du kosovo à l`afghanistan : le canada et les opérations d`information
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du kosovo à l`afghanistan : le canada et les opérations d`information
DU KOSOVO À L’AFGHANISTAN : LE CANADA ET LES OPÉRATIONS D’INFORMATION par la sous-lieutenante Jessica M. Davis Introduction D e la guerre du Péloponnèse à la guerre en Irak, les opérations psychologiques, les campagnes d’information et la collecte du renseignement ont joué un rôle capital pour prendre et conserver l’avantage sur le champ de bataille. Pour les forces armées, la gageure est la collecte et la diffusion du renseignement. Á une époque où les batailles se livrent en temps réel et où le public et l’ennemi ont la possibilité de « se connecter » et de suivre un conflit, il est essentiel de diffuser l’information pour prendre l’avantage. Les opérations d’information 1 jouent un rôle vital et sont l’un des principaux éléments de la guerre de l’ère moderne. Le présent article se concentrera sur la manière dont les forces canadiennes s’adaptent à l’évolution de l’infosphère2 et mènent leurs opérations d’information. Les exemples du Kosovo et de l’Afghanistan montreront que le Canada n’est pas encore vraiment de plein pied sur le champ de bataille de l’information. En fait, son refus constant de consacrer les ressources nécessaires et de se doter des capacités requises compromet gravement ses opérations d’information ainsi que la sécurité et l’efficacité des soldats qu’il déploie en première ligne. Malgré tout, ceux-ci mènent généralement leur mission Automne 2005 ● Revue militaire canadienne dans le plus pur style canadien, à savoir sans disposer de la formation ou de l’équipement adéquat. Malheureusement, ils ne pourront pas continuer ainsi indéfiniment : leur matériel et leurs compétences commencent à être dépassés, et la technologie devient de plus en plus complexe. Le contexte L es forces armées américaines parlent souvent des opérations d’information comme d’une forme de combat visant à toucher « les cœurs et les esprits ». Influencer l’opinion publique, dans son pays comme à l’étranger, est l’une des caractéristiques les plus importantes de la guerre moderne. L’information a donc une fonction cruciale dans toute opération ou dans toute guerre. Les médias pénètrent dans la demeure des citoyens mais aussi dans leur esprit. En contrôlant le message, on peut influencer les idées et même, éventuellement, le comportement du destinataire 3. La diffusion de l’information a provoqué ou exacerbé Jessica Davis poursuit une maîtrise en études sur la conduite de la guerre au Collège militaire royal du Canada. Elle est actuellement analyste à la section J2 (renseignement), au quartier général interarmées des Forces canadiennes. 33 OPÉRATIONS D’INFORMATION/GESTION DE L’INFORMATION Photo du MDN AR2005-A01-137a par le sergent Jerry Kean Le sergent Reginald Obas communique, par l’entremise d’un interprète, avec un habitant de la localité avant de remettre à ce dernier un récepteur à ondes courtes et un journal. La distribution de ces objets fait partie des activités de l’équipe provinciale de reconstruction de Kandahar. Collection de la RMC les réseaux de communication commerciaux, les réseaux de radiotélévision, les systèmes de données financières et les systèmes de contrôle des transports 8. Ces attaques ne causeraient probablement pas de lourdes pertes humaines, mais peuvent engendrer un dysfonctionnement général de l’infrastructure civile et déstabiliser la population. Ainsi, la destruction de l’infrastructure Internet d’un pays limiterait l’accès à l’information, ce qui accroîtrait considérablement le temps de réaction à d’autres urgences. Une telle action pourrait s’avérer extrêmement difficile et n’engendrerait probablement pas de grandes pertes chez l’ennemi. Cependant, Internet est une source de renseignements et relie des éléments essentiels du réseau de transmissions militaires. L’attaquer pourrait gravement compromettre la collecte du renseignement et les communications d’une armée. Les États-Unis possédant une immense supériorité militaire sur le plan traditionnel, une stratégie séduisante pour un agresseur potentiel pourrait être d’attaquer des cibles aussi vulnérables. Le ministre de la Propagande de l’Allemagne nazie, Joseph Goebbels, un grand manipulateur de l’opinion publique. nombre de catastrophes au XXe siècle. La radio a propagé l’idéologie nazie en Allemagne et incité au génocide au Rwanda4. Suivant ces exemples, les États-Unis ont adopté, dans la guerre qu’ils mènent actuellement contre le terrorisme, une stratégie consistant à défaire l’ennemi en s’attaquant aux causes de mécontentement dont se nourrit l’extrémisme5. Les éléments des opérations d’information A u cours des guerres en ex-Yougoslavie, vu la ferme résolution de la presse occidentale, il était presque impossible de restreindre l’accès à l’information. L’armée britannique a tenté de gérer les messages des médias, mais cela s’est révélé de plus en plus difficile en raison de la sophistication de l’appareil médiatique 6. Ces dernières années, l’armée américaine a entrepris de diffuser ses propres messages. Au Kosovo, un dispositif perfectionné de gestion des médias communiquait quotidiennement des messages, qu’il transmettait ensuite aux journalistes. L’armée américaine a donc tenté d’influer sur les idées des journalistes en ne leur donnant accès qu’à certaines données ou à certaines régions. Contrôler les médias n’est pas chose aisée, mais peut s’avérer essentiel pour gagner ou perdre la guerre de l’information. Si la gestion des médias constitue l’un des éléments des opérations d’information, le