Communiqué de presse Stanley Greene

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Communiqué de presse Stanley Greene
Agence de photographes
17, Bld Henri IV
75004 Paris
Tél. : (33) 01 53 01 85 85
Fax : (33) 01 53 01 85 80
Chalk lines & Plaie à vif
Stanley Greene
Membre de l’Agence VU. Né à New York en 1949, Stanley Greene s’intéresse, très jeune, à la photo et en fait son métier. Inscrit à l’Institut d’Art de
San Francisco, il commence par photographier les groupe de rock pour des revues musicales. Installé à Paris, il se lance dans la photo de mode avant
de se consacrer au reportage, il y a quinze ans. Il rejoint l’agence VU en 1991 et couvre de nombreux conflits - du Soudan au Caucase - pour de
nombreuses publications dont Libération, The New York Times, Newsweek, le Nouvel Observateur…
“Il est des engagements qui forcent le respect. Celui de Stanley Greene contre le massacre du peuple et des civils tchétchènes est de ceuxlà. Sa détermination contre le cynisme et la bestialité d’un Eltsine, puis d’un Poutine, dignes héritiers de Staline déportant les peuples du
Caucase, l’installe dans une position de conscience qu’il assume avec d’autant plus de naturel qu’elle a simplement fondé les dix dernières
années de son existence. Au point que sa vie personnelle et sa vie professionnelle de journaliste se sont parfaitement mêlées.
On connaît ses images, sa capacité à nous faire ressentir la brutalité d’une guerre archaïque qui évoque davantage la première guerre
mondiale que les frappes “chirurgicales” guidées par les lasers, la tendresse de ses portraits de ceux que Moscou qualifie de “terroristes”,
ses images d’action, directes, à la mesure du risque personnel qu’il prend. On sait sa contribution à l’écriture de l’histoire et son attention
au cadrage sans cultiver l’esthétisme, son exigence sur la qualité sans verser dans le maniérisme. Son engagement est plus important que
son style et même si certaines de ses photographies ont l’impact de certaines images de Capa ou de l’Eugène Smith qu’il assista, il reste
d’abord attaché à documenter un moment de son histoire contemporaine, à témoigner, à engager la mémoire.
“Plaie à vif”, le livre qui vient de sortir dans lequel il a réuni la partie significative de ces dix années de travail, est davantage un livre sur
la guerre à la fin du vingtième siècle qu’un simple témoignage sur la Tchétchénie. Il s’agit là d’une réflexion exemplaire sur la notion de
témoignage et sur la forme de l’engagement.
L’exposition qui lui fait écho (Galerie VU* - du 16 janvier au 24 février 2003) et qu’il a souhaité intituler “Fragments de guerre” est une
autre mise en forme de cette masse de documents accumulés avant la guerre, pendant le conflit, dans les périodes dites “de paix” autant
que pendant les massacres de la seconde guerre. Une mise en forme au mur, qui veut dire à la fois, simplement, les enjeux de cet
engagement qui est le sien et le nôtre : la nécessité, pour ne pas nous tromper et ne point illusionner d’une dialectique cohérente entre
éthique et esthétique”.
Christian Caujolle, Directeur artistique Agence et Galerie VU, 2003
Chalk lines
Stanley Greene nous raconte la Russie de Poutine : du naufrage du Koursk aux
exactions incessantes pratiquées en Tchétchénie, en passant par l’extrême
orient abandonné et pollué à outrance,, la renaisssance du communisme, la
reprise en mains des médias par le pouvoir, l’exacerbation insidieuse d’un
nationalisme russe...
