Château de Compiègne - Carte

Transcription

Château de Compiègne - Carte
Château de Compiègne
Le château de Compiègne est une ancienne résidence tandis que lui-même se fait construire un nouveau paroyale et impériale située à Compiègne dans l'Oise (Nord- lais situé vers l'Oise, auquel l'abbaye sert de chapelle
Pas-de-Calais-Picardie, France).
impériale, sur le modèle du palais que son grand-père
Le château de Compiègne fait l’objet d’un classement Charlemagne avait créé à Aix-la-Chapelle.
au titre des monuments historiques depuis le 24 octobre Le fils de Charles le Chauve, Louis II le Bègue, est introni1994[1] .
sé et sacré à Compiègne en 877, dans la chapelle palatine,
où il est enterré deux ans plus tard, en 879. C'est là qu'est
sacré Eudes, duc de France, fils de Robert le Fort, proclamé roi en 888 par l'assemblée des grands de préférence à
1 Histoire
Charles le Simple, trop jeune. Devenu roi à son tour, ce
dernier séjourne fréquemment à Compiègne qui reste la
1.1 Le palais royal mérovingien
principale résidence des souverains de la deuxième dynastie. C'est là que meurt le dernier des Carolingiens,
Quatre palais se sont succédé à Compiègne. Le plus an- Louis V, en 987.
cien remonte au début de la dynastie mérovingienne et
Les Capétiens continuent à fréquenter Compiègne, mais
datait vraisemblablement du règne de Clovis[2] . Il était
le palais perd progressivement son rôle politique. Le déprobablement construit en bois et son emplacement est
veloppement de la ville de Compiègne les conduit à aliémalaisé à déterminer.
ner peu à peu l'ancien domaine royal au profit de la
De nombreux actes officiels sont datés de Compiègne, ce population[5] . Philippe Auguste renforce les murailles de
qui semble indiquer que les Mérovingiens y passaient du la ville et fortifie le vieux palais carolingien en érigeant
temps. C'est dans ce « palais royal »[3] de Compiègne que un donjon pour mieux contrôler l'Oise.
meurt Clotaire Ier en 561, au retour d'une chasse à SaintLe processus d'aliénation du domaine royal s’achève
Jean-aux-Bois.
sous Saint Louis ; seules la grande salle et la tour de
C'est à Compiègne que Clotaire II fait la paix avec son l'ancien palais sont conservées comme siège et symneveu Thibert II (ou Théodebert) en 604. Dagobert Ier bole de l'administration militaire et féodale, mais les
y réunit en 633 le parlement qui décide de la fondation grandes assemblées doivent désormais se tenir à l'abbaye
de la basilique de Saint-Denis et c'est au palais qu'était Saint-Corneille. Le roi ne conserve à Compiègne qu'une
conservé son trésor, partagé en 639 entre ses successeurs. modeste résidence en lisière de la forêt, au lieu-dit
[6]
Sous les Carolingiens, Compiègne est fréquemment le Royallieu .
lieu de réunion des « assemblées générales » d'évêques
et de seigneurs et, à partir du règne de Pépin le Bref, devient un lieu important sur le plan diplomatique : c'est
là qu'en 757, Pépin accueille, au milieu d'une grande assemblée, une ambassade de l'empereur de Constantinople
Constantin V Copronyme et qu'il reçoit l'hommage du
duc de Bavière, Tassilon III. C'est là aussi que Louis le
Pieux réunit plusieurs assemblées dont deux, en 830 et
833, tentent de le pousser à l'abdication.
1.3 Le palais médiéval
Charles V édifie vers 1374 un château à l'origine du palais actuel. En 1358, alors qu'il n'est encore que régent
du royaume, il a réuni à Compiègne, dans l'ancien palais
carolingien, les états généraux et éprouvé le manque de
sécurité du logis de Royallieu, en lisière de forêt.
Il décide alors de bâtir un nouveau château sur un terrain
qu'il rachète en 1374 aux religieux de Saint-Corneille, à
1.2 Le palais de Charles le Chauve
qui Charles le Chauve l'avait vendu. Il faut faire abattre
les maisons qui s’y trouvent et les travaux ne sont pas terCharles le Chauve établit progressivement à Compiègne minés lorsque Charles V meurt en 1380.
le siège de son autorité royale puis impériale. En 875, il y
reçoit une ambassade de l'émir de Cordoue, Muhammad C'est ce château qui, agrandi au fil des siècles, va donner
Ier , qui apporte de riches présents convoyés à dos de naissance au palais actuel ; n'en subsistent que quelques
chameau. Sacré empereur à Rome à la Noël 875, Charles vestiges noyés dans la maçonnerie du bâtiment.
fonde en 877 l'abbaye Notre-Dame de Compiègne[4] qu'il C'est dans ce château que Charles VI réunit les états généétablit à l'emplacement de l'ancien palais mérovingien, raux de 1382. Les rois séjournent fréquemment à Com1
2
1
HISTOIRE
piègne avec une interruption au XVe siècle, la ville tombant aux mains des Bourguignons entre 1414 et 1429.
Charles VII, qui vient de se faire sacrer à Reims, y fait
son entrée solennelle le 18 août 1429 et y séjourne pendant douze jours, inaugurant la tradition du séjour du roi
à Compiègne au retour du sacre, qui sera observée par
presque tous les monarques jusqu'à Charles X inclus.
Il ne revient à Compiègne, accompagné du dauphin, le futur Louis XI, qu'en 1441, pour trouver un château très endommagé au cours de différents sièges, qu'il fait remettre
en état et agrandir en 1451, à l'occasion d'un séjour prolongé.
