Rubrique Electricité et Gaz
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Electricité et Gaz I. Electricité I.1 Introduction Dès son indépendance, en 1962, l'Algérie avait opté pour le développement du secteur de l’énergie, dans le cadre d’une politique nationale visant le développement des infrastructures électriques et gazières. Cette politique prévoit l'accès de la population à l'électricité et au gaz naturel comme une priorité absolue pour l’amélioration de la qualité de vie du citoyen et de la situation économique du pays. La charte nationale en 1976, annonça la volonté de généralisation de l'électrification des ménagers à travers tout le territoire national. Ces dernières années, la demande en électricité a connu une évolution importante et particulièrement en périodes estivale, atteignant des pics de consommation importants. Cette forte augmentation de la demande est une conséquence directe du changement des habitudes du consommateur et l’amélioration de sa qualité de vie, ainsi que la pulsion donnée au secteur économique et industriel. Conscient de cet enjeux et de l’importance de l’accès à l’électricité pour les citoyens, le secteur s’est fixé comme priorité de développer tous les axes permettant de garantir la couverture à long terme, des besoins en électricité et en gaz du pays, notamment par la diversification des sources d’énergie, le développement du parc de production électrique et des infrastructures de transport et de distribution de l’électricité et du gaz. Jusque-là, l’entreprise Sonelgaz détenait le monopole sur la production, le transport, la distribution de l’électricité ainsi que le transport et la distribution du gaz. Sonelgaz en tant qu’entreprise publique au terme du monopole conféré par l’Etat, assumait seule la mission de service public dans le domaine de la distribution de l’électricité et du gaz. La promulgation de la nouvelle loi n° 02-01 du 05 février 2002 relative à l’électricité et à la distribution du gaz par canalisations a donné le coup d’envoi pour la réorganisation du secteur et l’ouverture du marché électrique à la concurrence, dominé jusque-là par l’entreprise publique Sonelgaz. La promulgation de cette Loi a également permis la réorganisation de Sonelgaz qui s’est achevée en 2011, avec la création de la société holding « Sonelgaz » ainsi que l’ensemble de ses sociétés filiales. Sonelgaz est aujourd’hui érigé en Groupe industriel composé de 39 filiales et 5 sociétés en participation. Des filiales métiers sont charges des activités de production de l’électricité, de transport et de la distribution de l’électricité et du gaz par canalisations. Cette loi a également permis la création de La commission de régulation de l’électricité et du gaz « CREG » installée en 2005, qui encadre et régule les activités du secteur de l’électricité et gaz. I.2 La Production d’Electricité I.2.1 Parc de Production National Les impératifs de préservation de l’environnement imposent l’utilisation du gaz naturel comme énergie primaire pour la production d’électricité, par rapport aux autres énergies fossiles jugées polluantes, sachant que la ressource du gaz est largement disponible en Algérie. Mais la préoccupation environnementale exige aussi de développer d’autres énergies dites propres et renouvelables comme l’énergie solaire et éolienne, dont les gisements sont disponibles et abondants au sud du pays. Les perspectives de relance de l’économie se traduiront également par un impact certain sur le plan socio-économique et par conséquent, une augmentation notable de la consommation d’électricité, notamment en saison estivale. Aussi, pour répondre à ce besoin en électricité sans cesse croissant, un programme ambitieux a été engagé pour le dédoublement des capacités de production conventionnelle à l’horizon 2018. La stratégie d’exécution de ce programme de production de l’électricité conventionnelle consiste en la mise en œuvre d’une série