Programme MR - Europe 2014
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Programme MR - Europe 2014
L' EUROPE DES DEFIS Programme MR pour les élections européennes du 25 mai 2014 L’UE vit des moments décisifs ; elle est à un carrefour de son histoire. Jamais dans l'histoire de la construction européenne, l'UE n'a été aussi centrale dans des événements ressentis par les citoyens tels que la crise financière et économique. Les 5 années qui viennent sont décisives. Les prochains dirigeants de l'Union auront à affronter des défis énormes, qui demandent plus d'intégration européenne: la relance de l’économie, la lutte contre le chômage, la relation face à de puissants voisins (Russie) ou concurrents économiques (Chine, Brésil, Inde, etc.), la gestion des flux migratoires, etc. Le projet européen doit se renouveler, se réformer, évoluer, retrouver un nouveau souffle et être géré autrement. Il est la seule voie à emprunter et doit avoir pour objectif d'établir une véritable démocratie européenne. Il faut convaincre ceux qui résistent aux changements et combattre ceux qui cultivent la peur, cèdent aux sirènes du populisme, se barricadent derrière d’hypothétiques frontières. Il faut opter pour une approche résolument optimiste, motiver l’espoir, se réapproprier son destin. Car ne nous trompons pas, ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain. L’Europe avance : Ces dernières années nous avons su mettre en place un cadre économique européen, nous avons établi le périmètre de l’union bancaire, nous avons tiré les conséquences de la crise des dettes souveraines et nous avons brisé le cercle vicieux qui liait banques et dette d’Etat. Nous avons poursuivi l’intégration du marché unique, seul en mesure d'aider à relancer une politique industrielle, créatrice de croissance et d’emploi, suscitant la recherche et l’innovation. La crise que nous avons vécue doit nous donner le courage de susciter une nouvelle dynamique, de rénover l’Europe. A nous de nous donner les moyens de mener des politiques européennes ambitieuses qui répondent aux préoccupations des citoyens ; d’assurer le respect et la défense de la démocratie et des droits fondamentaux ; de prendre les mesures nécessaires pour préserver notre indépendance énergétique, en un mot d’aller vers plus d’intégration dans des secteurs où l'Union européenne a une claire valeur ajoutée. Militons pour une vision ambitieuse de la construction européenne fondée sur des principes clairs, mettant l’humain et la solidarité au cœur de ses préoccupations et plaidons avec force pour la construction d'une Europe plus intégrée. L'adversaire du MR a un seul visage : celui du nationalisme qui se nourrit des peurs et des nostalgies, qui entraine le repli sur soi et le rejet de l’autre. 1 Notre ambition est d’expliquer, de convaincre qu’une fédération européenne est seule capable de peser au niveau mondial. L’Europe est plus que jamais la solution pour affronter avec succès les grands défis de demain. 2 I. Une croissance, créatrice d’emploi durable L’Europe est confrontée au triple défi d’une mutation démographique majeure, d'une inadéquation des compétences avec les exigences du marché du travail et d’une compétition mondiale accrue. Elle est face à un problème à la fois quantitatif et qualitatif. En excluant quelques 20 millions d’hommes et de femmes du marché du travail, l’Europe se prive de talents considérables. Les défis à relever en matière d'emploi sont nombreux : les jeunes ne sont ni suffisamment formés, ni suffisamment insérés ; les seniors qualifiés sont laissés pour compte, les femmes souffrent d’inégalité ou d’exclusion et les immigrés n’arrivent pas tous à s’intégrer. Il faut mettre en place une gouvernance partenariale de l’ensemble des acteurs socio-économiques et miser plus que jamais sur le capital humain et les compétences. 1. Le MR souhaite faire de l’emploi et de la politique sociale européenne sa véritable priorité de la prochaine législature européenne (2014/2020) : • • • • en optant pour la « flexicurité » : le MR plaide pour une politique du marché de l'emploi active : activer les demandeurs d'emploi, mais aussi armer les travailleurs contre les changements rapides, les périodes de chômage et les périodes de transition ; l'apprentissage tout au long de la vie afin de maintenir l'employabilité des travailleurs par la formation ; une sécurité sociale moderne, qui combine mobilité sur le marché du travail et un bon filet de sécurité; en instaurant un salaire minimum au niveau européen afin du lutter contre le dumping social (on parle du principe, pas d’un montant commun : il faut garder à l’esprit que le salaire moyen à Sofia ou à Bucarest est de moins de 500 € par mois); en demandant que la protection sociale soit étendue à tous les travailleurs, y compris les indépendants, en utilisant plus efficacement le Fonds social européen en lui octroyant 3 millions d’euros d’assistance technique en faveur des jeunes créateurs d’entreprise et aux entrepreneurs sociaux; Les libéraux plaident également pour : • • • • une amélioration des conditions de travail au sein de l’entreprise: par la participation des salariés aux bénéfices et par une meilleure sécurité au travail. l’établissement des « alliances des connaissances » au niveau européen : il s'agit de développer des coopérations destinées à réunir des entreprises et des institutions d'éducation et de formation pour développer de nouveaux programmes d'études destinés à faire face aux pénuries de compétences et à améliorer l'adéquation aux besoins du marché du travail. une extension des droits sociaux aux indépendants; une politique européenne basée sur le retour à l’emploi avec une approche globale : baisse coordonnée dans les États membres de la fiscalité sur les 3 • salaires et des charges sociales en général, contrôle renforcé des salariés détachés. Une politique européenne inclusive, visant à l'intégration accrue des questions de handicap dans les politiques communautaires et l'amélioration de l'accessibilité à tous. 2. Les libéraux favorisent la réelle mobilité des travailleurs La Commission européenne estime qu'il y a 2 millions de postes vacants dus à une faible mobilité intra-européenne. Si nous comparons la mobilité des travailleurs européens par rapport à celle des travailleurs américains, qui n'hésitent pas à traverser le continent pour trouver un emploi, nous sommes à la traîne. Seulement près de 3% de la main d'œuvre européenne vit et travaille dans un autre Etat membre de l'Union. Et seulement 1,5% des Européens vivent et travaillent dans un pays étranger. Pour les libéraux, l’Europe a tout intérêt à encourager une plus grande mobilité de la main-d'œuvre pour combler les lacunes dans son marché du travail. Il s’agit de ne pas tomber dans le populisme en matière de libre circulation de travailleurs mais au contraire oser affirmer que "le plafonnement du nombre de migrants citoyens de l'UE non seulement sape l'une des plus grandes réalisations de l'intégration européenne et l'une des principales valeurs fondamentales de l'UE, mais signifie aussi le blocage de la croissance européenne et de la création de richesses" (G. Verhofstadt). Néanmoins, les libéraux veulent être crédibles sur ces dossiers sensibles et rappellent que : • tous les gouvernements européens, sans exception, regroupant toutes les grandes familles politiques, ont voté pour que les restrictions temporaires appliquées aux travailleurs roumains et bulgares expirent le 1er janvier 2014, • il y a seulement 2,8% de citoyens de l'UE qui vivent dans un autre pays que le leur, ces travailleurs mobiles sont pour leur très grande majorité des contributeurs nets aux économies et aux budgets des pays d'accueil. • il est erroné d’attribuer à la liberté de circulation des travailleurs, principe fondateur de l'Union la responsabilité de possibles abus des systèmes de sécurité sociale étant donné que la responsabilité de lutter contre la fraude sociale incombe aux États membres, que ces abus soient commis par leurs citoyens ou par ceux d'autres États membres. 