Août \ Septembre 2014

Transcription

Août \ Septembre 2014
Août \ Septembre 2014
Geneviève Brisac
Dominique Fabre
Jean-Hubert Gailliot
Sheila Heti
Adam Johnson
James Salter
Valérie Zenatti
Giacomo Nanni & Maxime Schmitt
Éditions de l’Olivier
Août
Geneviève Brisac
Dans les yeux des autres
Dominique Fabre
Photos volées
Jean-Hubert Gailliot
Le Soleil
Valérie Zenatti
Jacob, Jacob
James Salter
Et rien d’autre
Septembre
Sheila Heti
Comment être quelqu’un
Adam Johnson
La vie volée de Jun Do
Giacomo Nanni & Maxime Schmitt
Vince Taylor n’existe pas
© Philippe Matsas / Opale
Geneviève Brisac
Dans les yeux
des autres
roman
en librairie le 21 août 2014
Dans les années 70, deux sœurs défilaient dans les
rues de Paris en chantant des slogans, et vibraient
en entendant le mot « Camarades ». Anna Jacob a quinze ans quand, pour
la première fois, elle se rend à un meeting avec sa sœur Molly. De leurs
combats avec leurs compagnons Marek et Boris qui les mèneront jusqu’au
Mexique pour entrer dans la lutte armée, Anna va tirer un livre. Molly ne lui
pardonnera pas de s’être approprié leur histoire pour en faire un roman.
Pour Anna, la Révolution se pense, se rêve et s’écrit.
Pour Molly, se révolter, c’est se frotter à la rugosité du quotidien.
Entre une mère excentrique – dont Geneviève Brisac trace un admirable
portrait –, des amants inconstants, l’éclat trompeur du monde littéraire et
le poids du réel, les deux sœurs s’aiment et s’affrontent.
Avec un humour parfois grinçant, Geneviève Brisac se penche sur leur
destin, leurs engagements et leurs désillusions. Car c’est, bien sûr, d’une
éducation sentimentale qu’il s’agit ici. Celle d’une génération qui, à défaut
de se perdre, n’a jamais complètement cédé sur son désir.
« Geneviève Brisac a une écriture qui fuit le pathétique
et le lyrique pour aller à la vie tel un coup poing arrêté au dernier
moment. Elle vise puis se ravise. Cela donne un ton singulier.
Mélange d’ironie dévastatrice et de sensibilité réparatrice. »
Marie-Laure Delorme, Le Journal du dimanche
Geneviève Brisac a consacré de nombreux essais à de grands
écrivains comme Virginia Woolf, Flannery O’Connor, Karen Blixen
ou Alice Munro. Elle a également écrit neuf romans, parmi lesquels
Petite (1994), Week-end de chasse à la mère (prix Femina 1996),
Voir les jardins de Babylone (1999), 52 ou la seconde vie (2007),
ainsi qu’un récit plus autobiographique, Une année avec mon père
(2010).
Son œuvre poursuit une exploration « politique » de nos vies tout
en célébrant le pouvoir de la littérature et des mots, capables de
réenchanter le monde, voire de le transformer.
© Patrice Normand
Dominique Fabre
Photos volées
roman
en librairie le 21 août 2014
Jean, un « jeune » sexagénaire parisien et célibataire,
perd son travail (lequel l’ennuyait beaucoup), porte
l’affaire aux prud’hommes et fait l’éprouvante expérience du Pôle emploi. Il fréquente de plus en plus
souvent L’Oiseau Bleu, un café où il a cru apercevoir un jour sa mère et le
père qui l’a abandonné. Progressivement, il se remet à fumer, renoue avec
quelques amies de jeunesse perdues de vue et avec une passion qui fut
son activité professionnelle des années plus tôt : la photographie.
En se plongeant dans ses archives photographiques, Jean est amené à
redécrire sa vie – ses amours et ses pertes, sa communauté amicale, ses
époques, ses déambulations urbaines, ses regrets et ses espoirs. Plutôt
que de reconstruction, c’est d’une révélation qu’il s’agit ici, comme dans
le processus qui permet aux images photographiques d’apparaître à la
lumière du jour.
Ce roman est peuplé de gens « ordinaires », de héros maladroits et blessés qui acquièrent sous la plume de Dominique Fabre un charme unique.
Photos volées est un roman où l’humour est présent, une sorte de « voyage
sentimental » à travers Paris, empreint d’une absurdité toute beckettienne.
