La déclaration liminaire de la FNEC FP-FO 40
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La déclaration liminaire de la FNEC FP-FO 40
Déclaration de la FNEC FP - FORCE OUVRIERE - CDEN du vendredi 6 novembre 2015 - Bilan de la rentrée 2015 1er et second degrés Madame la Présidente Messieurs les deux vice-présidents, Mesdames et messieurs les membres du CDEN, Comme chaque année, certains d’entre vous, et en particulier Monsieur l’Inspecteur d’Académie, vous allez expliquer au CDEN que tout va bien dans le meilleur des mondes dans les établissements scolaires des Landes. On est bien loin de la réalité : il suffit de lire les chiffres. Ils parlent d’euxmêmes : Pour le secondaire : 4 suppressions de postes pour … 380 élèves supplémentaires ! Pour les écoles : 7 postes supplémentaires pour 62 élèves de moins, ce qui peut paraître positif, mais qui, en réalité, sur le terrain, dans les écoles, se sont traduits par 13 ouvertures de classes pour 23 fermetures ! Nous n’avions pas vu autant de fermetures de classe depuis bien longtemps, preuve que les moyens attribués depuis des années aux Landes sont insuffisants, la ruralité du département étant mal reconnue par le Ministère, ce qui a contraint l’Inspecteur d’Académie pour la carte scolaire 2015 de fermer des classes pour répondre, en partie, aux demandes d’ouverture de classe indispensable. C’est d’ailleurs pourquoi, FO avait fait adopter un vœu au Comité Technique du 23 juin dernier, demandant au Ministère une dotation supplémentaire exceptionnelle de 30 Equivalents Temps Plein d’emploi de Professeurs des écoles pour limiter au maximum les fermetures de classe. Hélas ! Nous n’avons pas été entendus…jusqu’à la mi-octobre où le ministère a accordé à l’inspection académique 10 intégrations dans les Landes d’enseignants d’autres départements. Ainsi, ce sont 7 postes de remplaçants supplémentaires qui ont été créés. FO ne peut que s’en féliciter. Serait-ce le résultat de notre lettre du 14 septembre dernier à la Ministre ? Mais, parce que jusqu’à présent l’administration déclarait aux syndicats qu’il était impossible d’intégrer de nouveaux enseignants des écoles car le département était en surnombre, et pour mieux comprendre, FO vous demande Monsieur l’Inspecteur d’Académie d’informer ce CDEN de la réalité de la situation dans les Landes en termes de nombre de postes budgétisés et de nombre d’enseignants du 1er degré. Force est de constater que ce CDEN de bilan de rentrée scolaire de l'année scolaire est placé sous le signe du passage en force et du mépris envers les salariés, les fonctionnaires, dont les personnels de l’Education Nationale. Ainsi, fin septembre le gouvernement, par la voix du Premier ministre annonçait que le protocole « AFP-PPCR » qui concerne les 3 fonctions publiques, celle d’Etat, de la territoriale et de l’hospitalière, pourtant rejeté par les organisations syndicales majoritaires, serait malgré tout appliqué. Pour FO, cette décision autoritaire représente une véritable « 49-3 de la Fonction Publique » 1 Le voile est ainsi levé par le gouvernement sur la conception du dialogue social dont il se targue, faisant fi des règles qu'il a lui-même mis en place. FO n’oublie pas non plus les déclarations du vice 1er Ministre et ministre de l’économie, Monsieur Macron, contre le statut des fonctionnaires et du 1er ministre lui-même, Monsieur Valls souhaitant un « rapport Combrexelle » pour la Fonction Publique. Quel mépris pour tous ces agents de la Fonction Publique qui tentent, quotidiennement, de remplir au mieux leurs missions envers les concitoyens, dans des conditions de plus en plus difficiles, du fait de choix budgétaires répondant aux injonctions de la Commission européenne et des financiers ! Enfin, FO ne peut pas ne pas évoquer l’épisode de la chemise déchirée du DRH d’Air France, marqué par une campagne médiatique inouïe visant à criminaliser la mobilisation des salariés, unis avec leurs syndicats, pour combattre le plan de 2900 licenciements et par une déclaration ferme et sèche du 1er Ministre ….contre les voyous de salariés qui ont osé…! Quel mépris ! Même si, évidemment, en tant qu’agents de l’Education