de projets industriels en partenariat basés sur la valorisation des ressources locales et des avantages comparatifs dont jouit notre pays. Il s’agit avant tout de développer une industrie nationale chargée d’assurer la fourniture des équipements destinés au secteur de l’énergie électrique. Les programmes indicatifs décennaux des besoins en moyens de production de l’électricité sont élaborés par la CREG chaque deux ans et sont approuvés par Monsieur le Ministre de l’Energie. Ces programmes prévoient les capacités de production à mettre en place sur une période décennale par région (Est, Ouest, Centre et Sud) et par filières selon deux scénarios d’évolution de la demande (moyen et fort). Le dernier programme approuvé par Monsieur le Ministre et celui de la décennie 2014-2023. Ø Puissance installée de production d’électricité Beaucoup d’efforts ont été fournis par Sonelgaz et ses sociétés filiales pour le renforcement des capacités de production, qui a connu ces dernières années une évolution conséquente de la puissance de production d’électricité installée. Celle-ci est passée de 7 492 MW en 2005 à 17 238,6 MW en 2015, soit près de 10 000 MW additionnelle mise en service en dix ans. La répartition de la puissance installée par filière et par producteur pour l’année 2015 est illustrée dans les graphiques ci-après : Graphe 1 : Puissance installée par producteur SKT SKT 6% SKD 7% SKH 8% SPE 64% SKD SKH SKB 3% SKB SKS 5% SKS SKTM 4% SKTM SPP1 SPP1 1% KAHRAMA KAHRAMA 2% Source : chiffres clés de Sonelgaz pour l’année 2015 Graphe 2 : Puissance installée par type d’équipement CH 1% CC Hyd 1% diesel 2% ENR 0,2% TG CC 26% TV 14% TV Diesel centrale hybride hydrolique ENR TG 56% Source : chiffres clés de Sonelgaz pour l’année 2015 Tableau 1 : Evolution de la puissance installée 1980-2015 par producteur MW 1980 1990 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 SPE 1852 4567 6 762 6 736 6 752 6 844 8 439 8 446 8 506 8 845 9 351 10 131 11 258,7 SKTM - - - - - - - - - - 448 528 681,8 Kahrama - - 230 345 345 345 345 345 345 345 345 345 345 SKS - - 500 825 825 825 825 825 825 825 825 825 825 SKB - - - - 489 489 489 489 489 489 489 489 489 SKH - - - - - - 1 227 1 227 1 227 1 227 1 227 1 227 1 227 SPP1 - - - - - - - 150 150 150 150 150 150 SKT - - - - - - - - - 1 122 1 122 1 122 1 122,1 SKD - - - - - - - - - - 1 140 1 140 1 140 Total 1852 4567 7 492 7 906 8 411 8 503 11 325 11 482 11 542 13 003 15 097 15 957 17 238,6 Le parc de production national est constitué des centrales électriques de la Société Algérienne de Production de l’Électricité (SPE) et de Shariket Kahraba wa Taket Moutadjadida (SKTM), ainsi que des sociétés en partenariat, à savoir: · Kahrama Arzew mise en service en 2005 ; · Shariket Kahraba Skikda « SKS » mise en service en 2006 ; · Shariket Kahraba Berrouaghia « SKB » (Médéa) mise en service en 2007; · Shariket Kahraba Hadjret Ennouss « SKH » mise en service en 2009 ; · SPP1 mise en service en 2010 ; · Shariket Kahraba Terga « SKT » mise en service en 2012 ; · Shariket Kahraba de Koudiet Edraouch « SKD » mise en service en 2013. Ø Energie Electrique Produite Tableau 2 : Evolution de l’énergie électrique produite 1980-2015 MW Type d’équipement 1980 1990 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 Thermique vapeur 3 621 8 397 16 624 14 558 14 142 13 384 11 857 9 692 9 654 9 422 9 582 10 221 10 227 Thermique gaz 2 223 6 704 15 679 16 463 17 011 20 339 19 940 19 564 22 055 24 075 17 400 20 211 26 970 Cycle combiné - - 386 3 419 5 321 5 704 10 318 15 341 15 701 18 623 27 685 28 444 26 122 Hydraulique 251 135 555 218 226 277 342 173 378 389 98 193 145 Diesel 125 216 281 264 250 283 313 403 464 416 227 248 276 Hybride - - - - - - - 1 619 1 159 1 155 1 181 889 Eolien - - - - - - - - - - - 1 19 Photovoltaïque - - - - - - - - - - - 1 14 Total 6 220 15 452 33 525 34 922 36 950 39 987 42 770 45 174 48 871 54 084 56 147 60 500 64 662 I.2.2 Evolution de la