contrôle du flux de l’information en est un autre. Il peut s’agir de rendre inopérants des satellites, des liaisons par câble et des tours hertziennes utilisés par les forces ennemies 7. L’un des moyens les plus efficaces d’attaquer un adversaire est de viser son infrastructure civile, par exemple, 34 En temps de guerre, l’une des utilisations les plus efficaces des réseaux de communication est la désinformation. La diffusion de renseignements trompeurs est souvent plus avantageuse que la destruction des moyens de communication 9, car elle met l’ennemi sur de fausses pistes, ce qui sème la confusion et grève ses ressources. Même les alliés du Canada les plus avancés technologiquement, tels que les États-Unis, ont actuellement du mal à mener des opérations d’information. En raison du manque de bandes passantes, les Américains ne peuvent choisir les endroits où ils envoient leurs navires, le moment où leurs drones peuvent voler, le type et la forme des messages que les marins et les soldats peuvent recevoir. En outre, ils n’ont pas pu utiliser plus de deux Predator à la fois en Afghanistan, la vidéo en direct monopolisant l’ensemble du réseau 10. Cela a considérablement limité l’information disponible. Le Pentagone possède quatre satellites militaires conçus et équipés pour la simple transmission de données ainsi que pour les transmissions protégées réservées aux cas prioritaires. Pour transmettre des données supplémentaires, il faut louer du temps à des satellites commerciaux. Pendant le conflit au Kosovo, les forces américaines ont utilisé tout le temps disponible sur ces satellites11. Si les communications ne sont pas protégées, les forces au sol peuvent être privées de données essentielles susceptibles de faciliter leur mission et de la rendre moins dangereuse. Les opérations d’information sont une forme de lutte complexe qui fait intervenir de nombreux aspects de la gestion de l’information et du renseignement. Selon James F. Dunnigan, auteur et consultant de l’armée américaine, elles consistent à gérer la nature et le mode de diffusion de « La diffusion l’information à laquelle pourront accéder le de l’information public et l’ennemi12. Elles comprennent la perturbation des systèmes de commua provoqué ou nication, la guerre électronique, les exacerbé nombre opérations psychologiques, les relations de catastrophes publiques, le renseignement humain, la guerre informatique ainsi que diverses au XXe siècle. » combinaisons ou variantes de ces activités. Revue militaire canadienne ● Automne 2005 Une efficacité douteuse « Ces messages visaient à renforcer l’idée que la tolérance et la coopération étaient synonymes d’un meilleur niveau de vie et d’un avenir plus sûr pour chacun. » P OPÉRATIONS D’INFORMATION/GESTION DE L’INFORMATION Le cas du Kosovo endant l’hiver 1999, la violence du gouvernement yougoslave à l’encontre de la population albanaise du Kosovo s’est intensifiée. La catastrophe qui s’en est suivie menaçait de déstabiliser les Balkans, ce qui a incité les puissances occidentales à intervenir13. Au début du conflit, l’envoi de troupes alliées au sol soulevait une forte opposition en raison du risque de pertes importantes. Cependant, il a fallu intervenir puisque Slobodan Milosevic, le président de la République serbe, poursuivait sa campagne contre les Albanais du Kosovo 14. La guerre consécutive à cette intervention a été diffusée dans le monde entier, et des millions de personnes y ont assisté en temps réel. Les opérations d’information ont joué un rôle crucial lors de cette crise, car des conflits religieux et ethniques minaient déjà les Balkans. L’intensité du climat émotionnel qui régnait dans la région a compliqué la tâche des forces qui tentaient d’instaurer la paix et la stabilité. Selon les messages communiqués lors des opérations d’information, la tolérance et la coopération des habitants étaient le seul moyen de construire un avenir meilleur, et la force d’une collectivité était plus grande que celle de la somme de ses parties. Ces messages visaient à renforcer l’idée que la tolérance et la coopération étaient synonymes d’un meilleur niveau de vie et d’un avenir plus sûr pour chacun15. Une équipe britannique d’opérations psychologiques était chargée de répandre cette idée par l’entremise de stations de radio, de revues, d’affiches, de brochures et de messages publicitaires16, mais plusieurs groupes étaient réfractaires aux messages des forces de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN). L a gestion des médias a joué un rôle important dans les opérations d’information au Kosovo. La Yougoslavie a continué à avoir accès à Internet, car les alliés pensaient que ce média véhiculait plus efficacement leur message et que l’accès à des médias indépendants pourrait saper l’autorité du président Milosevic. Ces mesures ont-elles été efficaces? Il semblerait que certains Yougoslaves ne se sont même pas connectés à des sites Internet occidentaux, car ils ne croyaient tout simplement pas à la véracité de l’information diffusée19. Des restrictions ont été imposées aux journalistes. Cette politique a été très efficace pendant la guerre. Invoquant la sécurité, les hauts responsables militaires ont restreint la couverture journalistique, érigeant ainsi une barrière entre ceux qui se trouvaient dans la zone de combat et ceux qui suivaient la guerre de chez eux20. Les « doreurs d’image » de Washington et de Londres convenaient du message qu’ils souhaitaient transmettre et en informaient les médias lors de points de presse21. Certains journalistes ont néanmoins continué à publier des articles de fond en relatant, par exemple, la vie d’une