Le classement des photos
Transcription
Le classement des photos
Gestion des photos numériques Groupe IPTC : Bernard Bourniquel, Edith Etienne-Fumet, Jean-Claude Sailler, Daniel Toutain Combien de photos sont stockées sur votre (vos) disque dur ? Certainement plusieurs milliers. Dans cette multitude, êtes-vous capable de retrouver en un temps raisonnable la photo nécessaire pour la prochaine exposition de l’Atelier ? Si oui, bravo, vous disposez déjà d’une méthode efficace pour gérer vos photos numériques. Si non, notre groupe a planché en 2009-2010 pour vous proposer une solution. Ce document n’a pas pour ambition de vous apprendre à indexer vos photos avec votre logiciel favori. S’il y a des personnes intéressées, cela pourrait être l’objet d’un groupe technique en 2010-2011. Nous savions que la gestion des photos numériques imposait à chacun d’indexer ses images. Nous avons commencé par une recherche bibliographique, principalement sur l’internet, pour faire l’état des lieux des méthodes accessibles à un amateur. Nous avons ensuite étudié les outils disponibles pour indexer les images et nous avons élaboré une stratégie d’indexation des photos que nous vous proposons ici. Ce travail n’est pas terminé, faute de temps mais aussi parce que nous ne sommes pas d’accord sur un point essentiel. La gestion des photos commence à la prise de vue ! Ceci est parfaitement décrit dans le petit livre suivant : L’archivage photo : Organisez votre bibliothèque numérique, Bernard Jolivait, Pearson. L’auteur propose une méthode qui a le mérite d’être structurée, même si parfois il ne rappelle que certaines règles fondamentales : - effectuer un premier tri après la prise de vue pour éliminer immédiatement toute image inexploitable (floue, mal exposée…) - effectuer un second tri, après transfert sur le disque dur, pour ne stocker que les photos dignes d’intérêt. Cette seconde étape passe par une première analyse des images ; les photos conservées dépendront des utilisations envisagées : photos souvenir, concours, photos d’auteur… Philippe Litzler, responsable de l’analyse des images au sein de la Fédération Photographique de France (FPF), expose son point de vue ici : http://www.uia44-photo.fr/spip.php?article88 http://www.urppaca.org/Lettre_UR13_15.pdf Nous avons admis que tout cela est connu et pratiqué par tous les adhérents de l’Atelier Photo pour nous concentrer sur le point le plus complexe : l’indexation des images. Méthodes de gestion d’une photothèque : classification, catalogage et indexation La classification consiste à classer les images dans un dossier contenant les photos traitant du même sujet. Créer sur le disque une série de dossiers « photos de famille », « photos de voyage»… est une classification. Classer ses photos dans des dossiers correspondant à la date de prise de vue est aussi une classification. Le catalogage consiste à identifier chaque document par une référence unique, sans rapport avec son contenu (numéro ISBN pour un livre par exemple). Les références des images sont regroupées dans un catalogue. L’utilisation efficace de ce catalogue n’est possible que si les photos sont indexées (voir ci-dessous Catalogage – Indexation). L’indexation consiste à associer à une image un ensemble d’informations (descripteurs) qui décrivent son contenu (titre, légende, mots-clés) et les conditions de la prise de vue (lieu, date, auteur, données techniques…). L’indexation permet, en utilisant un ordinateur et un logiciel approprié, la recherche automatique des photos contenant un descripteur particulier. Si vous avez indexé vos photos avec le descripteur « paysage » vous retrouverez instantanément toutes vos photos de paysages. L’indexation peut être associée au catalogage (catalogage – Indexation). Dans cette méthode, chaque image reçoit une référence unique (catalogage). On crée d’autre part une base de données dans laquelle chaque enregistrement contient la référence d’une image et ses descripteurs. La recherche d’une photo s’effectue sur cette base de données. Cette méthode est utilisée dans les bibliothèques pour gérer les ouvrages et dans les grandes iconothèques pour gérer les images. Mais on peut aussi indexer des photos en utilisant les métadonnées internes des fichiers images. Les formats de fichier usuels (JPEG, TIFF, DNG, les