Nationale, nous rejetons toute forme de violence, nous tenons à dire ici que nous sommes scandalisés par la mise en garde à vue de militants syndicalistes, menacés de licenciement et d’emprisonnement, pour s’être opposés à la violence du plan de licenciements décidé par la direction d’Air-France et le gouvernement. FO exige l’arrêt de toute poursuite et de toute menace de sanctions contre ces militants. Dans l'enseignement, même mépris envers les personnels et le passage en force pour principe. Dans le second degré, alors qu’une grande majorité des enseignants est opposée à la réforme du collège, Madame le Ministre continue de poursuivre inlassablement ses « basses œuvres » de démolition de l’Education Nationale : diminution des horaires d'enseignement disciplinaire, autonomie renforcée des collèges, disparition planifiée des langues anciennes, suppression des classes bilangues et européennes, menace contre les SEGPA et les 3èmes Prépapro. …Autant de points de conflit sur lesquels 14 syndicats, dont FO, ne céderont pas. Après 3 grèves nationales et une manifestation nationale à Paris le 10 octobre dernier, à laquelle se sont associés d’autres personnels de l’Education Nationale, dont des enseignants des écoles, et des parents d’élèves, Madame la Ministre pouvait encore faire un choix : retirer sa réforme du collège, ce qui aurait été une sage et responsable décision, pour apaiser la situation en vue d’ouvrir de véritables négociations sur d’autres bases ou, de nouveau, le passage en force. Une fois encore, Madame Vallaud-Belkacem a choisi la deuxième solution en refusant de recevoir les syndicats, comme lors de la grève nationale du 17 septembre et en annonçant, pour 170 000 enseignants, le maintien d’une « formation-formatage » contrainte, pour la mise en place de sa réforme à la rentrée 2016. Où est la brutalité voire, la violence ? Du côté des enseignants qui se sentent légitimement méprisés ou du Ministère ? Poser la question c’est y répondre… On entend, de la part de hauts fonctionnaires du ministère de l’E.N., parler d'électrochoc dans des réunions officielles. Nos collègues d’ID-FO, chefs d’établissement, dressent un bilan inquiétant du moral des personnels de direction: on est passé du malaise à la souffrance. L’administration les place dans des situations difficiles à gérer face aux enseignants qui rejettent très majoritairement « cette formationformatage » et refusent d’y participer, suivant à la lettre les consignes syndicales données. 2 Dans le 1er degré, pour nos collègues enseignants c’est le même sentiment de mépris quand leur statut de fonctionnaire d’Etat est remis en cause ; en effet, dans le cadre des nouveaux rythmes scolaires, l’intrusion des municipalités dans le fonctionnement de l’école est de plus en plus pressante et pesante: ici, un maire qui a décidé de changer les horaires des activités périscolaires, donc de l’enseignement, unilatéralement, sans aucune concertation avec les enseignants; là, un maire qui se permet des pressions inadmissibles afin que les enseignants changent leur horaire d’Activités Pédagogiques Complémentaires -APC- ; ici, un maire qui convoque, dans le cadre du Projet Educatif Territorial, le directeur de l'école à de multiples réunions, même pendant le temps scolaire; ailleurs, un maire qui refuse que les enseignants restent dans leur classe au-delà des horaires d’enseignement ou un autre qui demande aux enseignants de rendre les clés de leur classe avant chaque congé scolaire ou encore un autre, qui exige des enseignants qu’ils fassent une demande à la mairie pour utiliser leur classe hors temps scolaire. Un maire voudrait même imposer aux enseignants une répartition pédagogique autre que celle choisie en conseil des maîtres ! Et la liste des ingérences municipales n’est pas exhaustive. Il faut que cela s’arrête ! Les enseignants veulent rester des fonctionnaires d’Etat, ils ne veulent pas devenir les employés des municipalités. FO se saisit de ce CDEN pour demander solennellement à l’Administration à ce qu’elle rappelle aux élus, qui se voient déjà employeurs des enseignants des écoles, la réglementation en vigueur, comme