famille serbe ordinaire sous les bombardements. Pour que l’opinion publique continue à soutenir l’intervention humanitaire, l’OTAN et les dirigeants politiques des pays membres ont dû constamment gérer les Les Serbes avaient tout intérêt à ne pas modifier la façon dont était perçue leur position, à l’échelle locale et mondiale. Les organisations de protection serbes, qui défendaient les Serbes et leurs intérêts, voulaient se prévaloir de la légitimité conférée par la Mission des Nations unies au Kosovo et par l’OTAN pour atteindre leurs objectifs. Leur message était proche de celui de l’OTAN, mais leurs dirigeants étaient presque tous religieux et tendaient à polariser les camps antagonistes en parlant de « nous » et d’« eux »17. Les organismes pan-albanais constituaient le troisième groupe opposé aux opérations d’information. Ils prônaient la création d’un Kosovo indépendant et souverain et tentaient de promouvoir cette idée dans la presse écrite18. Automne 2005 ● Revue militaire canadienne Collection de la RMC Les chefs du crime organisé s’opposaient également aux opérations d’information. Ils avaient intérêt à ce que l’OTAN échoue. Ils voulaient saper l’environnement de sécurité et ont largement utilisé le bouche-à-oreille pour y parvenir. Ils ont notamment répandu des rumeurs selon lesquelles les opérations de l’OTAN faisaient des victimes parmi les civils et ont grandement exagéré l’ampleur des conflits locaux afin d’amoindrir le sentiment de sécurité dans la région. Un autre grand propagandiste, Slobodan Milosevic. l’ancien dirigeant serbe 35 médias 22. Les opérations d’information ont joué un rôle essentiel en évitant l’alliance de la population avec les groupes antagonistes et un plus grand morcellement de la région. « L’insuffisance des transmissions protégées entre les alliés a aussi posé des difficultés. » Les alliés de l’OTAN ont certainement essayé de manipuler à leur avantage l’information véhiculée par Internet. L’OTAN a énergiquement nié sur la toile que des bombes avaient accidentellement tué des civils, mais elle a dû revenir sur ses affirmations devant les preuves irréfutables de leur fausseté23. Les opposants à la guerre ont également tiré un excellent parti d’Internet. Dans le monde entier, des organismes et des particuliers ont publié des données sur le conflit et sollicité un soutien sur leur site24. Divers groupes de discussion ont propagé des rumeurs manifestement fausses sur des attaques menées par les alliés contre les populations civiles. Des images des bombardements diffusées en direct par Internet ont souvent servi à illustrer des éditoriaux cinglants, qui ont perturbé la mission de l’OTAN. Le gouvernement britannique a utilisé Internet pour contrer la propagande serbe25. Il craignait que l’on présente au peuple yougoslave une image extrêmement déformée de la guerre. Le secrétaire d’État aux affaires étrangères, Robin Cook, a publié sur le site du gouvernement un message adressé aux Serbes, expliquant que la Grande-Bretagne n’avait rien contre eux, mais qu’elle devait intervenir en raison de la brutalité du président yougoslave, Slobodan Milosevic26. Les États-Unis et les membres de l’OTAN ne menaient pas seulement une campagne d’information contre leurs ennemis, ils s’adressaient également à leurs citoyens. Très soucieux de l’opinion publique dans leur pays, ils ont pris conjointement des mesures pour souligner les aspects positifs de la campagne et pour que l’opinion publique continue à soutenir l’OTAN. L’OTAN a livré une guerre informatique à petite échelle. Des avions spécialisés dans le brouillage ont attaqué les ordinateurs de la défense aérienne ennemie 27. C’était la première fois que la cellule des opérations d’information de l’armée américaine attaquait les réseaux informatiques de l’ennemi avec des dispositifs spécialisés 28. Il s’agissait surtout de fabriquer de fausses images radars et des intercepteurs de renseignements sur les transmissions et de les insérer dans le système de défense antiaérienne serbe. Plus précisément, selon James F. Dunnigan, la force aérienne américaine a utilisé des satellites et le EC-130 Compass Call pour pénétrer les réseaux de communication serbes et y insérer des messages relatifs à des attaques et à des raids aériens inexistants29. Les systèmes informatiques serbes étant largement interconnectés, l’OTAN aurait pu mener très efficacement des opérations de piratage et de guerre informatique. Or, elle ne l’a pas fait 30. La principale raison pour laquelle elle ne s’est pas montrée plus agressive était que ses avocats 36 craignaient que le piratage soit considéré comme un crime de guerre s’il endommageait gravement l’infrastructure civile. Une autre raison était que, à ce moment-là, les capacités des États-Unis en matière de guerre informatique étaient assez rudimentaires31. Les Serbes étaient maîtres dans l’art de tromper l’ennemi, ce qui a posé de gros problèmes aux forces de l’OTAN. Malgré les détecteurs électroniques américains, ils ont réussi à se servir de toutes sortes d’instruments dont la technologie était rudimentaire. Leurs troupes savaient se cacher et camoufler leurs véhicules tout en restant mobiles. Les forces de l’OTAN repéraient et bombardaient régulièrement des véhicules qui servaient de leurres. Les Serbes ont construit de faux ponts et camouflé les vrais avec une peinture réfléchissante afin de tromper les détecteurs de l’Alliance32. Ils ont aussi exploité les rares cas où des bombes « intelligentes » ont touché des cibles civiles33 et ils ont fait circuler des rumeurs qui ont semé la confusion et la dissension entre les pays membres de l’OTAN34. L’insuffisance des transmissions