Sœur Emmanuelle forever LE VRAI JACK L`ÉVENTREUR Les
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Sœur Emmanuelle forever LE VRAI JACK L`ÉVENTREUR Les
LE VRAI JACK L’ÉVENTREUR «!Retour à Whitechapel!», de Michel Moati. C’est un fait di- Sous le soleil de Maurice Pialat Expo. Comme Kurosawa ou Fellini, Maurice Pialat a d’abord été peintre, avant de comprendre que sa vocation était de devenir cinéaste. Dans une très belle exposition (accompagnée d’une rétrospective intégrale), la Cinémathèque française réconcilie les deux facettes d’un personnage dont on connaissait les fêlures, mais pas la dualité. Où l’on découvre les toiles du jeune Pialat (passé par l’Ecole des arts décoratifs pendant l’Occupation) : des paysages mélancoliques, des autoportraits hantés, une touche poétique qui signale l’influence de Vlaminck et Van Gogh. « Van Gogh » (1991) est du reste le film le plus présent de l’exposition – le chef-d’œu- vre qui réconcilie les deux vocations de Pialat, ses deux identités, et jette crûment la souffrance de l’artiste sur l’écran. « Le ratage social de Van Gogh, explique Serge Toubiana, commissaire de l’exposition, c’est aussi celui de Pialat lui-même, saisi dans son remords. » Un remords que Jean-Luc Godard avait pressenti : « Le film, écrit-il à propos de “Van Gogh”, est entré en nous de partout, pas comme un tableau, même sublime, mais comme un effet de vie. » § FLORENCE COLOMBANI Jusqu’au 7 juillet. Cinémathèque française, 51, rue de Bercy, 75012 Paris. www.cinematheque.fr. Rétrospective Pialat jusqu’au 24 mars à l’Institut Lumière, 25, rue du Premier-Film, 69352 Lyon. www.institut-lumiere.org. Sœur Emmanuelle forever SYLVIE ET ANTOINE PIALAT - CHANTAL D. PALAZON/CDDS ENGUERAND - DR (Ed. HC, 348 p., 19,90 €). LE COMPLÉMENT D’ENQUÊTE DE MICHEL MOATI SUR Les actrices Disney se dévergondent Cinéma. Elles s’appellent Se- Théâtre. Impossible d’oublier la « petite sœur des pauvres ». D’autant que son « Yallah ! », cri de guerre lancé contre la misère, résonne encore, quatre ans après sa mort, au théâtre Michel, à Paris. Voici trois bonnes raisons d’y aller : 1!-! Un one-woman-show époustouflant tenu par la comédienne Françoise Thuriès (photo), doublé d’une mise en scène réduite à l’essentiel par Michael Lonsdale. 2!-!Un désamorçage du « mythe de la parfaite Emmanuelle », qu’elle effectue dans ses Mémoires (« Confessions d’une religieuse », Flammarion) et que reprend la pièce. « Au risque de ternir l’image idéale que véhiculent les mé- vers, mais c’est aussi une légende. Jack l’Eventreur, ou l’affaire criminelle qui a secoué Londres il y a presque cent vingt ans, résonne encore aujourd’hui comme la plus singulière des énigmes. Enfin, une énigme, c’était avant que Michel Moati n’y mette le nez. Exit la flopée de faux coupables, de fantasmes et de boucs émissaires. Moati reprend l’affaire là où Patricia Cornwell (Les Deux Terres/Le Livre de Poche) s’est arrêtée en 2003 pour donner une lecture stupéfiante des faits à la lumière de nouvelles découvertes. Deux années d’enquête dans les archives, sous couvert d’appartenance à la Whitechapel Society – les spécialistes de la « ripperologie » –, lui ont permis d’établir avec certitude l’identité du tueur. Aussi le roman prend-il la forme de deux récits croisés. Les faits historiques des cinq assassinats en 1888 d’un côté, puis, en 1945, la fiction pure, par le truchement de la fille de la dernière victime. Ce n’est pas un polar, c’est une synthèse. Celle de la raison et de l’émotion ; d’une immersion dans l’ère victorienne et d’un travail scientifique de haut vol. Passionnant ! § J. M. dias », Madeleine Cinquin livre aussi ses turpitudes. Celle des ordres, pour ne plus être « esclave du désir de plaire », ou celle de briser son « étroit fanatisme » par l’œcuménisme. 3!-!L’universalité du message. « Fends le cœur de l’homme, tu y trouveras un soleil », disait la sœur des chiffonniers. Coup de poing dans notre égoïsme, cette pièce aura fini de nous convaincre § J. M. « Yallah ! Sœur Emmanuelle », de et par Françoise Thuriès, mise en scène de Michael Lonsdale. Du mardi au samedi à 19 heures. Billetterie : 01.42.65.35.02. http : //www.theatre-michel.fr. lena Gomez, Vanessa Hudgens ou Ashley Benson (photo) et étaient jusque-là de prudes icônes Disney. Leurs fans prépubères risquent cependant d’être désemparés en découvrant « Spring Breakers », film dans lequel ces teen-stars s’offrent des vacances canailles. Elles y incarnent des étudiantes qui, pour les traditionnels congés de printemps, veulent voir « s’il existe quelque chose de différent ». Nos sages lolitas vont ainsi se dévergonder en braquant des magasins, en reniflant de la poudre blanche et en fréquentant un gangster floridien (James Franco, avec des dents métallisées)… Ex-enfant prodige du cinéma indé- pendant, Harmony Korine condense la pop culture d’aujourd’hui avec cette orgie visuelle saturée de fessiers rutilants, de couleurs fluo et d’armes à feu phalliques. Un trip sensoriel déroutant, mais sublimé par une inoubliable séquence dédiée à Britney Spears, symbole du vide existentiel de cette jeunesse américaine passée du Club Disney aux débauches alcoolisées § THOMAS MAHLER En salles.