Salon Shanghai
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n° 303 avril 2011 Bulletin de liaison de l’Association Française de la Presse de l’Automobile Denis Astagneau SUCRé-SALé A quoi ça sert que l’Afpa se décarcasse ? C’est la question que l’on peut se poser après le couac de Shanghai. Résumons les faits : notre association organise un voyage à Shanghai à l’occasion du salon de l’auto dont nous vous rendons compte par ailleurs dans ce numéro d’Afpa Infos. Voyage payant, mais relativement bon marché pour les prestations proposées, ceux qui sont venus ont pu le constater. Dans le même temps, plusieurs constructeurs, peut-être aiguillonnés par notre initiative, organisent des voyages de presse à Shanghai, dont certains pour présenter de nouveaux modèles. On pouvait donc penser logiquement, que tous les journalistes du voyage de l’Afpa seraient conviés, sinon aux diners ou interviews avec les dirigeants des marques présents à Shanghai, du moins à la présentation de la nouveauté en avant-première du salon. Que nenni ! Seuls quelques journalistes triés (sur quel volet ?) ont été conviés. «Pas assez de place pour tous», tel fut le prétexte invoqué, sachant que 400 journalistes internationaux «embedded» étaient présents. On ne pouvait pas accepter une dizaine de Français supplémentaires. Outre le fait que cette discrimination est vexante voire insultante, on peut se poser un certain nombre de questions. La plus importante, celle du début de cet édito ? Les journalistes qui payent leur voyage, sont-ils moins importants que ceux invités et cornaqués par les constructeurs ? Y a-t-il deux vitesses dans la communication ? Les services de presse des constructeurs se méfient-ils des journalistes qu’ils ne contrôlent pas ? Qui doit choisir un événement ? Les journalistes ou les services de communication ? Etc… etc… Pour être tout à fait honnête avec vous, j’avoue avoir fait partie des rares membres du groupe Afpa invités et m’être rendu à la présentation de Citroën la veille du salon, car ma radio me pressait d’y être. Mais le principe et les questions demeurent. Nous aurons l’occasion d’en reparler… 2 P. Salon Shangai 3 P. Réunion Comité Fin de règne pour le V6 PRV Salon Shanghai Chinoiseries Une délégation de l’Afpa a effectué, en avril, le déplacement au 14th Shanghai International Motorshow, au pays de la contrefaçon ! Et des contrefaçons, l’Afpa allait en voir. De toutes les couleurs ! Avant cela, il avait fallu passer de l’aéroport à Shanghai même. Avec le Maglev et une belle pointe à 431 km/h, ça n’aura été que simple formalité ! Le salon était l’occasion de découvrir un certain nombre de premières mondiales comme le Q3, la Classe A, la Beetle ou la DS5, de retrouver quelques vieilles copines comme la Rover 75 qui se fait maintenant appeler Roewe 750, et de voir quelques modèles qui… avaient un air de déjà vu. Au bout de quelques stands seulement, la visite tournait au blind-test : à quelle auto ressemble celle-ci, laquelle a inspiré celle-là. A ce jeu attention, il y avait quelques pièges : certaines de ces autos étaient des modèles fabriqués sous licence. Le vrai travail de journaliste commence alors car il faut vérifier cela auprès des constructeurs. Et là, stupeur : des contrefaçons d’hôtesses ! « Ca » ressemble à une vraie hôtesse, mais « ça » ne parle ni anglais ni aucune langue étrangère, et « ça » n’est au courant de rien. D’ailleurs, il y avait même des contrefaçons de stands, où l’on ne pouvait pas avoir d’information, et où d’ailleurs il n’y avait pas de dossier de presse. Ca n’empêchait pas le jeu des 7 erreurs de continuer. Série 5, Lexus RX, Wrangler, Cherokee, Range Rover, Cayenne, Classes B, CLS et ML, RAV4, Hummer, Rolls Royce, Land Cruiser et j’en passe… Même la Peugeot 107 a son clone chinois ! Avec une caractéristique commune : une qualité de finition généralement assez douteuse, et une motorisation bien inférieure à celle du modèle original. Imaginez par exemple que la copie du Porsche Cayenne est motorisée par un 1 800 cm3. Pour être franc, nous n’avons vu que très peu de chinois rouler avec ces copies dans la rue… Il y a aussi cette… contrefaçon d’appellation ! En effet la marque Youngman, qui produit sous licence des Proton, s’était au gré des accords commerciaux rebaptisée Youngman engineered by Lotus pour s’appeler maintenant engineered by Lotus. Evidemment, il n’y a pas grand rapport avec une sportive anglaise. 