LINDA ELLIA «Notre combat» Une histoire de biographie

Transcription

LINDA ELLIA «Notre combat» Une histoire de biographie
LINDA ELLIA
«Notre combat»
Édition seuil
Paris, 2007
Préface de Simone Veil
Commentaires de Eric Villette.
Une histoire de biographie.
Linda Ellia commence sa route dans l’art de 1984 à 1987, elle réalise un cycle de trois ans à l’ING (institut
national de gemmologie).
De 1992 à 1995 elle étudie trois ans au musée des arts décoratifs en section art plastique.
De 1997 à 1999 elle s’intéresse à la peinture et commence à prendre des cours particulier dans l’atelier du
peintre Gonzalo Belmonte. Et va parallèlement prendre des cours de photographie.
De 2000 à 2005 elle intègre l’école des Beaux arts à Paris, en étudiant la peinture, le dessin et l’histoire de l’art
essentiellement.
De 2005 à 2007 elle se lance dans la réalisation du projet notre combat.
Simone Veil de son vrai nom Simone Jacob, est une femme politique française née en 1927.
Enfermé à Auschwitz étant mineur elle ment sur son âge pour ne pas atterir directement dans les camps
d’extermination prévu à cet effet. Elle est transféré au camp de Bergen Belsen qui va être libéré par les troupes
Britanniques en 1945.
Elle devient ministre de la santé en 1974 et établie la «loi veil» qui consiste à dépénaliser le recours à l’interruption volontaire de grossesse par une femme.
De 1979 à 1982, elle est la première femme à présider le Parlement européen élu au suffrage universel. Elle est
ministre des Affaires sociales, de la Santé et de la Ville dans le gouvernement Édouard Balladur, puis siège au
Conseil constitutionnel de 1998 à 2007.
Élue à l’Académie française le 20 novembre 2008, elle est reçue sous la Coupole le 18 mars 2010.
Je n’ai pas trouvé de biographie sur Eric Villette. Il est psychanalyste et à écrit un commentaire nommé «La
mémoire nous joue un tour... Ou l’art doit-il être réinventé?» dans le cadre du livre de Ellia Linda «notre combat». J’y reviendrais plus tard.
Explication du livre
Notre combat est basé sur le livre Mein Kampf (traduction: «mon combat») d’Adolf Hitler. Il l’a rédigé lors de
sa détention à la prison de Landsberg en 1925. Il contient des éléments autobiographique, l’idéologie politique du nazisme et diverses propagande ou l’art «oratoire».
Ellia Linda explique dans l’avant-propos que sa fille a découvert ce livre dans le grenier. Ne sachant pas
comment faire face à ça, prise d’un élan de violence, et de tristesse elle décida d’exprimer sa rage en arrachant
une des pages et dessiner dessus. Elle se dit donc que la plupart des gens ne savent pas comment réagir face
à ce livre. Ce livre est le témoignage d’une guerre qui à laissé des séquelles dans la mémoire collective. Elle
décide d’en faire une œuvre collective en y faisant participer un public. Elle commence donc à détacher les
six cent pages de ce même livre et commence à l’aide de son frère à les distribuer à des amis. Elle commence
par en donner une à son professeur Gonzalo Belmonte qui lui soutient que c’est un projet formidable et qu’il
faut qu’elle continue. Ils vont donc en distribuer à leurs amis Vladimir Velickovic, David Abiker, Gérard
Garouste, Enki Bilal, Gilles Bernheim. Et Ellia se dit que ca ne lui suffisait pas, il fallait que d’autre personne
interagissent, des personnes qu’elle ne connaissait absolument pas. Elle alla dans la rue et donnait une page à
chaque passant qu’elle croisa en leur expliquant le concept et leur demandant de le renvoyer par la poste à son
adresse. «L’art et la vie prenaient le pas sur la mort.» Elle se rendit vite compte que chaque personne avait un
témoignage concernant l’image que renvoyait ce livre: cette tuerie. Le témoignage de chacun était fort.
