""•P"^™ Le magazine qui fait circuler les idées I

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""•P"^™ Le magazine qui fait circuler les idées I
Pays : France
Périodicité : Mensuel
Date : AVRIL 15
Page de l'article : p.1,30,31
Journaliste : Christine Cabiron
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Transport
""•P"^™ L e m a g a z i n e q u i f a i t c i r c u l e r l e s i d é e s I
Numéro 1156-Avril 2015
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ARTOIS2 9657863400501
Date : AVRIL 15
Page de l'article : p.1,30,31
Journaliste : Christine Cabiron
Pays : France
Périodicité : Mensuel
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Le SMT Artois-Gohelle va
construire 116 km de BHNS
D'ici à 2018, le bassin minier du Pas-de-Calais disposera de 116 km de lignes de bus à haut
niveau de service (BHNS), dont 35 km seront en site propre intégral. Ce projet, chiffre à plus de
411 millions d'euros, se substitue à deux lignes de tramway abandonnées par le syndicat mixte
des transports (SMT) Artois-Gohelle pour des raisons de coût et de manque d'efficience.
C
} est avec une enveloppe de
22 millions d'euros qu'Alain
Vidalies, secrétaire d'État
aux Transports, est venu à Béthune,
le 26 février dernier. Son déplacement
dans le Pas-de-Calais avait deux objectifs: découvrir, d'une part, le premier
tronçon de bus à haut niveau de service
construit entre la ville et l'hôpital de
Beuvery et confirmer, d'autre part, la
participation financière de l'État au
projet colossal mené par le syndicat
mixte des transports Artois-Gohelle.
À savoir, la construction de 116 km
de BHNS, dont 35 km évolueront en
site propre intégral. Ce réseau sera
développé dans les 115 communes
du SMT. Ce territoire de 750 km2
comprend notamment les communes
de Béthune, d'Hénin-Beaumont, de
Lens et de Liévin. Un bassin de vie
de plus de 600000 personnes (40% de
la population du département), situé
au cœur de l'ancien bassin minier, à
mi-chemin entre Lille et Arras.
Chaque jour, 2,2 millions
déplacements
Ce secteur géographique a la particularité de mixer les zones urbaines denses
et les zones périurbaines peu peuplées.
Ce qui complique l'organisation des
transports en commun. À cela s'ajoute
une population vieillissante, une part
importante de ménages en situation de
précarité et un taux de motorisation
inférieur à la moyenne nationale. Pour
autant, le nombre de déplacements quotidiens (2,2millions, dont 90% sont internes au PTIT) sont majoritairement efTous droits réservés à l'éditeur
fectués en voiture, un mode qui détient
70% de parts de marché. D'où la volonté
des élus du SMT de concevoir une offre
de transport public efficace répondant
aux enjeux sociaux, économiques et
environnementaux. «C'est ce que nous
appelons la troisième révolution industrielle », indique Hélène Marbach, directrice du SMT Artois-Gohelle. Pour développer l'usage des transports publics,
deux lignes de tramway avaient été
imaginées. Ce projet, éligible au second
appel à projets «Transport en commun
en site propre», avait ainsi bénéficié
de 22 millions d'euros de subvention du
gouvernement. Or, la crise économique
a signé l'arrêt de mort de ce projet, chiffre à plus de 600 millions d'euros en
2008. Le contexte économique n'est pas
seul en cause. «Le tramway n'apportait
pas une entière satisfaction quant aux
pôles desservis», précise Daniel Delcroix, vice-président du syndicat mixte.
En effet, ce mode « assez figé » ne desservait pas l'ensemble des pôles générateurs de déplacements importants pour
le territoire. Aussi, les élus ont changé
leur fusil d'épaule et transformé les deux
lignes de tramway en six axes de BHNS.
52 millions d'euros
d'aides de l'État
«Début 2013, nous avons déposé un
dossier modificatif au moment où nous
avons décidé de changer de mode,
rappelle Hélène Marbach. Alain Vidalies est venu nous confirmer que notre
dossier était toujours subventionnable
dans le cadre du Grenelle II et pourrait bénéficier des 22 millions d'euros
de subvention initialement accordés
pour le tramway». En additionnant
cette somme à celle obtenue en décembre 2014 dans le cadre du troisième appel « Transport et mobilité durable », le SMT va percevoir 52 millions
d'aides de l'État. Un coup de pouce
loin d'être négligeable au regard du
coût total du projet estimé à 411,7 millions d'euros. Les sites propres seront
construits dans les zones où la congestion automobile est un obstacle, tandis
que dans les secteurs moins denses la
solution consistera à donner la priorité
aux bus pour la traversée des carrefours. «Nous sommes vraiment dans
l'esprit du Grenelle III », affirme la responsable. Ces six lignes structurantes
Financement bouclé
La construction de 116 km de BHNS
va nécessiter un investissement
de 411,7 millions d'euros. «Le plan
de financement est bouclé »,
affirme Daniel Delcroix. En plus
des aides de l'État, ce réseau sera
financé par le versement transport
dont le taux est passé de 1,4%
à 1,5% au 1erjanvier2015.