Charles VIII et Louis XII font plusieurs séjours à Compiègne. François Ier , qui y vient fréquemment, fait améliorer les bâtiments et se préoccupe de l'aménagement de
la forêt.
Son fils, Henri II, qui y séjourne pour des durées généralement plus longues, fait décorer la Porte-Chapelle, percée
dans le rempart de la ville pour donner accès à la cour de
la chapelle du château.
Charles IX est à l'origine de la création d'un « jardin du
Roi » d'environ six hectares[7] , qui constitue l'amorce du
futur parc. Les troubles des guerres de Religion sont peu
propices à de longs séjours royaux à Compiègne. Henri III
doit renoncer à tenir à Compiègne les états généraux de
1576[8] , mais c'est en l'église de l'abbaye Saint-Corneille
que son corps est transporté pour y être inhumé après son
assassinat en 1589[9] , Compiègne étant alors la seule ville
royale à être encore « au roi ».
L'Électeur Maximilien-Emmanuel de Bavière séjourne à Compiègne de 1708 à 1715.
d'une série de seize grandes manœuvres militaires, dont
le dernier se tiendra en 1847, destinées à la formation des
troupes et de leurs chefs, à l'éducation des princes et au
divertissement de la Cour et du peuple. Le plus important
Le château de Compiègne, inoccupé et mal entretenu
de ces camps est celui de 1698 où, selon Saint-Simon,
durant les guerres de Religion, est devenu inhabitable.
« l'orgueil du Roi voulut étonner l'Europe par la montre
Lorsque Henri IV vient à Compiègne, il préfère loger en
de sa puissance [...] et l'étonna en effet ».
ville, tandis que l'atelier des monnaies est installé dans le
château en 1594. Toutefois, à partir de 1598, les travaux Après 1698 Louis XIV ne revient plus à Compiègne et le
château reste inoccupé pendant dix ans.
de réparation commencent.
Quand Louis XIII vient pour la première fois à Compiègne, en 1619, il trouve le séjour si agréable qu'il y
revient trois fois dans l'année. En 1624, il s’y installe
d'avril à juillet et reçoit au château une ambassade du
roi d'Angleterre Jacques Ier ainsi que les délégués des
Provinces-Unies. Lors de son dernier séjour, en 1635,
Louis XIII ordonne la réfection totale des appartements
du Roi et de la Reine, réalisée sous la régence d'Anne
d'Autriche.
D'octobre 1708 à mars 1715, il accueille l'Électeur de Bavière Maximilien II Emmanuel, mis au ban de l'Empire et
à qui son allié Louis XIV offre asile et protection à Compiègne.
Sous Louis XIV l'exiguïté du château amène à construire
en ville des bâtiments pour les grandes et petite chancelleries, les écuries du Roi et de Monsieur, des hôtels pour
les ministres et leurs bureaux, car Compiègne est, avec
Versailles et Fontainebleau la seule demeure royale où le
Roi réunisse le Conseil. Pour autant, le roi considère avant
tout Compiègne comme un séjour de repos et de détente ;
il aime à y chasser et fait tracer le Grand Octogone, 54
routes nouvelles et construire des ponts de pierre sur les
ruisseaux.
Louis XV arrive pour la première fois à Compiègne le 4
juin 1728. Le jeune roi a choisi de s’établir au château
pendant qu'est réuni à Soissons le congrès qui discute de
la paix avec l'Espagne. Prenant un grand plaisir à chasser
dans la forêt, il va chaque été y passer un à deux mois.
1.4 La reconstruction du château au
XVIIIe siècle
L'incommodité du château, ensemble de bâtiments
sans unité, sans plan d'ensemble, mal reliés entre eux
et trop petits[10] devient manifeste. Après une campagne d'aménagements intérieurs (1733), des travaux
d'agrandissement sont réalisés sous la direction de
En 1666 a lieu le premier “camp de Compiègne”, premier Jacques V Gabriel de 1736 à 1740.
1.5
Après la Révolution
3
Le château devint rapidement la résidence préférée de
Louis XV, qui envisagea un temps d'y déplacer sa résidence permanente.
Entre 1740 et 1751, plusieurs projets de reconstruction totale sont présentés. Tous sont éclipsés par celui
qu'Ange-Jacques Gabriel présente en 1751 : immédiatement agréé, il est aussitôt mis à exécution. Malgré les travaux, Louis XV continue de venir souvent à Compiègne,
où il aime à chasser. C'est là qu'il choisit d'organiser, le 14
mai 1770, une réception en l'honneur de l'archiduchesse
Marie-Antoinette d'Autriche, venue épouser le dauphin,
futur Louis XVI, et accueillie en forêt de Compiègne
quelques heures auparavant.
Sa mort n'interrompt pas les travaux, qui sont poursuivis
à partir de 1776 sous la direction de Louis Le Dreux de
La Châtre, élève d'Ange-Jacques Gabriel avant de devenir
son collaborateur ; il achève la reconstruction du château
en respectant scrupuleusement les plans de son maître.
L'ensemble – gros œuvre et décors – est achevé en 1788.
Louis XVI vient très peu à Compiègne ; il y séjourne une
première fois en 1774, peu après son accession au trône,
et, conformément à la tradition, s’y arrête en 1775 trois
jours en allant à Reims et trois jours en en revenant. Par
la suite, il n'y fait que quelques brefs séjours de chasse.