« C’est ce qu’on aime chez Dominique Fabre. L’indécision,
mais précise toujours. Les yeux secs, tendance floue.
Et, naturellement, le narrateur. Ce “je” solitaire et mélancolique
de détective privé à l’ancienne, [qui] permet de circuler dans la
vie des autres sans déranger, d’explorer un passé supposé,
de s’installer successivement dans des rôles convaincants. »
Claire Devarrieux, Libération
Récemment, Dominique Fabre déclarait vouloir s’attaquer à de plus
amples romans. Avec Photos volées, il réalise son ambition, creusant davantage deux axes qui traversent son œuvre : une sensibilité
hors du commun et l’idée selon laquelle le rappel du passé peut
rendre le présent moins volatil. Il a publié une douzaine de romans,
dont Moi aussi un jour, j’irai loin (Maurice Nadeau, 1995), Ma vie
d’Edgar (Le Serpent à plumes, 1998), J’aimerais revoir Callaghan
(Fayard, 2010), Il faudrait s’arracher le cœur (L’Olivier, 2012) et un
récit, Des nuages et des tours (L’Olivier, 2013). Il publiera également
en septembre 2014 un recueil de poésie aux éditions Fayard, Je
t’emmènerai danser chez Lavorel.
© Élodie Barreau
Jean-Hubert Gailliot
Le Soleil
roman
en librairie le 21 août 2014
« Le Soleil » serait un manuscrit volé par des enfants
en 1961 à Mykonos, un « absolu de la littérature »,
un carnet jaune passé entre les mains de Man
Ray, Ezra Pound, Cy Twombly : c’est ce que sait
Alexandre Varlop, chargé de le retrouver.
À Mykonos, où il passe trois mois de radieuse absence à soi, le narrateur
lit toute une documentation liée au Soleil, lézarde sur les terrasses, rêve
et nage, et se laisse détourner de son enquête par une belle photographe,
Suzanne de Miremont.
Les ruses de l’amour, le vol du manuscrit et l’appât du gain l’expédient à
Palerme, où il se laisse entraîner dans un « épisode rose », qui le sidère.
Aux Baléares, où il se réfugie dans un bar perdu sur la côte, il commence
à percevoir l’ampleur des manipulations dont il est le jouet.
Une écriture aux variations multiples, une construction kaléidoscopique qui
parvient à rassembler une multitude d’histoires et de motifs, les mettre en
abyme avant de les revisiter, tout contribue à faire de ce roman une véritable
expérience littéraire. Radicale, époustouflante et jubilatoire.
« Il y a quelque chose du jeu de bonneteau dans la façon
de faire de l’écrivain : ce n’est pas un gobelet qu’il manipule
et déplace, mais cent idées et au lecteur bien malin de deviner
sous laquelle se trouve la clé. »
Thierry Guichard, Le Matricule des Anges
Jean-Hubert Gailliot a travaillé 8 ans à l’écriture du Soleil. Depuis
une vingtaine d’années il construit une œuvre unique dans la littérature française, chacun de ses livres conciliant à la fois récit
d’aventure, fable politique et traité d’esthétique. Infatigable explorateur des limites entre fiction et réalité, dont il déjoue les codes avec
une énergie joyeuse, il a publié trois romans (La Vie magnétique,
Les Contrebandiers et L’Hacienda, l’Olivier, 1997, 2000 et 2004) et
deux courtes fictions (30 minutes à Harlem et Bambi Frankenstein,
l’Olivier en 2004 et 2006).
Jean-Hubert Gailliot a également créé, avec Sylvie Martigny, les
éditions Tristram.
© Patrice Normand
Valérie Zenatti
Jacob, Jacob
roman
en librairie le 21 août 2014
Juin 1944. Jacob, un jeune Juif de Constantine, est
enrôlé pour libérer la France. Grièvement blessé
lors d’une attaque en Alsace, il meurt quelques
semaines plus tard, le 20 janvier 1945, à Thann. Il
avait dix-neuf ans.
Ce roman raconte « sa » guerre, mais aussi le tour des casernes algériennes
entrepris par Rachel (la mère) inquiète pour ce « petit dernier » dont elle est
sans nouvelles, l’attente des siens, leur quotidien loin du front, entre deux
langues (le français et l’arabe) et deux cultures (juive et musulmane), et la
façon dont la courte vie de leur « héros » résonne en chacun.