divers fichiers RAW) peuvent contenir les descripteurs nécessaires à l’indexation d’une image numérique. Ces descripteurs constituent des métadonnées internes. La recherche d’une photo s’effectue à partir de ces métadonnées, directement sur le ou les dossiers contenant les images. Cette méthode est relativement facile à mettre en œuvre avec des logiciels grand public. C’est celle que nous avons retenue. Les métadonnées Littéralement, une métadonnée est une donnée relative à une donnée. Les métadonnées sont utilisées par les systèmes de gestion de contenu (CMS : Content Management System) pour gérer les documents de tous types : textes, images, audio ou vidéo. Les métadonnées ne sont pas réservées aux fichiers numériques : les bibliothécaires et documentalistes les utilisent depuis longtemps pour référencer les ouvrages. L’attribution des métadonnées doit être normalisée pour être pleinement exploitables,. Il existe en fait de nombreuses normes, par exemple pour les livres : ISBD : International Standard Bibliographic Description MARC : Machine-readable cataloging Les métadonnées sont particulièrement importantes pour les images qui, sans elles, peuvent demeurer pratiquement inexploitables et impossibles à retrouver. Nous nous intéresserons dans ce qui suit aux métadonnées internes utilisées dans les images numériques : EXIF, IPTC, XMP. Pour une description des métadonnées, voir : http://peccatte.karefil.com/Software/Metadata.htm http://www.figer.com/publications/collection.htm#xmp Une image numérique est un ensemble de pixels, triplets de nombres entiers définissant les intensités des trois couleurs primaires au point correspondant de l’image. Les pixels constituent les données de l’image. Les logiciels grand-public actuels ne sont pas capables d’effectuer des recherches directement sur les pixels. Pour archiver et trier les photos, on leur adjoint des métadonnées c’est à dire un ensemble descripteurs codés sous forme de texte. Métadonnées EXIF EXIF est l’abréviation de Exchangeable Image File. Créé en 1995 par la Japan Electronic Industry Development Association, ce format n’est pas une norme internationale mais il est utilisé par tous les constructeurs d’appareils photo numériques. Les données EXIF contiennent les paramètres de prise de vue. Elles sont enregistrées au moment de la prise de vue et ne peuvent pas être modifiées par l’utilisateur. Vous trouverez les spécifications EXIF ici : http://www.exif.org/specifications.html Pour visualiser les données EXIF sous Windows, faire un clic droit sur l’image puis cliquer sur Propriétés, sur Métadonnées IPTC l’onglet Résumé et enfin sur la touche Avancé. Métadonnées IPTC L’IPTC (International Press and Telecommunications Council) est une organisation internationale créée en 1965 pour développer et promouvoir les normes d’échange des données destinées à la presse. L’IPTC et la NAA (Newspaper Association of America) ont notamment développé la norme IPTC-NAA qui permet d’inclure dans le fichier image l’information textuelle accompagnant une image (légende, lieu de la prise de vue, auteur…). Pour l’historique de l’IPTC et de l’IPTC-NAA, cliquer ici : http://www.controlledvocabulary.com/imagedatabases/iptc_naa.html Adobe fut le premier, avec Photoshop en 1994, à permettre à l’utilisateur d’insérer des métadonnées dans un fichier image. XML et XMP Les versions Photoshop de 4 à 6 permettent de lire et d’éditer les données IPTC mais ne sont pas compatibles avec les normes internet XML (Extensible Mark-up Langage) et RDF (Resource Description Framework). Aussi en 2001 Adobe a proposé en licence Open Source la technologie XMP (eXtensible Metadata Platform), basée sur XML et RDF. Cette technologie permet à l’utilisateur d’insérer un fichier (par exemple de métadonnées) dans le fichier des données ; elle s’applique à d’autres fichiers que les fichiers image TIFF ou JPEG. Adobe et l’IPTC créèrent un groupe de travail en 2004 pour que les données IPTC puissent être utilisées avec la technologie XMP. Ce groupe publia en mars 2005 la version 1.0 de l’ «IPTC Core Schema for XMP » ; la version 1.1, la plus récente, fut publiée en juin 2008. Vous trouverez ce texte ici (52 pages, en anglais) : http://www.iptc.org/std/photometadata/specification/IPTC-PhotoMetadata%28200907%29_1.pdf Nous n’avons pas