3. Une entreprise, une activité industrielle au service de l’emploi 80% de l’innovation trouve son origine dans le secteur industriel, chaque poste créé dans le secteur industriel mène à la création d’un à deux postes dans le secteur des services. La part de l’UE dans la compétitivité de nos entreprises est non négligeable : L’Europe représente pour la période de janvier à novembre 2013, 75,8% des 4 exportations belges ou 247.309,5 millions d’euros ; ce qui représente 65% du PIB belge et 73,5% des importations belges ou 229.604,5 millions d’euros. Créer un climat favorable aux entreprises, en priorité pour les PME-TPE ( très petites entreprises) • Un tiers des petites et moyennes entreprises (PME) européennes ne parvient pas à obtenir les financements qui sont nécessaires à leur développement. Cette situation contribue à étouffer toute perspective de reprise solide en Europe. • L’Europe a pris certaines mesures début 2014 comme un soutien public accru aux PME et aux entreprises à moyenne capitalisation européennes avec un objectif clair : leur faciliter l'accès au financement. La relance de l’économie par les investissements est aussi le fait de la Banque européenne d’investissement qui a augmenté son activité de 40% en Europe. • Il faut dorénavant créer les conditions pour favoriser l’accès aux investissements privés en particulier pour les jeunes entreprises innovantes. • Il faut encourager les travailleurs à la reconversion lorsque certains secteurs ne sont plus créateurs d'emploi, par exemple en soutenant le fonds d'ajustement à la mondialisation. Ce fonds permet aux personnes ayant perdu leur emploi à la suite de changements structurels majeurs survenus dans le commerce international en raison de la mondialisation (par exemple lorsqu'une grande entreprise ferme ou que la production est délocalisée en dehors de l'UE), ou du fait de la crise économique et financière mondiale, de recevoir une formation. Les libéraux formulent des propositions fortes en faveur des PME : o Créer un environnement propice au développement des toutes petites entreprises,1 des start-ups orientés vers des secteurs d’avenir et des nouvelles entreprises de technologies innovantes; o Renforcer le Fonds européen d’investissement; o Favoriser les levées de capital-investissement pour les PME innovantes afin de relancer la compétitivité et soutenir la création d’emplois2. 1 définie comme une entreprise qui occupe moins de 50 personnes et dont le chiffre d'affaires annuel ou le total du bilan annuel n'excède pas 10 millions d'euros. 2 La crise a énormément affecté l’investissement dans les PME innovantes, 5.421 sociétés ont bénéficié de levées de capitaux en 2008 contre 4.848 en 2012 avec une chute de 17 milliards d’euros. C’est pourtant une des raisons du « success story » américain dans l’économie numérique. L’Europe doit 5 o Mettre en place une importante administrative à l’égard des PME ; réforme de simplification o Un choix clair dans les politiques menées et une priorité donnée à la cohésion sociale, à une politique industrielle commune, à l’innovation et la recherche (un budget pluriannuel de 70,2 milliards d’euros qui soit réorienté vers les PME les plus innovantes et permette d’éviter la « fuite des cerveaux »). S’appuyer sur une industrie forte et compétitive • Parce que les industries ont un avenir en Europe et en Wallonie. Des industries fortes sont un des remèdes au problème du chômage, puisque l'industrie crée toujours un emploi sur quatre et emploie quelques 34 millions d'Européens. Autres chiffres évocateurs : 75 % des exportations européennes se composent de biens industriels et chaque emploi industriel génère environ deux emplois supplémentaires dans les secteurs de la distribution et des services; Les libéraux s’engagent à : o favoriser le développement d’une réelle politique industrielle européenne en matière de R&D, d’innovation et de politique industrielle coordonnée notamment par le financement par chaque Etat-membre de 3% de son PIB pour l’innovation et la R&D ; o faciliter le développement des coopérations renforcées en matière de R&D, d’innovation et de politique industrielle entre les Etats-membres o achever l’intégration des réseaux d’information, d’énergie et de transports ; o simplifier l’accès au brevet européen ; o créer un label « Made in Europe » volontaire pour les produits européens afin de garantir la traçabilité des produits aux citoyens et éviter aux entreprises d’avoir trop recours à l’externalisation de segments de leurs activités de production ; o créer un « cloud computing européen »3 pour une indépendance technologique et une protection plus efficace des données personnelles des citoyens. • Faire du renouveau industriel de la filière sidérurgique, une base de reconquête européenne : Le MR propose la création d’un poste de Commissaire européen à la stratégie industrielle qui serait chargé notamment d’appliquer des plans inverser la tendance et faire du capital-investissement une véritable industrie servant de levier aux PME. 3 Les fournisseurs de « cloud » basés aux USA, dont Amazon, Google et Microsoft, représentent actuellement près de 80% des marchés mondiaux. 6 européens pour le renouveau de différents secteurs industriels essentiels en Europe, comme la filière de la sidérurgie. Un plan à élaborer autour de trois axes : o Réduire le coût exceptionnellement élevé de l'énergie et des matières premières par une politique harmonisée de l’énergie moins dépendante des importations; o Favoriser le déploiement des énergies à faibles émissions de carbone, afin d'encourager leur intégration rapide sur le marché de l'électricité. o Soutenir la demande via le développement stratégique de secteurs-clés recourant à l'acier, tels le bâtiment, l’automobile et les infrastructures de transport. • Maintenir nos entreprises compétitives, assurer la sécurité de l’approvisionnement, et un développement des énergies vertes au sein d’un mix énergétique équilibré Aucun État européen ne peut garantir à lui seul ces trois objectifs. Les enjeux dépassent les frontières. La politique énergétique doit donc être menée de façon intégrée et transversale. L’Union européenne doit mettre en œuvre une politique forte ayant pour objectif de diminuer les prix ainsi que la consommation totale en énergie au sein de l’espace européen. Cette politique ne peut se faire au détriment de l’environnement. Les libéraux s’engagent à : • • • • • finaliser le marché intérieur en le dotant d’un marché unique énergétique ; favoriser les investissements transnationaux afin d’assurer l’interconnexion des différents marchés ; soutenir la création d'une politique commune de l'énergie qui pourrait être un nouveau grand projet politique fédérateur européen; assurer l’indépendance énergétique de l’UE au niveau mondial en investissant, au travers de sa banque d’investissement, dans les projets transnationaux d’envergure (exemple :le gazoduc TAP/Trans-Adriatic Pipeline) ; en parlant d’une seule voix sur la scène internationale, comme c’est le cas pour la politique commerciale internationale ; en octroyant à la Commission européenne le mandat de négocier avec les États tiers l’ensemble des contrats énergétiques. travailler à l’établissement d’un système opérationnel d’échange de quotas d’émissions afin de réduire les émissions de CO2 ; inciter le secteur privé à investir dans les énergies renouvelables, accroître les investissements dans la recherche et le développement et élargir les partenariats public-privé innovants. 