Ils ignorent alors que l’accélération de l’Histoire ne va pas tarder à entraîner leur propre déracinement : les attentats se multiplient, la guerre se
répand sur le sol algérien, et l’assassinat en juin 1962 de Cheikh Raymond,
un chanteur de Malouf, oblige la famille à s’exiler dans le pays où Jacob a
trouvé la mort.
L’écriture lumineuse de Valérie Zenatti, sa vitalité, son empathie pour ses
personnages, donnent à ce roman une densité particulière : Jacob, Jacob
est une brillante transposition littéraire de sa propre histoire familiale.
À propos de En retard pour la guerre :
« Valérie Zenatti dit tout cela : la guerre, ses atrocités et ses
attentes ; le besoin, absolu, de passé et de mémoire ; mais aussi
la nécessité, vitale, du présent. »
Emilie Grangeray, Le Monde
Des personnages marqués par les traces du passé, des destins
individuels inextricablement liés au destin collectif : la guerre est
au cœur de l’œuvre de Valérie Zenatti, même si elle est née 25 ans
après la Seconde Guerre mondiale, en 1970 ; que ce soit dans ses
livres pour la jeunesse (Quand j’étais soldate, Une bouteille dans la
mer de Gaza, école des loisirs, 2002 et 2005) ou ses romans (En
retard pour la guerre, Les Âmes sœurs, l’Olivier, 2006 et 2010). Son
dernier livre, Mensonges (paru en 2011), est un récit autofictionnel
qui se fait l’écho de l’œuvre de Aharon Appelfeld, dont elle est par
ailleurs la traductrice.
James Salter
Et rien d’autre
James
Salter
Et rien
d’autre
roman
traduit de l’anglais (États-Unis)
par Marc Amfreville
en librairie le 21 août 2014
Éditions de l’Olivier
La Seconde Guerre mondiale vit ses derniers
instants. Sur un porte-avions au large du Japon, le
jeune officier Philip Bowman rentre à New York. Embauché dans une maison d’édition, il devient directeur littéraire et fréquente l’intelligentsia new
yorkaise. Entre splendeurs du monde des lettres, relations amoureuses
et passions charnelles, Et rien d’autre nous plonge dans quarante années
de la vie d’un homme, et déploie magistralement le spectre de toute une
génération, dans sa gloire et ses échecs.
Après Un bonheur parfait et Un sport et un passe-temps, James Salter,
auteur phare des lettres américaines, sort de plus de 10 ans de silence
romanesque avec ce livre puissant, porté par la grâce de son écriture.
Les initiés reconnaîtront, derrière le foisonnement des personnages, les
silhouettes de Norman Mailer, Truman Capote ou de leur éditeur, Joe Fox.
Mais Et rien d’autre n’est pas plus un roman à clés que ne l’est À la recherche
du temps perdu...
Né en 1927, James Salter est notamment l’auteur d’Un bonheur
parfait, Un sport et un passe-temps, Cassada, American Express
et Une vie à brûler, tous parus à l’Olivier. Son dernier roman tant
attendu, Et rien d’autre, a été salué dans le monde entier.