protégées entre les alliés a aussi posé des difficultés. Certaines opérations de contrôle de la circulation aérienne devaient être effectuées sur des canaux ouverts, ce qui signifie que les Serbes pouvaient écouter les discussions et connaître le moment et le lieu où les avions de combat de l’OTAN devaient opérer35. Les communications non protégées ont indubitablement constitué un problème important pour les alliés, qui ne pouvaient pas empêcher les combattants serbes d’accéder aux renseignements et d’être au courant des décisions de l’OTAN. L’OTAN a fourni un gros effort de propagande, qui ciblait les dirigeants des villages et les encourageait à diffuser les thèmes de sa mission. Cette initiative a été jugée assez réussie, les dirigeants locaux ayant parfois repris les principaux messages de la Force pour le Kosovo 36. En outre, l’une des principales séries d’opérations d’information entreprises par l’armée américaine a été l’opération Matrix, une opération secrète qui consistait notamment à harceler les proches de Milosevic et à faire pression sur eux en leur envoyant des télécopies et en composant leur numéro de téléphone cellulaire 37. Bien que, apparemment, aucune analyse des résultats de cette campagne ne soit accessible au public, cette opération prouve que les alliés étaient conscients de l’effet potentiel de ce genre d’opération d’information sur les individus. L’opération Kinetic L’ opération Kinetic a été la contribution spécifique du Canada à la guerre au Kosovo. Des membres d’un bataillon d’infanterie démantelé ont été chargés des opérations d’information canadiennes sur le terrain, sous la supervision de la Force pour le Kosovo38. Cette contribution portait essentiellement sur les opérations médiatiques indirectes39. Les communiqués de presse, les entrevues, les articles dans les journaux et les revues, Internet et le courrier Revue militaire canadienne ● Automne 2005 Photo du MND ISD00-1376a par le caporal-chef Ken Allan, DGAP-/Caméra de combat J5 AP L À partir d’un point surélevé dans le secteur américain du Kosovo, à la frontière du Kosovo et de la Serbie, des soldats des Royal Canadian Dragoons observent la ville serbe de Presovo à l’aide de l’équipement de surveillance de leurs véhicules de reconnaissance, des Coyote. Automne 2005 ● Revue militaire canadienne Lorsque les Américains sont arrivés, ils ont mené une vaste opération afin d’informer les Afghans qu’ils avaient des forces traditionnelles au sol 47. Cependant, le groupe de Al-Qaïda et les talibans étaient eux aussi experts en opérations d’information et ils ont encouragé les Afghans à mener le nouveau djihad, ou guerre sainte, contre les Américains et leurs alliés. Pour ce faire, ils ont secrètement fait circuler 37 OPÉRATIONS D’INFORMATION/GESTION DE L’INFORMATION électronique ont tous servi à diffuser les les opérations d’information de l’OTAN thèmes de la mission40. Le commandement se sont heurtées à d’autres problèmes « Il n’y a pratiquement britannique était responsable des opégénéralisés. Ainsi, la Force pour le Kosovo pas eu de guerre rations médiatiques directes et des a choisi certains dirigeants locaux pour opérations psychologiques, notamment diffuser de l’information sur sa mission. informatique. » des affiches, de la diffusion des messages Or, la majorité de la population détestait ces par haut-parleurs, des prospectus et des dirigeants. La première série d’opérations messages radiophoniques et télévisés41. Le rôle du Canada d’information, qui était destinée à préparer la population dans les opérations d’information était très modeste. Selon à l’arrivée des troupes alliées, a été un échec complet43. un officier du renseignement canadien ayant servi au Kosovo, les moyens du Canada en matière d’opérations Le principal obstacle pour les dirigeants de l’OTAN était d’information étaient pratiquement inexistants. Un qu’ils ne pouvaient assurer à leurs pays respectifs qu’ils seul officier des affaires publiques était chargé des n’enverraient pas de troupes au sol puisqu’ils faisaient croire questions canadiennes. à Belgrade que c’est ce qu’ils feraient si la situation ne se résolvait pas. L’échec des opérations d’information est L’opération Kinetic a connu plusieurs revers. En février surtout dû au fait que le président Milosevic savait, grâce aux 2000, le système de communication protégée qu’utilisait le médias occidentaux, que la détermination de l’OTAN n’était Canada, le réseau Titan, a été touché par un grave virus qui pas absolue et que les dirigeants n’étaient pas prêts à risquer l’a littéralement mis hors service pendant presque sept jours. massivement la vie de leurs troupes 44. Selon un officier Par la suite, des mutations du virus ont sporadiquement supérieur américain, la durée du conflit aurait pu être réduite infecté le réseau. Cette contamination a posé de graves de moitié si les opérations d’information avaient été plus difficultés au détachement chargé du renseignement solides et mieux ciblées. Tous les instruments étaient là, mais puisque la principale base de données du système est restée seuls quelques-uns ont été utilisés45. inaccessible pendant ces attaques 42. Le contingent n’avait accès qu’aux renseignements non protégés, ce qui le rendait Le cas de l’Afghanistan vulnérable aux tentatives de désinformation de l’ennemi et incapable de transmettre des données protégées aux troupes a guerre en Afghanistan a posé d’autres difficultés en participant aux opérations. matière d’opérations d’information. Si la principale stratégie a été de repérer et d’éliminer la menace posée par L’une des principales difficultés éprouvées par le les talibans ou les