Communiqué de presse

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Communiqué de presse
Museum Rietberg Zürich
Gablerstrasse 15
8002 Zürich
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Communiqué de presse
A cordes et à corps - Instruments de musique de l’Inde
5 septembre 2014 – 9 août 2015
En novembre 2013, le Musée Rietberg a acquis une collection importante d’instruments anciens à
cordes provenant d’Inde et constituée par un collectionneur privé allemand. L’exposition présente
environ 80 des plus beaux instruments de cette collection. On y admire des instruments
soigneusement ouvragés d’une centaine d’année, voire plus.
Dans un article intitulé «Die musikalische Migrantin», la Frankfurter Allgemeine, dans son édition
dominicale du 10 novembre 2013, rapportait le transfert d’une des plus importantes collections
d’instruments de musique indiens de la ville allemande de Rüsselsheim au musée Rietberg. Ce dernier a
pu acquérir une partie de ces instruments grâce au généreux soutien du «Rietberg-Kreis», une autre lui a
été donnée par le collectionneur, Bengt Fosshag, le célèbre illustrateur et dessinateur publicitaire
allemand, qui au cours de ces dernières décennies a constitué une collection exceptionnelle pour laquelle
il cherchait un lieu de conservation permanent.
Lorsque l’on questionne le collectionneur sur l’histoire de sa collection, ce dernier raconte qu’un
instrument de Lahore, une sarinda, offerte par un ami dans les années 1960, l’incita d’abord à se
documenter sur les instruments à cordes exotiques. La visite du «Stadtmuseum» de Munich, qui
présentait une exposition d’instruments de musique extra–européens provenant d’un collectionneur privé,
l’enthousiasma tellement qu’il essaya à son tour d’acquérir des pièces similaires: il acheta des
instruments à cordes provenant de Turquie et du Maroc; une connaissance lui apporta un târ d’Iran.
C’est ainsi que Bengt Fosshag constitua, au fil des années, une des plus importantes collections
d’instruments à cordes d’Asie en Europe. En outre, sa collection évolua progressivement de simples
instruments de musique à de véritables sculptures provenant de l’Inde, du Népal et de l’Afghanistan. A
l’occasion de l’exposition «Mit Haut und Haar» présentée au «Lindenmuseum» de Stuttgart en 1996, le
collectionneur remit à ce musée une grande partie de sa collection. Dès lors, il se concentra
principalement sur les dhodro banam et sur les damyen, instruments à cordes respectivement d’origine
Santal et du Népal, constituant ainsi une collection extraordinaire, qui non seulement vient enrichir le
département d’art indien du Musée Rietberg, mais encore lui ouvre une nouvelle thématique.
La collection Bengt Fosshag
La collection Bengt Fosshag consiste en 92 instruments de musique, qui, à l’exception de neuf,
proviennent de l’Inde et du Népal. La plupart date de la première moitié du XX ème siècle et est d’origine
Santal, la plus grande communauté aborigène en Inde.
Parmi ces sculptures instrumentales, les dhodro banam («instruments vides») et les huka banam
(«instruments-noix de coco») sont les plus spectaculaires. Tous deux sont aujourd’hui devenus très
rares, remplacés par d’autres instruments, du fait de l’intégration progressive des Santal dans la société
indienne.
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Le dohdro banam est traditionnellement fait d’un seul bloc de bois, qui est divisé en quatre parties égales.
La construction commence par l’abdomen, qui est creusé en ovale, et se poursuit par le thorax, évidé en
forme rectangulaire et connecté à l’abdomen. On taille ensuite le cou, allongé et étroit, et enfin la tête, qui
est percée d’un trou dans sa partie inférieure, ce qui permet de passer une corde et de la fixer à l’oreille
ou clé. Le dhodro banam est joué avec un archet tenu de la main droite, la main gauche supportant
l’instrument tenu verticalement face au public, qui voit ainsi la partie la plus ornementée.
Le huka banam ressemble au dhodro banam. Toutefois, il s’en distingue par l’emplacement du «cou» qui
se trouve en bas. De ce fait, l’archet est frotté sur la partie supérieure de l’instrument.