puissance maximale appelée (PMA) Ø Le réseau interconnecté du nord « RIN » Le RIN s’étale sur le nord du pays et couvre les régions de Béchar, Hassi Messaoud, Hassi R’Mel et Ghardaïa, est alimenté par une quarantaine de centrales de production d'électricité, reliées entre elles à travers un réseau de transport en 220 kV et 400 kV, permettant le transfert d’énergie des sites de production vers les centres de consommation. Durant les dix dernières années, la puissance maximale appelée du réseau interconnecté du nord est passée de 5 921 MW en 2005 à 12 380 MW en 2015, soit une évolution moyenne annuelle de 7.2%. Tableau 3 : Evolution de l’énergie électrique produite sur le RIN 1980-2015 1980 1990 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 PMA enregistrée (MW) 1088 2742 5921 6057 6411 6 925 7280 7 718 8 606 10 363 10 464 10 927 12 380 Taux d’évolution annuel (%) - - 6.9 2.3 5.8 8.0 5.1 6.0 11.5 16.9 1 4.2 11.7 Ø Le pôle In Salah-Adrar- Timimoune « PIAT » Ce pôle est alimenté par les centrales Turbines à Gaz d’Adrar et d’In Salah, interconnectées à travers un réseau 220 kV s’étalant d’In Salah à Timimoun via Aoulef et Adrar. Tableau 4 : Evolution de l’énergie électrique produite sur le PIAT 2008-2015 PMA enregistrée (MW) 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 106 121 149 172 199 232 261 279 14 23 16 15 17 12,5 6,5 Taux d’évolution annuel (%) Ø Les Réseaux Isolés du Sud « RIS » Il s’agit de 26 sites du grand sud, alimentées par des réseaux locaux à travers des groupes diesels ou des TG compte tenu des distances mises en jeu et des niveaux de consommation relativement faibles. Tableau 4 : Evolution de l’énergie électrique produite sur le RIS 2011-2015 2011 2012 2013 2014 2015 PMA enregistrée (MW) 139.7 175,7 208.4 214 226 Taux d’évolution annuel (%) 9% 26%* 19% 2,6% 5,6% *Un pic de a été enregistré en 2012 suite aux températures caniculaires. Pour faire face à l'évolution importante de la demande électrique des localités isolées du sud, plusieurs centrales turbines à gaz et groupes diesel ont été installés entre 2012 et 2015. Ces capacités de production ont été implantées au niveau des différents sites isolés du sud et contribuent fortement à la sécurisation de l’alimentation de l’énergie électrique des régions isolées du sud, au développement local et l'amélioration des conditions de vie de ces régions désenclavées. I.3 Le Transport de l’Electricité I.3.1 Réseau Electrique National La structure du réseau électrique nationale se décompose en trois systèmes, cités plus haut dans le point 1.2.2 : · Le Réseau Interconnecté National (RIN) · Le pôle In Salah – Adrar – Timimoune (PIAT) · Les Réseaux Isolés du Sud (RIS) La longueur totale du réseau national de transport de l’électricité, tous niveaux de tensions confondus (60 à 400 kV), dont la gestion est confiée au Gestionnaire du Réseau de Transport de l’Electricité (GRTE) est de à 27 284 km à fin 2015 soit 10 506 km de réalisé en dix ans. Graphe 3 : Evolution de la longueur du réseau de transport électrique 2005-2015 km 26 496 23 779 19 594 21 616 17 443 2005 2006 2007 22 370 20 562 17 583 16 778 27 284 25 385 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 Graphe 4 : Carte du réseau national interconnecté (document PDF en annexe) I.3.2 Interconnexions Électriques Internationales Le réseau de transport électrique algérien est relié au deux réseau marocain et tunisien visa plusieurs lignes électrique, dont les plus récente sont deux lignes 400 kV. Ces nouvelles interconnexions entre les trois pays confortent les liens traditionnels déjà existants depuis de longue date en matière de coopération dans le domaine de l'énergie électrique. Elle permet également de faciliter les échanges électriques en renforçant davantage la sécurité du système électrique et en sécurisant l'approvisionnement en énergie de ces trois pays. Elles permettent en outre de gérer avec plus d'efficacité les risques liés à