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mercredi 16 septembre 2015 LE FIGARO - N° 22 115 - Cahier N° 2 - Ne peut être vendu séparément - www.lefigaro.fr
> FOCUS
François
Villeroy
de Galhau.
CADRES
LES SALAIRES ONT
ENCORE STAGNÉ
EN 2014 PAGE 22
POLÉMIQUE SUR LE CHOIX
DU GOUVERNEUR PAGE 23
CI-CONTRE : MIGUEL MEDINA/AFP, MAXPPP, FRANÇOIS BOUCHON ET SÉBASTIEN SORIANO/LE FIGARO, YANLEV/FOTOLIA
économie
France
Télévisions
pourrait perdre
50 millions
d’euros en 2016
L’inexorable
dérive
des comptes
de la Sécu
Dans un nouveau rapport au vitriol, la Cour
des comptes s’alarme du report au-delà
de 2021 du retour à l’équilibre des comptes.
Didier Migaud, le premier président de
la Cour des comptes, juge « anormale »
et « dangereuse » l’incapacité du gouvernement à tenir le déficit de la Sécurité sociale. Il fustige l’absence de réformes structurelles, notamment à
l’hôpital ou plus globalement en matière de dépenses de santé. Prévu par
l’exécutif pour 2017, le retour dans le
vert des comptes sociaux ne devrait
pas avoir lieu, dans le meilleur des cas,
avant 2021. Dans un nouveau rapport
sans concessions sur le financement de
la Sécurité sociale, les magistrats de la
Rue Cambon listent un certain nombre
de réformes, à leurs yeux indispensables à mettre en œuvre, pour tenter de
contenir les dépenses. Ils appellent notamment à fermer les maternités sous
le seuil réglementaire de 300 accouchements par an, à encadrer la hausse
des soins infirmiers ou encore à restructurer véritablement l’hôpital, en
supprimant les lits inutiles.
è L’EXÉCUTIF RECULE FACE À LA RÉFORME DE L’HÔPITAL è PLUSIEURS REMISES À PLAT
SONT INDISPENSABLES è L’ALLEMAGNE PILOTE MIEUX SES DÉPENSES PAGES 20 ET 21
Les syndicats bloquent le retour
aux 39 heures chez Smart
Delphine Ernotte, la nouvelle présidente de France
Télévisions, tire la sonnette d’alarme. Selon elle,
le groupe audiovisuel public accusera une perte
de 50 millions d’euros en 2016 car l’État n’augmentera
pas les ressources pour compenser la baisse
de la publicité. PAGE 26
le PLUS du
FIGARO ÉCO
CONSTRUCTION
Deux ex-patrons
de l’immobilier lancent
des HLM en bois
PAGE 23
LA SÉANCE
DU MARDI 15 SEPTEMBRE 2015
CAC 40
4569,37
+1,13%
DOW JONES
16599,85 +1,40%
ONCE D’OR
1105,95 (1104,80)
PÉTROLE (lond)
47,250 (46,530)
EUROSTOXX 50
3207,60 +1,01%
FOOTSIE
6137,60 +0,87%
NASDAQ
4860,52 +1,14%
NIKKEI
18026,48 +0,34%
Le « oui » des salariés à un retour
progressif aux 39 heures dans l’usine
lorraine de Smart, à Hambach, pourrait rester sans suite. La CGT et la
CFDT, réunies en intersyndicale,
contestent la validité du référendum
et font valoir que la catégorie des
ouvriers n’est pas favorable aux mesures présentées par la direction.
Celles-ci devaient permettre d’accroître la compétitivité de l’usine du
constructeur automobile allemand en
vue de la réalisation de nouveaux
modèles. PAGE 21
L'HISTOIRE
Une chartreuse accueille un Davos chti
pour l’économie responsable
S
tat crux dum volvitur orbis :
la croix demeure tandis que le
monde tourne… Jamais la devise
de la chartreuse de Neuville,
fondée au XIVe siècle par le comte
de Boulogne-sur-Mer, n’aura été autant
d’actualité !
Pour faire face aux métamorphoses
de la société, l’association qui a repris
en 2008 cette magnifique abbaye tombée
en déshérence lance ce mercredi, avec le
World Economic Forum, grand organisateur
des rencontres de Davos, un incubateur
d’initiatives locales responsables. L’ambition
est immense : faire en sorte que la croissance
bénéficie à tous
et génère
non seulement
de la richesse,
mais aussi
de l’inclusion
et du bien-être.
Un enjeu de
premier plan,
a;lors que se
profile le risque
d’un retour d’une
« croissance sans
emploi ». Et que le World Economic Forum,
à la rencontre annuelle de Davos, en janvier
dernier, identifiait clairement l’aggravation
des inégalités comme le principal risque
que court la planète dans les années à venir.
Réunis pour la journée dans cet écrin
de verdure au cœur du pays chti,
120 acteurs du monde économique,
de la TPE à la grande entreprise, vont
donc plancher pour faire émerger des outils
et des méthodes qui permettront le démarrage
en avril d’un cycle triennal d’actions
sur le thème de la croissance et de l’inclusion
sociale. Une forme de retour aux sources
pour la chartreuse qui, dans les années 1910,
était devenue
un phalanstère
d’« art social »,
présidé par
Anatole France
avec des
hôtes comme
Paul Fort,
Jules Renard
ou Guillaume
Apollinaire. ■
MARIE-CÉCILE
RENAULT
Une décision prise par le Congrès
américain cet été va conduire General
Electric (GE) à créer des emplois… en
France. La majorité républicaine a
refusé en juin de renouveler la licence
de l’US Export-Import Bank (ExIm
Bank), créée en 1934 sous la présidence de Franklin Roosevelt pour
aider les entreprises américaines à
exporter. De l’« assistanat d’entreprise », ont jugé les élus. Pour GE, cet
organisme est pourtant vital : les
projets internationaux dans l’énergie,
pour lesquels le groupe est candidat
et qui représentent un total de 11 milliards de dollars, reposent sur des garanties et financements apportés par
des agences de crédit à l’export.
« Si l’ExIm n’existe plus ou si sa réouverture nécessite une longue bataille,
nous devons trouver d’autres solutions », explique John Rice, vice-président de GE. La solution retenue,
c’est le transfert d’activité et de
500 emplois en Europe et en Chine
pour y bénéficier de garanties export.
En France, GE travaille déjà avec la
Coface pour les turbines construites
dans son usine de Belfort.
Le transfert d’emplois ne signifie pas
que des salariés américains vont
s’expatrier. Mais la charge de travail
des sites outre-Atlantique va s’alléger au profit d’autres usines du
conglomérat. Belfort, en France, devrait ainsi gagner l’équivalent de
400 postes. Mais cette charge de
travail supplémentaire est potentielle, précise un porte-parole de GE. Elle
dépend d’appels d’offres auxquels le
groupe a répondu et pour lesquels il
attend le verdict. La Coface, l’agence
française de financement à l’export, a
d’ores et déjà accepté d’apporter son
appui à des projets du groupe en
échange de ce transfert d’activité en
France. Quoi qu’il en soit, ces emplois
potentiels s’ajouteront aux mille que
le groupe s’est engagé à créer en
France après le rachat de la branche
énergie d’Alstom, promesse faite lors
des discussions avec les autorités
françaises. GE n’est pas le seul à
chercher la parade : Boeing aussi envisage de délocaliser certaines activités de production hors des ÉtatsUnis en raison des incertitudes sur
l’avenir de l’ExIm Bank.
BRUNO JACQUOT (AVEC REUTERS)
Seules 3 petites taxes
seraient supprimées
dans le budget 2016
L’an dernier, la tentative s’était avérée
timide. Cette année,
elle ne devrait pas
être plus ambitieuse.
Alors que François
Hollande s’était engagé début 2014 à
diminuer le nombre
de petites taxes absurdes pesant sur les
entreprises, seules
sept ont finalement disparu
dans le budget 2015, pour environ 4 millions d’euros.
Christian Eckert, secrétaire
d’État au Budget (notre photo), avait pourtant assuré, en
avril 2014, que des petites
taxes seraient « supprimées
pour environ 1 milliard
d’euros » en 2015.
Dans les faits, le gouvernement avait inscrit une baisse
de 29 millions dans le projet
de budget 2015. Mais les députés avaient maintenu la
principale taxe qui devait
disparaître : une partie de la
taxe générale sur
les activités polluantes (TGAP), pesant sur les installations considérées
comme dangereuses pour l’environnement. Elle rapporte à elle seule
25 millions.
Cette année, 3 taxes
seulement sont à ce
stade dans le collimateur.
L’exécutif va revenir à la
charge concernant la TGAP
dans le projet de budget 2016,
selon nos informations. Sont
aussi visées : la taxe sur les
produits cosmétiques (6 millions) et la taxe administrative sur les opérateurs de communications électroniques
(3 millions).
Un rapport de l’Inspection
générale des finances (IGF) a
identifié, en 2014, 192 taxes
rapportant chacune moins de
150 millions, dont le coût total atteint 5,3 milliards. C. Pl.
C
BANQUE
DE FRANCE
LA COFACE
AU SECOURS
DE GENERAL
ELECTRIC
mercredi 16 septembre 2015 LE FIGARO
20
L'ÉVÉNEMENT
Sécu : la nouvelle alerte de la Cour des c
Il s’agit
là d’une
anomalie
profonde,
dangereuse
DIDIER MIGAUD
Sans réforme structurelle, le retour à l’équilibre des comptes ne surviendra
»
Évolution du déficit
de la Sécurité sociale
0
en milliards d’euros
-8,9
SOCIAL Treize ans de déficit, et ce
n’est pas fini. La Cour des comptes
a envoyé mardi sa fusée de détresse
annuelle pour rappeler au gouvernement que les comptes de la Sécu
sont toujours dans le rouge, et que
cela n’est décidément pas normal.
« De premiers progrès ont été faits
mais les déficits résistent opiniâtrement », observe Didier Migaud, le
premier président de la Cour des
comptes, en présentant le rapport
2015 sur l’application des lois de financement de la Sécurité sociale.
Avant d’insister : « Il faut aller plus
loin et plus vite. »
En 2014, le déficit s’est certes réduit, mais en grande partie grâce à
une hausse des prélèvements de
5,3 milliards d’euros (y compris
l’affectation d’une partie plus importante de la TVA à l’Assurancemaladie). Sans cet apport de recettes fraîches, le trou de la Sécu se
serait encore creusé. Pis, la baisse
du déficit en 2015 pourrait se révéler infime (200 millions d’euros de
moins que l’année précédente, à
13 milliards d’euros), même si le
gouvernement table sur un
meilleur chiffre que prévu.
Un point, en particulier, inquiète
les experts comptables de la République : le gouvernement semble
avoir en partie baissé les bras en
matière de réduction du déficit de
la Sécu. « Si le retour à l’équilibre
des comptes sociaux se poursuit, à
un rythme modeste, il est désormais
reporté à un terme encore indéterminé, en raison d’une trajectoire une
nouvelle fois décalée », se désole
même Didier Migaud. Et ce, alors
que les comptes devaient retourner
dans le vert en 2017, selon la loi de
financement rectificative de 2014
votée il y a un peu plus d’un an.
Aujourd’hui, cette échéance semble avoir été repoussée sine die.
Anticipant une croissance moins
forte que ce qu’il espérait un an
auparavant, le gouvernement a en
effet revu le chemin menant à
l’équilibre des comptes de la Sécu.
D’après ce nouveau tracé, le déficit
devrait encore s’élever à 5 milliards d’euros en 2018. L’horizon
du retour à l’équilibre se dérobe
donc une nouvelle fois et l’objectif
ne devrait pas être atteint avant
2021 dans le meilleur des cas, selon
les calculs de la Cour.