Les Santal
Les Santal constituent la plus grande communauté aborigène en Inde. Leur population totale est estimée
entre six et dix millions de personnes, selon les sources. Ils vivent principalement dans les régions du
Jharkhand, du Bengale occidental, du Bihar, de l’Odisha et de l’Assam. On trouve aussi une minorité
Santal au Bangladesh et au Népal.
Les Santal ont conservé leur langue, le santali, qui appartient à la famille des langues austro-asiatiques
ou munda, apparentées aux langues du Sud Est asiatiques. La plupart des Santal vivent de l’agriculture,
d’autres travaillent dans les mines ou ont des activités de journaliers.
Les Santal, bien qu’en voie d’hindouisation et de christianisation, croient en leurs propres divinités
(Thakur, Chando ou Bonga) auxquels ils n’attribuent ni lieux ni images sacrées. Ils se distinguent aussi
du monde hindou par leurs propres mythes et leur propre organisation sociale, bien loin du système des
castes. La position des femmes Santal, qui non seulement participent à la vie culturelle, mais aussi
choisissent leur partenaire, diffère aussi des normes hindoues.
La musique accompagne la vie des Santal, à l’occasion de festivités comme au quotidien. Les Santal
passent pour des musiciens et des danseurs talentueux et enthousiastes.
La plus grande partie de leurs chants et de leurs danses rythment les moments de l’année et les périodes
de la vie. Pendant «Baha», le festival des fleurs au printemps, la tradition veut que l’on invite toutes les
personnes présentes à chanter et à danser. La flûte en bambou est à cette occasion l’instrument le plus
important. Lors des grands festivals, on invite les communautés voisines en frappant sur des tambours
en fer.
La naissance du dhodro banam et du huka banam
La légende suivante raconte la naissance du dhodro banam. Il était une fois sept frères et une sœur qui
vivaient ensemble. Un jour, la sœur qui s’était coupé un doigt en préparant le repas, laissa tomber
quelques gouttes de sang dans les légumes qu’elle cuisinait. Ses frères, trouvant le repas
particulièrement savoureux, supposèrent que la chair de leur sœur devait être exquise. Aussi décidèrentils de la tuer et de la manger. Toutefois, le plus jeune frère ne voulut rien manger et cacha sa part dans
une termitière. Quelque temps plus tard, à cet endroit, poussa un arbre et une mélodie merveilleuse
s’échappait de ses belles fleurs. Un ascète, qui passait par là, entendant cette douce musique, coupa
une branche de l’arbre et en fit le premier dhodro banam.
Une légende similaire raconte la naissance du huka banam.Il était une fois sept frères, qui avaient tué et
mangé leur sœur. Le plus jeune frère cependant n’avait pas voulu manger et avait enterré sa part en un
lieu où poussa un arbre dégageant des sons mélodieux. Un ascète, qui passait par là, attiré par la douce
musique de l’arbre, en tailla une branche duquel il fabriqua un instrument. Sans le savoir, l’ascète arriva
un jour dans le village des sept frères. Jouant de maison en maison en échange d’un peu de riz, l’ascète
arriva devant la maison des sept frères et alors l’instrument se mit à chanter: «… cette maison appartient
à des pécheurs …» Les frères, entendant ces mots, eurent peur, d’autant plus que l’instrument
reproduisait la voix de leur sœur. Les sept frères invitèrent l’ascète à demeurer chez eux; fabriquèrent en
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secret une copie de l’instrument et l’échangèrent contre celui de l’ascète, à son insu. Ensuite, ils le
chassèrent hors de chez eux, prétextant qu’il avait souillé leur maison.
L’exposition
Le titre «A cordes et à corps», tout en jouant sur l’allitération, rappelle le lien entre l’instrument à cordes
et sa morphologie humaine. L’exposition met en scène les instruments de musique, en les présentant
sans socle, comme flottant, leur permettant de dégager toute leur dimension sculpturale. Les instruments
sont suspendus comme des notes, à des structures circulaires évoquant, selon l’imaginaire de chacun,
des boîtes à musique ou des carrousels. Cette exposition ne repose pas sur un travail d’archives; elle ne
revendique pas une approche ethnologique, mais veut avant tout mettre en valeur l’esthétique de ces
instruments et l’émotion qui s’en dégage. L’attention du visiteur est ainsi dirigée sur les décors sculptés
des instruments et sur leurs formes inhabituelles, ainsi que sur l’interaction originale entre technique et
créativité.