7 Pour y arriver, le MR prône la mise en place d’une politique énergétique commune, et en cas de refus de participation de la part de certains États membres, la mise en place d'une coopération renforcée. En ce qui concerne le paquet climat-énergie, les libéraux veulent : • une politique climatique réaliste qui permette à l'Europe de parler d'une seule voix et de favoriser un accord avec des objectifs contraignants lors de la conférence sur le climat (COP21) en décembre 2015 à Paris, après les échecs successifs des derniers sommets depuis Cancún en 2010. • un plan cohérent visant à réduire le coût de l’énergie, qui demeure un facteur crucial pour garantir le développement, la compétitivité et la pérennité de l'industrie en Europe. • une politique visant à économiser l'énergie car à l'évidence il est moins coûteux d'économiser l'énergie que de la fabriquer. C'est là où l'innovation prend tout son sens (écoconception des produits, isolement des bâtiments, etc.) Les Libéraux sont déterminés à faire de Bruxelles et de la Wallonie deux régions en Europe où il fait mieux vivre. Globalement la Belgique a su mieux résister à cette grave crise quinquennale que nombre d’autres pays membres : la Belgique a des ressources et on doit s’en féliciter. Toutefois, le taux de chômage élevé et persistant dans ces deux régions, adossé à un nombre record de faillites de sociétés à Bruxelles et l’incapacité du gouvernement wallon à diminuer la dette nous rappellent que nous avons un problème de gouvernance. Le Hainaut et la région de Bruxelles-capitale font parties de la peu envieuse catégorie des régions dans lesquelles le taux d’emploi est inférieur à 60 %. Et pourtant l’Union européenne vient en aide aux régions d’Europe à travers la politique de cohésion qui est le troisième budget européen après la Politique agricole commune et celui consacré à la Recherche et à l’innovation. Au niveau belge, pas moins de 4 provinces (Hainaut, Liège, Namur et Luxembourg) sont éligibles au titre de la nouvelle catégorie de régions dites "en Transition", le reste du territoire relevant de la catégorie des régions "les plus développées". Au total, ce sont plus de 2 milliards € que l'UE consacrera au développement régional en Belgique sur la période 2014-2020. Les libéraux demandent : • la réalisation d’un audit sur l’utilisation faite sur la période 2007-2013 des fonds européens en Wallonie et à Bruxelles. 8 • dans le même temps, une répartition plus efficiente des 2 milliards € d’aides européennes en faveur du développement régional en Belgique sur la période 2014-2020. 4. Une gouvernance bancaire, financière, économique et fiscale La crise de 2008 a imposé des réformes profondes. En 5 ans, un ensemble impressionnant de réformes ont été adoptées pour améliorer la gouvernance de la zone euro. Ces réformes visent à renforcer la discipline budgétaire, mais aussi à relancer la croissance et renforcer la solidarité entre Etats membres de la zone Euro. a) Union bancaire Les libéraux sont favorables à une Union bancaire et monétaire qui protège les épargnants. • Les libéraux défendent en premier lieu les droits des épargnants : L’accord du 20 mars 2014 entre les institutions européennes, sur un mécanisme de résolution unique des banques en situation de faillite avec la création d’une autorité européenne unique de résolution et un fonds unique va dans le sens d’une protection plus large des épargnants. En effet, le fonds est abondé par les banques afin d’éviter de faire appel à l’argent public pour leur " sauvetage", comme cela a été fait pendant la crise, dans certains pays ! • Le MR est favorable à une Union bancaire reposant sur des principes simples : o L’application du principe de solidarité entre les États avec la mutualisation des dettes; o La supervision unique des banques de la zone euro auprès de la Banque centrale européenne; o La concurrence saine et équitable entre les grandes banques et les petites banques de détail dans l’accès à la levée de capitaux sur les marchés pour financer des activités en prise avec l’économie réelle; • Cette approche pragmatique de la réforme bancaire a la préférence du MR. - Selon de nombreux experts, l'épargne des européens a été lourdement pénalisée par la crise financière. On a enregistré une perte de revenus d'intérêt de l’ordre d’environ 18 milliards d'euros pour les ménages en Belgique pour les années 2009 à 2013. - Les épargnants ont été en quelque sorte les « victimes collatérales » de la crise financière, c’est foncièrement injuste. Il faut remédier à cette situation. Parce qu’il est injuste que les intérêts de l’épargne soient inférieurs au taux d’inflation, en Belgique comme ailleurs en Europe, les libéraux défendent une régulation du niveau des taux des comptes d'épargne au niveau de l’UE. 9 b) Budget de l’UE et harmonisation fiscale : Les libéraux sont favorables à : • la mise en place d’un vrai budget pour la zone euro. Le cadre financier pluriannuel représente à peine 1% du produit intérieur brut cumulé des Etats membres de la zone euro, chiffre à comparer au budget annuel des Etats-Unis (22% du PIB) ; • adopter de nouvelles ressources propres (qui représentent moins de 20% du budget) et éviter ainsi au budget de l’Union de rester beaucoup trop dépendant des contributions des Etats membres ; • persévérer dans la voie de la convergence fiscale pour, à terme, atteindre l’harmonisation fiscale grâce à l’adoption du vote à la majorité qualifiée; • une taxe sur les transactions financières qui serait affectée au budget général de l’UE et notamment à l’aide au développement. c) L’union économique et monétaire Les réformes entamées depuis 5 ans ont eu pour effet de transférer un pouvoir considérable aux institutions de l’Union en particulier à la Commission et à la Banque centrale européenne. Ce transfert pose la question de la légitimité démocratique. Celle-ci doit s’exercer à travers le Parlement européen en collaboration avec nos parlements nationaux. Les libéraux sont favorables : • au maintien du rôle central de la Commission dans la gouvernance de la zone euro. La possibilité pour le Commissaire chargé du respect des règles pour l’Union économique et monétaire de mettre son veto à des mesures nationales qui mettraient en péril la zone euro doit être envisagée. • à une négociation équitable entre les membres de la zone euro (18 Etats membres); les pays membres qui aspirent à y entrer (les pré-ins), et ceux qui veulent rester en-dehors. Il est très important pour la bonne marche de l’Union de veiller au respect des rôles entre les États membres qui veulent se limiter à une intégration réduite au marché intérieur et ceux qui sont prêts à aller plus loin dans l’intégration européenne; • à la mise en place d’une réelle gouvernance économique permettant, de concert avec la politique monétaire, de guider l’Europe sur le chemin de la croissance. Les libéraux que le retour à la croissance en Europe nécessite des mesures de gestion responsables par : 10 • une mutualisation des dettes (« eurobonds » ou « euro oblibations »). Véritable application concrète du principe de la solidarité entre Etats membres, cette mesure permettrait à ces derniers d’emprunter à des taux inférieurs, et de réaffecter l’argent alloué au paiement d’intérêts au développement de secteurs créateurs d’emplois. • L’émission d’obligations européennes qui seraient garanties par l'ensemble du budget européen pour le financement de projets spécifiques, (« EU project bonds »), par exemple l’investissement dans les infrastructures. d) Achever le marché unique et aider les entreprises à saisir les opportunités créées par un grand espace commun de distribution: • Le bon fonctionnement du marché intérieur nécessite une transposition correcte de la législation européenne, dans les délais fixés et selon l’esprit de la loi, et une simplification de l’arsenal législatif ; • Il faut oser jouer sur les avantages compétitifs nés de la libéralisation des services notamment des transports, de l’énergie, des télécommunications. Cette libéralisation a permis tant aux consommateurs qu’aux entreprises de bénéficier de prix moins élevés et de nouveaux services. Elle a aussi donné à nos entreprises les moyens d’être plus compétitives. • Le MR soutient une politique de la concurrence forte, y compris dans le secteur des services, afin de créer un environnement sain et d'éviter des abus de position dominante et des aides d’État qui faussent la concurrence. • Il faut avancer de concert vers la mise en place des quatre unions : bancaire, fiscale, économique et politique. II. Une Europe sociale : La crise ne peut être réellement résolue que pour autant qu’elle inclut une base solide en matière de politique sociale. Cette base, nous l’avons en Belgique. Nous avons des services publics et privés de qualité, une population instruite, une base industrielle solide. 