“«Le reste de la planète n’a pas conscience des crises qui déferlent sur la
Russie. De la détresse financière au cannibalisme, du SIDA à la dioxine, de la
tuberculose au chaos nucléaire en passant par la famine et l’insurrection : ce ne
sont là que quelques-unes des catastrophes qui se propagent inexorablement
dans un pays incapable ou peu disposé à s’attaquer à ses problèmes fondamentaux. Poutine se contente de la bonne vieille formule stalinienne : se servir de la fierté nationale comme d’un bouclier contre la réalité. Je voulais
faire un reportage sur ces crises un an après que Poutine a brandi ce bouclier. Il semble de plus en plus nécessaire de montrer le contexte politique et psychologique d’événements, jusqu’ici isolés, et de présenter un panorama photographique qui révèle le chaos de tout un continent. Ces
photographies et ces textes sont conceptuels et issus d’un travail purement personnel de réflexion intense, d’étude, d’émotion et d’observation.
Tout comme Anton Tchekhov a voyagé à travers toute la Russie pour apporter la lumière à ceux qui vivaient dans l’ignorance, j’ai voulu, en traversant la Russie, mettre ma vie entre parenthèses. Si vous souhaitez présenter quelque chose de difficile, cela sera parfois douloureux pour ceux
qui le voient, mais pour montrer la vérité vous devez être brutalement honnête et risquer d’offenser certains sans le vouloir”.
Stanley Greene, 2001
Agence de photographes
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Plaie à vif,
Tchétchénie 1994 à 2003
Témoin de dix ans de guerre en Tchétchénie, Stanley Greene nous livre un document incontournable, “Plaie à vif”, qui impose, avec des
images fortes et sublimes, un regard intime qui interdit l’oubli. Cela fait plus de 150 ans que le peuple tchétchène résiste.
A l’époque, ce peuple de montagnards, fier et digne, ignorait encore la richesse pétrolière enfouie dans sa terre. Cet enjeu ne faisait plus de
doute en 1994 quand l’armée Russe lança son offensive contre la petite république, avec une telle violence que Grozny, la capitale, fut
réduite en cendres. Il ne restait plus qu’un amas de ruines et de rats, un Dresden du Caucase. Les militaires russes, et plus particulièrement
les Spetznatz ou “forces spéciales” se déchaînêrent contre la population : viols exactions, tortures, pillages et toutes formes de violence
contre tous, hommes, femmes et enfants. Mais les Tchétchènes refusaient et refusent toujours de se soumettre. Stanley Greene a partagé
leurs visions d’horreur, les interminables et inimaginables cruautés perpétrées. Ses images exigent de nous réflexion, interrogation.
Nous ne pouvons échapper à notre part de responsabilité, au poids de notre silence aussi.
> Le livre “Plaie à Vif”
> L’exposition
Sortie : Décembre 2003 - Prix : 59,95 euros
Format : 270 x 240 mm - 220 pages - Relié
Illustrations : 72 duotone / 20 couleur
Textes et traduction : Philippa Neave
Préfaces : André Glücksmann et Christian Caujolle
Etdteur : Trolley
ISBN : 1-904563-01-5
Edition anglaise disponible : “Open Wound, Chechnya 1994/2003”
“Fragments de guerre”
du 16 janvier au 28 février 2004
Galerie VU - 2, rue Jules Cousin - 75004 Paris
> La rencontre & dédicace
Stanley Greene, André Glïcksmann et Christian Caujolle
Jeudi 5 février - de 17h30 à 19h
Fnac Ternes - 26/30, avenue des Ternes - 75017 Paris
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Fax : (33) 01 53 01 85 80
André Glücksmann
(extraits de la préface)
“La terreur sera sans rivages, puisque, même défunt, le Tchétchène
demeure interdit d’image. Du coup, chaque femme qui se fait une
beauté, chaque homme qui se redresse, chaque enfant qui sourit,
chaque fillette qui danse, célèbre un triomphe sur la mort poutienne.
