Le codage vidéo HEVC à la sauce 4K a joué les
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Le codage vidéo HEVC à la sauce 4K a joué les
ANALYSE Audio/vidéo L'édition 2013 du salon IBC qui s'est tenue mi-septembre au RAI Convention Center d'Amsterdam a accueilli un nombre record de 52 974 visiteurs. Le codage vidéo HEVC à la sauce 4K a joué les vedettes sur le salon IBC Indubitablement, le tout récent standard de compression vidéo HEVC, successeur annoncé du MPEG-4 AVC, suscite un engouement non feint chez de nombreux industriels de l’industrie du broadcast (et des réseaux de diffusion IP), comme ont pu s’en rendre compte les très nombreux visiteurs de la manifestation IBC, qui s’est tenue mi-septembre à Amsterdam. A msterdam – L’édition 2012 du salon IBC, rendez-vous annuel de l’industrie de la production, de la transmission et de la diffusion de contenus audiovisuels et multimédias, avait donné le ton. On y avait détecté l’arrivée à quasi-maturité de ce qui n’était qu’alors le « futur » standard de codage vidéo HEVC (High Efficiency Video Coding). L’édition 2013 a enfoncé le clou de façon spectaculaire. Recommandation UIT-T H.265 et spécification ISO/IEC 23008-2 depuis le début de l’année, la nouvelle norme a largement fait le buzz dans les travées du salon néerlandais. Pour se rendre compte du phénomène, il suffisait de repérer les grappes de visiteurs qui s’agglutinaient devant les multiples démonstrations de transmission et d’affichage d’images UltraHD de résolution 4K (3 840 x 2 160 pixels) compressées HEVC. 16 / L’EMBARQUÉ / N°3 / 2013 son Video Networks…), fabricants de décodeurs et de passerelles résidentielles (Humax, Sagemcom, Samsung, Technicolor, etc.), concepteurs de circuits, tous s’étaient donné le mot pour vanter l’avantage principal attendu avec le successeur de l’actuel MPEG-4 AVC : une division par deux du débit après compression, et ce pour une perception psychovisuelle des images équivalente. Des images 4K codées HEVC diffusées par satellite Les visiteurs ont pu admirer de multiples démonstrations de transmission live d’images UltraHD de résolution 4K (3 840 x 2 160 pixels) compressées HEVC. ● Opérateurs de satellites (Eutelsat, SES), fournisseurs d’encodeurs professionnels (Allegro DVT, Ateme, Envivio, Ericsson, Harmonic, Thom- Il serait fastidieux de lister toutes les sociétés qui mettaient HEVC en œuvre sur leurs stands, d’une façon ou d’une autre. On citera néanmoins Eutelsat qui a profité d’IBC pour annoncer le lancement d’un canal HEVC UltraHD de démonstration sur le satellite Eutelsat 10A en partenariat avec le fabricant français d’encodeurs Ateme. Les programmes (dont Audio/vidéo ceux de Fox International et de de National Geographic) y sont pour le moment diffusés à raison de 30 images par seconde. L’opérateur luxembourgeois SES avait toutefois précédé Eutelsat en effectuant au mois d’avril 2013, avec le concours d’Harmonic, la première transmission UltraHD à la norme HEVC depuis un satellite Astra à la position 19° Est. Toujours actif, ce canal qui, lui aussi, transporte des flux à 30 images/s a permis à des sociétés comme Humax et Technicolor de présenter sur IBC 2013 des prototypes en fonctionnement de récepteurs compatibles UltraHD/HEVC. SES avait par ailleurs mis en place un second canal avec l’Institut Fraunhofer afin d’émettre du contenu UltraHD avec une fréquence d’images plus élevée. « Nous pourrons fournir en live à nos partenaires industriels les signaux satellitaires nécessaires aux démonstrations de récepteurs capables de décoder les flux HEVC 50/60p pris en charge par la toute nouvelle interface HDMI 2.0 », a précisé Thomas Wrede, vice-président en charge des systèmes de réception chez l’opérateur luxembourgeois. Publiée en septembre par le Forum HDMI, la version 2.0 de la « péritel numérique » a en effet dopé la bande passante à 18 Gbit/s, suffisante pour supporter les transmissions de flux vidéo 4K@50/60p, soit des flux de résolution 3 840 x 2 160 pixels au format progressif de 50 ou 60 images/s. Les capacités du HDMI 1.4, de fait, ne lui permettent pas de dépasser les 24 ou 30 images par seconde pour le format 2160p ! Sur le stand DVB, c'était la diffusion d'images UltraHD 4K par voie terrestre via le standard DVB-T2 qui était mise en avant. ● Toute cette effervescence semble donner raison à l’UER (Union européenne de