1. L’enseignement et la formation : Malgré les faibles compétences dont dispose l’Union européenne en matière d’enseignement et de formation, les libéraux défendent une réflexion ambitieuse pour 11 les jeunes afin de leur permettre de mieux faire face à la situation actuelle et déclinent ainsi six grandes propositions : • Une stratégie européenne visant à intégrer de manière systématique la dimension européenne dans les programmes scolaires. Les cours d’histoire, de littérature, de philosophie, d’éducation civique sont des branches dans lesquelles la dimension européenne est fondamentale. Il est donc capital de la promouvoir davantage. De plus, le rôle de l’Union européenne et son fonctionnement sont des éléments trop souvent balayés de manière quasiment instantanée dans les cursus scolaires. Nous souhaitons inciter davantage les enseignants à en faire un thème essentiel dans le cursus éducatif. • Un renforcement croissant des programmes de mobilité Erasmus+. Les libéraux souhaitent pouvoir donner la possibilité à tous les jeunes de vivre une expérience à l’étranger car la mobilité européenne est essentielle non seulement d’un point de vue économique mais également afin de permettre à chaque citoyen de vivre sa citoyenneté européenne. • Une stratégie européenne ambitieuse permettant considérablement leur niveau de langue étrangère. aux jeunes d’accroitre • Une reconnaissance des diplômes plus systématique à l’échelle européenne tout en renforçant le processus de Bologne afin de garantir une plus grande cohérence. Ceci permettrait notamment d’inciter les jeunes à entreprendre un deuxième cursus ou un spécialisation supplémentaire dans un autre Etat membre. • Une revalorisation des expériences personnelles dans le cursus de formation. • La mise en place d’une « cinquième liberté »: celle de la connaissance et ce via une mobilité croissante des étudiants, universitaires et chercheurs. Le chômage des jeunes Les défis actuels pour les jeunes sont considérables. Un jeune sur quatre en Europe se trouve en situation de chômage. • L’objectif principal des libéraux est d’éviter l’inactivité des jeunes au sortie de leurs études ou formation. C’est ainsi que le Mouvement Réformateur, en plus de ses nombreuses propositions à l’échelle nationale et régionale, accueille très favorablement la « Garantie pour la jeunesse ». Il s’agit d’un axe fort de l’Union dans sa lutte contre le chômage des jeunes visant à aider les pays de l’UE à proposer aux jeunes jusqu’à 25 ans un emploi, un retour aux études, une formation ou une reconversion dans un délai de 4 mois à compter de la fin de leur scolarité. 12 • Les libéraux sont également partisans de poursuivre la réforme du réseau EURES, le réseau européen de demandeurs d’emplois permettant d’accroitre la mobilité professionnelle. • Les libéraux sont attentifs au fait que de trop nombreux jeunes tombent dans un cycle interminable de cumul d’expériences au travers de stages, formations, etc, sans jamais pour autant voir une réelle offre d’emploi s’offrir à eux. Encourager les entreprises à engager des jeunes et renforcer l’entrepreneuriat des jeunes sont ici deux éléments clés auxquels l’Union pourrait contribuer en créant un cadre stratégique efficace. Le chômage à tous les âges reste une situation préoccupante au sein de l'UE. C'est pourquoi nous souhaitons mener une action renforcée dans la lutte contre les discriminations par l'âge, qui est l'un des facteurs déterminants dans les difficultés du retour à l'emploi des seniors. 2. Le développement des compétences et leur adéquation à l’emploi Face à la directive détachement La directive sur le détachement des travailleurs date de 1996. Instaurée pour faciliter la prestation de services transfrontaliers et protéger les droits des travailleurs, la directive fonctionnait bien dans l’Europe des 15. Elle n’est plus adaptée à une Europe à 28 Etats membres où les écarts de niveaux de développement économique sont importants. Or, si des mesures ont été prises pour la libre circulation des personnes, rien n’a été entrepris pour la libre prestation des services. C’est pourquoi, on est passé des détachements d’entreprises « réelles », vers des détachements d’entreprises « boîtes aux lettres ». Actuellement, on se trouve face à un manque de contrôle effectif et de coordination des informations ou échanges systématiques d’information. Le droit communautaire ne prévoit pas d’harmonisation des législations en matière de droits des travailleurs mobiles, mais plus exactement une coordination des régimes internes afin de préserver la libre circulation. Un travailleur est détaché lorsque son employeur l’envoie provisoirement poursuivre ses fonctions dans un autre EM pour une période de maximum 2 ans, sauf dérogation. Le travailleur détaché reste affilié au système de sécurité social du pays d’origine mais bénéfice du salaire et des conditions de travail du pays d'accueil. Les libéraux s’engagent à corriger les nombreux abus que cette directive engendre en créant notamment une carte du travailleur électronique qui assure un contrôle aisé des salariés et des entreprises afin de responsabiliser l’ensemble des acteurs économiques concernés. Les libéraux s’engagent à : 13 • • • • mettre en place dans chaque Etat européen et selon des modalités qui lui sont propres, un salaire minimum de référence interprofessionnel ou professionnel, afin d'harmoniser socialement les conditions de détachement ; améliorer l’interaction entre les autorités concernées et mettre en place des procédures de coopération administrative entre États membres rapides, sincères, efficaces et de bonne qualité pour lutter contre de possibles violations de la directive ; mettre en place d'une Agence européenne d'inspection du travail qui élaborera une « liste noire d'entreprises et de prestataires de services indélicats », sur le modèle des listes noires qui existent dans l'aviation civile, interdisant à une entreprise qui serait condamnée à une sanction pour fraude au détachement des travailleurs, ou, au moins, qui n'aurait pas honoré ses obligations, avec pour effet l'interdiction de répondre à des appels d'offres ; évaluer régulièrement le respect de l'esprit et du contenu juridique de la directive, vu les évolutions des coûts du travail entre les différents pays de l'Union. III. Les libertés civiles 1. Une politique européenne d’asile et d'immigration respectueuse de la dignité humaine L'immigration "zéro" n'existe pas. L’Europe est un continent d’immigration et le restera. L'Union européenne agit comme un aimant sur les déshérités et sur les victimes d'oppression, tandis que le vieillissement de notre population va engendrer, dans les décennies à venir, de réels besoins migratoires pour combler la pyramide des âges. Migration circulaire Les libéraux considèrent la migration comme une opportunité. L’Union devra continuer à favoriser l’immigration légale temporaire, par exemple pour les hauts cadres, les travailleurs détachés par leur entreprise ou les travailleurs saisonniers, ainsi que favoriser la mobilité des chercheurs et des doctorants européens et étrangers dans les universités européennes. Asile Les libéraux souhaitent développer une politique d'asile à l'échelon européen fondée à la fois sur la solidarité, mais aussi sur la responsabilité et le partage équitable des tâches. En 2012, la Belgique figurait dans le top 5 en matière du nombre des demandes d'asile. Elle figure également dans le top 5 des pays qui accueillent les réfugiés syriens. Nous devons assurer que partout dans l'UE, il y ait des standards 14 élevés en matière d'accueil et de traitement des demandes d'asile afin d'éviter le "shopping de l'asile". Il faut à la fois assister les pays qui sont en première ligne de la migration (accueillir 10.000 réfugiés sur une petite île comme Lampedusa, avec 6.000 habitants, est une tâche insurmontable), et développer un système équitable entre Etats-membres, de façon à éviter que certains Etats ne soient surchargés alors que d'autres ne sont presque jamais sollicités. Immigration irrégulière Nous devons aussi lutter contre l’immigration irrégulière et les trafics d’êtres humains qui en découlent, notamment contre les passeurs et les filières organisées. A partir du moment où les frontières internes entre Etats-membres sont abolies, la vigilance et la surveillance des frontières extérieures doivent être renforcées. Ils s'engagent à : • • • • • • faciliter les canaux de migration légale, par exemple l'entrée et la résidence de travailleurs étrangers détachés par leur entreprise; veiller à l'application uniforme des nouveaux standards en matière de politique