définitions DOuleur DOc étudiants 2012

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définitions DOuleur DOc étudiants 2012
DOULEUR : DEFINITIONS
I Qu’est-ce que la douleur ?
De multiples définitions en ont été données, ce qui est symptomatique des
innombrables aspects qu’elle revêt. Cependant certains postulats font l’unanimité :
La définition de Mc CAFFERY : savoir par cœur et s’en faire une ligne de conduite !
« La douleur est exactement ce que la personne en dit et elle existe
chaque fois qu’elle le dit. »
C’est la base de toute attitude professionnelle de soins face à la douleur.
La définition de l’International Association for the Study of Pain (IASP 1994),
proposée par H. Merskey en 1979, a été adoptée officiellement :
« La douleur et une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable liée
à une lésion tissulaire existante ou potentielle ou décrite en termes d’une
telle lésion »
Il a été reproché à Merskey le terme « désagréable » qui paraît trop faible, si l’on
pense au dénuement et au désespoir, qui accompagnent certaines expériences de la
douleur, particulièrement les douleurs cancéreuses et les douleurs chroniques.
La définition d’une infirmière, Rosette POLETTI1 :
« La souffrance physique implique toujours une souffrance mentale ou
morale. Cette expérience n’est jamais limitée à une partie de l’individu. Elle
finit toujours par atteindre les autres dimensions de l’être humain »
Enfin Cecily SAUNDERS2 a décrit, à propos des cancéreux, la douleur totale
« total pain », c'est-à-dire une souffrance physique, morale spirituelle et
psycho-sociale.
Les différentes définitions ont en commun de montrer la globalité de l’individu,
concept essentiel en soins infirmiers.
II Le vécu de la douleur
Deux messages forts à retenir :
1) Il n’existe pas de relation entre l’intensité du stimulus douloureux et celle
de la sensation/perception ressentie, à cause de variables essentielles comme le
niombre de récepteurs et les phénomènes d’hyperpathie (hypersensiblité à la douleur
causé par un dysfonctionnement du SNC), ainsi que les facteurs modulateurs de
douleur :culturels, religieux, le contexte, le type de pathologie, les douleurs
antérieures au même endroit, l’anxiété, et l’attention portée à la douleur.
Donc nul ne peut préjuger de la douleur du patient : un « petit stimulus » peut
engendrer une grande douleur chez un patient hyperpathique
1
Rosette POLETTI est infirmière en soins généraux et psychiatriques, titulaire d'une licence et de deux maîtrises en soins
infirmiers, ainsi que d'un doctorat en Sciences de l'Education.
2
En 1967, Cecily SAUNDERS ouvre le St Christopher Hospice, reconnu comme le premier hospice moderne et le pionnier du
mouvement des Soins Palliatifs
IFSI ROCKEFELLER - UE2-11S1pharmacologie et thérapeutiques : DOULEUR – Infirmiers 1ère année
S. HUGUET –B. MARIAUX-GALLET - revus par F.TARDY octobre 2012
2) Il n’y a pas de relation entre l’expression de la douleur: silence, plaintes,
cris, humour etc.. ; et la réalité et l’intensité de la douleur du patient. Un
patient silencieux : petit bébé, enfant trop calme, personne âgée, personne démente,
enfant ou adulte handicapé peut être anéanti de douleur au point de ne plus pouvoir
l’exprimer ou simplement ne pas pouvoir pour des raisons physiologiques ou mentales.
A l’inverse une expression bruyante et colorée de la douleur ne signifie pas que le
patient souffre plus ou moins, c’est juste une expression différente et plutôt saine
psychiquement …
III Classification de la douleur
3 – 1 Par Types de douleur :
Douleurs nociceptives ou classiques : trauma, piqûre, brûlure…elles
représentent 90% des douleurs et répondent bien aux antalgiques
Douleurs neuropathiques ou neurogènes, encore dites de désafférentation :
Elles représentent 10% des douleurs, extrêmement pénibles et difficiles à soulager,
elles répondent mal aux antalgiques classiques y compris la morphine.
Douleurs neurogènes ? psychogène ? en tout cas jamais synonymes
d’imaginaires, leur existence est controversée aujourd’hui car le psyché souffrant va
finir par causer une douleur dans le corps : même si l’origine est psychogène, le
douleur est bien réelle
3 – 2 Par chronologie :
Douleurs aigües : de brève durée : inférieure à 3 mois, elle a une utilité
comme signal d’alarme, sa cause est unique et connue, relativement facile à
identifier ; relativement facile à soulager sur le mode médicamenteux. si elle est
prévenue, soulagée rapidement et qu’elle ne se reproduit pas fréquemment, elle ne
devrait pas avoir de conséquences graves. L’objectif est curatif. En revanche une
douleur aigüe répétée, mal soulagée, ex : douleur provoquée par un soin douloureux,
peut devenir chronique. A retenir : la douleur aigue mal soulagée d’aujourd’hui
peut devenir la douleur chronique de demain
Douleurs chroniques : supérieure à 3 mois, inutile et destructrice, causes
plurielles mais souvent indécelables (c’est trop tard ou dû à une dysfonctionnement du
système nerveux, et en particulier des contrôles de la douleur), sur le mode autoentretenu (+ de symptômes = + de douleurs et inversement, donc cercle vicieux) ;
très difficile à soulager, uniquement par une approche pluridimensionnelle et
pluridisciplinaire, dans un temps assez long .Véritable maladie, elle envahit toute la vie
du patient et porte atteinte à tous les besoins fondamentaux, à la qualité de vie…C’est
une des causes les plus fréquentes de syndrome d’immobilisme ou de glissement
IV Les composantes de la douleur :
Sensorielle : la sensation de douleur
Affective : le retentissement émotionnel
Cognitive/intellectuel : la reconnaissance de la douleur par le cerveau
Comportementale : la réaction du patient à sa douleur, avec influence
sociale, familiale, culturelle, ethnique
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