO» de l’AFPA avaient concocté
une visite du Musée de l’Automobile. A quelques encablures de Shanghaï (une heure
d’autocar en fait), ce premier musée chinois consacré à l’automobile est basé à Anting,
dans la « Cité de l’auto » qui accueille les usines de Volkswagen et Buick, ainsi que le
circuit de Formule 1.
Dans un vaste bâtiment, tout de verre et de métal, plus de 70 autos anciennes sont
rassemblées sur plusieurs niveaux. C’est dire si elles sont au large ! Cet établissement de
conception allemande, créé il y a quatre ans, est en pleine gestation. Conçu principalement pour un public chinois, il met en relief l’histoire de l’industrie automobile ainsi
que celle, plus brève, de la voiture chinoise. Une bonne partie des véhicules exposés
provient de la collection de l'Imperial Palace-Blackhawf de Las Vegas, ce qui explique
la présence importante de modèles américains. De même, les Allemandes sont nombreuses. La production chinoise est représentée notamment par une Red Flag CA72 de 1958,
mélange improbable de Volga et de Chevrolet. Plus récente, une Shanghaï convertible
de 1970 a dû être utilisée pour les défilés officiels.
Tout au long de l’exposition que l’on parcourt par des rampes à faible pente, l’histoire
de la mobilité est détaillée, de l’invention de la roue jusqu’à la technologie actuelle.
Quelques petites erreurs peuvent agacer, de même que des « oublis », comme celui du
rôle joué par Alphonse Beau de Rochas (l’influence allemande sans doute !). Au troisième des cinq étages, un espace d’exposition très didactique permet aux plus jeunes
de s’initier à la technique auto.
n P. Michaud
FIN DE REGNE POUR LE V6
PRV
Le fameux moteur V6 PRV va tirer sa révérence en fin d’année après quasiment quatre décennies de production. Assemblé par la Française de Mécanique, société crée en
1969 par PSA Peugeot Citroën et Renault, ce six cylindres a équipé berlines, coupés
sportifs et prototypes de compétition.
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Synthèse du comité
du 12 avril
Présents : D. Allignol, D. Astagneau ,
R. Bougros, H. Daigueperce, A. Guillet,
G. Jouany, JJ. Mancel, G. Rougemont
Absents excusés : M. Malka
Présente également D. David
Invité du mois : Xavier Domenech-Cabaud
• Afpa Infos N° 303
Edito : Denis
Papier Shanghai
Papier Salon du Cabriolet
Papier Moteurs PRV
Papier Tour Autos
Nouveaux membres, nominations
• Mortefontaine le samedi 28 mai 2011
L’appel auprès des constructeurs est fait.
Déjà quelques réponses, pour l’inscription,
nous devrions faire le plein de commissaires
de piste. Le dossier sera relancé dès le retour
de Shanghai.
• Shangai
De l’enthousiasme pour les participants,
moins pour les constructeurs, dossier relativement lourd en formalités (papiers, visas,
accréditations).
Attente récupération des passeports et visas
jeudi à 15h30 pour un départ vendredi vol
de 13h40. ZEN
• Rallye
Restons plutôt sur la période de septembre
durée d’une journée, programme à définir
lors de la prochaine réunion.
• Le Mans - 24heures
René a fait un courrier pour avoir accès aux
essais mercredi-jeudi, il doute d’une réponse
positive, pas très facile à organiser, les essais sont le soir (19-21h.) et (22-24h.).
En attente d’une réponse, l’affaire est suivie.
• Divers
- Relancer le dossier visite chez Gruau,
Danielle téléphone.
- Serait envisageable un voyage au Salon
de Lyon, en octobre, voir avec les organisateurs les possibilités, prendre contacts au
retour de Shanghai.
- Suggestion de G. Rougemont d’éditer
l’annuaire pour une parution après l’AG afin
de voir les nouveaux membres du bureau
directeur élus. Suggestion retenue.
Prochaine réunion le mardi 10/05/11 à
12h00 dans les bureaux de l’Afpa.
A la fin des sixties les constructeurs automobiles français ne disposent pas de nobles mécaniques à proposer avec leurs
modèles haut de gamme. Afin de combler
cette lacune, il est décidé de développer un
V8 capable de rivaliser avec la concurrence
étrangère. L’étude étant arrivée à terme, la
production se profile à l’horizon lorsque
qu’un événement imprévu vient contrarier
la finalité du projet : la crise pétrolière du
début des années soixante dix. Cette dernière aura raison du V8.