Une dette à risque
« Ce report à un terme de plus en
plus éloigné est préoccupant », insiste d’ailleurs Didier Migaud. En
effet, les déficits s’additionnent
année après année et viennent
inexorablement grossir la dette sociale, pour représenter 158,8 milliards d’euros au total en fin d’an-
2008
-12,8
-4
-13,2
Loi de financement
rectificative d'août 2014
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015*
Loi de financement
pour 2015
*Prévisions
2016*
2017*
2018*
APHP/HEGP/RADIOGRAPHIE INTERVENT/PHANIE, BOUCHON/LE FIGARO
Maladie
2009
DÉFICIT DE LA BRANCHE
en milliards d’euros
10
11
12
13
14
2015*
Source : Cour des comptes
-7,2 Mds
(prévisions)
-10,6
L’exécutif recule face
à la réforme de l’hôpital
DÉCRYPTAGE
Marc Landré
[email protected]
A
0,7
-8,9
Source : Cour des comptes
2007
née. Une dynamique d’autant plus
préoccupante, que le gouvernement ne la transfère qu’en partie
seulement à l’organisme chargé de
la faire maigrir en l’écoulant sur les
marchés, à savoir la Caisse
d’amortissement de la dette sociale
(Cades). Par conséquent, 20 % de
la dette sociale - soit 32 milliards seront entassés à la fin 2015 chez le
trésorier de la Sécu, l’Acoss
(l’Agence centrale des organismes
de sécurité sociale). Or, cette dernière ne peut qu’emprunter à très
Lorsque Philippe Séguin est nommé
premier président de la Cour des
comptes en 2004, il a deux obsessions : redonner à la vénérable institution son lustre d’antan et lui
permettre de ne plus prêcher dans
le vide. Aussi instaure-t-il, un an
plus tard, un « droit de suite » des
recommandations de ses magistrats. « C’est une erreur de penser
que tout est fini quand la décision est
prise, avouait alors l’ex-ministre
des Affaires sociales. Le combat ne
fait en réalité que commencer, car il
faut l’appliquer. »
Didier Migaud, qui a succédé à
feu Philippe Séguin début 2010, a
repris la révolution insufflée par son
prédécesseur et l’a développée. Non
sans un certain succès. Selon le dernier pointage de l’actuel premier
président, pas moins de 59 % des
240 recommandations effectuées
par la Cour dans ses trois précédents rapports sur le financement
de la Sécu ont été « mises en œuvre
au moins partiellement ». Un taux
honorable, bien qu’en repli de
3 points sur un an, mais qui cache
des disparités.
Si les recommandations liées à
l’organisation et la gestion des organismes de Sécu sont plutôt suivies
d’effets (dans 82 % des cas), c’est
loin d’être le cas de celles relatives à
l’hôpital, dont le taux de non-mise
en œuvre atteint… 45 %. « Ce
constat renvoie à la difficulté persistante à mener des restructurations
dans le secteur hospitalier, pourtant
indispensables à la réalisation de
gains d’efficience et à l’amélioration
des prises en charge », regrette
aujourd’hui la Cour.
Chirurgie ambulatoire
Deux exemples sont très révélateurs de l’incapacité des pouvoirs
publics à mener des « réformes de
nature structurelle », notamment à
l’hôpital. Le gouvernement a ainsi
très peu suivi la recommandation
formulée en 2013 de développer la
place accordée à la chirurgie ambulatoire. Et ce, malgré un total
d’économies chiffré à 5 milliards
d’euros à terme. Des mesures ont
bien été prises par l’exécutif, mais
de manière trop limitée. Ces dispositions n’ont conduit, selon la Cour,
qu’« à mobiliser une part encore très
partielle des gains d’efficience possible ». Appliquer 100 % des suggestions sur la chirurgie ambulatoire
des magistrats de la rue Cambon reviendrait en effet à fermer des milliers de lits d’hôpitaux, ce que le
gouvernement se refuse à faire.
L’autre exemple porte sur la recommandation, toujours en 2013,
de revoir le remboursement des dépenses des examens de biologie
médicale effectués en ville
(3,4 milliards en 2012) et de pousser
à une réorganisation des laboratoires d’analyse. Mise en œuvre ?
Aucune. Le gouvernement a même
fait le contraire des indications de la
Cour en augmentant le montant des
remboursements de l’Assurancemaladie au titre des actes de biologie médicale. Une décision qui prive
la Sécu d’un potentiel de 500 millions d’euros d’économies… ■
QUELQUES
ABERRATIONS
RELEVÉES PAR LA
COUR DES COMPTES
6,37
lits
d’hôpital par millier
d’habitants en France,
contre 4,95 en moyenne
dans l’OCDE ou 2,71 en
Suède
+6,6
%
de dépenses
d’assurance-maladie
liées aux soins infirmiers
par an depuis 2000
62
610
euros
de coût moyen par
patient dialysé par an
France, contre 40 000
en Allemagne ou
28 278 au Royaume-Uni
13
maternités
sous le seuil
réglementaire de
300 accouchements
par an
23
%
de pension
de réversion en moins
pour une veuve d’un
ancien cadre du privé,
comparée à celle
d’un fonctionnaire
Plusieurs remises à plat
sont indispensables
GUILLAUME GUICHARD
ET MARIE THÉOBALD
£@guillaume_gui et £@theobaldmarie
Redresser les comptes de la Sécu,
c’est possible, martèle la Cour des
comptes. Elle avance pour cela de
nombreuses propositions.
1
Restructurer
l’hôpital
De vingt ans de réorganisation de l’hôpital et des
soins de ville libéraux, la
Cour des comptes dresse un bilan
« décevant ». Surtout à l’hôpital. Si
le nombre de lits par habitant a diminué ces deux dernières décennies (6,37/1 000 habitants), il demeure supérieur à la moyenne des
pays développés. Les gouvernements refusent en effet d’utiliser
des outils contraignants de restructuration. Il en va ainsi des activités de médecine ou de chirurgie.
Sur ce point, les décrets qui fixaient
le seuil minimum d’activité à 1 500
actes par an ont ainsi été jetés à la
corbeille parce qu’il aurait entraîné, révèle la Cour, la fermeture de
134 structures. Au grand dam des
élus locaux. « Une action plus déterminée de recomposition de l’offre
de soins apparaît aujourd’hui indispensable », juge Didier Migaud, le
premier président de la Cour des
comptes.
2
Contrôler la qualité
dans les maternités
La Cour regrette « l’attentisme » des pouvoirs
publics vis-à-vis du
secteur des maternités, « qui re-
Vieillesse + FSV
2009
10
DÉFICIT DE LA BRANCHE
en milliards d’euros
11
12
13
14
2015*
Source : Cour des comptes
vient trop souvent à attendre des accidents graves
-4,4 Mds
pour engager des restruc(prévisions)
turations
ponctuelles ».
Comme dans le cas de la
-10,4
maternité d’Orthez, qui n’a
été fermée fin 2014 qu’à la suite
du décès d’une mère. Les résultats de périnatalité (mortalité infantile et maternelle) de tous les
établissements devraient être systématiquement analysés. En cas de
mauvaise note, les établissements
devraient être fermés sans amélioration notable. Non-respect des
DÉFICIT DE LA BRANCHE
normes de sécurité conjugué
en milliards d’euros
aux difficultés de recrute- 2009
2015*
10
11
12
13
14
ment liées aux départs masSource : Cour des comptes
sifs à la retraite des méde-2
Mds
cins, la réorganisation des
(prévisions)
maternités est au final -1,8
Famille
« inéluctable ». Mais la
passivité des pouvoirs publics entraîne un « risque
patent d’une série de fermetures brutales ».
3
Maîtriser les
charges des centres
anticancer
Malgré une progression
de leurs recettes, le déficit des centres de lutte contre le
cancer (CLCC) a atteint 14 millions
en 2014, contre un solde nul en
2009. Pourquoi ? Les charges de
personnel, qui ont augmenté de
3,7 % par an depuis six ans, représentent plus de la moitié des dépenses. Par ailleurs, la Cour recommande
d’examiner
les
possibilités de fusion avec des
centres hospitaliers universitaires
en raison des complémentarités
existantes.
4
Favoriser les greffes
plutôt que la dialyse
L’insuffisance rénale
chronique terminale
est traitée soit par une
greffe du rein, soit par une dialyse.
« Les dépenses engagées pour ces
traitements (3,8 milliards) pourraient être mieux maîtrisées », indique Didier Migaud. Et même être
réduites d’un quart. Pour cela, la
Cour recommande de réorienter
l’effort financier vers la préven-
p
LE FIGARO
ÉCONOMIE
s comptes
La CGT et la CFDT opposées au
retour de Smart aux 39 heures
pas avant 2021.
court terme pour financer le fardeau, ce qui expose la dette sociale
« au risque de remontée des taux
d’intérêt ». Bref, la facture pourrait
grimper en flèche d’un coup si les
taux remontaient.
Mais après ce tableau dépeint
sans concession, la Cour envoie
comme chaque année un message
d’espoir au gouvernement : reboucher le trou de la Sécu est réalisable.
« Des réformes structurelles sont
possibles. Elles sont indispensables.
Elles ne peuvent être différées »,
martèle Didier Migaud. Et que les
Français ne s’inquiètent pas, ajoute-t-il. Non seulement les réformes
proposées par la Cour permettraient de redresser les comptes,
mais elles déboucheraient, aussi et
surtout, sur « l’amélioration de la
qualité et l’efficacité de notre protection sociale ».
Infirmiers et kinés
dans le viseur
Générant à elle seule la moitié du
déficit (7,2 milliards en 2015),
l’Assurance-maladie est particulièrement visée par les sages de la
rue Cambon. Après avoir encouragé le développement de la chirurgie ambulatoire ou dénoncé la gabegie des transports sanitaires, ils
visent cette année les dépenses en
plein dérapage des soins infirmiers
et de masseurs-kinésithérapeutes,
ou proposent des économies en
matière de dialyse.
Surtout, une ligne directrice devrait guider les réformes à venir,
défend la Cour des comptes : la responsabilisation des acteurs - médecins, infirmiers, hôpitaux, etc. sur le modèle allemand. À l’heure
où les médecins français réclament
des revalorisations tarifaires, elle
glisse en substance que leurs
confrères, outre-Rhin, ont davantage de responsabilités financières
et gagnent beaucoup mieux leur
vie. « Nous ne sommes pas contre la
Sécurité sociale, nous pensons même
qu’elle est essentielle, ajoute discrètement un magistrat de la Cour.
Nous souhaitons juste qu’elle en ait
pour son argent. » ■
G. G.
tion, de réformer les tarifs qui
poussent actuellement les établissements à utiliser le matériel le plus
coûteux pour soigner. Il faudrait
aussi, et cela dépend des donneurs
d’organe, de développer la greffe,
moins coûteuse que la dialyse.
5
Aligner les pensions
de veuves
Une veuve ne touchera
pas la même fraction de
la pension de son
conjoint décédé si celui-ci a travaillé comme fonctionnaire, salarié
du privé ou travailleur indépendant.
L’écart, pour une pension élevée,
peut se monter à 23 % en faveur de
la femme d’un fonctionnaire. À l’inverse, pour les pensions plus modestes, les ex-salariés du privé sont
favorisés. Bref, les règles disparates
selon les régimes de retraite, créatrices d’inégalités, nécessiteraient
une « une harmonisation des règles ». Sans toucher, évidemment,
aux pensions déjà versées.
6
Freiner les soins
infirmiers
Freiner la hausse des
dépenses de soins infirmiers (+ 6,6 %) et kinés
(+ 4,3 %) et l’aligner sur celle des
médecins permettrait d’économiser 320 millions. Comment ? En
contrôlant, par exemple, que les
actes effectués dans certaines régions, où la dépense flambe, soient
vraiment nécessaires et réellement
effectués… La Cour appelle donc au
renforcement de la lutte contre la
fraude dans ce secteur. ■
21
L’ALLEMAGNE
PILOTE
MIEUX
SES
DÉPENSES
12
milliards
d’euros
d’excédent dégagé, entre
2000 et 2014, par l’assurancemaladie allemande
Entre 2000 et 2014,
l’assurance-maladie
allemande a dégagé
12 milliards d’euros
d’excédent, en cumulé,
quand son homologue
française a réalisé
105 milliards de déficit.