L'accélération des travaux, à la suite de décisions prises Charles IV d'Espagne, déposé par Napoléon Ier , séjourne à Compar le Roi et la Reine en 1782, rendait au demeurant le piègne pendant quelques mois en 1808.
château difficilement habitable. le couple royal ne vit pas
ses appartements terminés.
logement d'un roi étranger, qui ne tarde pas à recevoir
L'assemblée des notables de 1787 juge les dépenses efCharles IV d'Espagne, qui arrive à Compiègne le 18 juin
fectuées à Compiègne excessives. Sous la Révolution, le
1808, après avoir été contraint d'abdiquer. Il y reste jusmobilier est vendu, comme celui des autres résidences
qu'en septembre avant d'être transféré à Marseille.
royales (mai-septembre 1795).
Napoléon accueille à Compiègne l'archiduchesse MarieEn 1799, une première section du Prytanée militaire est
Louise d'Autriche, future impératrice, le 27 mars 1810
installée au château, avec d'autres éléments, elle forme
pour leur première rencontre. La Cour revient à Coml'École des Arts et Métiers, qui occupe le bâtiment juspiègne après le mariage, célébré à Paris. Elle y retourne
qu'en 1806.
l'été suivant, le couple impérial étant accompagné, cette
fois-ci, du roi de Rome. En 1813, le château abrite provisoirement le roi de Westphalie Jérôme Bonaparte et la
1.5 Après la Révolution
reine Catherine.
1.5.1
Sous le Ier Empire
Le 12 avril 1807, par un décret daté de Finckenstein,
Napoléon Ier ordonne la remise en état du château.
L'architecte Louis-Martin Berthault est chargé de la direction des travaux. Ceux-ci consistent en la mise hors
d'eau du bâtiment et en de considérables travaux de réaménagement intérieur et de décoration[11] . Une grande
galerie (galerie de Bal) est notamment créée dans une aile
de la cour des Cuisines à partir de 1809.
Le 1er avril 1814, le château est vaillamment défendu par
le major Otenin.
1.5.2 Sous la Restauration
Peu après, Louis XVIII, sur le chemin de Paris, choisit
de s’y arrêter quelques jours pour analyser la situation
avant de faire son entrée dans la capitale (29 avril - 2 mai
1814)[12] .
Dans les années suivantes les princes et les princesses
Le jardin est entièrement replanté et une continuité est de la famille royale viennent fréquemment à Compiègne,
créée avec la forêt, le mur d'enceinte étant remplacé par mais toujours pour de brefs séjours d'un à deux jours,
une grille.
parfois même une nuit ou quelques heures, à l'occasion
Dans l'ancienne aile de la Reine, Berthault commence d'une chasse, avec une très petite suite.
par aménager sommairement un appartement destiné au Charles X fait son premier séjour à Compiègne comme
4
1
HISTOIRE
roi de France du 8 au 10 novembre 1824, accompagné
d'une suite nombreuse. Du 24 au 27 mai 1825, il s’y arrête sur le chemin de Reims et, au retour, séjourne au
château, selon l'usage, du 1er au 13 juin. Il y vient ensuite
fréquemment pour de brefs séjours de chasse, en dernier
lieu du 24 au 29 mai 1830. Le château est sous le majorat de Mathieu de Montmorency et Arnouph Deshayes de
Cambronne.
1.5.3
Sous la monarchie de Juillet et la IIe République
Louis-Philippe vient pour la première fois à Compiègne
en 1832 pour préparer le mariage de sa fille aînée Louise
avec le roi des Belges Léopold Ier , qui est célébré au château le 9 août 1832.
Après la Révolution de 1848, Compiègne devient domaine national. Le Prince-Président, Louis-Napoléon
Bonaparte, s’y rend en février 1849 à l'occasion de
l'inauguration de la ligne de chemin de fer CompiègneNoyon.
1.5.4
Les « séries »
Devenu empereur, il revient y passer une dizaine de jours
du 18 au 28 décembre 1852, avec une suite d'une centaine
de personnes. Au cours de l'automne 1852, il y fait une
cour assidue à Eugénie de Montijo. S'étant émerveillée
lors d'une promenade dans le parc de l'effet produit par
les gouttes de rosée sur un trèfle, elle se voit offrir dès le
lendemain par l'Empereur une broche d'émeraudes et de
diamants[13] en forme de « trèfle de Compiègne »[14] . La
Cour revient à Compiègne en 1853 et 1855, mais ce n'est
qu'en 1856 que commence la série des « Compiègne »,
c'est-à-dire un séjour d'un mois à un mois et demi chaque
automne[15] , pour les chasses en forêt, avec organisation
des invités en « séries » d'une centaine d'invités chacune.
Il y avait généralement quatre séries[16] . L'étiquette est
réduite à son minimum, les invités jouissant d'une large
indépendance. Eugénie de Montijo
Le règne de Napoléon III marque une période faste pour le château de Compiègne.
nir des rideaux de velours”. (...) Sur les dix pièces que
compte la tenture des Muses de Le Brun, six figurent au
château en cet état de mutilation”.
Fernand Calmettes, “Les tapisseries du Mobilier National” (la Revue de l'Art ancien et moderne no 68,
10/11/1190,p. 376 et 377 ; la p. 375 reproduit la photo
d'une paroi recouverte d'une tapisserie percée d'une baie
De l'art du tapissier-décorateur...
et “combinée” avec des fragments d'autres pièces - ar(...) “le carnage fut encore plus complet à Compiègne chives personnelles).
