Androstènedione (Δ4-)

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Androstènedione (Δ4-)
Androstènedione (Δ4-)
L’androstènedione (ou Δ4-androstènedione) appartient
au groupe des stéroïdes androgéniques avec la testostérone, la dihydrotestostérone et le sulfate de déhydroépiandrostérone. C’est le principal androgène actif chez
la femme en raison de sa sécrétion ovarienne.
Chez la femme, dans les conditions physiologiques normales, l’androstènedione est sécrétée à environ 90 %,
dont deux tiers par les ovaires et un tiers par les surrénales. La conversion périphérique de la déhydroépiandrostérone (DHEA) en androstènedione ne représente
que 6 à 10 % du taux circulant. La conversion de la
testostérone est responsable de moins de 1 % du taux
d’androstènedione. La production des androgènes est
contrôlée par la sécrétion d’estrogènes et de progestérone pendant la période d’activité génitale. On note
également une conversion des androgènes en estrogènes, l’androstènedione pouvant être convertie en
estrone : chez la femme ménopausée, l’androstènedione
est ainsi la source majeure des estrogènes plasmatiques.
L’androstènedione ne se lie pas à la TeBG, protéine
liant la testostérone et l’estradiol ; aussi pénètre-t-elle
facilement dans les tissus cibles. Sa clairance métabolique ne varie pas sous l’effet des variations du taux
de la TeBG, ni en fonction du sexe.
L’androstènedione est métabolisée en testostérone dans
les tissus cibles (à l’origine de 50 % des taux intracellulaires de testostérone), puis en glucuronide d’androstanediol et en adrénostérone.
Le dosage s’effectue principalement sur sérum ou
plasma par une technique de référence radioimmunologique par compétition, après extraction par un solvant organique. Chez la femme, ce prélèvement doit
s’effectuer en phase folliculaire précoce, les valeurs
étant plus élevées en phase lutéale. Les valeurs usuelles
sont données ci-dessous à titre indicatif, pour un taux
de base (tableaux 38 et 39) :
• femmes : 1,4 à 12 nmol/l (0,4 à 3,5 ng/ml) ;
• hommes : 1,7 à 10,5 nmol/l (0,5 à 3 ng/ml).
Chez la femme, les taux d’androstènedione fluctuent
comme l’estradiol avec un léger pic péri-ovulatoire et
un taux un peu supérieur en phase lutéale par rapport
à la phase folliculaire. Les taux s’élèvent de 20 à 30 %
en fin de grossesse. À partir de 70 ans, les taux diminuent progressivement de 20 % environ.
Les taux d’androstènedione sont stimulables (de 50 à
100 %) lors du test au Synacthène Immédiat® et freinables par le test (court ou long) de freinage à la dexaméthasone (Dectancyl®).
Les taux d’androstènedione sont élevés au cours du
syndrome des ovaires polykystiques, du syndrome de
Cushing, des hyperplasies congénitales des surrénales
(d’autant plus que le déficit est complet), des hyperplasies ovariennes, des tumeurs ovariennes ou surrénaliennes, des hirsutismes. Les taux sont abaissés lors des
insuffisances surrénaliennes ou ovariennes.
Chez l’enfant, les taux sériques s’élèvent progressivement avec l’adrénarche à partir de 6 à 7 ans : les taux
sont variables en fonction du sexe, de l’âge et du stade
clinique pubertaire. Les taux atteignent les valeurs
adultes peu avant le début de la puberté.
Les dosages d’androstènedione sont contributifs du diagnostic des ambiguïtés sexuelles à la naissance, des hyperplasies congénitales de surrénales, des hyperandrogénies,
des précocités ou des retards pubertaires, en association
avec les dosages de testostérone, de SDHA. Le suivi thérapeutique des enfants substitués présentant une hyperplasie
congénitale surrénale s’effectue souvent par le dosage
d’androstènedione sérique.
☞
DHEA et son sulfate, Prégnanétriol, Progestérone (17 α-
Tableau 38. Valeurs de l’androstènedione chez la fille
< 2 ans
2 à 5 ans
6 à 12 ans
9 à 13 ans
10 à 15 ans
12 à 17 ans
Stade pubertaire
Androstènedione (nmol/l)
Âge (ans)
< 0,5
I
<1
I
0,3 à 2,4
II
0,7 à 5,2
III-IV
1 à 8,7
réglées
2,1 à 12,2
Androstènedione (ng/ml)
< 0,15
< 0,3
0,1 à 0,7
0,2 à 1,5
0,3 à 2,5
0,6 à 3,5
Tableau 39. Valeurs de l’androstènedione chez le garçon
Âge (ans)
Stade pubertaire
< 2 ans
2 à 4 ans
5 à 7 ans
I
8 à 10 ans
I
11 à 13 ans
I
11 à 15 ans
II
13 à 20 ans
III-IV
Androstènedione (nmol/l)
< 2,1
< 0,7
< 0,7
< 1,7
0,3 à 3,5
0,3 à 5,2
0,3 à 10,4
Androstènedione (ng/ml)
< 0,6
< 0,2
< 0,2
< 0,5
0,1 à 1
0,1 à 1,5
0,1 à 3
hydroxy-), Stades pubertaires, Test à la dexaméthasone, Test
au Synacthène
(
Chaussain JL, Job JC.
Anomalies pubertaires.
In : Mauvais-Jarvis P, Schaison G, Touraine P.
Médecine de la reproduction : Gynécologie endocrinienne. – 3e édition.
Paris : Flammarion, 1997 ; pp. 216-227.
Dib A, Kuttenn F.
Hirsutisme.
In : Mauvais-Jarvis P, Schaison G, Touraine P.
Médecine de la reproduction : Gynécologie endocrinienne. – 3e édition.
Paris : Flammarion, 1997 ; pp. 352-372.

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