radio-télévision). Garante des intérêts des diffuseurs, l’organisme genevois prédit l’arrivée sur la période 2014-2015 de récepteurs grand public compatibles UltraHD/ HEVC (et dénommés UHD-1C) capables de décoder des flux vidéo à 60 images par seconde avec une profondeur de couleurs de 10 bits et, donc, une compatibilité avec le profil Main 10 de la norme HEVC. En attendant ultérieurement une deuxième génération (UHD-1H), apte, elle, à traiter des flux à 120 Hz (voire 150 Hz), cadence de rafraîchissement d’images considérée comme idéale pour les programmes tels que les retransmissions de compétitions sportives. Les fabricants de circuits de décodage HEVC en embuscade Les fabricants de circuits de décodage vidéo se sont mis au diapason des prévisions de l’UER. A l’occasion du salon IBC, plusieurs d’entre eux ANALYSE ont mis l’accent sur leur toute récente offre HEVC. Broadcom a ainsi dévoilé une gamme de circuits SoC de décodage vidéo HEVC pour décodeurs TV IP, câble et satellite, capables de décompresser des flux UltraHD 4K. Et ce jusqu’au profil Main 10 et jusqu’à des vitesses de rafraîchissement de 60 images par seconde. Selon la société, ces circuits ont aussi été conçus pour pouvoir rapidement intégrer le standard d’interface HDMI 2.0. La gamme de SoC compatibles HEVC de Broadcom englobe en particulier le BCM7251, qui cible plus spécifiquement les décodeurs IPTV Multi-HD/ UltraHD, et le BCM7366, qui vise les équipements de réception directe par satellite. Ils rejoignent dans la famille HEVC de Broadcom le BCM7445 annoncé en janvier 2013 et conçu pour les passerelles résidentielles pour diffusion multi-écran (dont les écrans 4K). A noter que, sur IBC, les circuits de l’Américain étaient à l’œuvre dans le prototype de décodeur satellite 4K du constructeur coréen Humax, ainsi que dans la démonstration de transmission live de contenus HEVC effectuée par le consortium DVB sur son stand. Une démonstration particulièrement originale puisqu’il ne s’agissait pas ici d’une diffusion par satellite, mais d’une diffusion par voie… terrestre ! Dans ce cadre, l’opérateur Arqiva émettait sur le salon un signal hertzien DVB-T2 de 8 MHz de bande passante intégrant à la fois un service UltraHD codé HEVC et un service mobile T2-Lite codé H.264. Affichant un débit de 25,24 Mbit/s (pour des porteuses OFDM modulées en 256- LE LNB, OBJET DE TOUTES LES ATTENTIONS DES OPÉRATEURS DE SATELLITES Eutelsat et SES, les deux grands opérateurs européens de satellites, ont profité du salon IBC pour effectuer des démonstrations live de LNB de prochaine génération. Destiné à être adapté sur une antenne satellite, le Smart LNB (ou tête de réception satellite intelligente) d’Eutelsat doit permettre aux télédiffuseurs d’associer à leurs bouquets TV des services de télévision interactifs (services HbbTV, télévision payante à la carte, télévision sociale, activation d’abonnements, participation en direct aux programmes télédiffusés)… sans qu’ils aient à se subordonner, n pour la voie de retour, à l’existence préalable d’un réseau terrestre, filaire ou mobile. Entré en phase d’industrialisation pour une commercialisation prévue en 2014, le Smart LNB intègre un émetteur destiné à assurer la fonction de voie de retour par satellite et s’appuie sur une série de standards ouverts (comprenant le DVB-S2 et l’IP) conjugués à des protocoles développés par Eutelsat. Fonctionnant sur IP, le smart LNB autorise également la distribution des contenus, à l’intérieur du domicile, sur une large gamme d’appareils mobiles tels que les smartphones, les tablettes et les ordinateurs portables. n La compatibilité IP, c’est aussi la caractéristique fondamentale de l’IP-LNB de SES dont un prototype était exposé sur le stand de la société luxembourgeoise. Basé sur la technologie SAT-IP qui vise à distribuer les signaux satellite dans toute la maison vers n’importe quel terminal compatible IP (PC, tablette, smartphone, baladeur multimédia, etc.), l’IP-LNB réunit les fonctions de réception satellite et de conversion IP directement au niveau de l’antenne. La distribution des programmes TV satellite dans les foyers peut alors se faire au moyen d’un simple câble Ethernet et, du coup, le LNB peut être alimenté par ce même câble via une technologie PoE (Power over Ethernet). Caractéristique qui devrait contribuer à réduire à la fois le coût et la consommation