(qu'au château de PAU) lorsqu'en 1863 on remit en état
le château pour les réceptions impériales. Les tapisseries
n'ont pas seulement été coupées ou rempliées pour rentrer 1.5.5 Sous la IIIe République
de force dans les dimensions de panneaux isolés ; mais on
les a détaillées par morceaux afin de tendre, à l'aide de En 1870 et 1871, le château est occupé par les Prussiens.
rajoutages, en un décor ininterrompu des parois entières
(..) on taillait, pour ouvrir les baies, à plein corps des ta- Il accueille en 1901 le tsar Nicolas II de Russie, dernier
pisseries découpées par surcroît sur leurs contours, sui- souverain à résider à Compiègne. Pendant la Première
vant les profils ou les ressauts des moulures. Puis, pour Guerre mondiale, les Anglais s’y installent, puis l'étatdonner à ces morcellements composites une apparence major allemand en 1914. Le château est transformé en
d'ensemble, on les entourait d'un même motif de bordures hôpital en 1915 avant d'abriter le Grand Quartier général
empruntées à celles des suites qui pouvaient en fournir le de mars 1917 à avril 1918.
plus de mètres superficiels (...) Les autres bordures dont Après la Guerre, le service des Régions libérés s’installe
on ne trouvait pas l'utilisation sur les parois, allaient gar- au château et occasionne des dégâts importants : en 1919,
2.2
Décors intérieurs
un incendie dévaste la Chambre de l'Empereur et le Cabinet du Conseil. En 1939, avec la Seconde Guerre mondiale, le château est vidé de son mobilier, qui retrouvera
sa place en 1945.
1.5.6
Sous la Ve République
Le 23 septembre 2006, le château accueille le sommet France-Allemagne-Russie réunissant Jacques Chirac, Vladimir Poutine et Angela Merkel[17] .
Le château de Compiègne, appartenant à l'État, est affecté au ministère de la Culture et administré par la direction des musées de France. Le musée national du château
de Compiègne, dirigé par un conservateur du patrimoine
ayant rang de conservateur en chef ou de conservateur général, est chargé de conserver les trois musées qu'abrite
le château, soit les appartements historiques et leur mobilier, le musée du Second Empire et celui de la voiture.
2
Architecture et décors : généralités
2.1
5
se fait l'entrée dans la cour d'honneur, le grand côté
la façade sur la rue d'Ulm et l'hypoténuse, la principale façade sur le jardin, positionnée de biais par
rapport à l'axe de la cour d'honneur. De manière caractéristique de l'architecture du XVIIIe siècle, cette
irrégularité est rendue insensible, à l'intérieur, par le
jeu d'une rotule, prévue par Gabriel. Les angles de
vues sont étudiés avec soin de manière à gommer le
sentiment d'irrégularité du bâtiment.
• pour le dénivelé, l'architecte n'a pourvu la façade
sur le parc que de deux niveaux (un rez-de-chaussée
et un étage), mais, depuis le jardin, il a donné une
impression d'exhaussement de ce long bâtiment bas
en construisant un mur de terrasse[18] . Toutes les
autres façades du bâtiment ont trois niveaux (rez-dechaussée, étage, attique)[19] , le rez-de-chaussée de la
façade sur le jardin correspondant au premier étage
du reste du bâtiment), tandis que l'étage de cette façade correspond à l'attique. Mais ce changement de
niveau est totalement insensible car on ne voit jamais simultanément la partie à deux niveaux et celle
à trois niveaux sauf à l'angle de la place d'Armes, où
la différence est corrigée par la terrasse.
Architecture du château du XVIIIe
À l'intérieur, la distribution est claire et la plupart des
siècle
grandes circulations sont doublées par des circulations
de service. À chaque intersection de deux corps de bâtiments, un escalier dessert l'ensemble des étages. La principale innovation introduite par Le Dreux par rapport aux
plans de son maître a été la substitution d'un escalier droit
à l'impériale à l'escalier tournant initialement envisagé du
côté de la reine à droite de la cour d'honneur.
Pour la chapelle, qui ne fut réalisée que sous la monarchie
de Juillet, Gabriel avait imaginé un plan en croix grecque
tandis que Le Dreux a proposé un projet de plan quadrilobé.
Les grands appartements occupent le niveau qui correspond au rez-de-chaussée de la façade sur jardin et au premier étage du reste du château. Le décor architectural des
Façade sur le jardin
façades est sobre et précis et ne cherche qu'à rythmer, sans
Avec ce château construit entre 1751 et 1788, Ange- ornementation inutile.
Jacques Gabriel et Louis Le Dreux de La Châtre réalisent
l'un des monuments les plus sobres du grand style Louis
XV, celui du projet de Gabriel pour le château de Ver- 2.2 Décors intérieurs
sailles (le « Grand dessein »), alors même que la construction a été presque entièrement exécutée sous le règne de Sous Louis XV, tout le décor intérieur de l'appartement
du roi est voué à la chasse : portraits de chiens par
Louis XVI.
Alexandre-François Desportes et Jean-Baptiste Oudry en
Le terrain est incommode à la fois par l'irrégularité de son
dessus-de-porte, grandes cartes de la forêt de Compiègne
périmètre, résultant de l'emprise des anciens remparts de
par Pierre-Denis Martin le jeune, tapisseries de la tenture
la ville, et par sa dénivellation, toute la partie vers le parc
“des Chasses du Roi”, tissées aux Gobelins spécialement
étant en surélévation. Gabriel a su compenser de manière
pour Compiègne sur des cartons d'Oudry. Les boiseries
magistrale ces deux irrégularités :
sont en blanc, sans rehauts de dorure ou de couleur.
• le château affecte un plan triangulaire inhabituel : le Ce décor, dont certains éléments sont mis en place dès les
petit côté est la façade sur la place d'Armes par où aménagements de 1733, reste en place jusqu'en 1781 ; il
6
3 APPARTEMENTS HISTORIQUES
pisseries des Gobelins réalisées à partir de 1735,
d'après des cartons d'Oudry.
• Galerie des Cerfs : cette galerie accueille la suite
des tapisseries des Gobelins de la Qalerie des
Chasses ; elle servait de salle des gardes de la reine,
puis de l'impératrice.