« Salter cultive à la fois le goût d’un style précis, rythmé,
sensible aux couleurs et à la texture des mots et des
choses (ce en quoi il est comparable à Nabokov)
et celui d’une désinvolture grave et mélancolique, d’une
lucidité sans pathos. Il y a en lui du Fitzgerald, le goût des
naufrages aristocratiques assumés. »
Christophe Mercier, Le Point
« La “patte” de James Salter : une tonalité générale
de discrète gravité, de subtil désenchantement très
“tchekhovien”, une limpidité formelle, une exigence
de simplicité qui imprime à la phrase un rythme parfait. »
Nathalie Crom, La Croix
« Il y a des livres si tendres, si fragiles, si purs, qu’on
a envie de les serrer contre soi. C’est le cas du splendide
recueil de souvenirs de James Salter, un des derniers
grands romanciers du siècle précédent. »
Frédéric Beigbeder, Le Figaro Magazine
« Ainsi fonctionne le nom de James Salter : un sésame
magique par lequel se reconnaissent les initiés. »
Thomas Mahler, Le Point
« S’il y a un dieu en littérature, il a dû se pencher
sur le berceau de James Salter. »
Eric Neuhoff, Le Figaro
« Tous ses récits dégagent une sorte de magie. »
Pascale Frey, Lire
« Une réussite extraordinaire… S’il existait un
Mont Rushmore des écrivains, Salter y aurait d’ores
et déjà sa place. »
The New York Times
James Salter sera présent à Paris du 23 au 27 juin,
et du 10 au 15 septembre à l’occasion du festival America
Sheila Heti
Comment
être quelqu’un
Extrait
roman
traduit de l’anglais (Canada)
par Stéphane Roques
en librairie le 4 septembre 2014
du mariage et de l’impression étouffante de mener une exis-
Sheila va avoir trente ans. Son mariage s’écroule. Sa pièce de théâtre
n’avance pas. Elle a l’impression de n’être qu’une pâle reproduction, une
anonyme parmi la foule. Pour se sentir exister, pour devenir quelqu’un, elle
s’inspire de ceux qu’elle aime, les enregistre, s’immisce dans leur vie, parfois
même un peu trop. Il y a Israël, son amant provocateur qui prend plaisir à
la mettre à l’épreuve, et puis Margaux, peintre à l’esprit libre avec qui elle
noue une amitié intense. Tous ces jeunes gens ont des idées bien arrêtées
sur la vie, le sexe, l’art, et tous courent éperdument après leurs rêves.
Sheila s’expose sans fard dans ce récit intime. Ponctué d’emails ou de
scènes de théâtre, libéré des carcans d’une narration classique, Comment
être quelqu’un nous plonge dans le cheminement intérieur, émouvant et
drôle, d’une jeune femme d’aujourd’hui.
Née en 1976 à Toronto, Sheila Heti collabore entre autres au New
York Times, au Guardian et à la revue The Believer. Proche de l’univers de Miranda July (Il vous choisit) et de Lena Dunham (créatrice
de la série Girls), elle est l’auteur de Fables du milieu (10-18, 2003)
et de Ticknor (Phébus, 2006). Comment être quelqu’un a été cité
parmi les meilleurs livres de 2012 aux États-Unis.
« Drôle, étrange et inclassable, ce livre est absolument
singulier. »
The New York Times
Margaux voulait m’emmener manger une glace au parc.
J’habitais un minable appartement en sous-sol, à peine sortie
tence qui n’était pas la mienne. Je ne comprenais pas comment
les choses en étaient arrivées là. J’avais brièvement pensé quitter Toronto pour L.A., mais je craignais qu’avec mon âme portée disparue, si je quittais l’endroit où nous avions été réunies
pour la dernière fois, elle ne sache où me trouver si elle voulait revenir. Que se passerait-il si elle venait me chercher et que
je n’étais plus là ? Alors je suis restée, mais depuis que j’avais
déménagé, mes journées étaient sens dessus dessous et bizarres.
Je ne savais pas quelle saison on était, ni si j’évoluais dans l’eau
ou dans l’air.
J’ai entendu taper à la fenêtre – la sonnette était en panne –,
j’ai jeté un œil dehors, où j’ai aperçu les jambes de Margaux.
J’étais vraiment heureuse de la voir. C’était chaque fois un plaisir, et j’avais l’impression que notre relation prenait un sens
nouveau. Je lui ai crié d’attendre et me suis dépêchée de finir
de m’habiller.
La veille, j’étais sortie avec un mec dans un bar. Il avait des
verrues sur les mains – grosses, qui lui couvraient les paumes
et les poignets – et je l’avais laissé me mettre sa salive âcre partout sur la figure et dans le cou. Le fait qu’il soit si laid m’avait
donné du plaisir. C’est le grand privilège des femmes – c’est
nous qui décidons. J’ai toujours accueilli les bossus avec un
empressement qui me semble n’être que justice.
roman
traduit de l’anglais (États-Unis)
par Antoine Cazé
en librairie le 4 septembre 2014
La Vie volée de Jun Do est le saisissant roman d’aventures d’un enfant élevé
en Corée du Nord. Pak Jun Do, dont la mère a été kidnappée par le leader
Kim Jong Il, grandit dans un orphelinat. Enrôlé dans l’armée, il devient un
soldat d’élite aux ordres bien particuliers. Quand une mission secrète au
Texas tourne mal, le jeune homme est rapatrié en Corée et emprisonné
dans un bagne. Jun Do prend alors l’identité d’un détenu mort, le commandant Ga et, enfin libéré, se fond dans la vie quotidienne du défunt, avec sa
femme et son fils...
