INFORMATION EN LIGNE SUR LA SANTÉ SEXUELLE : UN

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INFORMATION EN LIGNE SUR LA SANTÉ SEXUELLE : UN
INFORMATION EN LIGNE SUR LA SANTÉ SEXUELLE : UN COMPLÉMENT
AUX COURS DE SANTÉ SEXUELLE OFFERTS EN CLASSE AUX JEUNES
Rosemarie Mangiardi
T
ous les ministères provinciaux et territoriaux responsables
de l’éducation au Canada rendent obligatoires les cours
d’éducation sexuelle. Si les programmes d’études varient
quant au contenu, tous soulèvent des débats passionnés parmi
les protagonistes en éducation, débats qui portent sur les
avantages, les risques possibles et le pouvoir de persuasion morale
des programmes d’éducation sexuelle. Généralement, on peut
classer ces programmes en trois catégories : ceux qui prônent
uniquement l’abstinence, ceux qui privilégient l’abstinence
parmi d’autres approches et ceux qui examinent tout un éventail
d’approches possibles. Quel que soit le type de programme
adopté, l’éducation sexuelle offerte en classe peut influer sur
la compétence informationnelle des élèves dans le domaine
de la santé sexuelle, autrement dit, sur leur capacité d’obtenir,
d’interpréter et de comprendre l’information avec compétence
et de façon à améliorer la santé ( Joint Committee on Health
Education Terminology, 1991). Pour promouvoir la compétence
informationnelle en matière de santé sexuelle chez les jeunes,
le personnel de l’éducation doit d’abord veiller à ce que les élèves
aient accès à de l’information exacte, pertinente, opportune et
complète, puis à ce qu’ils possèdent les habiletés requises pour
analyser avec un esprit critique et déceler l’information erronée
en matière de sexualité. Il est essentiel que les cours de santé
sexuelle dispensés à l’école répondent à ces attentes; autrement,
l’école semble dire qu’il est préférable que les élèves demeurent
analphabètes dans le domaine de la sexualité. Cela dit, on
est en droit de se demander dans quelle mesure les ados sont
informés en matière de sexualité et sont capables de juger de
l’intégrité des sources qui diffusent de l’information sur la santé
sexuelle. Une étude canadienne récente révèle que 50 p. 100 des
élèves de 9e année croient qu’il existe un vaccin contre le VIH/
sida (Boyce, Doherty, Fortin et MacKinnon, 2003). De plus,
les ados interrogés dans le cadre de cette étude ont montré un
plus grand manque de connaissances sexuelles que les ados
faisant partie d’un échantillon national analysé en 1989. Ces
constatations confirment l’idée que l’éducation sexuelle offerte
au Canada est à maints égards inefficace (Langille, Graham,
Marshall, Blake, Chitty et Doncaster-Scott, 2000; McCall et
autres, 1999). Les ados eux-mêmes ont fait allusion aux lacunes,
jugeant les cours dispensés en classe ennuyeux, répétitifs et
sans pertinence à leur vie personnelle (Byers et autres, 2003).
Il semble donc que le message implicitement communiqué
aux élèves soit le suivant : « Trouvez vous-mêmes l’information
qu’il vous faut en matière de sexualité! » ou encore : « Prenez
l’information qui vous a été donnée et adoptez des comportements
sains et sans danger. »
Les ados réagissent en conséquence à ce message. Pour compenser
le programme d’éducation sexuelle limité offert à l’école ou pour
le compléter, ils se tournent vers Internet. Statistique Canada
(2000) a déterminé que neuf élèves de 15 à 19 ans sur dix
consultent Internet. En outre, un récent sondage d’IpsosReid (2005) révèle que l’utilisation d’Internet a augmenté
de 46 p. 100 chez les jeunes Canadiennes et Canadiens,
pour atteindre 12,7 heures par semaine comparativement à
8,7 heures en 2002. Alors qu’ils passent beaucoup de temps dans
le monde virtuel, les ados découvrent, délibérément ou non, des
sites Web à caractère sexuel (Boies, Knudson et Young, 2004).