Au regard de cette nouvelle situation
économique, les études s’orientent sur la
transformation du V8 en V6, plus sobre en
énergie et mieux adapter à l’Europe. Les
ingénieurs se remettent à leurs planches à
dessins et, en 1974, le nouveau moteur V6
est lancé sous le nom de code « Z ».
Il est le fruit d’un accord de collaboration
entre les deux constructeurs françaises et
Volvo. D’une cylindrée de 2664 cm3, il est
le premier V6 en aluminium coulé sous
pression fabriqué en France. Dès son lancement il équipe le coupé Peugeot 504, la
Renault 30 TS et la Volvo 264.
Tout au long de sa carrière le V6 PRV ne
cesse d’évoluer. Il reçoit successivement,
injection électronique, vilebrequin à manetons décalés en 1985, turbo, culasse 24
soupapes (Peugeot), différentes cylindrées,
la plus importante étant de 2946 cm3.
Produit à 1,2 million d’exemplaires, il est
crédité de différentes références selon ses
variantes. Il est monté dans les Citroën,
Peugeot et Renault haut de gamme ainsi
que dans les sportives : De Lorean, Alpine
A 310, V6 Turbo, A 610, Venturi, et WM*.
Il propulsera d’ailleurs ces trois dernières
voitures lors des mythiques 24 Heures du
Mans.
Au plus fort de sa production 550 V6 PRV
sortent quotidiennement des chaines de la
Française de Mécanique.
Actuellement, 37 ans après son lancement,
4 moteurs sont assemblés quotidiennement à Douvrin avant de rejoindre la Chine
où ils prennent place dans les Citroën C5
produites sur place.
La page du V6 se tourne, mais la Française
de Mécanique continue toujours à produire
des moteurs, dont le 1,6L de 200 CH qui
équipe les Peugeot RCZ et 308 GTI.
n JJ Mancel
*Gérard Welter et Michel Meunier (WM) travaillaient au design chez Peugeot. Leur prototype
WM équipé d’un V6 PRV développant 600 CH fut
chronométré sur le circuit du Mans en 1988 à 407
km/h. A la base le V6 PRV développait 120 CH.
Assemblage de l’un des derniers V6 PRV qui
rejoindra la Chine dans quelques semaines.
Philippe Coëne Directeur de la Française de
Mécanique devant le nouveau 4 cylindres qui
développe 200 CH.
Photo : JJ. mancel
SUZUKI FRANCE
Stéphane Magnin, 42 ans, vient d’être nommé Directeur Commercial de la Division Automobile de Suzuki France. Il succède ainsi à
Jean-Luc de La Ruffie. Après un début de carrière chez Lada et le
coréen Daewoo, Stéphane Magnin rejoint le groupe Frey et prend
la Direction Commerciale de Daihatsu pendant un an, pour en devenir le Président de juin 2000 à 2009.
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Paris,
Salon du Cabriolet
Comme à chaque premier rayon de soleil du
printemps, la 22e édition du Salon du Cabriolet, Coupé et SUV s’est tenue les 26 et
27 mars derniers. L’occasion pour de nombreux rêveurs épicuriens de découvrir quelques nouveautés exposées pour la première
fois dans l’Hexagone. On découvrait ainsi
le Hyundai Veloster, le coupé Genesis, la
Mercedes SLK, le cabriolet BMW Série 6, le
Saab 9.4x et la Chevrolet Camaro cabriolet.
Comme chaque année, l’Espace Premium
permettait de découvrir quelques modèles
d’exceptions, Ferrari, Porsche, Lamborghini
ou Aston Martin. Chez les spécialistes de
véhicules américains, on découvrait les dernières générations de Ford Mustang, Dodge
Challenger et Charger, Chevrolet Corvette et
même le tout nouveau Ford Explorer.
L’un des points d’orgue de cet évènement
Ze Tour Auto
Z
C’est sous le signe du
que se déroule
cette année la 20e édition du Tour Auto.