Épopée littéraire aux accents orwelliens, La Vie volée de Jun Do est aussi
le portrait unique d’un pays bien réel caché de tous, terre de violence et de
propagande. Adam Johnson, qui est allé enquêter dans ce « pays interdit »,
nous en restitue les échos dans cette impressionnante œuvre de fiction.
Né en 1967, Adam Johnson a reçu le prix Pulitzer en 2013 pour ce
livre, classé dans les meilleures fictions de l’année par de nombreux
critiques. Également auteur d’Emporium (Denoël, 2005) et Des
parasites comme nous (Denoël, 2006), Adam Johnson est traduit
dans une dizaine de pays.
« La Vie volée de Jun Do réussit un véritable tour
de magie : il s’empare d’une réalité cruelle et absurde
pour la transformer en une fiction crédible et humaine…
La narration devient une extraordinaire épopée. Un roman
passionnant de bout en bout. »
Zadie Smith
© Tamara Beckwith
Adam Johnson
La vie volée
de Jun Do
Extrait
Gil et Jun Do s’en furent à pied vers le port de Chongjin, passant devant les Fonderies de la Réunification, où les grandes grues
rouillaient sur pied et les câbles en cuivre manquaient à l’appel,
depuis longtemps chapardés par des ferrailleurs. Des immeubles
d’habitation s’élevaient, vides, les vitrines de leurs magasins de
rationnement étaient couvertes de papier de boucherie. Pas de
linge étendu dehors, pas d’odeur d’oignon frit flottant dans
l’air. Tous les arbres avaient été abattus pendant la famine et
aujourd’hui, des années plus tard, les jeunes pousses atteignaient
toutes la même taille, leur tronc pas plus épais qu’une cheville ;
ils se dressaient bien droit dans les lieux les plus improbables,
dans les citernes et les collecteurs d’eau pluviale, l’un d’entre eux
s’échappant même des toilettes publiques où un squelette humain
avait excrété sa graine impossible à digérer. (…)
À l’intérieur de l’orphelinat Lendemains Infinis ne régnaient
que des ombres. Tout avait été arraché pour servir de combustible,
même le chambranle des portes. Il ne restait plus que la liste des
114 Grands Martyrs de la Révolution, peinte au mur.
Gil ne croyait pas que Jun Do ait pu attribuer un nom à tous
les orphelins. Il fit descendre son doigt le long du mur : « Là, c’est
toi. Martyr numéro 76. Pak Jun Do. C’est quoi l’histoire de ce
type ? »
Jun Do caressa de la main la zone où le poêle avait jadis noirci
le sol.
« Bien qu’il ait tué de nombreux soldats japonais, dit-il, les
révolutionnaires de son unité ne lui faisaient pas confiance parce
qu’il n’était pas issu d’une lignée pur-sang. Pour prouver sa
loyauté, il s’est pendu. »
Gil écarquilla les yeux :
« Tu t’es donné ce nom-là ? Mais pourquoi ?
– Il a réussi l’ultime épreuve de loyauté. »
Giacomo Nanni
& Maxime Schmitt
Vince Taylor n’existe pas
roman graphique
collection Olivius
en librairie le 18 septembre 2014
Né en 1939 à Londres, élevé aux USA, Brian Maurice Holden (alias Vince
Taylor) a 18 ans lorsqu’il se lance dans une carrière de rocker en Angleterre,
puis à Paris.
Séduit par ses interprétations de Sweet Little Sixteen, Shakin’All Over ou
Memphis Tennessee, Eddie Barclay prend dans son écurie ce jeune homme
vêtu de cuir noir dont les concerts déclenchent des émeutes. Mais sa
trajectoire sera de courte durée, brisée par la paranoïa et les passages à
l’acte violents qu’il ne peut contrôler.
Vince Taylor n’existe pas propose un récit romanesque qui reprend les
principaux éléments de sa biographie, tout en évoquant le climat de ces
années-rock.
Giacomo Nanni est notamment l’auteur de Casanova, histoire de
ma fuite (Olivius 2013). Maxime Schmitt, est un spécialiste du rock
(parolier du groupe Kraftwerk, producteur de Taxi-Girl, Jacques
Dutronc, Françoise Hardy) et écrivain (Face B, Castor Astral, 2002
ou Vélo Volé, Gallimard, 2006).
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