Le classement des photos

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Le classement des photos
Gestion des photos numériques
Groupe IPTC : Bernard Bourniquel, Edith Etienne-Fumet, Jean-Claude Sailler, Daniel Toutain
Combien de photos sont stockées sur votre (vos) disque dur ? Certainement plusieurs milliers. Dans cette multitude,
êtes-vous capable de retrouver en un temps raisonnable la photo nécessaire pour la prochaine exposition de l’Atelier ?
Si oui, bravo, vous disposez déjà d’une méthode efficace pour gérer vos photos numériques. Si non, notre groupe a
planché en 2009-2010 pour vous proposer une solution.
Ce document n’a pas pour ambition de vous apprendre à indexer vos photos avec votre logiciel favori. S’il y a des
personnes intéressées, cela pourrait être l’objet d’un groupe technique en 2010-2011.
Nous savions que la gestion des photos numériques imposait à chacun d’indexer ses images. Nous avons commencé par
une recherche bibliographique, principalement sur l’internet, pour faire l’état des lieux des méthodes accessibles à un
amateur. Nous avons ensuite étudié les outils disponibles pour indexer les images et nous avons élaboré une stratégie
d’indexation des photos que nous vous proposons ici. Ce travail n’est pas terminé, faute de temps mais aussi parce que
nous ne sommes pas d’accord sur un point essentiel.
La gestion des photos commence à la prise de vue !
Ceci est parfaitement décrit dans le petit livre suivant :
L’archivage photo : Organisez votre bibliothèque numérique, Bernard Jolivait, Pearson.
L’auteur propose une méthode qui a le mérite d’être structurée, même si parfois il ne rappelle que certaines règles
fondamentales :
- effectuer un premier tri après la prise de vue pour éliminer immédiatement toute image inexploitable (floue,
mal exposée…)
- effectuer un second tri, après transfert sur le disque dur, pour ne stocker que les photos dignes d’intérêt.
Cette seconde étape passe par une première analyse des images ; les photos conservées dépendront des utilisations
envisagées : photos souvenir, concours, photos d’auteur… Philippe Litzler, responsable de l’analyse des images au sein
de la Fédération Photographique de France (FPF), expose son point de vue ici :
http://www.uia44-photo.fr/spip.php?article88
http://www.urppaca.org/Lettre_UR13_15.pdf
Nous avons admis que tout cela est connu et pratiqué par tous les adhérents de l’Atelier Photo pour nous concentrer sur
le point le plus complexe : l’indexation des images.
Méthodes de gestion d’une photothèque : classification, catalogage et indexation
La classification consiste à classer les images dans un dossier contenant les photos traitant du même sujet. Créer sur le
disque une série de dossiers « photos de famille », « photos de voyage»… est une classification. Classer ses photos dans
des dossiers correspondant à la date de prise de vue est aussi une classification.
Le catalogage consiste à identifier chaque document par une référence unique, sans rapport avec son contenu (numéro
ISBN pour un livre par exemple). Les références des images sont regroupées dans un catalogue. L’utilisation efficace de
ce catalogue n’est possible que si les photos sont indexées (voir ci-dessous Catalogage – Indexation).
L’indexation consiste à associer à une image un ensemble d’informations (descripteurs) qui décrivent son contenu
(titre, légende, mots-clés) et les conditions de la prise de vue (lieu, date, auteur, données techniques…). L’indexation
permet, en utilisant un ordinateur et un logiciel approprié, la recherche automatique des photos contenant un descripteur
particulier. Si vous avez indexé vos photos avec le descripteur « paysage » vous retrouverez instantanément toutes vos
photos de paysages.
L’indexation peut être associée au catalogage (catalogage – Indexation). Dans cette méthode, chaque image reçoit une
référence unique (catalogage). On crée d’autre part une base de données dans laquelle chaque enregistrement contient la
référence d’une image et ses descripteurs. La recherche d’une photo s’effectue sur cette base de données. Cette méthode
est utilisée dans les bibliothèques pour gérer les ouvrages et dans les grandes iconothèques pour gérer les images.
Mais on peut aussi indexer des photos en utilisant les métadonnées internes des fichiers images. Les formats de fichier
usuels (JPEG, TIFF, DNG, les divers fichiers RAW) peuvent contenir les descripteurs nécessaires à l’indexation d’une
image numérique. Ces descripteurs constituent des métadonnées internes. La recherche d’une photo s’effectue à partir
de ces métadonnées, directement sur le ou les dossiers contenant les images. Cette méthode est relativement facile à
mettre en œuvre avec des logiciels grand public. C’est celle que nous avons retenue.