insurgés, presque rien n’a été fait pour Canada a été le manque de structure, de politiques et de s’attaquer aux causes profondes du mécontentement. doctrine générales sur les opérations d’information à Le brigadier général Peter J. Devlin, commandant de l’échelle de la nation et de la brigade. Le Canada avait besoin la Brigade multinationale de Kaboul en 2003 et 2004, a de capacités en matière d’opérations d’information pour compris l’importance des opérations d’information pour la diffuser ses thèmes et renforcer ceux de l’OTAN. Cependant, préservation du centre de gravité de la mission, pour le soutien international et local à la Force internationale d’assistance à la sécurité et pour l’appui aux opérations destinées à maintenir un environnement sécurisé et à mettre en place les forces de sécurité de l’administration provisoire46. Au début de la guerre, le renseignement humain était pratiquement inexploité53. La plupart des sources utilisées lors du conflit avec l’Union soviétique n’existaient plus ou on ne s’adressait plus à elles depuis plusieurs années en raison des compressions budgétaires de la CIA. Des personnes fiables auraient fourni une capacité de renseignement importante et auraient pu décupler la force des alliés. Les opérations Athéna et Apollo L Photo du MND ISC02-9507 par le sergent France Dupuis, DGAP/Caméra de combat J5 AP e Canada a participé à la guerre en Afghanistan dans le contexte de ces deux opérations. Les membres du 3e bataillon du Princess Patricia’s Canadian Light Infantry, auxquels se sont joints des membres du 2e bataillon, ont été déployés à Kandahar pendant l’opération Apollo dans le cadre de la force opérationnelle de l’armée américaine. L’opération Athéna représente la participation du Canada à la Force internationale d’assistance à la sécurité. Eric Bennett, membre du Lord Strathcona’s Horse (Royal Canadians), installe le système de surveillance d’un Coyote (véhicule blindé de reconnaissance) à Pristina. Bennett sert au sein de l’escadron de reconnaissance de l’opération Kinetic, le contingent canadien de la Force pour le Kosovo de l’OTAN, une force de maintien de la paix. des lettres de nuit, appliquant ce que la Central Intelligence Agency (CIA) leur avait enseigné dans les années 198048! Al-Qaïda a également offert des récompenses pour l’assassinat des agents spéciaux et des étrangers, y compris des travailleurs de l’aide humanitaire et des journalistes49, ce qui a encouragé les Afghans démunis à résister aux forces étrangères et a beaucoup affecté le moral des travailleurs étrangers, civils et militaires. Les réseaux de télévision indépendants, tels que Al-Jezira et un réseau Internet plus complexe, ont rendu le contrôle de l’information plus difficile que lors des conflits précédents50. Le gouvernement Bush a demandé aux réseaux américains de s’autocensurer afin de réduire la diffusion de renseignements délicats51, mais les autres agences de presse n’étaient pas attentives ou sujettes aux mêmes influences, et, en diffusant l’information qu’elles détenaient, elles fournissaient des renseignements sensibles à l’ennemi. Il n’y a pratiquement pas eu de guerre informatique. À la fin de 2001, les organismes financiers et les serveurs protalibans ont été piratés. Il s’agissait d’une mesure préventive pour obtenir davantage de renseignements sur l’ennemi52. 38 Le personnel du quartier général de la Force internationale d’assistance à la sécurité a réalisé la plupart des opérations d’information. Lors de la première rotation des troupes, des officiers roumains connaissant mal l’anglais ont été chargés de ces opérations. Leurs piètres compétences en anglais les ont d’autant plus handicapés qu’ils étaient responsables des opérations psychologiques 54. Dans ce domaine, l’une des règles essentielles est que le message doit être tellement clair qu’il ne peut être interprété que d’une façon. Or, au cours des cinq premiers mois de la rotation, la Force internationale d’assistance à la sécurité a refusé d’imprimer les documents des opérations psychologiques dans des langues autres que l’anglais et le dari. L’efficacité de ces documents était donc douteuse, car la plupart des officiers roumains ne lisaient pas l’anglais et la plupart des Afghans sont illettrés55. Selon le brigadier général Devlin, les opérations d’information de la Brigade multinationale de Kaboul dépendaient largement du quartier général de la Force internationale d’assistance à la sécurité puisque la Brigade ne disposait pas de ressources complètes pour les opérations psychologiques et n’avait qu’une capacité limitée pour les opérations d’information. Malgré la présence de plusieurs officiers canadiens capables de mener à bien cette tâche, celle-ci a été confiée à des pays membres ayant des postes spécialisés pour les opérations psychologiques56. Au quartier général de la Brigade multinationale, certains se sont sentis frustrés parce que la Force internationale d’assistance à la sécurité, qui était considérée comme le quartier général du corps d’armée, se concentrait sur les opérations d’information d’ordre stratégique et opérationnel, tandis que la Brigade multinationale ciblait le plan tactique des opérations 57. Cette situation a créé une discontinuité entre les forces, qui avaient des besoins et des points de vue différents en matière d’opérations d’information. Le quartier général de la Force internationale d’assistance à la sécurité a émis des cartes pour les soldats, que les membres de la Brigade multinationale gardaient sur eux afin de se rappeler les principaux thèmes et messages que la Force internationale espérait transmettre à la population. La Brigade