4 P. Salon du Cabriolet Ze tour auto 5 P. Nouveaux membres Lettre à J.L. Mano Le CrossOver connait-il la musique ? 2 suite de la Page 1 Il y avait aussi ces quelques voitures…pas encore terminées ! Un pick-up dont l’habitacle sentait la colle forte, ici ce stand où un opérateur refixait un feu arrière qui venait de tomber, ou encore cette berline dont le joint de la porte conducteur ne tenait pas correctement en place. Les chinois progressent vite, mais ça et là tout n’était pas toujours parfaitement au point ! Après une journée sur le salon, il était temps de partir. L’occasion d’emprunter des contrefaçons de taxis, plus faciles à trouver à cette heure que les taxis authentiques, même s’ils étaient par contre un peu plus chers. Il existerait même, selon la rumeur, un membre éminent de l’Afpa qui aurait troqué sa course en taxi contre son accréditation au salon… Cette première journée se terminait au restaurant de l’hôtel, où le service laissait aux membres de l’Afpa présents, et notamment à Danielle, un sacré souvenir ! A n’en pas douter, il s’agissait de contrefaçons de serveuses. Ce qui expliquerait pourquoi un petit groupe de l’Afpa terminait sa soirée au McDonald’s local. Enfin une valeur sûre !!! n E. Bordonado Un musée où l’auto est à l’aise Parmi les sorties proposées au cours du voyage, les « GO» de l’AFPA avaient concocté une visite du Musée de l’Automobile. A quelques encablures de Shanghaï (une heure d’autocar en fait), ce premier musée chinois consacré à l’automobile est basé à Anting, dans la « Cité de l’auto » qui accueille les usines de Volkswagen et Buick, ainsi que le circuit de Formule 1. Dans un vaste bâtiment, tout de verre et de métal, plus de 70 autos anciennes sont rassemblées sur plusieurs niveaux. C’est dire si elles sont au large ! Cet établissement de conception allemande, créé il y a quatre ans, est en pleine gestation. Conçu principalement pour un public chinois, il met en relief l’histoire de l’industrie automobile ainsi que celle, plus brève, de la voiture chinoise. Une bonne partie des véhicules exposés provient de la collection de l'Imperial Palace-Blackhawf de Las Vegas, ce qui explique la présence importante de modèles américains. De même, les Allemandes sont nombreuses. La production chinoise est représentée notamment par une Red Flag CA72 de 1958, mélange improbable de Volga et de Chevrolet. Plus récente, une Shanghaï convertible de 1970 a dû être utilisée pour les défilés officiels. Tout au long de l’exposition que l’on parcourt par des rampes à faible pente, l’histoire de la mobilité est détaillée, de l’invention de la roue jusqu’à la technologie actuelle. Quelques petites erreurs peuvent agacer, de même que des « oublis », comme celui du rôle joué par Alphonse Beau de Rochas (l’influence allemande sans doute !). Au troisième des cinq étages, un espace d’exposition très didactique permet aux plus jeunes de s’initier à la technique auto. n P. Michaud FIN DE REGNE POUR LE V6 PRV Le fameux moteur V6 PRV va tirer sa révérence en fin d’année après quasiment quatre décennies de production. Assemblé par la Française de Mécanique, société crée en 1969 par PSA Peugeot Citroën et Renault, ce six cylindres a équipé berlines, coupés sportifs et prototypes de compétition. 3 Synthèse du comité du 12 avril Présents : D. Allignol, D. Astagneau , R. Bougros, H. Daigueperce, A. Guillet, G. Jouany, JJ. Mancel, G. Rougemont Absents excusés : M. Malka Présente également D. David Invité du mois : Xavier Domenech-Cabaud • Afpa Infos N° 303 Edito : Denis Papier Shanghai Papier Salon du Cabriolet Papier Moteurs PRV Papier Tour Autos Nouveaux membres, nominations • Mortefontaine le samedi 28 mai 2011 L’appel auprès des constructeurs est fait. Déjà quelques réponses, pour l’inscription, nous devrions faire le plein de commissaires de piste. Le dossier sera relancé dès le retour de Shanghai. • Shangai De l’enthousiasme pour les