Les métadonnées
Littéralement, une métadonnée est une donnée relative à une donnée. Les métadonnées sont utilisées par les systèmes
de gestion de contenu (CMS : Content Management System) pour gérer les documents de tous types : textes, images,
audio ou vidéo. Les métadonnées ne sont pas réservées aux fichiers numériques : les bibliothécaires et documentalistes
les utilisent depuis longtemps pour référencer les ouvrages. L’attribution des métadonnées doit être normalisée pour être
pleinement exploitables,. Il existe en fait de nombreuses normes, par exemple pour les livres :
 ISBD :
International Standard Bibliographic Description
 MARC :
Machine-readable cataloging
Les métadonnées sont particulièrement importantes pour les images qui, sans elles, peuvent demeurer pratiquement
inexploitables et impossibles à retrouver. Nous nous intéresserons dans ce qui suit aux métadonnées internes utilisées
dans les images numériques : EXIF, IPTC, XMP. Pour une description des métadonnées, voir :
http://peccatte.karefil.com/Software/Metadata.htm
http://www.figer.com/publications/collection.htm#xmp
Une image numérique est un ensemble de pixels, triplets de nombres entiers définissant les intensités des trois couleurs
primaires au point correspondant de l’image. Les pixels constituent les données de l’image. Les logiciels grand-public
actuels ne sont pas capables d’effectuer des recherches directement sur les pixels. Pour archiver et trier les photos, on
leur adjoint des métadonnées c’est à dire un ensemble descripteurs codés sous forme de texte.
Métadonnées EXIF
EXIF est l’abréviation de Exchangeable Image File. Créé en
1995 par la Japan Electronic Industry Development
Association, ce format n’est pas une norme internationale
mais il est utilisé par tous les constructeurs d’appareils photo
numériques.
Les données EXIF contiennent les paramètres de prise de
vue. Elles sont enregistrées au moment de la prise de vue
et ne peuvent pas être modifiées par l’utilisateur. Vous
trouverez
les
spécifications
EXIF
ici :
http://www.exif.org/specifications.html
Pour visualiser les données EXIF sous Windows, faire un
clic droit sur l’image puis cliquer sur Propriétés, sur
Métadonnées
IPTC
l’onglet
Résumé et
enfin sur la touche Avancé.
Métadonnées IPTC
L’IPTC (International Press and Telecommunications Council) est une organisation internationale créée en 1965 pour
développer et promouvoir les normes d’échange des données destinées à la presse. L’IPTC et la NAA (Newspaper
Association of America) ont notamment développé la norme IPTC-NAA qui permet d’inclure dans le fichier image
l’information textuelle accompagnant une image (légende, lieu de la prise de vue, auteur…).
Pour l’historique de l’IPTC et de l’IPTC-NAA, cliquer ici :
http://www.controlledvocabulary.com/imagedatabases/iptc_naa.html
Adobe fut le premier, avec Photoshop en 1994, à permettre à l’utilisateur d’insérer des métadonnées dans un fichier
image.
XML et XMP
Les versions Photoshop de 4 à 6 permettent de lire et d’éditer les données IPTC mais ne sont pas compatibles avec les
normes internet XML (Extensible Mark-up Langage) et RDF (Resource Description Framework). Aussi en 2001 Adobe
a proposé en licence Open Source la technologie XMP (eXtensible Metadata Platform), basée sur XML et RDF. Cette
technologie permet à l’utilisateur d’insérer un fichier (par exemple de métadonnées) dans le fichier des données ; elle
s’applique à d’autres fichiers que les fichiers image TIFF ou JPEG.
Adobe et l’IPTC créèrent un groupe de travail en 2004 pour que les données IPTC puissent être utilisées avec la
technologie XMP. Ce groupe publia en mars 2005 la version 1.0 de l’ «IPTC Core Schema for XMP » ; la version 1.1,
la plus récente, fut publiée en juin 2008. Vous trouverez ce texte ici (52 pages, en anglais) :
http://www.iptc.org/std/photometadata/specification/IPTC-PhotoMetadata%28200907%29_1.pdf
Nous n’avons pas trouvé sur l’internet de version en français de ce document mais vous trouverez sur le site de l’IPTC
la traduction en français des champs retenus dans l’IPTC Core :
http://www.iptc.org/std/Iptc4xmpCore/1.0/specification/IPTCCoreTerms_Trans_FRENCH.pdf
En effet la publication de l’IPTC Core a été l’occasion de dépoussiérer les champs IPTC définis plus de 30 ans
auparavant. Les technologies du codage et du transfert de l’information avaient considérablement changées pendant
cette période. Il est souhaitable de ne pas utiliser les champs exclus de l’IPTC Core, même si certains logiciels actuels
les proposent encore (par exemple les catégories dans XnView).
