L`écosystème de l`art contemporain – Isabelle de
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L`écosystème de l`art contemporain – Isabelle de
L’écosystème de l’art contemporain – Isabelle de Maison Rouge – 5 décembre 2015 Comment fonctionne l’écosystème de l’art contemporain ? Principaux aspects du marché de l'art contemporain. Les acteurs de l’écosystème de l’art se divisent en deux groupes, le monde de l’art constitué par les artistes, les critiques d’art, les commissaires d’exposition ou curateurs, les conservateurs donnent à l’art sa valeur artistique et esthétique et le monde du marché où interviennent les galeristes, les commissaires priseurs, les courtiers ou marchands et enfin de compte les collectionneurs ou les institutions. La galerie Mode d’emploi : Le rôle de la galerie, cette entreprise commerciale est chargée d’exposer l’œuvre, de la mettre en valeur et de la vendre. Elle se charge aussi de faire la promotion de l’artiste Différence typologique entre galeriste et marchand : Le marchand: travaille sur le 2nd marché, travaille non pas avec un artiste (mort souvent depuis longtemps) mais avec un objet. Achète ce qu’il vend. Le galeriste: Travaille sur le 1° marché. Travaille avec un artiste (contrat). Achète ou produit ce qu’il vend. Sur le 1° marché : L’œuvre sort de l’atelier de l’artiste pour tomber dans les mains du collectionneur, du galeriste ou du directeur d’institution. Sur le 2nd marché, l’œuvre quitte la main du collectionneur, Et passe à la revente soit aux enchères dans une salle de ventes, soit Chez un marchand ou courtier. Elle est acquise soit par un autre collectionneur, soit une institution, ou une autre galeriste (marchand). La construction d’une côte : Elle varie en fonction de la multiplicité de critères en raison du grand nombre d’acteurs. Les Critères objectifs du prix d’une œuvre regroupent les coûts de production, la quantité d’œuvre produites, la demande du marché, le parcours de l’artiste dans des institutions, sa place dans la carrière de l’artiste, son support, ses dimensions, sujet, sa date, son état de conservation. Puis intervient le critère d’originalité. Enfin sont importants à évaluer les critères subjectifs: aura de l’artiste dans le monde de l’art et potentiel historique et il convient de garder un œil sur le 2nd marché. Mais ce marché comme tous les autres est régi par la loi de l’offre et la demande. Ainsi le prix d’une œuvre correspond au prix que quelqu’un est prêt à mettre pour l’acquérir! Certaines galeries fonctionnent comme des labels, ce sont elles qui font autorité. Elles vont fixer la côte des œuvres car elles ont l’image, le poids nécessaire et la clientèle pour ces œuvres. Jeff Koons un phénomène : prix records : Ventes aux enchères en 2013 = 177 millions de $ = + de 130 millions €. Popeye (2009-2011) en inox poli = 28, 2 millions $. Jim Beam-J.B Turner Train en inox (1986) = 33 , 8 €. Balloon Dog (Orange) (1994-2000) = 58, 4 millions $ = le prix le plus élevé jamais payé pour un artiste vivant ! Pourtant ces prix ne concernent qu’une poignées d’artistes et de collectionneurs dans le monde. « Apprendre que le boom actuel du marché de l’art se base sur les dépenses de seulement 0,07 % des personnes qui peuvent se le permettre donne à réfléchir », New York Times Un marché globalisé et international : Entre « globalisation forcée » et intégration de nouveaux acteurs, il reflète les dynamiques à l'œuvre sur l'échiquier international, qui ne se réduise pas aux seules forces du marché. L'art est devenu sans conteste un marché mondial. C'est d'ailleurs sa forte internationalisation qui est à l'origine de sa croissance. Entre « globalisation forcée » et intégration de nouveaux acteurs, il reflète les dynamiques à l'œuvre sur l'échiquier international, qui ne se réduise pas aux seules forces du marché. L'art est devenu sans conteste un marché mondial. C'est d'ailleurs sa forte internationalisation qui est à l'origine de sa croissance. Ainsi on découvre que que l’âge moyen d’un grand collectionneur est de 59 ans, et qu’il s’agit d’un homme dans 71 % des cas. Que les Etats-Unis en détiennent de loin le plus grand nombre, soit 25 %, suivis par l’Allemagne, 8 %, puis par la Grande Bretagne et la Chine, avec 7 % chacun. Que les villes concentrant le plus de grands collectionneurs sont New York (9 % du total ),Londres (6 %) et São Paulo (3 %). Ou encore que les puissances émergentes, la Chine , l’Inde et le Brésil , se partagent désormais 15 % des collectionneurs. La vente aux enchères Mode d’emploi : Réserve : le prix de réserve est le prix minimum pour lequel le vendeur/collectionneur accepte de vendre l’œuvre. La vente peut commencer au dessous du prix de réserve, en général le commissaire-priseur annonce le prix de départ des enchères puis très rapidement quelques prix ascendants jusqu’au prix de réserve, moment ou les enchères démarrent vraiment…. Ce prix de réserve n’est pas visible. Garantie : prix de vente minimum que la maison de ventes s’engage à payer auprès du vendeur, quelque soit le