Villon La vie de François Villon Naissance : Paris, vers 1431
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Villon La vie de François Villon Naissance : Paris, vers 1431
Villon La vie de François Villon Naissance : Paris, vers 1431-1432. Famille : Son père, dénommé Montcorbier, est mort alors que François était très jeune. L’enfant, parce qu’il était doué, fut élevé par le chanoine Guillaume de Villon, chapelain de Saint-Benoît-le-Bétourné dans le Quartier Latin. Etudes : Fait ses études à la Faculté des arts (c’est-à-dire des lettres) de la Sorbonne. Mars 1449 : il est reçu bachelier 1452 : il obtient une licence puis une maîtrise en lettres. François devait ensuite passer un doctorat en théologie mais il abandonna ses études. Il dû participer aux désordres qui troublèrent l’ordre public dans le Quartier Latin en 1452 et 1453 : certains étudiants furent envoyés en prison. Il commença à fréquenter des étudiants tels que Colin de Cayeux qui devait être pendu en 1460 comme crocheteur de serrures, voleur et pilleur d’églises et Guy Tabarie avec lesquels il cambriola, en 1456, le Collège de Navarre, future Collège de France. 5 juin 1455 : François se bat à l’arme blanche avec un prêtre, Phelippe Sermoise. Ce dernier succomba à ses blessures à l’hôpital. Il quitte Paris pour échapper à la police. Son ambition : devenir poète de cour : 1456 : De retour à Paris en février, il vole, aux environs de Noël, 500 écus d’or au collège de Navarre, abritant alors la Faculté de Théologie, ce qui lui fournit l’argent nécessaire pour rejoindre la cour de René d’Anjou, à Angers. Mais il est n’est pas recruté par le roi René. Il écrit le Lais. 1457-1461 : Le poète mène une vie errante. En 1457, Guy Tabarie, son complice dans l’affaire du collège de Navarre est arrêté et François, recherché. Il rencontre des amuseurs publics, des jongleurs et des ménestrels qui allaient de ville en ville et de village en village. En 1457-58, il est à Blois, siège de la cour de Charles d’Orléans. Dans un recueil exécuté par ce prince, figurent la ballade dite « du concours de Blois » (ballade des contradictions)et l’Epître à Marie d’Orléans, composées par Villon. Il passe tout l’été 1461 dans les prisons de Meung-sur-Loire et il en fut libéré au début du mois d’octobre à l’occasion du passage du nouveau roi, Louis XI, qui, selon l’usage, fit ouvrir les prisons. 1462 : il écrit son œuvre maîtresse, le Testament, et regagne Paris. A l’automne, il est emprisonné pour vol au Châtelet puis un peu plus tard pour bagarre à l’arme blanche. Bien qu’il ne fut pas l’auteur de la blessure que reçut la victime, il « fut condamné à être pendu et étranglé » au gibet de Paris, situé sur la butte de Montfaucon. 1463 : le jugement est cassé mais Villon est condamné à un exil de dix ans. A partir de cette date, on perd complètement la trace du poète. On sait, en revanche, que les affirmations de Rabelais comme quoi Villon rejoignit en Angleterre la cour d’Edouard IV (Quart Livre, 67) et finit ses jours à Saint-Maixent l’Ecole sont fantaisistes. Villon appartenait déjà à la légende. Son œuvre : Le Lais (1456) : Prenant congé de ses amis et de ses connaissances, le poète fait dans ce poème une série de legs parodiques et, subvertissant les procédés de la poésie lyrique du temps, fait la satire de l’amour courtois. Le Testament (1461) : La première partie de ce poème est une méditation consacrée à la perte de la jeunesse, aux méfaits de l’amour mais surtout à la mort. La seconde partie reprend, en l’approfondissant, la fiction testamentaire déjà abordée dans le Lais : Villon fait la liste de ses Villon héritiers, choisit son sépulcre et le service religieux pour son enterrement. Cette œuvre tend à désacraliser, à travers la parodie et l’ironie, la société, les individus et la mort. Place de son œuvre dans l’histoire littéraire : La poésie de Villon constitue une étape fondamentale dans l’évolution de la poésie lyrique en France, non dans l’usage des formes poétiques, mais dans l’importance considérable accordée au sujet poétique. La figure fictive du poète n’est bien souvent, au Moyen Âge, qu’un motif rhétorique servant à assurer la cohérence expressive du poème. Avec Villon, le poème est le lieu de l’expression d’une individualité dotée d’une identité et d’une histoire, aussi fictives soient-elles. C’est là un des éléments qui fit son succès à la Renaissance (Clément Marot donna la première édition commentée de ses œuvres en 1532) et chez les poètes romantiques. Villon fait évoluer l’écriture poétique canonique en ayant recours à un langage familier, nourri de différents argots de l’époque.