multinationale a ensuite travaillé dur pour Revue militaire canadienne ● Automne 2005 gestion du temps66. Le principal réseau de communication destiné à être utilisé sur le « La disponibilité théâtre des opérations, Tetrapol, a été lent à du matériel de obtenir, bien que son financement ait été communication a approuvé en juillet 2003. Le commandant était donc contraint de prendre un risque constamment limité supplémentaire en utilisant des téléphones les opérations de cellulaires non protégés 67. Le quartier reconnaissance général de la Défense nationale a rejeté la demande d’obtention d’un serveur Titan et pendant l’opération de quatre postes de travail, en raison du Apollo. » coût. Par conséquent, le Réseau étendu de Sur le théâtre des opérations, la Défense du Canada était utilisé pour l’armée ne disposait d’aucun moyen de transmettre des renseignements qui, même télédiffusion. La télévision n’était pas du tout exploitée s’ils étaient non classés, étaient souvent délicats et auraient pour diffuser des messages, malgré le nombre surprenant gagné à être transmis par Titan 68. Lorsque Titan est de téléviseurs à Kaboul et le fait que la concurrence se finalement arrivé sur le terrain pour l’opération Athéna, limitait à une seule station locale. Cependant, vu le faible il a subi une panne prolongée, qui a gravement affecté les taux d’alphabétisation des Afghans, la télévision a finalement opérations pendant plus d’un mois, bien que tout ait été été considérée comme un moyen essentiel de transmission de fait pour prouver à la chaîne de commandement qu’il fallait l’information. Exploitée en temps voulu, elle aurait été un une solution immédiate 69. Le système reliait toutes les support fondamental pour diffuser les thèmes de la mission. sources de renseignement de la compagnie; lorsqu’il a été paralysé, la compagnie a cessé d’avoir une vue d’ensemble L’opération Athéna a été la deuxième mission du renseignement70. canadienne à déployer une capacité intégrée de renseignement humain 59. Cependant, des lacunes Le peloton de reconnaissance ne disposant pas de fondamentales subsistaient dans les capacités de collecte, moyens pour transmettre de l’imagerie à distance, les d’analyse et de diffusion du renseignement humain. Les forces de deuxième échelon ne pouvaient pas connaître plus notables étaient le manque d’agents, la faible les résultats de la première reconnaissance sur le terrain capacité d’analyse et la réticence des agences nationales pendant les opérations de combat. Ce genre de donnée à fournir des renseignements au reste de la force 60. est inestimable pour le commandant des forces de deuxième Si la Brigade multinationale avait disposé de plus d’agents échelon lors de la planification71. La disponibilité du matériel et de plus de moyens pour mener des opérations de de communication a constamment limité les opérations de surveillance secrète, elle aurait pu accroître sa capacité reconnaissance pendant l’opération Apollo 72. de collecte et obtenir des renseignements plus précis 61. Toutes ses opérations qui ont débouché sur la capture Lors de la rotation 1 de l’opération Athéna, la brigade de résistants extrémistes ont été réalisées grâce au manquait de personnel qualifié pour analyser les renseignement humain62. Le principal échec a été la mise en renseignements. Peu de ses membres avaient l’expérience place tardive de ce type de ressource. Les pays qui du renseignement, et aucun d’entre eux ne savait, avant avaient précédemment opéré dans l’Ouest de Kaboul 63 d’arriver sur le théâtre des opérations, quels domaines ont fourni peu de contacts, voire aucun. seraient ciblés 73. Malgré ces lacunes, la cellule du renseignement a montré des capacités d’analyse Des décennies de guerre et des changements d’alliances exceptionnelles, mais ces analyses étaient fondées sur avaient rendu les Afghans extrêmement méfiants. La des sources non liées à la Force internationale d’assistance présence inhabituelle d’un agent ou d’une équipe spécialisée à la sécurité et n’ont donc pas pu être partagées avec la était rapidement associée à la collecte du renseignement64. Brigade multinationale de Kaboul, pour des raisons de Cela a créé un climat de méfiance et d’appréhension dans la sécurité en matière de divulgation74. population locale, et il était difficile de juger l’attitude et les réactions du peuple envers la Force internationale d’assisConclusion tance à la sécurité. Le renseignement humain fourni par le Canada n’a commencé à devenir utile que lors du dernier i l’on examine les réussites et les échecs de ces mois de déploiement de la rotation zéro. Auparavant, la missions, plusieurs conclusions se dégagent. Les Brigade multinationale dépendait du renseignement que ses troupes déployées doivent être mieux préparées pour alliés lui fournissaient65. leur mission du point de vue du renseignement. Il faudrait toujours organiser des sessions d’information couvrant Les Canadiens ont dû affronter un grave problème toutes les situations susceptibles de se produire, et le de communication. Les membres de la réserve du personnel du renseignement devrait être disponible pour Groupe-brigade mécanisé du Canada n’avaient pas accès l’entraînement préparatoire. Tous les soldats arrivant à Titan, ce qui a beaucoup ralenti la transmission de sur le théâtre des opérations devraient être très conscients l’information. Ils utilisaient la poste ou les télécopies des différences culturelles auxquelles ils pourraient protégées, ce qui n’était pas l’idéal du point de vue de la devoir faire face75. S Automne 2005 ● Revue militaire canadienne 39 OPÉRATIONS D’INFORMATION/GESTION DE L’INFORMATION améliorer