d'asile; renforcer substantiellement le rôle et les ressources allouées à Frontex ; plaider en faveur d'un renforcement du contrôle des frontières, notamment gréco-turque et italienne; poursuivre la mise en place d'accords de réadmission des illégaux avec les pays d'origine. La négociation de tels accords nécessite un dialogue constructif avec les consulats et les administrations compétentes dans les pays d'origine. Les personnes en séjour irrégulier doivent être rapatriées et la priorité doit être donnée aux détenus étrangers qui doivent purger leur peine de prison dans leur pays; inciter l'UE à mettre en place de nouvelles politiques plus ciblées en matière d'aide au développement et en matière humanitaire notamment en Afrique subsaharienne (ex: Corne de l'Afrique) Politique des visas Les libéraux s'engagent également à: • • • faciliter la délivrance de visas pour les voyageurs bona fides et les voyageurs fréquents, notamment par l'utilisation plus fréquente de visas à entrées multiples d'une durée plus longue; faire usage des dispositions législatives (code visas) permettant la délivrance de visas humanitaires et de réinstallation afin de mettre fin au trafic des êtres humains et de prévenir les décès tragiques en mer; renforcer les partenariats de mobilité avec les pays du pourtour méditerranéen afin que ces derniers développent aussi une réelle politique migratoire. 2. Une coopération policière et judiciaire renforcée 15 Les aspects sécuritaires, les droits de l’homme et la solidarité entre Etats sont incontestablement interdépendants. La politique de la justice et des affaires intérieures est à présent envisagée à l’échelle européenne comme un ensemble cohérent. Depuis le début de la législature, l’UE a fait des progrès considérables aux niveaux de la coopération policière transfrontalière, de la lutte contre le terrorisme, ou encore au niveau du régime d’asile européen commun. Des progrès ont également été réalisés en matière de droit pénal, notamment au travers de directives relatives au droit à l’information et au droit à l’interprétation et à la traduction. Les libéraux s'engagent à renforcer le programme de coopération judiciaire et policière en termes de cohérence et d’efficacité. Pour ce faire, ils soutiendront: • l’amélioration de la formation des acteurs et des intervenants (juges, avocats...); • le renforcement de la coordination et de la gouvernance par une meilleure cohérence des documents européens, une plus grande collaboration entre les institutions et les agences européennes (Europol, Eurojust, Frontex...) et, à termes, la création d’une agence européenne de sécurité ; • la création d'un parquet européen, si besoin par le biais d'une coopération renforcée; • l'instauration de sanctions minimales en cas de fraude contre les intérêts financiers de l'UE; • un renforcement des missions et des moyens (83 millions d’euros/an) des 600 employés de l’Office européen de police de La Haye (Europol) afin de faciliter les échanges d’informations entre les autorités policières nationales. En matière de justice civile, l’UE dispose actuellement du système de reconnaissance mutuelle, de coopération civile et administrative le plus avancé au monde. Cependant, certaines améliorations peuvent être apportées afin de faire une différence dans la vie des citoyens. Les libéraux s'engagent à: • favoriser des formations destinées aux juges et avocats afin d’approfondir une « culture judiciaire commune »; • soutenir une codification des normes et des règlements existants, notamment en matière de divorce, et de garde d'enfants; • soutenir un processus de détermination de l'EM responsable dans les cas de couples binationaux qui rencontrent des situations comme un divorce, un héritage, etc.; • défendre la création de procédures électroniques afin d’améliorer la coopération et de diminuer les coûts. Dans ses relations avec les pays tiers, la lutte contre l’immigration clandestine ou la criminalité organisée est impossible sans coopération efficace. Les libéraux s'engagent : 16 • • • à échanger d’avantage d’informations pour améliorer la cohérence de l’action judiciaire entre les États membres et les États tiers; à impliquer les nouvelles structures comme le service européen d'action extérieur dans l’élaboration des stratégies; à inclure davantage les droits de l’homme dans notre politique extérieure européenne. 3. Les droits des internautes, le renforcement de la vie privée et droit à l’oubli numérique Les députés libéraux au Parlement européen sont au cœur de toutes les batailles pour la défense des libertés, qui prennent parfois des formes nouvelles, parce qu’elles s’expriment sur le web, un domaine dans lequel les droits ne sont pas encore clairement établis. Les libéraux se donnent comme objectifs de : o faciliter la possibilité pour une personne de gérer ses données sur la toile ; o favoriser les actions de sensibilisation et d’éducation des internautes ; o faciliter la gestion des données publiées par l’internaute lui-même ; o adopter des mesures spécifiques d’information pour les mineurs ; o mettre en place un outil de signalement des abus et/ou un bureau des réclamations européen; o sécuriser le transfert des données; o améliorer la collaboration des providers avec les autorités judiciaires européennes; o développer une réelle expertise dans la lutte contre la criminalité informatique en donnant des moyens suffisants au Centre européen de lutte contre la cybercriminalité. o optimaliser l'accessibilité des contenus du Web aux personnes souffrants d'un handicap et au senior Les libéraux souhaitent promouvoir la neutralité du net dans toutes les législations liées au monde numérique afin de garder le net accessible à tous, et de ne pas créer de désavantages compétitifs, voire des situations de monopoles. Ils s’engagent résolument en faveur d’un accès équitable pour tous les internautes à Internet, et en faveur d'une plus grande concurrence sur le net, avec une différenciation entre le métier de fournisseurs d’accès et celui de fournisseurs de contenus. Les libéraux s’engagent à défendre la confidentialité des données : l’accès aux données privées des citoyens européens devra toujours, en fonction du type de données fourni, faire l’objet d’une procédure simple permettant aux citoyens de donner ou non leur consentement, tout en respectant un principe de proportionnalité afin de ne pas surcharger les citoyens et les entreprises avec de la bureaucratie. Les libéraux défendent le droit à l’oubli numérique qui donne le droit à toute personne de faire rectifier des données à caractère personnel la concernant, de les effacer lorsqu’elles sont obsolètes ou lorsque le consentement n’a pas été donné. 17 Les libéraux souhaitent améliorer la collaboration avec les providers afin de pouvoir identifier clairement une personne mineure sur internet. La recherche d’un accord sur des mesures de protection des mineurs au niveau européen devrait comprendre un processus d’identification de ces personnes vulnérables. 4. Face aux extrémismes On assiste depuis quelques mois à une banalisation inquiétante, sur l'ensemble du territoire européen, d'actes racistes encouragés par un florilège de discours incitant à la haine et à la violence à l'encontre de types variées de populations, dans le chef principalement d’élus de partis politiques anti-démocratiques. Pour éviter que la « peste brune » ne se propage dans les esprits et les urnes, il faut combattre ces idées nauséabondes, d’abord sur le terrain politique, et ensuite sur le terrain judiciaire. Le MR demande un renforcement de l’arsenal juridique au plan européen de lutte contre le racisme, la xénophobie et l’antisémitisme, via une application stricte de la décision-cadre du Conseil de 2007. Les libéraux estiment essentiel, au nom de l’impératif devoir de mémoire, que l’UE instaure un délit de négationnisme de la Shoah et des autres génocides. Les libéraux souhaitent que l'Observatoire européen des phénomènes racistes et xénophobes de Vienne établisse une "feuille de route" européenne contre l'homophobie et les discriminations basées sur l'orientation sexuelle. 