Culture de la pomme à Liberriere

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Culture de la pomme à Liberriere
COMMUNAUTE DE COMMUNES
DU BATI A L’ARTISANAT :
LES VERGERS DE LIBERRIERE
(Commune de Cloué)
Les vergers de Liberrière :
Produits régionaux
C’est dans l’ancien fief de
Libérrière, sur la commune
de Cloué, que les époux
Bergeau
cultivent leur
verger de pommiers et
poiriers et proposent à la
vente les fruits ainsi que du
jus de pommes.
L’accueil du public se fait sur place du lundi au samedi de 9h à 12h et 14h à 18h de septembre à
mai, ainsi que sur les marchés d’Usson du Poitou et les Herolles une fois par mois.
En 1968, monsieur Bergeau commence à cueillir des poires et des pommes. Mais à l’époque les
vergers appartenaient à monsieur Thébault. Il fut embauché comme saisonnier tous les étés, puis
comme permanent dès ses 18 ans. A la suite de la retraite de monsieur Thébault, il reprend les
vergers en location. Plus tard, il agrandit son exploitation (4,5 ha de vergers) et développe aussi les
cultures de blé, colza et tournesol.
Pour répondre au mieux aux goûts de la clientèle, il consacre les 4/5 de la surface à la culture des
pommiers et le restant à la culture des poiriers.
La qualité de la pomme
dépend du terrain sur lequel
est
installé
le
verger,
autrement dit : le « terroir ».
Ici nous sommes sur des terres
rouges à châtaignier pas
toujours homogènes. Le terrain
est plutôt acide, propice à la
culture de vergers.
La pomme est avant tout un don de la nature, mais est aussi le fruit d’un irremplaçable savoirfaire et d’une technique irréprochable. Un métier de patience, qui nécessite une adaptation
permanente pour gérer les équilibres du verger.
La culture de la pomme au fil des saisons :
1- Automne
La réussite d’un verger va dépendre en partie du choix de la variété de pommier planté.
La plantation a lieu fin novembre. Il est bon de suivre le fameux dicton : « A la Sainte
Catherine, tout bois prend racine » (25 novembre)
On plante alors un « scion », petit arbre que l’arboriculteur se procure chez le pépiniériste. Dans la
plupart des cas, c’est une greffe qui mesure approximativement 1,20 mètre d’hauteur et est âgée de
2-3 ans. Ce petit arbre va pousser de 30 à 40 cm par an.
Les scions sont très vulnérables au vent, qui peut souffler fort dans notre région. Il est alors
indispensable de bien les fixer, en les attachant à des fils tenus par des piquets.
Il faut attendre 3 ans avant que le verger produise ses propres fruits.
Pour obtenir une bonne pollinisation, il est nécessaire de planter des pommiers de variétés
différentes. Ils vont fournir du pollen qui permettra de féconder les fleurs des autres pommiers,
soit par le vent, soit par des insectes comme les abeilles.
2- Hiver
En hiver, pendant la période de dormance des arbres, l’étape de la taille est d’une importance
capitale. Cette étape se fait manuellement et permet de laisser pénétrer la lumière à l’intérieur. Elle
détermine l’équilibre de l’arbre et son évolution dans l’année, ainsi que la production de
bourgeons qui donnent les fruits. La taille est importante, car l’arbre « ne réfléchit pas ; il pousse
sans se poser de questions ». L’arboriculteur va s’occuper de bien orienter les branches pour
éclaircir l’arbre. Cette opération se fait à deux personnes, chacune d’un coté de l’arbre.
3- Printemps
Au printemps c’est le moment de nourrir les arbres avec de
la matière organique et de les protéger contre les différents parasites
qui peuvent attaquer le pommier. Surtout les champignons,
notamment la tavelure, qui on tendance a beaucoup se développer
sous l’effet de la pluie et la
chaleur douce du printemps.
« Si le champignon n’attaque
pas l’arbre avant juin, la
récolte est sauvée ! »
L’arboriculteur va passer beaucoup de temps à observer le
verger, l’évolution des fruits, mais aussi à surveiller la
propagation de certains ravageurs. Pour éviter l’invasion du
ver de pomme, monsieur Bergeau utilise des pièges ; pour
protéger l’attaque des lapins, il met des filets. Les oiseaux
et les frelons, sont aussi des ravageurs fastidieux avant la
récolte : avec leur picotement ils laissent des trous dans les
fruits.