Le salon de musique
n'en reste que quelques réemplois de panneaux de boiserie dus à Jacques Verberckt dans des endroits secondaires.
Le décor entièrement refait entre 1782 et 1786 continue
de s’inscrire dans la tradition du château « en blanc »,
dans un parti-pris de simplicité et de fraîcheur adapté
à une résidence d'été et de chasse[20] . Les tissus étaient
en revanche particulièrement soignés ; ce décor a subsisté en partie, notamment dans l'appartement préparé pour
Marie-Antoinette.
Le décor intérieur a été profondément remanié sous le
Premier Empire : Compiègne présente aujourd'hui un décor Premier Empire homogène de la meilleure période,
ce qui en fait l'image la plus fidèle qui ait subsisté jusqu'à nous d'une grande résidence impériale du temps de
Napoléon Ier[21] .
• Galerie Natoire : cette galerie fut édifiée sous Napoléon III pour mener au théâtre impérial ; ses décors évoquent l'histoire de Don Quichotte, et présentent des tapisseries exécutées d'après les cartons
de Natoire.
• Salle Coypel : faisant suite à la Galerie Natoire,
cette longue pièce poursuit le programme décoratif
dédié à l'histoire de Don Quichotte.
• Salle des gardes du roi :
• Chapelle : cette modeste chapelle date du Premier Empire ; c'est ici qu'eut lieu le 9 août 1832 le
mariage de Louise-Marie d'Orléans (fille de LouisPhilippe Ier à Léopold Ier , roi des Belges. ; les vitraux ont été exécutés d'après des cartons de Marie
d'Orléans.
• Salon des huissiers : cette pièce (dite aussi Antichambre) commandait l'accès aux appartements du
roi et de la reine.
Ce décor résulte des travaux exécutés à partir de 1808
par Louis-Martin Berthault, et poursuivis selon ses plans
jusqu'au début de la Restauration. Par contraste avec la
période précédente, l'Empire utilise ici des couleurs pri- 3.2 Appartements du Roi et des Empereurs
maires, joue de contrastes accusés, et propose une extrême somptuosité de décors mêlant boiseries, bronze,
• Salle à manger de l'Empereur : À l'origine
peinture, fixés sous verre, draperies, etc.
cette salle était considérée comme une antichambre
double desservant de part et d'autre les appartements de la reine Marie Antoinette aujourd'hui ap3 Appartements historiques
pelé Appartement du Roi de Rome et les appartements de Louis XVI devenus les appartements
3.1 Salles d'apparat
des Empereurs. Les murs sont en faux-marbre et
faux-onyx. Les dessus de portes sont surmontées
• Escalier d'honneur : l'escalier d'honneur permet
de trompe-l'œil grisaillés réalisés par Sauvage dad'accéder à la salle des gardes du roi ; sa rampe en
tant de l'époque Louis XV et Louis XVI. Au-dessus
fer forgé date du XVIIIe siècle, sur le palier est exde la cheminée se trouve un trompe-l'œil représenposé un sarcophage gallo-romain ayant servi de cuve
tant Anacréon, poète grec accompagné d'une jeune
baptismale à l'abbatiale Saint-Corneille.
femme lui servant du vin dans une coupe. À partir de
1807, Napoléon Ier fait de cette pièce la salle à manger. Le mobilier est en acajou ; la table est une table
• Salle de bal : cette vaste salle a été construite pour
composée de rallonges et les chaises qui l'entourent
l'arrivée de l'impératrice Marie-Louise, en éventrant
sont de style Empire représentant des lyres ; attributs
deux étages de petits appartements ; le plafond est
d'Apollon[22] .
orné de peintures glorifiant les victoires de Napoléon ; à l'extrémité de la salle sont peintes des scènes
mythologiques, par Girodet.
• Salon des cartes : Anciennement l'antichambre des
Nobles sous Louis XVI, avant de servir de salon
• Galerie des chasses : cette galerie est ornée de tades Grands Officiers sous Napoléon Ier , et enfin de
3.3
Appartements de l'Impératrice
salon des Aides de camp et salon des Cartes sous
Napoléon III. Sous le Second Empire (1852-1870),
Napoléon III (1808-1873) séjourne à Compiègne
pendant les mois d'octobre à novembre de la plupart
des années de son règne ; saison pendant laquelle
sont organisées, accompagnées de la Cour, ce qui
sera appelé ultérieurement les Séries. Elles correspondent à ce qu'étaient les salons au XVIIIe siècle ;
chaque série dure une semaine et a un thème particulier (arts ; littérature ; musique... ) ; tous les grands
artistes de l'époque y viennent. Les invités logent
dans tout le second étage du château, où sont aménagés les chambres à l'instar d'un hôtel. On y trouve
également un fumoir ainsi qu'une bibliothèque. Les
activités sont variées : visite du chantier de reconstruction du château de Pierrefonds ; chasse à courre
en forêt ; balade au parc ou en forêt... C'est dans
cette salle précisément que les invités sont présentés de manière officielle auprès de l'Empereur et de
l'Impératrice ; cette salle servait de lieu de conversation et aussi de divertissement comme en témoignent
plusieurs jeux : palet, billard japonais[22] .
7
Les symboles et attributs de L'Empire sont ici omniprésents : aigle impérial au-dessus du lit ; abeilles
autour des étoiles sur les tissus rouges du mobilier ;
feuilles de chêne et d'olivier sur les portes. Le mobilier est composé entre autres d'une méridienne ; un
somno ; une cuvette ; une chaise d'aisance (pot de
chambre). La salle a également subi des dommages
lors de l'incendie de 1919 ; la peinture du plafond
exécutée par Girodet et achevée en 1822 a disparu.
