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Axe 1
Socialisations Sportives
Les recherches autour de sport-santé et des nouvelles socialisations sportives auront pour objectif général de comprendre qui
n’est pas, devient, et reste investi ou non dans la pratique sportive et donc d'une manière générale, quels sont les parcours
socio-sportifs des pratiquants et non-pratiquants. Plus précisément, nous chercherons à comprendre pourquoi certaines
personnes ne s'investissent pas dans la pratique sportive, là où d’autres deviennent et restent investis alors que d'autres
encore changent, abandonnent ? Quelles activités sont privilégiées, mais aussi comment les individus s’approprient,
différemment, un même sport ? Quels sont les impacts de la pratique d’activités sportives sur le bien-être social des
individus ? Existe-t-il des phénomènes de transferts de dispositions sportives vers d’autres domaines ?
Les sociologues ont étudié comment les différents types d'identités, sexuée et de genre se sont construits à travers le sport
(Carrington 1998, 2010 ; Caudwell 1999, 2002 ; Ezzell 2009 ; James 1963 ; Newman and Giardina 2011 ; Wacquant 2004).
D'autres ont traité des représentations des minorités au regard de la signification de la compréhension des idéaux-types
physiques et sociaux privilégiés sur les terrains de sport (Bernstein 2002 ; Douglas 2011 ; Hoberman 1997 ; Walton and
Butryn 2006). Trois grandes orientations éclaireront ces questions : l’adaptation, l'intégration et les innovations sociales au
sein des pratiques sportives.
La mise en avant, avec discriminations et émergence du genre sport, des femmes athlètes vient justement inverser la logique
économique de la domination masculine et de la virilité du spectacle des médias, comme l’explique Anne Saouter (2015).
Sous emprise médicale, les exercices corporels et activités physiques dites « féminines » sont, pour Anaïs Bohuon (2008,
2015) et Grégory Quin (2013), le moyen de confondre les termes pour développer un test de féminité comme feminity test,
sex-testing, sex-determination, gender identification, gender testing, gender verification, gender control. La discrimination, déjà
bien constituée par la sélection épistémologique des modèles favorables à une éthique de la dévirilisation de la femme par les
médecins, se poursuit pour Catherine Louveau (1981) avec des activités durablement sexuées à travers la naturalisation des
pratiques et les catégorisations de « masculinité » et de « féminité », ainsi que les rapports sociaux entre les sexes
s’incorporent.
Pourtant les enquêtes menées depuis trente ans et passées auprès d’échantillons de Français, d’Anglais et d’Américains
placent toujours « la bonne santé » comme première motivation pour la pratique d’un sport. Mais de quels sports parle-t-on ?
Et de quelle santé parle-t-on ? Croiser les différents traits de logique interne des jeux et des sports (selon la nature des
compétitions, le type de rapport aux autres et au milieu, le type d’engagement physique) au bien-être relationnel suscité par
leur pratique est un sujet original aux applications pratiques multiples.
Quelles activités physiques privilégier en milieu scolaire, dans les zones sensibles, lorsqu’on souhaite intégrer des enfants
handicapés mentaux à des classes d’enfants « valides », ou pour palier à la solitude du quotidien ? Faut-il miser sur les sports
collectifs, les jeux traditionnels, les clubs de remise en forme, les activités de pleine nature ou les jeux sportifs virtuels ?
Existe-t-il des formes de pratiques qui favorisent la coopération ? Comment réussir dans un monde d’égoïstes ? – pour
reprendre le titre du célèbre petit livre d’Axelrod (2006). L’objectif général du projet est d’établir un diagnostic des formes de
pratiques ludomotrices les plus adéquates aux objectifs de santé physiologique, psychologique et sociale.