Histoire de Dinard
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Histoire de Dinard
EPISODE 2 Histoire de Dinard, suite. L’évocation du passé de l’aérodrome de Dinard par le commandant Martin m’avait incité à vouloir en savoir davantage sur cet attrait de la ville de Dinard pour les activités aériennes au point de consentir de gros efforts financiers pour une ville dont la population atteignait à peine dix milles habitants. J’entrepris donc des recherches à divers niveaux et rédigeais un premier article sur le thème de l’histoire des aérodromes de province, tant il m’apparut rapidement qu’audelà de Dinard, un patrimoine historique méritait d’être exploré. L’Histoire des aérodromes des provinces de France préfacée par Jacques Fournier, rédacteur en chef dans CONTROL N°35 au printemps 1981 s’en tint malheureusement à l’article rappelant l’épopée dinardaise et de sa vedette pleurtuisienne. Il s’avéra en effet que les contrôleurs ne prirent pas intérêt à ces « vieilles histoires », concentrés d’abord sur leurs problèmes professionnels. Donc pas de suite à cet article. Les souvenirs de Jacques Martin couvrent cependant la période dite des années folles où la gentry anglaise prenait ses quartiers d’été à Dinard et à Biarritz. Mes recherches aux archives de Rennes me permirent cependant de découvrir tout un monde où les querelles de clocher se multipliaient entre Dinard et Saint-Malo pas du tout satisfaite que le malouin Guy La Chambre ait favorisé le développement aéronautique de l’autre côté de la Rance. Il avait même été envisagé de créer une hydrobase à l’instar de Biscarosse à l’embouchure de la Rance et des initiatives telles que le rallye aérien du cidre manifestaient la volonté malouine d’exister dans les airs aussi bien que sur mer. Ces querelles étaient encore vivaces dans les années 80 au point que les dirigeants de l’aéro-club de Saint-Malo confrontés au problème de la disparition de leur aérodrome de Blanche-Roche préféraient se recentrer sur Dinan-Trélivan que se regrouper à Pleurtuit avec l’aero-club de la Rance. Au niveau des autorités municipales de Saint-Malo on notait une attitude identique allant jusqu’au refus de participer au financement de travaux sur un aérodrome pourtant géré par la C.C.I. de Saint-Malo. Au demeurant le maire de Saint-Malo, alors un socialiste, déclarait tout de go que l’aéroport de Saint-Malo c’était Rennes ! Découverte également que Dinard, à l’origine station balnéaire, avait supplanté SAINTENOGAT précédemment chef lieu de canton. Saint Enogat qui mérite la visite de son église et dont la plage se révéla propice à la détente en famille avec les petits enfants. Peut-être les auteurs de La mémoire des anciens de l’aviation civile et de la météorologie ne s’en tiendront-ils pas aux épopées de l’outre-mer et nous ferons retrouver dans un proche avenir les réalités hexagonales qui suivirent la grande guerre qui révéla des héros de l’aviation et suscita des vocations. Ainsi j’ai découvert que le colonel Benard, ex DAC-Nord, s’était perdu dans le brouillard en 1938, alors que capitaine aux commandes d’un avion amiot il venait participer au rallye aérien international de Dinard placé sous le patronage du ministre Guy la Chambre. Le directeur Benard me signala d’ailleurs lors d’une rencontre au titre du syndicat qu’il s’était crashé un jour du côté de Planguenoal . Le journal LE SALUT du 28 août 1938 en a raconté les péripéties. L’auberge de l’ANGELUS à PLEURTUIT….. pour la nostalgie . Cette auberge, pension de famille fut fréquentée dans les années cinquante par de nombreux contrôleurs affectés en renfort saisonnier pour faire face à l’important trafic de dragons rapides, hérons et dakotas qui assuraient un véritable pont aérien entre Dinard et les îles britanniques. Les pilotes, anciens de la RAF, n’hésitaient pas à rejoindre Dinard par fort brouillard, tant ils étaient familiers des environs et se repéraient en rase mottes depuis le passage de la côte, annonçant, en Français,..avec vous sur la côte et frôlant parfois la vieille tour en bois. Une autre époque ! C’est aussi l’époque où de nombreux Bretons allaient faire la récolte de tomates et pommes de terre à Jersey. Une tante de ma mère s’y était d’ailleurs établie et avait fondé une famille de jersiais dont certains ont fait fortune dans l’exploitation touristique cependant que d’autres sont restés fermiers. C’est chez l’un de ces cousins que, pendant les vacances scolaires, j’avais voulu me faire un peu d’argent de poche en cueillant les tomates. Mal m’en prit car je fus convoqué à la police du fait que je ne détenais pas un permis de travail. Ci-après, en souvenir du Colonel BENARD, Directeur DAC-NORD ,années soixante.