participants, moins pour les constructeurs, dossier relativement lourd en formalités (papiers, visas, accréditations). Attente récupération des passeports et visas jeudi à 15h30 pour un départ vendredi vol de 13h40. ZEN • Rallye Restons plutôt sur la période de septembre durée d’une journée, programme à définir lors de la prochaine réunion. • Le Mans - 24heures René a fait un courrier pour avoir accès aux essais mercredi-jeudi, il doute d’une réponse positive, pas très facile à organiser, les essais sont le soir (19-21h.) et (22-24h.). En attente d’une réponse, l’affaire est suivie. • Divers - Relancer le dossier visite chez Gruau, Danielle téléphone. - Serait envisageable un voyage au Salon de Lyon, en octobre, voir avec les organisateurs les possibilités, prendre contacts au retour de Shanghai. - Suggestion de G. Rougemont d’éditer l’annuaire pour une parution après l’AG afin de voir les nouveaux membres du bureau directeur élus. Suggestion retenue. Prochaine réunion le mardi 10/05/11 à 12h00 dans les bureaux de l’Afpa. A la fin des sixties les constructeurs automobiles français ne disposent pas de nobles mécaniques à proposer avec leurs modèles haut de gamme. Afin de combler cette lacune, il est décidé de développer un V8 capable de rivaliser avec la concurrence étrangère. L’étude étant arrivée à terme, la production se profile à l’horizon lorsque qu’un événement imprévu vient contrarier la finalité du projet : la crise pétrolière du début des années soixante dix. Cette dernière aura raison du V8. Au regard de cette nouvelle situation économique, les études s’orientent sur la transformation du V8 en V6, plus sobre en énergie et mieux adapter à l’Europe. Les ingénieurs se remettent à leurs planches à dessins et, en 1974, le nouveau moteur V6 est lancé sous le nom de code « Z ». Il est le fruit d’un accord de collaboration entre les deux constructeurs françaises et Volvo. D’une cylindrée de 2664 cm3, il est le premier V6 en aluminium coulé sous pression fabriqué en France. Dès son lancement il équipe le coupé Peugeot 504, la Renault 30 TS et la Volvo 264. Tout au long de sa carrière le V6 PRV ne cesse d’évoluer. Il reçoit successivement, injection électronique, vilebrequin à manetons décalés en 1985, turbo, culasse 24 soupapes (Peugeot), différentes cylindrées, la plus importante étant de 2946 cm3. Produit à 1,2 million d’exemplaires, il est crédité de différentes références selon ses variantes. Il est monté dans les Citroën, Peugeot et Renault haut de gamme ainsi que dans les sportives : De Lorean, Alpine A 310, V6 Turbo, A 610, Venturi, et WM*. Il propulsera d’ailleurs ces trois dernières voitures lors des mythiques 24 Heures du Mans. Au plus fort de sa production 550 V6 PRV sortent quotidiennement des chaines de la Française de Mécanique. Actuellement, 37 ans après son lancement, 4 moteurs sont assemblés quotidiennement à Douvrin avant de rejoindre la Chine où ils prennent place dans les Citroën C5 produites sur place. La page du V6 se tourne, mais la Française de Mécanique continue toujours à produire des moteurs, dont le 1,6L de 200 CH qui équipe les Peugeot RCZ et 308 GTI. n JJ Mancel *Gérard Welter et Michel Meunier (WM) travaillaient au design chez Peugeot. Leur prototype WM équipé d’un V6 PRV développant 600 CH fut chronométré sur le circuit du Mans en 1988 à 407 km/h. A la base le V6 PRV développait 120 CH. Assemblage de l’un des derniers V6 PRV qui rejoindra la Chine dans quelques semaines. Philippe Coëne Directeur de la Française de Mécanique devant le nouveau 4 cylindres qui développe 200 CH. Photo : JJ. mancel SUZUKI FRANCE Stéphane Magnin, 42 ans, vient d’être nommé Directeur Commercial de la Division Automobile de Suzuki France. Il succède ainsi à Jean-Luc de La Ruffie. Après un début de carrière chez Lada et le coréen Daewoo, Stéphane Magnin rejoint le groupe Frey et prend la Direction Commerciale de Daihatsu pendant un an, pour en devenir le Président de juin 2000 à 2009. 