Hommage au carrossier milanais Ugo Zagato qui se fera connaître en appliquant à
l’automobile son expérience acquise dans
l’aéronautique. Aérodynamisme des formes, légèreté des carrosseries par l’utilisation de l’aluminium ; Zagato, un carrossier
magique, qui sans conteste a marqué de sa
patte de grandes marques emblématiques,
engagées en compétition dans les années
50 à 70, avec l’essor des GT.
Alfa Romeo, sa marque fétiche avec les
inoubliables TZ – SZ et SS Zagato, Lancia, Maserati A6G, dont l’une ayant participé au Tour en 1957 et présente au départ de ce Tour 2011 (concurrent n° 29).
Abarth 750, Fiat 8V, Osca 1600 GT, Ferrari
250 GT Zagato, construite à seulement 5
exemplaires et son chef d’œuvre de 1960,
l’Aston Martin DB4 GT, dont deux participent à cette épreuve sur les 19 construites
(concurrents n° 18 et 25).
Soit 15 voitures siglées du Z du maître
pour que le public admire son talent et sa
signature identitaire, le double bossage de
toit.
D’ailleurs, cette année, au Salon Automobile de Genève, sur le stand Fiat, une 500
Zagato jaune avec pavillon surbaissé était
agrémentée de la fameuse double bosse…
superbe, comme quoi l’histoire continue.
Mais, au-delà de l’hommage rendu à un
constructeur ou à l’n de ses modèles, le
Tour Auto c’est d’abord une épreuve entrée dans la légende et réservée aux véhicules qui ont participé à cette compétition
dans les années 1951 – 1973. L’un des
moteurs de son succès incontestable, deux
était incontestablement la remise des clés
de la 207 CC Roland Garros à Laury Thilleman, Miss France 2011 sur le stand Peugeot,
l’unique constructeur français représenté.
Le MG Club de France fête ses 30 ans avec
une belle rétrospective de modèles des années 1930 à 2005 dans une mise en scène
remarquable, agrémentée d’illustrations de
MG dans des ambiances routières signées
du dessinateur Thierry Dubois. Ce salon était
aussi l’occasion de découvrir quelques divas
comme Morgan, Wiesmann, Lotus, Gillet,
PGO, Westfield ou encore Tesla. Toutes aussi
attractives, les nombreuses créations sur
base de Citroën 2 CV, du roadster hollandais
Burton en passant par les cabriolets Désiré,
Azelle et enfin Had-Hock signé par Guy Deslandes et la surprenante 2 CV Tex’to exposée
par le 2 CV-Méhari Club de Cassis.
Rouler différent attire un nombre de clients
de plus en plus important comme le prouve l’incroyable succès du coupé RCZ avec
plus de 4 300 unités vendues. La marque
de Sochaux place d’ailleurs deux autres de
ses modèles dans le top 5 des ventes avec
la 207 CC, la 308 CC sur les deux premières
marches du podium. Rien ne semble arrêter
le succès de la marque au lion si l’on prend
en compte que la 3008 occupe la première
place du marché français des crossover devant le Nissan Qashqai et le Dacia Duster.
Enfin, saluons le travail effectué par Eric
Staes, Valérie Leseigneur, Angélique Warain
et Rose Bourgeois pour que ce rendez-vous
permette à 40 000 visiteurs de repartir avec
du rêve plein la tête.
classements, compétition VHC ou Régularité, permettent à chacun de se mesurer au
chronométrage et de se faire plaisir… C’est
la lutte des classes !
Cette année encore, 230 bolides sont regroupés au Jardin des Tuileries, paddock
éphémère pour les vérifications techniques
de ces gloires du passé qui vont évoluer
jusqu’à Biarritz sous les regards émerveillés
d’un public nombreux et conquis. Succès
populaire garanti grâce à la qualité de l’organisation et au choix des modèles participants par la dream team Peter Auto.
Lundi 19h, suivant la tradition, soirée VIP.
Carton d’invitation en échange d’un bracelet 20e anniversaire ouvrant les portes à
l’événement festif de la pré-grille, pendant
que les fauves se reposent avant de partir
en campagne de France.
Une soirée village people avec des privilégiés badgés, des personnalités du monde
des affaires, de la mode ou des médias, des
ex-champions du volant reconvertis dans
les courses historiques mais au talent toujours intact. Tout ce beau monde se presse
dans l’espace imparti aux belles de routes
pour les admirer, évoquer des souvenirs ou
des performances routières inavouables …
une coupe à la main ! Champagne !