Napoléon Ier n'ayant jamais connu cette œuvre, il a
été décidé de ne jamais la restaurer[22] .
• Bibliothèque : aménagée sous le Premier Empire,
la bibliothèque conserve notamment un bureau mécanique ; appelé ainsi car un tiroir secret permet de
glisser notamment des plans et des cartes. Le plafond est orné d'une peinture de Girodet : Minerve
entre Apollon et Mercure. Les ouvrages présents ne
datent pas de l'époque impériale ; les 2 000 livres ici
présents sont un don du tsar Nicolas II lors de sa visite officielle en France en 1901. Une porte dissimulée par de faux livres donne accès aux appartements
de l'Impératrice[22] .
• Salon de famille : Cette pièce est l'ancienne
chambre à coucher de Louis XVI ; l'alcôve montre
clairement la disposition du lit du roi. Cette salle est 3.3 Appartements de l'Impératrice
au centre même du château ; de la fenêtre centrale
l'on aperçoit une grande allée en ligne droite par• Salon de musique ou Salon de thé de
tant de la terrasse allant jusqu'à un belvédère situé
l'impératrice Eugénie : initialement réamé4 km plus loin. Cette allée porte le nom d'allée des
nagé au Premier Empire comme appartement de
Beaux-Monts. Elle a été mise en place sous le Prel'impératrice Marie-Louise, ce salon était destiné
mier Empire pour l'Impératrice Marie-Louise. Le
au divertissement dont la musique ; cette fonction
mobilier du Second Empire présente un ensemble
a changé sous le Second Empire où l'impératrice
de différents styles : fauteuils Louis XV, confidents,
Eugénie transforma la pièce en salon de Thé. A 17
indiscrets. Le style Second Empire est une reprise
heures lors des Séries de Compiègne, l'impératrice
des divers styles qui ont précédé ; la modernité et le
conviait des invités ; discussions ; divertissements
confort étant toutefois de mise[22] .
et diverses petites choses et expériences s’y déroulèrent. Cette pièce a été restaurée en 2012 sous son
• Cabinet du Conseil : Le cabinet du Conseil est
état Second Empire. Le mobilier, provenant des
l'ancien cabinet de réunion du roi ; cette salle a suappartements de Marie-Antoinette à Saint-Cloud,
bi de graves dégâts lors d'un incendie en 1919. Le
illustre la passion de l'impératrice Eugénie pour
mur central est orné d'une tapisserie représentant
la vie de la reine de France ; on trouve également
Le passage du Rhin par Louis XIV ; les dessus de
un goût prononcé pour l'exotisme et l'Orient avec
portes représentent les premiers rois de France de
les tapisseries représentant des scènes du Sultan
la maison capétienne de Bourbon (1610-1830), à
et de la Sultane ainsi que quatre armoires laquées
savoir Henri IV (1589-1610) ; Louis XIII (1610illustrant des paysages d'Asie[22] .
1643) ; Louis XIV (1643-1715) et Louis XV (1715• Chambre de l'Impératrice : La chambre est re1774). De chaque côté des fenêtres, des tapisseries
présentée sous son aspect Premier Empire tel que
représentent des victoires militaires de la France lors
le désirât à l'origine l'impératrice Joséphine ; cede sa participation dans la Guerre d'indépendance
[22]
pendant cette dernière n'en bénéficia jamais ; le dides États-Unis .
vorce d'avec l'empereur ayant lieu au moment de
• Chambre à coucher de l'Empereur : c'est la
l'aménagement de la pièce. À la fin cette chambre
chambre à coucher des empereurs Napoléon Ier et
sera celle de l'impératrice Marie-Louise ; cette seNapoléon III ; aujourd'hui, elle est restituée dans son
conde épouse de Napoléon Ier le rencontra pour
état Premier Empire. La couleur dominante est le
la première fois dans ce château. Marie-Louise
rouge dit cramoisi ; un lit central dit lit bateau de
n'apprécia pas le décor somptueux de la chambre ;
style Empire avec à son devant deux colonnettes reaussi décida t-elle d'installer un lit d'appoint disposé
présentant le buste d'Athéna déesse de la Guerre.
dans le boudoir, encore visible en visite commentée.
8
4 MUSÉE DU SECOND EMPIRE ET MUSÉE DE L'IMPÉRATRICE
Au centre, le lit à baldaquin est formé de rideaux
• Chambre à coucher
de soie blanche et de mousseline brodée d'or. Deux
statues d'anges en or soutiennent les rideaux. De
chaque côté des cheminées, se trouvent des repré- 3.5 Appartements du roi de Rome
sentations picturales des Quatre saisons à l'exception
• Salon-boudoir
du Printemps pris par les Prussiens lors du siège
de 1870. Au plafond, l'on trouve des peintures de
• Salle de bains
Girodet au titre de « L'Aurore chassant la nuit ».
L'Aurore est représentée sous forme de femme et la
nuit en vieillard[22] .
• Boudoir
• Salon des dames d'honneur : ce salon tout
comme la chambre avait été voulu à l'origine par
l'impératrice Joséphine ; dans ce salon tout un ensemble de sièges et de fauteuils dédiés a une catégorie très précise de personnes. Un respect de
la hiérarchie, c'est-à-dire de l'étiquette, est exigé.
Le canapé est exclusivement réservé à L'empereur
et L'impératrice ; les sièges avec accoudoirs aux
proches et ainsi de suite jusqu'au bas de la hiérarchie où les derniers demeurent debout. Les tissus des sièges et du canapé montrent des cornes
d'abondances en forme de J, anagramme de Joséphine. Les dessus de portes représentent plusieurs
déesses de la mythologie grecque et romaine[22] .