trouvé sur l’internet de version en français de ce document mais vous trouverez sur le site de l’IPTC la traduction en français des champs retenus dans l’IPTC Core : http://www.iptc.org/std/Iptc4xmpCore/1.0/specification/IPTCCoreTerms_Trans_FRENCH.pdf En effet la publication de l’IPTC Core a été l’occasion de dépoussiérer les champs IPTC définis plus de 30 ans auparavant. Les technologies du codage et du transfert de l’information avaient considérablement changées pendant cette période. Il est souhaitable de ne pas utiliser les champs exclus de l’IPTC Core, même si certains logiciels actuels les proposent encore (par exemple les catégories dans XnView). Nous avons travaillé essentiellement à partir du document suivant «IPTC Core Schema for XMP 1.0 - Supplemental documentation – Custom Panels User Guide» : http://www.iptc.org/std/Iptc4xmpCore/1.0/documentation/Iptc4xmpCore_1.0-doc-CpanelsUserGuide_13.pdf Ce document présente les champs IPTC regroupés en quatre panneaux comme dans Photoshop CS. Il contient des images exemples dans lesquelles tous ces champs sont renseignés. Ce document est en anglais. Les logiciels Indexer ses photos est une nécessité mais la recherche d’une image passe par l’utilisation d’un logiciel. Nous avons choisi de travailler avec trois logiciels : XnView est un logiciel gratuit Lightroom, édité par Adobe, est un logiciel qui intègre toutes les fonctions utiles à un photographe, à la fois pour gérer ses photos et pour les éditer Bridge est l’outil de la Creative Suite de Adobe qui permet de gérer les fichiers et notamment les images. Lightroom et Bridge utilisent la technologie XMP et sont compatibles avec l’IPTC Core schema 1.1 La version actuelle de XnView n’est pas compatible avec cette spécification. Nous n’abordons pas dans ce document l’utilisation de ces logiciels. Comme indiqué dans l’introduction, ceci pourrait constituer un thème pour un groupe de travail l’an prochain, organisé en plusieurs sous-groupe (un par logiciel). Ces logiciels sont capable de gérer des listes de mots-clés hiérarchisés sur trois niveaux. Lightroom et Bridge permettent d’importer des listes de mots-clés pré-établies. Cela semble aussi être possible avec la version Windows de XnView mais ne l’est pas dans la version XnView MP avec laquelle nous avons travaillé (Jean-Claude Saillier, Bernard Bourniquel). Comment indexer une image ? De nombreux chercheurs travaillent sur le problème de l’indexation des images. Bien qu’il existe plusieurs systèmes d’indexation, un seul est actuellement opérationnel pour le grand public : l’indexation basée sur un thésaurus. Nous y reviendrons ci-dessous. Pour une introduction au problème de l’indexation des images, consulter le site suivant : http://www.ebsi.umontreal.ca/cursus/vol4no1/vezina.htm L'UNISIST (Organisation des nations Unies pour l’éducation, la science et la culture) définit l'indexation comme l’ "opération qui consiste à décrire et à caractériser un document à l'aide de représentation des concepts contenus dans ce document, c'est à dire à transcrire en langage documentaire les concepts après les avoir extraits du document par une analyse. La transcription en langage documentaire se fait grâce à des outils d'indexation tels que thésaurus, classifications, etc..". Dans le cas d’une image, il est nécessaire de décrire son contenu et le problème est de savoir jusqu’où le décrire : faut-il décrire tous les éléments présents dans l’image, tâche pratiquement impossible, ou plutôt donner une interprétation de son contenu ? Il semble qu’il n’y ait pas de réponse unique à ces interrogations. L’indexation commence par une analyse de l’image. Un premier niveau d’analyse des images a été proposé dès 1976 par Ginette Bléry dans sa thèse de troisième cycle (Université Louis pasteur, Strasbourg). Elle propose de choisir les mots-clés dans un vocabulaire très précis (thésaurus), ces mots-clés devant spécifier : Où : a eu lieu la prise de vue quand : date, heure, époque pour les objets anciens qui, quoi : personnes ou objets représentés comment : quelle est l’action représentée sur l’image Il existe bien sûr d’autres niveaux d’analyse d’une image, beaucoup plus sophistiqués. Vous pouvez consulter par exemple : http://bbf.enssib.fr/consulter/bbf-1989-05-0422-004 http://www.cndp.fr/archivage/valid/68661/68661-10219-12814.pdf