Soit un delta de
117 milliards sur deux
septennats. Un tel écart
s’explique tout d’abord
par le fait que
l’Allemagne cible mieux
ses dépenses. Elle prend
en charge un panier
d’actes et de biens de
santé plus étroit, même
si elle rembourse mieux.
Ensuite, l’objectif
prioritaire est de
préserver l’équilibre
des comptes, quitte
à augmenter les
cotisations. Enfin, les
honoraires des médecins
font l’objet d’enveloppes
limitatives négociées, au
niveau fédéral puis local,
avec les représentants
de la profession.
Côté assurancevieillesse, aussi,
l’Allemagne a dégagé
16 milliards d’excédent
entre 2000 et 2014 tandis
que la France cumulait
65 milliards de déficit.
M. T.
Malgré le oui au référendum, l’allongement
de la durée du temps de travail dans l’usine d’Hambach,
en Lorraine, est mal engagé chez le constructeur.
ANNELOT HUIJGEN £@annelothuijgen
SOCIAL Avant même d’exister,
l’accord entre les syndicats et la
direction de l’usine Smart d’Hambach (Moselle) sur un retour aux
39 heures de travail semble déjà
mal parti. Il y a trois jours, le référendum consultatif organisé sur le
site de la filiale de l’allemand
Daimler, le oui l’avait emporté à
56,1 % : à 74 % chez les cadres,
agents de maîtrise et employés et à
39 % chez les ouvriers. Dans la
foulée de ce résultat, la CGT et la
CFDT ont décidé de s’unir en intersyndicale pour s’opposer au
texte, s’il devait être signé par la
CFE-CGC et la CFTC.
Pour être validé, un tel accord
d’entreprise doit être paraphé par
des syndicats représentatifs d’au
moins 30 % du personnel. C’est le
cas de la CFE-CGC (20 %), seule
organisation favorable au « Pacte
2020 » envisagé, et de la CFTC
(26 %) réunies. Mais, selon la loi de
modernisation sociale, d’autres
syndicats peuvent rejeter un accord, à condition d’avoir obtenu
plus de 50 % des voix aux élections
professionnelles. La CGT, premier
syndicat avec 36 % des voix, et la
CFDT représentent ensemble
53 %. « Il n’y aura pas d’accord. On
prendra nos responsabilités », a expliqué à l’agence Reuters Didier
Getrey, représentant de la CFDT.
« Il faut voir comment le projet va
être écrit et interprété », ose espérer Mario Mutzette, représentant
de la CFE-CGC. Les syndicats et la
direction doivent se retrouver ce
mercredi.
Opposés depuis le départ au
projet présenté dans le cadre des
négociations annuelles obligatoires, la CGT et la CFDT s’estiment
confortées par le fait que celui-ci
n’a été approuvé que par 39 % des
ouvriers. Le résultat favorable du
Après le vote positif du 11 septembre, le passage aux 39 heures
doit être paraphé par les syndicats. PATRICK HERTZOG/AFP
référendum est dû au plébiscite,
74 % de oui, des cadres et employés. Or, l’intersyndicale pointe
que c’est aux ouvriers que « les
plus gros sacrifices seront demandés tant en termes d’heures que de
salaires », selon des propos tenus
lors d’une conférence de presse
lundi, rapportés par Le Républicain
lorrain.
Pas de plan social
En échange du maintien des
800 emplois, la direction de Smart
propose aux salariés une augmentation de 12 % de la durée du travail, passée progressivement à
39 heures, en échange d’une
hausse du salaire de 6 %, soit
120 euros brut par mois, et d’une
prime de 1 000 euros. Les cadres
auraient perdu, de leur côté, dix
jours de RTT.
Officiellement, la direction de
l’usine, qui n’a pas souhaité s’exprimer, n’a pas de plan B. Le directeur des ressources humaines,
Philippe Steyer, avait expliqué :
« Les salariés n’ont pas le couteau
sous la gorge. Il n’y aura pas de
plan social en cas de rejet de ce
projet. » Dans un message distribué lundi aux salariés que Le
Républicain lorrain s’est procuré,
la direction souligne que le dialogue se poursuit : « Il est important
et de la responsabilité de chaque
partie de respecter le vote de la majorité et de tenir compte du vote minoritaire. Nous sommes une seule
équipe soudée qui veut concrétiser
le pacte 2020 pour nous mettre en
position de force pour de nouveaux
projets. »
Ces nouveaux projets, c’est notamment l’attribution de la future
génération de Smart. L’usine mosellane construit depuis 1997 les
véhicules à deux places de la marque. Si Daimler a investi 200 millions d’euros pour y produire depuis l’an dernier la dernière
version de ce véhicule, le Pacte
2020 doit garantir l’avenir du site à
moyen terme. Car le groupe
Daimler a initié un plan sur cinq
ans d’amélioration de la compétitivité de ses usines. Or, Hambach
est en concurrence avec une usine
slovène de Renault, qui assemble
déjà la Smart à quatre places et la
Twingo du groupe français. ■
ESSO : RESULTATS CONSOLIDES
DU PREMIER SEMESTRE 2015
Résultat net de 175 M€ reflétant la hausse
des marges de raffinage et des effets stocks positifs.
•
Remontée du prix du baril de pétrole brut au premier semestre 2015 à 58 $ (52 €) en moyenne, après avoir baissé
à 48 $ (41 €) au mois de janvier.
•
Hausse de 7 % du brut traité (7,7 Mt) par rapport au premier semestre 2014, malgré l’arrêt planifié de plusieurs
unités de la raffinerie de Gravenchon.
•
Hausse de la marge brute indicative de raffinage carburants et combustibles publiée par la Direction Générale de
l’Energie et du Climat, à 50 €/tonne (€/t) au premier semestre 2015 contre 15 €/t au premier semestre 2014.
•
Hausse des ventes de produits raffinés de 3 % mais baisse de 4 % des volumes distribués sur le marché
intérieur français.
•
•
Résultat opérationnel de 264 M€ incluant des effets stocks positifs de 174 M€.
•
•
Hors effets stocks et autres éléments d’ajustement, résultat opérationnel de 102 M€ en hausse de 255 M€ par
rapport au premier semestre 2014.
Résultat net, part du groupe, de 175 M€ contre une perte de 108 M€ au premier semestre 2014.
Capitaux propres consolidés de 710 M€ pour un endettement financier net de 208 M€.
Pas de versement d’acompte sur dividende. Désormais, le Conseil examinera une fois par an
l’opportunité de proposer la distribution d’un dividende, au moment de l’arrêté des comptes annuels.
Accédez au communiqué intégral sur le site internet esso.fr rubrique actionnaires
105
milliards
d’euros
de déficit accumulé,
entre 2000 et 2014, par
l’Assurance-maladie
française
Résultats consolidés du gRoupe esso s.a.F. (M€)
1
eR
seMestRe
2015
1
eR
seMestRe 2014
RetRaité (*)
année 2014
RetRaitée (*)
Résultat opérationnel (1)
Produits et charges financiers
Impôts courants et différés
Résultat net des activités poursuivies
Résultat net des activités arrêtées ou actifs cédés
Résultat net part du groupe (2)
Pétrole brut traité en raffinerie (millions de tonnes)
Chiffre d'affaires (millions d'euros, incluant la taxe intérieure sur les produits pétroliers)
Ventes totales de produits raffinés (milliers de m3)
Ventes activités de distribution sur le marché intérieur (milliers de m3)
264
7
(98)
173
2
175
7,7
6 414
12 248
7 112
(180)
8
64
(108)
0
(108)
7,2
7 936
11 878
7 399
(581)
6
133
(442)
0
(442)
15,1
15 674
24 589
15 322
(1) Résultat opérationnel
(A)
Effets stocks
(B)
Autres éléments d'ajustement
(C)
Résultat opérationnel ajusté
(A)-(B)-(C)
(2) Résultat net part du groupe
(D)
Résultat net des activités arrêtées ou actifs cédés
(E)
Impôts courants et différés
(F)
(G)
Effets stocks
Impôt sur le résultat hors effets stocks et activités arrêtées ou actifs cédés
(H)
Résultat net hors effets stocks et activités
arrêtées ou actifs cédés
(D)-(E)-(F)-(G)-(H)
264
174
(12)
102
175
2
(98)
174
35
(180)
(10)
(17)
(153)
(108)
0
64
(10)
(56)
(581)
(620)
32
7
(442)
0
133
(620)
15
62
(106)
30
(*) résultats 2014 retraités en application IFRIC 21 au 1er janvier 2015 à des fins de comparabilité
A
a
mercredi 16 septembre 2015
mercredi 16 septembre 2015 LE FIGARO
22
ENTREPRISES
Le salaire des cadres a stagné en 2014
C’est la troisième année consécutive
de statu quo. 39 % des cadres recrutés
après avoir été au chômage subissent
une baisse de salaire.
« Alors que les jeunes sont recrutés
à un salaire inférieur en moyenne de
2000 euros au salaire envisagé, les
EMPLOI Les salaires des cadres cadres les plus expérimentés sont
embauchés à des rémunérations suont encore fait grise mine en 2014.
périeures de 3 000 euros à celles enSelon l’étude annuelle de l’Apec
visagées par le recruteur », précise
(l’Association pour l’emploi des
l’étude. Sans surprise, les fonccadres),
leur
rémunération
tions les plus rémunératrices sont
moyenne est restée stable, à
celles de direction d’entreprise, et
54 800 euros en brut annuel, en
les moins payantes, celles liées à la
incluant la part fixe et la part vacommunication-création.
riable. Soit quelque 4 566 euros
Par ailleurs, même si le taux de
brut par mois. L’inflation ayant été
chômage des cadres reste faible de 0,5 % l’an passé, le pouvoir
moins de 4 %, contre près de 21 %
d’achat des cadres a donc reculé.
pour les ouvriers non qualifiés -,
Et ce pour la troisième année
l’inactivité s’avère pénalisante.
consécutive. La moitié des cadres
39 % des cadres qui sont recrutés
gagne plus que 48 000 euros par
par une entreprise après avoir
an, l’autre moitié moins. Ce salaire
connu une période de chômage
dit médian n’a pas non plus évolué
subissent une baisse de salaire. Et
l’an passé.
ce alors que les diminutions de réComme toujours, pour doper sa
munérations (via surtout la part
fiche de paye, mieux vaut changer
variable) restent en
de poste et surtout
général peu commud’entreprise. « Parmi
nes : 7 % des cadres
les cadres qui n’ont
ont été concernés l’an
connu aucun changepassé.
ment en 2014, qu’il
Rien
d’étonnant
s’agisse de mobilité indans ces conditions
terne ou externe, seuls
Salaire annuel brut
qu’à peine plus de la
41 % ont été augmenmoyen des cadres,
moitié (57 %) des catés », note l’étude de
selon l’Apec
dres soient satisfaits de
l’Apec. Le taux grimleur rémunération. Ils ne sont que
pe à 52 % dans l’industrie, secteur
32 % à juger qu’ils obtiendront une
où les grandes entreprises, plus
augmentation s’ils le demandent.
enclines à des augmentations col63 % estiment peu intéressantes
lectives, sont plus nombreuses.
leurs perspectives pour les années
Mais il tombe à 37 % dans les serà venir. Toutefois l’Apec table pour
vices. En revanche, 58 % de ceux
2015 sur un rebond de 4 % des emqui ont changé de poste dans la
bauches des cadres, avec 177 000
même société ont bénéficié de rerecrutements. Une amélioration
valorisations, comme 63 % de
qui pourrait soutenir les salaires.
ceux qui sont partis dans une
Seule consolation, les cadres ne
autre entreprise.
sont pas les plus mal lotis. En 2013,
La situation reste difficile pour
le salaire net moyen dans le privé
les jeunes diplômés : leur salaire
et le public a crû de 0,6 %, à
moyen à l’embauche n’a pas évo2 209 euros par mois (2 912 euros
lué en 2014, à 30 000 euros. À l’inbrut), selon l’Insee. Du fait de l’inverse, l’expérience reste valoriflation, les actifs ont perdu 0,3 %
sée : le salaire d’embauche d’un
de pouvoir d’achat. La moitié des
cadre ayant un à cinq ans d’expéFrançais
gagne
moins
de
rience s’est accru de 1 000 euros,
1 772 euros par mois. ■
pour atteindre 34 000 euros.
