Face à la folie des salaires indécents, VEGA veut instaurer un

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Face à la folie des salaires indécents, VEGA veut instaurer un
Face à la folie des salaires
indécents,
VEGA
veut
instaurer un revenu maximum
autorisé
Les chiffres publiés par le journal L’Echo sur les salaires
des PDG des entreprises du BEL 20 sont édifiants [1]. Alors
que le gouvernement a instauré un gel des salaires (hormis
l’index), on constate que le salaire de ces «grands patrons» a
de nouveau augmenté substantiellement en 2013 (+ 11,2%), leur
rémunération moyenne s’établissant à 2,196 millions d’euros !
La tension salariale en Belgique demeure dans la moyenne basse
de l’Europe. En 2011, selon les chiffres d’Eurostat, le
salaire minimum belge était de 44% du salaire moyen (pour 48%
en France, 41,5% aux Pays-Bas, 38% en Grande-Bretagne, ou 27%
aux USA). Toutefois, l’écart de salaire avec les top-managers
ne cesse lui de croître. En 2005, un PDG belge gagnait en
moyenne 18 fois le salaire moyen d’un travailleur belge, en
augmentation de 127% par rapport à 1988. On le voit avec les
chiffres de 2013, cette tendance se renforce, en particulier
pour les CEO de grosses entreprises. En outre, divers
mécanismes de bonus creusent encore substantiellement l’écart.
Le CEO d’AB Inbev, Carlos Brito, recordman de ce «concours», a
empoché au total 4,69 millions d’euros en 2013. Cela
représente selon nos calculs pas moins de 122 fois le salaire
moyen belge et 282 le salaire minimum légal (à temps
plein). Ces chiffres mettent en lumière une réalité
inacceptable quand 15% des belges vivent sous le seuil de
pauvreté.
VEGA propose de revenir à une plus grande progressivité de
l’impôt sur les personnes physiques (IPP) afin de mettre un
frein à ces inégalités croissantes et de rendre davantage de
moyens aux Etats pour assumer leur rôle d’acteur économique
redistributif. Alors que ne subsistent plus que 5 tranches
dont la plus haute est fixée à 50%, il est bon de rappeler que
la Belgique a connu jusqu’en 1988 (avant les réformes
Grootjans) 12 tranches d’IPP allant jusqu’à 71,2%.
VEGA propose par ailleurs d’instaurer un revenu maximum
autorisé (RMA) égal à 12 fois le revenu minimum légal. Ainsi,
chaque dirigeant qui souhaite augmenter son salaire ne pourra
le faire qu’en augmentant également celui de ses travailleurs
les moins payés. Nous défendons l’instauration d’une telle
mesure au niveau européen. Concrètement, il s’agirait
d’instaurer une tranche de l’IPP à 100% au-dessus d’un revenu
évalué annuellement et lié au revenu minimum légal.
Si elle peut sembler iconoclaste dans le paysage politique
actuel, cette mesure n’est toutefois pas neuve. C’est Félix
Adler, professeur à l’Université de Columbia à New York, qui,
en 1880, la défendit le premier. Il est d’ailleurs piquant de
se souvenir qu’aux USA, durant la période allant de la crise
de 1929 (et la création par Roosevelt d’une tranche supérieure
à l’impôt sur le revenu de 91 % !) à 1963, le taux supérieur
d’imposition fut supérieur à 90% (soit pas très loin des
100%). Kennedy puis Reagan démantelèrent cette progressivité.
Nous proposons d’en revenir à cette mesure de bon sens portée
également par les penseurs de l’écologie politique aux USA,
comme Herman Daly, le père de l’écologie économique, qui
proposa un plafond aux revenus et à la fortune.
Même si cela ne constitue pas la panacée, au niveau
régional, suite à la 6 ème réforme de l’Etat, la Wallonie et
Bruxelles devraient également instaurer davantage de
progressivité de l’IPP via la possibilité de perception
d’additionnels différenciés par tranche d’impôt sur l’IPP.
C’est une mesure que le Mouvement VEGA défendra en vue des
élections des élections du 25 mai prochain.
[1]
http://www.lecho.be/actualite/marche_placements_marches/Les_CEO_du_Bel_20_augmentes_de_11.9487530-3459.art?ckc=1