4 Paris, Salon du Cabriolet Comme à chaque premier rayon de soleil du printemps, la 22e édition du Salon du Cabriolet, Coupé et SUV s’est tenue les 26 et 27 mars derniers. L’occasion pour de nombreux rêveurs épicuriens de découvrir quelques nouveautés exposées pour la première fois dans l’Hexagone. On découvrait ainsi le Hyundai Veloster, le coupé Genesis, la Mercedes SLK, le cabriolet BMW Série 6, le Saab 9.4x et la Chevrolet Camaro cabriolet. Comme chaque année, l’Espace Premium permettait de découvrir quelques modèles d’exceptions, Ferrari, Porsche, Lamborghini ou Aston Martin. Chez les spécialistes de véhicules américains, on découvrait les dernières générations de Ford Mustang, Dodge Challenger et Charger, Chevrolet Corvette et même le tout nouveau Ford Explorer. L’un des points d’orgue de cet évènement Ze Tour Auto Z C’est sous le signe du que se déroule cette année la 20e édition du Tour Auto. Hommage au carrossier milanais Ugo Zagato qui se fera connaître en appliquant à l’automobile son expérience acquise dans l’aéronautique. Aérodynamisme des formes, légèreté des carrosseries par l’utilisation de l’aluminium ; Zagato, un carrossier magique, qui sans conteste a marqué de sa patte de grandes marques emblématiques, engagées en compétition dans les années 50 à 70, avec l’essor des GT. Alfa Romeo, sa marque fétiche avec les inoubliables TZ – SZ et SS Zagato, Lancia, Maserati A6G, dont l’une ayant participé au Tour en 1957 et présente au départ de ce Tour 2011 (concurrent n° 29). Abarth 750, Fiat 8V, Osca 1600 GT, Ferrari 250 GT Zagato, construite à seulement 5 exemplaires et son chef d’œuvre de 1960, l’Aston Martin DB4 GT, dont deux participent à cette épreuve sur les 19 construites (concurrents n° 18 et 25). Soit 15 voitures siglées du Z du maître pour que le public admire son talent et sa signature identitaire, le double bossage de toit. D’ailleurs, cette année, au Salon Automobile de Genève, sur le stand Fiat, une 500 Zagato jaune avec pavillon surbaissé était agrémentée de la fameuse double bosse… superbe, comme quoi l’histoire continue. Mais, au-delà de l’hommage rendu à un constructeur ou à l’n de ses modèles, le Tour Auto c’est d’abord une épreuve entrée dans la légende et réservée aux véhicules qui ont participé à cette compétition dans les années 1951 – 1973. L’un des moteurs de son succès incontestable, deux était incontestablement la remise des clés de la 207 CC Roland Garros à Laury Thilleman, Miss France 2011 sur le stand Peugeot, l’unique constructeur français représenté. Le MG Club de France fête ses 30 ans avec une belle rétrospective de modèles des années 1930 à 2005 dans une mise en scène remarquable, agrémentée d’illustrations de MG dans des ambiances routières signées du dessinateur Thierry Dubois. Ce salon était aussi l’occasion de découvrir quelques divas comme Morgan, Wiesmann, Lotus, Gillet, PGO, Westfield ou encore Tesla. Toutes aussi attractives, les nombreuses créations sur base de Citroën 2 CV, du roadster hollandais Burton en passant par les cabriolets Désiré, Azelle et enfin Had-Hock signé par Guy Deslandes et la surprenante 2 CV Tex’to exposée par le 2 CV-Méhari Club de Cassis. Rouler différent attire un nombre de clients de plus en plus important comme le prouve l’incroyable succès du coupé RCZ avec plus de 4 300 unités vendues. La marque de Sochaux place d’ailleurs deux autres de ses modèles dans le top 5 des ventes avec la 207 CC, la 308 CC sur les deux premières marches du podium. Rien ne semble arrêter le succès de la marque au lion si l’on prend en compte que la 3008 occupe la première place du marché français des crossover devant le Nissan Qashqai et le Dacia Duster. Enfin, saluons le travail effectué par Eric Staes, Valérie Leseigneur, Angélique Warain et Rose Bourgeois pour que ce rendez-vous permette à 40 000 visiteurs de repartir avec du rêve plein la tête. classements, compétition VHC ou Régularité, permettent à chacun de se mesurer au chronométrage et de se faire plaisir… C’est la lutte des classes ! Cette année encore, 230 bolides sont regroupés au Jardin des Tuileries, paddock éphémère pour les vérifications techniques de ces gloires du passé qui vont évoluer jusqu’à Biarritz sous les regards émerveillés d’un public nombreux et conquis. Succès populaire garanti grâce à la qualité de l’organisation et au choix des modèles participants par la dream team Peter