Avril 2013 - La Chaudronnée de l`Estrie

Transcription

Avril 2013 - La Chaudronnée de l`Estrie
Journal par et pour les personnes usagères
de la Chaudronnée de l’Estrie
Bonne lecture
Éditorial
ENFIN le printemps!!
[email protected]
(Érable??...)
Je tiens encore à souligner l’apport de mes deux comparses et fidèles collaborateur-trice : Karine Hamel et
François Lemieux, pour la correction, le remontage et la mise sur le « web » de votre « Chaudron ». Aussi,
la participation de ceux et celles qui reviennent dans nos pages et les « p’tits » nouveaux et nouvelles qui
ont répondu à l’appel…!!
Vous retrouverez dans ces pages deux témoignages-chocs. Je les en remercie, car ce n’est pas évident de
se livrer ainsi…
VRAI sentiment d’appartenance pour nos 30 ans !!
Pour souligner ses 30 ans, La Chaudronnée de l’Estrie met en vente des bouteilles d’eau pour seulement 5
$. Alors, c’est le printemps, plus de balades à pied, plus de vélos donc… on a plus soif… Je me dis « parfois
l’on dépense 5$ et il n’en reste rien… pourrait-on l’investir dans notre Chaudronnée! Ça restera au moins
comme un beau souvenir…et ce n’est pas de l’argent gaspillé! » Aussi, cela crée un VRAI sentiment
d’appartenance pour soi-même et l’organisme! Alors…, c’est un pensez-y-bien.
Nouveauté : Ouverture la fin de semaine pour La Chaudronnée.
Depuis belle lurette La Chaudronnée s’est rendu compte qu’il n’y avait pas d’endroits la fin de semaine
pour les personnes itinérantes et/où l’on offrirait de bons repas chauds à Sherbrooke. Puis La
Chaudronnée qui est membre de la Table Itinérance Sherbrooke; ont tenu plusieurs rencontres pour se
concerter sur le sujet. À l’unanimité, il fallait trouver des sous, l’endroit, etc. La Chaudronnée serait
l’endroit tout désigné. Dès avril 2013, l’on veut démarrer un service de repas à l’endroit.
Comme toujours, je vous invite à écrire, faire un dessin ou autres dans votre « Chaudron ». Vous pouvez
laisser le tout en mon non (Sylvain Janvier) à vos intervenants-es.
Prochaine parution du «Chaudron» : juin 2013. Tombée des articles : Mi-mai 2013.
N.B. Après la lecture de votre journal « Le Chaudron», pour les personnes usagères de la Chaudronnée de
l’Estrie, qui ne voudraient pas conserver ce journal, pourriez-vous laisser votre copie sur le bureau à
l’accueil. De cette façon, d’autres personnes pourraient en profiter!!
Chaudron de Gundestrup
Référence : Wikipédia : Le chaudron
de Gundestrup est un chaudron celtique
datant du Ier siècle av. J.-C. retrouvé en 1891 dans une tourbière du Jutland au Danemark. Il est constitué de
l'assemblage de 13 plaques d'argent (12 richement décorées par martelage et une circulaire constituant le socle et le
fond), et mesure 42 cm. de haut pour un diamètre de 69 cm. Il est conservé au Musée national du Danemark de
Copenhague dont il est une des pièces les plus célèbres. On peut voir une reproduction du chaudron au Musée galloromain de Fourvière à Lyon (Lugdunum), une autre est conservée dans les réserves du musée de la civilisation celtique
de Bibracte (Saône-et-Loire) et a été exposée au Musée Archéologique de Dijon (Côte d'Or) en 2010 lors d'une
exposition sur les monnaies, une galvanoplastie est visible au Musée d'archéologie nationale à Saint-Germain-en-Laye.
1
Nourrir son monde…
Résumé : Sylvain Janvier. (Reportage « Nourrir son monde». Artisan du changement,
2012. Réseau de l’Information – R.D.I.)
« Chaque année à l’échelle planétaire plus d’un milliard de tonnes de nourritures
est jeté, plutôt que manger. Le 1/3 des aliments produits par l’humain ne nourrit
personne…».
Nous sommes dans le quartier « Downtown Eastside » de Vancouver. 18.000
personnes y résident dont 12.000 ne mangent pas convenablement à leur faim.
Mme Joyce Rock, Cofondatrice et Directrice générale de l’organisme DTES « Downtown Eastside Neighbourhood House » une soupe populaire du 501, East
Hastings St. (www.dteshouse.ca) parlant le français. Elle cite que « 5000 personnes
sont mal logées dans le quartier et même ces personnes vivent dans des chambreshôtels. L’organisme parcourt 6 à 7 endroits pour rejoindre les gens tiennent des
kiosques alimentaires, d’informations, de sensibilisation et des jeux de stimulation
tels le « Food street year » pour mieux se nourrir. Joyce appelle affectueusement les
gens « ses voisins». Valerie Nicholson était une femme au foyer en banlieue de
Vancouver, jusqu’au jour où sa vie a basculé vers l’itinérance. Mais elle s’en est
sortie notamment comme employé et bénévole de l’organisme « Downtown
Eastside…». Dans la section « kitchen tables » son personnage « BERTBROCOLIE »
(costume vert) sensibilise les « voisins» sur la rue. Valerie Nicholson : « Ceci a
changé ma façon d’agir avec les gens, j’adore le travail de bénévole»
Au début de chaque mois « Welfare
Wednesday » c’est le « Bananas
beat ». On se déplace en panier
d’épicerie sur les trottoirs en
donnant des bananes aux « voisins»
avec un message de changer ses
habitudes et de bien s’alimenter!
Mme Joyce Rock suggère «plutôt
qu’ils soient toujours en bas de la
liste des priorités, on mettrait leurs
besoins en priorité, ça changerait tout le quartier pour tout le monde! Plus de
santé émotive, spirituelle, psychologique et physique».
2
Un jardin stationné…
Vu le travail considérable du « Downtown Eastside… », depuis 2009 une ferme
urbaine est venue leur prêter main-forte. Sean Dory, Directeur du « SOLE
Food Farm» (http//solefoodfarms.com) développe un jardin biologique de culture
de légumes sur un terrain de stationnement désaffecté. Voulant faire du
développement durable, une douzaine de « voisins» participent au projet. Ken
Vallée : « Nous donnons l’occasion aux gens de s’aider eux-mêmes. Ce projet est le
meilleur que j’ai vu dans ce quartier, depuis que j’y suis». Dès leur première saison,
ils ont cueilli près de 20.000 kilos en légumes. Fort de ce succès, il approvisionne
en légumes le « Potlock Cafe», un précieux partenaire dans l’entreprise
d’assainissement alimentaire du quartier. Heather O’Hara, Directrice générale du
« Potluck Cafe» (www.potluckcatering.com) (Photo à droite : Michael Levenston)
« au café, l’on embauche des gens qui veulent quitter la précarité. C’est une
manière de faire, pour que les gens se prennent
en main. Avec les profits générés par les services
des traiteurs, on finance une cuisine
communautaire
qui
nourrit
les
gens
gratuitement. 30.000 repas pour les gens de la
communauté sont servis par année ». Revenons
avec Joyce Rock… « Cela me plaît beaucoup que
l’on puisse introduire quelque chose en geste,
dans cette réalité et je crois que l’on voit l’impact
sur les gens».
Voici en terminant la « Coop sur Généreux ». Issue de la philosophie de
l’organisation « Food Not Bombs » fondée dans les années 80’. Ce groupe de jeunes
fouille dans les poubelles pour ramasser ce qu’il y a de bon pour cuisiner des plats
végétariens, tout comme les « Freegan» aux États-Unis (« Le Chaudron » d’avril
2012). Au Canada on jette 40 % des aliments que l’on produit. La « Coop
Généreux » ne fait pas que se nourrir, elle milite contre le gaspillage alimentaire.
Ils et elles posent des gestes comme la préparation d’un repas pour les étudiants-es
en grève de l’U.Q.A.M. – Université du Québec a Montréal. Une participante : « Il
ne faut pas seulement se dire que l’on est « écolo» ou préoccupé, mais il faut passer
à l’action!
3
Plan d’action en santé mentale...
Article du journal « Le Devoir », journaliste : Caroline Montpetit. 06-02-2013. (www.ledevoir.com)
Résumé : Sylvain Janvier.
Référence : Marie-Claude Vésina, coordonnatrice, La Chaudronnée de l’Estrie.