Ainsi, Internet – un outil technologique tout à fait légitime en
tant que ressource pédagogique – a révolutionné la façon dont les
ados s’instruisent à l’extérieur de la classe. Traditionnellement mal
servis et peu instruits sur certaines questions sexuelles (Roffman,
Shannon et Dwyer, p. 49), les ados utilisent Internet comme
source d’information pratique dans le domaine de la sexualité
(Borzekowski et Rickert, 2001). Pourtant, laissés à eux-mêmes,
ils courent le risque d’acquérir une compréhension erronée et
incomplète de la sexualité. Mais surtout, ils doivent par leurs
propres moyens essayer de comprendre comment la sexualité a et
aura des répercussions tout au long de leur vie.
Le personnel de l’éducation ne peut négliger les effets possibles
d’Internet sur la compétence informationnelle des ados en
matière de santé sexuelle. Les ados peuvent trouver réponse
à leurs questions et satisfaire leur curiosité grâce à d’infinies
possibilités d’apprentissage en ligne. Le caractère de certaines de
ces informations est effectivement douteux; cependant, cela ne
décourage pas les jeunes parce qu’ils ne savent pas ce qu’il en
est vraiment. C’est pourquoi le personnel de l’éducation doit non
seulement reconnaître jusqu’à quel point Internet influe sur les
compétences informationnelles des ados dans le domaine sexuel,
mais il doit aussi comprendre comment incorporer des exercices
en ligne dans le programme d’études afin d’enrichir les expériences
pédagogiques offertes en classe. Pour cela, il doit mettre de côté
le débat dépassé concernant quel programme d’études adopter
et déterminer les conséquences, sur le plan pédagogique, du fait
de ne pas enseigner aux élèves comment utiliser avec un esprit
critique Internet comme source d’information. Pour contrer ce
danger, nous expliquons plus loin pourquoi le cyberespace est un
lieu attrayant pour les ados qui désirent acquérir des notions de
base en matière de sexualité et nous suggérons aux éducatrices
et éducateurs des moyens d’orienter de façon positive, en classe,
les recherches en ligne de leurs élèves en ce qui concerne la
sexualité.
| INFORMATION EN LIGNE SUR LA SANTÉ SEXUELLE |
L’attrait de l’éducation en ligne en matière de
santé sexuelle
En classe, les jeunes se retrouvent devant un programme de santé
sexuelle que des adultes ont scrupuleusement examiné et censuré,
vraisemblablement pour le plus grand bien des élèves. Les sujets
considérés offensants, délicats, dangereux, voire immoraux sont
souvent éliminés du programme; pourtant, ce sont précisément ces
sujets que les élèves voudraient aborder et dont ils ont besoin. Ne
voyant aucune autre option, nombre d’ados se tournent vers Internet
pour accéder à de l’information. Ces jeunes consultent Internet
pour trouver l’information qui n’a pas été suffisamment traitée en
classe. Sans les contraintes pédagogiques, ils se sentent souvent
maîtres de leur apprentissage (Longo, Brown et Price-Orctt, 2002;
Roffman et al., 1997) : ils éprouvent un plus grand sentiment de
liberté, peuvent décider ce qu’ils révèlent ou non d’eux-mêmes et
peuvent discuter de questions et de préoccupations sexuelles sans
avoir à s’identifier (Cooper et Griffin-Shelley, 2000). Par contre, en
classe, les élèves ne peuvent cacher leur identité et certains élèves
craignent d’être ridiculisés ou jugés par rapport aux questions
qu’ils posent. Ce climat provoque la gêne et la honte, et les met
mal à l’aise. Lorsque les ados naviguent anonymement sur le Web,
que ce soit chez eux, à la bibliothèque publique ou dans un cybercafé, ces sentiments sont minimisés, voire éliminés complètement.