Nous avons travaillé essentiellement à partir du document suivant «IPTC Core Schema for XMP 1.0 - Supplemental
documentation – Custom Panels User Guide» :
http://www.iptc.org/std/Iptc4xmpCore/1.0/documentation/Iptc4xmpCore_1.0-doc-CpanelsUserGuide_13.pdf
Ce document présente les champs IPTC regroupés en quatre panneaux comme dans Photoshop CS. Il contient des
images exemples dans lesquelles tous ces champs sont renseignés. Ce document est en anglais.
Les logiciels
Indexer ses photos est une nécessité mais la recherche d’une image passe par l’utilisation d’un logiciel. Nous avons
choisi de travailler avec trois logiciels :
 XnView est un logiciel gratuit
 Lightroom, édité par Adobe, est un logiciel qui intègre toutes les fonctions utiles à un photographe, à la fois
pour gérer ses photos et pour les éditer
 Bridge est l’outil de la Creative Suite de Adobe qui permet de gérer les fichiers et notamment les images.
Lightroom et Bridge utilisent la technologie XMP et sont compatibles avec l’IPTC Core schema 1.1 La version actuelle
de XnView n’est pas compatible avec cette spécification.
Nous n’abordons pas dans ce document l’utilisation de ces logiciels. Comme indiqué dans l’introduction, ceci pourrait
constituer un thème pour un groupe de travail l’an prochain, organisé en plusieurs sous-groupe (un par logiciel).
Ces logiciels sont capable de gérer des listes de mots-clés hiérarchisés sur trois niveaux. Lightroom et Bridge
permettent d’importer des listes de mots-clés pré-établies. Cela semble aussi être possible avec la version Windows de
XnView mais ne l’est pas dans la version XnView MP avec laquelle nous avons travaillé (Jean-Claude Saillier, Bernard
Bourniquel).
Comment indexer une image ?
De nombreux chercheurs travaillent sur le problème de l’indexation des images. Bien qu’il existe plusieurs systèmes
d’indexation, un seul est actuellement opérationnel pour le grand public : l’indexation basée sur un thésaurus. Nous y
reviendrons ci-dessous. Pour une introduction au problème de l’indexation des images, consulter le site suivant :
http://www.ebsi.umontreal.ca/cursus/vol4no1/vezina.htm
L'UNISIST (Organisation des nations Unies pour l’éducation, la science et la culture) définit l'indexation comme l’
"opération qui consiste à décrire et à caractériser un document à l'aide de représentation des concepts contenus dans ce
document, c'est à dire à transcrire en langage documentaire les concepts après les avoir extraits du document par une
analyse. La transcription en langage documentaire se fait grâce à des outils d'indexation tels que thésaurus,
classifications, etc..".
Dans le cas d’une image, il est nécessaire de décrire son contenu et le problème est de savoir jusqu’où le décrire : faut-il
décrire tous les éléments présents dans l’image, tâche pratiquement impossible, ou plutôt donner une interprétation de
son contenu ? Il semble qu’il n’y ait pas de réponse unique à ces interrogations. L’indexation commence par une
analyse de l’image. Un premier niveau d’analyse des images a été proposé dès 1976 par Ginette Bléry dans sa thèse de
troisième cycle (Université Louis pasteur, Strasbourg). Elle propose de choisir les mots-clés dans un vocabulaire très
précis (thésaurus), ces mots-clés devant spécifier :
 Où :
a eu lieu la prise de vue
 quand :
date, heure, époque pour les objets anciens
 qui, quoi :
personnes ou objets représentés
 comment :
quelle est l’action représentée sur l’image
Il existe bien sûr d’autres niveaux d’analyse d’une image, beaucoup plus sophistiqués. Vous pouvez consulter par
exemple :
http://bbf.enssib.fr/consulter/bbf-1989-05-0422-004
http://www.cndp.fr/archivage/valid/68661/68661-10219-12814.pdf
http://www.webreview.dz/IMG/pdf/article3.pdf
Toutefois, l’analyse proposée par Ginette Bléry permet à tout photographe amateur de commencer à indexer ses
images. C’est avec cela à l’esprit que nous avons soigneusement étudié le «IPTC Core Schema for XMP 1.0 Supplemental documentation – Custom Panels User Guide» pour en extraire la substantifique moelle indispensable à
tout amateur désirant gérer sa photothèque. Voici le résultat de nos cogitations.