« Les services résidentiels sont insuffisants pour les personnes atteintes de graves problèmes de santé
mentale, dans toutes les régions du Québec. Les besoins sont criants pour les personnes âgées, les
jeunes face à la dépendance. C’est l’un des constats du Ministère de la Santé et des Services sociaux,
dans son bilan du Plan d’action en santé mentale (2005-2010) rendu public. Il y a loin de la coupe aux
lèvres (atteindre un but) quant à l’implication de l’ensemble des services prévus, même si l’on relève
des améliorations notables des services sur le terrain.
Dans certaines régions, il n’y a que la réponse téléphonique et l’urgence hospitalière, alors que la
gamme de services se retrouve au complet dans d’autres régions, lit-on dans le rapport. En matière
d’évaluation et de traitement des troubles mentaux, on relève la pénurie de médecins dans les équipes
affectées. Sans parler des psychiatres, dont la présence est très peu répandue lors de la consultation.
En général, on salue la mise en place de guichet d’accès aux services à travers le Québec, même si
incomplète par endroits, le manque de personnel rend difficile la dispensation de services. La réponse
à l’intérieur du délai de sept jours se fait dans les temps requis. Au 30 jours, cela demeure difficile en
plusieurs endroits.
Pour les jeunes ayant un problème en santé mentale, où les pédopsychiatres font également défaut. Il
y a un délai d’attente dans les évaluations, même ordonnées par un juge. Aussi l’interruption de
services pour un jeune ayant atteint la majorité. Pour l’intégration au travail il y a peu d’avancées. On
souligne qu’il faudrait parler d’insertion socioprofessionnelle que d’intégration au travail. Ce qui aurait
pour conséquence de rendre plus visible, la nécessité d’un accompagnement et d’une aide
psychologique. La Fédération des familles et amis de la personne atteinte de maladie mentale réclame
plus particulièrement que les familles soient considérées comme clients, accompagnateurs et
partenaires dans le processus des traitements. La ministre n’a pas répondu à nos demandes
d’entrevues concernant le bilan.
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Du poisson pour Moisson-Mauricie.
Résumé : Sylvain Janvier. Émission « L’Épicerie », Radio-Canada, mercredi
(Comme certaines personnes le savent, je suis originaire de Trois-Rivières. Voilà pourquoi, je
suis de près l’actualité de cette région).
Dès la mi-décembre jusqu’à la mi-février à Ste-Anne-de-La-Pérade, situé entre Trois-Rivières et
Québec, c’est la pêche aux poulamons, communément appelés « Petits poissons des chenaux».
Selon Steve Massicotte, Président de l’Association des Pourvoyeurs des petits poissons des
chenaux; entre 500 et 800 millions de ces petits poissons passent sous la glace chaque saison. 2
millions seront pêchés cette année. Pour la saison de 2012- 2013, leur association a décidé de
donner 1700 kilos de ces petits poulamons à Moisson-Mauricie – Centre du Québec. Geneviève
Marchand de Moisson-Mauricie «C’est vraiment un don très très important que l’on va
redistribuer à nos 76 points de service en région. »
Geneviève Marchand et le bénévole Brian Morin ont classé hier les caisses de denrées
données lors de la Grande collecte des Fêtes. Photo : Émilie O'Connor, « Le Nouvelliste»
de Trois-Rivières, 26-11-2012.
4
Une bonne action de « Marie au Carré» !
Par : Sylvain Janvier.
Dans « La Tribune » de mars 2007, on citait le salon de coiffure « Marie au carré » (À
l’époque, rue De Montréal) en collaboration avec la Coalition du travail rue, qui offrait
gratuitement une coupe de cheveux à 18 femmes de la rue. Aussi des gâteries de la
chocolaterie, rue Dufferin. On aperçoit ici Marie-Pierre Alain et Nancy Phaneuf qui
recevait son cadeau d’anniversaire! Réaction de Nancy : « Ayoye je ne me reconnais pas ! Ça, c’est le plus
beau cadeau d’anniversaire que je n’ai jamais eu ». (N. Phaneuf décédée 19-05-2009).
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« Marie au carré» récidive…
Le mercredi 27 février dernier, « Marie au carré» récidivait avec 8 jeunes du Carrefour jeunesse-emploi –
CJE dans le cadre du projet « Adelante». Ces jeunes partiront pour le Costa Rica de 3 à 5 semaines, faire
de la coopération internationale. À leur retour, ils et elles se feront coiffer de nouveau pour de la
recherche d’emploi futur. « Marie au carré» offrait aussi des échantillons de shampoing et la boulangerie
« La mie de la couronne» offrait gratuitement des gâteries.
I
n
5
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Pour diffusion immédiate
Sherbrooke, le 20 février 2013 – Le Carrefour jeunesse-emploi de Sherbrooke est fier de nous raconter le périple de la troisième
édition de son projet intitulé Adelante. Nous en sommes maintenant qu’à quelques jours de la finalité de ce périple captivant qui a
permis à 8 participants âgés de 18 à 35 ans de s’envoler vers une nouvelle destination, soit le Costa Rica.
Signifiant aller de l’avant en espagnol, Adelante a été un moment unique dans la vie des participants pour leur permettre d’être
en immersion complète dans des familles costaricaines, de vivre en communauté, d’en apprendre sur soi, sur ses forces et ses
faiblesses et, avant tout, de se remettre en action. « Je crois que mon plus beau souvenir a été le séjour à la plage. Voir l’océan
Pacifique qui s’étendait à perte de vue a été pour moi une sorte de libération. L’infini était là, devant moi et mon objectif se
rapprochait avec chaque vague qui se brisait sur l’eau » nous a nommé Christian Rozon, participant au projet. C’est pendant 14
semaines que les jeunes ont eu à développer des compétences et des attitudes nécessaires pour un retour aux études ou sur le
marché du travail. De plus, leur périple de trois semaines dans la communauté de Santa Elena au Costa Rica fut l’incroyable pas
pour les faire avancer dans la vie et croire en eux.
Tel que mentionné par la coordonnatrice du projet Adelante, Émilie Handfield Dutremble, aussi conseillère en emploi au CJE de
Sherbrooke : « Le séjour à l’international est, pour le Carrefour jeunesse-emploi de Sherbrooke, une occasion unique de permettre
aux jeunes de favoriser leur développement personnel et professionnel. C’est pendant les trois semaines à l’étranger que ceux-ci
prennent entièrement conscience de leur pouvoir d’action dans leur vie, qu’ils reconnaissent leurs forces et leurs limites et qu’ils
peuvent ainsi choisir de quelle façon se dessinera leurs avenirs.»
C’est en partenariat avec l’organisme Aro CoopérAction InterNational et l’Office Québec-Amériques pour la jeunesse que le
Carrefour jeunesse-emploi de Sherbrooke avait décidé, en 2010, de mettre sur pied un projet de réinsertion socioprofessionnelle
jumelé à un séjour de coopération internationale. Depuis ce temps, nous n’avions que de bonnes raisons de poursuivre ce projet...
Lors des deux premières éditions, ce sont 80 % des participants qui sont retournés sur le marché de l’emploi ou des études et les
deux intervenantes du projet, Émilie Handfield Dutremble et Esperanza Rodriguez sont convaincus que nous aurons d’aussi bons
résultats cette année.
Depuis le mois de novembre, le groupe d’Adelante 2012 s’est préparé de façon incroyable à effectuer le voyage. Le groupe a eu
des ateliers de connaissance de soi, d’employabilité et d’orientation, en plus d’avoir des cours d’espagnol chaque semaine. Lors du
séjour au Costa Rica, nous avons travaillé dans diverses coopératives agricoles où les participants ont eu à récolter les grains de
café, nettoyer des champs de canne à sucre, préparer le terrain ou des sacs de terre en prévision d’une nouvelle plantation
d’arbres et travailler avec de l’engrais biologique. Ils ont aussi eu la chance d’effectuer diverses visites touristiques afin d’en
apprendre toujours plus sur cette magnifique culture, de vivre un atelier d’artisanat avec des femmes, de partager une journée à
l’école avec les étudiants du primaire et d’effectuer des activités de groupe avec les enfants du village.
Les participants du projet sont ; Meagan Charbonneau-Lepage, Laura Gonzalez, Krystina Boulet-Ducharme, Catherine Thibault,
Carol-Ann King, Noémye Parent, Christian Rozon et Renaud Bernier. Les deux intervenantes du projet souhaitent, avec beaucoup
d’émotions, à leurs huit participants de continuer sur la bonne voie, de poursuivre l’atteinte de leurs rêves, de toujours avoir
confiance en leur projet, en leur capacité et de ne jamais se décourager face aux obstacles. Celles-ci doivent mettre fin au projet
et laisser leurs jeunes partir, voler de leurs propres ailes, pour ainsi aller se forger un avenir dans une meilleure vie
professionnelle, personnelle et scolaire.