Avec «A cordes et à corps», le Musée Rietberg propose pour la première fois une exposition temporaire
qui dure presque un an, permettant ainsi de développer un projet de coopération avec le «National
Handicrafts and Handlooms Museum» de New Delhi. Cette coopération permettra entre autres de
travailler avec des collègues indiens à Zurich et en Inde. Sans collaboration étroite avec les collègues de
musée indiens et des recherches sur le terrain en Inde, il est difficilement possible de trouver par
exemple les fabricants de ces instruments ou d’en interpréter l’iconographie. Cette collaboration
permettra d’en savoir plus sur les aspects culturel, historique et artistique des instruments exposés. ainsi
que de produire une version anglophone approfondie et élargie du catalogue. La recherche scientifique
de la collection Fosshag reste donc à faire. L’exposition et le catalogue en ouvrent la voie, permettant
une meilleure compréhension de ces instruments. Par ailleurs, durant l’exposition, auront lieu une série
d’événements: des ateliers, des concerts et des séminaires.
Catalogue en allemand
Klang / Körper – Saiteninstrumente aus Indien, Hrsg. Johannes Beltz, Marie Eve Celio, Museum Rietberg
Zürich. Mit Beiträgen von Marie Eve Celio, Bengt Fosshag, Albert Lutz, Ludwig Pesch. Broschur,
Fadenheftung, 80 S., über 90 Abb. (farbig), 23 x 30 cm. ISBN 978-3-907077-54-2.
Verkaufspreis während der Ausstellung: CHF 28 | 23 EUR, erscheint im September 2014.
Visites guidées et ateliers durant l’exposition
Visites guidées publiques
Visites gratuites (billet d’entrée exigé) en allemand: le samedi à 14 h
Visites privées (en français, en allemand et en anglais): Tel. +41 44 415 31 31.
Pour les ateliers, voir: www.rietberg.ch/kunstvermittlung.
Impressum de l’exposition
Commissaire de l’exposition
Dr. Johannes Beltz (direction)
Dr. Marie Eve Celio Scheurer (assistante)
Scénographe
Martin Sollberger
Präsidialdepartement
Montage
Walter Frei
Jean Claude Plattner
Mark Zünd
Eclairage
Rainer Wolfsberger
Multimédia
Masus Meier
Conception graphique de l’exposition
Jacqueline Schöb (direction art)
Stefanie Beilstein (stagiaire)
Conception graphique des imprimés
Raffinerie AG für Gestaltung
Conception graphique du catalogue
Thomas Röder
Relecture
Karin Schneuwly
Traduction
Martin Kämpchen
Peter Pannke
Marie Eve Celio Scheurer
Melanie Newton
Médiation culturelle
Caroline Spicker (direction)
Maya Bührer
Vera Fischer
Christiane Ruzek
Gabriel Studerus
Visites guidées
Gabriella Kamp
Sylvia Seibold
Präsidialdepartement
Marketing & communication
Christine Ginsberg (direction)
Ursina Wirz
Monica Stocker
Andrina Sarott (stagiaire)
Evénementiel
Caroline Delley
Informations et contact
Infos, textes et photos à télécharger sous www.rietberg.ch/presse
Museum Rietberg Zürich
Gablerstrasse 15
CH-8002 Zurich
Tél. +41 44 415 31 31 | Fax +41 44 415 31 32
www.rietberg.ch
[email protected]
Heures d’ouverture
Mar à dim 10-17h | mer 10-20h
Entrée
Exposition: adultes CHF 18 | tarif réduit CHF 14
Gratuit pour les jeunes jusqu’à 16 ans
Arrivée
e
Tram 7 direction Wollishofen jusqu’à l’arrêt «Museum Rietberg» (4 arrêt à partir de Paradeplatz). Pas de
parking; place de stationnement réservée aux handicapés.
Präsidialdepartement