Poster : "La place de l`anonymat dans les CDAG"

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Poster : "La place de l`anonymat dans les CDAG"
Place de l’anonymat dans les
Consultations de Dépistage Anonyme et Gratuit
M.Patoureau1,Y.Poirier2,C.Michau3,F.Delaunay4,E.Lavigne5,I.Flechard6,C.Le Clec’h7,B.Bonnet8
1CHU Nantes,2CH La Roche/Yon,3CH Saint Nazaire,4CH Cholet,5CPEF Maine et Loire,6CHG Le Mans,7CHU Angers,8Réseau
Régional de Santé Sexuelle
Introduction – Objectifs
Le premier test de dépistage de l’infection à VIH est mis au point en 1984. Il est rendu obligatoire en France pour
tout don du sang, son utilisation reste limitée et compliquée en dehors de ce contexte. Les personnes souhaitant
connaitre leur statut sérologique suite à des comportements sexuels à risque ont alors recours au don de sang. En
1988 les pouvoirs publics créent donc les consultations de dépistage anonyme et gratuit (CDAG) pour faciliter
l’accès au dépistage dans un contexte de discrimination négative des personnes vivant avec le VIH.
Aujourd’hui l’anonymat est toujours obligatoire, le sentiment des professionnels des CDAG est assez unanime :
l’anonymat ne semble plus aussi indispensable.
L’objectif de cette étude est de connaitre l’avis des personnes consultant dans de telles structures. Seraient-elles
d’accord pour donner leur identité afin de créer un dossier médical confidentiel ?
Matériel et méthode
En novembre 2013, le réseau régional de santé sexuelle des Pays de la Loire, dans le cadre d'un groupe de travail,
mène et coordonne une enquête auprès des CDAG de la région. Un auto-questionnaire est distribué pendant 1 mois
aux personnes venant consulter dans l’un des 7 centres participant (CHU Nantes et Angers, CH La Roche sur Yon,
Saint Nazaire et Cholet, CPEF Maine et Loire, CHG Le Mans).
Résultats
Au total, 1141 questionnaires ont été recueillis
Deux questions ont été posées au public :
Nombre de questionnaires recueillis par centre
Pourquoi êtes-vous venu dans notre centre pour le
dépistage des infections sexuellement transmissibles
(plusieurs réponses possibles) ?
400
350
30%
orientation par un proche
219
300
désir de ne pas en parler au
médecin traitant
17%
200
15.5%
16%
341
150
100
196
50
8%
7%
6.5%
177
182
libellé des réponses
Nombre
250
187
souhait de rencontrer des
professionnels formés sur les IST
267
proximité du lieu d'habitation
et/ou de travail
466
anonymat
95
77
502
73
0
CHU
Nantes
CH La CH Saint
Roche Nazaire
sur Yon
CH
Cholet
CPEF
CHG Le
Maine et
Mans
Loire
CHU
Angers
gratuité
669
0
Centres
100 200 300 400 500 600 700
Nombre
Seriez-vous d'accord pour donner votre identité (nom,
prénom, date de naissance et/ou numéro de téléphone) ou
préférez-vous rester anonyme (dossier médical avec
numéro d'anonymat)?
La majorité des personnes (n=669)
viennent dans un CDAG pour la gratuité.
non réponse
1%
souhaite
rester
anonyme
38%
La majorité des personnes (61%) seraient
d ’accord pour donner leur identité.
accepte de
donner son
identité
61%
Conclusion
L’anonymat n’est pas la demande première du patient qui souhaite surtout et avant tout une prise en charge
confidentielle. L’anonymat peut rendre difficile la prise en charge du patient et favorise les « perdus de vue », en effet
le patient ne peut à aucun moment être contacté puisque l’anonymat est systématique à son admission.
L’anonymat dans les CDAG pourrait-il être une possibilité plutôt qu’une obligation ?
Remerciements : A tous les patients et à tous les membres des équipes des centres qui ont participé à cette étude. A toute l’équipe du Réseau Régional de
Santé Sexuelle qui a permis de mener cette étude à l’échelle régionale.
Contact : Dr Marion PATOUREAU – CDAG-CIDDIST – Centre Fédératif Prévention Dépistage – CHU de Nantes, [email protected]