l'exploitation des parcs de production et des réseaux de transport de l'électricité et assurent ainsi une meilleure sécurité au réseau Maghrébin. Du point de vue technique, l’interconnexion avec les pays frontaliers se fait à travers un réseau électrique Très Haute Tension (THT- 400 kV). Liaisons électriques réalisées avec le Maroc et la Tunisie: i)- Avec la Tunisie : · El Aouinet-Tadjerouine en 90 kV (1952). · El Kala-Fernana en 90 kV (1954). · El Aouinet-Tadjerouine en 220 kV (1980). · Djebel Onk-Metlaoui en 150 kV (1984). · Cheffia-Djendouba en 400 kV (2014) ii)- Avec le Maroc : · Ghazaouet-Oujda en 220 kV (1988). · Tlemcen-Oujda en 220 kV (1992). · Hassi Ameur –Bourdim en 400 (2010). I.4 La Distribution de l’Electricité I.4.1 Infrastructures Le programme de développement en moyens de production et transport d’électricité doit s’accompagner du renforcement du réseau de distribution (lignes MT/BT et postes), pour assurer la fiabilité de l'approvisionnement et de la distribution de l'énergie électrique et garantir une meilleure qualité de service pour les citoyens. A fin 2011, la longueur totale du réseau national de distribution de moyenne et basse tension de l’électricité, a été atteint 263 585 km Graphe 4 : Evolution de la longueur du réseau de distribution électrique 2005-2015 km 290 438 232 832 237 324 228 340 2005 244 268 2006 2007 256 283 2009 2010 2011 303 463 278 862 262 587 252 242 2008 269 461 2012 2013 2014 2015 I.4.2 Nombre d’Abonnés par Wilaya Nombre de clients électricité par wilaya pour l’année 2014 Wilaya ALGER TIPAZA CHLEF Répartition de la Clientèle par niveau de tension et par Wilaya NOMBRE DE CLIENTS CONSOMMATION (GWh) HT MT BT TOTAL HT MT BT 9 4 791 891 269 896 069 385,4 2 039,9 2 663,6 2 907 121 087 121 996 96,6 206,3 291,6 2 1 177 174 337 175 516 211,5 228,3 469,4 TOTAL 5 088,9 594,5 909,2 TIARET MOSTAGANEM 4 3 685 564 142 927 143 909 143 616 144 476 18,6 89,0 148,3 133,8 355,9 338,2 522,8 561,0 AIN DEFLA 2 1 031 134 387 135 420 3,6 177,8 360,6 542,0 RELIZANE 687 128 756 129 443 102,3 317,3 419,6 TISSEMSILT ADRAR 207 820 49 443 103 132 49 650 103 952 27,5 109,5 109,6 326,9 137,1 436,4 393 246 64 614 47 869 65 009 48 115 68,9 23,2 162,6 114,4 302,3 137,6 357 543 39 205 62 791 39 562 63 334 41,3 117,2 89,9 260,6 131,2 377,8 SAIDA EL BAYADH 2 NAAMA BECHAR TINDOUF 70,8 259 11 553 11 812 37,1 49,2 86,3 ORAN TLEMCEN SIDI BEL ABBES 10 4 1 862 1 294 805 310 588 235 412 134 509 312 460 236 710 135 314 685,4 340,1 681,9 350,9 144,6 835,5 591,3 325,5 2 202,8 1 282,3 470,1 MASCARA 2 941 160 994 161 937 411,5 172,6 415,4 999,5 AIN TEMOUCHENT CONSTANTINE BATNA 3 3 1 379 1 114 1 506 91 880 212 076 227 063 92 262 213 193 228 570 400,2 178,8 96,8 62,9 305,9 308,5 209,4 566,5 679,0 672,5 1 051,2 1 084,3 4 1 735 452 850 716 125 343 82 087 119 167 146 348 126 078 82 539 120 021 147 065 105,9 264,7 123,7 71,6 144,8 142,6 321,5 217,5 314,3 370,7 445,2 289,1 565,0 778,0 902 571 909 141 602 106 172 153 029 142 510 106 743 153 949 759,5 205,6 174,6 183,0 408,7 236,6 386,8 1 311,8 411,2 1 329,3 369 83 855 84 224 95,6 190,2 285,8 78 876 312 083 79 430 313 996 184,2 130,8 548,1 210,1 921,2 340,9 1 653,5 82,0 459,4 542,5 1 083,9 OUM EL BOUAGHI KHENCHELA TEBESSA MILA ANNABA GUELMA SKIKDA 6 11 SOUK AHRAS 697,5 AL TAREF SETIF 2 554 1 911 BEJAIA 1 1 413 251 256 252 670 625 125 557 126 182 89,9 262,5 352,4 M'SILA BORDJ BOU ARRERIDJ 4 1 307 895 173 516 134 156 174 827 135 051 415,7 223,7 226,2 594,6 362,9 1 234,0 589,1 BLIDA 4 1 941 208 138 210 083 177,5 486,5 672,2 1 336,2 BOUIRA MEDEA TIZI OUZOU 2 2 3 878 701 1 106 137 438 137 318 300 427 138 318 138 021 301 536 134,9 45,5 32,0 172,2 129,5 329,4 338,5 358,3 695,7 645,6 533,3 1 057,1 966 131 539 132 505 145,4 354,7 500,1 7 2 6 1 845 1 584 768 121 111 142 214 69 088 122 963 143 800 69 862 438,0 299,8 160,4 549,3 824,4 244,4 2 595,1 1 157,9 691,9 423 39 935 40 358 60,4 134,2 194,6 1 125 753 137 695 98 828 138 820 99 581 152,2 