Martinique
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Valeur économique des écosystèmes coralliens Martinique Des chiffres clefs pour décider. valeur annuelle des services écosystémiques 169 millions d’euros La contribution des écosystèmes coralliens à l’économie locale est équivalente à celle du secteur agro-alimentaire. (112 M EUR pour l’année 2007, Insee) Les récifs coralliens, les herbiers et les mangroves qui bordent le littoral de Martinique contribuent chaque année à hauteur de 169 millions d’euros à l’économie locale. Les services rendus par les écosystèmes marins génèrent une valeur économique importante, source de croissance pour le territoire. L’évaluation de cette valeur pour quatre services écosystémiques est une nouvelle approche destinée à faire progresser la gestion des milieux naturels marins de Martinique. Chaque année, la valeur ajoutée des services du tourisme et de la pêche liés aux écosystèmes coralliens génère près de 95 millions d’euros directement visibles dans l’économie de Martinique. La protection côtières et les capacités de séquestration du carbone des écosystèmes coralliens sont deux autres services dont la valeur annuelle est estimée à environs 74 millions d’euros. Les dépenses ainsi évitées ou la valorisation sur le marché des crédits carbone du CO2 séquestré sont à prendre en compte dans l’évaluation de la valeur de ces écosystèmes dont les services sont essentiels au développement des communautés insulaires. Valeur annuelle des services écosystémiques Séquestration du CO2 an 8M EUR 66 M an an 28 M Protection côtière EUR Pêches EUR an 67 M EUR Tourisme et loisirs Les services écosystèmiques Pêches Le volume moyen annuel des pêches en Martinique atteint 8 100 tonnes, dont 1 300 tonnes sont liées aux récifs. + Poissons, langoustes, oursins : en Martinique, les récifs et leurs écosystèmes associés sont une source de denrées alimentaires de choix. Les revenus de la pêche professionnelle liés aux récifs sont générés durant la saison d’hivernage, de juin à octobre. Il s’agit de la pêche au casier, au filet, à la palangre et à la senne, proche des côtes, sur le plateau insulaire. Les mesures de gestion des stocks dans cette zone tentent d’éviter une surexploitation des ressources côtières. Outre la valeur des activités de loisirs payantes, comme le plongée ou les excursions en mer, s’ajoute toute la valeur générée indirectement par l’attractivité des sites natuels marins emblématiques de Martinique. Les résidents et touristes profitent également d’usages gratuits et récréatifs comme la baignade, la plongée en apnée depuis la côte, les promenades le long des côtes, dans les mangroves. Les écosystèmes coralliens soustendent en fait toute l’industrie touristique de l’île. La pêche non professionnelle est une ressource alimentaire importante. Elle génère beaucoup d’emplois indirects. Son bénéfice sur l’économie martiniquaise est estimé aux alentours de 20 millions d’euros alors que l’ensemble des activités de pêches liées aux récifs génère 28 millions d’euros chaque année. 41% de la valeur annuelle De manière plus informelle et loin des indicateurs économiques classiques, la contribution de la pêche récifo-lagonaire vivrière permet surtout de lutter contre la pauvreté. Cette pratique constitue une source d’apports en protéines pour les familles modestes qui la pratiquent. 6 000 emplois du secteur liés aux usages du récif générés par les activités de loisirs sous-marins 2 500 pêcheurs Le nombre de casiers en usage présente un risque de surpêche. 17% de la valeur annuelle an Les herbiers, les mangroves et les récifs absorbent chaque année 110 000 tonnes de C02 en Martinique. + La façade Atlantique de la Martinique est soumise à la houle et aux fortes tempêtes océaniques. Entre La Trinité et Macabou, la barrière récifale joue un rôle protecteur maximal. Ailleurs, la présence d’un récif frangeant et dans une moindre mesure la végétation et le relief de la côte, participent à la protection du littoral. Les récifs et leurs écosystèmes associés assurent donc un service de protection des côtes contre l’érosion. Ils réduisent la force des vagues et du vent en absorbant efficacement une part de leur énergie. Ils limitent les dégâts dans les zones ainsi protégées. L’aéroport Aimé Césaire ainsi que 11 structures hôtelières, 25 établissements scolaires, 2 hôpitaux, 9 stations d’épuration et une centrale électrique bénéficient de la protection physique des récifs coralliens. Chaque année, entre 47 et 85 millions d’euros de dégâts sont économisés grâce au service de protection côtière attribué aux récifs et écosystèmes associés. + Chaque année, en Martinique, les mangroves et herbiers sont capables de séquestrer jusqu’à 110 000 tonnes de CO2. L’estimation du stock total de CO2 contenu dans le sous-sol varie entre 1,3 million et 3,6 millions de tonnes. La destruction des habitats-puits de carbone ou le creusement des premiers mètres de sols entrainent une réduction