Renseignements :
Émilie Handfield Dutremble, coordonnatrice du projet Adelante
Carrefour jeunesse-emploi de Sherbrooke
819 565-2722, poste 107 / [email protected]
6
La démission de la raison a sa finalité fertile
Reprise de son texte paru dans le journal de « La Cordée»
Par : Claude Robillard, usager de la Chaudronnée de l’Estrie.
Je compare la raison intellectuelle à un germe de blé, provenant d’un grain que l’on met en
terre sous l’effet de l’humidité et de la chaleur ambiante. Le grain de blé y mourra et va
féconder un germe de blé en une jeune pousse sortant de terre et grandir jusqu'à devenir un
cep plein de grains merveilleux à être cueillis.
L’image de cette mort du grain de blé se
veut une parabole qui parle de s’émanciper
en aidant l’autre, notre prochain avec
douceur et lenteur, tout en cherchant son
intérêt chez lui, chez sa jeunesse comme
une jeune pousse et lui faire connaître son
savoir en lui, et son cœur, trésor de
richesses qui montrera le tien, ton savoir
grand et ton amour d’aider. Si tu prends
celui de la raison morte pour y laisser à
l’autre, y découvrir comme chez toi une
finalité fertile, voir une relation bonne, saine et agréable vue ensemble. J’entends par
finalité fertile, un dénouement rempli de sagesse et d’amour.
Et ce que tu as découvert, c’est ta fleur (trésor en ton cœur), une amitié qui grandira comme
un arc-en-ciel brillant de toi et de l’autre, tout autour de ton jardin, « La Cordée» cette
maison à cœur ouvert. Tout en t’y accueillant avec soin et tendresse, l’amour qui en émane
des tes nouveaux amis sous le ciel d’un olivier verdoyant irradié.
Et désormais, tu es venu te poser sur une branche de cet olivier verdoyant auquel tu as pris
part et que tu as à cœur, avec tendresse et amitié de cœur. Et toi, après lecture, vois-tu ce
que « La Cordée » t’a donné en ta vie et fais-nous connaître et découvrir. Ce trésor de
richesses en chacun d’entre nous. Nous aimons ensemble. Merci à toi sœurs et frères
verdoyants.
ERRATUM.
Dans « Le Chaudron» de février 2013; plusieurs erreurs et oublis dans l’article « De bonnes actions» concernant
Richard Bluteau. Il faut rajouter que l’église « Axe 21 » avec R. Bluteau avait distribué 1000 invitations. 450 repas de
poulets St-Hubert ont été offerts et non 400. D’autres organismes étaient présents à la soirée du 25 décembre 2012 au
Granada : Le Bon Samaritain, Coalition du travail de rue, L’Armée du Salut, Tremplin 16-30 et le C.L.S.C. ont référé des
gens pour cette soirée. R. Bluteau n’était pas présent à la soirée du 25 décembre 2012 à Ste Jeanne d’Arc. Plutôt, il
avait entendu entre les branches que 125 personnes y avaient assisté. Le 25 décembre il était au Tremplin 16-30.
Brigitte Côté, était Intervenante à La Chaudronnée dès le 10-10-2002 jusqu’en 2003 et non entre 2001 et 2002. Merci
pour la vigilance de Marie-Claude Vézina, coordonnatrice, La Chaudronnée de l’Estrie.
7
Mérite et reconnaissance!!
Par : Sylvain Janvier.
Comme on le sait notre chef cuisinière Lise Leblanc, avait passé
dans « La Tribune» du lundi 24 décembre 2012 pour un
« Mérite estrien». Cette fois-ci, elle était l’invitée parmi plus
d’une cinquantaine de personnes; lors de la soirée « Mérite
estrien 2012», ce jeudi 7 février 2013. Soirée qui se tenait au
foyer du balcon Orford, du Centre Culturel de l’Université de
Sherbrooke. Un coquetel dînatoire était servi avec présentation
des lauréats. Bouchés et vin. Le lendemain Lise apparaissait en
photo avec sa fille, dans « La Tribune».
Quelques propos de Lise : « Au début, la première à monter
sur scène était Stéphanie Grenier, du projet « Travail d’un
jour» (On peut la rencontrer de tant à autre à La
Chaudronnée). Il y a eu plusieurs services de petites
bouchés. Plus tard, ça été mon tour de monter sur scène, il
faut dire que c’est gênant. Puis j’ai été saluée par Alain Robert (ancien intervenant à La
Chaudronnée pour « Tout compte fait») et le Maire Bernard Sévigny. J’ai été bien contente de
cette soirée!»
La sculpture a été conçue par Clôde Beaupré. Produite dans un atelier de l’école Du Phare, par
des jeunes de classes (d’ISPJ) – insertion sociale et professionnelle des jeunes. Supervisée par
les enseignants-es : Michèle Corriveau, Pierre Girard. Profits amassés permettant aux jeunes de
faire un stage de fin d’année et de financer le développement du parc-école. Pour une
expérience significative et enrichissante aux jeunes afin de contrer le décrochage scolaire.
« Fidèle et dévouée pour ta communauté. Cela te donne des ailes pour en être enjouée. Ton
caractère s’affirme pour te faire entendre et respecter! Par le passé, j’ai beaucoup appris... Encore
aujourd’hui, tes leçons me font cheminer. MERCI Mademoiselle LISE ! » S.J.
Fête PBMPS2013
Le 24 avril 2013
17 h
8
Poésies…
Par : David Lacharité, Intervenant a La Chaudronnée de l’Estrie.
Réconciliation
Sans titre
armes à la forge
détresse humaine tamisée
écoute la plainte de l’enfant
comme si tu revenais au monde
par le creuset de l’amour universel
les bras drapés de limon
le cœur asséché par le recommencement
temps d’arrêt
vision du moine
mandala cosmique
l’univers se détache
douce errance
dans la gorge de l’homme en prière
René Turcotte, artiste peintre et usager de La Chaudronnée…expose quelques toiles au
centre-ville de Sherbrooke. On peut en retrouver a la boutique rock (King E./Well. Sud)
et à la boutique de friperie et autres… de La Cordée de la Wellington Sud. Un article lui
avait été consacré dans votre « Chaudron» d’avril 2012.
Voyez le clip de la Chaudronnée de l’Estrie
sur Youtube :
http://www.youtube.com/watch?v=iDPWhw7dKSY
9
Nulle part où aller
Par : Morie Viort. Personne usagère de La Chaudronnée de l’Estrie
Lumière de la ville
Éclairant mon corps inerte
Dans des nuits obscures
Nulle part où aller
Nulle part où dormir
Combien d’amis disparurent
Mort sur le chemin de l’Itinérance
Une aiguille dans l’bras
Mort au fond d’une bouteille
Ou les vers se tortillent dans son coma
Des familles disparurent
Des enfants, des femmes
Délaissés, abandonnés.
Mur de prières
Mur d’agonie
Mur à mur
Le sang écarlate pisse
Enfin un peu de couleur
Dans le noir de ma vie
Mûre pour mourir…
Mon linge est sale
Sale comme une âme
Guenilleux parmi les beaux habits
Donnez-moi une cravate
Que j’m’accroche.
Je suis le funambule
Qui marche sur une corde raide
En attendant mon corbillard
Dernier repos
Enterré vivant
A la soupe populaire
Psychotiques, schizophrènes
Alcooliques, toxicomanes…
Assis dans un coin
Je ne reconnais plus personne
Des visages éteints
Par la douleur
Par le désespoir
Ou le rêve est disparu en pleur.
Larmes, larme, l’arme
Une balle dans tête
Cerveau éclaté
Sur un mur.
10
Témoignage d’une personne « anonyme» et usagère de La
Chaudronnée de l’Estrie.
Vendredi matin le 8 février dernier à la Salle Luc Péladeau (salle à dîner)
François Lemieux, adjoint a la coordination de l’organisme nous avait présenté
le documentaire « Pas de piquerie dans ma cour», réalisé par Télé-Québec en
2012. (Pour voir ou revoir ce documentaire : http//video.telequebec.tv)
(www.Google.com : Pas de piquerie dans mon quartier) Près d’une quarantaine
de personnes usagères étaient intensément rivées à l’écran… Il n’y aura aucun
résumé cette fois-ci. « Le Chaudron» a obtenu un témoignage d’une personne
« anonyme» d’un cas vécu par le passé :
La consommation
« Très simple au début, curiosité inconnue, se faire accepter dans un groupe, se sentir reconnu.