Discours rétrospectif sur les 20 ans du Tour
de Patrick Peter et speach in English d’Andrea Zagato avant de remettre un trophée
aux heureux compétiteurs sur Zagato … of
course !
Une soirée très parisienne, chic et smart,
Champagne et paillettes pour la balade des
gens heureux.
Mardi matin, 6h30, premier depart pour un
prologue jusqu’à Montlhéry … gentlemen
start your engine and go … on the road
again…
n Ph. Barret
Photo : Ph. Barret
n G. Rougemont
Photo : max malka
correspondants
5
reporters
Cécile Estenave
Peugeot Sport
Attachée de Presse
3, rue Marcel Dassault
78143 Vélizy
Tél 01 30 70 20 63
Port 06 72 82 74 08
E-mail [email protected]
Patrick Botté
Photographe
1, Villa le Marin
94220 Charenton-le-Pont
Tél 01 48 93 99 76
Port 06 14 45 35 54
E-mail : [email protected]
Franck Matifas
Point par Point RP
Directeur Général
Ile de Puteaux
92800 Puteaux
Port 06 09 11 13 61
E-mail :[email protected]
ACTIFS
Yves Martin
Que Choisir
233, boulevard Voltaire - 75011 Paris
Tél : 01 44 93 19 18
Email : [email protected]
Le "Crossover" connaît-il la musique ?
Quoi de plus agaçant que d'entendre nos
médiatiques spécialistes de la chose musicale
nous présenter tel chanteur (teuse), ou tel
instrumentiste, comme une sorte de hautparleur mondialiste, en utilisant à leur propos
des formules aussi percutantes que vides de
sens …
Des trucs du genre, citons au hasard: " inspiré
par la soul-funk-reggae, ce nouveau venu
nous fait partager sa passion pour Bach et
Jimi Hendrix, dans la continuité d'un Jacques
Brel qui aurait les intonations pop-folk d'un
Bruce Springsten". Vous pensez que j'exagère
? Reportez-vous à la radio, ou regardez la
télé ! D'ailleurs, en rédigeant ce mot de billet,
j'écoute un guitariste dont je puis affirmer
qu'il nous régale "d'un subtil mélange de
blues auvergnat, de csarda périgourdine et de
flamenco champenois". Dans le domaine de
l'automobile, qui nous intéresse ici, les choses prennent une tournure assez comparable,
ce que nous nous proposons de démontrer,
avec cette once de mauvaise foi formelle qui
ne nuit pas à la réalité du fond.
Dans tous les segments du marché de l'automobile, les lignes et les définitions bougent,
au point que des véhicules naguère ciblés
visent, aujourd'hui, des clientèles de plus
en plus larges. Ou, a contrario, de moins en
moins étendues. Tel S.U.V. (les membres de
l'AFPA n'ignorent point que ce sigle recouvre le terme, alambiqué à souhait, de "Sport
Utility Vehicle" !), se veut aussi monospace
familial, break de loisir, sportif dans l'âme,
baroudeur du dimanche et élégant citadin.
On assiste depuis quelque temps, chez les
"marqueteurs", à un concours d'imagination
sans précédent et, surtout, sans limite ! Jadis, la terminologie désignant la carrosserie
d'une automobile arrivait en droite ligne du
vocabulaire hippomobile. On utilisait, outre
des noms qui ont perduré (berline, coupé, cabriolet, limousine), un phaëton, un coupé de
Ville, un landaulet ou un torpédo …
Hier encore, une berline s'affichait berline,
fut-elle "cinq portes", un coupé n'avait pas
honte se son statut, un break osait n'être
qu'un break (que les britanniques nomment
"estate car", et les américains "station wagon", alors que le terme "break" est aussi
anglo-saxon que le pudding. Décidement…),
et la capote d'un cabriolet était en toile. Un
4X4 imposait une silhouette haute et carrée,
et en rajoutait volontiers à grand renfort de
pare-buffle et de pneus gigantesques. Bref,
une "bagnole" était toujours, peu ou prou,
le reflet de la personnalité de son propriétaire
et/ou celui de ses aspirations, ainsi qu'en témoignaient ces bandes latérales décoratives
(?), ces sigles "GTI" et "Turbo", ou ces emblèmes Ferrari fièrement exhibés par le plus
modeste des véhicules.