5. Les droits fondamentaux à l’intérieur de l’UE: Les droits fondamentaux et les valeurs européennes ne peuvent pas être traités comme des sujets distincts et contournables. Leur application doit être constante et horizontale. Les libéraux demandent : • de clôturer le processus d’adhésion de l’UE à la convention européennes des droits de l’homme ; • de clôturer le processus d’adhésion de l’UE à la charte sociale européenne ; • d'adhérer aux conventions du Conseil de l’Europe relatives aux droits de l’homme; • de mettre en place le « mécanisme de Copenhague » sous l'égide morale d'une commission de sages. Cela offrirait la garantie pour les Etats membres d'être traités de façon égale, juste, transparente et objective d'une part et au citoyen d'être respecté dans leurs droits fondamentaux ; • d'établir un mécanisme de surveillance du respect de l'Etat de droit dans tous les États membres. Un tel système inclurait un système d'alerte précoce en cas de violation (exemple: manipulations de la constitution en Hongrie en 2011), 18 • et des recommandations, et, en cas de non-respect de celles-ci, la possibilité d'un recours à la suspension du droit de vote au Conseil l’adoption de la directive anti-discrimination. Le droit à la différence. Les libéraux défendent le droit à la différence en tant qu’expression fondatrice des droits de l’homme. Toute minorité doit bénéficier de droits identiques. L’ouverture aux autres, à la différence, la tolérance et le respect sont des valeurs libérales. Les libéraux s’engagent : o à poursuivre la lutte pour la pleine protection de tous les droits de l’homme ; o à continuer à figurer à l’avant-garde de la lutte contre toute forme de discrimination. En matière de criminalité Les libéraux sont en faveur d’un équilibre entre le respect des droits fondamentaux des citoyens européens tels qu'exprimés dans la charte des droits fondamentaux, et la sécurité. Ils insistent sur le respect des avis de la Cour européenne de justice en matière d'équilibre entre le respect des droits fondamentaux et les impératifs de sécurité nationale. Les libéraux insistent également sur la proportionnalité des instruments judicaires, sur le respect des droits procéduraux et sur un système de "checks and balances" afin d'assurer l'équilibre entre le respect des droits fondamentaux et la lutte contre la criminalité. Face au caractère démocratique de l’UE : Les libéraux plaident pour un renforcement du caractère démocratique de l’UE; ce qui suppose une plus grande implication du Parlement européen et des parlements nationaux dans le processus décisionnel, une plus grande transparence des négociations et des votes au sein du Conseil et du Parlement européen. A titre d'exemple, les libéraux rappellent qu'ils ont obtenu, malgré l'opposition initiale des socialistes et des conservateurs, l'instauration des votes nominatifs au sein des commissions parlementaires du Parlement européen, ce qui permet une plus grande transparence des votes. Face aux Belges résidant dans un Etat non membre de l’UE: Les libéraux estiment que l’éloignement géographique ne doit pas avoir d’effet sur l’exercice des droits politiques. Actuellement, les citoyens belges vivant dans un Etat non membre de l’UE sont privés de leur droit de vote pour les élections régionales et pour les élections européennes. 19 Les libéraux sont favorables à: • octroyer le droit de vote aux élections européennes pour les citoyens européens résidant en-dehors d’un pays de l’UE 28 afin d’éliminer toute discrimination entre les citoyens de l’UE; • introduire le vote électronique au départ soit d’un ordinateur installé dans un consulat ou dans une ambassade. IV. Qualité de vie : santé, consommateur, agriculture, environnement 1. Une Europe soucieuse de votre santé Face aux fraudeurs qui mettent en danger la santé des citoyens Outre le scandale de la viande chevaline vendue pour du bœuf qui a défrayé la chronique au début de 2013, de nombreux cas de fraudes alimentaires ont été relevées par les autorités européennes récemment : sel de voirie vendu comme du sel alimentaire, utilisation d'alcool contenant du méthanol dans les spiritueux, incorporation de graisses contaminées à la dioxine pour la production d'aliments pour animaux. Autant de violations de la sécurité alimentaires qui participent de la méfiance des citoyens à l’égard des aliments qu’ils consomment. Le MR est partisan de la manière forte qui va bien au-delà de l’objectif de rendre obligatoire la mention de l'origine de la viande dans les plats préparés. Les libéraux sont en faveur d’une chasse plus active aux fraudes alimentaires via : • la création d’un réseau anti-fraude alimentaire «qui renforcerait la coordination entre les différents organes européens», principalement Europol (pour la police), Eurojust (pour la justice) et l’Office alimentaire et vétérinaire (OAV) ; • de plus lourdes sanctions, «équivalant au moins au double de l’estimation de l’avantage économique recherché, ainsi que des sanctions pénales en cas de mise en danger de la santé publique ». Face au tabac Le MR prend acte de la nouvelle législation européenne sur les produits du tabac qui entrera en vigueur au printemps 2016. Un texte de loi qui ne clarifie en rien le statut juridique de la cigarette électronique, laissée à l’appréciation des autorités nationales : produit de consommation courante comme le tabac avec distribution chez les buralistes et autres points de vente similaires, ou médicament avec vente exclusive en pharmacie. Face à l’aveuglement des autorités sanitaires dans certains États membres, telles celles de la Belgique, qui stigmatisent les plus de 100.000 utilisateurs belges en autorisant 20 uniquement la cigarette électronique sans nicotine, alors que ce nouveau produit est un outil efficace de réduction voire de sortie du tabagisme, le MR fait deux propositions : • Les libéraux continueront à défendre le libre accès des vapoteurs à la cigarette électronique de leur choix. Ceci, dans un souci évident de santé publique puisque ce produit est infiniment moins nocifs qu’une cigarette classique. • Les libéraux préconisent la mise en place au niveau belge et européen d’un observatoire pour un usage libre et responsable de la cigarette électronique. 2. Une Europe respectueuse de la terre Le modèle agricole européen est le meilleur du monde et doit le rester! S’agissant de l’agriculture, le MR estime que la réforme de la PAC intervenue en 2014 ne met pas assez l’accent sur l’autosuffisance et la qualité alimentaire, d’autant plus que le budget septennal alloué aux agriculteurs wallons est légèrement en baisse : un peu moins de 300 millions € par an. Le MR réitère sa confiance au monde agricole et souhaite, toutes filières confondues, que l’Europe trouve des solutions à 2 problèmes majeurs : • • La transmission des exploitations agricoles entre les générations; La pression exercée par la grande distribution et certaines grandes coopératives sur la fixation des prix agricole. Le MR est d’avis que la PAC doit veiller à assurer un niveau de vie équitable à tous les agriculteurs européens. Il s’agit d’un élément de premier ordre pour la pérennité la production de denrées alimentaires et l’équilibre des espaces ruraux. Il sera extrêmement attentif : • • • • aux rendez-vous fixés par la suppression des quotas dans le secteur laitier (2015) et dans le secteur betteraviers (2017); à la gestion des crises éventuelles qui pourraient subvenir durant la législature ; à ce que dans les négociations commerciales internationales, les normes de qualité européenne soient respectées ; au niveau des importations de produits, que les normes européennes soient respectées par les fournisseurs des pays non-européens 21 V. Une Europe dans le monde Les libéraux veulent une Europe qui se fasse respecter sur la scène internationale Pour avoir une vraie politique extérieure doit se doter d’une défense européenne. Il s’agit de mutualiser davantage les forces et les moyens militaires des EM pour être en mesure de participer aux missions internationales de maintien de la paix ou aux missions humanitaires. Les libéraux veulent éviter toute division du travail qui confierait à l’OTAN les tâches militaires et réduirait l’UE à l’accompagnement civil de la gestion des crises Avec la politique étrangère, l’aide humanitaire, la coopération au développement ou la politique commerciale, le Mouvement Réformateur