La première personne qu’elle rencontra lui dit «Moi, si j’avais une pareille page, je la déchirerais.» Sans doute
la voyait-elle déjà repartir, déçue. Sa réponse lui signifia que c’était exactement ce qu’elle recherchait: sa première réaction face à un tel support. «Allez-y, faites le maintenant et rendez moi les morceaux.»
Ces six cent pages du livre transformés par six cent intervenants représentent plus de six millions de morts
parmi les déportés.
«Manifester sur cette page l’émotion de chacun.»
Réécrire est le mot d’ordre de ce livre: réécrire une histoire qui a marqué la population. Transformer la réalité,
pour certain la rendre plus belle et d’autre l’enterré.
Ellia Linda ouvre le champ d’un examen aigu, d’un questionnement indispensable et éternel: que fait l’art de
l’histoire, que fait l’art face à l’histoire dans l’histoire?
Que fait-on de ce qui nous heurte, que fait-on des aliénations, des dérèglements dont nous sommes les témoins?
Au tout début de son aventure, avant d’avoir trouvé comment exploiter ce livre à bon entendant elle se questionnait et se demandait qu’en faire?
Une flopée de question s’enchaînait subitement:
L’interdire? L’oublier? Ce serait une offense à la mémoire des millions de morts qu’il causa.
Le brûler? Ce serait adopter les méthodes nazis employé lors de «la nuit de cristal».
Le dessin, le collage, la peinture pallient le manque de mots face à l’indicible.
Sans le savoir Ellia Linda allait radicalement transformer ce livre en un vecteur de mémoire.
Dans la préface de Simone Veil, elle témoigne surtout des possibilités de réactions diverses face à Mein Kampf. Ayant subi l’Allemagne nazi elle même elle explique pourquoi se projet lui tient à cœur.
Aujourd’hui l’antisémitisme et la xénophobie demeurent encore des sujets d’actualités.
Pourquoi cette guerre à marqué plus d’esprit que celle de quatorze dix-huit par exemple? Pourquoi Adolf
Hitler à beaucoup plus marqué les esprits que Staline? Pourquoi Mein Kampf reste tabou? Comment la population réagit ? Pourquoi faut-il déclarer son identité avant d’emprunter ce livre à la bibliothèque? Pourquoi à
l’école les professeurs insistent lourdement sur la seconde guerre mondiale et non la première? En quoi étaitce plus violent? Qui peut en juger, une personne ayant vécu les deux, impossible.
Ce livre qu’est à la base l’écrit, le témoignage d’un dictateur devient œuvre. Quel rôle prend-il dans la société?
VS
Étude du texte de Eric VILLETTE
« Dans ce travail de Linda Ellia nous sommes bien en face de ce paradoxe:
D’un côté il y a la violence insupportable de l’objet-mémoire Mein Kampf qui fait loi et de l’autre un «dire» qui
fait évènement du corps.
Ce moment d’urgence est entendu comme «s’évader».
Tel un coup de tonnerre dans un ciel bleu, les pages du livre s’arrachent et l’artiste s’arrache et rencontre l’autre
de son histoire, son objet d’art, celui que précisément vous tenez entre vos mains.
Cet objet est né en tant que celui qui s’évade du sens, qui s’autorise de lui-même de sa création, de son existence.
Il y a dans cette œuvre «la perte du nom-du-père» pour s’y inscrire de son être, dans le fait de transcender ce
qui est interdit et de dissoudre le nom Mein Kampf pour le ranger à titre d’objet, à sa façon d’objet d’art.
En effet Mein Kampf est un interdit qui fait loi et l’artiste commet ici un acte de transgression en le tordant au
stade d’objet d’art. Mais elle fait plus car elle décide d’en faire un livre revu, réinvesti, transcendé par chaque
participant, plus encore, un livre édité et réédité en de multiples exemplaires.
Il devient ainsi, à l’inverse de la roue et du tabouret de Marcel Duchamp, non pas l’objet usuel mis en position
d’objet d’art, mais l’objet d’art mis en position d’objet usuel, un objet consommé par le plus grand nombre.