par exemple les articles L212-15 et L216-1 du Code de l’Education qui obligent les maires à obtenir l’accord préalable du directeur et du conseil d’école pour que des activités périscolaires aient lieu dans les locaux scolaires, et je cite « pendant les heures ou les périodes au cours desquelles ils ne sont pas utilisés pour les besoins de la formation initiale et continue. » Il serait utile également de rappeler aux mairies que, d’après la loi, l’ensemble des locaux scolaires est confié au directeur d’école, responsable de la sécurité des personnes et des biens. Les nouveaux rythmes scolaires, malgré les louanges que l’on peut entendre de leurs thuriféraires, cela ne passe toujours pas, tant chez les enseignants que chez les parents ; et FO n’oublie pas les élèves, notamment ceux de maternelle, à qui ont fait subir un véritable traitement de choc en leur imposant, entre autre, un temps de présence en collectivité, à l’école, encore plus long qu’auparavant. Dans l’enseignement professionnel, FO dénonce une nouvelle fois cette volonté ministérielle d’orientation à tout prix des élèves de la troisième générale vers la seconde générale qui se traduit par exemple, pour l’Académie de Bordeaux, par un redoublement ou une réorientation vers la voie professionnelle de plus de 11% des élèves de seconde, 2 212 pour être précis. Pour FO, c’est un échec et le ministère doit « changer son fusil d’épaule ». Réforme du Collège et nouveaux rythmes scolaires, comme régionalisation de la formation professionnelle et de l’orientation scolaire, sont les pièces d’un même puzzle, celui de la « refondation de l’école » qui a pour objectif premier de territorialiser l’ensemble de l’Education Nationale pour la transformer en une « Education des Territoires » dans le cadre de la Réforme territoriale. 3 C’est pourquoi, FO rejette en bloc toute cette orientation très inquiétante de l’enseignement public, antinomique d’une République une et indivisible, car au bout du bout, c’est bien l’égalité du droit à l’enseignement et à la formation professionnelle qui est remise en cause. En ce qui concerne les postes des personnels sociaux de l’E.N., tout en relevant le manque chronique de moyens, tant humains que financiers, pour les assistantes sociales, les infirmières et les médecins scolaires, FO informe ce CDEN de l’absence totale de médecin du travail pour les personnels de l’E.N. dans les Landes. Des décisions doivent être prises au plus vite pour y remédier durablement. Enfin, FO dénonce le nouveau régime indemnitaire mis en place pour les agents administratifs ; régime qui accentue encore un peu plus toute la politique d’individualisation de la gestion des ressources humaines mise en place au Ministère ces dernières années et que FO combat. Il suffit de décliner les abréviations de ce régime nommé RIFSEEP : Régime Indemnitaire tenant compte des Fonctions, Sujétions, Expertise et Engagement- Tout un programme ! Là encore, c’est le mépris pour les personnels. Pour FO, il est grand temps que nos gouvernants entendent les revendications des salariés, dont celles des fonctionnaires, dont celles des personnels de l’E.N. La situation est très tendue, voire explosive. Au « dialogue social » prôné par le gouvernement, FO répond ouverture de libres et véritables négociations sur la base des revendications ! Car, tant de mépris, d’arrogance des autorités publiques envers les salariés ne peut qu’entraîner colère, voire violence, et pour FO, il y a danger ! Nous appelons donc la Ministre de l’E.N. à déchirer la chemise qui contient les documents de ses réformes, car le risque est grand de voir d’autres chemises déchirées. Pour terminer, FORCE OUVRIERE fait part de son indignation face à la vidéo ministérielle relative à la campagne contre le harcèlement entre élèves à l’école en raison, d’une part du partenariat affiché avec Disney (logo permanent sur le clip) et d’autre part, de l’image déplorable donnée de la posture et du professionnalisme d’un enseignant dans sa classe. Toujours le même mépris ! Merci de votre écoute Pour FORCE OUVRIERE, Marc GUYON Représentant Titulaire de la FNEC FP- FO au CDEN des Landes 4