estime que les Européens doivent se doter de tous les instruments, y compris militaires, permettant d’être un acteur international responsable et efficace capable de se projeter loin du continent européen. La multiplicité des actions de l’UE lui donne une spécificité propre qui la destine à devenir une force internationale de paix dans le monde. Dans une période budgétaire stricte, nous estimons que les coopérations sont plus impératives que jamais. Les libéraux souhaitent : • que la défense européenne soit un instrument performant au service d’une politique étrangère européenne ambitieuse, proactive et pacificatrice ; • la mise en place de la coopération structurée permanente (CSP). La PSDC peut se construire à géométrie variable, chaque Etat prenant part aux opérations ou aux projets capacitaires selon ses besoins et selon ses moyens. • la création d’un vrai « Conseil Défense » au sein de l’UE et favoriser la concertation des pays européens membres de l’OTAN. • la rédaction d’un Livre blanc sur la sécurité et la défense européen qui pose comme objectif final la construction d’une armée européenne ; • renforcer le rôle de l’Agence européenne de défense (AED) qui doit rapidement combler des lacunes capacitaires prioritaires : le ravitaillement en vol, un soutien commun des A400M (la formation des pilotes et des mécaniciens), les drones à finalité civile et militaire,… • la création d’une « Assemblée interparlementaire européenne de sécurité et de défense » permanente. Les libéraux favorisent les accords commerciaux 22 Un axe UE-US nous paraît important pour contrebalancer l’influence des puissances émergentes mieux connu sous l’acronyme BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine). Un accord de libre-échange antre l’UE et les Etats-Unis est à portée de mains. En dépit de désaccords ponctuels, l’Europe et les États-Unis partagent les mêmes valeurs de liberté et de sécurité. Un tel accord, basé sur un partenaire très dynamique serait susceptible de stimuler l'économie européenne à concurrence de 120 milliards d’euros par an. Les États-Unis sont déjà le premier marché d’exportation de l’UE. Un nouveau pacte offrirait aux entreprises de l’UE de nouvelles opportunités d’exporter vers les ÉtatsUnis et encouragerait les entreprises américaines à investir encore davantage en Europe qu’elles ne le font actuellement. En conséquence, l’accord devrait contribuer à générer les taxes qui financent les services publics dans toute l’UE, de la santé aux retraites. L’accord profiterait également au reste du monde et pourrait rapporter aux économies d’Amérique latine, d’Afrique et d’Asie jusqu’à 100 milliards d’euros par an. Il contribuerait également à renforcer les règles relatives au commerce mondial. Les libéraux favorisent la conclusion d’un accord de libre-échange avec les ÉtatsUnis, sur une base équilibrée, dans le respect des traditions et des cultures, en excluant en particulier les produits alimentaires des négociations à venir4 Nous resterons intraitables sur certains points qui touchent à nos traditions, à notre culture. Sont visées ici, non seulement l'exception culturelle, mais aussi une autre forme de patrimoine culturel, celui de la gastronomie reposant sur la qualité et la sécurité des filières alimentaires. Le MR est bien sûr un fervent défenseur de la variété, des circuits courts, des produits du terroir et de la traçabilité de la chaîne alimentaire afin in fine d’assurer le libre choix du consommateur. Les libéraux veilleront à ce que le traité UE-USA ne contienne aucune disposition qui les empêcherait de prendre des mesures sanitaires et environnementales qui protégeraient ses citoyens. • L’Europe doit tendre la main à la Chine et à l’Afrique Si le partenariat États-Unis/Union européenne est essentiel aujourd’hui, l’UE n’anticipe pas suffisamment les grandes évolutions mondiales pour les 20 ans à venir : la Chine et l’Afrique n’apparaissent ainsi pas assez haut dans la hiérarchie des priorités européennes. L’Europe doit de toute urgence trouver un moyen de traiter avec la Chine, un partenaire dont le poids économique et politique ne cesse de croître. L’UE doit trouver un juste milieu entre d’une part, une défense plus résolue de ses intérêts économiques en Chine, comme elle a commencé à le faire récemment, et d’autre part le développement d’une coopération constructive autour d’intérêts communs qui sont nombreux. 4 Les européens sont majoritairement et légitimement contre la standardisation alimentaire qui a cours sur le sol américain et rejettent massivement certaines pratiques commerciales comme la production de céréales aux OGM, celle du poulet chloré ou encore du bœuf aux hormones. 23 En Afrique, où la Chine est presque chez elle, l’action de l’UE est limitée. Les Européens ne mesurent pas l’immense potentiel économique que représente le continent. L'Afrique est un partenaire majeur et incontournable pour le monde industriel. Les libéraux s'engagent à soutenir les efforts des gouvernements en matière de bonne gouvernance; à inciter le secteur privé à investir en Afrique; à proposer des politiques spécifiques de soutien à la création de PME; à favoriser des politiques d'accès au crédit, au transfert de technologie, à la formation technique et professionnelle et au management. • L'Europe doit approfondir le dialogue politique avec la Russie tout en insistant fermement sur la nécessité pour le pays de respecter l'intégrité territoriale de ses voisins. L'Europe doit continuer à approfondir son dialogue avec la Russie qui est une puissance géostratégique eurasiatique incontournable, son plus grand voisin et son troisième partenaire commercial. Leur collaboration est décisive non seulement dans le domaine commercial, mais aussi en matière de sécurité, notamment en ce qui concerne le terrorisme, la criminalité, l'immigration clandestine, la traite des êtres humains et le trafic des stupéfiants. Les libéraux s'engagent à soutenir un dialogue politique, avec la Russie, ouvert, mais ferme, notamment en ce qui concerne l'intégrité territoriale des pays voisins de la Russie, les droits de l'homme et la Syrie. • Les libéraux doivent favoriser les filiations politiques dans les pays du Sud et de l’Est méditerranéen (PSEM) / Union pour la Méditerranée Le début du Printemps arabe en 2011 a marqué un tournant dans la région du sud et de l’est du bassin méditerranéen, mettant ainsi fin à des régimes autoritaires et répressifs dans de nombreux pays. Le monde arabe a traversé et traverse encore actuellement de nombreux bouleversements. Le corps même de ces révolutions n’est pas un appel à la guerre mais bien un cri pour la démocratie et pour un monde plus juste. Toutefois une démocratie ne se fait pas en un jour. Elle est le fruit d’une lente maturation. Les libéraux estiment qu’il serait constructif et mutuellement enrichissant de favoriser des filiations politiques afin que les différents partis des pays du Sud et de l’Est méditerranéen nouent des relations avec les partis européens afin d’échanger sur des projets de société. • Les libéraux veulent accroître l’influence de l’UE dans les affaires internationales : 24 o en créant un siège européen supplémentaire au Conseil de sécurité des NU et dans d’autres enceintes internationales ; o en associant l’UE aux Etats membres de la zone euro pour former une représentation unique au sein du FMI. Les libéraux reconnaissent la réalité de l’élargissement La politique d’élargissement est l’un des principaux outils de la politique étrangère de l’Union, permettant à l’UE de contribuer à la stabilité et au développement économique de nombre de ses voisins, notamment en Europe centrale. Néanmoins, les libéraux constatent que l'Union européenne est arrivée à un stade où elle ne peut continuer à s'élargir sans être réformée sous peine de glisser dans l'enlisement et de voir ses institutions devenir non opérationnelles. Toutefois, les libéraux sont d’avis qu'une plus grande intégration des politiques européennes et une concentration sur les politiques socio-économiques sont prioritaires par rapport à de futurs élargissements. Dès lors, elle propose une pause le temps d'une législature. Les libéraux ont une longue tradition du développement L’aide au développement a un rôle essentiel