CÉCILE CROUZEL £@ccrouzel
54 800
euros
La moitié des cadres
gagne plus de
48 000 euros par an,
l’autre moitié moins.
DENIS/REA
Randstad met le « big data » au service de l’emploi
En
« recoupant
les
compétences,
on voit que
le métier de
soudeur peut
être exercé
par des
tuyauteurs
et des
métalliers
»
FRANÇOIS BÉHAREL,
PRÉSIDENT DE RANDSTAD
FRANCE
Alors que plus de 3,8 millions de
personnes pointent au chômage
en France, quelque 330 000 emplois n’ont pas été pourvus en
2014, selon l’observatoire TEC
(Tendance emploi compétence)
du Medef. C’est 13 % des postes
recherchés. Pour mettre fin à ce
dysfonctionnement majeur et ancien du marché du travail, le gouvernement a lancé depuis 2013 un
plan de 100 000 formations courtes et qualifiantes.
Des acteurs privés cherchent
aussi à agir. Ainsi l’entreprise de
services en ressources humaines
(recrutements, intérim, etc.),
Randstad vient de lancer un nouvel outil d’appariement de l’offre
et de la demande d’emploi, fondé
sur un traitement massif de données (big data), mis au point par
Oracle et Capgemini. Pour monter
ce nouveau système, Randstad
s’est appuyé sur sa propre base de
3 millions de CV, sur des données
publiques de Pôle emploi ou de
l’Acoss, et sur 12 millions d’annonces d’emploi publiées sur Internet. Le but ? Faire émerger des
corrélations entre compétences et
territoires.
Davantage de profils
« Avec notre outil, nous savons par
exemple que dans tel département 3
personnes sont disponibles pour
prendre un poste de soudeur. En recoupant les compétences, toujours
grâce à notre outil, on voit que ce
métier peut être exercé par des
tuyauteurs et des métalliers.
20 personnes supplémentaires sont
alors disponibles », explique François Béharel, le président du
Groupe Randstad France, dont la
société sera en mesure de proposer davantage de profils à ses
clients. Elle espère ainsi améliorer
sa performance de placement de
30 % à 40 %. Quant à ses clients,
ils pourront prendre des décisions
en toute connaissance de cause de
la main-d’œuvre disponible dans
un bassin d’emploi.
La base sera également utile
pour guider ceux qui cherchent
un poste. Elle leur permettra par
exemple de savoir dans quels départements un métier est particulièrement recherché par les entreprises. Grâce à la cartographie
des compétences - 11 000 ont été
recensées -, une personne pourra
notamment plus facilement savoir
comment utiliser ses acquis pour
une réorientation, pour ensuite
cibler des formations.
Bref, la base Randstad sera un
outil d’aide à la décision pour les
entreprises, pour ceux qui cherchent du travail, voire pour les
pouvoirs publics (par exemple
pour mieux bâtir des plans de
formation). ■
C. C.
Le Nigeria compte sur
la France pour échapper
à sa dépendance au pétrole
En visite d’État à Paris, le nouveau président, Buhari,
a lancé un appel aux entreprises françaises.
ANNE CHEYVIALLE
£@AnneCheyvialle
300 km
ALGÉRIE
NIGER
MALI
NIGERIA
Abuja
Lagos
A
Infographie
CAM.
AFRIQUE « Il y a bien plus que le
pétrole au Nigeria ! » C’est en
substance le message qu’a délivré
le président nigérian devant un
parterre d’entrepreneurs français
et africains. Dans le cadre d’une
visite d’État de trois jours en
France, Muhammadu Buhari
participait, mardi, à un forum
d’affaires organisé par le Medef. Il
a insisté sur les richesses naturelles de son immense pays, devenu
la première économie du continent devant l’Afrique du Sud,
dressant un inventaire à la Prévert des ressources minières et
agricoles : charbon, gaz, bauxite,
manganèse, or, coton, blé, manioc, riz… Sans mentionner le
pétrole.
Et pour cause, le grand défi du
pays qui subit de plein fouet la
baisse des cours du baril, tombé
de 110 dollars à 46 dollars en dixhuit mois, est d’accélérer la diversification et de sortir de la dépendance au pétrole. Certes, le
Nigeria, assis sur les premières
réserves d’Afrique, est moins
monocentré que l’Angola ou le
Gabon, mais l’or noir représente
encore 90 % des exportations et
assure les deux tiers des recettes
de l’État. Difficulté supplémentaire, la baisse des prix ne peut
être compensée par le volume car
la production a baissé de presque
6 % entre 2010 et 2014. « C’est lié
notamment au manque d’investissement, au sabotage récurrent des
installations de production et à
l’incertitude sur le cadre réglementaire », explicite Anne-Sophie Fèvre, expert Afrique de Coface, l’assureur-crédit. Le recul
des prix du pétrole a une incidence directe sur la croissance qui a
ralenti au deuxième trimestre à
2,3 %, contre près de 4 % sur le
précédent trimestre. « Cela pèse
sur les recettes d’exportations, les
revenus de l’État et les investissements », complète l’économiste.
Du coup, la prévision pour cette
année a été revue en baisse : la
hausse de PIB ne devrait pas dépasser 4,5 % contre 6 à 7 % précédemment. Le recul des recettes
publiques va compliquer l’équation budgétaire du nouveau gouvernement qui devra faire des arbitrages malgré une faible dette
de 11 % du PIB.
Misant sur l’investissement
privé, le président venu à Paris
accompagné d’une impression-
Le pays subit de plein fouet la baisse des cours du baril, tombé de 110 à 46 dollars en dix-huit mois.
nante délégation a lancé un appel
aux entreprises françaises, mettant en avant « la population jeune », « le coût bas de la maind’œuvre », « le secteur privé
robuste » et une « législation favorable aux investisseurs ».
Le chef de l’État a été élu en
avril dernier sur la promesse de
s’attaquer au fléau récurrent de la
corruption. Autre enjeu majeur,
la sécurité et la lutte contre le
groupe terroriste Boko Haram,
qui a été le thème central de la
rencontre, lundi soir, avec François Hollande. Dans une note, la
société de conseil PWC cite la détérioration de la sécurité comme
l’un des problèmes majeurs du
pays. En 2014, le Nigeria arrivait
au 170e rang sur 189 pays du classement de la Banque mondiale
« Doing business » sur le climat
des affaires. « Les investisseurs
qui misaient sur le grand potentiel
de croissance du Nigeria sont devenus nerveux », écrit PWC. En
notant que les conditions de financement à long terme (notation du crédit et risque pays) se
sont aussi dégradées. Les investissements directs étrangers sont
tombés à leur niveau le plus bas
en 2013.
Nollywood
La tonalité, mardi matin au Medef, était nettement plus optimiste autour de deux tables rondes
centrées sur la ville durable et
l’agro-industrie. Pierre Gattaz, le
président du Medef, a vanté l’immense potentiel du Nigeria, fort
d’une croissance moyenne annuelle de 6,8 % sur la dernière
décennie et d’un développement
AKINLEYE/REUTERS
rapide de sa population. D’ici à
2050, le Nigeria sera le troisième
pays le plus peuplé du monde
derrière la Chine et l’Inde ! Les
besoins du pays sont immenses
pour nourrir, transporter, équiper, loger, éclairer son immense
population. Autant d’opportunités pour les entreprises françaises
qui ont une expertise reconnue
pour répondre à ces défis. Nombre d’entre elles sont déjà bien
implantées, à l’image de Total,
Lafarge ou Alstom. Pierre Gattaz
a souligné les grands pas déjà accomplis vers la diversification de
l’économie. Aujourd’hui, 50 %
du PIB vient des services : commerce, services financiers, télécommunications et… le cinéma.
Le Nollywood nigérian est devenu presque aussi célèbre que le
Bollywood indien. ■
LE FIGARO
mercredi 16 septembre 2015
ENTREPRISES 23
Nomination controversée
à la Banque de France
Des économistes contestent le choix de François
Villeroy de Galhau pour diriger l’institution, l’estimant
exposé à un risque de « conflit d’intérêts ».
FINANCE La perspective de la
nomination de François Villeroy
de Galhau à la tête de la Banque
de France ne fait pas l’unanimité.
On pouvait penser la polémique
close depuis que, le 6 septembre
dernier, l’Élysée avait officialisé
le choix du président de la République. Il n’en est rien. Quelque
150 signataires, essentiellement
des économistes dont Thomas
Piketty, François Bourguignon ou
Michel Aglietta, ont publié mardi
une tribune dans Le Monde, afin
de contester cette désignation. Ce
texte relance la controverse à dix
jours de l’audition, prévue le
29 septembre, de François Villeroy
de Galhau par les commissions
des finances de l’Assemblée nationale et du Sénat. Un examen
de passage qui est en principe une
formalité - il faut que les deux
tiers des parlementaires en question s’y opposent pour déjuger le
président de la République - mais
qui en l’occurrence pourrait
tourner à l’épreuve.
Les économistes signataires de
cette tribune, ainsi que les détracteurs plus discrets de la nomination de François Villeroy de
Galhau, n’en font pas un combat
ad hominem. L’inspecteur des finances et polytechnicien Villeroy
de Galhau a le profil de l’emploi
et suffisamment d’années de service au Trésor, une administration d’élite des rangs de laquelle
sont souvent issus les gouverneurs de la banque centrale française, pour prétendre à la succession de Christian Noyer dont le
mandat s’achève fin octobre.
« Lobby bancaire »
Mais François Villeroy de Galhau
a aussi été, pendant douze ans,
l’un des dirigeants de BNP Paribas. Ce qui, expliquent les auteurs
de cette tribune, « l’expose à un
grave problème de conflit d’intérêts ». « Il est totalement illusoire
d’affirmer qu’on peut avoir servi
l’industrie bancaire, puis quelques
mois plus tard, en assurer le
contrôle avec impartialité et en
toute indépendance », écriventils. À leurs yeux, pour avoir travaillé chez BNP Paribas, François
Villeroy sera sensible aux pressions du « lobby bancaire ». Or, si
l’essentiel du pouvoir de politique monétaire et de tutelle du
secteur bancaire est désormais du
ressort de la Banque centrale
européenne, à Francfort, la Ban-
que de France conserve un rôle
de supervision et de sanction.
L’intéressé ne fait aucun commentaire, réservant ses réponses
aux parlementaires. Ses partisans
font cependant déjà valoir à la
fois la réputation d’éthique du
personnage, ainsi que les mesures
« préventives » qu’il a prises.
François Villeroy de Galhau a
ainsi évidemment coupé tous ses
liens financiers avec BNP Paribas,
renonçant au passage à des
stock-options. Et il s’est engagé à
ne prendre aucune part dans les
décisions individuelles qui pourraient directement concerner la
première banque française.
Il avait quitté la banque de la
rue d’Antin dès le mois d’avril,
pour se « mettre au service de son
pays ». La ficelle était un peu
grosse pour suffire à couper court
aux reproches qui lui sont faits
aujourd’hui.
Paradoxalement, sa candidature à la Banque de la France est
aussi controversée du fait de ses
années dans le secteur public.
François Villeroy de Galhau a travaillé pour plusieurs cabinets de
gauche et a été le bras droit de
Dominique Strauss-Kahn à Bercy. D’où le soupçon lancinant
d’une nomination politique.
François Villeroy
de Galhau a été,
pendant douze ans,
l’un des dirigeants
de BNP Paribas.
FRANÇOIS BOUCHON/
LE FIGARO
La réputation de François Villeroy de Galhau ne suffit manifestement pas à elle seule à éteindre la polémique. C’est le signe
des temps, de cette période postcrise financière qui fait la chasse
aux conflits d’intérêts et érige
Castorama : des baisses de prix pour rebondir
Dans un marché en berne, le groupe a accentué ses promotions et rogné sur ses marges.