Au fil du temps je me suis perdu renfermer sur moi-même et s’en est devenu mon meilleur ami.
Toujours là quand j’en avais besoin pour apaiser mes souffrances, me faire rire ou rêver a un
monde meilleur. L’hypocrite, je ne l’ai pas vu venir il m’a volé de petites choses, sans trop de
réparations avec de petites sentences et en plus je pouvais même les consommer entre les
barreaux, le mariage parfait.
Un jour j’ai craqué, dans tous les sens avec ma pipe dans une main et mes deux enfants dans
l’autre. Et oui, ce que j’ai échappé ce n’est pas ma pipe, mais les enfants sans père pendant
quelques années. Les mots me manquent pour vous expliquer comment la souffrance et la
culpabilité peuvent vous ronger de l’intérieur.
Un jour, une arme à la main et recherchée dans tout le pays pour des vols qualifiés. Une idée
m’a piqué l’esprit, j’adore les tatouages, alors une petite seringue me fera le plus grand bien,
Wow l’extase ! Mon amour du début est de retour et plus rien ne peut m’arrêter. Erreur, le
coup et le risque sont multipliés. Folie… un jour en psychiatrie et l’autre dans diverses
thérapies pour déjouer la justice, mais en sachant très bien que ma date butoir s’en vient.
Exténué de me sauver de moi-même toutes ses années, une bonne journée je croise une amie
en thérapie de longue date et les pharmacies sont fermées. Avec son grand cœur, elle me passe
sa seringue et toute bascule, même si elle m’avait averti de sa maladie, je lui dis tout
simplement que je la méritais et que j’irai me faire guérir un jour, pauvre fou.
Ce qui a mis fin à ma consommation ce n’est pas moi et mon bon vouloir, mes milles promesses
chaque matin, mais les policiers qui m’ont enfermé quelques années, ce qui m’a donné le temps
de vivre avec le vrai. « Le moi» qui se demande encore comment il va faire pour vivre encore si
longtemps, avec ses brûlures intérieures du passé. Mon meilleur outil aujourd’hui : mes enfants
heureux en ma compagnie et mon lâcher-prise vis-à-vis chaque impuissance de la vie. Merci!
11
Par : Sylvain Janvier.
Février 2013, une cinquantaine de personnes de La Chaudronnée
ont signé une carte pétition!
Le Mardi 12 février dernier, c’était la journée d’action et d’information sur les conséquences de la
réforme c-38; aux différents Centres de Service Canada du Québec, organisé par le M.A.S.S.E. –
Mouvement Autonome et Solidaire des Sans-emploi. À Sherbrooke, Denis Poudrier, coordonnateur du
Mouvement des Chômeurs-euses de l’Estrie - MCCE (www.lemcce.org) est entré à l’intérieur pour
négocier un kiosque d’information et faire signer des cartes pétition. Il en est ressorti révolté…Le
MCCE n’a pu entrer à l’intérieur du Centre rue Wellington Nord. Quelques gardiens-nes de sécurité à
l’intérieur et policiers-ères étaient tous prêts et prêtes. Denis Poudrier : « Depuis des années nous
n’avons jamais eu de problèmes à informer ou faire signer des cartes pétitions a l’intérieur. Le M.C.C.E.
à de bons rapports avec les fonctionnaires. La décision de nous sortir vient d’en haut…» Quant à la
réforme C-38 : « le gouvernement conservateur a mis en place cette réforme pour des raisons
purement idéologiques et dans le but de fournir aux entreprises une main-d’œuvre docile et à bon
marché ». En effet, en obligeant les chômeurs-euses à accepter n’importe quel emploi allant jusqu'à
70% de leur salaire, on vient carrément miner le pouvoir de négociation de ces derniers, en plus de
créer une pression à la baisse sur les salaires et conditions de travail de l’ensemble des travailleurseuses canadiens.
À l’extérieur et cela pendant plus de 3 heures on retrouvait : Plusieurs membres du MCCE, Suzanne
Thériault de Solidarité Populaire Estrie, Normand Couture, de l’Association des Locataires discutant
avec Jean Arel de CKSH-TV , (Pour La
Chaudronnée, Maître de cérémonie, Soirée des
bénévoles,
militants-es)
aussi
d’autres
organismes, Alain Robert (ancien intervenant de
« Tout compte fait» de La Chaudronnée) devenu
adjoint du député NPD, Jean Rousseau de
Compton-Stanstead, des gens de la rue, beaucoup
de journalistes.
12
Carte pétition 2012
2
Dans « La Tribune » du 22 décembre 1992…
13
Puis une manifestation le samedi 23 février, par la
Coalition Estrienne contre le saccage de
l’assurance-chômage. 600 personnes selon RadioCanada. Plus de 1000, selon La Tribune. FTQ : Au
Québec 20.000 personnes. Qu’importe les chiffres,
le sentiment de l’ensemble des chômeurs-euses et
les autres appauvris…se font sentir tous les jours…
Il est à souligner que j’ai discuté avec des
employeurs en colère contre cette réforme, lors
de cette marche de solidarité.
Le Mouvement des Chômeurs-euses de l’Estrie – MCCE est au départ sur la rue Rand. Puis on marche sur
la rue King Ouest,
jusqu'à la
télévision de Radio-Canada. (Société
d’État du gouvernement fédéral).
Suzanne Thériault, de Solidarité Populaire
Estrie, lisant un texte envoyé par Serge
Cardin, Député de Sherbrooke. (Ne pouvant
être présent)
À droite de la photo : Denis Poudrier,
MCCE. Des représentants syndical, politique
et communautaire.
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Mettre de la couleur et sauver sa peau…!
Entretien avec Jimmy Richard, usager de La Chaudronnée de l'Estrie.
Par: Sylvain Janvier.
N.B. Les questions ont été enlevées pour alléger le texte.
« Je m'appelle Jimmy Richard né dans un petit patelin du
Connecticut aux États-Unis, dont je ne me souviens plus du nom
étant trop jeune. Puis j'ai grandi à Lac-Mégantic et étudié à la
polyvalente de l'endroit. Je n'étais pas vraiment intéressé à l'école.
Par contre, ma réelle passion était la musique, je voulais étudier làdedans pour devenir joueur guitariste de session, de studio. Je
voulais lire la musique, mais il m’est arrivé des ‘’enfargements’’ dans ma vie, qui a pris
d'autres directions...J'ai perdu l'objectif presque de vue, par contre, je joue de la guitare
pour moi-même, étant amateur de jazz et jazz progressif, des années 60' 70'. Étant à
Lac-Mégantic j'ai eu divers emplois dans des ''shops'' (usines) à l'autre... mais cela
m'intéressait plus ou moins, parce que je n'étais pas heureux par le travail de
robotisation, d’industrialisation. J'aimais avoir plus de liberté d'expression étant artiste
quelque part, j'avais envie de m'exprimer, me dépasser, ne pas être une machine de
productions, ayant eu de la misère avec cela.
À Lac-Mégantic, j'ai rencontré ma première femme qui est extraordinaire! Elle m'a donné
6 enfants. On est plus ensemble, mais encore en très bon terme. Pour les enfants, c'est
un peu plus difficile, car ils n'ont pas toujours vu leur père de façon convenable. Je
l'avoue. Il faut vieillir et avoir de la maturité pour comprendre... qui viendra avec
l'expérience qui ne peut s'acheter. Puis quelques femmes sont venues dans ma vie...
Je suis arrivé par obligation à Sherbrooke dans les années 80 '. J'ai rencontré Stéphanie
Paquette une femme extraordinaire avec qui je vis depuis 10 ans. Nous n’avons pas
d’enfant. Avec les années et probablement parce que nous n'en voulions pas. Stéphanie
est mon inspiration, elle a une maîtrise en philosophie a l'Université, avec une grande
intelligence et éloquence que je respecte beaucoup, elle m'a compris, m'a amené a me
dépasser, a reconnaître l'artiste en moi et de le pousser, mais pas plus loin. J'y dois un
grand respect, puis elle m'a surpassé. ''L'évolution d'une personne, d'être meilleur, si
t’es un artiste: sois-le! '' Si tu es intelligent : soit-le! ''. C'est de même qu'elle me l'a
appris. Parfois j'ai des ''hop and down'' comme tout le monde, donc je ne suis pas facile
a vivre, je suis un artiste. Dans ma vision : parfois dans la beauté et le moins beau l'on
se voit à travers l'artiste. Cela va dans les deux côtés (sens). Un artiste c'est un artiste,
l'on ne peut pas se battre avec cela. Je suis né sous le signe de la balance (astrologie).