à jouer dans la redistribution des richesses et dans la lutte contre les inégalités. Elle contribue d’une manière importante au financement de biens publics mondiaux et à la préservation de la paix et de la stabilité mondiale. On ne peut dissocier notre intérêt pour le bien-être des pays en voie de développement, des menaces que nous connaissons aujourd’hui telles que l’immigration illégale, le terrorisme ou les conflits armés qui déstabilisent des régions entières. Les libéraux s’engagent à : • faire respecter les droits fondamentaux dans cette région, notamment en matière de droits reproductifs ou des droits des homosexuels, • poursuivre à la réalisation des OMD en 2015 et continuer cet effort après 2015 ; Ils sont attentifs au bon déroulement des missions d’observation électorale et surtout aux suivi des recommandations ; • favoriser les stages de formations et les échanges ; • promouvoir le développement de l’aide budgétaire ; • aider à la conclusion des accords de partenariat économiques ; • soutenir les initiatives B-Fast ; • plaider pour que le produit de la taxe sur les transactions internationales soit affecté pour partie à l’aide publique au développement afin de permettre aux EM d’atteindre les 0,7% de leur PIB ou à la lutte contre les changements climatiques dans les PED ; • faire de l’orientation sexuelle et des droits des LGBTI un thème majeur dans le dialogue politique avec les PED ; • à renforcer les capacités de gestion civile de crises de l’UE et utiliser son expérience pour garantir la stabilité, l’état de droit et les principes de bonne gouvernance. 25 ---------------------Attention tout n’est pas possible : de nombreuses réformes nécessitent une modification des traités européens ! • L’harmonisation dans le domaine fiscal et social est impossible sans abandon de la règle de l’unanimité au Conseil et le recours au véto, le plus souvent par le gouvernement britannique. Mais le MR mettra tout en œuvre pour aller vers plus de convergence dans ces deux domaines. • Le choix d’un siège unique pour le Parlement européen, afin de faire prévaloir le droit légitime pour toute assemblée parlementaire de choisir son lieu de travail et également de limiter la gabegie, est également lié à une modification des traités et la levée du véto français sur le Parlement de Strasbourg. -------------------------------------------------------Le chemin parcouru « L’Europe se querelle, on le sait, l’Europe se réalise, on l’ignore » Jean Rey Entamée il y a 60 ans, la construction européenne reste un projet politique ambitieux dans lequel la Belgique doit continuer de s’impliquer pour contribuer à assurer la prospérité et la paix sur notre continent. En cette année de commémoration du début du premier conflit mondial la capacité de la construction européenne à rétablir et préserver la paix, reconnu par le comité Nobel en 2012 ne doit pas être relativisé. La crise ukrainienne démontre à ceux qui en doutaient, que la paix sur notre continent n’est pas encore acquise, qu’elle reste fragile et que son maintien nécessite un engagement total des institutions et des Etats membres de l’Union. Sous l’impulsion des Pères fondateurs (Schuman, Monnet, Adenauer, Spaak, De Gasperi), six Etats créèrent en 1951 la CECA (communauté européenne du charbon et de l’Acier). S’en suivirent, la communauté européenne de défense en 1954, la Communauté européenne de l’énergie atomique (EURATOM) et la communauté économique européenne instaurée par le Traité de Rome en 1957. Avec ce traité, se dessine le premier pas d’une Union économique, politique et sociale puisque l’objectif est de créer un marché commun permettant la libre circulation des personnes, des marchandises des services et des capitaux. Par ailleurs grâce à la politique agricole commune (PAC), première des politiques communes de l’Union fondée à l’origine sur le contrôle des prix et les subventions aux agriculteurs l’autosuffisance alimentaire de l’Europe reste garantie. L’UE est aujourd’hui une organisation sui generis de 28 Etats peuplée de 507 millions d’habitants et est la première puissance commerciale mondiale. Et ce succès, on le 26 doit à l’intégration économique de l’Acte unique. Avec ce traité, les compétences européennes sont élargies aux domaines de la recherche, du développement technologique, de l'environnement et de la politique sociale. En 1992, le Traité de Maastricht institua une union politique qui prit le nom d'Union européenne et qui entama les travaux relatifs à la création d'une Union économique et monétaire dotée d’une monnaie unique l’euro. Instituée en 1999, elle compte aujourd’hui 18 Etats dans l’Eurozone. Avec Maastricht les domaines de compétences européennes sont élargis: environnement, formation professionnelle, santé publique, politique industrielle, services, cultures, transport européen, éducation et protection des consommateurs. En matière de défense européenne, les missions de Petersberg fixèrent en 1992 le cadre de la coopération et d'intervention dans la « gestion des crises » commun à l'UEO, l'OTAN et l'Union européenne. En février 2003, avec la mise en application du Traité de Nice l'UE intègrera les compétences opérationnelles de l'UEO. Outre l’approfondissement et l’élargissement des compétences de l’UE, le traité de Maastricht mit en place également la citoyenneté européenne et permit de circuler et de résider librement dans les pays de la Communauté, le droit de voter et d'être élu dans l'État où l'on réside pour les élections européennes et locales. Il fut complété en 1999 par le Traité d’Amsterdam qui mit en place un « espace de liberté, de sécurité et de justice. » Le traité de Nice, entré en vigueur en 2003, donna plus de pouvoir au parlement qui devint co-décideur et co-législateur et consacra la charte des droits fondamentaux. Depuis novembre 2009, l’UE est régulée par le Traité de Lisbonne, La structure communautaire de l’UE est préservée pour ce qui concerne le processus législatif: le Parlement européen élu au suffrage universel direct, et le conseil des ministres composé de représentants des États membres légifèrent sur la base des propositions introduites par la Commission. Le Conseil européen devient une institution intergouvernementale à part entière composée des chefs d’Etats et de gouvernement et dirigé par un président permanent (Herman Van Rompuy). L’attrait exercé par l’Union vis-à-vis de l’extérieur reste indéniable. De 6 pays en 1957, elle compte aujourd’hui 28 membres avec des possibilités de futures adhésions des pays de la région des Balkans. Les pays européens répondant aux critères économiques et politiques et ayant intégré l’acquis communautaire peuvent prétendre à l’adhésion. Celle-ci est ensuite votée à l’unanimité des Etats membres. Compte tenu de ces évolutions, le Mouvement réformateur continue de militer pour une vision ambitieuse de la construction européenne fondée sur des principes clairs. La Belgique, les citoyens belges sont un moteur de l'intégration européenne. 64% des Belges ont déclaré qu'ils sont optimistes quant à l'avenir de l'UE (EU 28: seulement 51%). 62% des Belges estiment que l'UE sera plus forte sur le long terme (seulement 54% des citoyens européens expriment cette opinion). 70% des Belges interrogés se sentent citoyens européens (EU28: 59%). 27 Forts de ce constat, les Libéraux entendent jouer la carte d'une intégration plus poussée dans les secteurs avec une valeur ajoutée européenne évidente, avec des candidats qui misent à la fois sur un bilan, et sur une vision. Nous voulons prôner une Europe libérale, qui s'oppose à la perte d'influence de l'Europe dans le monde, à la perte de richesse, à la perte de souveraineté, c'est-à-dire à la perte de la capacité à décider de notre propre futur, d'exercer une véritable influence dans un monde globalisé. Nous voulons une Union qui est plus efficace et qui traite des problèmes qui ne peuvent être réglé au niveau national: commerce, changement climatique, migration, gestion d'une monnaie unique, ... et non pas un super-état bureaucratique et centralisé. Nous voulons lutter contre les solutions simplistes (les "il n'y a qu'à...") des partis extrémistes. Les libéraux font le pari de la prise de responsabilité sans se défausser, et d'une Europe plus intégrée. 28