• Salon des Fleurs : Le salon des Fleurs, dit aussi
deuxième salon, doit son nom aux panneaux peints
de fleurs d'après Redouté installé ici. À l'origine il
s’agissait d'un salon de jeux de la Cour. Au Second
Empire, cette salle était devenue la chambre à coucher du prince impérial Louis Napoléon Bonaparte ;
le jeune prince engagé dans l'armée Britannique de
la reine Victoria fut tué en Afrique du Sud par les
zoulous en 1879. En 1910, l'impératrice Eugénie,
alors âgée de 84 ans, vint à Compiègne comme
simple visiteur où elle suivit une visite commentée.
En arrivant dans la chambre, elle se sentit mal à l'aise
et s’évanouit ; elle déclina son identité mais ne fut
pas reconnue ; le directeur de l'époque se déplaça et
constata qu'il s’agissait bien de l'impératrice. Cette
dernière demanda la faveur de rester seul quelques
instants. Cette faveur lui fut accordé[22] .
• Chambre à coucher
• Premier salon ou Salon des Noces
• Salon des jeux de Marie-Antoinette
4 Musée du Second Empire et Musée de l'Impératrice
L'impératrice et ses dames d'honneur (Winterhalter, 1855)
Le Musée de Second Empire est installé dans les appartements des Maréchaux. Le château de Compiègne est
“affecté" à la période du Second Empire en raison des
nombreux séjours qu'ont effectués les souverains, en particulier lors des réceptions d'automne dites des Séries de
Compiègne. Cette affectation muséale a été choisie en
lieu et place du château de Saint-Cloud incendié en 1870
vraisemblablement par un obus français, l'actuel Parc de
Saint-Cloud comporte seulement un petit musée du souvenir du bâtiment disparu à côté de poste d'accueil.
• Salle à manger de l'Impératrice : cette salle à
manger fut aménagée sous le Premier Empire et accueillit le premier diner intimiste de Napoléon Ier et
de Marie Louis en 1810 ; les murs de la pièce sont
tendus de stucs ; un mélange de poussière de craie ;
de plâtre et de couleur ocre. Le tapis est une reconstitution d'un tapis en peau de léopard rappelant la Cette partie du château ne se visite en principe
Campagne d'Égypte. Le plafond à caissons sculptés qu'accompagné, sauf de rares ouvertures libres, se renreprésente l'art de la table et l'art musical[22] .
seigner le jour même à l'accueil, même par téléphone.
3.4
Appartement double de Prince
• Salle à manger
• Salons
Le musée du Second Empire comprend de nombreuses
peintures de cette période en particulier le célèbre tableau
de Franz Xaver Winterhalter “L'Impératrice Eugénie et
ses dames d'honneur”, des peintures de Dubufe, Cabanel,
Dedreux, parmi d'autres artistes de renom et un beau mobilier.
6.1
Le berceau de l'Impératrice
Ces collections ont fait l'objet d'une intéressante analyse
dans la Revue des Musées de France Revue du Louvre
no 2012-4 “Les collections et politiques d'acquisition de
Compiègne p.48 à 90” et no 2012-5 “Compiègne : Les
musées nationaux” p. 65 à 99”
Le musée du Second Empire sert de référence et complète des expositions temporaires organisées par le château lui-même : « A la table d'Eugénie - Le service de
bouche des Palais impériaux 2009 », « Un salon de thé
pour l'Impératrice Eugénie 2012 » restauration entière du
mobilier de l'ex-salon de musique (image ci-dessus dans
son état tissus rouges installés lors de la visite du Tsar de
1901), avant restauration sur des modèles d'origine Napoléon III retissés en vert comme le lit de l'Impératrice et
« Folies textiles 2013 » avec le lit de l'Impératrice qui se
trouvait à l'Élysée.
9
ne fut jamais achevé. À partir de 1811, Louis-Martin Berthault, créateur du parc de Malmaison, replante la partie
centrale en un jardin à l'anglaise à dominante arborée,
caractéristique du goût du temps.
Il comporte une terrasse en terre-plein, un dessin d'allées
régulières et irrégulières avec une allée couverte et un jardin fleuriste. Il est parsemé d'un kiosque, d'un pavillon
de jardin, d'une maison rustique, d'une orangerie, d'une
serre et d'une glacière
6.1 Le berceau de l'Impératrice
Cette tonnelle longue de 1 200 m et couverte de plantes
grimpantes permettait à l'impératrice (Marie-Louise,
puis Eugénie) de relier la forêt au palais sans s’exposer
Le Musée de l'Impératrice issu des collections d'un do- au soleil du jardin alors à découvert. À cette époque il
nateur particulier qui habitait Pierrefonds, M.Ferrand, et faut garder le teint pâle.
qui s’est porté acquéreur de nombreux souvenirs de la famille impériale après le décès de l'Impératrice en 1920.
Légués à la Ville de Compiègne ces objets sont dépo- 6.2 L'avenue des Beaux-Monts
sés au Château. Ce musée est surtout un musée empreint
de nostalgie du souvenir de l'Impératrice et de son fils L'avenue des Beaux-Monts longue de quatre kilomètres
unique, le Prince Impérial, héritier du trône décédé en et large de soixante mètres, prolonge le Petit Parc et
1879 sans héritier en Afrique du Sud et sous l'uniforme la vue depuis le château. Elle est ouverte en 1810 par
Napoléon Ier pour évoquer la perspective de Schönbrunn
britannique.
à l'archiduchesse d'Autriche Marie-Louise. Elle est terminée deux ans après la mort de l'empereur, en 1823.
5
Musée de la voiture
La Jamais contente y est exposée.