Il y a toujours un duel avec moi-même, c'est un débat.
Sa passion: Le tatouage.
Je ne sais pas d'où me vient la passion pour le tatouage. L'intelligence et
mon côté artistique se reflète là-dedans, parce que je ne travaille pas à
l'heure. Dans le Connecticut aux États-Unis, dans tous les quartiers où je
vivais il y avait des '' gangs de bicycle''. (Ce n'était pas comme aujourd'hui
avec les Hell's Angels). À l'époque, j'avais une sorte d'attirance pour eux,
parce qu’ils avaient l'air marginaux. Étant curieux ''comme le bloc'' et de
nature épicurienne et voyant toutes sortes de tatouages, j'ai voulu en
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savoir plus là-dessus. Les tatoueurs ne montrent pas leurs secrets et leurs façons de
faire. Aujourd'hui, certains de mes clients ne savent pas comment je fais.
Ma mère Arline Terrien est une femme extraordinaire! Elle m'a enduré parce que je
''tripais'' sur les ''motards'', les tatouages, les gars avaient l'air marginaux et ''tough''...
mais je ne voulais pas devenir un ‘‘motard’’, parce que je me sentais trop faible. J'aimais
mieux faire des tatouages, comme cela j'étais respecté par eux, sans embarquer dans la
gang, j'étais ''chum'' avec eux. C'était à l'époque des ''Mercenaires'' de Lac Mégantic.
Voyant toute ma machinerie pour tatouer, il y a pas longtemps, ma mère me rappeler le
premier tatou que j'ai fais à la main sur le bras droit de mon cousin Marc Bergeron en
1977, c'était un goéland, nous étions à Audet au Lac Mégantic (déménagement en
1976) dans la cave chez nous. Marc Bergeron aujourd'hui décédé. Je ne me souvenais
pas de mon premier tatouage.
Puis les débuts, avec deux aiguilles sur le bout d'un crayon. L'on travaillait aussi de la
machinerie rudimentaire avec des cordes de guitares, des moteurs d'enregistreuses et
des affaires qui n'avait pas de sens. Aujourd'hui c'est plus pareil, j'ai payé le prix et c'est
professionnel! Tu peux avoir toutes les couleurs et grandeurs pour le tatouage.
''En 'dans'' : l'artiste sauve sa peau...
Pendant quelques années au pénitencier Archambault de Montréal, et ailleurs… dont je
ne peux parler des circonstances, quant j'ai été ''en dans'', mais bien de la vie dure que
j'y ai vécu. La seule chose que je sais faire au monde c’est le tatouage, c'est cela qui
m'a sauvé la vie ''en’ dans''. J'arrive la comme un ''ti-cul'' pas une cenne pour m'acheter
un ''butch'' de cigarette. Dans ce monde d'hommes je me pensais comme ''Hulk''
(émission T.V.). Puis j'ai tombé... j’étais comme un pois vert à côté d'eux. J'aurai pu me
faire casser en deux à tout instant.
Au bout d'une semaine, j'ai réussi à me
''patenter'' une machine à tatouer, avec
des ''flattes'' (bandes fermoir) des sacs de
biscuits aux chocolats. Avec ses ''flattes'',
c'était quatre aiguilles à tatouer. Puis,
avec un moteur de ''walkman'' et des
batteries pour activer la machine. Du
beurre brûlé, mélangé dans une ''cane'' a
''Pepsi, de la suie que tu mélanges avec
du savon, de l'alcool et des tampons pour
faire et nettoyer les tatous. Puis quant
les''screws''
(gardiens)
débarque...
(Inspection) tu vas cacher la machine vite en ça... car c'est complètement illégal. Quand
les gars avaient vu que j'avais fait un tatou, c'est là que j'ai réussi à fumer la cigarette,
car j'étais un gros fumeur. Un tatou : 15 $ ou un paquet de tabac. C'était ma façon de
survivre et de fumer. À l'époque de la prison, je tatouais avec une aiguille. J'ai fait mes
meilleurs avec une aiguille, ce que d'autres tatoueurs professionnels sur les rues de
Montréal, Québec, Sherbrooke, Trois-Rivières, ne sont pas capables de faire. Parce
qu'avec une aiguille, si tu manques ton coup il n'y a pas de marge d'erreur. Tu peux
avoir une machine de 2 à 15 aiguilles. Pour moi, 3 aiguilles avec des machines
professionnelles c'est un charme, je suis au paradis! Aujourd'hui, il a des tatoueurs qui
n'ont pas connu la ''petite école'', la base. À l'époque ''en ‘dans '' j'avais une ''tête de
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cochons'', je ne voulais comprendre… je faisais des aller/retour... Dans ce temps-ci, ça
fait plusieurs mois que je n'ai pas été à la Talbot. LA PAIX!
Dans les années 80’ 90’ avec La Chaudronnée
Je ne sais si j'ai connu La Chaudronnée à l'époque du Dépannage 140, de l'ancien Hôtel
King Georges, rue King Ouest (1982). J’y ai connu plusieurs personnes que l’on voit
encore aujourd’hui. 8 mois après (1983-1985 rue Brooks) je me rappelle que nous étions
7 à 10 clients (usagers-ères). Puis sur la rue Laurier (entre 1986-1991).
Dans un proche avenir...
Je continuerai dans le tatouage parce que je suis un artiste, aussi je joue de la guitare,
je fais de la peinture. Mon art se situe dans la création d'un tatouage unique. Je ne
travaille pas à l'heure comme dans les studios. C'est payant là-dedans, mais je ne crois
pas en cela. Je charge entre 30 à 75 % moins cher. J'aime autant faire un tatou de
200 $ au lieu qu'il donne 1000 $ à un studio. J'ai de la misère avec l'iniquité. Vous êtes
intéressé pour vous faire tatouer un dessin unique et cela sans risque? Pour un
tatouage en tous genres « cover », j’ai une machinerie entièrement stérile et neuve avec
un choix de 68 couleurs. J’ai plus de 30 ans d’expérience! Vous pouvez me contacter
au : 819- 821-3883.
De bons mots pour La Chaudronnée !
J'aime les pauvres, je suis venue au monde et vis avec eux. Ici à La Chaudronnée, j'ai
rencontré des amis, des intervenants-es, qui m'ont donné du soutien dans tous les
domaines et sortie de la m...Si ce n'était pas de La Chaudronnée, je serais mort... alors,
on se comprend...La Chaudronnée c'est des ressources et de la ''pesanteur'' en
quelques part. Il n'y a pas grand monde qui peut aider ceux qui n'ont rien, qui sont au
bout de leur souffle. Je sais qu’il y a des gens qui se laissent trainer les pieds. S'il t'arrive
un malheur incontrôlé, involontaire, tu souffres, t'es dans la rue, t'a le goût de commettre
un crime, un hold-up. OUI… tu viens à La Chaudronnée…quand je parle à l'équipe de
La Chaudronnée, j'ai de l'aide sans aucun jugement dans vos yeux, paroles et actes, je
peux vous dire n'importe quoi. C'est pour cela que ça m’a fait plaisir d'avoir fait cet
entretien honnête de ce que je suis, sans trop aller dans les détails.
MERCI!!
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« Décole de la rue»
Photos : Marie-Claude Vézina, Coordonnatrice, La Chaudronnée de l’Estrie.
Informations, résumées : M.C. Vézina, Lucie Lefebvre, intervenante jeunesse, Sylvain Janvier.
Mardi le 19 février dernier, 6 jeunes
accompagnés de Marie-Claude Vézina,
Jean Comtois, directeur du Tremplin 1630 aussi de la Table Itinérance Sherbrooke
sont allés à Victoriaville, rencontrer
l’organisme « Répit-jeunesse » initiateur de
« décole de la rue » - nom original pour une
école de la rue! À l’été 2012, Mme Lise
Toupin, Directrice de l’école…était venue à
La Chaudronnée, donnée une conférence
sur leur projet devant plusieurs
organismes touchant les jeunes, banque
alimentaire, itinérance, sans-abris, etc.
Gymnase pour leur école de cirque.
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Le printemps…
Un beau matin de printemps, deux amis discutent dans un parc :
- Regarde comme c'est beau la nature. Tout sort de terre, tout revit.
- Plaisante pas, j'ai enterré ma belle-mère la semaine passée.