154,9 784,6 324,6 936,8 479,5 JIJEL DJELFA OUARGLA BISKRA LAGHOUAT TAMANRASSET EL OUED GHARDAIA ILLIZI TOTAL GENERAL 102 251 12 667 12 918 45 118 7 057 246 7 102 466 1 607,8 33,7 287,1 7 816 41,9 51,3 93,2 10 879 20 205 38 900 II. Distribution Publique du Gaz Naturel II.1 Rétrospective A l’indépendance de l’Algérie en 1962, seules treize (13) localités étaient raccordées en gaz de ville. A partir de 1969, un premier plan de développement et de promotion du gaz naturel a été mis en œuvre, permettant l’alimentation de plusieurs localités. Dans les années 80, deux autres plans ont été mis en œuvre, dans le cadre de la politique nationale de la promotion du gaz naturel. Un premier plan quinquennal 1980-1984, financé intégralement par l’Etat, dont ont bénéficié 37 localités. Et un deuxième plan quinquennal 1985-1989, pour l’alimentation de 53 localités, financé par un crédit remboursable. A la fin de l’année 1990, 150 localités étaient alimentées en gaz, regroupant plus de 800 000 abonnés. Ce nombre a atteint le million, à la faveur des programmes d’extension des localités déjà alimentées et du raccordement de certaines autres agglomérations. En 1995, les pouvoirs publics, conscients de la nécessité d’accroître la pénétration du gaz, ont décidé la réalisation d’un nouveau programme quinquennal de Distribution Publique du gaz. Ce dernier visait l’alimentation de 134 nouvelles localités regroupant près de 237 600 foyers. Ce programme a connu beaucoup de contraintes lors de sa mise en œuvre, en raison du mode de financement retenu. Ce dernier qui mettait à contribution les collectivités locales et les citoyens pénalisait lourdement les localités éloignées des gazoducs. Devant cette situation, les Pouvoirs Publics ont décidé d’un nouveau mode de financement dispensant les collectivités locales de toute participation financière et allégeant grandement la contribution des citoyens. En 2002, un autre programme ambitieux est retenu lors du Conseil Interministériel 2002 (CIM 2002) avec un coût global de 35 milliards de dinars. Pour le financement, le citoyen participait pour un montant forfaitaire de 10 000 dinars/abonné. A partir de 2005, son Excellence Monsieur le Président de la République a initié un important programme pour la croissance économique. Le secteur de la Distribution du gaz a bénéficié dans ce cadre, de l’inscription d’importants programmes de développement pour raccorder plus de 1 934 000 nouveaux foyers avec une enveloppe financière de près de 415 milliards de dinars, dont 75% sont à la charge de l’Etat. Afin de donner aux espaces intérieurs du pays les mêmes chances de développement que les régions Nord dans un souci d’équilibre régional et afin d’améliorer les conditions de vie des citoyens, près de la moitié de cette enveloppe est consacrée aux programmes spéciaux de développement des régions des hauts plateaux et aux wilayate du sud. II.2 Réalisations Dès l'année 1968, la distribution publique du gaz naturel a connu une croissance rapide et soutenue par des mesures volontaristes en conformité avec les décisions nationales de développement de l'économie qui visaient l'utilisation du gaz naturel dans le secteur de l'industrie et des ménages. L'abondance de cette ressource d'une part, et la politique de promotion de cette énergie d'autre part, ont favorisé la généralisation de l'utilisation du gaz. II.2.1 Les Infrastructures Les investissements réalisés dans le domaine des infrastructures se résument comme suit : 1-Réseau de transport : A partir de l'année 1968, l'entreprise nationale Sonatrach a développé un ensemble de conduites à grandes capacités qui a permis entre autres, de concrétiser un grand programme d'alimentation du marché national en gaz. A partir de ce réseau l'entreprise Sonelgaz qui était chargée de la distribution du gaz sur le marché national, a pu développer un ensemble de canalisations de transport en haute pression pour alimenter les