Et chaque photo de Stanley Greene fête cette victoire. Stanley n’exhibe
pas des victimes, il présente des résistants (…) En toutes ces images,
la ténacité parle plus fort que la souffrance. (…) Ici, le photographe
photographie sous influence, retourné par son “sujet”, mais toujours
objectif, il montre ce qui est une qualité humaine indépassable, un joyau
que ce peuple possède en propre et que Soljénitsyne bagnard avait
perçu dans le Goulag : “il est une nation sur laquelle la psychologie de
la soumission resta sans aucun effet ; pas des individus isolés, des
rebelles, non : la nation toute entière. Ce sont les Tchétchènes (…) Jamais, nulle part, les Tchétchènes n’ont essayé de plaire ou de complaire
aux autorités : leur attitude était toujours fière et même ouvertement hostile (... entendez : au pouvoir soviétique). Les Tchétchènes
arpentent la terre kazakhe, une lueur insolente dans les yeux, ils s’ouvrent un passage à coup d’épaule et tous les ‘maîtres du pays’, comme
ceux qui ne le sont pas, s’écartent respectueusement”. (…) Trente ans après l’Archipel du Goulag, Stanley Greene corrobore le constat de
l’écrivain : la décision de vivre dans la dignité et le respect de soi éclate sur la pellicule. Savez-vous comment les Tchétchènes se saluent ?
Ils se souhaitent la “Liberté”, la bonne santé ne vient qu’après. (…) Lorsque Goya grave “Les désastres de la guerre”, il accompagne, parfois, ses planches d’une brève légende “Esto es malo” (ceci est mal) ou “Esto es peor” (ceci est pire). Photographe, Stanley n’a aucun besoin
de souligner d’un “esto” son principe de réalité : la prise de vue publie, sans contredit possible, l’existence de ce qu’elle montre. Pour Goya,
le sens est livré à même la gravure, c’est l’existence qui est postulée par le propos du peintre. Au contraire, la photo expose de but en blanc
une existence, fut-ce la mort, ou la trace de la mort, dont il reste à extraire le sens. Stanley poursuit une étrange méditation optique que
ses légendes prolongent ; par profils successifs, affleure l’essence de ce qui est vu. Le peintre et le photographe finisssent par relever le
même défi, ils butent sur une identique aporie, celle d’avoir à imaginer l’inimaginable, car l’épouvante s’avance masquée. (…) Stanley
Greene explore une situation limite qui, pour l’instant, demeure l’exception absolue. Son témoignage est d’autant plus cruel que jamais
emphatique ; la pudeur est contagieuse, les morts se dissimulent ou laissent leur empreinte dans la terre gelée, les presque morts n’ont
aucune plainte, et si la mère pleure son enfant, c’est au travers d’une
vitre embuée, loin de tous.
Le ciel, seul, verse sa pluie froide d’oubli, et il te faut souvent faire
passer l’essuie-glace. L’objectif de Stanley, lui, n’a jamais la larme à l’œil,
mais laisse pressentir que l’exception pourrait, eu égard à l’ignorance
volontaire que cultive tout un chacun, et nos Grands en particulier,
devenir la règle. Aucune hyperbole dans ces images, chacune confronte
l’enfer tchétchène au regard que nous portons sur lui. Chacune met en
cause le crime de l’armée russe et le nôtre. Notre péché d’indifférence.
Chacune est une photo-méditation, elle interroge celui qui la contemple
et l’infecte de la question que Stanley ne cesse de poser : qui suis-je ? moi
qui vois, moi qui supporte de voir et renvois cette vision à ceux qui n’ont
pas encore décidé de, définitivement, fermer les yeux.
Attention ! Le voyage initiatique donne congé aux suffisances d’un “art engagé” qui sait, d’avance, d’où il vient et, trop bien, où il va.
Si les photos de Stanley Greene sont vertigineuses, s’il faut les déchiffrer à nos risques et périls, c’est que leur esthétique répond à
un impératif catégorique : impossible de voir sans être vu. Cet interdit décisif fonde une éthique de la photographie dont il s’élit,
discrètement, malgré lui, prophète (…) Les Tchétchènes vivent. Et nous ? Ils nous dévisagent.”