OLIVIA DÉTROYAT £@Oliviader
L’enseigne, qui n’ouvrira
pas de magasin en 2015
(ici à Créteil), mise
sur le remodelage
de ses 102 magasins
français pour réinsuffler
une dynamique.
KENZO TRIBOUILLARD/AFP
DISTRIBUTION Alors que Castorama va inaugurer le 13 octobre en
grande pompe son nouveau
concept à Antibes, « nous restons
prudents sur les perspectives en
France », a estimé mardi Véronique
Laury, directrice générale de Kingfisher, la maison mère du champion français du bricolage. Locomotive pendant des années du
groupe anglais qui l’a racheté en
2003, Castorama, qui représente
plus d’un tiers des ventes de Kingfisher et 56 % des ventes françaises,
ne brille plus sur un marché français du bricolage atone (+ 0,3 % selon la Banque de France). Malgré
un léger mieux au printemps
(+ 1,7 % entre mai et début juillet),
le chiffre d’affaires a stagné sur les
six premiers mois de l’exercice
2015-2016 (+ 0,2 % à surfaces égales), à 1,97 milliard d’euros. Couplée à la baisse des ventes de Brico
Dépôt, l’autre enseigne tricolore de
Kingfisher, qui souffre du ralentissement du marché immobilier, la
France recule de 0,3 % sur la période. Cette situation, selon Kingfisher, est due au moral en berne
des Français, et qui contraste avec
la hausse inattendue de 3,3 % de la
filiale britannique.
Nouveau concept
Depuis le départ fin 2014 de Véronique Laury, qui dirigeait l’enseigne depuis un an, le redressement
de Castorama, priorité de Kingfisher, peine à se concrétiser.
D’autant que le projet très avancé
de rachat de Mr. Bricolage, troisième acteur français et qui aurait
permis à Castorama de reprendre la
tête du marché devant Leroy Merlin (Adeo), a finalement capoté en
avril. Pour rester dans la course
face à un leader en grande forme,
Castorama et Brico Dépôt ont intensifié leurs promotions. Après
avoir déjà baissé les prix sur
1000 références en 2013-2014, Castorama a mené « une activité promotionnelle plus soutenue », explique Kingfisher, qui ne chiffre pas
les baisses tarifaires. Ces efforts ont
pesé de 0,6 % sur la marge brute de
la France et de 5,7 % sur le résultat
semestriel d’exploitation, tombé à
167 millions.
L’enseigne, qui n’ouvrira pas de
magasin en 2015, mise sur le remodelage de ses 102 magasins français
pour réinsuffler une dynamique.
Les magasins de Val d’Europe (77)
et de Carré de Soie, en région lyon-
naise, non rentables, seront fermés. Celui de Villetaneuse, qui
n’était plus aux standards Casto, est
passé sous pavillon Brico Dépôt.
Tandis qu’après Brest en avril, Angoulême, Besançon et Antibes rouvriront élargis et sous le nouveau
concept. Chaque fois, près de
10 millions d’euros ont été investis,
et jusqu’à 35 millions à Antibes.
Cette dernière inauguration lèvera
le voile sur les évolutions imaginées
par Casto pour relancer les ventes.
Déjà esquissées à Hénin-Beaumont
et Brest, elles se veulent « inspirantes » pour des clients à la recherche
d’idées déco : plus d’espaces projets
(cuisine, salle de bains, chambre…), parcours client « en circuit »
façon Ikea, espaces tests, mais aussi
panneaux promotionnels en tête de
gondole pour marteler le nouveau
positionnement prix. ■
Quand les HLM se laissent tenter par le bois
Promicea, créée par Guillaume Poitrinal et Philippe Zivkovic, construit 140 HLM pour 3F.
JEAN-YVES GUÉRIN £@jyguerin
5
projets
d’immeubles en bois
sont étudiés
actuellement
par Promicea,
soit 300 logements
IMMOBILIER Les grands patrons de
l’immobilier reviennent toujours à
leurs premières amours. Guillaume
Poitrinal a quitté son job de président du directoire chez Unibail en
mars 2013. Philippe Zivkovic, qui a
longtemps dirigé BNP Paribas Real
Estate, y occupe depuis mi-2014 une
fonction non opérationnelle de président du conseil de surveillance.
Ensemble, ils ont créé en octobre 2014 Promicea, une société de
promotion immobilière, spécialisée
dans les petits programmes immobiliers en bois massif. Une aventure
entrepreneuriale que Guillaume
Poitrinal fait au travers de sa société
Woodeum, spécialiste de la
construction en bois. Une première
opération est en train de sortir de
terre : 140 HLM tout en bois à Ris-
Orangis, dans l’Essonne, pour le
très gros bailleur social 3F. Cet immeuble de quatre étages, dont la
construction a commencé en juillet,
a été dessiné par Jean-Michel Wilmotte. Il sera livré en août 2016. Au
même coût qu’un bâtiment traditionnel.
« Le premier avantage du bois
massif, c’est la rapidité de construction, argumente Philippe Zivkovic.
Nos 140 logements seront bâtis en 13
mois contre 18 mois au minimum
avec le matériau habituel, le béton. »
Une vitesse d’exécution due au fait
que beaucoup d’éléments sont fabriqués en usine. Sur le chantier, il
n’y a plus qu’à tout assembler comme un Lego un peu sophistiqué.
L’autre atout du bois, c’est son
côté écologique. « Les immeubles en
bois ont une empreinte carbone
beaucoup plus faible que les bâtiments traditionnels en béton »,
avance Guillaume Poitrinal. Une
dimension qui pourrait devenir déterminante si l’empreinte carbone
d’un bâtiment devient en 2018 un
critère, comme Ségolène Royal l’a
spécifié dans sa loi de transition
énergétique. Des arguments qui ont
convaincu le premier client de Promicea, 3F. « Nous avons choisi cette
approche car elle nous permet
d’avoir un immeuble qui consomme
moins de gaz à effet de serre », affirme son directeur général, Yves Laffoucrière.
Patrie du béton
Reste que Promicea a du pain sur la
planche pour convaincre des vertus
du bois massif. En France, qui est la
patrie du béton, moins de 10 % des
constructions se font en bois.
D’autre part, les défricheurs de la
construction en bois ne peuvent pas
revendiquer le « made in France » :
comme la filière bois n’est pas très
bien organisée dans l’Hexagone,
Promicea est contraint de se fournir
dans les forêts autrichiennes. Et
l’usine qui fait le prémontage est
également localisée dans ce pays.
Pour l’instant, cette start-up qui
compte moins de dix collaborateurs
planche sur cinq autres projets en
région parisienne. « Soit 300 logements », affirme Guillaume Poitrinal, qui a d’autres activités que Promicea.
Avec des associés, il a notamment monté un fonds d’investissement baptisé Icamap, qui a levé
500 millions d’euros pour investir
dans des foncières petites ou
moyennes. Il a réalisé sa première
opération au premier trimestre en
prenant un petit ticket dans une
foncière anglaise, Capital & Regional. Pas de doute, il y a une vie après
les grosses entreprises. ■
l’indépendance en vertu cardinale. Les détracteurs de l’ancien directeur général délégué de BNP
Paribas estiment donc que Benoît
Coeuré, actuellement membre du
directoire de la BCE, ferait un
bien meilleur candidat. ■
EN BREF
BOEING DÉBUTE
L’ASSEMBLAGE
DU PREMIER 737 MAX
£ Boeing a débuté l’assemblage
du premier 737 Max, la version
remotorisée de son best-seller
dans son usine de Renton
(État de Washington).
Le programme est en ligne
avec le calendrier établi.
Le premier appareil doit sortir
d’usine fin 2015 en vue
d’un premier vol d’essais début
2016. La première livraison
est prévue au troisième trimestre
2017 à Southwest Airlines,
sa compagnie de lancement.
DIMANCHE : MACRON
PRÊT À DISCUTER
AVEC HIDALGO
£ Emmanuel Macron a appelé
mardi à la « responsabilité »
la maire de Paris Anne Hidalgo,
qui refuse le choix effectué
par le ministre de l’Économie
pour les zones touristiques
internationales où
les commerces pourront ouvrir
le dimanche et le soir. Douze
zones sont concernées à Paris,
dont les Champs-Élysées,
le boulevard Haussmann,
le Marais ou encore Montmartre.
Invitée à émettre un avis, la maire
de Paris a écrit le 4 septembre un
courrier au vitriol au ministre.
Ce dernier s’est dit prêt à débattre
avec Anne Hidalgo, mais
uniquement de manière
« constructive ». Les décrets
seront publiés à la fin du mois.
L’INFLATION EN AOÛT
STABLE SUR UN AN
£ Les prix à la consommation
ont augmenté de 0,3 %
en août par rapport à juillet,
mais sont restés stables
sur un an, a annoncé l’Insee
mardi.Le gouvernement
a prévu une inflation nulle
en moyenne pour 2015.
+@
» Reprise des ventes
de maisons, après quatre
ans de marasme
» Énergie : l’électroménager
français mal étiqueté
www.lefigaro.fr/economie
A
BERTILLE BAYART £@BertilleBayart
mercredi 16 septembre 2015 LE FIGARO
24 ENTREPRISES
Uber et les taxis face au Conseil constitutionnel
Les Sages se penchent sur le service UberPop. Leur décision est attendue d’ici à une semaine.
« L’ensemble du secteur du partage
dans le domaine automobile tombe
sous le coup » de la loi Thévenoud, a
affirmé hier devant les Sages
Me Hugues Calvet, l’avocat d’Uber,
selon qui la loi contrevient à la liberté d’entreprendre. Une position
combattue à la fois par les taxis, par
des sociétés de VTC concurrentes
d’Uber et par le représentant du
gouvernement.
HUGUES
CALVET
AVOCAT D’UBER
Nous sommes
dans une situation
d’incertitude
juridique grave,
incompatible avec
la clarté, la certitude
et la prévisibilité
d’un texte pénal
»
TRANSPORTS Et revoilà la bataille
des taxis ! Bien loin des scènes de
guérilla urbaine qui avaient opposé
en juin, dans les rues de Paris ou aux
abords des aéroports, chauffeurs de
taxis et chauffeurs privés, le débat a
rebondi mardi dans le cadre beaucoup plus solennel du Conseil
constitutionnel. C’est la désormais
célèbre société californienne qui a
saisi la juridiction suprême au travers d’une question prioritaire de
constitutionnalité.
Les Sages devront se prononcer
d’ici une semaine sur la loi Thévenoud d’octobre 2014. Et dire si ce
texte est fondé à interdire un service
comme celui d’UberPop, qui permet
à tout un chacun de devenir chauffeur occasionnel. Une formule qui a
exacerbé l’exaspération des taxis,
vent debout contre ce qu’ils considèrent être une concurrence déloyale, et provoqué par ricochet une
riposte ferme du gouvernement au
point qu’Uber a suspendu UberPop
en juillet. Le verdict des Sages est
donc lourd d’enjeux, à la fois pour
Uber, pour ses concurrents, pour les
taxis, et… pour le gouvernement,
confronté à une bataille qu’il peine à
contenir. Il pourrait aussi poser des
jalons de jurisprudence pour toute
l’économie dite « collaborative »,
en pleine croissance.
JEAN-CHRISTOPHE MARMARA/LE FIGARO
BERTILLE BAYART £@BertilleBayart
Les Sages devront dire si la loi Thévenoud est fondée à interdire un service comme celui d’UberPop.
S’agissant du seul transport par
voiture, la loi Thévenoud restreint
en effet le champ d’activité d’une
part aux taxis et aux VTC (voitures
de tourisme avec chauffeurs), c’està-dire dans les deux cas à des professionnels dûment titulaires d’une
licence, et, d’autre part, au covoiturage, réservé aux particuliers. Mais
elle interdit l’organisation par une
plateforme numérique de services
de transports par des particuliers
« à titre onéreux ». Pour ses détracteurs, UberPop n’est pas du covoiturage, comme l’est un BlaBlaCar
par exemple. Le principe du covoiturage serait d’être une activité non
lucrative : le passager paie une participation aux frais du chauffeur, qui
se contente d’amortir le coût d’utilisation de son véhicule. Le chauffeur UberPop, lui, recherche bien
un revenu complémentaire.