Ils peuvent faire des commentaires, poser des questions et exprimer
leur pensée sans la contrainte des conventions sociales. En tant
que moyen d’information, Internet permet également de recevoir
des réponses personnalisées et des commentaires instantanés
(Goldman et Bradley, 2001). En outre, les ados peuvent lancer
une recherche et découvrir des sites Web sur la santé sexuelle qui
clarifient le sujet grâce à des logiciels multimédias imaginatifs
et à des programmes interactifs (des outils qui sont différents
des stratégies pédagogiques qu’emploient habituellement les
éducatrices et éducateurs dans ce domaine) (Barak et Fisher, 2002).
En fait, Cooper et Griffin-Shelley (2000) affirment que certains
sites Web ciblent précisément le public adolescent et modifient
de façon positive les perceptions des élèves en matière sexuelle
grâce à des « sites Web novateurs, branchés, exacts et informatifs
qui allient le divertissement, l’éducation et une discussion sérieuse
des valeurs sexuelles d’une façon qui attire les jeunes et garde leur
intérêt ». (traduction libre)
Pour certains éducatrices et éducateurs, il peut être inquiétant
que les ados recourent à Internet et s’y fient pour obtenir de
l’information sur la sexualité. En partie, cette inquiétude provient
du fait qu’il existe en ligne d’innombrables sites érotiques et
pornographiques (Gotlib et Fagan, 1997). Les ados qui trouvent
ces sites par hasard peuvent être choqués et troublés par les images
explicites et les discussions très franches. En outre, les éducatrices
et éducateurs peuvent se demander comment les ados pourront
réconcilier l’information inexacte et les conseils fortement inspirés
de valeurs subjectives sans acquérir d’idées fausses. Il faut tenir
compte de ces préoccupations, particulièrement à la lumière de la
thèse de Shpritz (1997) qui veut que les ados soient plus enclins
que les adultes à accepter comme véridique l’information erronée
trouvée en ligne. Malgré ces périls, il existe de nombreux sites Web
conçus par des organismes reconnus qui traitent de thèmes liés à la
sexualité, tels que la planification des naissances, l’activité sexuelle
à risques réduits, les ITS et les relations personnelles. Plusieurs
organismes et particuliers offrent de l’information exceptionnelle
en matière de santé sexuelle en ligne, particulièrement pour les
ados.
Soucieux de protéger les élèves contre les dangers en ligne,
certains membres du personnel de l’éducation considèrent utile
d’installer des logiciels de filtrage d’accès tels que Cyber Patrol ou
Net Nanny sur les réseaux informatiques scolaires. Ces logiciels
empêchent l’accès à des sites Web déterminés qui ont pour motclé des termes tels que sexe ou d’autres termes jugés inacceptables.
Bien que l’intention soit louable, ces logiciels ont des failles
inhérentes; par exemple, ils ne font pas la distinction entre les sites
d’éducation sexuelle et les sites commerciaux conçus pour exhiber
ou commercialiser du matériel sexuel explicite. Par conséquent,
selon sa rigueur, un logiciel de filtrage pourra restreindre l’accès
aux deux types de sites. En outre, il se peut que les éducatrices
et éducateurs aient confiance que les logiciels de filtrage d’accès
récemment installés empêchent les élèves de consulter du matériel
à contenu sexuel inapproprié. Mais ce n’est pas nécessairement
le cas. Les éducatrices et éducateurs doivent reconnaître qu’une
fois qu’ils ont quitté l’école, les élèves ont accès à Internet et aux
sites Web qui diffusent de l’information fausse, des demi-vérités
et du matériel dont le contenu sexuel est inapproprié. Pour cette
raison, il incombe aux éducatrices et éducateurs d’enseigner aux
jeunes comment utiliser Internet pour obtenir de l’information en
matière de santé sexuelle, particulièrement s’ils sont à la recherche
d’information en ligne qui soit exacte, pertinente et complète.
Évidemment, la question qui se pose est « Comment s’y prendre ? ».