Auteur : choupinette
Titre : cercueil au printemps
Par un beau jour de printemps, Mme
Francine Dutour assiste aux obsèques de
son mari Jean, quand celle-ci entend du bruit
provenant du cercueil. Affolée elle demande
aux fossoyeurs de sortir en urgence le
cercueil du trou dans lequel ils venaient de le
placer, car il s'agit d'un cercueil de luxe avec
protection contre les infiltrations.
Problème : le cercueil se bloc à mi chemin.
Si son mari est vivant, il va manquer
d'oxygène et mourir.
3 anges qui passaient par là se disent "on ne va quand même pas le laisser mourir comme cela
ce pauvre vieux.
Ils jettent un produit commercialisé sur le cercueil et le mari de Mme Dutour est sauvé.
De quel produit s’agit-il?
(Réponse : page 33).
Dans le journal « Le Progrès de l’Est de Sherbrooke» 12 avril 1887 :
« Le marché de samedi était passablement approvisionné. Il y avait un peu de sirop et de sucre
d’érable nouveaux. Le sirop se vendait $ 1.00 le gl (gallon). Et le sucre 10 cents. Les pommes de
ière
terre étaient rares et élevées à 50 cents. Le beurre de 1
qualité, 25 cents. Les œufs
abondaient, mais le prix se tient ferme, 20 cents. Il y avait de beaux petits cochons vivants, 2
mois, 2 $ chacun. M. Cambron offrait en vente de pommes de terre importées de Belgique, ou
elles portent son nom et tout a fait remarquable par la grosseur et la qualité. C’est pour la
semence surtout que ce tubercule est recherché. Le prix est élevé à 90 cents le minot, mais on
en dit beaucoup de bien. »
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La discrimination, toujours présente!
Par : Manon Brunelle, José Barrera, Linamar Campos et Ana De Campos
Illusion-Emploi Sherbrooke (www.illusionemploi.org) (Groupe de défense et de promotion des
droits des travailleuses et travailleurs non syndiqués)
En ce 21 mars, Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale décrétée par
l’ONU, il est pertinent de regarder où nous en sommes en 2013.
Malgré la bonne volonté, force est de constater que le phénomène existe encore et que les
préjugés sont tenaces. Lors de la Commission sur les accommodements raisonnables, il y a eu de
nombreux propos porteurs de racisme et de xénophobie qui nous démontraient la peur viscérale
de se faire envahir, de perdre notre identité, nos coutumes.
Les personnes qui viennent s’installer ici sont aussi des travailleuses et des travailleuses. Notre
organisme a constaté des pratiques abusives et de la discrimination dans plusieurs milieux de
travail. Cela est souvent camouflé, sournois, discret, difficile à prouver, mais présent tout de
même.
Le gouvernement, certaines entreprises et notre municipalité ont mis de l’avant des politiques
d’intégration visant à favoriser l’emploi, mais qu’en est-il dans les faits? Le ratio fixé, bien que
minime, n’est pas toujours atteint; les emplois ne sont pas tous permanents, ni à temps plein, et
rarement dans des postes-cadres ou de hautes directions, mais plutôt dans des emplois
subalternes, précaires et à moindre salaire.
De plus, lorsqu’elles sont diplômées, les personnes doivent se battre pour faire reconnaître leur
acquis et leurs diplômes. Est-ce qu’être un ingénieur, un médecin est différent ici? Une mise à
niveau des connaissances peut être nécessaire dans certains cas, mais les demandes sont
exagérées et le processus est long et en décourage plusieurs, qui finiront par occuper un emploi
bien inférieur à la profession pour laquelle elles sont qualifiées.
Et que dire de la fermeture des ordres professionnels qui gardent jalousement leur porte close?
Lors d’un colloque portant sur l’intégration en emploi des personnes immigrantes, une
participante a affirmé qu’à cause des difficultés pour des dentistes d’être reconnus et de pouvoir
travailler dans leur métier, son ordre était très fier de leur permettre d’intégrer un emploi de
technicienNE dentaire!
Il est dommage de se priver de talents et d’expertises et, encore plus, dans un contexte où on nous
parle constamment de la pénurie de main-d’œuvre. On n’a qu’à penser aux personnes qui
attendent encore pour avoir accès à un médecin pendant qu’on refuse à plusieurs médecins le
droit de pratiquer; qu’on les oblige à retourner sur les bancs d’école et que l’on restreint l’accès à
la formation et à l’internat aux nouveaux arrivants.
Qu’on se le dise, la discrimination raciale en emploi est encore bien présente pour les personnes
immigrantes, migrantes et les personnes provenant des minorités visibles. Bien sûr, il y a des
exemples de réussite, mais cela ne reflète pas la dure réalité de bien des laissés-pour-compte!!!
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« Sans travailleurs étrangers… »
Résumé : Sylvain Janvier.
(Revue « La terre de chez nous», Actualité. 28-11-2012, p.13. Référence : Mouvements des Chômeurs et
Chômeuses de l’Estrie).
Yvon Laprade, journaliste. Montréal.
« Sans travailleurs étrangers fini la production agricole» - René Mantha. Celui-ci est le président
fondateur de la Fondation des entreprises en recrutement de main-d’œuvre étrangère (FERME). (M.
Mantha terminait son dernier mandat en fin 2012). Les producteurs agricoles québécois n’ont jamais eu
autant besoin des travailleurs-euses étrangers temporaires. Il prévoit que leur nombre passera de 8000 à
15000 d’ici cinq ans.
(Photo : René Mantha)
« Ces travailleurs là, si on ne les avait pas, bien
des producteurs auraient du mal à faire les
récoltes dans leurs champs. Des fermes seraient
mises en vente. On assisterait à une
augmentation des produits importés et il faudrait
payer plus cher pour se nourrir».
« Au début, à peine une soixantaine de
producteurs, surtout en Montérégie, faisaient
appels à nos services pour recruter des
travailleurs étrangers. Aujourd’hui, ils sont plus
de 700».
« Nous envoyons des Mexicains et Guatémaltèques travailler aussi loin qu’en Abitibi et au Lac St-Jean».
« Pour ces hommes, le travail agricole est valorisant. Ils nous rappellent que c’est la terre qui nous nourrit.
Ils ont le respect de la terre. Ça pose de nouvelles obligations pour les producteurs agricoles, qui doivent
également porter le chapeau d’employeur, en plus d’assurer que les travailleurs soient bien logés et
soient bien payés pour le nombre d’heures travaillées. Ils ont des contrats en moyenne de 22 semaines de
travail par année. M. Mantha concède qu’il peut arriver que des producteurs-employeurs manquent à
leurs obligations. « Et quand cela se produit, nous voyons à les remettre dans le droit chemin. Nous avons
des règles strictes et nous voulons qu’elles soient respectées, » insistent-ils. « Ce ne sont pas des boîtes
de carton qu’on fait venir par avion chez nous. Ce sont des hommes travaillants qui nous apprennent de
belles valeurs».
Dans « La Nouvelle» de Sherbrooke du mercredi 16 janvier 2013; on
retrouvait Patrick Tétreault. Celui-ci est Intervenant pour « Qualilogis»;
l’organisme offre aux personnes itinérantes (hommes, femmes) le soutien
nécessaire en logement et en aide à la recherche de logements. Depuis
quelques années il est de l’équipe de la « Nuit des sans-abris» à
Sherbrooke.
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Manifestation le 13 mars au Centre Local d’Emploi du centre-ville.
Photos : Sylvain Janvier.
Une quinzaine d’étudiants-es d’associations étudiantes du Cégep et de l’Université.
Plusieurs représentants-es et porte-parole d’organismes et gens de la rue.
On sensibilise les gens
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Denis Poudrier, Coordonnateur du Mouvement des Chômeurs et Chômeuses de l’Estrie, appelle également
à une mobilisation contre la réforme de l’assurance-chômage.
En direct dès midi 10…à TVA-Sherbrooke avec un journaliste
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Réparation et « Patenteux» de vélos.
Par : Serge Forest, usager de La Chaudronnée de l’Estrie. Montage, Photos :
Sylvain Janvier.
« Il y a une dizaine d’années, j’effectuais la réparation et le
reconditionnement de bicyclettes et cela gratuitement pour l’organisme
Estrie Aide. Cette année, j’y suis de retour, car il faut se préparer pour la
« Foire du vélo» qui aura lieu entre le 21 et 27 avril prochain à Estrie-Aide.»
Photo de droite : « Le Chaudron» octobre 2003. Michel Lemieux avait fait un article
sur Serge Forest et son vélo à 81 vitesses!
Février 2013, un nouveau projet terminé : « Patenter» un vélo traction avant.