centrales électriques, les clients industriels haute pression et les distributions publiques en moyenne et basse pressions. Le réseau de transport Sonelgaz qui comptait 462 km en 1962, est passé à16 354 km de canalisations à fin 2014. Il est important de signaler le projet de réalisation du gazoduc Rocade Est Ouest (GREO), qui est un grand projet structurant. L’objectif de cet ouvrage est de satisfaire la demande supplémentaire en gaz naturel induite par les programmes et spécialement dans les régions des hauts plateaux, sécuriser l’alimentation en gaz par le bouclage des gazoducs et anticiper la création de nouveaux pôles industriels. Grâce à la création d’emplois générés par les nouveaux pôles industriels, la réalisation de cet important projet, va contribuer à fixer les populations dans les régions traversées par cet ouvrage. Cet ouvrage, d’une longueur de 509 km en diamètre 28", pour un coût estimé de 28 milliards de dinars, reliera les wilayas de Khenchela et Sidi Bel Abbés, le long de la rocade routière des Hauts Plateaux. Les travaux de réalisation de cet ouvrage sont en voie d’achèvement. 2- Réseau de distribution publique : De 1962 à 1968 le réseau est resté pratiquement inchangé (de 1558 km à 1566 km). A fin 2014, la longueur de ce réseau a atteint 74 712 km à la faveur des programmes de distribution publique initiés par l'Etat. II.2.2 La Clientèle A partir des années 1970, une accélération significative des raccordements en gaz a été remarquée du fait de la densification des petites et moyennes entreprises et des industries et de l'impact des programmes nationaux de distribution publique du gaz, initiés par les pouvoirs publics. Le nombre des clients, toute pression confondue, est passé de près de 705 100 en 1969 à près de 4 249 857 clients à fin 2014 (Voir Tableau n°1). >> Nombre de Clients et consommation gaz par Wilaya : à Fin 2014 Répartition de la Clientèle par niveau de pression et par Direction de Distribution NOMBRE DE CLIENTS CONSOMMATION (MTh) WILAYA HP MP BP TOTAL HP MP BP TOTAL ALGER 16 726 509 931 510 673 69.2 120,0 726.1 915.3 BOUMERDES 17 146 67 011 67 174 75.9 36.9 84.5 197.3 TIPAZA 5 61 57 332 57 398 19.2 23.4 70.6 113.2 CHLEF 9 113 66 221 66 343 218.1 6.4 85.7 310.2 TIARET 5 101 121 039 121 145 16.0 8.0 332.5 356.6 MOSTAGANEM 2 43 54 906 54 951 21.7 5.8 68.5 96.0 AIN DEFLA 6 87 59 763 59 856 21.5 4.0 101.5 127.1 RELIZANE 3 35 61 312 61 350 7.9 4.5 75.8 88.2 TISSEMSILT 1 20 28 762 28 783 3.4 1.7 72.5 77.6 ADRAR 1 4 8 316 8 321 2,7 0.1 5.6 8.4 SAIDA 4 68 47 137 47 209 86.7 5.2 103.9 195.8 EL BAYADH 12 37 854 37 866 1.9 108.1 110.0 NAAMA 15 27 135 27 150 1.2 65.6 66.8 BECHAR 2.0 17 775 17 777 0.6 16.8 17.5 TINDOUF 790 790 0.4 0.4 ORAN 3 120 202 587 202 815 89.8 76.9 236.3 403.1 TLEMCEN 9 183 138 948 139 140 56.4 27.2 219.9 303.4 SIDI BEL ABBES 3 156 84 707 84 866 8.8 9.1 144.3 162.2 MASCARA 6 145 79 464 79 615 361.1 7.8 112.8 481.8 A.TEMOUCHENT 3 36 51 262 51 301 138.1 7.5 56.8 202.4 BLIDA 7 277 135 147 135 431 125.1 58.5 186.1 369.8 BOUIRA 8 139 87 622 87 769 114.1 9.1 169.3 292.5 MEDEA 4 130 37 769 67 903 14.5 9.5 161.4 185.5 TIZI OUZOU 8 127 120 087 120 222 20.5 13.9 192.5 226.9 DJELFA 1 119 122 750 122 870 3.7 15.0 342.5 361.3 OUARGLA 5 43 66 462 66 510 52.2 3.9 65 47 BISKRA 13 59 92 247 92 319 141.1 19.3 100.1 260.4 LAGHOUAT 2 76 67 473 67 551 34.0 8.0 172.9 214.9 TAMANRASSET 1 3 145 3 146 0.1 1.7 1.8 EL OUED 2 6 26 640 26 648 13.6 0.4 23.4 37.5 GHARDAÏA 2 46 64 375 64 423 1.7 7.0 75.0 83.7 ILLIZI 1 581 1 581 0.9 0.9 CONSTANTINE 7 235 193 476 193 718 116.7 33.1 407.1 556.9 BATNA 11 262 182 351 182 624 160.9 44.0 490.4 695.3 O. EL BOUAGHI 83 101 214 101 297 6.9 260.2 267.1 KHENCHLA TEBESSA MILA ANNABA GUELMA SKIKDA SOUK AHRAS AL TAREF SETIF BEJAÏA JIJEL M'SILA B.BOUARERIDJ TOTAL GENERAL 2 6 4 3 3 3 1 2 8 11 3 7 1 222 75 88 100 133 104 58 66 11 344 170 66 162 203 5 356 62 335 62 412 98 885 98 979 91 086 91 190 109 348 109 484 69 013 69 