Sauf que, estime-t-on chez Uber,
les frontières sont dans les faits
moins évidentes, et la loi échouerait
donc à distinguer les activités des
unes et des autres. La définition du
coût d’utilisation manque de précision. Et derrière la vitrine du covoiturage, certains particuliers se livreraient ainsi à une activité quasi
professionnelle. Un phénomène qui
tend à se développer dans d’autres
secteurs d’activités, comme la location d’appartements par exemple.
Une bataille sur trois fronts
La décision du Conseil constitutionnel, quelle qu’elle soit, rouvrira la
bataille sur trois fronts. Sur le terrain, Uber planche déjà à l’évolution
de son offre commerciale. La société
californienne, avant de suspendre
UberPop, l’avait déjà fait évoluer en
encourageant vivement l’adoption
par ses chauffeurs du statut
d’autoentrepreneurs. En justice, elle
influera potentiellement sur le procès d’Uber France et de ses dirigeants, convoqués devant le tribunal
de grande instance le 30 septembre.
Sur le plan politique, enfin, le
gouvernement risque de devoir remettre l’ouvrage de la loi Thévenoud sur le métier. Un chantier
auquel Emmanuel Macron, le ministre de l’Économie, entendait
s’attaquer dans le cadre de sa future
loi Macron 2. Sauf que, à ce jour, les
syndicats de taxis notamment ont
refusé de participer à la table ronde
qu’espérait réunir le ministre. ■
Les constructeurs allemands préparent leur riposte à Tesla
Alors que l’américain lance son SUV, le Model X, Porsche et Audi dévoilent leurs projets de bolides électriques.
EMMANUEL EGLOFF £@eegloff
ENVOYÉ SPÉCIAL À FRANCFORT
INDUSTRIE La Tesla Model X, premier SUV du constructeur de véhicules électriques haut de gamme,
n’est pas présentée au salon de
Francfort, qui a ouvert ses portes
mardi 15 septembre dans la capitale
du Land de Hesse. Le nouveau véhicule commence pourtant ces joursci sa carrière commerciale aux
États-Unis. Les commandes sont
déjà prises depuis plusieurs mois et
les premières livraisons sont prévues à la fin du mois.
Avec son Model X le constructeur
américain pourrait atteindre son
objectif de 50 000 livraisons sur
2015. Un objectif revu par rapport à
une précédente estimation de
55 000. Cette légère déception
n’empêche pas la plupart des acteurs traditionnels du monde de
l’automobile de regarder avec envie
les performances du constructeur
américain. Au premier semestre de
2015, Tesla occupe tout simplement
le premier rang parmi les véhicules
électriques aux États-Unis, avec
11 600 ventes. En Europe, il est quatrième, derrière Nissan, Renault et
Volkswagen, avec 7 166 immatriculations. Sa présence en Chine est
plus modeste, avec un peu plus de
2 000 véhicules vendus sur les six
premiers mois de l’année. Mais Tes-
la est le seul constructeur étranger à
s’immiscer parmi des marques
chinoises sur ce segment du véhicule électrique.
Une autre dimension
Ces performances sont remarquables pour un véhicule vendu à partir
de 70 000 dollars et une marque qui
n’existait pas il y a dix ans. L’arrivée
de la Model X mais aussi de la Model
3, qui sera dévoilée au printemps et vendue deux
fois moins cher que
l’actuel Model S,
pourrait faire entrer Tesla dans une
autre dimension
en termes de volu-
LES DÉCIDEURS
â XAVIER ROYAUX
McDonald’s
Arrivé en 2010 comme vice-président chargé
du marketing, de la marque et du produit, cet
ancien de Saatchi & Saatchi qui fut aussi DG
de BETC-Euro RSCG est promu directeur
marketing et intègre le comex France. Il
supervisera aussi le département études et
stratégies consommateurs. Delphine Smagghe, vice-présidente communication et
développement durable, coiffera de son côté
le département achats, qualité, logistique.
â JOHN KRAFCIK
Google
Ce vétéran de l’automobile rejoint le projet de
voiture autonome du géant Internet américain comme directeur général. Ancien de
Ford, il a passé dix ans chez Hyundai Motor
America, dont cinq ans comme DG, jusqu’en
2014. Dernièrement il était président de TrueCar, une plate-forme en ligne spécialisée dans
les données sur les prix de ventes des voitures.
A
â ANA GIROS CALPE
Suez
Après avoir réalisé l’essentiel de son parcours
chez Alstom Transport, où elle pilotait la division France, cette ingénieur de 41 ans rejoint
Suez pour prendre les rênes de la business
unit Europe-Amérique latine.
La Tesla Model X
sera vendue deux
fois moins cher que
l’actuel Model S.
TESLA
mes de ventes. C’est l’ambition
d’Elon Musk, le patron de Tesla, qui
espère pouvoir produire 500 000
véhicules par an d’ici à 2020.
C’est, en tout cas, ce que semblent craindre les constructeurs allemands qui dominent le marché
mondial du premium. Audi prépare
ainsi pour 2018 le lancement d’un
grand SU sportif tout électrique
d’une autonomie de 500 km. La
presse spécialisée a aussitôt surnommé ce modèle la « tueuse de
Tesla » tant elle paraît conçue
pour aller affronter
la Model X.
Quant à Porsche, il profite
du salon de
PAR Carole Bellemare avec Corinne Caillaud
Jean-Claude Maillard, le PDG de Figeac Aéro,
reçoit le Prix de l’audace créatrice à l’Élysée
â
robotisation et création
Costume bleu, sild’emplois ». Ses perhouette
sportive
formances ont aussi
d’ancien rugbyman
séduit les membres du
et voix chantante du
jury du trophée créé en
Sud-Ouest, c’est un
1996 par Marc Ladreit
entrepreneur « bien
de Lacharrière et dont
dans ses bottes » qui
Le Figaro est partenais’est vu remettre
re. « Aero Figeac est le
mardi à l’Élysée le
pur produit de la France
Prix de l’audace
créatrice des mains Le fondateur de l’entreprise du Lot (à droite) s’est qui gagne et un pied de
de François Hollan- vu récompenser par le chef de l’État en présence nez à ceux qui se poside. Jusqu’à renoncer de l’initiateur du prix Marc Ladreit de Lacharrière. tionnent dans le défaitisme », s’est enflamà son discours pour
mé le président-fondateur de Fimalac, dont le
s’adresser très directement à l’assemblée de
chef de l’État, escorté d’Emmanuel Macron et
plus de 300 patrons et même à interpeller le
d’Axelle Lemaire (Économie numérique), a
chef de l’État sur la question du financement
aussi pointé la propre réussite. Fervent hymne
des entreprises…
à l’entreprise, donc…
À 58 ans, Jean-Claude Maillard, le patronSa « start-up », Jean-Claude Maillard l’a fonfondateur du sous-traitant aéronautique
dée en 1989, à 32 ans, avec 120 000 francs en
Figeac Aéro, dans le Lot, a l’humilité et la tranpoche. Cotée sur Alternext en 2013 (12 %), elle
quille assurance de l’homme qui a réussi. Provaut aujourd’hui 500 millions d’euros. Et cet
gression spectaculaire du chiffre d’affaires
ingénieur, fils d’agriculteurs qui débuta chez
(204 millions), du résultat d’exploitation
Ratier Figeac, voit loin. Réalisant déjà 35 %
(31 millions) et des effectifs (1 800 salariés) :
des ventes à l’export, il a racheté l’an dernier
pour François Hollande, Figeac Aéro est « une
une entreprise aux États-Unis, « le plus grand
entreprise exceptionnelle ». Il l’avait déjà visimarché du monde ». Le rêve américain, pour
tée en avril en lançant le plan « Industrie du
l’enfant de Figeac qui vise dès lors le demifutur ». Une firme qui crée, innove et est la
milliard en 2018.
preuve qu’« il n’y a pas de contradiction entre
C. B.
Francfort pour dévoiler un concept
car tout électrique (nos éditions du 15
septembre). Mercedes, enfin, a annoncé il y a quelques semaines, par
la voix de son directeur de la recherche, qu’il travaillait sur un modèle hautement compétitif de véhicule électrique de 400 à 500 km
d’autonomie. Là aussi, la comparaison avec Tesla s’impose immédiatement.
Ces modèles arriveront cependant sur le marché quelques années
après le Model X. Tesla espère avoir
alors acquis des positions solides sur
ce marché du véhicule électrique,
où la valeur des marques peut différer de celle qui a cours pour les motorisations traditionnelles. ■
www.lefigaro.fr/decideurs
â THOMAS DEVEDJIAN
Eramet
Directeur des investissements de Yam
Invest et DG de Time for Growth depuis 2014, cet énarque et HEC de
44 ans qui œuvra pour Eurazeo et le
FSI (où il supervisait le dossier Eramet) intègre
le groupe minier comme directeur délégué et
membre du comex. Le fils du député Patrick
Devedjian en deviendra en janvier le grand argentier et DGA auprès de Patrick Buffet.
â MARC GENEVOIS
SAP
Chez le numéro un mondial des logiciels de
gestion depuis 2002, il succéde au Belge Henri
Van der Vaeren à la tête de la filiale tricolore.
Depuis un an, Marc Genevois dirigeait les opérations France.
â MASSIMO TONONI
Banca Monte dei Paschi di Siena
C’est cet ancien de Goldman Sachs, passé aussi
par les Finances en Italie, qui a été élu mardi par
l’AG à la tête de la banque toscane en difficulté.
À 51 ans, l’ex-président de Borsa Italiana et actuel président du groupe Prysmian remplacera
à Sienne Alessandro Profumo, qui présidait
BMPS depuis 2012 et a démissionné cet été.
LE FIGARO
TECH
mercredi 16 septembre 2015
25
Technicolor s’impose dans
les effets visuels pour la pub
Le français rachète le britannique The Mill et lève 500 millions
d’euros d’argent frais pour financer ses récentes acquisitions.
ELSA BEMBARON£@elsabembaron
AUDIOVISUEL Technicolor poursuit ses acquisitions. Après avoir
racheté le leader français des effets spéciaux pour la publicité,
Mikros Images, en avril, le groupe met la main sur le numéro un
mondial du secteur, le britannique The Mill, pour 259 millions
d’euros. Entre-temps, Technicolor a aussi acquis la division
Connected Devices de l’américain Cisco (acteur de la maison
connectée), pour 550 millions
d’euros.
« Ces rachats s’inscrivent dans
la stratégie de Technicolor, qui se
renforce dans ses métiers : la maison connectée d’une part et les effets visuels et l’animation pour les
films, les séries, la publicité et les
jeux vidéo, d’autre part. Nous
achetons des métiers que nous
connaissons bien », mentionne
Frédéric Rose, le directeur général de Technicolor. Pour financer
ces acquisitions, Technicolor fait
appel au marché. Le groupe va
lancer une augmentation de capital de 225 millions d’euros, assortie d’un emprunt de 375 millions d’euros. « Nous avons
reconstruit péniblement le bilan de
Technicolor pendant de longues
années. Nous privilégions un montage qui maintient une structure
financière saine », insiste Frédéric Rose. Le groupe conserve
même une marge de manœuvre
pour réaliser de nouvelles acqui-
LES OPÉRATIONS
DE TECHNICOLOR
EN MILLIONS D’EUROS
375
225
millions d’emprunt
millions
d’augmentation
de capital
259
millions
pour le rachat
de The Mill
550
millions
pour le rachat
de la division
Connected Devices
de Cisco
sitions, toujours dans ses métiers
autour des effets visuels.