S. Forest : « Après avoir vu dans un magasine quatre innovations pour vélo du
futur, j’ai décidé de me « patenter» un vélo amélioré par des ingénieurs : Un
modèle a traction avant. Ce modèle en particulier a capté mon attention. Facile à
« patenter» selon moi; une seule ombre au tableau : comment fabriquer la pièce
maîtresse? (D’appellation personnelle). En y pensant bien, l’idée m’est venue…
Étape 1 : Deux pièces plates fixées ensemble avec boulons face à face usinés et pré assemblés; en
aluminium poids léger. Un petit plan sorti de mon imagination et c’est parti…
Il ne restait plus qu’à saisir l’occasion d’acheter la matière première
et me voilà prêt pour l’usinage.
Je me fais un plaisir d’opérer ça sur le tour à métal de mon frère suivre le croquis pour moi est un jeu d’enfant, l’ayant conçu. Deux
jours ont passé. Les pièces maîtresses sont usinées. Je procède à leur
assemblage sur le futur vélo innové. Le reste du travail ne sera que
mécanique. Un vélo simple, mais inversé utilisant des pièces déjà
existantes.
Étape 2 :
Je me procure deux roues de
vélo de montagne 24’’ de diamètre, pour
éviter que le vélo soit trop haut. Je
« débroche» la roue arrière qui sera
rebrochée avec un moyeu trois vitesses (un
travail de moine d’après un détaillant de
vélos) le « rebrochage» fait, j’ai du
raccourcir les broches au montage pour y parvenir. Enfin, je vais chausser la
roue d’un pneu neuf et c’est bien réussi ! (N.B. Il serait impossible que ce vélo
soit à vitesses par dérailleur; à cause du pédalier et de la roue à traction, qui
devra être inversée du côté gauche pour les besoins de la cause.) (Il ne faut pas
oublier le long travail de soudure).
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Au tour du pédalier. Je visite mes entrepôts pour
les pièces nécessaires : Bras de pédalier courts avec
plateau soudé avec 35 dents pour entraîner une
chaine large (qui ne se déraille pas). Je dois
m’attarder à chercher un moyeu pour assembler
ces paires de bras de pédalier à clavette, pour cette
rare occasion. Ces pièces sont rares, mais je les ai
vues l’été dernier. (Moyeu de pédaliers a clavette). Note explicative : J’inverse des composantes comme
le pédalier et la roue : ce qui serait impossible avec pédalier et roue a vitesses par dérailleur, pour la
simple et bonne raison qu’il n’existe pas de dérailleur à gauche; ceux-ci sont fabriqués pour être fixés à
droite seulement. (Photo ci-dessous à gauche : Un « collet» (plaque rectangulaire) a été ajouté au frein.
Étape 3 :
Le vélo était assemblé au
complet le 27 février 2013. J’ai trop hâte
de l’essayer, une grande déception
m’attend, c’est une question d’équilibre. Je
suis incapable de garder position sur le
vélo à l’essai. Je prends un e débarque
presque instantanément a chaque reprise.
Je n’ai pas le goût d’abandonner tous les
labeurs et les efforts fournis, dans la
fabrication et le montage du vélo. Je
décide de changer sa vocation, il deviendra
un vélo a deux passagers (enfant, adulte).
J’inverse le pédalier en plaçant le plateau à droite. J’inverse la roue arrière, j’ajoute un siège à l’ endroit
habituel et le tour est joué. C’est ainsi que s’achève l’aventure du vélo innové de modèle compact.
Anecdote : « Quand j’étais jeune adolescent, j’ai par distraction assemblé un vélo en plaçant le plateau
pédalier à gauche; j’ai aussi fixé la roue arrière du vélo du côté gauche. Ensuite j’ai essayé de pédaler
normalement, ce qui était devenu impossible, car cela ne
freinait pas la roue. (Frein a rétro pédales). En inversant le
mouvement du pédalier, la roue arrière fonctionnait à
reculons. Cette expérience me prouve que mon vélo
d’aujourd’hui fonctionnera en partant à reculons. La roue
arrière en avant; et voilà tout le secret de la traction avant
pour vélo. Je me garde le droit et l’occasion de le prouver.
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Un coin du passé…
Par : Sylvain Janvier.
Un immeuble fin 18ième -19ième siècle (Années 1700’ – 1800’) presque
inconnu des gens. J’ai découvert cet immeuble l’automne dernier. A
qui ? À quoi servait-il? Pour le savoir, j’irai a la Société d’Histoire
un de ces jours… Cet immeuble est situé en arrière et rattaché au
Théâtre Granada, rue Wellington Nord, Sherbrooke.
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« La SPLI a fait des petits ! »
Photos : Sylvain Janvier.
André-Anne Tremblay, organisatrice communautaire (à gauche)
présentait l’ensemble des personnes qui étaient intervenues au
micro. Elle avait conçu ce décor. (Tente, poupée d’enfants,
peluche, etc.) Au micro, Marie-Claude Vézina, coordonnatrice, La
Chaudronnée de l’Estrie. Elle mentionnait les organismes
subventionnés par le SPLI, leurs réalisations et ce qui est à venir…
Jean Comtois, Directeur du Tremplin 16-30, pointe vers l’espoir…
avec la SPLI.
Pierre-Luc Dussault, du NPD et Sébastien Aubé du P.Q. appuient la
Table Itinérance Sherbrooke.
Un groupe de La Chaudronnée parmi l’ensemble des organismes de la Table Itinérance Sherbrooke.
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Puis les signatures d’appui pour la reconduction de la SPLI!
Quand la solidarité peut faire des P’tits…
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Reconduire la SPLI, un enjeu majeur pour 3 000 personnes
itinérantes de la région
La Table itinérance de Sherbrooke souligne l'enjeu majeur de la reconduction de la
Stratégie des Partenariats de lutte contre l'itinérance (SPLI) lors du prochain budget
fédéral.
Ce programme essentiel au milieu communautaire se termine le 31 mars 2014. Pour que
sa reconduction se fasse sans coupure de services pour les organismes, elle doit être
prévue dans le budget fédéral 2013.
À Sherbrooke, la SPLI représente près de 750 000 $ en ressources pour le milieu et est
répartie parmi sept organismes communautaires qui viennent en aide à plus de 3 000
personnes en situation d'itinérance ou à risque de l'être.
Ce programme est à l'origine de la concertation sur l'itinérance à Sherbrooke et depuis,
plusieurs partenaires communautaires et institutionnels se sont rassemblés autour d'un
plan d'action concerté pour développer selon les besoins du milieu. C'est ainsi que
plusieurs projets ont pu naître, d'où le thème du rassemblement qui a eu lieu le 18 février
dernier : La SPLI a fait des petits! Ces projets sont : la Fiducie volontaire Tout compte
fait, un service de soutien spécifique en regard de la gestion de budget; Travail d'un jour,
un service d'emploi qui offre la possibilité d'être rémunéré à la fin de la journée; l'équipe
de proximité toxicomanie-itinérance, qui vise à améliorer l'accès et la continuité des
services spécifiques et spécialisés en dépendance, la coop l'Autre-Toit, pour offrir une
habitation de qualité et à prix modique aux personnes en situation d'itinérance ou à risque
de l'être; l'équipe itinérance du CSSS-IUGS, pour des services aux personnes en situation
d'itinérance ou à risque de l'être, etc.
Malgré ces avancés, bien d'autres projets de consolidation d'organismes et de
développement sont toujours embryonnaires et, comme le disait un partenaire de la Table
itinérance lors du rassemblement thématique « La SPLI a fait des petits» : « il n'est pas
tout d'avoir des petits, encore faut-il que l'environnement soit favorable et soutenant! ».
La Table itinérance de Sherbrooke souhaite remercier les personnes qui ont célébré avec
elle l'accès à davantage de services et ressources pour les personnes itinérantes. Elle
invite aussi la population à témoigner de son espoir pour le futur : que soient inscrites la
reconduction et la bonification du programme SPLI lors du dépôt du prochain budget
fédéral.