l’utilité de ces cartes en convainquant la Force internationale d’assistance à la sécurité de les imprimer en anglais, en allemand et en français afin que tous les soldats de la Brigade puissent les lire 58. Même si l’on comprend bien l’anglais, il est important de pouvoir lire le message dans sa langue maternelle, les subtilités des opérations d’information et des opérations psychologiques pouvant souvent se perdre dans la traduction. Photo du MDN IS2005-1254 par la sergente Roxanne Clowe, caméra de combat des Forces canadiennes Lors d’une patrouille à Kandahar, des soldats canadiens faisant partie des renforts de l’équipe provinciale de reconstruction, à l’appui de l’opération Archer, montent la garde autour de leurs wagons G. Environ 1 000 militaires canadiens sont déployés à Kaboul et à Kandahar dans le cadre de la Force opérationnelle interarmées de l’Afghanistan, laquelle continuera de maintenir un environnement sûr et stable dans la zone d’opérations de Kaboul avant et quelque temps après les élections du Parlement national afghan. Les capacités du Canada en matière d’opérations d’information sont disséminées dans l’ensemble des forces et elles devraient être regroupées76. Une formation adéquate sur le renseignement humain, tel le programme offert par la Direction générale du renseignement (entrevues pendant cinq jours, comptes rendus oraux et subtilisation de renseignements), permettrait de faire progresser les choses en aidant les principaux chefs militaires à devenir des rouages plus efficaces de la machine complexe qu’est la collecte du renseignement77. En nouant d’excellentes relations avec les forces et les populations locales, les soldats du 3e bataillon du Princess Patricia’s Canadian Light Infantry ont pu recueillir une grande quantité de renseignements 78. Une formation plus théorique en matière de collecte du renseignement 79 devrait être offerte à différents échelons, en partant des chefs de section jusqu’aux commandants de compagnie tout au moins. S’il est vrai que chacune de ces missions a fait appel à des agents, ceux-ci auraient pu être mieux exploités. L’opération Athéna, au cours de laquelle seul le 40 renseignement humain avait permis la capture d’insurgés, démontre clairement l’utilité de cette ressource. Le manque de matériel de communication adéquat pour ces deux missions est affligeant. Non seulement les forces canadiennes ne pouvaient pas communiquer avec leurs alliés, mais il arrivait qu’elles ne puissent même pas communiquer entre elles. L’absence de transmissions protégées a été un dangereux précédent. Malgré ces faiblesses, la Force internationale d’assistance à la sécurité a toujours réussi à influencer positivement la grande majorité des populations locales, comme l’ont confirmé des enquêtes ultérieures80. La voie à suivre L a guerre de l’information ne doit pas être prise à la légère. Pour créer un environnement sécurisé, il sera capital de pouvoir influencer les réactions et les perceptions des populations dans une zone d’opérations. Pour le renseignement et le soutien des opérations, il sera Revue militaire canadienne ● Automne 2005 Pour répondre aux besoins à venir, les forces canadiennes devront viser ce que l’on pourrait appeler la supériorité en matière de renseignement81. Cette supériorité requiert une technologie perfectionnée. Elle repose sur la capacité des services de renseignement de la Défense de fournir et d’intégrer des renseignements offensifs et défensifs provenant de diverses sources, notamment de la surveillance, de la reconnaissance et d’autres méthodes de collecte 82. L’attitude actuelle du Canada est inquiétante, compte tenu des réalités de l’environnement mondial; le pays ne prend pas suffisamment au sérieux ses capacités, ou son manque de capacités, en matière d’opérations d’information. Nous avons la chance extraordinaire de disposer d’un incroyable réservoir de personnes intelligentes, instruites et maîtrisant les technologies. Si l’armée canadienne voulait tirer parti de cette capacité naturelle, elle créerait un effet multiplicateur qui améliorerait considérablement son efficacité. NOTES 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14. 15. 16. Pour la cohérence textuelle, l’expression retenue ici sera celle de la doctrine canadienne : opérations d’information. Les universitaires parlent généralement de guerre de l’information. L’infosphère est la fusion des réseaux de communication mondiaux, des bases de données et des autres sources d’information en un vaste ensemble de réseaux d’échange de données électroniques. Alan D. Campen et Douglas H. Dearth (dir.), Cyberwar 2.0, International Press, Fairfax, Virginie, 1998, p. 77. James F. Dunnigan, The Next War Zone, Citadel Books, New York, 2003, p. 148. ibid. Campen et Dearth, op. cit., p. 79. Jamie F. Metzl, « Information Intervention », Foreign Affairs, novembre-décembre 1997, p. 16. ibid., p. 17-18. En Bosnie, l’OTAN a réagi de manière offensive aux messages négatifs. La radio-télévision serbe de Pale, qui soutenait le chef des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic, accusé de crimes de guerre, n’a pas pu diffuser ses messages anti-OTAN. Trois cents soldats américains ont pris et gardé une tour de relais jusqu’à ce que la station accepte de cesser de diffuser des programmes « incendiaires ». Thomas R. Mockaitis, « Winning Hearts and Minds in the “War on Terrorism” », Grand Strategy in the War Against Terrorism, Frank Cass, Londres, 2003, p. 31. Maud S. Beelman, « The Dangers of Disinformation in the War on Terrorism », Nieman Reports, Harvard University, hiver 2001, vol. 55, no 4, p. 17. Dunnigan, op. cit., p. 149. ibid., p. 109. ibid., p. 72. Noah Shachtman, Military Faces Bandwidth Crunch, [en ligne]. [www.wired.com], (le 31 janvier 2003). ibid. Sean Maloney et L. A. Willner, Canadian Forces Operations 1970-2000, rapport de projet RDO 2002-01, ministère de la Défense nationale, Division de la recherche opérationnelle (interarmées), Ottawa. Sean Maloney, Are We Just Peacekeepers? The Perception Versus the Reality of Canadian Involvement in the Iraq War, documents de travail, Institut de recherche en politiques publiques, novembre 2003. Automne 2005 ● 17. 