Cours de santé sexuelle en classe assortis d’une
composante en ligne
Les éducatrices et éducateurs peuvent faire diverses activités en
classe pour aider les jeunes à utiliser efficacement Internet en
tant que source d’éducation sexuelle. Bien entendu, dans quelle
mesure une éducatrice ou un éducateur décidera d’intégrer une
composante en ligne dans le cours de santé sexuelle dépendra de
plusieurs facteurs, y compris les ressources informatiques mises à sa
disposition à l’école, l’accès à Internet dans l’école, sa connaissance
des applications de l’informatique et sa facilité à les utiliser, ainsi
que la composition de sa classe et les besoins particuliers de ses
élèves en matière de santé sexuelle. Compte tenu de ces facteurs et
d’autres qui sont propres à la classe, à l’école et à la communauté,
les éducatrices et éducateurs doivent exercer leur jugement
lorsqu’ils planifient et donnent une leçon sur la santé sexuelle.
Les éducatrices et éducateurs qui jugeront approprié de recourir
à Internet dans le cours de santé sexuelle pourront s’inspirer des
exercices pédagogiques détaillés présentés dans l’article.
| INFORMATION EN LIGNE SUR LA SANTÉ SEXUELLE |
Par exemple, l’éducatrice ou l’éducateur peut distribuer une feuille
énumérant des sites Web qui traitent de santé sexuelle et expliquer
aux élèves ce qu’offre chaque site. Cette stratégie permet d’éviter
qu’une recherche effectuée à partir d’un mot-clé n’affiche des sites
au contenu sexuel douteux. Les élèves qui ne reçoivent pas de
liste d’adresses de sites Web n’ont d’autre choix que de faire une
recherche par mot-clé, à l’aide d’un moteur de recherche tel que
Yahoo ou Google. Les ados qui inscrivent le mot sexe ou sexuel dans
la fenêtre d’un de ces moteurs obtiennent des dizaines de milliers de
réponses qui renvoient à des photos ou à des films pornographiques
ainsi qu’à des sites de bavardage explicites du point de vue sexuel
(Flowers-Coulson, Kushner et Bankowski, 2000). Les sites Web
éducatifs figurent également dans la liste ainsi produite, mais les
élèves ont alors la tâche ardue de trouver les sites Web dignes
de confiance qui offrent de l’information exacte, pertinente et
détaillée. Pour accroître l’efficacité pédagogique, un catalogue en
ligne citant les sites Web éducatifs serait avantageux tant pour les
éducatrices et éducateurs que pour les élèves. Cependant, parce que
les moteurs de recherche n’indexent pas les sites Web par auteur,
selon les titres de compétence, et n’offrent pas de critiques évaluant
la véracité du contenu en ligne, cela n’est pas encore possible.
Les éducatrices et éducateurs peuvent suppléer à cette lacune en
fournissant une liste de sites Web à explorer aux élèves intéressés.
Cependant, la compilation de cette liste peut aussi constituer un
défi de taille parce que souvent, les sites apparaissent et disparaissent
rapidement. Parmi les sites plus stables, plusieurs sont conçus
spécialement à l’intention du public adolescent et comportent des
fonctions de navigation qui aident l’utilisateur à s’informer sur les
questions de santé sexuelle. Voici une brève description de certains
sites canadiens exemplaires.
•
•
•
www.masexualite.ca/home_f.aspx : La Société
des obstétriciens et gynécologues du Canada (SOGC)
administre ce site Web. Elle offre aux ados de
l’information fiable et actuelle sur la sexualité, qui
répond à leurs préoccupations et besoins particuliers.
Par exemple, les principales rubriques du site sont
les suivantes : La vie après la puberté, Le sexe, c’est
quoi?, La contraception, Infections transmissibles
sexuellement, Orientation sexuelle, Agressions sexuelles
facilitées par la drogue, Trucs utiles, Multimédia et une
FAQ.
www.youthline.ca : Lesbian Gay Bi Trans Youth Line
offre des faits, des conseils et un soutien aux jeunes
lesbiennes, gais, bisexuels, transgenres, transsexuels,
bi-spirituels, queer et aux jeunes qui se questionnent.