Il perd ainsi son point d’exception tout en étant le témoin de notre temps.
L’artiste qui est bien plus que le témoin de son temps, à exécuté ici une mise en acte de ce que Lacan avait prophétisé: «la montée de l’objet au Zénith social». »
Extrait de «La mémoire nous joue un tour... Ou l’art doit-il être réinventé?» Pour Linda ELLIA.
Eric Villette est un psychanalyste, qui dans le cadre du livre Notre Combat à écrit un article intitulé «La mémoire nous joue un tour... Ou l’art doit-il être réinventé?». Le titre, assez explicite nous indique comment Eric
VILLETTE s’est interrogé sur le statut d’œuvre d’art. Et surtout comment Ellia Linda a réussi à détourner un
objet de sa fonction première pour le ramener au rang d’œuvre d’art.
La censure
Pourquoi tous les «Mein Kampf» sont-ils censurés sauf la version des éditions N.E.L ?
Voici l’historique des «Nouvelles éditions latines» pour mieux comprendre comment cette maison d’édition à
été autorisée à publier le livre dans son intégralité:
En avril 1928, Fernand Sorlot, proche du mouvement d’Action française de Charles Maurras, et Marcel
Bucard, crée les éditions Les Étincelles situées 34 rue des Archives. En février 1931 les Nouvelles Éditions
Latines sont fondées par un groupe de jeunes écrivains. D’abord en dépôt aux Étincelles, elles s’installent à la
fin de l’année au 21 rue Servandoni et confient la distribution de leurs ouvrages à la Maison du Livre Français.
Elles sont dirigées par Georges Raeders et Fernand Sorlot. Au cours des années 1930, la maison rachète les
Éditions Bossard ainsi que les Éditions Catalogne, consacrées à la littérature étrangère. Par ailleurs, certains
ouvrages seront publiés sous des marques comme Fernand Sorlot ou Sorlot.
Le 18 juin 1934 est rendu le jugement dans le procès intenté par l’éditeur munichois d’Hitler contre la récente
traduction de Mein Kampf aux Nouvelles Éditions latines, laquelle traduction a été saisie. Fernand Sorlot qui
est accusé d’avoir publié la traduction sans autorisation déclare que c’est volontairement qu’il a passé outre
l’interdiction, voulant mettre à la disposition des Français, pour les informer, une traduction non expurgée
alors que celle qui a été cédée aux Anglais et aux Italiens l’est. Il est condamné à ne plus vendre le livre et à
détruire les stocks existants et les clichés.
Le 10 décembre 1941, Fernand Sorlot accepte l’aide de l’éditeur allemand Paul List Verlag pour publier trois
nouvelles collections : « Écrivains du Siècle », « Les Chefs d’œuvre » et « La Vie européenne ». Le 5 Septembre
1944, il est arrêté mais est remis en liberté le 24.
Entre temps, le Syndicat des Éditeurs décide l’exclusion de Bernard Grasset, Gilbert Baudinière, Jacques
Bernard, Jean de La Hire, Henry Jamet et Fernand Sorlot. Le 6 décembre, il est de nouveau arrêté et est remis
en liberté le 17 janvier 1945. Le 17 mai, la Commission nationale interprofessionnelle d’épuration prononce
un blâme sans publicité à l’encontre de Fernand Sorlot. Son jugement a lieu le 15 mai 1948 pour ses activités
pendant l’Occupation. Il est condamné à vingt ans d’indignité nationale et à la confiscation de ses biens à
concurrence de deux millions de francs de l’époque.
La maison d’édition a par la suite continué son activité éditoriale, diffusant également l’éditeur Les Sept couleurs (la maison créée par Maurice Bardèche).