C’est aussi au printemps qu’on soigne le futur développement des fruits. Il est important
d’observer la floraison et de sélectionner 1 fleur par bouquet. En effet, chaque bouquet est porteur
de 5 fleurs, qui vont donner 5 pommes. La fleur centrale est la plus grosse. Le but est que cette
fleur reste et que les 4 autres tombent. Quand la variété d’arbre produit de grosses pommes, il est
utile de laisser deux fleurs par bouquet pour qu’elles se développent moins.
4.- Eté - Automne
A la mi-juin, les pommes sont déjà
bien formées. C’est le moment de la
« chute naturelle de certains
fruits ». C'est-à-dire, la capacité
qu’a l’arbre à faire tomber les fruits
qu’il considère qu’ils sont en trop
pour lui, en produisant lui-même une
hormone qui produit cette chute.
« Les gros restent, les petits
tombent ; c’est une compétition ». Pour autant, cette chute est souvent insuffisante. L’arboriculteur
doit alors intervenir et apporter un complément d’hormones à l’arbre pour obtenir la chute
nécessaire et ainsi éviter de produire des fruits trop petits et de compromettre la récolte.
L’étape suivante est « l’éclaircissage manuel » :
l’arboriculteur devra repasser dans le verger pour
selectionner le nombre de fruits idéal pour chaque
pommier. En fonction du travail à faire, cette opération
peut requérir jusqu'à 4 personnes. « Il faut passer
partout pour que le travail soit bien fait ».
L’irrigation du verger est très importante pendant cette
période de l’année. Les vergers ont besoin d’eau. On
utilise alors le système de goutte-à-goutte. Pour
approvisionner en eau les vergers de Libérrière, il y a 3
sites dotés de pompes : sur le ruisseau le Gabouret,
une source à Libérrière et une nappe d’eau à la Jarillière.
Dès la fin août débute le temps de la cueillette. Une
dizaine de saisonniers sont recrutés. On commence par
récolter les variétés les plus précoces (gala ou elstar)
pour continuer par les variétés Golden ou Grany Smith,
puis les variétés plus tardives comme la fuji. « Il est très
important de choisir le bon moment pour récolter le
fruit ; ni trop tôt, ni trop tard ». Des tests sont réalisés
sur la pomme. Différents paramètres sont à prendre en
compte : la couleur des pépins, la coloration, la fermeté
du fruit et le taux en sucre.
Les pommes sont cueillies avec la queue, pour éviter de
faire une ouverture dans le fruit, ce qui pourrait le faire
pourrir.
La manipulation de la
pomme se fait avec
beaucoup
de
précaution, car la
pomme est fragile. Il
faut éviter les chocs
qui pourraient la
détériorer et générer
des problèmes de conservation.
La plantation des pommiers de Libérrière atteint les 2000 arbres à l’hectare.
Les pommes sont stockées dans des palox qui sont ensuite
acheminés vers la station fruitière. Là, les lots seront identifiés,
contrôlés, acceptés ou déclassés, pour permettre une parfaite
traçabilité.
Les palox sont ensuite placés dans trois chambres froides qui
permettent de conserver les pommes pendant une longue durée en
abaissant la température entre 0 et 1°C. Selon les variétés, les
pommes peuvent se conserver durant quelques mois.
Au fur et à mesure des commandes, les paloxs sont sortis des
chambres et vont être triés, calibrés et conditionnés. Le tri permet
d’éliminer les fruits abimés et de regrouper les pommes par niveaux
de colorimétrie. Le calibrage va permettre de classer les fruits en
fonction de leur taille et de leur diamètre.
Enfin, le conditionnement est la dernière étape avant l’expédition vers les clients. Les pommes
seront proposées en plateaux, en vrac, ou en sachets.
Toutes ces étapes sont encore à effectuer de façon manuelle pour préserver les pommes et apporter
aux consommateurs des fruits irréprochables.

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