Ce site Web s’adresse aux ados de l’Ontario; cependant,
les jeunes qui vivent dans d’autres régions du pays ont
accès au forum en ligne de soutien par les pairs.
www.spiderbytes.ca : Planned Parenthood of Toronto
est un organisme communautaire qui fournit aux jeunes
de l’information à jour en ligne. Trait unique, ce site
offre un service de bavardage en temps réel grâce à
MSN Messenger. Un ado peut communiquer surle-champ avec un bénévole formé pour répondre en
toute confidentialité aux questions et préoccupations
personnelles.
Pour compiler une liste de sites Web sur la santé sexuelle,
les éducatrices et éducateurs doivent examiner les sites d’un
œil critique, selon des critères établis. C’est ce même examen
critique que les élèves doivent effectuer s’ils décident d’explorer
Internet au-delà des sites répertoriés sur la feuille distribuée par
l’éducatrice ou l’éducateur. Pour aiguiser les habiletés critiques des
élèves, les éducatrices et éducateurs peuvent faire un exercice de
remue-méninges dans lequel les élèves déterminent comment
l’information en matière de santé sexuelle est incorrectement
affichée en ligne et pourquoi. De plus, ils peuvent remettre aux
élèves une liste de contrôle qui établit clairement des critères
qui aideront à juger de l’intégrité de tout site Web en matière
d’éducation sexuelle. Brown et Brown (2002) suggèrent que les
éducatrices et éducateurs discutent de l’importance de quatre
processus fondamentaux avec les élèves :
•
•
•
•
Identifier la source de l’information affichée en prenant
note des titres de compétence de l’auteur ou de la
réputation de l’organisme;
Déterminer l’exactitude de l’information en remarquant
la date d’affichage du site Web et des mises à jour;
Se montrer sceptique si le site Web propose un
diagnostic médical ou un traitement possible;
Déterminer si le site Web reçoit l’appui financier d’une
entreprise commerciale et fait donc la promotion de
certains produits.
En plus de distribuer une liste de sites Web utiles en matière
de santé sexuelle et de discuter des critères qui peuvent servir à
déterminer la fiabilité des sites Web traitant de santé sexuelle,
les éducatrices et éducateurs doivent également avertir les élèves
des lacunes d’Internet. Les élèves doivent prendre conscience de
la question de la sécurité sur Internet. Il est important d’insister
sur les règles suivantes : 1) ne jamais révéler de renseignements
personnels tels que leur nom, leur adresse à domicile ou le nom de
leur école; 2) ne pas planifier de rencontrer une personne avec qui
ils communiquent en ligne; 3) s’ils se sentent mal à l’aise à cause
de ce qu’ils voient ou lisent en ligne, en informer un adulte tel
qu’un parent ou une tutrice ou encore la conseillère ou le conseiller
d’orientation de l’école (Brown et Brown, 2002).
Le personnel de l’éducation peut enseigner aux élèves que, malgré
ses lacunes, Internet est une ressource crédible en matière de santé
sexuelle en offrant des cours dans un laboratoire informatique où
ils ont accès à Internet. Ici, les élèves peuvent apprendre de façon
expérientielle comment utiliser efficacement Internet afin d’obtenir
de l’information sur la sexualité. Brown et Brown (2002) proposent
aux éducatrices et éducateurs de commencer la leçon en demandant aux élèves d’entrer le mot clé chlamydia dans leur moteur
| INFORMATION EN LIGNE SUR LA SANTÉ SEXUELLE |
de recherche préféré. Les élèves découvriront rapidement que
différents moteurs de recherche donnent différents résultats.
De plus, si les élèves écrivent mal le mot-clé, ils obtiendront
des résultats étranges et sans lien avec le sujet. Brown et Brown
suggèrent également de demander aux élèves d’effectuer une
recherche en utilisant le mot-clé verrues, dans le but d’obtenir
de l’information sur les verrues génitales. L’utilisation de ce motclé produit une liste de sites Web qui ne sont pas pertinents
car ils traitent, par exemple, des verrues sur les mains et de leur
traitement, plutôt que des sites qui abordent la question des
verrues génitales. Enfin, les élèves peuvent faire une recherche
à l’aide d’expressions qui ont spécifiquement trait à la santé
sexuelle, telles que planification des naissances, infections transmises
sexuellement ou violence sexuelle. Encore une fois, ils doivent faire
le tri parmi plusieurs sites pour trouver l’information pertinente.
