Un compositeur Un langage 3ème Pierre Henry, 1927 Fiche 2

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Un compositeur Un langage 3ème Pierre Henry, 1927 Fiche 2
Un compositeur ­ Un langage Pier r e Henr y, 1927 3ème Fiche 2 I : L’œuvr e Escalier, pièce n° 3 de La Ville, composé en 1984. « S’il est une ville encore vivante de nos jours, c’est bien la Ville­Musique. Mon image sonore de la ville comporte des caractères descriptifs et narratifs. C’est ce qui apparaît quand j’entremêle les cris d’un nouveau­né et les battements d’une horloge. On doit se laisser porter dans cette « symphonie de ville » à travers le temps et l’espace. » Pierre Henry. Le morceau Escalier met en scène sans discontinuité un homme qui siffle dont le rôle est d’assurer un lien et de fixer un lieu repère autour duquel s’organise une succession d’événements sonores. II : Le compositeur 1937­1947 Il est élève au Conservatoire National de Musique de Paris dans les classes de Félix Passeronne (piano et percussions), de Nadia Boulanger (composition) et d'Olivier Messiaen (harmonie). 1947­1949 Il effectue des recherches sur une lutherie expérimentale qui sera déterminante pour le futur. Technique du piano préparé qui consiste en une insertion d'objets divers (tels que des tiges entières, des gros poids...) entre les cordes et la caisse. 1949 Il rejoint Pierre Schaeffer à la Radiodiffusion française. Pour Pierre Henry, le son est le point de départ et non le point d'arrivée, et à l'époque, certains compositeurs de passage au studio ne comprirent rien à ce qui s'y passait. Henry composa des effets sonores pour le spectacle de Boris Vian à la Rose rouge en 1951. 1950 Henry et Schaeffer composent la Symphonie pour un seul homme seul qui utilise avant tout le piano préparé avec des voix, un peu de souffle, des bruits de bouche et des pas. Cette œuvre s'impose tout de suite comme un événement. 1952­1958 Pierre Henry va diriger les travaux du Groupe de Recherche de Musique Concrète (GRMC) de la RTF. Dès 1950, la musique concrète faite à partir de sons enregistrés par le micro avait vu s'opposer à elle la musique électronique née au studio de Cologne avec Eimer, Koenig et Stockhausen. 1955 Il rencontre Maurice Béjart avec qui il fera plus de quinze ballets. Il reçoit le Grand Prix de la Musique en 1985 et les Victoires de la Musique en 1988.
III : Repèr e cultur el Précurseur des musiques électroacoustiques, la musique concrète n'aurait pu exister sans l'invention de l'enregistrement sonore. Elle puise ses matériaux dans le « total sonore », sans établir de discrimination quant à la nature des sources. Tous les sons, quels que soient leurs origines, sont susceptibles de participer à une organisation musicale. La musique concrète se fonde sur l’objet sonore et inclut les sons produits par des instruments classiques ou électroniques, ainsi que les objets nouveaux obtenus par des manipulations électroacoustiques de « fragments » enregistrés, renouvelle radicalement les problèmes posés par la musique contemporaine. Elle remet en question non seulement le matériau, mais l’essence même de l’art musical et toute autre musique, si avancée soit­elle, apparaît comme traditionnelle devant le bouleversement opéré par les instigateurs de ce mouvement, Pierre Schaeffer et Pierre Henry. Ces matériaux, ces « objets sonores », d'origine acoustique ou électronique, sont préalablement enregistrés, puis traités, montés, mixés et « orchestrés » en studio, à l'aide d'une technologie en constante évolution.