Ainsi, le français est au générique de bon nombre de superproductions américaines. Il s’est fait
une spécialité des catastrophes
naturelles et des mouvements de
foule réalisés en studio ! Dans le
dernier Terminator, le « jeune »
Arnold Schwarzenegger est entièrement réalisé en images de
synthèse. « Une première technologique », précise Frédéric Rose.
Dans les prochaines semaines,
Batman versus Superman et The
Martian, avec Matt Damon, débarqueront sur les écrans. Et
avec eux, leur lot d’effet visuels
« made in Technicolor ».
Réalité virtuelle
Dans un registre proche, The Mill
s’est imposé dans les effets spéciaux pour la publicité. Des synergies pourront être réalisées
avec les autres activités du groupe. Les techniques sont les mêmes, seuls les marchés sont différents. « La prochaine révolution
viendra des spots publicitaires.
Leur format est en train de changer. L’avenir appartient aux longues histoires, avec des films de
deux à cinq minutes diffusés sur le
Web. Ces nouveaux clips sont demandeurs de technologies plus
avancées », explique Frédéric
Rose, qui lorgne en outre la réalité virtuelle.
En effet, le groupe s’intéresse à
un domaine en pleine expansion,
la réalité virtuelle. Les applica-
Le Discovery Drone
de Silverlit sera vendu au prix
d’un jouet (79,99 euros).
SILVERLIT
tions sont multiples dans le domaine publicitaire. Par exemple,
les croisiéristes peuvent organiser des visites virtuelles de bateau, les concessionnaires automobiles peuvent proposer à leurs
clients de configurer en temps
réel leur future voiture. Pour
cela, il suffit d’un casque de réalité virtuelle et d’un contenu réalisé par Technicolor. Avec l’acquisition de The Mill, le groupe
mise sur une augmentation de ses
activités dans ce domaine.
Ces nouvelles activités vont
permettre à Technicolor d’engranger rapidement de nouveaux
revenus. Un point fondamental
alors que le groupe s’apprête à
faire face à l’extinction, l’année
prochaine, des revenus tirés des
brevets sur la norme MPEG-2.
Technicolor détient de nombreux
brevets, qui génèrent quelque
200 millions d’euros d’excédent
brut d’exploitation.
« Les analystes redoutaient le
“trou d’air du MPEG-2”. Il n’aura
pas lieu. Avec ces acquisitions,
nous atteindrons en 2017 nos objectifs prévus pour 2020 », se félicite Frédéric Rose. Le groupe sera
aussi moins dépendant des licences sur ses brevets. Actuellement, ces dernières génèrent environ 65 % de son résultat
d’exploitation, proportion qui
devrait passer sous la barre des
40 %. Cela devrait donner plus
de lisibilité aux comptes de l’entreprise et satisfaire ainsi les investisseurs. ■
Dans le dernier
Terminator, Arnold
Schwarzenegger
« jeune » est
entièrement créé
en images de
synthèses par
Technicolor.
PARAMOUNT PICTURES
Les jouets connectés
en pole position
pour Noël
Peluches interactives, drones et robots
seront les moteurs du marché,
au côté de la licence « Star Wars ».
KEREN LENTSCHNER £@Klentschner
JOUETS Les drones best-sellers de
Noël ? L’offre, en tout cas, s’étoffe
dans les magasins de jouets. L’italien Mondo rivalise avec le chinois
Silverlit : tous deux ont présenté
leurs modèles la semaine dernière
au Salon du jouet du Carrousel du
Louvre, à Paris. Ceux de Mondo,
destinés aux enfants de plus de
8 ans, volent jusqu’à 50 mètres de
haut. Le X31 peut être piloté à partir
d’un smartphone tandis que le Discovery Drone (79,99 euros) de Silverlit est équipé d’une caméra ajustable et d’un appareil photo. « Cette
année, ce sont les premiers drones
vendus aux prix de jouets », constate Bruno Bokanowski, directeur de
la rédaction de la Revue du jouet.
Des jouets qui présentent l’avantage d’être transgénérationnels.
D’autres jouets high-tech se glisseront cette année dans la hotte du
Père Noël. « L’offre s’est vraiment
sophistiquée, la technologie apporte
aujourd’hui une vraie valeur ajoutée,
constate Frédérique Tutt, spécialiste du jouet chez NPD. Jusqu’à l’an
passé, le high-tech faisait encore figure de gadget et l’offre se limitait à
quelques jouets, notamment le plus
emblématique, Furby, la peluche
d’Hasbro. »
Les jouets connectés restent un
marché de niche en raison de leur
prix (jusqu’à 200 euros pour le robot de Meccano). Les achats se
concentrent donc surtout sur la fin
de l’année. Et les Français - plus frileux que les Anglo-Saxons face au
high-tech lorsqu’il s’agit de leurs
enfants - leur offrent plus tard tablettes et smartphones. Il n’empêche, la catégorie – encore modeste
(20 millions d’euros en 2014, soit
0,6 % d’un marché de 3,2 milliards
de chiffre d’affaires) - est en pleine
expansion. Les ventes depuis le début de l’année sont en progression
de 53 %, selon NPD. « Nous voyons
apparaître des nouveautés très intéressantes qui devraient contribuer à
grossir ce nouveau segment », ajoute
Frédérique Tutt.
Le high-tech ne se limite plus
aux tablettes. Il se propage des peluches aux… établis des petits garçons. Smoby (Simba) fait ainsi le
pari d’apprendre le nom des outils
ainsi que leur utilisation aux apprentis bricoleurs grâce à une application dédiée. La peluche My
Friend Freddy (Vivid Imaginations)
raconte des histoires et propose des
jeux. Même le très traditionnel
Meccano, racheté il y a deux ans
par le canadien Spin Master, lance
un robot géant à construire, Meccanoid. Il concurrencera le minirobot BB-8 Star Wars de Disney, qui
se pilote avec un smartphone ou
une tablette. La marque américaine
Crayola permet, elle, aux fillettes
de donner vie à leurs créations de
mode et de les faire défiler sur une
tablette.
Coup de fouet
Quant aux spécialistes des jouets
high-tech, ils ne sont pas en reste.
Lexibook, champion des tablettes
ludoéducatives, lance Marbo, un
robot-pingouin qui danse, fait des
imitations et enseigne aussi l’anglais. Le chinois VTech, leader des
jouets électroniques, propose de
son côté Digigo, un portable pour
les 4-9 ans qui leur permet d’envoyer facilement textes et messages
vocaux à leurs parents.
Tous espèrent que les jouets
connectés permettront, aux côtés
des produits dérivés Star Wars
(Lego, Hasbro, Mattel, Jakks Pacific…), de redonner un coup de fouet
au marché et de rattraper le retard
du début d’année (- 2 % à fin
juillet). L’activité a pâti de l’absence des bracelets Loom et des cartes
Panini de la Coupe du monde de
foot, qui l’avaient dopée l’an passé.
NPD table sur une croissance de 1 %
du marché du jouet en 2015. ■
LA SÉANCE DU MARDI 15 SEPTEMBRE 2015
JOUR
%VAR.
-0,57
+0,72
+1,01
+0,13
+0,83
+2,16
+1,77
+0,93
+0,3
+1,43
+0,99
+1,25
+1,45
-3,58
-0,53
+1,22
+0,95
+1,95
+0,73
+1,29
+HAUTJOUR
42,41
106,05
55,43
3,188
28,605
6,27
22,55
55,54
34,11
79,62
27,08
11,385
54,03
17,1
15,17
108,05
144,1
147,35
52,96
50,32
JOUR
+BAS JOUR %CAP.ECH 31/12
41,54
103,9
54,2
3,139
28,18
5,979
21,995
54,21
33,525
78,13
26,38
11,135
52,88
16,465
14,55
106,3
141,3
144,05
51,9
49,315
0,536
0,19
0,267
0,397
0,276
0,707
0,223
0,2
0,183
0,361
0,531
0,298
0,266
0,182
0,332
0,421
0,262
0,126
0,158
0,175
+11,78
+2,43
+33,16
+6,4
+5,98
-31,33
+16,64
+11,81
+13,08
+33,12
+6,64
+5,3
-1,07
-25,72
-22,54
+15,94
-9,97
+5,35
-9,25
+15,01
LVMH .............................................. 149,9
♣
MICHELIN ..............................................
83,03
ORANGE ..............................................13,825
PERNOD RICARD ..................................
88,99
PEUGEOT ..............................................
15,725
♣ 61,58
PUBLICIS GROUPE SA .............................
RENAULT ..............................................
74,2
SAFRAN ..............................................68,37
SAINT GOBAIN ..................................41,08
SANOFI ..............................................87,99
SCHNEIDER ELECTRIC .............................
55,63
SOCIETE GENERALE ♣
..................................
42,03
SOLVAY ..............................................
100,2
TECHNIP ♣
..............................................43,785
TOTAL .............................................. 40,985
UNIBAIL-RODAMCO ..................................
220,45
VALEO ..............................................117,65
VEOLIA ENVIRON. ..................................
20,195
VINCI♣.............................................. 58
VIVENDI ..............................................21,105
LE CONSEIL DE ROLAND LASKINE
L’action Total est arrivée hier en tête
des plus fortes hausses de l’indice
CAC 40 à 40,98 euros (+ 3,07 %). Depuis le début de l’année, le titre est
toujours en repli de près de 4 %, mais
la baisse du cours est moins importante que celle du baril de pétrole de
%VAR.
+1,49
+1,26
+0,29
+0,32
+0,96
+0,46
+1,41
+2,27
+1,71
+0,41
+1,44
+0,94
+0,2
+1,4
+3,07
-0,59
+1,69
+0,82
+1,19
+0,52
+HAUTJOUR +BAS JOUR
150,55
83,56
13,925
89,34
15,855
61,91
74,78
68,5
41,275
88,93
56,01
42,405
101
44,07
41,16
223
118
20,385
58,3
21,215
146,85
81,9
13,615
88,14
15,49
60,87
73,02
66,86
40,155
87,64
54,87
41,23
99,4
42,17
39,6
219,65
115,8
20,04
57,29
20,92
%CAP.ECH
0,147
0,226
0,215
0,23
0,81
0,163
0,277
0,302
0,297
0,18
0,253
0,345
0,275
0,867
0,344
0,357
0,614
0,496
0,238
0,356
31/12
+13,35
+10,31
-2,3
-3,54
+53,86
+3,25
+22,58
+33,4
+16,61
+16,3
-8,22
+20,12
-10,85
-11,39
-3,61
+3,57
+13,56
+36,87
+27,44
+2,01
LES DEVISES
MONNAIE
AUSTRALIE ................................................................................
DOLLAR AUSTRALIEN
CANADA ................................................................................
DOLLAR CANADIEN
GDE BRETAGNE ................................................................................
LIVRE STERLING
HONG KONG ................................................................................
DOLLAR DE HONG KONG
JAPON ................................................................................
YEN
SUISSE ................................................................................
FRANC SUISSE
ETATS-UNIS ................................................................................
DOLLAR
TUNISIE ................................................................................
DINAR TUNISIEN
MAROC ................................................................................
DIHRAM
TURQUIE ................................................................................
NOUVELLE LIVRE TURQUE
EGYPTE ................................................................................
LIVRE EGYPTIENNE
CHINE ................................................................................
YUAN
INDE ................................................................................
ROUPIE
ALGERIE ................................................................................
DINAR ALGERIEN
SICAV ET FCP
1 EURO=
1,5885
1,4984
0,7346
8,7731
135,44
1,0971
1,132
2,206
10,9184
3,4298
8,8574
7,2107
75,1238
119,3492
AUD
CAD
GBP
HKD
JPY
CHF
USD
TND
MAD
TRY
EGP
CNY
INR
DZD
L’OR
JOUR
VEILLE
31/12
COTATION QUOTIDIENNE ASSURÉE PAR TESSI-CPOR
www.cpordevises.com
LINGOT DE 1KG ENV .....................................................
31420
31550
-0,57
NAPOLEON ..................................................... 187,9
187,8
+0,59
PIECE 10 DOL USA .....................................................
515
575
-10,43
PIECE 10 FLORINS .....................................................