120 67 078 67 139 57 341 57 408 24 757 24 770 226 714 227 066 95 037 95 218 62 727 62 796 108 875 109 026 116 510 116 714 4 244 279 4 242 857 18.8 74.4 18.2 162.7 22.6 100.2 6.2 6.7 142.3 205.3 8.3 336.8 5.8 3 103.0 6.5 5.2 10.8 22 10.2 3.7 9.5 1.8 143.6 40.7 6.0 20.5 106.0 963.7 150.9 176.1 220.1 299.7 213.7 242.7 131.6 316.4 105.3 138.1 87.1 191.0 129.1 144.8 36.0 44.5 642.8 928.7 114.0 360.0 82.2 96.6 240.3 597.6 344.8 456.6 7 834.8 1 1 901.6 II.2.3 Les Livraisons (consommation de la clientèle) Les ventes aux clients Haute pression étaient quasi inexistantes en 1962 (2,7 Millions m3 -Mm3). La consommation des clients moyenne et basse pressions était localisée dans treize villes seulement alimentées en gaz à cette période, soit 471,0 Mm3. En 2014, les ventes Haute pression sont passées à 3 103,0 Mm3, celles de la Moyenne Pression à 963,7 Mm3 et de la Basse pression à 7 834,8 Mm3, soit au total 11 901,6 Mm3 (Voir Tableau n°1). II.2.4 Les Villes Alimentées En 1962, les populations de 13 villes seulement bénéficiaient du gaz. En 2014, 1 557 localités sont raccordées au réseau de distribution publique du gaz, naturel ou propane situées au niveau de 1 557 communes, touchant les 48 wilayas du pays. III. Programmes Publics III.1 Programmes d’Electrification et de Distribution Publique du Gaz Vecteurs de développement socio-économique, l'électricité et le gaz n'ont pas cessé de connaitre une demande sans cesse croissante atteignant ces dernières années des taux d'évolution à deux chiffres. Des programmes ambitieux et structurés ont été adoptés par le gouvernement et mis en œuvre dès les années 70 permettant d’atteindre à fin 2015, un taux d'électrification de 99,1 % en raccordant huit millions et demi (8,5) de foyers, et un taux de pénétration de gaz naturel de 55 %, en raccordant quatre millions et demi (4,5) de foyers. Ces résultats ont été atteints à la faveur des programmes publics d’électrification et de distribution publique gaz (ER et DP Gaz) qui traduisent l’engagement des Pouvoirs Publics pour le développement durable. Programmes nationaux, régionaux ou spéciaux, ces programmes sont soutenus financièrement par l’État, à hauteur de 75% du coût global des projets et confiée aux filiales de Sonelgaz en qualité de Maître d’Œuvre et de Maître d’ouvrages. Ils sont constitués des composantes suivantes : - Programmes antérieurs à 2010 (en cours d’achèvement) pour le raccordement de près de 1 700 000 foyers en gaz et 260 000 foyers en électricité, pour un coût global de près de 400 milliards de DA, dont plus de 300 milliards de DA sont à la charge de l’Etat. - Programme quinquennal 2010-2014 (en cours de réalisation), pour le raccordement 1 000 000 foyers en gaz et 222 300 foyers pour un montant de 370 GDA dont 277,6 GDA représentant la part du soutien de l’Etat; - Programmes complémentaires et spécifiques (en cours d’engagement) pour un montant de 72,8 GDA dont 54,6 GDA représentant la part du soutien de l’Etat; - Projets structurants : réalisation de deux gazoduc Illizi-Djanet et In SalahTamanrasset, pour un coût global de 30,6 GDA dont 27,54 GDA à la charge de L’Etat. Un compte d’affectation spéciale n° 302-137 intitulé « Fonds national de soutien à l’investissement pour l’électrification et la distribution publique du gaz », a été mis en place pour la prise en charge financière des programmes d’électrification et de distribution publique de gaz. Un comité intersectoriel est chargé programmes éligibles à ce compte. de l’évaluation et du suivi des Les programmes DP gaz, tout comme les programmes ER rencontrent un énorme écho auprès des populations. Ce qui induit une très forte demande d’extension, qui est enregistrée en permanence, imposant ainsi de fréquentes modifications de la consistance de ces programmes. Les efforts de l’Etat en matière d’électrification et de distribution publiques du gaz ont permis d’augmenter le nombre d’utilisateurs des deux énergies et