Auto. Lundi 19h, suivant la tradition, soirée VIP. Carton d’invitation en échange d’un bracelet 20e anniversaire ouvrant les portes à l’événement festif de la pré-grille, pendant que les fauves se reposent avant de partir en campagne de France. Une soirée village people avec des privilégiés badgés, des personnalités du monde des affaires, de la mode ou des médias, des ex-champions du volant reconvertis dans les courses historiques mais au talent toujours intact. Tout ce beau monde se presse dans l’espace imparti aux belles de routes pour les admirer, évoquer des souvenirs ou des performances routières inavouables … une coupe à la main ! Champagne ! Discours rétrospectif sur les 20 ans du Tour de Patrick Peter et speach in English d’Andrea Zagato avant de remettre un trophée aux heureux compétiteurs sur Zagato … of course ! Une soirée très parisienne, chic et smart, Champagne et paillettes pour la balade des gens heureux. Mardi matin, 6h30, premier depart pour un prologue jusqu’à Montlhéry … gentlemen start your engine and go … on the road again… n Ph. Barret Photo : Ph. Barret n G. Rougemont Photo : max malka correspondants 5 reporters Cécile Estenave Peugeot Sport Attachée de Presse 3, rue Marcel Dassault 78143 Vélizy Tél 01 30 70 20 63 Port 06 72 82 74 08 E-mail [email protected] Patrick Botté Photographe 1, Villa le Marin 94220 Charenton-le-Pont Tél 01 48 93 99 76 Port 06 14 45 35 54 E-mail : [email protected] Franck Matifas Point par Point RP Directeur Général Ile de Puteaux 92800 Puteaux Port 06 09 11 13 61 E-mail :[email protected] ACTIFS Yves Martin Que Choisir 233, boulevard Voltaire - 75011 Paris Tél : 01 44 93 19 18 Email : [email protected] Le "Crossover" connaît-il la musique ? Quoi de plus agaçant que d'entendre nos médiatiques spécialistes de la chose musicale nous présenter tel chanteur (teuse), ou tel instrumentiste, comme une sorte de hautparleur mondialiste, en utilisant à leur propos des formules aussi percutantes que vides de sens … Des trucs du genre, citons au hasard: " inspiré par la soul-funk-reggae, ce nouveau venu nous fait partager sa passion pour Bach et Jimi Hendrix, dans la continuité d'un Jacques Brel qui aurait les intonations pop-folk d'un Bruce Springsten". Vous pensez que j'exagère ? Reportez-vous à la radio, ou regardez la télé ! D'ailleurs, en rédigeant ce mot de billet, j'écoute un guitariste dont je puis affirmer qu'il nous régale "d'un subtil mélange de blues auvergnat, de csarda périgourdine et de flamenco champenois". Dans le domaine de l'automobile, qui nous intéresse ici, les choses prennent une tournure assez comparable, ce que nous nous proposons de démontrer, avec cette once de mauvaise foi formelle qui ne nuit pas à la réalité du fond. Dans tous les segments du marché de l'automobile, les lignes et les définitions bougent, au point que des véhicules naguère ciblés visent, aujourd'hui, des clientèles de plus en plus larges. Ou, a contrario, de moins en moins étendues. Tel S.U.V. (les membres de l'AFPA n'ignorent point que ce sigle recouvre le terme, alambiqué à souhait, de "Sport Utility Vehicle" !), se veut aussi monospace familial, break de loisir, sportif dans l'âme, baroudeur du dimanche et élégant citadin. On assiste depuis quelque temps, chez les "marqueteurs", à un concours d'imagination sans précédent et, surtout, sans limite ! Jadis, la terminologie désignant la carrosserie d'une automobile arrivait en droite ligne du vocabulaire hippomobile. On utilisait, outre des noms qui ont perduré (berline, coupé, cabriolet, limousine), un phaëton, un coupé de Ville, un landaulet ou un torpédo … Hier encore, une berline s'affichait berline, fut-elle "cinq portes", un coupé n'avait pas honte se son statut, un break osait n'être qu'un break (que les britanniques nomment "estate car", et les américains "station wagon", alors que le terme "break" est aussi anglo-saxon que le pudding. Décidement…), et la capote d'un cabriolet était en toile. Un 4X4 imposait une silhouette haute et carrée, et en rajoutait volontiers à grand renfort de pare-buffle et de pneus gigantesques. Bref, une "bagnole" était toujours, peu ou prou, le reflet de la personnalité de son