http://www.webreview.dz/IMG/pdf/article3.pdf Toutefois, l’analyse proposée par Ginette Bléry permet à tout photographe amateur de commencer à indexer ses images. C’est avec cela à l’esprit que nous avons soigneusement étudié le «IPTC Core Schema for XMP 1.0 Supplemental documentation – Custom Panels User Guide» pour en extraire la substantifique moelle indispensable à tout amateur désirant gérer sa photothèque. Voici le résultat de nos cogitations. Les panneaux personnalisées de l’IPTC Core Sous Photoshop CS, les champs de l’IPTC Core sont rassemblés dans quatre panneaux (pannels) : Contact Contenu Image Statut Vous trouverez une version en français de ces fenêtres ici : http://peccatte.karefil.com/Software/IPTCCore_CSPanels_FR.html Dans les panneaux personnalisés Adobe, les champs IPTC sont regroupés selon une certaine logique ce qui rend leur analyse plus facile. D’autre logiciels, notamment XnView, présentent les champs IPTC dans un ordre différent mais on y retrouve les mêmes champs. Ces quatre panneaux sont reproduits ci-dessous dans leur version française. Nous allons examiner chaque panneau et chacun des champs contenus. Nous indiquons les champs que nous conseillons à tout photographe amateur de renseigner. Il serait évidemment possible de renseigner tous les champs IPTC mais cela prendrait beaucoup de temps pour un bénéfice minime. Certains logiciels, notamment Adobe Bridge, permettent de créer des modèles de métadonnées. Ceci permet de renseigner automatiquement plusieurs champs IPTC, simplement en ouvrant et en appliquant le modèle. Pour l’utilisation des modèles de métadonnées, consulter le site de Adobe : http://help.adobe.com/fr_FR/Bridge/3.0/WSfd1234e1c4b69f30ea53e41001031ab64-7236a.html Le panneau « Contact » Il contient les données qui identifient l’auteur de la photographie. Ceci est évidemment essentiel pour un professionnel avant d’envoyer son image à une agence de presse, s’il veut être rétribué. Pour un amateur seul le premier champ « Créateur » est indispensable. Cela permettra par exemple d’identifier vos photos de Brière. Le champ « Créateur » est désigné par « Auteur » dans XnView. Le panneau « Contenu » Il rassemble les données qui décrivent le contenu visuel de l’image. Sont indispensables : le titre (titre principal) la légende (description, mauvaise traduction de l’anglais) les mots-clés Rédiger le titre, la légende et choisir les mots clés exige de procéder à une analyse de l’image. Le titre doit résumer de façon très concise le contenu de la photo. La légende sert à préciser les qui, où, quoi et comment de ce que représente la photo : nom des personnes s’il y en a, information sur le lieu de la prise de vue… Toute information utile mais trop précise pour un mot-clé doit être transcrite dans la légende. Les mots-clés sont des termes suffisamment généraux choisis dans un vocabulaire contrôlé pour éviter toute ambiguïté. Le choix des mots-clés est essentiel. C’est le point le plus délicat de l’indexation. Nous y reviendrons ci-dessous. Les autres champs ne nous semblent pas nécessaires. Auteur de la légende Si l’auteur de la photo est un photographe amateur, c’est lui qui rédigera la légende. Comme il est déjà identifié dans la fenêtre contact, il ne semble pas indispensable de reproduire le même nom ici. Code IPTC Dans le système IPTC, le contenu visuel d’une image est défini par un code (1402401 dans l’exemple ci-dessous). La liste en français de ces codes se trouve sur le site de l’IPTC. L’avantage est évident : la recherche d’une image est plus rapide si le nombre de caractères à analyser est petit. Dans l’exemple ci-dessous, le code ne contient que 8 chiffres, alors que la légende ou les mots clés contiendront beaucoup plus de caractères. Nous n’avons pourtant pas retenu l’utilisation des codes IPTC car utiliser un code n’est pas intuitif. Il faut pratiquer ce codage très fréquemment pour en devenir familier. D’autre part, les codes IPTC ont été définis pour les besoins des agences de presse. Il sont très détaillés par exemple pour les manifestations sportives mais conviennent mal pour des photos de famille. L’information contenue dans le code IPTC devra être apportée par la légende et les mots clés. Le panneau « Image » Ce panneau regroupe deux sortes d’informations : - la