Gaillac pendant la seconde guerre mondiale
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Gaillac pendant la seconde guerre mondiale
Gaillac pendant la seconde guerre mondiale Gaillac à la veille de la seconde guerre mondiale, est une petite ville de 7 700 habitants environ, dans une région prospère, grâce notamment à sa production viticole. I. Gaillac en zone libre (de 1940 à novembre 1942) Lors de l’invasion allemande au printemps 1940, Gaillac voit affluer un nombre important de réfugiés : places et rues inondées de véhicules, gare assiégée de réfugiés, mairie assaillie par les demandes. D’autre part, Gaillac a payé un lourd tribut aux combats de 1940 : 30 morts et 189 prisonniers. Avec la guerre commence à Gaillac comme ailleurs, la période des privations et du rationnement, mais peut-être moins sensible ici que dans d’autres endroits, car Gaillac est située dans une région rurale assez riche. Pendant la guerre, la population de Gaillac est informée grâce à 4 journaux locaux : le Mémorial de Gaillac, Gaillac-journal, la Dépêche de Toulouse et la Garonne. Tous étaient réactionnaires et en faveur de Pétain et de la Révolution nationale. Ils furent suspendus en août 1944 pour collaboration. Par ailleurs, selon l’idéologie de la révolution nationale, le sport était valorisé, pour servir la patrie. D’où la constitution en décembre 1940 d’un club omnisport, répondant aux directives de Vichy : l’UAG (Union Athlétique Gaillacoise). Les sports se développèrent : football, rugby, danse, natation, athlétisme… Le Secours national venait en aide aux familles de militaires morts au combat, ou prisonniers, ou aux familles éprouvées par la guerre. Cet organisme est placé sous l’autorité du maréchal Pétain et a le monopole de la générosité publique. Ses mots d’ordre sont générosité, patriotisme et dévotion au maréchal. L’organisme met en place par exemple « la journée du maréchal », pour collecter des fonds. Le conseil municipal En 1940, le maire de Gaillac est Jean Calvet, fervent maréchaliste. Le culte du maréchal Pétain était très vif. Le maréchal était présent partout : sur les billets, les timbres, les calendriers, les images de récompense, les écharpes, les services publics, sur les balcons, rue de la Madeleine ou rue Portal. Les producteurs de fruits du Gaillacois se sont par exemple rendus à Vichy pour offrir au maréchal une corbeille de raisins, aux couleurs du drapeau. Pétain les a remercié en disant : « Je me souviendrai de Gaillac. ». En 1942, les autorités de Vichy ordonnèrent le déboulement de la statue en bronze d’Hautpoul, qui était une des gloires de la ville, et ceci, malgré les protestations du maire et des conseillers. Le bronze devait servir pour l’armement allemand. Voici un exemple très concret de la collaboration du régime de Vichy. La statue fut ensuite remplacée par une réplique en pierre, qui se trouve toujours place de la Libération. Enlèvement de la statue d’Hautpoul 22 mai 1942 II. Gaillac en zone occupée (à partir de novembre 1942) 9 novembre 1942 : occupation par les Allemands de la zone Sud. Convoqué par le préfet, le maire dut loger dans la précipitation 700 soldats allemands. La municipalité a alors œuvré dans un souci d’apaisement, elle n’a par exemple jamais signalé la présence de juifs à Gaillac. Elle s’est occupée de la distribution de nourriture, à prix modique, pour permettre aux plus pauvres de survivre. Suite aux bombardements de certaines villes, le maire demanda à ceux qui le pouvaient d’accepter l’accueil d’un enfant. Le maire s’est plusieurs fois élevé contre le marché noir. D’ailleurs, lors de la libération le 19 août 1944, le président du comité de libération (Navarrot) ne jeta pas l’opprobre sur la municipalité délogée, reconnaissant même « la valeur de son œuvre et la qualité de ses relations ». Voir suite : la libération du Tarn et de Gaillac