propriétaire et/ou celui de ses aspirations, ainsi qu'en témoignaient ces bandes latérales décoratives (?), ces sigles "GTI" et "Turbo", ou ces emblèmes Ferrari fièrement exhibés par le plus modeste des véhicules. Aujourd'hui, franchement, on a l'air de quoi si on ne roule pas dans un micro, mini ou monospace, dans un SUV compact, dans un coupé/cabriolet ? Nous avons même droit à la berline/coupé -ou l'inverse- et, bien entendu, au "Pick-up" (1), ce qui nous ramène à la musique, encore que la boucle soit loin d'être aussi aisément bouclée… La preuve ? D'aucun, parmi nos constructeurs hypnotisés par le génie de leur service "marketing", lui emboîtent le pas, pour nous proposer un engin global et universel. Ce proche cousin du célèbre couteau suisse à tout faire serait, donc, le condensé absolu de tous ces véhicules aux usages multiples. Ils appellent ce monstre protéiforme un "crossover", terme à peu près intraduisible en bon (?) français, sinon par quelque chose comme "au delà de la croix", voire "au delà de la croisée des chemins". S'il ne s'agissait pas de désigner une sorte d'espèce d'automobile, on aurait vite fait d'avoir l'Observatoire des sectes sur le dos ! n René Bougros Lettre à J.L. Mano Cher Monsieur, C’est avec stupeur et incompréhension que nous avons entendu vos propos fort peu confraternels, tenus dans un film documentaire diffusé le jeudi 7 avril sur France 2. Nous osons encore le mot «confraternel», même si nous savons que vous avez quitté votre métier de journaliste pour celui de « conseiller en communication » auprès de dirigeants politiques très connus. Vos propos ont été utilisés dans le film afin d’illustrer les liens parfois très proches entre certains journalistes politiques et certains ministres de haut rang. Les exemples cités étaient les couples Ockrent-Kouchner, Schönberg-Borloo ou encore SinclairStrauss-Kahn. Tandis qu’un journaliste américain jugeait que de telles relations de couples étaient improbables dans son pays, vous avez estimé qu’en France ce n’était pas vraiment un problème (ce sont vos propres mots). Pis, vous avez osé un parallèle avec les journalistes automobiles, ce qui explique notre courrier. De mémoire, vous avez déclaré que la presse automobile (entre autres) entretenait des « relations endogamiques » avec les constructeurs. Nous vous rappelons que l’endogamie, pratique très ancienne, consiste en une quasi obligation de mariage entre des personnes d’un même milieu social, professionnel ou religieux. Ce sont là des propos parfaitement choquants et inexacts si on les rapporte aux exemples cités dans le reportage. La presse automobile n’est sans doute pas parfaite, mais à notre connaissance aucun journaliste spécialisé dans l’automobile n’entretient (ou n’a entretenu…) de relations conjugales avec un cadre dirigeant de grandes marques automobiles. On ne peut pas en dire autant de la presse politique française qui apporte d’autres exemples d’endogamie (Juppé, Hollande, Montebourg, Baroin, etc). Excuser les comportements de certains en les comparant à des comportements non avérés d’autres, nous parait être une méthode douteuse, dangereuse et insultante. C’est la raison pour laquelle, cher Monsieur, nous attendons de votre part des explications et même des excuses. Nous vous prions de croire en l’assurance de nos sentiments les plus confraternels. n Pascal Boulanger (1) En anglais, "to pick up" signifie" recueillir", dans le sens de "ramasser". Initialement, le mot "pick up" désigne la lame en forme de pelle, placée à l'avant d'un tracteur agricole ou d'une moissonneuse, pour ramasser les tiges des céréales. Par extension, on a donné cette appellation à une automobile à vocation utilitaire dont la benne fixe permet de recueillir des branches, des segments de tronc d'arbre, des sacs, etc … Reste à expliquer pourquoi ce terme a également désigné, dans les années 50 et 60, les "tourne-disques" ou électrophones, ancêtres du lecteur laser ! Hypothèse personnelle, mais plausible: le mot a été, alors, utilisé au sens de "capteur" (ou "récupérateur") des ondes électro-acoustiques lues par le saphir, et transformées ensuite en vibrations sonores. Qui dit mieux ?