date et le lieu de prise de vue - le genre intellectuel et le code IPTC spécifiant la scène photographiée. La date est déjà enregistrée dans les données EXIF et les logiciels sont capables de trier les photos par date. Il ne semble pas utile de la recopier ici. Le lieu Contrairement à la date, cette information n’est pas enregistrée lors de la prise de vue, sauf si vous disposez d’un appareil équipé d’un GPS. Il est indispensable d’indiquer très précisément où a été prise la photo. Utiliser les champs proposés : pays, état-province-région, ville (la plus proche), et utiliser le champ lieu pour terminer la description. Les puristes pourront enregistrer les coordonnées GPS de l’endroit où a été prise la photo. Si l’appareil n’est pas équipé d’un GPS, on peut acheter un accessoire qui se fixe sur la griffe du flash et qui, pour chaque photo, enregistre simultanément l’heure et les coordonnées GPS du lieu. L’heure de la prise de vue, codée dans les données EXIF, permet d’effectuer la correspondance. Enfin (c’est moins cher mais cela prend du temps) on peut utiliser chez soi Google Earth ou Géoportail pour trouver les positions GPS des endroits où on a pris les photos. Pour les mêmes raisons que pour le code contenu IPTC, l’utilisation des champ « genre intellectuel » et « code scène » ne nous semble pas adaptée aux besoins des photographes amateurs. Le panneau « Statut » Comme vous le voyez, ces informations concernent les professionnels. Un amateur peut ignorer ces champs IPTC. En résumé, voici les champs qu’il nous semble indispensable de renseigner : créateur – auteur titre légende mots-clés lieu de la prise de vue Cet ensemble minimum devrait suffire à la gestion de la photothèque d’un amateur et même à la gestion de la future photothèque de l’atelier. La spécification des champs créateur – auteur et lieu de prise de vue ne pose pas de problème. La rédaction du titre et de la légende est une affaire personnelle. Noter, comme cela a déjà été souligné, que la rédaction de la légende dépend des mots clés choisis, la légende devant venir préciser les mots clés. Il faut donc rédiger la légende après avoir choisi les mots clés. Le choix des mots clés reste le point le plus difficile. Nous examinons ce problème dans la section suivante. Choisir les mots clés Le choix des mots-clés résulte de l’analyse de l’image, éminemment subjective. Mais si vous n’êtes pas seul à utiliser votre photothèque, ces mots clés seront utilisés par plusieurs personnes pour effectuer des recherches. Imaginons que vous ayez photographié une rivière : quel mot-clé utiliser ? Selon la taille et le débit du cours d’eau, vous avez le choix entre fleuve, rivière, ruisseau, torrent… Si vous choisissez fleuve et qu’une autre personne (ou vous même quelques mois plus tard) fasse une recherche avec le mot rivière, le photo ne sera pas retrouvée. Cette difficulté est fondamentale, elle est liée aux ambiguïtés du langage usuel. La solution consiste à choisir les mots-clés dans un sous-ensemble du langage usuel, construit pour éliminer ces ambiguïtés. Un tel ensemble est un thésaurus. C’est un recueil le plus complet possible de mots-clés choisis entre plusieurs synonymes en vue d’une indexation. Ces mots-clés sont hiérarchisés. La construction d’un thésaurus est difficile, c’est une tâche qui exige des compétences linguistiques. Contrairement à notre espoir initial, quand nous avons commencé ce travail, il ne semble pas qu’il existe de thésaurus de la photographie sauf pour des thèmes particuliers : il existe par exemple des thésaurus pour les photographies d’oiseaux. Après de nombreuses recherches, nous avons tout de même trouvé un thésaurus en français, accessible en ligne par l’internet, conçu pour des besoins proches de ceux d’un photographe. Il s’agit de « Joconde », thésaurus de la représentation utilisé par les musées de France. Vous y aurez accès ici : http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/jocrepr_fr?ACTION=RETOUR&USRNAME=nobody&USRPWD=4%24%2 534P Joconde propose souvent des intitulés peu intuitifs pour un photographe. Mais en l’utilisant, on s’appuie sur une liste de descripteurs bien hiérarchisée, construite par des experts. Si on est rebuté par les intitulés de Joconde, il faut construire son propre thésaurus. Cela permet de choisir les