Aujourd'hui, franchement, on a l'air de quoi
si on ne roule pas dans un micro, mini ou
monospace, dans un SUV compact, dans un
coupé/cabriolet ? Nous avons même droit à
la berline/coupé -ou l'inverse- et, bien entendu, au "Pick-up" (1), ce qui nous ramène
à la musique, encore que la boucle soit loin
d'être aussi aisément bouclée…
La preuve ? D'aucun, parmi nos constructeurs hypnotisés par le génie de leur service
"marketing", lui emboîtent le pas, pour nous
proposer un engin global et universel. Ce
proche cousin du célèbre couteau suisse à
tout faire serait, donc, le condensé absolu de
tous ces véhicules aux usages multiples. Ils
appellent ce monstre protéiforme un "crossover", terme à peu près intraduisible en bon
(?) français, sinon par quelque chose comme
"au delà de la croix", voire "au delà de la
croisée des chemins". S'il ne s'agissait pas de
désigner une sorte d'espèce d'automobile, on
aurait vite fait d'avoir l'Observatoire des sectes sur le dos !
n René Bougros
Lettre à J.L. Mano
Cher Monsieur,
C’est avec stupeur et incompréhension que
nous avons entendu vos propos fort peu
confraternels, tenus dans un film documentaire diffusé le jeudi 7 avril sur France
2. Nous osons encore le mot «confraternel»,
même si nous savons que vous avez quitté
votre métier de journaliste pour celui de «
conseiller en communication » auprès de dirigeants politiques très connus.
Vos propos ont été utilisés dans le film afin
d’illustrer les liens parfois très proches entre certains journalistes politiques et certains ministres de haut rang. Les exemples
cités étaient les couples Ockrent-Kouchner, Schönberg-Borloo ou encore SinclairStrauss-Kahn. Tandis qu’un journaliste
américain jugeait que de telles relations de
couples étaient improbables dans son pays,
vous avez estimé qu’en France ce n’était pas
vraiment un problème (ce sont vos propres
mots). Pis, vous avez osé un parallèle avec
les journalistes automobiles, ce qui explique
notre courrier. De mémoire, vous avez déclaré que la presse automobile (entre autres)
entretenait des « relations endogamiques »
avec les constructeurs. Nous vous rappelons
que l’endogamie, pratique très ancienne,
consiste en une quasi obligation de mariage
entre des personnes d’un même milieu social, professionnel ou religieux.
Ce sont là des propos parfaitement choquants et inexacts si on les rapporte aux
exemples cités dans le reportage. La presse
automobile n’est sans doute pas parfaite,
mais à notre connaissance aucun journaliste
spécialisé dans l’automobile n’entretient (ou
n’a entretenu…) de relations conjugales
avec un cadre dirigeant de grandes marques
automobiles. On ne peut pas en dire autant
de la presse politique française qui apporte
d’autres exemples d’endogamie (Juppé, Hollande, Montebourg, Baroin, etc). Excuser les
comportements de certains en les comparant
à des comportements non avérés d’autres,
nous parait être une méthode douteuse,
dangereuse et insultante. C’est la raison
pour laquelle, cher Monsieur, nous attendons de votre part des explications et même
des excuses.
Nous vous prions de croire en l’assurance de
nos sentiments les plus confraternels.
n Pascal Boulanger
(1) En anglais, "to pick up" signifie" recueillir",
dans le sens de "ramasser". Initialement, le mot
"pick up" désigne la lame en forme de pelle, placée
à l'avant d'un tracteur agricole ou d'une moissonneuse, pour ramasser les tiges des céréales. Par
extension, on a donné cette appellation à une
automobile à vocation utilitaire dont la benne fixe
permet de recueillir des branches, des segments de
tronc d'arbre, des sacs, etc …
Reste à expliquer pourquoi ce terme a également
désigné, dans les années 50 et 60, les "tourne-disques" ou électrophones, ancêtres du lecteur laser
! Hypothèse personnelle, mais plausible: le mot a
été, alors, utilisé au sens de "capteur" (ou "récupérateur") des ondes électro-acoustiques lues par
le saphir, et transformées ensuite en vibrations
sonores. Qui dit mieux ?