La mère Fillioux, de son vrai nom Françoise Fayolle, est née à

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La mère Fillioux, de son vrai nom Françoise Fayolle, est née à
La mère Fillioux, de son vrai nom Françoise Fayolle, est née à Cunlhat dans le Puy de Dôme, le 2
décembre 1865.
Après avoir joué quelque temps la Bécassine chez des bourgeois grenoblois, elle se fit
embaucher à Lyon chez Gaston Eymard, directeur d'assurances. C'est là qu'elle apprit durant dix
ans les secrets de la fine gastronomie.
Elle épousa ensuite Louis Fillioux, dont le père possédait un petit immeuble. Les jeunes
mariés investissent le rez-de-chaussée et y créent un très modeste fonds de marchand de vin, au
73 de la rue Duquesne. On y mangeait le casse-croûte pour 1 franc 25, et le menu complet de
cochonnailles pour 3,50.
A la fin du XIX° siècle, le très modeste marchand de Vins devint un bistro de luxe, entre les tables
duquel cette forte femme promenait sa robe que les clients avaient surnommée « la balayeuse ».
Au-dessus du comptoir, un écriteau précisait : Ceux qui chantent ne doivent pas monter sur les
tables...
Le menu que la mère servit pendant une bonne trentaine d'années ne varia guère :
Fonds d'artichaut au foie gras, quenelles, poulardes demi-deuil, fromages et desserts.
La poularde de la mère Fillioux acquit très vite une telle notoriété qu'elle dépassa les limites de
Lyon. Des poulardes, la légende prétend qu'elle en découpa, durant sa vie entière, plus de
500.000, et qu'elle en faisait cuire une quinzaine à la fois, tout en conservant sans cesse le
bouillon de cuisson d'une quinzaine à une autre. Pour achever de construire sa légende, la mère
Fillioux aimait répéter au soir de sa vie qu'elle n'avait jamais utilisé que deux couteaux. L'un est
visible au musée de la Gastronomie, à Villeneuve-Loubet dans les Alpes-Maritimes.
Pour en revenir à la poularde, seule l'apprentie de la mère Fillioux, la célèbre Eugénie Brazier,
sut faire, un beau matin, mieux que la patronne. Outre sa brillante carrière, elle y gagna une
réputation mondiale....
Depuis l'après-guerre, le restaurant qu'avait repris son gendre Désiré Fréchin a été démoli. Une
plaque cependant demeure.