descripteurs parmi les termes du langage usuel convenant le mieux à la description d’une photographie et c’est une structure ouverte : on peut ajouter un nouveau mot-clé à n’importe quel moment si on en ressent le besoin. Le document suivant peut vous aider dans cette tâche : http://www.pearson.fr/resources/titles/27440100805580/extras/9255_archivage_photo_thesaurus.pdf Il s’agit du chapitre 3 du livre de Bernard Jolivait « L’archivage photo », intitulé : « Créer un thésaurus ». Nous n’avons pas pu nous mettre d’accord sur ce choix : Joconde / Thésaurus personnel Notre travail s’est donc arrêté ici puisqu’il est indispensable de choisir un thésaurus pour aller plus loin. Deux catégories de mots-clés indispensable en photographie Avant ce constat de désaccord, nous étions arrivés à la conclusion que, au-delà des propositions de Ginette Bléry (Où, quand, qui, quoi, commet) les mots-clés doivent spécifier le genre iconographique et l’esthétique de l’image. L’examen du choix des mots-clés qualifiant ces deux concepts illustre bien les différences entre les deux approches Joconde/Thésaurus personnel. Le genre iconographique Il permet de classer l’image dans l’une des catégories classiques de la photographie. Descripteur « naturel » Descripteur joconde Paysage Le paysage Humain Représentation humaine Nature morte Nature morte Architecture Architecture Photographie animalière Représentation d’animal Fleurs et végétaux Représentation d’un végétal Chaque catégorie est bien sûr hiérarchisée, les descripteurs ci-dessus étant les « vedettes » , situées à la racine de l’arborescence. Le descripteur spécifiant le genre iconographique doit être complété par un ensemble de mots-clés décrivant le contenu de l’image. Considérons deux exemples, « représentation humaine » et paysage. Dans le genre « représentation humaine », joconde contient une sous-catégorie extrêmement large : scène. Une scène est toute représentation d’une ou plusieurs personnes humaines se livrant à une activité (par opposition au portrait dans laquelle le modèle n’a pas d’activité). Reste à définir quelle activité ! Dans joconde, scène est un terme spécifique c’est à dire qu’il est situé à l’extrémité d’une arborescence. Pour spécifier l’activité, il faut utiliser des descripteurs choisis dans d’autres arborescences, par exemple sport, divertissement, spectacle, jeu… On trouve ces descripteurs en explorant l’arborescence de joconde. Dans un thésaurus personnel au contraire, on choisit librement les descripteurs complémentaires, par exemple photo de famille, sport, spectacle… Dans un thésaurus personnel, Paysage pourrait comporter les rubriques suivantes : campagne, montagne, industriel, maritime, urbain , portuaire. Joconde ne propose que deux termes spécifiques pour Le paysage : paysage et fond de paysage. Il faut recourir à d’autres mots-clés, choisis dans une autre arborescence, pour spécifier le type de paysage : dans ensemble naturel/ géographie morphologique, on trouve bord de mer, colline, dune, montagne, plaine, vallée, île… Cet exemple illustre bien les avantages et les inconvénients des deux approches : un thésaurus personnel est plus intuitif mais peut déboucher sur des incohérences dans les hiérarchies ( n’y a-til pas incompatibilité entre portuaire et industriel ?) joconde propose une hiérarchie déjà construite mais cette hiérarchie n’est pas intuitive. L’esthétique de l’image Il faut comprendre ici l’esthétique selon le sens utilisé par les bibliothécaires de la BNF, par exemple clair-obscur, contrastes, contre-plongée… Vous trouverez la liste complète des descripteurs du référentiel INTERMARC de la BNF, pour images fixes – Esthétique de l’image, ici : http://www.bnf.fr/documents/intermarc_ref_if-esthetiq.pdf Si vous créez votre propre thésaurus, vous pourrez y ajouter progressivement, en fonction de vos besoins, les descripteurs issus de ce référentiel ou définir de nouveaux mots-clés si cela s’avère nécessaire. Dans joconde, l’essentiel de ces descripteurs se trouve dans « déterminant de la représentation » qui contient les sousrubriques « angle de vue » et « effet formel ». Dans angle de vue, on trouve vue d’en bas, vue d’en haut, de dos, de face, de profil, de trois quarts. Dans effet formel, on trouve par exemple dégradé, couleur, ligne, lumière mouvement flou…