Les panneaux personnalisées de l’IPTC Core
Sous Photoshop CS, les champs de l’IPTC Core sont rassemblés dans quatre panneaux (pannels) :
 Contact
 Contenu
 Image
 Statut
Vous trouverez une version en français de ces fenêtres ici :
http://peccatte.karefil.com/Software/IPTCCore_CSPanels_FR.html
Dans les panneaux personnalisés Adobe, les champs IPTC sont regroupés selon une certaine logique ce qui rend leur
analyse plus facile. D’autre logiciels, notamment XnView, présentent les champs IPTC dans un ordre différent mais on
y retrouve les mêmes champs.
Ces quatre panneaux sont reproduits ci-dessous dans leur version française. Nous allons examiner chaque panneau et
chacun des champs contenus. Nous indiquons les champs que nous conseillons à tout photographe amateur de
renseigner. Il serait évidemment possible de renseigner tous les champs IPTC mais cela prendrait beaucoup de temps
pour un bénéfice minime.
Certains logiciels, notamment Adobe Bridge, permettent de créer des modèles de métadonnées. Ceci permet de
renseigner automatiquement plusieurs champs IPTC, simplement en ouvrant et en appliquant le modèle. Pour
l’utilisation des modèles de métadonnées, consulter le site de Adobe :
http://help.adobe.com/fr_FR/Bridge/3.0/WSfd1234e1c4b69f30ea53e41001031ab64-7236a.html
Le panneau « Contact »
Il contient les données qui identifient l’auteur de la photographie. Ceci est évidemment essentiel pour un professionnel
avant d’envoyer son image à une agence de presse, s’il veut être rétribué. Pour un amateur seul le premier champ
« Créateur » est indispensable. Cela permettra par exemple d’identifier vos photos de Brière. Le champ « Créateur »
est désigné par « Auteur » dans XnView.
Le panneau « Contenu »
Il rassemble les données qui décrivent le contenu visuel de l’image. Sont indispensables :
 le titre (titre principal)
 la légende (description, mauvaise traduction de l’anglais)
 les mots-clés
Rédiger le titre, la légende et choisir les mots clés exige de procéder à une analyse de l’image.
Le titre doit résumer de façon très concise le contenu de la photo.
La légende sert à préciser les qui, où, quoi et comment de ce que représente la photo : nom des personnes s’il y en a,
information sur le lieu de la prise de vue… Toute information utile mais trop précise pour un mot-clé doit être
transcrite dans la légende.
Les mots-clés sont des termes suffisamment généraux choisis dans un vocabulaire contrôlé pour éviter toute ambiguïté.
Le choix des mots-clés est essentiel. C’est le point le plus délicat de l’indexation. Nous y reviendrons ci-dessous.
Les autres champs ne nous semblent pas nécessaires.
 Auteur de la légende
Si l’auteur de la photo est un photographe amateur, c’est lui qui rédigera la légende. Comme il est déjà identifié
dans la fenêtre contact, il ne semble pas indispensable de reproduire le même nom ici.
 Code IPTC
Dans le système IPTC, le contenu visuel d’une image est défini par un code (1402401 dans l’exemple ci-dessous).
La liste en français de ces codes se trouve sur le site de l’IPTC. L’avantage est évident : la recherche d’une image
est plus rapide si le nombre de caractères à analyser est petit. Dans l’exemple ci-dessous, le code ne contient que 8
chiffres, alors que la légende ou les mots clés contiendront beaucoup plus de caractères. Nous n’avons pourtant pas
retenu l’utilisation des codes IPTC car utiliser un code n’est pas intuitif. Il faut pratiquer ce codage très
fréquemment pour en devenir familier. D’autre part, les codes IPTC ont été définis pour les besoins des agences de
presse. Il sont très détaillés par exemple pour les manifestations sportives mais conviennent mal pour des photos de
famille. L’information contenue dans le code IPTC devra être apportée par la légende et les mots clés.
