Le scrutin majoritaire

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Le scrutin majoritaire
Le scrutin majoritaire
Uninominal et plurinominal
Les mode de scrutin majoritaire
• Selon le nombre des candidats par
circonscription:
– Uninominal – un siège par circonscription, chaque
électeur a une voix;
– Plurinominal – plusieurs sièges pas circonscription,
chaque électeur à plusieurs voix.
• Selon la majorité de l’élection:
– Scrutin à un tour (pluralitaire);
– Scrutin à deux tours (majoritaire)
Les origines du système
• Fin 19ème siècle:
– Un tour: Grande Bretagne et dominions, États-Unis;
Amérique du Sud; Suède, Danemark, Portugal,
Espagne, Grèce.
– Deux tours: France, Italie, Autriche, Allemagne etc.
– Trois tours: Suisse (jusqu’à 1900).
• Origine ancienne: les scrutin à un tour est le plus
ancien; la majorité absolue est introduite sous
l’influence de l’Église catholique – l’idée de
l’unanimité difficile à obtenir.
Scrutin à un tour
• Le pays est divisé en circonscriptions qui
élisent un seul député.
• Chaque électeur possède une seule voix.
• Le candidat arrivé le premier en nombre
de voix est élu.
• Tendance presque systématique à une
forte amplification en sièges du parti
dominant en voix – formation d’une nette
majorité gouvernementale.
Les effets dans un système
bipartisan
• Le rapport en sièges est proche du cube des
rapports en voix entre les deux partis (même
proches en vois):
S1 / S2 = (V1 / V2)3
• Exemple: élections britannique en 1959:
Sièges
Voix
Conservateurs
365
49,3
Travaillistes
258
43,9
Effets négatifs
1. Amplification du victoire du premier parti
et sous-représentation du second parti.
2. Écrasement de la représentation des
autres partis (restent sans mandats et
leurs votes sont perdus).
3. Forte dépendance de la répartition
géographique des suffrages (un petit
parti régional peut être représenté).
Canada 1993
% votes
sièges
% sièges
Néo-démocrates
6,9
9
3,1
Libéraux
41,3
177
60
Conservateurs
16
2
0,7
Bloc québécois
13,5
54
18,3
Parti réformiste
18,7
52
17,6
Autres
3,6
1
0,3
Effets pervers
• Parfois un parti qui gagne en voix perd en
sièges.
• Exemples:
– Grande Bretagne: 1929, 1951, 1974;
– Canada; 1957, 1979
• La raison est que le parti vainqueur en
voix est fortement concentré sur ses fiefs
électoraux.
Le rôle du découpage électoral
• Déséquilibre démographiques et
nécessité d’actualiser le découpage.
• Le Gerrymandering: découpage à des
fin politiques qui mettent en cause
l’équité.
Déséquilibres démographiques
• Plus importantes dans le passé - aux
États-Unis en 1960:
– Le comté de Los Angeles (6 millions
d’habitants) - 1 sénateur;
– Le comté de Straton (1500 habitants) – 1
sénateur.
• Maintenant – une législation fixant les
obligations de redécoupage régulier.
Gerrymandering
• Par le nom du gouverneur
de Massachusetts Elbridge
Gerry (1744–1814), qui a
inventé en 1812 une
circonscription, dont la
forme représentait une
salamandre (et on l’a
appelé Gerrymander).
• Ses amis remportent 29
sièges au Sénat avec 50
164 voix contre 11 sièges
des leurs adversaires qui
avaient pourtant 51 766
voix.
Exemples aux États-Unis
2003-2004
Exemple de Gerrymandering
3 / 2 entre rouges et bleus
Solutions possibles
• Continuité géographique et égalité
démographique des circonscriptions ne suffisent
pas!
• En Grande Bretagne – commission neutre
politiquement pour le redécoupage périodique +
le dépouillement des bulletins se fait au bureau
central de la circonscription et pas au niveau du
bureau de vote (pour ne pas avoir des éléments
pour un découpage motivé politiquement).
Paradoxes
• Vainqueurs en voix deviennent perdants en
sièges.
• Canada 1979: les libéraux ont des voix
concentrés au Québec.
sièges
% voix
Libéraux
114
40,1
Conservateurs
136
35,9
Vote uninominal alternatif
• Les électeurs votent dans une circonscription
uninominale, mais sur leur bulletin de vote
classent tout les candidats.
• On classe d’abord les candidats sur la première
préférence.
• Puis on élimine le dernier et on répartit ses votes
suivant la deuxième préférence et ainsi de suite.
• Gagne celui, qui obtient une majorité absolue à
un des tours du dépouillement.
Particularités du vote alternatif
• Permet aux partis alliés de se présenter
séparément sans affaiblir les chances de la
coalition.
• Les électeurs des petits partis ne perdent pas
leurs voix et peuvent participer au choix du
candidat par leurs préférences suivantes.
• Mais les effets sont les mêmes que le scrutin
uninominal classique: décalage entre % des
sièges et % des voix.