192
192
PIECE 20 DOLLARS .....................................................
1051
1055
-2,69
PIECE 20F TUNISIE .....................................................
182
182
-1,62
PIECE 5 DOL US (H) .....................................................
303
305
+5,21
PIECE 50 PESOS MEX .....................................................
1205
1200
+1,69
PIECE FR 10 FR (H) .....................................................
107
105
+1,9
PIECE SUISSE 20F .....................................................
186
186,1
-0,43
PIECE LATINE 20F .....................................................
186
184,5
-0,43
SOUVERAIN ..................................................... 240,5
230,1
+0,63
KRUGERRAND .....................................................1027
1040
-2,19
VALEURS LIQUIDATIVES EN EUROS (OU EN DEVISES), HORS FRAIS
VALEUR
DATE DE
LIQUID. VALORISAT.
SICAV
UNI HOCHE C ................................................
245,29
11/09/15
RETROUVEZ
BETELGEUSE ................................................
45,88
11/09/15
BELLATRIX C ................................................
299,04
11/09/15
VICTOIRE SIRIUS ................................................
48,59
11/09/15
SITE D’INFORMATIONS EXCLUSIVES
WWW.WANSQUARE.COM
[email protected]
brent à Londres qui a dévissé de
20 % sur la même période. La résistance du cours de Total à la chute du
prix du brut s’explique par la capacité
des grands groupes pétroliers à sauver leurs résultats en cédant les actifs et surtout en coupant dans les
dépenses d’exploration. L’an dernier,
le groupe français a réduit ses investissements de 7 %, à 26,4 milliards de
dollars, et, pour 2015, les dirigeants
comptent procéder à 2 ou 3 milliards
de dollars d’économies supplémentaires. Largement de quoi maintenir
le dividende à 2,44 euros et assurer
aux actionnaires un rendement net
très attractif de plus de 6 %. Le cours
de Total est aussi porté par une note
de Goldman Sachs qui recommande
le titre à l’achat avec un objectif de
cours fixé à 47 euros. Pour la banque
américaine, le pétrolier français présente même le plus fort potentiel de
hausse dans le secteur en Europe.
Les analystes s’attendent enfin à
l’annonce de bonnes nouvelles lors
de la journée investisseurs qui se
tiendra à Londres le 23 septembre. ■
A
LE CAC
ACCOR .............................................. 41,74
♣
AIR LIQUIDE ..................................
105,35
AIRBUS GROUP ..................................55,06
ALCATEL-LUCENT ..................................
3,16
ALSTOM ..............................................28,465
ARCELORMITTAL ..................................
6,241
AXA .............................................. 22,4
BNP PARIBAS ACT.A ..................................
55,08
BOUYGUES ..............................................
33,9
CAP GEMINI .................................. 79,18
CARREFOUR ..............................................
26,98
CREDIT AGRICOLE ..................................
11,33
DANONE ..............................................53,87
EDF ..............................................
16,955
ENGIE .............................................. 15,05
ESSILOR INTL. ..................................107,45
KERING ..............................................143,6
L'OREAL ..............................................146,75
LAFARGEHOLCIM ..................................
52,71
LEGRAND ..............................................50,08
mercredi 16 septembre 2015 LE FIGARO
26
MÉDIAS et PUBLICITÉ
France Télévisions prévoit un déficit
de 50 millions d’euros en 2016
CAROLINE SALLÉ £@carolinesalle
AUDIOVISUEL Pour renflouer les
caisses de France Télévisions, sa
nouvelle présidente, Delphine
Ernotte, espérait « fromage et dessert ». Autrement dit une augmentation de la redevance et un retour
de la publicité après 20 heures.
Raté. Ce sera finalement « régime », comme elle l’a elle-même
tweeté. Voire même mise à la diète
stricte, puisque le groupe audiovisuel public s’attend à un déficit de
50 millions d’euros en 2016.
Dans une lettre adressée lundi
aux administrateurs de la télévision
publique, que Le Figaro s’est procurée, la nouvelle présidente tire la
sonnette d’alarme sur les finances
du groupe. « La ministre de la
Culture a rendu public ce week-end
un arbitrage du gouvernement
concernant l’audiovisuel public »,
écrit Delphine Ernotte. Dimanche,
Fleur Pellerin annonçait dans les
colonnes du JDD que la redevance
n’augmenterait que d’un euro pour
passer à 137 euros et qu’il n’y aurait
pas de retour de la publicité après
20 heures mais une taxe plus élevée
sur les opérateurs télécoms. Mais
cela compensera tout juste la baisse
de la dotation budgétaire de l’État.
« Compte tenu des hypothèses budgétaires communiquées par notre
actionnaire, les ressources publiques
pour France Télévisions seraient au
mieux stables en 2016 par rapport à
2015. » Un financement en berne
combiné à une baisse des recettes
publicitaires entraîneraient une diminution des ressources globales de
l’entreprise en 2016, avance la nouvelle présidente.
Si cette prévision se confirmait,
elle « conduirait à un déficit prévi-
sionnel pour 2016 de l’ordre de
50 millions, malgré la prise en
compte d’hypothèses d’économies par rapport à 2015 », indique Delphine Ernotte.
Effet de ciseau
Une mauvaise nouvelle
pour le service public,
qui devrait afficher une
perte de 10 millions
d’euros à la fin de l’année après un trou de
38,4 millions d’euros de
déficit en 2014.
Au printemps dernier,
dans son rapport sur
l’avenir de France Télévisions, Marc Schwartz avait
pointé « l’effet de ciseau entre
ressources et charges » qui
« amènerait
l’entreprise
Delphine Ernotte, présidente dans une situation non soude France Télévisions.
tenable
financièrement,
avec un résultat négatif atteignant
rapidement plusieurs dizaines de
millions d’euros ». Il semblerait que
le scénario se vérifie plus vite que
prévu. Mais, cette fois, il était
connu, aussi bien de l’État actionnaire que de Delphine Ernotte.
Le déficit de 50 millions envisagé
pour 2016 pourrait s’expliquer par
plusieurs facteurs. D’abord, la
montée en puissance de la TNT,
renforcée par la possible arrivée en
clair de LCI ou de Paris Première,
devrait encore affaiblir la régie du
groupe et entraîner une baisse supérieure à 5 % de ses recettes publicitaires. Ensuite, l’année étant riche
en événements, dont la retransmission des Jeux olympiques d’été, la
couverture des primaires et les
élections américaines, on peut estimer que les coûts de grille seront
revus à la hausse. Enfin, même en
tablant sur une augmentation mo-
deste des charges structurelles, de
l’ordre de 1 à 1,5 %, cela plomberait
encore les comptes de plus de
25 millions d’euros.
Afin de colmater les brèches,
Delphine Ernotte a d’ores et déjà
« demandé à l’ensemble des équipes
de préparer un plan d’économies, à
l’exclusion de tout nouveau plan de
départ », dans le prolongement des
70 millions d’euros d’économie
réalisés depuis trois ans.
Insuffisant néanmoins pour enrayer le déficit chronique de France
Télévisions. La dirigeante insiste sur
le fait qu’il faut « repenser la stratégie globale » et reposer « la question
de notre capacité à remplir l’ensemble de nos missions ». En clair, pour
Delphine Ernotte, soit les ressources augmentent, soit le périmètre
du service public diminue. Mais pas
question de se serrer encore plus la
ceinture. ■
aux auditeurs. Depuis dix ans,
l’audience de la station a tout
simplement doublé, passant de
551 000 à 1,18 million d’auditeurs
par jour, ce qui correspond à
2,2 % d’audience cumulée, selon
Médiamétrie.
La station dirigée par Étienne
Mougeotte vient de recevoir le
prix de la meilleure radio de l’année 2015 décerné par le magazine
CB News.
complice de longue date, Claire
Chazal, anime une émission
culturelle le samedi à 13 heures.
Elle y reçoit les artistes qu’elle admire : musiciens, comédiens,
danseurs, écrivains, réalisateurs…
Va-t-elle accroître sa présence à
l’antenne de Radio Classique ?
« Nous sommes ouverts à toutes les
possibilités. Nous aimerions faire
plus de chemin ensemble », avoue
Jean-Francis Pécresse.
Après une forte progression
d’audience, la station semble avoir
atteint un palier. « Radio Classique
reste une radio de niche. Pour que
l’audience progresse encore, il faut
aller chercher de nouveaux auditeurs sur le numérique, notamment
sur le mobile, et multiplier notre
présence sur les réseaux sociaux »,
ajoute Jean-Francis Pécresse.
La station table aussi sur l’obtention de quelques nouveaux
émetteurs. « Avec six fois moins
d’émetteurs que France Musique,
nous réalisons 50 % d’audience de
plus. Sans oublier que notre budget
est nettement inférieur », souligne
le directeur de la rédaction. ■
Radio Classique, élue
radio de l’année 2015
La station dirigée par Étienne
Mougeotte a doublé son audience.
ENGUÉRAND RENAULT £@erenault
RADIO Au lendemain de ses
adieux dimanche dernier au
20 heures de TF1 du week-end,
Claire Chazal retrouve l’équipe de
Radio Classique dans laquelle elle
évolue déjà depuis 2006. « Il y a
une véritable complicité entre les
grandes voix de la station : Guillaume Durand, Ève Ruggiéri, Christian
Morin, Patrick Poivre d’Arvor et
Claire Chazal. Nous avons même
accueilli Gérard Leclerc récemment.
Toutes ces personnalités apprécient
de travailler à Radio Classique car
c’est l’une des rares stations où l’on
peut s’offrir le luxe de la qualité
sans avoir besoin d’aller chercher de
sujets racoleurs », explique JeanFrancis Pécresse, le directeur de la
rédaction. « Les animateurs ont la
possibilité de parler de sujets internationaux, de culture et d’économie
en ayant du temps pour approfondir
les sujets », ajoute-t-il.
Ce ton particulier semble plaire
Patrick Poivre
d’Arvor, Étienne
Mougeotte
et Claire Chazal
dans les studios
de Radio Classique,
le 14 septembre.
JEAN-CHRISTOPHE
MARMARA/LE FIGARO
“
La quasi-intégralité
des auditeurs recrutés
ces dernières années
ont moins de 50 ans
”
C
JEAN-FRANCIS PÉCRESSE, DIRECTEUR
DE LA RÉDACTION DE RADIO CLASSIQUE
En arrivant à la tête de Radio
Classique fin 2012, Étienne Mougeotte a retrouvé nombre de ses
anciens protégés de TF1. Paradoxalement, la présence d’animateurs chevronnés a séduit un auditoire plus jeune et actif. « La
quasi-intégralité des auditeurs recrutés ces dernières années ont
moins de 50 ans. Ils viennent chercher de l’information de qualité et
aiment écouter de la musique classique mais pas élitiste », souligne le
directeur de la rédaction.
Filiale du groupe Les Échos qui
appartient à Bernard Arnault, la
station, qui s’est longtemps cherchée, semble avoir trouvé son
modèle. En arrivant, Étienne
Mougeotte a défini une cohérence
entre les tranches d’information
et celles dédiées à la musique avec
un habillage commun et l’instauration de passerelles entre les
deux mondes.
Aujourd’hui, l’information occupe l’antenne pendant deux
heures trente le matin, et Patrick
Poivre d’Arvor anime une tranche
d’actualité et de culture le soir entre 19 heures et 20 heures. Sa
EN BREF
LAGARDÈRE UNLIMITED
CHANGE DE NOM
£ Alors qu’elle poursuit
son redressement, la filiale
du groupe Lagardère dédiée
au sport est rebaptisée Lagardère
Sports and Entertainment.
ALTICE VEND DES
ACTIFS AU PORTUGAL
£ Le groupe de télécoms est
en discussion avec le fonds Apax
France pour lui céder ses filiales
portugaises Cabovisao et ONI,
dont il doit se défaire après
le rachat de Portugal Telecom.
MIGUEL MEDINA/AFP
Delphine Ernotte, la nouvelle dirigeante du groupe, a déjà annoncé un plan d’économie.

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