Le panneau « Image »
Ce panneau regroupe deux sortes d’informations :
- la date et le lieu de prise de vue
- le genre intellectuel et le code IPTC spécifiant la scène photographiée.
La date est déjà enregistrée dans les données EXIF et les logiciels sont capables de trier les photos par date. Il ne semble
pas utile de la recopier ici.
Le lieu
Contrairement à la date, cette information n’est pas enregistrée lors de la prise de vue, sauf si vous disposez d’un
appareil équipé d’un GPS. Il est indispensable d’indiquer très précisément où a été prise la photo. Utiliser les champs
proposés : pays, état-province-région, ville (la plus proche), et utiliser le champ lieu pour terminer la description.
Les puristes pourront enregistrer les coordonnées GPS de l’endroit où a été prise la photo. Si l’appareil n’est pas équipé
d’un GPS, on peut acheter un accessoire qui se fixe sur la griffe du flash et qui, pour chaque photo, enregistre
simultanément l’heure et les coordonnées GPS du lieu. L’heure de la prise de vue, codée dans les données EXIF, permet
d’effectuer la correspondance. Enfin (c’est moins cher mais cela prend du temps) on peut utiliser chez soi Google Earth
ou Géoportail pour trouver les positions GPS des endroits où on a pris les photos.
Pour les mêmes raisons que pour le code contenu IPTC, l’utilisation des champ « genre intellectuel » et « code scène »
ne nous semble pas adaptée aux besoins des photographes amateurs.
Le panneau « Statut »
Comme vous le voyez, ces informations concernent les professionnels. Un amateur peut ignorer ces champs IPTC.
En résumé, voici les champs qu’il nous semble indispensable de renseigner :
 créateur – auteur
 titre
 légende
 mots-clés
 lieu de la prise de vue
Cet ensemble minimum devrait suffire à la gestion de la photothèque d’un amateur et même à la gestion de la future
photothèque de l’atelier.
La spécification des champs créateur – auteur et lieu de prise de vue ne pose pas de problème. La rédaction du titre et
de la légende est une affaire personnelle. Noter, comme cela a déjà été souligné, que la rédaction de la légende dépend
des mots clés choisis, la légende devant venir préciser les mots clés. Il faut donc rédiger la légende après avoir choisi les
mots clés.
Le choix des mots clés reste le point le plus difficile. Nous examinons ce problème dans la section suivante.
Choisir les mots clés
Le choix des mots-clés résulte de l’analyse de l’image, éminemment subjective. Mais si vous n’êtes pas seul à utiliser
votre photothèque, ces mots clés seront utilisés par plusieurs personnes pour effectuer des recherches. Imaginons que
vous ayez photographié une rivière : quel mot-clé utiliser ? Selon la taille et le débit du cours d’eau, vous avez le choix
entre fleuve, rivière, ruisseau, torrent… Si vous choisissez fleuve et qu’une autre personne (ou vous même quelques
mois plus tard) fasse une recherche avec le mot rivière, le photo ne sera pas retrouvée. Cette difficulté est fondamentale,
elle est liée aux ambiguïtés du langage usuel. La solution consiste à choisir les mots-clés dans un sous-ensemble du
langage usuel, construit pour éliminer ces ambiguïtés. Un tel ensemble est un thésaurus. C’est un recueil le plus complet
possible de mots-clés choisis entre plusieurs synonymes en vue d’une indexation. Ces mots-clés sont hiérarchisés. La
construction d’un thésaurus est difficile, c’est une tâche qui exige des compétences linguistiques.
Contrairement à notre espoir initial, quand nous avons commencé ce travail, il ne semble pas qu’il existe de thésaurus
de la photographie sauf pour des thèmes particuliers : il existe par exemple des thésaurus pour les photographies
d’oiseaux. Après de nombreuses recherches, nous avons tout de même trouvé un thésaurus en français, accessible en
ligne par l’internet, conçu pour des besoins proches de ceux d’un photographe. Il s’agit de « Joconde », thésaurus de la
représentation utilisé par les musées de France. Vous y aurez accès ici :
http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/jocrepr_fr?ACTION=RETOUR&USRNAME=nobody&USRPWD=4%24%2
534P
Joconde propose souvent des intitulés peu intuitifs pour un photographe. Mais en l’utilisant, on s’appuie sur une liste de
descripteurs bien hiérarchisée, construite par des experts.