18. 19. 20. 21. 22. 23. 24. 25. 26. 27. 28. 29. 30. 31. 32. 33. 34. 35. 36. 37. 38. 39. 40. 41. 42. 43. 44. Force pour le Kosovo et Brigade multinationale du Centre, présentation de l’opération Agricola VII, 1999. Entretien avec un officier supérieur du renseignement souhaitant rester anonyme. ibid. ibid. John Arquilla et David Ronfeldt, Networks and Netwars, Rand Corporation, Santa Monica, 2001, p. 245. Andrew J. Bacevich et Eliot A. Cohen (dir.), War Over Kosovo, Columbia University, New York, 2003, p. 158. Beelman, op. cit., p. 18. Michael Ignatieff, Virtual War, Penguin Books, Middlesex, 2000, p. 72. Chris Cobb, « Governments Losing Control of Information », The Edmonton Journal, le 16 octobre 2001. Arquilla et Ronfeldt, op. cit., p. 246. ibid., p. 247. ibid. Ivo Daalder et Michael E. O’Hanlon, Winning Ugly: NATO’s War to Save Kosovo, Brookings Institution Press, Washington, 2000, p. 146. Bacevich et Cohen, op. cit., p. 196. ibid. Daalder et O’Hanlon, op. cit., p. 147. ibid. Ignatieff, op. cit., p. 105. Dunnigan, op. cit., p. 73. ibid. Daalder et O’Hanlon, op. cit., p. 149. Entretien avec un officier supérieur du renseignement souhaitant rester anonyme. Bacevich et Cohen, op. cit., p. 17. Maloney et Willner, op. cit. Tous les renseignements présentés ici proviennent de sources libres. L’auteure reconnaît qu’il s’agit d’un facteur restrictif pour évaluer les capacités en matière d’information pendant les opérations Kinetic, Athéna et Apollo. Compte rendu de campagne, opération Kinetic, rotation zéro, décembre 1999. Les comptes rendus de campagne proviennent des ressources en ligne du Centre des leçons retenues de l’Armée, dépôt des renseignements. Entretien avec un officier supérieur du renseignement souhaitant rester anonyme. Rhiannon Vickers, The Kosovo Campaign Political Communications, the Battle for Public Revue militaire canadienne 45. 46. 47. 48. 49. 50. 51. 52. 53. 54. 55. 56. 57. 58. 59. 60. 61. 62. 63. 64. 65. Opinion and Foreign Policy, International Studies Association, le 14 mars 2000. Bacevich et Cohen, op. cit., p. 196. Plus précisément, le brigadier général Devlin a commandé la Brigade multinationale de Kaboul pendant la rotation zéro de l’opération Athéna entre juillet 2003 et février 2004. Il a été décoré de la croix du service méritoire pour les services rendus. Robin Moore, The Hunt for Bin Laden, Random House, New York, 2003, p. 267. ibid., p. 272. ibid. ibid. Victor Malarek, journaliste d’enquête, et Thalia Assuras, présentatrice, CBS News, « War on Terrorism Spawns an Information War », Canada AM, CTV Television, le 15 octobre 2001. Dunnigan, op. cit., p. 2. Moore, op. cit., p. 54. Compte rendu de campagne, opération Athéna, rotation zéro, décembre 2003. ibid. Compte rendu du capitaine N. Packer, G3 ISTAR 2, et du colonel K. D. McQuillan, chef d’état-major, quartier général de la Brigade multinationale de Kaboul, opération Athéna, rotation zéro, « KMNB Information Operations: A Case Study », Bulletin du Centre des leçons retenues de l’Armée, vol. 10, no 2, juin 2004. Compte rendu du brigadier général P. J. Devlin, opération Athéna, rotation zéro, phase 4, commandant de la Brigade multinationale de Kaboul, mise à jour, janvier 2004. « Devlin Letters », Bulletin du Centre des leçons retenues de l’Armée, vol. 10, no 2, juin 2004. ibid. Human Intelligence Bulletin du Centre des leçons retenues de l’Armée, vol. 10, no 4. ibid. ibid. ibid. Compte rendu de l’opération Athéna, rotation zéro, Battalion Group Intelligence Section Bulletin du Centre des leçons retenues de l’Armée, vol. 10, no 4. ibid. Intelligence Bulletin du Centre des leçons retenues de l’Armée, vol. 10, no 4. 41 OPÉRATIONS D’INFORMATION/GESTION DE L’INFORMATION primordial de communiquer efficacement avec la population locale, les autres forces armées et les personnes restées au pays. Afin d’obtenir de bons résultats, l’armée doit être à la pointe de la technologie de l’information. 66. 67. 68. 42 Compte rendu de l’opération Athéna, First Impressions du Centre des leçons retenues de l’Armée, août 2003. Les premières impressions du Centre des leçons retenues de l’Armée étaient une mission spéciale confiée au Centre afin de consigner les premières leçons retenues des déploiements avant de recevoir les comptes rendus de campagne des unités. Voir note 56. Compte rendu de campagne, opération Apollo, rotation zéro, compte rendu d’opération, décembre 2003. 69. 70. 71. 72. 73. 74. 75. 76. ibid. ibid. ibid. ibid. ibid. Moore, op. cit., p. 54. Compte rendu de campagne, opération Athéna, rotation zéro, Intelligence Section Dispatches du Centre des leçons retenues de l’Armée, vol. 10, no 4. Entretien avec un officier supérieur du renseignement souhaitant rester anonyme. 77. 78. 79. 80. 81. 82. Voir note 56. Moore, op. cit., p. 54. Voir note 56. Information Operations Dispatches du Centre des leçons retenues de l’Armée, vol. 10, no 4. Martin Rudner, Intelligence and Information Superiority in the Future of Canadian Defence Policy, Norman Paterson School of International Affairs, no 24 (hors série), 2001. ibid. Revue militaire canadienne ● Automne 2005