Scrutin uninominal à deux tours
• Second tour, si au premier aucun candidat n’a obtenu
une majorité absolue. Au second tour une majorité
relative suffit.
• La question essentielle : la condition d’accessibilité au
second tour.
– En France, III République : absolument libre – même des
candidats, qui n’étaient pas présent au premier tour.
– En Allemagne aux présidentielles 1925-1932.
• Accès au second tour seulement des deux premiers
candidats ou ayant dépassé un seuil au premier tour :
– France depuis 1958 – maintenant : 12,5% des exprimés.
– Les deux premier candidats seulement : pour les présidentielles
en France, Portugal, Autriche, Pologne, Brésil, Pérou…
France 1993
% voix 1er tour
Sièges
% sièges
PComm.
9,2
24
4,2
PS
19,2
67
11,6
Ecologie
7,66
0
0
UDR-RPR
44,1
485
84,1
FN
12,4
0
0
Autres
7,5
1
0,2
•
Les conséquences : les mêmes comme le scrutin uninominal à un
tour, mais avec une différence – la possibilité d’alliances entre les
deux tours : France 1993 :
–
–
–
–
Droite unie au 1er tour.
Gauche faisant alliance entre les deux tours.
Écologistes seuls.
FN isolé.
Conséquences pour le parti avec
accord de désistement au 2nd tour
• Amplification en sièges de la victoire de la
coalition gagnante en voix;
• Amplification en sièges de l’avantage du parti
dominant de la coalition sur l’autre;
• Avantage au sein de la coalition à celui qui a les
meilleures capacités de rassemblement au
second tour (PS sur le PC au second tour –
longtemps);
• Avantage en sièges au parti dont les suffrages
sont géographiquement le plus efficacement
répartis – au parti qui est le plus fort là ou la
coalition est majoritaire (PC)
Scrutin plurinominal à 1 tour
• Plusieurs sièges dans chaque circonscription – les
candidats arrivés en tête sont élus selon les voix
obtenus – au nombre des sièges à pourvoir.
• Maintenant ce système n’est plus utilisé.
• 2 types de listes :
– Listes bloquées – le candidat vote en effet pour les candidats
d’une liste. Turquie 1950-1947, aussi semblable au système
présidentiel au États-Unis : les électeurs vote pour une liste
bloquée des membres du collège électoral dans chaque État.
– Listes à panachage - la possibilité de l’électeur de construire
lui-même sa propre liste : Grèce avant 1952, France 1848 et
1871. ce système est utilisé en première en Angleterre au XIII
siècle.
Turquie 1950-1957
Parti républicain
populaire
Parti démocrate
Autres
•
•
1950
40%
(69)
53,6%
(408)
6,4
(10)
1954
35%
(31)
56,9%
(503)
8,1%
(7)
1957
40,8%
(178)
47,7%
(414)
11,5
(8)
L’effet du scrutin plurinominal à un tour est encore plus violent
comme décalage entre voix et sièges – Turquie 1950-1957.
Aussi – un décalage inverse – le gagnant en voix perd les élections
: États-Unis 1968, 1980, 1992, 2000.
Scrutin plurinominal alternatif
• Semblable par son principe au scrutin
uninominal alternatif.
• Australie de 1919 à 1946 pour le Sénat
• Sur-amplification du gagnant en voix
encore plus grand : en 1925 les
Travaillistes avec 45% des voix n’ont
aucun siège et en 1943 avec 55,1%
remportent tous les sièges.
Scrutin plurinominal à 2 tours
• Exige la majorité absolue des suffrages.
• Quand le panachage est autorisé, le second tour ne
porte que sur les sièges non pourvus au premier tour.
• Utilisé en France 1885, Belgique jusqu’à 1899, et
Luxembourg jusqu’à 1918.
• Ici le problème est si dans le cas des listes bloquées il y
a le droit ou non de fusionner entre les deux tours –
pour augmenter les chances des candidats des partis
minoritaires. Si c’est interdit – les partis minoritaires sont
souvent obligés de renoncer à se compter séparément
au premier tour pour avoir quelques chances d’obtenir
un siège.
Belgique 1894
Catholiques
Libéraux
Lib-Soc
Socialistes
Autres
% voix
51,1
28
5,2
13,2
2,5
Sièges
109
20
28
1
% sièges
67,8
13,2
18,4
0,7
• .Belgique en 1894 : les libéraux victimes de leur
infériorité en voix et de leur répartition
géographique, les socialistes sont mieux
concentrés géographiquement.
Les effets des systèmes majoritaires
• Forte amplification en sièges de la victoire du parti
dominant en suffrages.
• Les tiers partis sont encore plus fortement sousreprésentés que le second parti.
• La représentation en sièges des partis dépend fortement
de la répartition géographique des voix, ce qui peut
contrer ou même annuler les deux premières règles.
• Le vote alternatif favorise la recherche d’alliances par les
partis minoritaires. Les partis isolés sont fortement
pénalisés.
• L’égalité des électeurs dépend de l’équivalence
démographique des circonscriptions.

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