du système global. Enfin, le signal satellite étant échantillonné numériquement au niveau de l’antenne, il est possible d’accéder directement à travers Ethernet aux données spectrales du signal satellite et à d’autres mesures de la qualité de la liaison. Conçu par SES et assemblé par la société Inverto, l’IP-LNB devrait être disponible commercialement en 2014. L’EMBARQUÉ / N°3 / 2013 / 17 ANALYSE Audio/vidéo QAM), le premier était donc récupéré par un décodeur prototype fourni par Broadcom avant d’être affiché sur un téléviseur Sony de 140 cm de diagonale. Se contentant d’un débit de 1,02 Mbit/s (et d’une modulation QPSK), le service mobile, quant à lui, était décodé par un dongle USB fourni par Sony et diffusé sur une tablette. Autre fabricant très présent sur le marché du décodage vidéo, STMicroelectronics a abattu ses cartes lors de la manifestation en annonçant, lui aussi, des circuits SoC qui prennent en charge le standard HEVC. Dédiée aux décodeurs TV, la famille Cannes (STiH312, STiH310 et STiH305) se caractérise par l’intégration d’un double cœur ARM Cortex-A9, d’un cœur de traitement graphique 2D/3D ARM Mali, d’encodeurs vidéo matériels avec prétraitement (H.264 ou VP8), et de capacités de traitement vidéo Faroudja. Ces circuits embarquent par ailleurs une interface PCI Express pour la connectivité Wi-Fi, des interfaces pour cartes à puce, deux interfaces eSATA à 6 Gbit/s et un port USB 2.0/3.0. Le modèle STiH312 peut, en outre, décoder des contenus affichant une résolution UltraHD de 2160p/30. La famille de circuits SoC Monaco s’adresse, quant à elle, aux applications de type serveur telles que les passerelles résidentielles. Le moteur Faroudja qui y est intégré dispose de fonctions de transcodage adaptées aux utilisations multi-écrans sur des produits grand public et portables. La famille Monaco inclut la référence STiH412 UltraHD et des dérivés au ner le XCode 6400 au cours du quatrième trimestre 2013 pour une entrée en production de volume prévue pour le second trimestre 2014. HEVC : d’abord pour les réseaux OTT et TV sur IP Les circuits de décodage HEVC de l'américain Broadcom étaient à l’oeuvre dans le prototype de décodeur satellite 4K du constructeur coréen Humax. ● coût optimisé (STiH407 et STiH410) destinés au marché HD. Selon STMicroelectronics, toutes les références seront échantillonnées dans le courant du quatrième trimestre 2013. Le canadien ViXS Systems, pour sa part, a annoncé sur IBC un circuit SoC capable de décoder des flux vidéo UltraHD 2160p/60 compressés selon le profil Main 10 de la norme HEVC (une offre similaire donc à ce que peut proposer Broadcom). Fabriqué avec une finesse de gravure de 40 nm, le SoC XCode 6400 embarque un double cœur Cortex-A9 MPCore affichant une performance de 7 000 DMips, un cœur de traitement des flux multimédias propre au Canadien et apte à prendre en charge toutes les fonctions temps réel (transcodage, streaming vidéo, traitement audio…), ainsi qu’un moteur graphique 3D compatible OpenGL ES 2.0 et un accélérateur matériel de mécanismes de sécurité et de protection des contenus. ViXS compte échantillon- LES MODULES D’ACCÈS CONDITIONNEL S’ADAPTENT À LA TÉLÉVISION CONNECTÉE Les visiteurs du salon IBC intéressés par les évolutions des modules d’accès conditionnel (CAM) ont pu assister sur le stand du suisse SmarDTV à des démonstrations des fonctionnalités apportées par la spécification DVB-CI+ 1.4, dont la publication est imminente. On rappellera que le standard d’interface DVB-CI+, qui impose toujours un format PC Card pour les CAM, est applicable depuis 2009 à tous les modules d’accès conditionnels aux programmes TV à péage (et aux téléviseurs). Le DVB-CI+ 1.4 offre notamment aux CAM la possibilité n 18 / L’EMBARQUÉ / N°3 / 2013 de décrypter plusieurs programmes simultanément, une fonction rendue nécessaire par l’arrivée de téléviseurs dotés d’au moins deux tuners différents. Pour répondre au déploiement des téléviseurs hybrides ou connectés, la nouvelle version va par ailleurs permettre aux modules de gérer et de décrypter des contenus payants venant de l’Internet (et non plus uniquement de réseaux de diffusion traditionnels terrestres, câblés ou satellite). L’une des démonstrations à l’œuvre sur le stand de SmarDTV explicitait un cas d’usage de cette fonctionnalité. On y voyait un convertisseur satellite compatible SAT-IP (voir encadré page 17) transférer sur un lien IP/Ethernet plusieurs programmes TV dont certains cryptés. Un décodeur Android dans lequel était inséré un CAM compatible CI+ 1.4 développé par la firme suisse était alors capable de déchiffrer les contenus cryptés. La commercialisation des premiers modules CAM CI+1.4 est attendue courant 2014, en parallèle avec l’arrivée sur le marché des téléviseurs implémentant le nouveau standard. En attendant l’arrivée effective de la 4K dans tous les foyers, ce qui n’est quand même pas pour demain matin, le codage HEVC devrait s’inviter d’abord dans les services vidéo multi-écrans OTT (Over The Top), la vidéo à la demande, la TV de rattrapage et la diffusion TV sur IP. Les opérateurs ADSL, par exemple, voient d’un bon œil la mise à disponibilité d’encodeurs HEVC par les industriels, la technologie leur permettant de diffuser des programmes TVHD à des débits moins importants… et donc à un nombre d’abonnés plus grand ! C’est sur ces marchés que se positionne le français Ateme qui a d’ores et déjà introduit la technologie HEVC au sein de son encodeur/transcodeur multicanal et multiformat Titan Live. Selon la société, l’équipement peut aujourd’hui transcoder en temps réel des programmes vidéo en flux HEVC jusqu’à une résolution HD. Dédié à la diffusion multi-écran de vidéo à la demande, le transcodeur logiciel Titan File, quant à lui, peut produire en sortie des flux HEVC à diverses résolutions adaptées à la réception aussi bien sur un mobile que sur un afficheur 4K. Autre société française positionnée sur le créneau de l’encodage vidéo, le grenoblois Allegro DVT a profité du salon IBC pour lancer le transcodeur AL3200, conçu notamment pour les besoins des fournisseurs de services ADSL et des opérateurs mobiles qui souhaitent compresser des contenus à la norme HEVC pour des applications de vidéo à la demande. Au format rackable 19 pouces 1U, l’équipement peut encoder jusqu’à la résolution 4K à 60 images par seconde. Le Français a par ailleurs mis à jour ses encodeurs HEVC en temps réel AL1200/AL2200. Désormais aptes à compresser des flux 1080p/30, ceux-ci étaient d’ailleurs à l’œuvre dans une démonstration HEVC live sur le stand d’Allegro DVT, avec un flux en sortie d’encodeur à 2,5 Mbit/s et un décodage sur tablette Sony via un logiciel de la société Ittiam. Sur une autre démonstration, la firme grenobloise présentait une ANALYSE Audio/vidéo implémentation sur FPGA de son IP de décodage vidéo HEVC compatible avec les profils Main et Main 10 et capable de traiter les flux 4K à 60 images par seconde. « Nous avons déjà vendu les jeux de tests de validation HEVC que nous avons lancés il y a un an à plus de vingt-cinq fournisseurs de circuits intégrés dans le monde, ajoute Pierre Marty, président d’Allegro DVT. C’est un signe indubitable de l’adoption massive de cette nouvelle norme. » Cette autre spécialité du Français permet aux développeurs de circuits de pousser leurs décodeurs dans leurs derniers retranchements et de vérifier leur conformité à la norme. « A titre de comparaison, nous avons vendu nos jeux de test H.264 à quatre-vingts entreprises à ce jour », précise M. Marty. Enfin, signalons qu’à l’occasion de la manifestation, plusieurs sociétés ont également mis l’accent sur leurs logiciels de décodage HEVC pour smartphones, tablettes et autres terminaux mobiles. Cela fut le cas d’Ittiam Systems (déjà cité), de VisualOn (qui a porté son offre sur les smartphones G2 de LG), de Vanguard Video et de Squid Systems. En général, ces sociétés proposent en parallèle des blocs d’IP de décodage (voire de codage) pour FPGA. Tico : une compression visuellement sans pertes En matière de codage vidéo, la technologie HEVC n’a pas, toutefois, été la seule à mettre en avant ses avantages sur IBC. Spécialiste reconnu de la technologie JPEG 2000 et bien implantée sur le marché du cinéma numérique, la société belge intoPIX a profité du salon IBC pour présenter aux yeux d’un large public Tico (Tiny Codec), son tout nouveau format de codage visuellement sans pertes, adapté aussi bien aux images naturelles que composites. Un format caractérisé à la fois par un rapport de compression compris entre 2 et 4 et par son faible impact au niveau matériel. La technologie développée par intoPIX a en effet été conçue pour s’intégrer au sein de FPGA ou d’Asic en consommant un