La Cour d’appel de Paris a décidé, dans l’arrêt du 11 juillet 1979, d’autoriser la vente du livre (édition intégrale
en français), compte-tenu de son intérêt historique et documentaire, mais assortissant cette autorisation de
l’insertion en tête d’ouvrage, juste après la couverture et avant les pages de garde, d’un texte de huit pages
mettant en garde le lecteur.
Pourquoi la société prétend savoir de quoi parle ce livre alors que peu de monde l’a lu?
J’ai un autre exemple qui me vient en tête: «le banquet» de Platon.
Ceux sont deux livres diamétralement opposé mais qui résulte des mêmes conversations, questions. Pourquoi, comment? C’est une offense aux juifs/ C’est une offense à l’amour.
Comment peut-on être refermé à un sujet en se basant sur des «appris» ou des «dire» tout en n’ayant que lu
un résumé?
Je me questionne.
Pourquoi à t-on fait tout une polémique autour de «Mein Kampf»? Certes c’est un épisode dramatique, mais la
première guerre mondiale l’est tout autant.
Et pourtant on a rien trouvé à redire quand des centaines d’ouvrages ont été publié à ce sujet.
Ne serait-ce pas de l’hypocrisie d’interdire à une génération curieuse de lire un livre sans être questionné ou
jugé quand on les autorisent à lire ou à regarder des choses bien pire?
Quand on tape sur internet «documentaire sur la seconde guerre mondiale», il y a tout une ribambelle d’informations, de documentaires en libre service.
On à pas besoin de décliner son identité pour regarder une série d’horreur avec des images d’archives. Et
pourtant quand on veux emprunter à la bibliothèque le livre écrit par Adolf Hitler on doit déclarer son identité, quand on veux l’acheter on est fiché par la police.
Où sont les limites?
Extrait d’une conversation sur un forum:
Le sujet: l’autorisation de vendre «Mein Kampf» sur internet.
« @Tyler :
«Mein Kampf» n’est pas interdit.
Il est autorisé à la vente tout à fait légalement en France (à la condition d’être assorti d’une préface explicative).
Mais on ne doit pas en faire la promotion, et il n’a pas le droit d’être exposé à la vue.
Tu ne peux donc pas le vendre sur EB.fr. En outre, les robots tiltent dès qu’un mot approche de près ou de loin la
période 39-45 et ils suppriment l’annonce.»
C’est abérant la façon dont la société arrive aujourd’hui à nous imposer des lois pour lesquelles nous n’avons
pas notre mot à dire. Où est passé la démocratie? Où est passé le slogan «liberté, égalité, fraternité» ?
Surtout la liberté, la liberté d’expression:
LIBERTE: nom féminin
Sens 1: Etat de quelqu’un de libre.
Sens 2: Etat d’une personne dégagée de toute obligation. Anglais freedom
Sens 3: Pouvoir d’agir sans contrainte.
EXPRESSION: nom féminin
Sens 1: Fait d’exprimer ses sentiments, sa pensée par le langage, le corps, l’art, la littérature...
Synonyme attitude.
Sens 2: Tournure ou groupe de mots [Linguistique].
Etude de la préface de Simone Veil.
« Mein Kampf est le livre de toutes les errances, il ouvrit pour des millions de personnes un abîme de mort et
de douleur. Ce livre, dont le destin funeste à marqué le siècle, l’Histoire, et la vie d’innombrables personnes
dont la mienne recèle ce que l’humanité à de plus vil: la haine, de l’autre, le racisme et l’antisémitisme poussés
dans leurs délires les plus épouvantables.
Il faut lire l’œuvre de Linda Ellia entre les lignes, elle nous appelle alors à la plus grande vigilance car la haine
continue de se cacher au plus profond des consciences humaines.