6
Le parc
7 Événements
• 1er mai 1994 : Cérémonie de création de la Brigade
de Transmissions du 3e Corps d'Armée
• 4 octobre 2008 - 19 janvier 2009 : Exposition :
Napoléon III et la Reine Victoria. Une visite à
l'Exposition universelle de 1855.
• 9 juillet 2011 : Concert en plein air de Mika durant
lequel il interprète plusieurs titres inédits en français.
• 2 mars 2013 au 1er avril 2013 : Exposition d'art
contemporain « Futur Absolu » de l'artiste français
Stephan Breuer (Installation de « Prism Atemporal », une œuvre immatérielle monumentale de lumière pure dans la salle de Gardes)
• 30 avril 2013 : Concert gratuit en plein air de
Superbus dans le cadre de leur tournée Européenne,
le « Sunset Tour ».
La force asservie par l'amour, œuvre en marbre de 1824 de
Nicolas-Pierre Tiolier
Le petit parc du château de Compiègne est classé monument historique depuis le 24 octobre 1994 et inscrit au
pré-inventaire des jardins remarquables[23] . Le jardin à la
française, initialement projeté par Ange-Jacques Gabriel,
8 Notes et références
[1] « Notice no PA00114635 », base Mérimée, ministère
français de la Culture
10
9
VOIR AUSSI
[2] Plusieurs chartes des Ve et VIe siècles évoquent un compendium palatium qui implique un caractère de palais plus
que de simple villa, parmi toutes celles que possédaient les
Mérovingiens.
[15] Il n'y eut pas de Compiègne en 1860 et en 1867. Le dernier
eut lieu en 1869.
[3] Grégoire de Tours emploie la formule palatium regale.
[17] Le choix du château de Compiègne pour ce sommet renvoie à la rencontre entre le Président de la République
française, Félix Faure, et le tsar Nicolas II qui avait eu
lieu à Compiègne près d'un siècle auparavant.
[4] devenue ultérieurement Saint-Corneille
[5] Ce processus commence sous Louis VII, qui accorde une
charte communale à Compiègne en 1153.
[6] aujourd'hui nom d'un quartier de Compiègne
[7] 18 arpents
[8] Ils ont lieu en définitive à Blois.
[9] Le corps d'Henri III sera transféré à la basilique de SaintDenis en 1610.
[10] Le château ne peut abriter, et encore avec difficulté, que
la famille royale et son service. Les princes du Sang et les
grands officiers de la Couronne doivent loger leur suite
en ville dans des maisons louées. Les courtisans logent en
ville dans des maisons louées au nom et aux frais du Roi
ou chez des particuliers (logements dits « à la craie », les
portes des maisons où des chambres à louer ayant été recensées et marquées alors à la craie).
[11] L'essentiel du décor est confié à l'entreprise Dubois et
Redouté. Percier et Fontaine ainsi que le peintre GirodetTrioson participent à la décoration. D'importantes commandes de mobilier sont passées à Jacob-Desmalter ainsi
que, dans une moindre proportion, à Marcion, les soieries
correspondantes étant commandées à Lyon.
[12] Le roi est accueilli par les maréchaux d'Empire Ney,
Macdonald, Moncey, Sérurier, Brune, Berthier, Marmont,
Oudinot et Victor, et par de nombreux fidèles comme le
duc de Lévis, la duchesse de Duras, la princesse de La
Trémoille, les Montmorency, Pauline de Tourzel, devenue
comtesse de Béarn. Il y rencontre Talleyrand, qu'il fait attendre plus de deux heures ; c'est à ce moment que se place
la célèbre scène rapportée par Talleyrand dans ses mémoires : « Je suis bien aise de vous voir, lui aurait dit Louis
XVIII ; nos maisons datent de la même époque. Mes ancêtres ont été les plus habiles. Si les vôtres l'avaient été plus
que les miens, vous me diriez aujourd'hui : “Prenez une
chaise, approchez-vous de moi, parlons de nos affaires.”
Aujourd'hui : c'est moi que vous dis : “Asseyez-vous et
causons.” » Le lendemain, 30 avril, Louis XVIII reçoit à
Compiègne le tsar Alexandre Ier de Russie. « Louis XVIII
traita fort dédaigneusement Alexandre en qui il ne voyait
guère qu'un satrape oriental. Il usa de toutes les subtilités
de l'étiquette en usage à l'ancienne cour de France pour lui
faire sentir le monde qui les séparait désormais. A table,
Louis XVIII s’assit dans un fauteuil, ne lui laissant qu'une
chaise comme à tous les autres invités. À chaque porte, il
passa devant lui et lui fit ainsi subir mille vexations. [...]
Alexandre rentra ulcéré à Paris. » (Évelyne Lever, Louis
XVIII, Paris, Hachette, coll. Pluriel, 1988, pp. 342-343)
[13] Elle la portera toujours désormais, la considérant comme
un talisman
[14] Les “Séries” à Compiègne
[16] Trois en 1856, cinq en 1858 et 1859, six en 1861.
[18] Cet effet a été en partie détruit sous le Premier Empire par
la construction de la rampe qui descend vers le parc.
[19] On ne compte pas les deux niveaux d'entresols. En fait, le
château a cinq niveaux.
[20] L'intendant du Garde-Meuble, Marc-Antoine Thierry de
Ville-d'Avray, que cette simplicité désolait, fit ajouter
quelques touches de dorure ici et là.
[21] À Versailles, à Fontainebleau, l'Empire a dû composer
avec des décors plus anciens.
[22] Jean Marie Moulin, Guide du Musée national du château
de Compiègne, Réunion des Musées Nationaux, 1992.
[23] « petit parc du château de Compiègne », base Mérimée,
ministère français de la Culture

Documents pareils