Les éducatrices et éducateurs peuvent ensuite demander aux élèves
de comparer ces résultats afin de déterminer lesquels sont fiables
d’après certains critères déjà discutés en classe. Ce n’est qu’à cette
étape que les élèves seront autorisés à donner une adresse Internet
à toute la classe. Les éducatrices et éducateurs qui décident de ne
pas utiliser les moteurs de recherche peuvent diriger les élèves vers
les sites Web sur la santé sexuelle qui sont déjà reconnus comme
étant fiables. Ils peuvent, par exemple, demander aux élèves de
limiter leur activité en ligne au site www.masexualité.ca qui affiche
un contenu sur la santé sexuelle, des capacités multimédias et des
fonctions de navigation. Si plus tard les élèves ont des questions
ou des préoccupations, ils peuvent se reporter à ce site Web pour
obtenir plus de précisions sur la sexualité.
Références
Conclusion
FLOWERS-COULSON, A. P., A. M. KUSHNER et S.
BANKOWSKI. « The information is out there, but is anyone
getting it? Adolescent misconceptions about sexuality education
and reproductive health and the use of the Internet to get
answers », Journal of Sex Education and Therapy, vol. 25, 2000,
p. 178-188.
Internet est une ressource attrayante et indispensable qui prend sans
cesse de l’importance en tant qu’outil pédagogique. La recherche
montre que les ados reconnaissent les innombrables possibilités
d’apprentissage en ligne, particulièrement dans le domaine de la
sexualité. Cela ne signifie pas pour autant que le personnel de
l’éducation doit se soustraire à sa responsabilité en ce qui concerne
l’enseignement de la santé sexuelle. Il doit plutôt chercher à intégrer
une composante en ligne au programme d’enseignement, veillant à
ce que les élèves acquièrent les habiletés critiques nécessaires pour
repérer, écarter et éviter les lacunes d’Internet. Il ne rend pas service
aux élèves s’il ne reconnaît pas l’importance d’enseigner ces habiletés;
en effet, il peut involontairement aider à propager des idées
fausses puisque les élèves pourraient lire en ligne de l’information
sur la santé sexuelle qui n’est pas fiable, est inexacte ou déformée
et inappropriée. Enseigner aux élèves comment naviguer sur
Internet avec un esprit critique pour trouver de l’information
fiable en matière de sexualité, c’est leur permettre de s’orienter sur
un terrain potentiellement dangereux. En effet, lorsque les jeunes
sont armés du savoir-faire nécessaire pour évaluer le terrain que
représente Internet, ce dernier ne constitue plus un danger.
BARAK, A., et A. W. FISHER. « The future of internet
sexuality », dans COOPER, A., éd., Sex and the internet:
A guidebook for clinicians, New York : Brunner-Routledge,
2002, p. 263-280.
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Adolescent, vol. 155, 2001, p. 813-817.
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IPSOS-REID. The Internet continues to impact consumers’ usage of
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JOINT COMMITTEE ON HEALTH EDUCATION
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vol. 22, p. 97-108.
Suite à la page 10
| VALEUR DE CONSIGNE |
Une controverse existe sur ce qui peut modifier la valeur de consigne.
Pendant la grossesse par exemple, on voit augmenter la quantité de
tissu adipeux en même temps que le poids. C’est un domaine dans
lequel il se fait pas mal de recherche. On essaie de découvrir les raisons
pour lesquelles un groupe de femmes reprend immédiatement son
poids d’avant la grossesse, alors que d’autres femmes ne le retrouvent
jamais. Certains chercheuses et chercheurs disent que des facteurs,
comme les régimes à répétition ou certains médicaments élèvent
la valeur de consigne de façon permanente. D’autres disent qu’on
est « artificiellement au-dessus de sa valeur de consigne » et qu’on
retrouvera son poids « naturel » avec le temps. Il y a à présent plus de
questions que de réponses.