résultat de l’enchère (une garantie n’est pas systématique). Une garantie est une prise de risque pour la maison de ventes mais aussi un coût d’acquisition du client/vendeur/collectionneur, en effet une garantie de vente va rassurer les vendeurs et les inciter à choisir une maison parmi d’autres. Estimation : fourchette de prix indicative dans le catalogue de la vente et disponible quelques semaines avant la journée des enchères. L’estimation basse = 60% de la meilleure vente réussie par une œuvre, un artiste similaire, l’estimation haute = 80%. l’identité du propriétaire/collectionneur-vendeur peut aussi être un important signal de qualité et de prestige ou la provenance, telle qu’un musée. Introduction : le discours d’introduction d’un lot avant sa mise en vente est important car il va chauffer la salle et justifier l’estimation faite de l’œuvre, voir donner des arguments de motivation aux acheteurs potentiels pour la dépasser. Modifications sur le marché de l’art : Rôle prépondérant des salles de vente & des foires. Professionnalisation. Pluriactivité Les grandes maisons de ventes arrivent sur le 1er marché en concurrence directe avec les galeries. Possédant des informations aussi bien en amont qu’en aval (collectionneurs et enchérisseurs), elles commencent à jouer un rôle équivalent à celui du marchand. Elles n’ont alors plus seulement un rôle d’arbitre mais aussi de négociants (organisation de ventes privées…) Cette tendance essentiellement anglo-saxonne se profile en France aujourd’hui. Le nombre d’œuvres adjugées reste relativement stable (505.000), mais la forte demande pour le haut de gamme, surtout en Occident, fait exploser les prix sur ce créneau. Au fil de la mondialisation et de l’afflux de liquidité irrigué par les pays à forte croissance, on a vu apparaître sur le marché de l’art international des signes de plus en plus nombreux de sa « financiarisation ». Qu’est ce qu’une foire d’art contemporain ? Un grand marché public se tenant à une époque fixe dans un même lieu. Toutes les foires sont des manifestations à vocation “marchande” où ce sont les galeries qui sont sélectionnées pour vendre les œuvres des artistes. Elles sont Internationales, créatives, festives… on y retrouve la peinture, la sculpture, l’installation, la vidéo, la photographie, le film et parfois la danse. Elles présentent des expositions thématiques, des one man shows, des forums, des conversations… Tous se regardent, s’observent et la qualité est au rendez vous…. Qualité dans l’organisation, dans les prestations offertes aux collectionneurs et aux visiteurs. Un marché dérégulé : La confusion des univers artistiques, financiers et économiques dans le monde a des conséquences: S’applique sur un temps court. Nécessite toujours du nouveau. Développe des phénomènes de mode. Les frontières se brouillent avec le développement d’une pluriactivité des acteurs : les critiques d’art deviennent CURATEURS ou entrent dans les institutions comme conservateurs. Le COMMISSAIRE PRISEUR devenant COMMISSAIRE D’EXPOSITION, certains COLLECTIOONNEURS jouent le rôle des GALERIES… On remarque une interpénétration des instances culturelles et commerciales (organisation d’exposition sans ventes qui assure la promotion de certains artistes.Il n’existe pas un marché de l’art mais des marchés: Le marché de l’art ne constitue pas un ensemble homogène. Le marché des chromos, ce qu’on ne qualifie pas vraiment d’art contemporain. Marché de concurrence monopolistique où de nombreux lieux de vente proposent des tableaux relativement interchangeables à une clientèle motivée par le caractère décoratif des œuvres. Le marché hors légitimation : Le marché hors légitimation est alimenté d'œuvres d'artistes n'ayant pas encore pu accéder à la légitimation ou écartés de l'avant-garde médiatisée. Les prix sont fixés sur les coûts de production et de distribution, ou sur la base de prix précédemment atteints. Ils augmentent avec l'ancienneté. Le marché de l'avant-garde médiatisée : Un nombre limité d'artistes, représentés par un nombre encore plus limité de galeries, offrent des œuvres à un public restreint de grands collectionneurs. Ce marché est instableobjectif recherché: acquérir une place dans l'histoire de la peinture contemporaine. Le moyen privilégié est de convaincre les instances de légitimation de l'art. La différence des prix s'explique principalement par la taille et la technique. Les motivations des collectionneurs sont ostentatoires et spéculatrices. Le marché des œuvres consacrées : Les stratégies des galeries deviennent secondaires. La demande croît à un rythme plus rapide que l'offre en raison de la concentration sur les produits stars du marché. Le marché de niches: photo, peinture, sculpture, dessin, vidéo, arts décoratifs, design, multiple. Le développement des ventes en ligne élargit le marché, avec parfois des participants de près de 200 pays. Une mondialisation facilitée encore par l’Internet mobile. Même les « Silver surfeurs » de plus de 50 ans, collectionneurs à haut pouvoir d’achat, s’y mettent.