nombre réduit de portes, tout en restant temps réel dans des implémentations purement logicielles. Selon la firme belge, les principaux atouts de Tico, adapté à la HD mais aussi à la 4K, voire à la 8K, ainsi qu’aux formats vidéo 4:2:2 et 4:4:4, TV CONNECTÉE : TOUR DE CHAUFFE POUR LA SPÉCIFICATION HBBTV 1.5 Edictée par l’association du même nom, la spécification HbbTV (Hybrid Broadcast Broadband TV) vise à harmoniser la diffusion de programmes interactifs, d’actualités et d’informations sur les récepteurs TV classiques (décodeurs TV câble, satellite ou terrestre ou téléviseurs avec décodeurs TNT intégrés), dès lors qu’ils sont équipés d’une connexion Internet. Reprenant des éléments des standards DVB, OIPF, CEA et W3C existants, HbbTV permet d’offrir aux téléspectateurs l’accès à des services connectés au travers d’une interface de type Web, sans que l’expérience utilisateur ne soit réellement modifiée (même écran, même n télécommande). Sa version la plus récente, la mouture 1.5, commence tout juste à être implémentée dans des récepteurs et des services et le salon IBC a été l’occasion d’en voir quelques démonstrations concrètes sur plusieurs stands, et notamment sur celui de l’éditeur français httv. n Ce dernier propose, sous le nom de httvLink, un middleware pour décodeurs et récepteurs TV connectés, compatible à la fois HbbTV et HTML5. « La version HbbTV 1.5 améliore la qualité de service en intégrant le support du standard MPEG-Dash et son mécanisme d’ajustement dynamique des flux multimédias aux fluctuations du réseau IP large bande, précise résident dans son empreinte énergétique limitée, son faible coût d’implémentation et sa latence minimale. Cette dernière pourrait ainsi être réduite à l’équivalent d’une ligne de pixels affichée, soit une microseconde environ, là où JPEG 2000 en est encore à la milliseconde. « La généralisation attendue des images 4K à 60 images par seconde va imposer l’usage de la compression vidéo dans les connexions inter ou intra-systèmes là où, aujourd’hui, on s’en passe encore, explique Jean-Baptiste Lorent, directeur marketing d’intoPIX. Tico est le fruit de Spécialiste reconnu de la technologie JPEG 2000, la société belge intoPIX a profité du salon IBC pour présenter aux yeux d’un large public Tico,un format de codage visuellement sans pertes. ● Régis Saint-Girons, PDG de httv. Elle garantit aussi la sécurisation des contenus en proposant des interfaces avec les logiciels de gestion numérique des droits DRM ». La version HbbTV 2.0, actuellement en cours de spécification, devrait, quant à elle, voir le jour l’année prochaine. « Cette future édition devrait avaliser la migration vers HTML5 et, surtout, intégrer des fonctions de gestion du second écran, pour une interaction plus étroite entre, d’un côté, la smartphone ou la tablette, et, de l’autre, le récepteur HbbTV », ajoute Régis Saint-Girons qui est également président du HD Forum et responsable marketing de l’association HbbTV. ces réflexions et d’un an de R&D, intégralement autofinancée par intoPIX. Les applications de cette technologie vont de la vidéo professionnelle, avec possibilité de transporter sans problème des flux 4K/60p sur de l’Ethernet à 10 Gbit/s, aux interconnexions d’équipements grand public ou embarqués du type HDMI ou DisplayPort. » A cet égard, la société belge participe activement aux travaux du comité Vesa (Video Electronics Standards Association) qui, depuis le début 2013, planche sur des schémas de compression de données dédiés aux fonctions d’affichage. Histoire de réduire les débits de transmission sur les connexions vers les écrans tout en offrant une compression des flux visuellement sans pertes. « Pour ce type de marché, la compression vidéo doit être quasi invisible dans son implémentation, ajoute Jean-Baptiste Lorent. A l’heure actuelle, la taille du codec Tico est équivalente à celle d’un contrôleur mémoire dans un FPGA Xilinx ou Altera, et dix fois moins importante que celle d’une IP JPEG 2000. Et ce, tout en n’exigeant aucune capacité mémoire externe. » Sur IBC, intoPIX faisait la démonstration d’une implémentation logicielle sur PC du codec Tico avec compression de flux HD à 80 images par seconde. Basée sur le procédé de codage par ondelettes (comme JPEG 2000), la technologie d’intoPIX a fait l’objet de plusieurs brevets. PIERRICK ARLOT L’EMBARQUÉ / N°3 / 2013 / 19