Le travail de Linda Ellia témoigne de cette confrontation. Ce livre est une injonction à ne jamais oublier que
cela fut. Face à la haine, à l’antisémitisme et au racisme, il illustre le combat de ceux qui luttent pour que la
voix des millions de personnes exterminées, dont les cendres sont parties dans la fumée des crématoires, ne
sombre jamais dans l’oubli. Par là, il nous guide dans ce qui est et devra toujours être «notre combat». »
Extraits
Dans sa préface Simone Veil explique très bien sa haine envers la période Nazi, et comment Ellia Linda à su
«faire face» à cette horreur en laissant les gens se soulager d’un poids. Le fait de transformer «mon combat»
par «notre combat» exprime très bien son souhait de vouloir transformer quelque chose de personnel en
quelque chose d’impersonnel, collectif. C’est un geste simple mais qui mérite attention car comme dit Simone
Veil la haine est toujours là parmi nous malgré le temps qui s’est écoulé depuis.
Pourquoi est-ce une oeuvre d’art tous publics?
Quelle est la limite entre l’œuvre d’art et la littérature? Marcel Duchamp à su élever un objet manufacturé au
statut d’œuvre d’art qu’il nomme le «ready-made». C’est le fait d’installer cet objet dans un lieu d’art.
«Notre combat» se vend en grande surface au contraire. On parle d’une pièce, d’une œuvre quand on parle
de celui-ci. C’est difficile de trouver un adjectif pour désigner son œuvre. Est-ce un livre d’artiste? Non car ce
n’est ni un roman, ni une fiction, ni une nouvelle.
Est-ce une interprétation personnelle du livre «Mein Kampf»? Non plus car ce n’est plus le même livre, il à
était décomposé et restructuré à la seule volonté de l’artiste.
Alors comment le qualifier?
Il ne coûte que 39 euros, alors qu’en est-il du marché de l’art? Pourquoi d’un côté il y a des collectionneurs
d’art qui achète des pièces à prix d’or, et de l’autre des personnes ayant peu de moyen qui peuvent se permettre
de se l’offrir?
Pourquoi Ellia Linda vend son oeuvre en tant que produit de consommation pour tous? Les 600 personnes
qui ont participé à ce projets représentent les 6 millions de morts pendant la guerre comme elle le dit. Alors
peut être qu’elle pense aux 6 autres millions de personnes qui ont le droit de se procurer ce livre comme n’importe quel autre livre qui rend hommage et qui donc produit de la joie chez beaucoup de personnes?
Ou c’est aussi peut être pour aller à l’encontre de la doctrine nazi.
Je pense que beaucoup d’hypothèses peuvent être émise à ce sujet. C’est très délicat.
Premières réflexions, interrogations: Comment l’école nous a «lavé le cerveau».
En cours d’histoire, l’ordre du programme scolaire est chronologique:
Au programme en histoire
Différents champs de l’histoire sont abordés : économique, social, politique et culturel.
En sixième,
Après un premier contact avec une civilisation de l’Orient, les élèves découvrent la Grèce et Rome et étudient
l’émergence du judaïsme et du christianisme.
En cinquième,
Les élèves découvrent les grandes civilisations entre le VIIe siècle et la fin du XVIIe siècle : débuts de l’islam, civilisation médiévale européenne (christianisme, féodalité, émergence de l’État), histoire africaine. Ils
abordent également les bouleversements culturels et intellectuels en Europe à partir de la fin du XVe siècle et
l’affirmation de l’État.
En quatrième,
Les XVIIIe et XIXe siècles (du siècle des Lumières à la révolution industrielle) sont caractérisés par des ruptures décisives : les révolutions sont au centre du programme. La question des traites négrières et de l’esclavage est aussi largement abordée.
En troisième,
Les élèves parcourent l’histoire du monde depuis 1914 : ils étudient les guerres mondiales, les régimes totalitaires et le cadre géopolitique mondial d’après 1945. Une attention particulière est portée à l’histoire politique
de la France.
(extrait du ministère de l’éducation nationale sur le programme scolaire du collège)
En menant ma propre petite enquête j’ai posé la question à plusieurs personnes:
«Quel est le sujet qui vous a le plus marqué pendant votre période scolaire en histoire?»
(Voici quelques témoignages.)
Personne A: « La période 39-45, j’étais fasciné par cette histoire, ça faisait trois ans qu’on nous l’enseignait.»