Source : Andrée-Anne Tremblay, Organisatrice communautaire pour le CSSS-IUGS
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Communiqué de presse Jeudi 21 mars 2013
Suite au Budget fédéral 2013 :
Le RSIQ dénonce la nouvelle orientation en itinérance
Suite au dépôt du budget fédéral, le Réseau solidarité itinérance du Québec (RSIQ) dénonce la
nouvelle orientation donnée par le gouvernement fédéral à la Stratégie des Partenariats dans
la Lutte contre l’Itinérance (SPLI) ainsi que la baisse de son budget. La SPLI sera certes
reconduite, mais orientée sur une approche donnant la priorité au « logement d'abord», alors
même que le programme avait depuis 12 ans permis une diversité d’actions pour prévenir et
lutter contre l’itinérance dans les différentes régions. Concrètement, ce sont plus de 50 000
personnes itinérantes ou à risque de l’être bénéficiant de services à travers le Québec qui
risquent d’être touchées par cette réorientation. Le RSIQ demande au gouvernement fédéral
de revoir cette orientation afin de conserver le caractère généraliste du programme, et au
gouvernement du Québec d’intervenir en ce sens.
Le RSIQ s’oppose à une réponse unique fondée sur le modèle du projet Chez Soi
Le Projet Chez Soi, et plus globalement l’approche du « Logement d’abord » entendent mettre
fin à l’itinérance en fournissant en premier lieu un logement via le secteur privé aux personnes
itinérantes accompagnées d’un soutien. Si le RSIQ reconnaît que le Projet Chez Soi constitue une
approche, il reste que cette réponse ne peut pas être la seule apportée au phénomène de
l’itinérance. L’itinérance est par définition multiforme, avec de nombreux visages et parcours, et
demande donc une pluralité de modèles afin de répondre aux différents besoins des personnes :
travail de rue, aide alimentaire, programmes de réinsertion sociale et professionnelle,
amélioration et construction de refuges et d’hébergements, ainsi que le logement social avec
soutien communautaire.
Le maintien du caractère généraliste du programme SPLI, un enjeu majeur pour le Québec
Pour le RSIQ, le programme SPLI, qui permet cette variété d’interventions depuis 2001, a
démontré son efficacité et sa pertinence par son caractère qui met le milieu communautaire au
centre de l’analyse des besoins par territoire et de la formulation des actions à développer.
Dans une enquête menée récemment par le RSIQ, 117 organismes issus de 15 régions
différentes du Québec développent des projets venant en aide à plus de 50 000 personnes en
situation en itinérance ou à risque de l’être. On dénombre également 300 postes d’intervenants
financés par la SPLI, dont une grande partie sont aujourd’hui potentiellement menacés car ne
rentrant pas dans des projets de « logement d’abord ».
Le RSIQ demande donc au gouvernement fédéral de revoir cette réorientation du programme.
Il interpelle également le gouvernement du Québec pour qu’il intervienne au plus vite pour
que, dans le cadre de l’Entente Canada-Québec sur la SPLI, celle-ci garde son caractère
généraliste et communautaire, et ainsi continuer à apporter les différentes réponses
nécessaires aux personnes itinérantes dans les différentes régions.
Contact presse :
Pierre Gaudreau, Président du RSIQ: 514-879-1949 / 514-603-1949
Anne Bonnefont, Agente de liaison du RSIQ: 514-659-4733 / [email protected]
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La Rochetière.
Par : Snoute.
À l’éveil de l’aube, le vent du large caresse l’aile du
goéland et des mouettes jacasseuses. La houle orangée
utile en léchant les rochers cavaleurs. La rouge rade
mouille aisément les navires ancrés à l’ombre du port. Ce
matin, le coq perché sur sa clôture de perche grise, s’est
époumoné pour annoncer le réveil de la nature. Les
pêcheurs dégantés au hâle cuivré, hument avec le plus
grand des respects la froide rosée. La grève de si bonne
heure porte sur ses flancs, les femmes et les enfants du
village rassemblés près des hommes, pour assister à la mise à la mer du premier
bâtiment de pêche, frais peinturés de blanc. La journée s’annonce a la tempête, mais les
vieux se faisant rassurant, nous jasent qu’indéniablement celle-ci ne sera pas assez forte
pour empêcher les navires de se pointer vers l’infini.
Les vagues du rivage frappent les récifs, éclaboussant le virginal visage de La Rochetière.
Malgré le bla-bla ravageur du village, pieds nus à la marée, solitaire, l’eau a la cheville,
un foulard quadrillé rouge vif sur la tête, ses seins menus libres sous un châle gris
pêcheur, un sac de toile a l’épaule, la limpidité du bleu de l’atmosphère dans les yeux,
l’or du blé dans les cheveux blonds. La Rochetière aux joues dedans, pleure en silence. Ce
matin, l’onde va gober pour la durée du soleil, son amant. Grands fracas sur la plage. La
marée haute est venue chercher le clandestin. Le bateau ajuste sa coque à la mer en
grinçant bravement. La belle Rochetière, le cœur plein de sanglotements, envoie à son
Jacques le marin blond, un au revoir de la main. Elle demeure là, assis sur sa roche à
entendre les cormorans, lui ramener son homme. Les coquillages et les algues lui ont
tenu compagnie jusqu’au crépuscule. Intérieurement, du profond de son âme, la
Rochetière doute que le Clandestin, le bateau de son père ne revienne plus jamais.
Les arbres courbés de vieillesse se déracinent sous l’arrogance du vent, qui de toute la
journée a fait des siennes. Une tornade s’élève en balayant l’horizon, de huit pieds se
déferlent les vagues. Chacun s’impatiente attend et repensent cent fois la même chose.
Le Clandestin va-t-il revenir? La mer va-t-elle engloutir les hommes? À la nuit naissante,
le bateau est dans un dernier et ultime espoir, les gens du village aux aguets s’informent
auprès du Préfet. Celui-ci en parle aux gardes-côtes : Pas de trace du Clandestin sur
l’océan en furie. Le Maire de la ville arrive en courant Ah, hé! Le bateau est retrouvé,
échoué sur une île du golfe, douze rescapés sur vingt, mais gravement blessé. Ceux qui
savent déjà chialent leur haine à la mer. La Rochetière assise sur sa roche le poing vers le
ciel, pleure et hurle. La mort du loin on lui a crié depuis ce temps. Il ne peut plus regarder
la mer sans rallumer le douloureux souvenir…
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Itinérance – Québec abandonne l’approche « logement d’abord».
D’après le journal « Le Devoir », Amélie Daout-Boisvert, 22-02-2013.
Référence : Marie-Claude Vézina, Coordonnatrice, La Chaudronnée de l’Estrie.
Résumé de l’article : Sylvain Janvier.
Dans la rue un itinérant coûte en moyenne près de 53.000 $ - en transport, en ambulance, en
nuits à l’hôpital ou en refuge, en interventions policières, en séjours en prisons, etc.
Montréal est la seule ville canadienne où on abandonnera l’approche « logement d’abord» pour
lutter contre l’itinérance. Financé par Ottawa, le projet Chez soi tire à sa fin. Ils sont 280 anciens
itinérants montréalais logés depuis 2009, souffrant tous de problèmes de santé mentale, qui
ignorent ce qu’il adviendra d’eux. Sans budget de transition, les équipes d’intervenants qui ont
rendu leur réhabilitation possible seront démantelées le 31 mars. Advenant, comme les artisans
du projet l’espèrent, qu’un délai de quelques mois soit accordé pour assurer la transition vers
les services existants, l’approche novatrice, elle, sera vraisemblablement mise de côté. Rien
n’indique que le maintien des équipes figure dans les options avec lesquelles jongle Québec. En
santé, Québec n’aime pas se faire dicter ses priorités par le fédéral : rappelons que le
gouvernement Marois s’est retiré en janvier 2013 d’un groupe de travail du Conseil de la
fédération sur la santé. Au Canada, ce projet rejoint environ un millier d’itinérants.
Pour un financement de 50 millions $
Le réseau d’aide aux personnes seules et itinérantes – RAPSIM, rappelle qu'Ottawa doit faire
plus en matière de lutte a l’itinérance. Il demande que le budget de la Stratégie des partenariats
de lutte ait l’itinérance - SPLI soit bonifié de 18 à 50 millions $ pour le Québec. Cette demande
faite lors d’une tournée en autobus d’organismes montréalais comme « La rue des femmes».
Les partis d’oppositions fédéraux et la ville de Montréal appuient ces revendications.
Livre de recettes « Le Culinart dans l’eau chaude»,
Michel Lemieux, pour La Chaudronnée de l’Estrie,
2006.
Omelette « touski»… Prenez tout ce qui reste dans le frigo ou
presque, incorporez-le à n’importe laquelle des recettes
d’omelettes. 1- Un bon ménage du frigo. 2- Un bon repas.
3- Une belle économie.
Réponse de l’énigme du printemps :
s’agit bien sûr du « déterrejean».
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Il
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Sherbrooke, Qc, J1G 2C7
819-821-2311
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Juin 2013
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