des capacités de stockage voire une libération du carbone fixé. Selon les prix récents du marché volontaire des crédits carbone et en considérant que la totalité de ce stock est potentiellement et graduellement libérable dans l’atmosphère, la valeur annuelle de ce service écosystémique est estimée aux alentours de 8 millions d’euros. Cette valeur est variable et dépend directement des prix récents sur le marché volontaire des crédits carbone. Néanmoins, seulement 10% de ce montant pourrait être réellement monnayé chaque année sous la forme de crédits carbone. mangroves 153 tC/km /an 2 séquestration du carbone 10 000 41% la pêche de subsistence est pratiquée par 11 M€ an En Martinique, les récifs et écosystèmes côtiers protègent naturellement de l’érosion littorale 42 km de route. + La Martinique accueille environ 655 000 visiteurs chaque année. Excursionnistes, plongeurs, baigneurs et randonneurs profitent des services récréatifs offerts par les récifs et les écosystèmes associés. Les martiniquais résidents pratiquent eux aussi des activités de loisirs en mer et contribuent à générer avec les touristes une valeur ajoutée totale de 67 millions d’euros par an, pour l’ensemble des services de loisirs liés aux récifs coralliens. Séquestration du C02 8M EUR an an Chaque année, 160 000 plongeurs explorent des sites exceptionels parfois menacés par un risque de surfréquentation. 66 M EUR 28 M EUR 67 M Protection côtière professionnelle, récréative & vivrière EUR Tourisme et loisirs de la valeur annuelle 129 tC/km /an 2 bâtiments résidentiels protégés herbiers 66 ha de zones industrielles protégées 210 ha de cultures agricoles protégées 1% de la valeur annuelle décisives Actions 4 La valeur des services écosystémiques dans l’économie locale dépend de l’état de conservation des écosystèmes marins et littoraux de Martinique. Or la mangrove et les herbiers souffrent de l’urbanisation et de la pollution : 20% des récifs ont déjà disparu. Organiser la gestion durable de ces espaces naturels sensibles est un investissement décisif pour l’avenir. Agir pour améliorer l’état de conservation des écosystèmes coralliens Améliorer la gestion des eaux usées. Limiter les sources de l’hyper-sédimentation. Pour atténuer l’impact de la pollution des eaux sur les écosystèmes coralliens, il est urgent d’améliorer la qualité de l’assainissement. Pour cela il est important de raccorder l’ensemble des habitations à un système d’assainissement collectif ou privatif. Avec des contrôles plus réguliers, les services publics d’assainissement non-collectif (Spanc) pourraient accélérer la mise aux normes fosses septiques. Pour limiter le flux de matières en suspension à l’origine de l’hyper-sédimentation dans les écosystèmes coralliens, il est essentiel de mieux dimensionner les aménagements urbains et d’assurer un suivi environnemental de qualité pour améliorer les pratiques sur les chantiers et dans le secteur agricole. Limiter la surpêche. Pour garantir le renouvellement des stocks de poisson, il est fondamental d’accompagner la transition vers une pêche durable. Promouvoir le report de l’effort de pêche vers le large avec la mise en place d’outils type DCP (dispositif de concentration de poissons) et la professionnalisation du secteur via des programmes de formation aux bonnes pratiques sont deux actions en faveur d’une pêche durable. Initiative française pour les récifs coralliens INITIATIVE FRANÇAISE POUR LES RÉCIFS CORALLIENS www.ifrecor.com Copyright : © Ifrecor Références et auteurs de l’étude : Contact : Cette brochure synthétise les études de : - Pierre Failler, Élise Pètre et Jean-Philippe Maréchal, «Détermination de la valeur socio-économique des récifs coralliens, des mangroves et herbiers de phanérogames de la Martinique», Étude IFRÉCOR ; - Nicolas Pascal, Guillaume Le Port, «Détermination de la valeur économique du service de protection contre les inondations côtières des récifs coralliens, mangroves et herbiers de la Martinique. Fabien Védie Référent Milieu Marin Coordination de la réalisation de ce support : Crédits photos : Aurélie Bocquet (UICN France/IFRECOR) [email protected] Nicolas Pascal (CRIOBE/IFRECOR) [email protected] Fabien Védie, Franck Mazéas. Créer des aires marines protégées autour de la Martinique. Pour faire aboutir les projets d’aires marines protégées en Martinique, il est important de mobiliser l’ensemble des moyens financiers et réglementaires nécessaires à l’émergence d’un réseau des aires marines protégées, garant de la sauvegarde des écosystèmes coralliens essentiels pour la Martinique. DEAL Martinique Pointe de Jaham – BP 7212 97274 Schoelcher Cedex Tél : +596 (0)5 96 59 59 51 [email protected] Création graphique et synthèse rédactionnelle : Guillaume Levieux | ecklA’ - www.eckla.fr - avril 2015 Partenaires : MINISTÈRE DE L’ÉCOLOGIE DU DÉVELOPPEMENT DURABLE ET DE L’ÉNERGIE MINISTÈRE DES OUTRE-MER Direction de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement MARTINIQUE