Personne B: « Ce qui m’a le plus choqué était la jeunesse hitlérienne, la propagande, les tranchées, la mort
apprise en détail.»
Personne C: « Je n’ai jamais était très présent mentalement en cours, mais je me souviens que la seconde
guerre mondiale fut terrible, les détails qu’on nous donne dessus sont frappant. Je ne me souviens pas en avoir
eu autant pour la première guerre mondiale.»
Pourquoi cette guerre a finalement tant de succès? Comment quelque chose qui s’est passé il y a maintenant
un petit moment peuvent encore influer notre quotidien? La croix gammée est resté symbole de non conformisme, de mort au juif, d’antisémitisme et de gloire au Führer dit Hitler.
Pourquoi avec le livre «notre combat» on ne parle plus d’un livre mais d’une œuvre d’art?
Je me suis questionné sur l’objet que je tiens entre mes mains.
Qu’est-ce que c’est? Un hommage? Une restitution? Un sentiment? Un geste? Un livre? Ou encore une œuvre
d’art?
Le livre de Ellia Linda «notre combat» n’est plus un simple livre. C’est une oeuvre d’art. Je ne sais même pas si
on peux le qualifier de vecteur de mémoire comme je l’ai dit précédemment. Il se détache complètement de
«Mein Kampf» on ne l’associe pas forcement à ce livre. Il est devenu un objet à part entière. On peux acheter
ce livre en vente libre il n’y a pas de conditions d’achats, et pourtant c’est tiré de «Mein Kampf». S’élever au
rang d’œuvre d’art de cette manière, je trouve ce geste très simple, beau et efficace.
Quand je tiens cet objet entre mes mains j’ai du mal à me détacher du fait qu’il à une histoire et que c’est passé
de quelque chose de terrible à quelque chose de poétique.
Où est la limite du concept «beau» dans l’art?
Quand on qualifie quelque chose de beau ou jolie c’est péjoratif. Alors comment à t-elle su rendre ce livre qui
n’est que visuel artistique? Je pense que le fait d’avoir fait participer un public lui donne une dimension qui
n’aurait pas était si ce n’était qu’elle qui avait interagit. Ce n’est pas seulement le résultat qui est important mais
l’action qui à engendré le résultat qui l’est. Ce livre n’aurait pas existé si elle n’avait pas osé demander à des
inconnus d’y participer.
Beaucoup de monde est resté dans l’anonymat pour ce projet, de peur qu’il soit malvenu. C’est une sorte de
protection. Quand j’ai commencé à étudier certains témoignages, j’y ai aperçu des gens qui souffrent, qui se
venge mais aussi d’autre qui sont heureux de participer à ce projet car ils comprennent que ce n’est plus Hitler
le sujet mais la mémoire collective, la transformation, le changement. L’art et la vie confondue. C’est en s’inspirant de la vie que les artistes crée. Non pas seulement de ce qui est dure mais de toutes les choses qui font la
vie. L’air, l’amour, les objets, le deuil, la nourriture, l’indécision, le caractère, la psychologie, la joie, le passé, le
sexe Etc.
En fait c’est un miroir. Une perpétuelle remise en question, l’utilisation de la mythologie personnelle dans
toute sa splendeur. Mais aussi un échappatoire au réel.
Comment ai-je perçu ce travail?
Ca fait environ maintenant deux ans que je possède «notre combat». Je l’ai découvert par le biais d’une vidéo
pendant ma préparation aux concours des écoles supérieures d’art. C’est une vidéo de Ellia Linda racontant
exactement comment elle à procédé, quelle question elle s’est posé pour mettre sur pied tout ce projet. Je
ne connaissais pas du tout cette artiste avant cette vidéo. Et ça m’a du coup donné envie d’acheter le livre. Je
n’avais jamais lu les préfaces, les réflexions, les témoignages jusqu’à aujourd’hui. Je ne regardais que les images
comme dirait les enfant. J’ai eu beaucoup de mal à me détacher du livre d’Adolf Hitler. Le sujet est tellement
vaste qu’il est facile de s’y perdre, et dure d’y prendre du recul. Mais finalement j’ai pris un malin plaisir à
pousser plus loin dans mes réflexions, à me retrancher du côté d’Ellia Linda en laissant de côté le Führer.