Si on est rebuté par les intitulés de Joconde, il faut construire son propre thésaurus. Cela permet de choisir les
descripteurs parmi les termes du langage usuel convenant le mieux à la description d’une photographie et c’est une
structure ouverte : on peut ajouter un nouveau mot-clé à n’importe quel moment si on en ressent le besoin. Le document
suivant peut vous aider dans cette tâche :
http://www.pearson.fr/resources/titles/27440100805580/extras/9255_archivage_photo_thesaurus.pdf
Il s’agit du chapitre 3 du livre de Bernard Jolivait « L’archivage photo », intitulé : « Créer un thésaurus ».
Nous n’avons pas pu nous mettre d’accord sur ce choix : Joconde / Thésaurus personnel
Notre travail s’est donc arrêté ici puisqu’il est indispensable de choisir un thésaurus pour aller plus loin.
Deux catégories de mots-clés indispensable en photographie
Avant ce constat de désaccord, nous étions arrivés à la conclusion que, au-delà des propositions de Ginette Bléry (Où,
quand, qui, quoi, commet) les mots-clés doivent spécifier le genre iconographique et l’esthétique de l’image.
L’examen du choix des mots-clés qualifiant ces deux concepts illustre bien les différences entre les deux approches
Joconde/Thésaurus personnel.
Le genre iconographique
Il permet de classer l’image dans l’une des catégories classiques de la photographie.
Descripteur « naturel »
Descripteur joconde
Paysage
Le paysage
Humain
Représentation humaine
Nature morte
Nature morte
Architecture
Architecture
Photographie animalière
Représentation d’animal
Fleurs et végétaux
Représentation d’un végétal
Chaque catégorie est bien sûr hiérarchisée, les descripteurs ci-dessus étant les « vedettes » , situées à la racine de
l’arborescence. Le descripteur spécifiant le genre iconographique doit être complété par un ensemble de mots-clés
décrivant le contenu de l’image. Considérons deux exemples, « représentation humaine » et paysage.
Dans le genre « représentation humaine », joconde contient une sous-catégorie extrêmement large : scène. Une scène est
toute représentation d’une ou plusieurs personnes humaines se livrant à une activité (par opposition au portrait dans
laquelle le modèle n’a pas d’activité). Reste à définir quelle activité ! Dans joconde, scène est un terme spécifique c’est
à dire qu’il est situé à l’extrémité d’une arborescence. Pour spécifier l’activité, il faut utiliser des descripteurs choisis
dans d’autres arborescences, par exemple sport, divertissement, spectacle, jeu… On trouve ces descripteurs en explorant
l’arborescence de joconde. Dans un thésaurus personnel au contraire, on choisit librement les descripteurs
complémentaires, par exemple photo de famille, sport, spectacle…
Dans un thésaurus personnel, Paysage pourrait comporter les rubriques suivantes : campagne, montagne, industriel,
maritime, urbain , portuaire.
Joconde ne propose que deux termes spécifiques pour Le paysage : paysage et fond de paysage. Il faut recourir à
d’autres mots-clés, choisis dans une autre arborescence, pour spécifier le type de paysage : dans ensemble naturel/
géographie morphologique, on trouve bord de mer, colline, dune, montagne, plaine, vallée, île…
Cet exemple illustre bien les avantages et les inconvénients des deux approches :
 un thésaurus personnel est plus intuitif mais peut déboucher sur des incohérences dans les hiérarchies ( n’y a-til pas incompatibilité entre portuaire et industriel ?)
 joconde propose une hiérarchie déjà construite mais cette hiérarchie n’est pas intuitive.
L’esthétique de l’image
Il faut comprendre ici l’esthétique selon le sens utilisé par les bibliothécaires de la BNF, par exemple clair-obscur,
contrastes, contre-plongée… Vous trouverez la liste complète des descripteurs du référentiel INTERMARC de la BNF,
pour images fixes – Esthétique de l’image, ici :
http://www.bnf.fr/documents/intermarc_ref_if-esthetiq.pdf
Si vous créez votre propre thésaurus, vous pourrez y ajouter progressivement, en fonction de vos besoins, les
descripteurs issus de ce référentiel ou définir de nouveaux mots-clés si cela s’avère nécessaire.
Dans joconde, l’essentiel de ces descripteurs se trouve dans « déterminant de la représentation » qui contient les sousrubriques « angle de vue » et « effet formel ». Dans angle de vue, on trouve vue d’en bas, vue d’en haut, de dos, de face,
de profil, de trois quarts. Dans effet formel, on trouve par exemple dégradé, couleur, ligne, lumière mouvement flou…

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