En résumé, il y a une bonne nouvelle et une mauvaise nouvelle.
La bonne nouvelle, c’est que ce n’est pas la peine de culpabiliser,
de se croire « faible » ou « paresseux » parce qu’on n’a pas réussi à
maintenir son poids après l’avoir perdu. La mauvaise nouvelle, c’est
que nous vivons dans une culture qui attache énormément de prix
à la minceur de la femme. Il faut apprendre à nous accepter nousmême et à accepter les autres, quel que soit leur poids naturel. Il faut
aussi apprendre à contester la notion que les personnes minces sont,
par définition, plus heureuses et plus intelligentes, et ont plus de
plaisir dans la vie.
Alors qu’est-ce que ceci signifie? Que l’on ne sera jamais mince?
Qu’on peut manger tout ce qu’on veut et ne jamais prendre de
poids? On peut perdre du poids; on peut prendre du poids. Mais
l’implication d’un concept de valeur de consigne, c’est que plus on
s’éloigne de sa valeur de consigne, plus il est difficile de continuer,
et que le corps tente alors de retrouver son poids « naturel ». Lorsqu’on
permet à son poids de rester stable, à sa valeur de consigne, c’est bien
meilleur pour la santé qu’un cycle de perte et de reprise de poids.
BENNETT, W., et J. GURIN. The Dieter’s Dilemma: Eating Less
and Weighing More, New York : Basic Books, 1982.
Cela signifie qu’il faudrait considérer son poids comme on considère
sa taille. De la même façon qu’on est prédisposé génétiquement à
être petit, moyen ou grand, on est prédisposé génétiquement à être
mince, moyen ou gros. Il y a de nombreuses activités positives à
faire au lieu de se fixer sur compter les calories, manger des repas de
« régime » ou de faire de l’exercice dans le but avoué de perdre du
poids. Il vaudrait mieux choisir des activités qui nous font sentir bien
dans notre peau et confiant en nos capacités. Ces activités peuvent
inclure de répondre à des désirs, des rêves et des aspirations de
toujours, qu’on a longtemps remis à plus tard.
Cet article apparaît sur le site Web du « National Eating Disorder
Information Centre » (NEDIC) au www.nedic.ca.
Lectures supplémentaires
KANO, S. Making Peace with Food, Danbury (Connecticut) :
Amity Publishing Co., 1985.
POLIVY, J. et C.P. HERMAN. Breaking the Diet Habit, New
York : Basic Books, 1983.
Suite de la page 8
LANGILLE, D., et autres. Developing understanding from young women’s experiences in obtaining sexual health services and education in a
Nova Scotia community: Lessons for educators, physicians, and pharmacies, Halifax (Nouvelle-Écosse) : Dalhousie University, Department of
Community Health and Epidemiology, 2000.
LONGO, R. E., S. M. BROWN et D. PRICE-ORCUTT. « Effects of internet sexuality on children and adolescents »,
dans COOPER, A., éd., Sex and the Internet: A guidebook for clinicians, New York : Brunner-Routledge, 2002, p. 87-105.
McCALL, D., et autres. « Écoles, santé publique, sexualité et VIH », Toronto (Ontario) : Conseil des ministres de l’Éducation, 1999.
ROFFMAN, M. D., D. SHANNON et C. DWYER. « Adolescents, sexual health, and the internet: Possibilities, prospects, and
challenges for educators », Journal of Sex Education and Therapy, vol. 22, no 1, 1997, p. 49-55.
SHPRITZ, D. « One teenager’s search for sexual health on the net », Journal of Sex Education and Therapy, vol. 22, no 1, 1997, p. 56-57.
STATISTIQUE CANADA. « Enquête sociale générale : utilisation d’Internet », Le Quotidien, [En ligne], 26 mars 2001.
[http://www.statcan.ca/Daily/Francais/010326/q010326a.htm]. (Téléchargé le 16 juillet 2005).
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