Étude de pages
J’ai pris plusieurs exemples de pages pour les étudier.
Page n°50 de «notre combat» et n°110 de «Mein Kampf»
La page n°110 d’Adolf Hitler s’intitule «L’importance de la parole». Le participant à décider de séparer la page
en deux dans la longueur en barrant du côté gauche chaque mot d’un trait de feutre noir, du côté droit le
même procédé mais à l’aide de petits bouts de papier blanc. Les mots qui se chevauchent au milieu sont
Mi-noir mi-blanc. Seul le titre de la page et son numéro sont indemne.
Une parole, un dictateur, un führer.
La personne qui est intervenue sur cette page est anonyme.
Le noir et le blanc sont des valeurs opposées dans la symbolique. Le noir représente le mal et le blanc le bien.
Dans cet page il n’y a pas de gris, autrement dit d’intermédiaire. On dit souvent que dans la vie tout n’est pas
noir ni blanc il y a des nuances de gris à l’intérieur ici il n’y en a pas en l’occurrence, je pense que cette personne à souhaité exprimé à quel point le dictateur pouvait faire espérer des bonnes choses mais d’un autre
côté comment il rendait les choses terrifiantes. Le numéro de la page fait référence aux personnes déportées
qui ont était tatoué comme des chiens pour que les nazi gardent le pouvoir sur eux.
Page n°220 de «notre combat» et n°310 de «Mein Kampf»
Le titre est caché par le nouveau titre qu’a donné la personne. «UNE BELLE JOURNÉE». La page est légèrement effacée mais pas assez pour qu’elle devienne illisible, il y a aussi une étoile juive à l’arrière plan légèrement effacée elle aussi.
La page est recouverte d’un texte écrit en gras, noir qu’a écrit la personne:
« Ma grand-mère était juive.
Mon grand père
ne l’était pas.
Mon père est donc juif et
ma mère ne l’est pas
Qui suis-je?
Juste quelqu’un qui
aujourd’hui pleure sur sa
famille d’ombre mais qui rit
de pouvoir vous dire
aujourd’hui...oui...c’est une
belle journée.»
Le passé reste dans le passé, cette personne à fait son deuil et ne peux rien changer à ce qu’il s’est passé. Profitons d’aujourd’hui avant de penser à ce qu’il arrivera demain.
Page n°285 de «notre combat» et n°80 de «Mein Kampf»
Le titre de la page est «JOSEPH II», seul le titre, le numéro et deux mots sont indemnes. Le reste est recouvert de gaze. Les deux mots sont «disparaîtrait» et «tombeau». La gaze en tant que pansement ou jeu de mot?
(Joseph II se montra un souverain moderne et réformiste, bien que ses réformes, trop brutales, n’aient été
ni comprises ni acceptées par ses sujets. Il s’allia à la Prusse et à la Russie pour dépecer la Pologne (1772) et
faillit déclencher une guerre européenne en 1778 en voulant s’emparer de la Bavière. Il tenta d’influencer le
cours de la politique étrangère de la France en usant de son influence sur sa sœur Marie-Antoinette d’Autriche. Il essaya également de démembrer l’empire ottoman en s’alliant à la Russie.)
Page n° 299 de «notre combat» et n°199 de «Mein Kampf»
«Chère Linda,
Finalement la page 199 est faite. J’ai choisi «Lili» pour transmettre mon regard sur ce thème assez entendu.
Lili, sa présence imaginaire et surtout l’amour qu’on peut porter pour une femme, pour être (humain) dans
une situation de guerre sont essentiels dans «le combat» contre la guerre. La parole de cette chanson (re)couvre
(couche par couche, langue par langue) le texte de Mein Kampf en dessinant un visage. Cette femme, cet amour
qui peuvent sauver l’humain contre la guerre...