«Cela représentera, cette année,
un peu plus de SO millions
,
d'euros », indique Hélène
|
Marbach. À la mi-2016, le taux
du VI passera à 1,6%. Par ailleurs,
ce projet sera autofinancé
par le SMT qui aura aussi
recours à l'emprunt. « Nous
allons également demander une
subvention au conseil régional
du Nord-Pas-de-Calais. » Le SMT
dispose aujourd'hui d'un budget
global de 98,5 millions d'euros.
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Journaliste : Christine Cabiron
Pays : France
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connecteront les grands pôles
d'échanges multimodaux de
Béthune, Lens, Hénin-Beaumont et Libercourt, plusieurs
universités, les principales
zones d'activités commerciales et industrielles et les
quartiers d'habitat collectif,
notamment ceux relevant de
la politique de la ville. Ainsi,
environ 220 000 personnes
seront à moins de 500 mètres
d'un des 174 arrêts de bus.
Six « Bulles »
fin 2018
L'ensemble de ces infrastructures devraient ètre mises
en service fin 2018. Actuellement, le projet en est au stade
des études préliminaires et
de la concertation. Suivront
les études réglementaires et
l'enquête publique, tandis que
le début des travaux est prévu pour la fin 2016. «L'idée
est de proposer une offre de
transport public efficace et
attractive, avec des bus plus
réguliers, plus fréquents et
des temps de parcours garantis», résume Hélène Marbach. Pour cela,
les six Bulles - du nom des lignes de
BHNS - disposeront d'une fréquence
de 7 à 15 minutes en heure de pointe et
de 15 à 30 minutes le reste de la journée. Sur ces axes, les bus circuleront
de 5 h 00 à 23 h 00 à une vitesse de 23
à 25 km/h. Le SMT va parallèlement
déployer un système d'information en
temps réel. Tout comme il devra acquérir environ 55 bus dont les appels
d'offre seront publiés en septembre
prochain. «Nous nous dirigeons vers
des bus hybrides pour des raisons
environnementales », précise Daniel
Delcroix. Dans cet esprit, le SMT a
missionné un cabinet pour mener, dès
ce mois d'avril, une expérimentation
de bus à hydrogène. «Nous sommes
ouverts à toutes les technologies utilisant des énergies nouvelles», pourTous droits réservés à l'éditeur
suit-il. Ces actions visent à réduire de
8 % la part modale de la voiture et à accroître celle des transports publics de
2,5%, celle-ci étant extrêmement faible
aujourd'hui (6%). «Cette situation est
liée à une offre relativement faible»,
constate Hélène Marbach. Laquelle
s'élève à 12 millions de kilomètres.
Cependant, la fréquentation (plus de
50000 validations quotidiennes) a
augmente de 8% en 2014. Un résultat lié à la restructuration du réseau,
opérée en 2012. Cette année-là, l'offre
a été hiérarchisée autour des pôles
d'échanges multimodaux et des bassins de vie. «Nous espérons que ces
six axes structurants seront le socle
d'un développement de l'ensemble du
réseau. Notre leitmotiv aujourd'hui
est de donner envie à nos habitants
de prendre les transports en commun,
qu'ils aient ou non une voiture. »
CHRISTINE CABIRON
Tadao en chiffres
Exploité par Keolis, le réseau Tadao
est composé d'une cinquantaine
de lignes régulières: 4 lignes
Bulles (dotées d'une fréquence
variant de 15 à 20 minutes et
amplitude de 6 h 00 à 22 h 00),
8 lignes bleues (fréquence de
30 minutes), 20 lignes Mosaic
(I bus par heure) et 18 lignes
Duo mixant services réguliers
et à la demande. Par ailleurs,
Tadao exploite 9 zones de TAD à
destination des pôles générateurs
de déplacements, 212 circuits
scolaires, 2 navettes de centre-ville
à Lens et à Béthune, un service
réserve aux personnes à mobilité
réduite, 1 site de covoiturage et
1 boutique de location de vélos.
En heure de pointe, 425 véhicules
sont mobilisés pour exploiter ce
réseau de transports en commun.
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