Agence de photographes
17, Bld Henri IV
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Christian Caujolle
(extraits de la préface)
“C’est une histoire, exemplaire, de photojournalisme. (…) Comme toute histoire de
photojournalisme, cette aventure comporte sa part d’investigation et d’intuition, de
hasard et de conviction, de ténacité et de chance, de romantisme et d’engagement,
de prise de risque et de mise en forme. (…) Américain de Paris, longtemps séduit,
comme tant de ses compatriotes nostalgiques de la “Ville Lumière” de Doisneau,
par les ambiances de cafés, les jolies filles et un charme venu des années cinquante et … en train de disparaître, Stanley Greene a été bouleversé par la chute du Mur
de Berlin, à l’automne 1989. (…) Excellent journaliste, toujours en train de traquer
dans la presse une “brève” qui l’alertera et de constituer des dossiers, toujours en
train de prendre des notes pour s’aider à conceptualiser les faits et l’état du monde,
Stanley comprit, bien avant d’autres, que l’éclatement de l’Empire soviétique allait
s’accompagner de soubresauts, entre autres, sur les marges de l’immense territoire
“unifié“ au prix de la terreur. Et il saisit parfaitement que la zone du Caucase, avec
ses Républiques à l’identité culturelle et religieuse forte, allaient être le terrain
de perturbations qu’il serait intéressant d’étudier. Il décida, pour commencer,
un périple qui devait, selon son projet, durer plus d’une année, d’aller enquêter
en Tchétchénie. Peu de gens, à l’époque, auraient été capables de situer Grozny sur une carte… Il rapporta de ces quelques semaines de
reportage des images au cadrage pur inventoriant des moments de la vie
quotidienne et quelques manifestations officielles dans un petit pays de religion
musulmane. Rien de bien spectaculaire, en fait, mais simplement la découverte et
la confirmation de nos ignorances. (…) Mais, lorsque l’armée russe envahit la petite
République et bombarda Groszny, Stanley partit, immédiatement. Evidemment,
ai-je envie d’ajouter tant sa détermination à informer est vivace. (…) Pour Stanley,
l’engagement n’est pas seulement un mot et il a passé presque dix ans de sa vie à
documenter la situation en Tchétchénie. Aussi bien dans les moments de guerre
atroce que dans les périodes officiellement qualifiées de “paix”. Il s’est attaché à des
gens, à une cause, ne cherche pas à faire croire qu’il est objectif et se méfie comme
de la peste des risques de propagande. Il est, comme tout homme, attaché aux droits
de l’individu, opposé à cette guerre qui, pour des raisons de politique intérieure en Russie, sacrifie les populations civiles, nie une culture,
programme un génocide. Nous ne pouvons que l’accompagner. Et d’autant plus que les images qu’il rapporte installent une tension entre la
tradition de la photographie de guerre, la pratique rigoureuse du “style documentaire” et les propositions, presque sentimentales, de paysages, de détails, de portraits qui rendent plus interrogative que démonstrative son approche d’un conflit qui pourrait bien être sans fin. Et
dans le classicisme de son cadre, il laisse sourdre les émotions en rappelant qu’il n’est jamais qu’un individu, plus sensible et déterminé que
d’autres sans doute, mais qu’il n’opère que son travail de témoignage concerné par ce qu’il représente. Lorsqu’il s’est agi de mettre en forme,
donc de réduire, d’épurer, de donner un sens à ces années de guerre, une évidence est apparue : il ne s’agirait pas de “chroniquer” dix années
d’exactions de la Russie en Tchétchénie mais de construire un ouvrage qui interroge ce qui pourrait bien être la dernière des guerres “classiques” (certaines images, on en conviendra, évoquent davantage la première guerre mondiale qu’un conflit “moderne” installé sur la charnière entre le vingtième et le vingt et unième siècle). Il ne s’agit donc pas d’un livre sur la Tchétchénie et les événements tragiques qui se
déroulent là depuis une décade, mais d’une réflexion sur la guerre et sur la façon dont on peut, ou non, la représenter. (…) Avec son angoisse propre, il est un plaidoyer pour le meilleur des métiers de l’information en image, au moment où ils sont mis en danger”.
Christian Caujolle
Directeur Artistique
Tél. : (33) 01 53 01 85 81
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e-mail : [email protected]
Bernadette Sabathier
Responsable Communication
Tél. : (33) 01 53 01 05 11
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