Je suis désolée d’être un peu en retard, j’espère que cela ne te pose pas de problème. Je t’envoie également
des cartes de mon projet de secret. Si tu as des secrets ou connais des personnes avec des secrets tu pourras leur
distribuer ou écrire toi-même sur la carte. C’est anonyme et m’aiderait dans mon projet. Je te remercie d’avance
pour les secrets. Merci de m’avoir donné la possibilité de participer à ton projet. Bien à toi.
Dora»
Page n°360 de «notre combat» et n°511 de «Mein Kampf»
«Mots des morts
Des mots sur des pages
Des mots qui enfantent des morts
Des pages qui accueillent des mots
Et qui accouchent de millions de morts
Cris, terreurs et hurlements à chaque pages.
Iglix et Catherine Rigutto»
La page est utilisée en guise de recouvrement sur une trentaine de petites sculptures à la forme humaine les
bras levé et la bouche ouverte. Aspect de gravure dans la pierre.
Toutes les pages sont complètement différentes et surprenantes. L’une des pages qui m’a assez surprise c’est
celle de Gonzalo Belmonte qui réécrit la page d’après le livre et qui devient donc sa page:
Page n°369 de «notre combat» et sans numéro de «Mein Kampf»
«Le sort
Mais l’histoire recommence.
Une seconde fois, ce sera pareil, ce sera pire
jusqu’à ce qu’il apprenne l’invraisemblable,
les chances d’un destin incertain.
Il ne peut compter cependant
sur aucune certitude, s’il risque les plus graves plaies
la famine, le malheur, perdu surtout
en hiver, c’est plus grave.
Habitué à une certaine sécurité de gain,
taillé dans un plus mauvais bois
que celui qui continue à travailler la terre,
ce sont les natures les plus saines et les plus vigoureuses
qui sont surtout tentées par la lumière éblouissante.
Il traîne affamé dans son costume et dans ses fréquentations.
Il arrive ainsi
à une déchéance complète du corps et de l’esprit.
Mais l’histoire recommence et ne se décourage pas,
si le malheur veut, la détresse est complète.
Ce sera pire jusqu’à ce qu’il apprenne les chances d’un destin
incertain. C’est une erreur de croire que c’est invraisemblable.
Il traîne ça et là, affamé, il met en gage ce qui lui reste.
Le jeune valet qui décide de quitter le village natal,
A priori émigrant
A priori émigrant
A priori émigrant
Etc.
D’après Mein Kampf
Page 36 de la traduction Française
Par Gonzalo Belmonte.»
Annexes
ANNEXES
Photo des extraits du livre
choisi.
Capture d’écran de google.
recherche: la seconde guerre mondiale.
Bibliographie
Wikipédia:
-Biographie de Adolf Hitler
-Biographie de Simone Veil
-Biographie de Ellia Linda
-Biographie de Eric Villette
-Biographie de Joseph II
-Le banquet de platon
-Nouvelles éditions latines
Google:
- http://www.lemonde.fr/education/article/2013/09/05/l-enfer-des-programmes-scolaires_3472011_1473685.
html
- http://www.education.gouv.fr/cid81/les-programmes.html
- http://www.yatedo.fr/p/Eric+Villette/normal/9d820212254435aaeffc38fb66564a0f
- http://www.priceminister.com/offer/buy/116636150/mein-kampf-mon-combat-de-adolf-hitler-livre.html
- http://communaute.ebay.fr/t5/Vendre-sur-eBay/Est-ce-que-j-ai-droit-de-vendre-un-livre-de-mein-kampf/
qaq-p/683447
- http://www.lefigaro.fr/livres/2013/06/28/03005-20130628ARTFIG00611--mein-kampf-retire-de-la-vente-aberck-sur-mer.php
Dictionnaire:
- Livre
- Livre d’artiste
- Oeuvre d’art
- Ready-made
- Liberté, liberté d’expression