d’améliorer le niveau de vie des populations. Ainsi, à fin 2015 nous avons enregistré les indicateurs socio-économiques suivants : · Taux d’électrification --> â 99,1 % · Taux de pénétration du Gaz --> â 55 % D’autre part, l’ampleur de ces programmes a favorisé la création de nombreuses entreprises de réalisation et bureaux d’études privés. III.2 Soutien de l’Etat pour la Facturation de l’Electricité Dans le cadre de la politique de l’Etat pour le soutien aux populations du Sud, une réduction sur les consommations de l’énergie électrique a été adoptée, au bénéfice des clients basse et moyenne tension des (13) wilayas ci-après : i) du sud : Adrar, Laghouat, Biskra, Béchar, Tamanrasset, Ouargla, Illizi, Tindouf, El Oued et Ghardaïa, ii) des hauts plateaux : Djelfa, El Bayadh et Naama. 1- Pour les régions du Sud : Pour cette aide de l’Etat, deux niveaux de soutien ont été identifiés : · 50% de réduction pour les clients abonnés basse tension ménages et agriculteurs, dans la limite d’une consommation de 12 000 kwh/an, conformément aux dispositions de l’article 49 de la Loi n° 11-11 du 18 juillet 2011 portant loi de finances complémentaire pour 2011. · 10 % de réduction pour les clients abonnés basse et moyenne tension exerçant des activités économiques hors agriculture, dans la limite d’une consommation de 200 000 kwh/an, conformément aux dispositions de l’article 69 de la loi n°10-01 du 26 août 2010 portant loi de finances complémentaire pour 2010. 2- Pour les trois wilayate des Hauts Plateaux Djelfa, El Bayadh et Naama : 10 % de réduction pour les clients abonnés basse et moyenne tension, conformément à l’instruction interministérielle n°02 du 07 aout 2001, relative à la réduction de la facturation de l’électricité dans les wilayas du sud. IV. Perspectives de développement des électriques et gazières entre 2015-2018: infrastructures Pour l’électricité : Les variations de la consommation d’électricité sont en général analysées sous l’angle de la sécurité d’approvisionnement, il s’agit de garantir la continuité de la fourniture même lors des pics les plus élevés de consommation. Ces variations recouvrent ainsi des enjeux importants en termes de dimensionnement du réseau électrique et du parc de production d’électricité. Les consommations électriques de pointe se traduisent par des besoins importants en puissance qui nécessitent à leur tour des investissements lourds et coûteux pour le développement des infrastructures de production électrique et du réseau de transport et de distribution, qui doivent être dimensionnés de façon permanente pour supporter les besoins extrêmes. C’est dans ce cadre que Sonelgaz et ses filiales prévoit la réalisation entre 2015 et 2018: - Production : une capacité de production électrique de 14 049 MW, soit 10 325 MW en cycle combiné et 3 724 MW en turbine à gaz. Transport : 11 852 km de lignes et 301 postes Distribution : 75 744 km et 36 462 postes. Pour le gaz : Le marché d’approvisionnement national en gaz, est fondé sur une capacité de transport du gaz adaptée aux besoins des clients. L’enjeu majeur auquel doit répondre le développement du réseau est d’apporter au marché national du gaz les capacités nécessaires et suffisantes, dans les conditions économiques compatibles avec la qualité de service attendue par les utilisateurs du réseau Aussi, le développement de nouvelles capacités d’acheminement et la réhabilitation des ouvrages en exploitation sont un axe majeur de la stratégie du gestionnaire du réseau de transport du gaz, dans le cadre de ses missions de satisfaction de l’approvisionnement national en gaz. Les efforts seront maintenus également en termes de développement des infrastructures de distribution du gaz pour améliorer l’accès de la population au gaz naturel et assurer un équilibre socio-économique régional du pays. Les perspectives de développement du réseau gazier portent sur la réalisation de 757 ouvrages gaz et 682 DP gaz.